- InvitéInvité
Chercher au fond de soi [Adoración]
Dim 6 Mai 2018 - 19:51
"And I need you to know I'm not asking for a miracle
But if love is enough, could you let it show?
If you feel it could you let me know?"
J'avais cet air dans la tête alors que je traversais les couloirs calmement après mon dernier cours de la journée. Une seule lanière de mon sac sur mon épaule droit, comme d'habitude, je déambulais comme un fantôme. Je faisais toujours ça, par simple habitude, et désir de ne pas me faire remarquer ni de vouloir engager une quelconque conversation. J'avais autre chose à faire ce soir, je ne voulais pas être déviée, pas encore une fois.
Je n'avais pas compté… ça devait faire… deux ou trois mois que la professeure de Sortilèges m'avait proposé ses cours privés, que je suivais avec assiduité et application. Je m'entraînais beaucoup seule dans mon coin pour progresser, même si ce n'était pas aussi fulgurant que si je pouvais le faire avec l'un de mes camarades. Pourtant, comme si ma fierté m'en empêchais, j'aimais travailler seule les sortilèges qu'elle m'apprenait en dehors de la plage horaire facultative que j'avais prise en m'inscrivant à Hungcalf.
De plus en plus, ça devenait un moment que j'appréciais particulièrement. Un moment calme, où il m'était possible de me concentrer, d'apprendre, sans d'autres étudiants pouvant être perturbants pour moi. L'occasion d'être avec une personne que j'appréciais, qui savait me captiver et que j'avais appris à écouter, respecter, et même admirer. C'était comme ça que j'aurai toujours voulu apprendre.
Je me montrais le plus attentive possible, plus concentrée, plus appliquée. Mais comme toujours, mon niveau n'était ni mauvais, ni incroyablement extraordinaire. J'étais une sorcière qui avait de la facilité, mais je ne poussais jamais mes sortilèges jusqu'à un niveau absolu, je n'étais pas assez ambitieuse, même si la magie en question m'intéressait, la question n'était pas là. Je me contentais du strict nécessaire. Je m’accommodais donc d'arriver à exécuter les sortilèges, puis passer à autre chose. Même si l'utilité du sort était évidente pour moi lorsque je serai une dragonologue, je n'avais pas ce réflexe d'aller chercher au fond de moi, d'aller au fond de mes tripes… Et pourtant, mes tripes je les sentais bien en ce moment. À chaque fois que je me rendais dans la salle de cours ou dans le bureau de Madame Castilla, je me sentais stressée, intimidée. Ma plume autour de mon cou restait d'un jaune et vert entêtant, s'en était vexant. Ma sœur s'était d'ailleurs bien fichue de moi lorsque je lui avais raconté, en surface. Encore une fois, elle ne perdait rien pour attendre. Je savais qu'en la présence du professeur, je n'étais pas totalement moi-même, ma timidité ne devant pas aider en totalité. Des fois même je me mettais à trembler, ce qui rendait le geste de baguette bien plus délicat. Fort heureusement jusqu'à maintenant je n'avais pas fait de catastrophes. Il ne fallait toutefois pas que je compte uniquement sur la chance, un jour, il allait forcément arriver quelque chose. Un problème chiant, une nouvelle gaffe, douée comme j'étais.
Maintenant, à chaque fois que je me rendais, le vendredi soir, à son cours privé, je devais me prendre un moment pour me calmer, contrôler ma respiration, détendre mon esprit en ébullition. C'était difficile puisque je n'avais jamais dû procéder de la sorte avant, je n'étais donc pas certaine que ça me vienne véritablement en aide… Pourtant j'arrivais à me concentrer, à me montrer déterminée et à moins m'agiter dans tous les sens. D'ordinaire, je me contrôlais toujours bien en présence des autres, je restais calme et réfléchie. Avec elle, j'avais beaucoup de mal, et plus ça passait, plus j'avais envie de la sentir proche de moi, j'appréciais nos contacts, aussi subtiles soient-ils. Je n'étais jamais vraiment dérangée par le toucher des autres, mais le sien était électrique. Force est que j'avais dû me faire une raison, pourtant je savais que c'était mal. Interdit. Banni. Proscrit. Je pouvais finir sur un bûcher pour ça. Enfin… peut-être pas à ce point, mais ça s'en rapprocherait sans nul doute.
Des fois même, j'avais envie d'en pleurer, pourtant, encore une fois, je ne montrais rien. J'essayais de garder la tête froide. Je ne me confiais à personne et je gardais tout pour moi, comme si je m'étais transformée en cocotte-minute. Je craignais simplement du moment où la soupape de sécurité allait lâcher.
Je clignais des yeux en revenant à moi. J'étais déjà arrivée devant le bureau de la professeure de Sortilèges. Du calme… du calme… respire. Je prenais un grand bol d'air en fermant les yeux un court instant, comme si je m'apprêtais à être en apnée pendant un moment. Pile à l'heure, comme chaque vendredi depuis mon départ en Louisiane, je toquais à la porte par politesse. J'entrais tranquillement et refermais la porte derrière moi, cherchant l'espagnole du regard. La poitrine dans un étaux, je me cramponnais un peu à la lanière de mon sac tout en marchant timidement dans la pièce en longeant les murs, comme je le faisais dans les couloirs.
Respire. Du calme. Hésitante, je hasardais.
- Bonsoir
But if love is enough, could you let it show?
If you feel it could you let me know?"
J'avais cet air dans la tête alors que je traversais les couloirs calmement après mon dernier cours de la journée. Une seule lanière de mon sac sur mon épaule droit, comme d'habitude, je déambulais comme un fantôme. Je faisais toujours ça, par simple habitude, et désir de ne pas me faire remarquer ni de vouloir engager une quelconque conversation. J'avais autre chose à faire ce soir, je ne voulais pas être déviée, pas encore une fois.
Je n'avais pas compté… ça devait faire… deux ou trois mois que la professeure de Sortilèges m'avait proposé ses cours privés, que je suivais avec assiduité et application. Je m'entraînais beaucoup seule dans mon coin pour progresser, même si ce n'était pas aussi fulgurant que si je pouvais le faire avec l'un de mes camarades. Pourtant, comme si ma fierté m'en empêchais, j'aimais travailler seule les sortilèges qu'elle m'apprenait en dehors de la plage horaire facultative que j'avais prise en m'inscrivant à Hungcalf.
De plus en plus, ça devenait un moment que j'appréciais particulièrement. Un moment calme, où il m'était possible de me concentrer, d'apprendre, sans d'autres étudiants pouvant être perturbants pour moi. L'occasion d'être avec une personne que j'appréciais, qui savait me captiver et que j'avais appris à écouter, respecter, et même admirer. C'était comme ça que j'aurai toujours voulu apprendre.
Je me montrais le plus attentive possible, plus concentrée, plus appliquée. Mais comme toujours, mon niveau n'était ni mauvais, ni incroyablement extraordinaire. J'étais une sorcière qui avait de la facilité, mais je ne poussais jamais mes sortilèges jusqu'à un niveau absolu, je n'étais pas assez ambitieuse, même si la magie en question m'intéressait, la question n'était pas là. Je me contentais du strict nécessaire. Je m’accommodais donc d'arriver à exécuter les sortilèges, puis passer à autre chose. Même si l'utilité du sort était évidente pour moi lorsque je serai une dragonologue, je n'avais pas ce réflexe d'aller chercher au fond de moi, d'aller au fond de mes tripes… Et pourtant, mes tripes je les sentais bien en ce moment. À chaque fois que je me rendais dans la salle de cours ou dans le bureau de Madame Castilla, je me sentais stressée, intimidée. Ma plume autour de mon cou restait d'un jaune et vert entêtant, s'en était vexant. Ma sœur s'était d'ailleurs bien fichue de moi lorsque je lui avais raconté, en surface. Encore une fois, elle ne perdait rien pour attendre. Je savais qu'en la présence du professeur, je n'étais pas totalement moi-même, ma timidité ne devant pas aider en totalité. Des fois même je me mettais à trembler, ce qui rendait le geste de baguette bien plus délicat. Fort heureusement jusqu'à maintenant je n'avais pas fait de catastrophes. Il ne fallait toutefois pas que je compte uniquement sur la chance, un jour, il allait forcément arriver quelque chose. Un problème chiant, une nouvelle gaffe, douée comme j'étais.
Maintenant, à chaque fois que je me rendais, le vendredi soir, à son cours privé, je devais me prendre un moment pour me calmer, contrôler ma respiration, détendre mon esprit en ébullition. C'était difficile puisque je n'avais jamais dû procéder de la sorte avant, je n'étais donc pas certaine que ça me vienne véritablement en aide… Pourtant j'arrivais à me concentrer, à me montrer déterminée et à moins m'agiter dans tous les sens. D'ordinaire, je me contrôlais toujours bien en présence des autres, je restais calme et réfléchie. Avec elle, j'avais beaucoup de mal, et plus ça passait, plus j'avais envie de la sentir proche de moi, j'appréciais nos contacts, aussi subtiles soient-ils. Je n'étais jamais vraiment dérangée par le toucher des autres, mais le sien était électrique. Force est que j'avais dû me faire une raison, pourtant je savais que c'était mal. Interdit. Banni. Proscrit. Je pouvais finir sur un bûcher pour ça. Enfin… peut-être pas à ce point, mais ça s'en rapprocherait sans nul doute.
Des fois même, j'avais envie d'en pleurer, pourtant, encore une fois, je ne montrais rien. J'essayais de garder la tête froide. Je ne me confiais à personne et je gardais tout pour moi, comme si je m'étais transformée en cocotte-minute. Je craignais simplement du moment où la soupape de sécurité allait lâcher.
Je clignais des yeux en revenant à moi. J'étais déjà arrivée devant le bureau de la professeure de Sortilèges. Du calme… du calme… respire. Je prenais un grand bol d'air en fermant les yeux un court instant, comme si je m'apprêtais à être en apnée pendant un moment. Pile à l'heure, comme chaque vendredi depuis mon départ en Louisiane, je toquais à la porte par politesse. J'entrais tranquillement et refermais la porte derrière moi, cherchant l'espagnole du regard. La poitrine dans un étaux, je me cramponnais un peu à la lanière de mon sac tout en marchant timidement dans la pièce en longeant les murs, comme je le faisais dans les couloirs.
Respire. Du calme. Hésitante, je hasardais.
- Bonsoir
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Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Dim 13 Mai 2018 - 21:15
Comme chaque vendredi soir, j’ai réservé mon début de soirée pour donner son cours particulier à mademoiselle Dowell. En attendant son arrivée, je me suis installée à mon bureau pour corriger le dernier devoir que j’ai donné aux étudiants de première année. Toujours très ponctuelle, la jeune femme frappe à la porte à l’heure pile avant d’entrer. Je termine de lire le parchemin que je suis en train de passer en revue avant de lever les yeux vers elle. Avec sa timidité habituelle, elle me salue et ma lecture terminée, je repose le parchemin sur la pile avec les autres et lève les yeux vers elle. Je lui adresse un sourire aimable.
- Bonsoir mademoiselle Dowell. Asseyez-vous.
D’un geste de la main je lui désigne l’un des fauteuils qui fait face à mon bureau. Elle me rend mon sourire et j’attends qu’elle soit installée pour poursuivre. Les mains croisées sur mon bureau je demande.
- Bien, avez-vous réfléchi au prochain sortilège que vous souhaiteriez apprendre ou perfectionner ?
Lors de nos derniers cours ses sortilèges de désillusion se sont nettement améliorés et la semaine dernière je lui avais demandé de réfléchir au sujet de notre prochain cours puis que c’est ainsi que nous sommes entendues. Ces cours particuliers ont pour objectif de lui permettre d’apprendre les sortilèges de son choix. Elle hoche la tête en remuant les épaules comme si elle luttait contre sa propre timidité.
- J'y ai songé il n'y a pas longtemps... mais c'est étrange je vous préviens.
Je lui adresse un simple signe de tête en signe d’encouragement.
- Je vous écoute.
Retrouvant tout à coup une assurance inattendue, elle plante son regard dans le mien pour déclarer sans hésitation.
- Je n'ai pas de Patronus.
Je ne cache pas mon étonnement. Les conditions d’admission à Hungcalf exigent un très bon niveau de la part des élèves. Et la réalisation d’un Patronus est un acquis pour la grande majorité d’entre eux. Il ne me semble pas me tromper en supposant que ce sortilège fait partie du programme de défense contre les forces du mal à Poudlard et je suis surprise que la jeune femme ne le maîtrise pas.
- Vous voulez dire que vous n’avez jamais lancé ce sortilège ou que vous n’êtes pas parvenue à donner une forme physique à votre Patronus ?
Il n’y a aucun jugement dans ma question. Je recueille simplement les informations dont j’ai besoin pour adapter le cours que je m’apprête à lui donner.
- Bonsoir mademoiselle Dowell. Asseyez-vous.
D’un geste de la main je lui désigne l’un des fauteuils qui fait face à mon bureau. Elle me rend mon sourire et j’attends qu’elle soit installée pour poursuivre. Les mains croisées sur mon bureau je demande.
- Bien, avez-vous réfléchi au prochain sortilège que vous souhaiteriez apprendre ou perfectionner ?
Lors de nos derniers cours ses sortilèges de désillusion se sont nettement améliorés et la semaine dernière je lui avais demandé de réfléchir au sujet de notre prochain cours puis que c’est ainsi que nous sommes entendues. Ces cours particuliers ont pour objectif de lui permettre d’apprendre les sortilèges de son choix. Elle hoche la tête en remuant les épaules comme si elle luttait contre sa propre timidité.
- J'y ai songé il n'y a pas longtemps... mais c'est étrange je vous préviens.
Je lui adresse un simple signe de tête en signe d’encouragement.
- Je vous écoute.
Retrouvant tout à coup une assurance inattendue, elle plante son regard dans le mien pour déclarer sans hésitation.
- Je n'ai pas de Patronus.
Je ne cache pas mon étonnement. Les conditions d’admission à Hungcalf exigent un très bon niveau de la part des élèves. Et la réalisation d’un Patronus est un acquis pour la grande majorité d’entre eux. Il ne me semble pas me tromper en supposant que ce sortilège fait partie du programme de défense contre les forces du mal à Poudlard et je suis surprise que la jeune femme ne le maîtrise pas.
- Vous voulez dire que vous n’avez jamais lancé ce sortilège ou que vous n’êtes pas parvenue à donner une forme physique à votre Patronus ?
Il n’y a aucun jugement dans ma question. Je recueille simplement les informations dont j’ai besoin pour adapter le cours que je m’apprête à lui donner.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Lun 14 Mai 2018 - 15:47
Discrètement j'étais venue me pincer pour me détendre et reprendre mes esprits. Au-delà de la douleur qui me faisait serrer la mâchoire j'arrivais à retrouver un tant soit peu de calme et de sérieux. Ouf… 'tin c'était dur… autant avec le professeur de dragonologie je n'avais strictement aucun problème, je pouvais être à côté de lui et parler des heures de dragons sans le moindre problème. Avec elle c'était un enfer sans nom.
Mais fort heureusement mon petit cinéma en face d'elle n'avait pas semblé l'intriguer plus que ça. J'étais trop forte, j'arrivais à être furtive même lorsque j'avais mal. Voilà comment j'avais réussi à trouver de l'assurance et que j'étais parvenue à planter mon regard dans le sien pour lui confier que je n'avais pas de patronus.
C'était un peu une honte pour moi, il fallait quand même le dire. Je savais que la plupart des sorciers autour de moi, si ce n'était pas tous, avaient leurs patronus. J'étais l'exception qui confirmait la règle, et au-delà de l'amusement que ça me procurait d'être en dehors des cases, j'en ressentais aussi une grande gêne. Par miracle j'avais pu éviter le sujet jusqu'à aujourd'hui mais je savais que ça n'allait pas durer. De plus, j'avais conscience que c'était une étape importante dans l'exécution de sa magie pour un jeune sorcier. Étape donc, que je ne connaissais pas. Je l'avais amèrement remarqué lorsque je m'étais entraînée avec le concierge au sort de désillusion, et malgré mon travail acharné, je n'avais pas obtenu le niveau que j'avais désiré atteindre. Même si ça avait semblé suffire pour l'enseignante en face de moi, je n'étais pas convaincue qu'elle soit tout aussi certaine que me prendre sous son aile avait été une bonne idée. Ce sort de désillusion était un echec et je devais absolument me reprendre… mais voilà, il me manquait un ingrédient… et ce dernier, je devrai le trouver dans le sortilège du patronus.
Ainsi, la surprise que je lisais sur le visage de mon enseignante ne m'offusquait pas, qui plus est, je l'avais prévenue que c'était particulier. À son questionnement, je me contentais de secouer calmement la tête en fermant un instant les yeux.
- Je n'ai jamais eu l'occasion de lancer ce sortilège, ni de l'apprendre.
- Connaissez-vous au moins la théorie ?
Je détournais le regard avant de baisser les yeux en secouant doucement la tête, une petite boule se formant dans ma gorge. Je n'aimais pas avoir un tel retard, moi qui avait de la facilité dans bien des domaines magiques, après tout je m'étais toujours débrouillée seule jusqu'ici, je savais qu'il me manquait quelque chose, et que toute exécution de mes sortilèges manquaient de quelque chose. Comme si ça ne venait pas de moi. Il n'y avait qu'avec l'étude des dragons que je me sentais entière, que j'arrivais à atteindre un but parfait. J'avais peut-être du talent en magie, il n'empêchait que mes sorts manquaient de profondeur, d'âme. Je le savais, pourtant je ne l'avais jamais réalisé avant ma discussion avec le concierge.
Fort heureusement, il semblerait je n'allais pas devoir justifier mon absence de connaissance. Ce n'était pas spécialement un souvenir heureux, sans compter que ma mémoire avait occulté bien des détails. Je savais simplement que j'étais tombée gravement malade, sans doute à cause de ma frêle constitution. Ça m'avait alitée longtemps, si ce n'était pas des semaines. Forcément, lorsque j'étais revenue à Poudlard, j'avais de grandes lacunes. J'avais pu en rattraper de nombreuses, à une vitesse surprenante par ailleurs, mais ça n'avait pas suffit pour tout. Le patronus notamment. Il me faudrait peut-être me renseigner auprès de mes parents pour savoir ce qui m'était exactement arrivée, mais la voix de l'espagnole me tirait de mes pensées.
- Bien, dans ce cas nous allons commencer par là. Vous avez de quoi noter ?
- Oui
Je hochais la tête tout en desserrant mes mains jointes sur mes genoux en signe de timidité. Je me baissais pour attraper mon sac en sortir mon carnet sur les dragons. Je le posais sur le bureau de la professeure tout en attrapant ma plume. Je l'ouvrais en tournant les nombreuses pages noircies jusqu'à arriver à l'une encore vierge. J'y posais la pointe de ma plume, prête à écrire et… réalisais que ce n'était pas le bon livre. Je la regardais, un peu gênée.
- Un réflexe, pardon…
Je poussais mon précieux journal sur ma droite pour fouiller une nouvelle fois mon sac et en sortir un autre cahier, vierge de sujet celui-là, mais pas de notes. J'étais un petit rat de l'écriture, je rédigeais tout. Même ce qui n'avait pas d'importance. Pourtant c'est ce qui me sauvais dans mes études esseulées.
Une fois prête, je regardais l'enseignante en face de moi, attentive, attendant ses instructions.
Mais fort heureusement mon petit cinéma en face d'elle n'avait pas semblé l'intriguer plus que ça. J'étais trop forte, j'arrivais à être furtive même lorsque j'avais mal. Voilà comment j'avais réussi à trouver de l'assurance et que j'étais parvenue à planter mon regard dans le sien pour lui confier que je n'avais pas de patronus.
C'était un peu une honte pour moi, il fallait quand même le dire. Je savais que la plupart des sorciers autour de moi, si ce n'était pas tous, avaient leurs patronus. J'étais l'exception qui confirmait la règle, et au-delà de l'amusement que ça me procurait d'être en dehors des cases, j'en ressentais aussi une grande gêne. Par miracle j'avais pu éviter le sujet jusqu'à aujourd'hui mais je savais que ça n'allait pas durer. De plus, j'avais conscience que c'était une étape importante dans l'exécution de sa magie pour un jeune sorcier. Étape donc, que je ne connaissais pas. Je l'avais amèrement remarqué lorsque je m'étais entraînée avec le concierge au sort de désillusion, et malgré mon travail acharné, je n'avais pas obtenu le niveau que j'avais désiré atteindre. Même si ça avait semblé suffire pour l'enseignante en face de moi, je n'étais pas convaincue qu'elle soit tout aussi certaine que me prendre sous son aile avait été une bonne idée. Ce sort de désillusion était un echec et je devais absolument me reprendre… mais voilà, il me manquait un ingrédient… et ce dernier, je devrai le trouver dans le sortilège du patronus.
Ainsi, la surprise que je lisais sur le visage de mon enseignante ne m'offusquait pas, qui plus est, je l'avais prévenue que c'était particulier. À son questionnement, je me contentais de secouer calmement la tête en fermant un instant les yeux.
- Je n'ai jamais eu l'occasion de lancer ce sortilège, ni de l'apprendre.
- Connaissez-vous au moins la théorie ?
Je détournais le regard avant de baisser les yeux en secouant doucement la tête, une petite boule se formant dans ma gorge. Je n'aimais pas avoir un tel retard, moi qui avait de la facilité dans bien des domaines magiques, après tout je m'étais toujours débrouillée seule jusqu'ici, je savais qu'il me manquait quelque chose, et que toute exécution de mes sortilèges manquaient de quelque chose. Comme si ça ne venait pas de moi. Il n'y avait qu'avec l'étude des dragons que je me sentais entière, que j'arrivais à atteindre un but parfait. J'avais peut-être du talent en magie, il n'empêchait que mes sorts manquaient de profondeur, d'âme. Je le savais, pourtant je ne l'avais jamais réalisé avant ma discussion avec le concierge.
Fort heureusement, il semblerait je n'allais pas devoir justifier mon absence de connaissance. Ce n'était pas spécialement un souvenir heureux, sans compter que ma mémoire avait occulté bien des détails. Je savais simplement que j'étais tombée gravement malade, sans doute à cause de ma frêle constitution. Ça m'avait alitée longtemps, si ce n'était pas des semaines. Forcément, lorsque j'étais revenue à Poudlard, j'avais de grandes lacunes. J'avais pu en rattraper de nombreuses, à une vitesse surprenante par ailleurs, mais ça n'avait pas suffit pour tout. Le patronus notamment. Il me faudrait peut-être me renseigner auprès de mes parents pour savoir ce qui m'était exactement arrivée, mais la voix de l'espagnole me tirait de mes pensées.
- Bien, dans ce cas nous allons commencer par là. Vous avez de quoi noter ?
- Oui
Je hochais la tête tout en desserrant mes mains jointes sur mes genoux en signe de timidité. Je me baissais pour attraper mon sac en sortir mon carnet sur les dragons. Je le posais sur le bureau de la professeure tout en attrapant ma plume. Je l'ouvrais en tournant les nombreuses pages noircies jusqu'à arriver à l'une encore vierge. J'y posais la pointe de ma plume, prête à écrire et… réalisais que ce n'était pas le bon livre. Je la regardais, un peu gênée.
- Un réflexe, pardon…
Je poussais mon précieux journal sur ma droite pour fouiller une nouvelle fois mon sac et en sortir un autre cahier, vierge de sujet celui-là, mais pas de notes. J'étais un petit rat de l'écriture, je rédigeais tout. Même ce qui n'avait pas d'importance. Pourtant c'est ce qui me sauvais dans mes études esseulées.
Une fois prête, je regardais l'enseignante en face de moi, attentive, attendant ses instructions.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Dim 27 Mai 2018 - 15:25
Je ne peux que m’étonner que mademoiselle Dowell n’ait aucune connaissance du sortilège de patronus. Il s’agit d’un sortilège incontournable du programme d’études et je ne crois pas qu’une seule école fasse l’impasse sur son apprentissage. De plus si la jeune femme a été admise à Hungcalf, c’est qu’elle avait de bons résultats et j’ai moi-même pu constater son assiduité en cours. Il doit donc y avoir une autre explication que je ne soupçonne pas et que la politesse m’interdit de demander. Je me contente donc de l’observer sortir un premier cahier, puis un second – le premier étant visiblement réservé à autre chose – et j’attends qu’elle soit prête pour commencer mes explications.
- Le sortilège de patronus permet de faire apparaître un esprit protecteur qui sert le plus souvent de bouclier mais peut également être utilisé comme messager.
Dès que j’ai commencé à parler, mademoiselle Dowell a pris sa plume pour prendre des notes, attentive. Comme lorsque je donne un cours magistral, je prends soin de parler lentement afin de lui laisser le temps d’écrire.
- C’est une projection de forces positives, telles que l'espoir, le bonheur ou le désir de vivre. Il représente la personnalité profonde d'un sorcier et apparaît sous la forme d'un animal lorsque le sortilège est abouti. Sachez cependant qu’il vous faudra du temps pour en arriver là. Ne vous attendez pas à invoquer davantage qu’une simple ombre argentée avant d’avoir suffisamment d’entrainement.
Je marque une légère pause pour me lever de mon fauteuil et commencer à faire les cent pas dans le bureau, comme je le fais devant le tableau lorsque je suis devant une classe complète.
- La forme que prend le patronus d’un sorcier fait partie de son identité. Elle est en général définitive et ne change qu’en de très rares cas. Un deuil particulièrement douloureux ou un choc émotionnel par exemple.
Je jette un bref coup d’œil à la jeune femme pour m’assurer qu’elle a le temps d’écrire avant de poursuivre mon exposé.
- Il faut savoir également que ce n’est pas la forme du patronus qui détermine sa puissance mais bien la volonté du sorcier. Afin de canaliser les forces positives nécessaires, il est en général nécessaire de se concentrer sur un souvenir heureux. C’est un exercice qui peut s’avérer très compliqué en situation de danger comme vous pouvez vous en douter.
Nouvelle pause afin de laisser le temps à mon élève de noter ce que je viens de dire et je poursuis aussitôt.
- Les intentions du sorcier doivent également être bonnes et il doit en tous cas y croire sincèrement. Lancé avec de mauvaises intentions, le sortilège se retournerait contre son lanceur et au lieu d’un esprit protecteur, le sorcier ferait apparaître des asticots qui viendraient le dévorer. Ce n’est donc pas un sortilège à prendre à la légère.
Je reviens vers mon fauteuil et pose les deux mains sur le dossier pour m’y appuyer avant de demander.
- Avez-vous des questions ?
- Le sortilège de patronus permet de faire apparaître un esprit protecteur qui sert le plus souvent de bouclier mais peut également être utilisé comme messager.
Dès que j’ai commencé à parler, mademoiselle Dowell a pris sa plume pour prendre des notes, attentive. Comme lorsque je donne un cours magistral, je prends soin de parler lentement afin de lui laisser le temps d’écrire.
- C’est une projection de forces positives, telles que l'espoir, le bonheur ou le désir de vivre. Il représente la personnalité profonde d'un sorcier et apparaît sous la forme d'un animal lorsque le sortilège est abouti. Sachez cependant qu’il vous faudra du temps pour en arriver là. Ne vous attendez pas à invoquer davantage qu’une simple ombre argentée avant d’avoir suffisamment d’entrainement.
Je marque une légère pause pour me lever de mon fauteuil et commencer à faire les cent pas dans le bureau, comme je le fais devant le tableau lorsque je suis devant une classe complète.
- La forme que prend le patronus d’un sorcier fait partie de son identité. Elle est en général définitive et ne change qu’en de très rares cas. Un deuil particulièrement douloureux ou un choc émotionnel par exemple.
Je jette un bref coup d’œil à la jeune femme pour m’assurer qu’elle a le temps d’écrire avant de poursuivre mon exposé.
- Il faut savoir également que ce n’est pas la forme du patronus qui détermine sa puissance mais bien la volonté du sorcier. Afin de canaliser les forces positives nécessaires, il est en général nécessaire de se concentrer sur un souvenir heureux. C’est un exercice qui peut s’avérer très compliqué en situation de danger comme vous pouvez vous en douter.
Nouvelle pause afin de laisser le temps à mon élève de noter ce que je viens de dire et je poursuis aussitôt.
- Les intentions du sorcier doivent également être bonnes et il doit en tous cas y croire sincèrement. Lancé avec de mauvaises intentions, le sortilège se retournerait contre son lanceur et au lieu d’un esprit protecteur, le sorcier ferait apparaître des asticots qui viendraient le dévorer. Ce n’est donc pas un sortilège à prendre à la légère.
Je reviens vers mon fauteuil et pose les deux mains sur le dossier pour m’y appuyer avant de demander.
- Avez-vous des questions ?
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Lun 28 Mai 2018 - 12:31
Attentive, et en bonne élève, je prenais mes notes dans mon carnet. J'étais reconnaissante envers le professeur de parler lentement et de faire des pauses pour me laisser le temps d'écrire, néanmoins, je n'en avais pas vraiment besoin. Trop habituée à réviser seule, je prenais des notes qui m'étaient particulièrement propres. Tous les enseignants ne se donnaient pas la peine de laisser le temps à leurs élèves d'écrire. J'avais eu beaucoup de peine à l'époque pour mes révisions, car mes écrits avaient été incomplets. La plupart du temps à cette époque, j'essayais d'écrire littéralement tous les mots, ce qui évidemment était impossible. J'avais mis des années à mettre au point ma propre technique qui constituait à écrire qu'une partie des mots, avec des symboles, des flèches, voir même d'autres traits, comme des formes de runes. Absolument illisible pour quiconque se pencherait sur mes cahiers, pour moi, c'était comme lire un livre commun. Ainsi, j'essayais de faire perdre le moins de temps à la femme en face de moi qui en prenait déjà beaucoup pour la petite personne que j'étais.
Je ne disais rien, ne commentais pas, me contentant d'écrire mon charabia, des fois sans même regarder ce que je faisais, me contentant d'observer l'espagnole qui venait de se lever pour faire les cent pas devant moi. Je ne pouvais m'empêcher de sourire légèrement puis de baisser le nez sur ma feuille pour éviter d'être vue. Je croyais constater dans son comportement un genre de réflexe, comme si elle donnait son cours à une classe entière, et qu'elle ne pouvait s'empêcher d'enseigner d'une autre manière que comme ça. Je trouvais ça amusant, et touchant. Amusant car le corps s'exprimait inconsciemment pour elle, et touchant car elle y mettait du sien, profondément, et que ça ne pouvait que m'impacter. Même si je prenais également des cours privés avec monsieur Helsing, leurs deux façons d'être professeurs leur étaient propres, et je ne pouvais qu'en tirer des constatations qui m'amusaient. Lorsqu'avec le professeur de dragonologie je pouvais me tenir à côté de lui sans aucune gêne, comme s'il était devenu un ami, avec l'enseignante de Sortilèges il y avait ce genre de barrière, cette autorité naturelle qu'elle dégageait, et qui pourrait tenir à l'écart n'importe qui. N'importe qui, sauf moi.
Je me surprenais de temps à autre à relever les yeux sur elle pour l'observer plus attentivement. Je ne la regardais pas comme si elle était une prof inaccessible, mais davantage comme quelqu'un que je souhaitais véritablement mieux connaître. Comme j'avais pu observer Aislin sous la tente lors de notre voyage en Louisiane, je laissais trainer mon regard brun foncé dans l'ébène de ses cheveux. Dans sa manière de se tenir. Dans le langage de ses mains alors qu'elle me récitait sa théorie. Dans les clignements de ses yeux et dans le regard qu'elle avait.
J'essayais de faire passer cette sorte d'admiration en une expression se voulant simplement attentive, comme si je buvais ses paroles. Et c'était le cas. Mais il n'y avait pas que ça. Je le savais, et je commençais à être forcée de devoir l'admettre malgré moi.
Toutefois, je réussissais, miraculeusement, à ne pas trop me perdre dans mes pensées et à parvenir à continuer mes gribouillages, jusqu'à avoir bientôt noirci toute la page. En la voyant poser ses mains sur le dossier de son fauteuil, je me redressais un peu, mes yeux allant plusieurs fois du carnet à mon enseignante d'un air un peu inquiet. Il m'était déjà arrivé de me faire disputer par des professeurs à cause de ma prise de note qui ne ressemblait à rien. Ils pensaient que je me moquais d'eux. Et connaissant le caractère draconique et draconien de la femme en face de moi, je craignais également une remontrance, d'autant plus qu'elle était peut-être la personne que je respectais le plus dans toute l'université. Néanmoins, une remarque de sa part aurait été justifiée, mais je ne voulais pas qu'elle puisse croire que je n'avais pas été attentive. Je m'en voulais toujours pour mon absence à cause de mon départ en Louisiane, mes inquiétudes étaient donc certainement injustifiées, il n'empêchait que je les ressentais. Pourtant, elle n'en fit pas façon même si son regard s'était arrêté peut-être une fraction de seconde sur la page. Ouf…
À dire vrai, je connaissais la théorie grossière du patronus, je n'étais pas totalement ignare, et ma sœur était même parvenue un jour à en créer un corporel. Elle en avait été très fière, et évidemment, je l'avais été pour elle. Elle m'avait expliqué le sort dans les grandes lignes, sans avoir l'expérience nécessaire pour me l'apprendre bien sûr. Ce que m'avait dit là madame Castilla ne m'avait donc que guère surprise, mais avoir des compléments d'informations m'avait fait du bien. Je levais alors à nouveau mon regard sur elle, un sourcil légèrement plissé avec une petite grimace de dégoût, sans pour autant me défaire de mon attitude plutôt calme.
- Des asticots ?
- Des asticots oui. Mais rassurez-vous je doute que ça vous arrive. Dit-elle en hochant la tête.
Peut-être de manière surprenante pour mon enseignante, je lui souriais, amusée, car le fait d'être dévorée, apparemment, ne me dérangeait absolument pas. Après tout, je m'étais faite une raison avec les dragons. Si je ne finissais pas en jambon-purée pour eux un jour, ce serait un véritable miracle. Mais se faire bouffer par des asticots s'était autrement moins classe que par un dragon. Ainsi, c'est tout ce que je retenais de cette information, ce qui, d'un point de vue extérieur, pouvait paraître étrange et ridicule.
Me raclant un peu la gorge, je remuais légèrement sur ma chaise avant de trouver une question quelque peu plus intéressante tout en me répétant à moi-même.
- Ne pas le prendre à la légère. Entendu. Quelle est la gestuelle ?
Le moins qu'on puisse dire, c'était que je me sentais motivée. Même si en réalité ce n'était pas qu'une envie d'apprendre un enchantement que j'aurai dû maitriser bien des années auparavant. Je voulais trouver le courage, au fond de moi. Comprendre ce que les autres sorciers de l'université avaient, et qui me manquait. Pouvoir enfin placer un mot sur ce qui me transperçait le cœur depuis maintenant de longs jours. Avec courage et détermination, sans en avoir honte ou le craindre.
Je ne disais rien, ne commentais pas, me contentant d'écrire mon charabia, des fois sans même regarder ce que je faisais, me contentant d'observer l'espagnole qui venait de se lever pour faire les cent pas devant moi. Je ne pouvais m'empêcher de sourire légèrement puis de baisser le nez sur ma feuille pour éviter d'être vue. Je croyais constater dans son comportement un genre de réflexe, comme si elle donnait son cours à une classe entière, et qu'elle ne pouvait s'empêcher d'enseigner d'une autre manière que comme ça. Je trouvais ça amusant, et touchant. Amusant car le corps s'exprimait inconsciemment pour elle, et touchant car elle y mettait du sien, profondément, et que ça ne pouvait que m'impacter. Même si je prenais également des cours privés avec monsieur Helsing, leurs deux façons d'être professeurs leur étaient propres, et je ne pouvais qu'en tirer des constatations qui m'amusaient. Lorsqu'avec le professeur de dragonologie je pouvais me tenir à côté de lui sans aucune gêne, comme s'il était devenu un ami, avec l'enseignante de Sortilèges il y avait ce genre de barrière, cette autorité naturelle qu'elle dégageait, et qui pourrait tenir à l'écart n'importe qui. N'importe qui, sauf moi.
Je me surprenais de temps à autre à relever les yeux sur elle pour l'observer plus attentivement. Je ne la regardais pas comme si elle était une prof inaccessible, mais davantage comme quelqu'un que je souhaitais véritablement mieux connaître. Comme j'avais pu observer Aislin sous la tente lors de notre voyage en Louisiane, je laissais trainer mon regard brun foncé dans l'ébène de ses cheveux. Dans sa manière de se tenir. Dans le langage de ses mains alors qu'elle me récitait sa théorie. Dans les clignements de ses yeux et dans le regard qu'elle avait.
J'essayais de faire passer cette sorte d'admiration en une expression se voulant simplement attentive, comme si je buvais ses paroles. Et c'était le cas. Mais il n'y avait pas que ça. Je le savais, et je commençais à être forcée de devoir l'admettre malgré moi.
Toutefois, je réussissais, miraculeusement, à ne pas trop me perdre dans mes pensées et à parvenir à continuer mes gribouillages, jusqu'à avoir bientôt noirci toute la page. En la voyant poser ses mains sur le dossier de son fauteuil, je me redressais un peu, mes yeux allant plusieurs fois du carnet à mon enseignante d'un air un peu inquiet. Il m'était déjà arrivé de me faire disputer par des professeurs à cause de ma prise de note qui ne ressemblait à rien. Ils pensaient que je me moquais d'eux. Et connaissant le caractère draconique et draconien de la femme en face de moi, je craignais également une remontrance, d'autant plus qu'elle était peut-être la personne que je respectais le plus dans toute l'université. Néanmoins, une remarque de sa part aurait été justifiée, mais je ne voulais pas qu'elle puisse croire que je n'avais pas été attentive. Je m'en voulais toujours pour mon absence à cause de mon départ en Louisiane, mes inquiétudes étaient donc certainement injustifiées, il n'empêchait que je les ressentais. Pourtant, elle n'en fit pas façon même si son regard s'était arrêté peut-être une fraction de seconde sur la page. Ouf…
À dire vrai, je connaissais la théorie grossière du patronus, je n'étais pas totalement ignare, et ma sœur était même parvenue un jour à en créer un corporel. Elle en avait été très fière, et évidemment, je l'avais été pour elle. Elle m'avait expliqué le sort dans les grandes lignes, sans avoir l'expérience nécessaire pour me l'apprendre bien sûr. Ce que m'avait dit là madame Castilla ne m'avait donc que guère surprise, mais avoir des compléments d'informations m'avait fait du bien. Je levais alors à nouveau mon regard sur elle, un sourcil légèrement plissé avec une petite grimace de dégoût, sans pour autant me défaire de mon attitude plutôt calme.
- Des asticots ?
- Des asticots oui. Mais rassurez-vous je doute que ça vous arrive. Dit-elle en hochant la tête.
Peut-être de manière surprenante pour mon enseignante, je lui souriais, amusée, car le fait d'être dévorée, apparemment, ne me dérangeait absolument pas. Après tout, je m'étais faite une raison avec les dragons. Si je ne finissais pas en jambon-purée pour eux un jour, ce serait un véritable miracle. Mais se faire bouffer par des asticots s'était autrement moins classe que par un dragon. Ainsi, c'est tout ce que je retenais de cette information, ce qui, d'un point de vue extérieur, pouvait paraître étrange et ridicule.
Me raclant un peu la gorge, je remuais légèrement sur ma chaise avant de trouver une question quelque peu plus intéressante tout en me répétant à moi-même.
- Ne pas le prendre à la légère. Entendu. Quelle est la gestuelle ?
Le moins qu'on puisse dire, c'était que je me sentais motivée. Même si en réalité ce n'était pas qu'une envie d'apprendre un enchantement que j'aurai dû maitriser bien des années auparavant. Je voulais trouver le courage, au fond de moi. Comprendre ce que les autres sorciers de l'université avaient, et qui me manquait. Pouvoir enfin placer un mot sur ce qui me transperçait le cœur depuis maintenant de longs jours. Avec courage et détermination, sans en avoir honte ou le craindre.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Dim 3 Juin 2018 - 10:17
Mademoiselle Dowell me semble plus attentive que jamais tandis que je lui explique la théorie concernant le sortilège du patronus. Elle semble réellement pressée de rattraper son retard en la matière et à peine ai-je terminé mes explications que sa seule question porte sur la suite de la leçon. Avec un léger sourire, je sors donc ma baguette pour faire une démonstration. Avec le temps, je n’ai plus besoin de me concentrer particulièrement sur un souvenir précis et bien détaillé pour canaliser l’énergie positive nécessaire pour que mon patronus prenne corps. Mais lorsque j’étais jeune, c’était la pensée de mon histoire avec le père d’Hermès qui m’avait permis la première fois de faire sortir de ma baguette le faucon argenté qui vient se poser à présent sur mon épaule. La jeune femme me regarde et sourit, un peu admirative.
- Quand c'est vous, ça semble simple.
- J’ai des années de pratique.
Mademoiselle Dowell élargit son sourire avec un air respectueux.
- C'est évident.
D’un geste de la main, je l’invite à essayer à son tour.
- À vous maintenant.
La jeune femme hoche la tête en prenant sa baguette. Elle se positionne, fronçant les sourcils tandis qu’elle se concentre. Elle reste un instant immobile, comme si elle cherchait un souvenir, puis c'est en imitant plutôt bien ma gestuelle qu’elle essaie d'exécuter le sortilège. Comme il fallait s’y attendre pour un premier essai, il y a à peine une gerbe de fumée argentée qui sort de sa baguette. Je hoche malgré tout la tête.
- C’est un bon début.
Je range ma propre baguette et viens me positionner près d’elle. Tendant la main, je demande juste avant de saisir la sienne.
- Vous permettez ?
N’obtenant pas de signe de refus, je prends simplement la main de la jeune femme pour accompagner son geste et corriger les légers défauts de sa gestuelle avant de m’écarter pour l’inviter à essayer à nouveau.
- Allez-y, recommencez.
Je ne m’attends pas à ce qu’elle obtienne un résultat beaucoup plus significatif. Le sortilège du patronus est un sortilège très complexe qui demande bien souvent qu’une sorte de déclic se produise dans l’esprit du sorcier avant d’être maitrisé. Certains même ne parviennent jamais à donner corps à leur patronus.
- Quand c'est vous, ça semble simple.
- J’ai des années de pratique.
Mademoiselle Dowell élargit son sourire avec un air respectueux.
- C'est évident.
D’un geste de la main, je l’invite à essayer à son tour.
- À vous maintenant.
La jeune femme hoche la tête en prenant sa baguette. Elle se positionne, fronçant les sourcils tandis qu’elle se concentre. Elle reste un instant immobile, comme si elle cherchait un souvenir, puis c'est en imitant plutôt bien ma gestuelle qu’elle essaie d'exécuter le sortilège. Comme il fallait s’y attendre pour un premier essai, il y a à peine une gerbe de fumée argentée qui sort de sa baguette. Je hoche malgré tout la tête.
- C’est un bon début.
Je range ma propre baguette et viens me positionner près d’elle. Tendant la main, je demande juste avant de saisir la sienne.
- Vous permettez ?
N’obtenant pas de signe de refus, je prends simplement la main de la jeune femme pour accompagner son geste et corriger les légers défauts de sa gestuelle avant de m’écarter pour l’inviter à essayer à nouveau.
- Allez-y, recommencez.
Je ne m’attends pas à ce qu’elle obtienne un résultat beaucoup plus significatif. Le sortilège du patronus est un sortilège très complexe qui demande bien souvent qu’une sorte de déclic se produise dans l’esprit du sorcier avant d’être maitrisé. Certains même ne parviennent jamais à donner corps à leur patronus.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Dim 3 Juin 2018 - 14:53
Trouver un souvenir précis était très difficile pour moi. À dire vrai j'en avais plusieurs, et choisir le plus fort était un challenge. Le sortilège ne mentait pas toutefois, et je devais me rendre à l'évidence que pour ce premier essai, je m'étais trompée. Crotte… je n'en perdais pas pour autant ma motivation et ma concentration. Au contraire, ça ne faisait que me renforcer dans ma détermination, je voulais vraiment y arriver. Si d'autres sorciers y arrivaient, il n'y avait pas de raison que ce ne soit pas mon cas, après tout, je n'étais pas plus idiote qu'un autre. De plus, j'avais une enseignante de choix à mes côtés, qui en plus m'encourageait, c'était le meilleur des moteurs. Si j'étais devenue l'élève de dragonologie que j'étais, à mon niveau et avec mon avancée sur les autres élèves, c'était bien grâce à monsieur Helsing. Cela dit, en Sortilèges je ne désirais pas devenir la meilleure de tous, en dragonologie non plus soit dit en passant, mais je désirais avoir cette facilité dont j'étais capable avec les dragons. Je savais que ça allait pouvoir me sauver la vie à l'avenir.
Tournant le regard sur ma professeure, je la laissais s'approcher de moi en cachant tant bien que mal mon étonnement. Lors de notre discussion au parc elle semblait avoir préféré garder ses distances. La voir ainsi appliquée dans son enseignement changeait peut-être la situation et j'étais vraiment heureuse de pouvoir en bénéficier. Après tout avec mon tuteur de dragonologie nous étions sans cesse côte à côte comme des amis sans la moindre gêne. Pour le coup, c'était souvent moi qui posais les limites avec ma timidité. Ainsi, je la laissais se rapprocher sans réagir, ignorant du mieux que je le pouvais l'angoisse que je sentais monter en moi. Pourquoi j'angoissais ?
... Inutile de répondre, je connaissais la réponse. Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?
Et comme un sadique, plus j'essayais de gérer mon stress, plus mon cœur s'emballait. Je m'étais pourtant préparée psychologiquement avant de franchir la porte du bureau, mais je ne m'étais pas préparée à ça.
Je clignais des yeux et hochais la tête timidement lorsqu'elle tendait la main vers moi puis saisissait la mienne. NomdeDieudeputaindebordeldemerdedesaloperiedeconnardd'enculédetamèreausecoursilyacontact. Je sentais littéralement mon cerveau fondre par mes oreilles. Je subissais une explosion cardiaque digne d'Hiroshima, tuant la moindre parcelle de mes molécules et achevant mes derniers doutes. Est-ce que c'est le paradis qui est devenu l'enfer, ou l'inverse ? Je regardais nos deux mains jointes alors qu'elle me guidait pour corriger mon geste. Je ne voyais plus que ça, j'étais obnubilée par ce contact.
Mais ce fut comme le temps d'un battement de cil. Déjà elle me lâchait pour reculer et reprendre un minimum de distance. Mon moi intérieur poussa un grand soupir avant de se laisser aller à l'évanouissement. Seuls les battements de mon cœur me rappelaient que j'étais bel et bien vivante et que je n'avais pas rêvé. Je ne sais par quel miracle j'arrivais à entendre et à écouter lorsqu'elle me demandait de recommencer. Je n'étais pas certaine d'être capable de hocher la tête, pourtant j'y arrivais. Détournant mon regard sur ma gauche, j'essayais tant bien que mal de reprendre mes esprits et de calmer l'incendie en moi.
Aller Jacqueline, calme toi et concentre toi, ce n'est pas le moment de perdre la tête. Ok, je l'avais déjà perdue, mais je pouvais essayer de limiter les dégâts. Je ne pouvais pas, je ne devais pas, et ça ne se faisait pas, alors bon pourquoi m'emballer ? Franchement. Non mais n'importe quoi l'autre, hé !
Ravalant ma salive, remuant des épaules, je réussissais à retrouver ma paix intérieure, telle une ninja prête à affronter toutes les épreuves. Concentrée à nouveau sur mon sortilège, j'essayais de me remémorer un souvenir en particulier. Évidemment, celui qui me vint instantanément à l'esprit était ce qui c'était passé dix secondes plus tôt. Non pas ça, hors de question, pas possible, refus, redémarrage de la machine.
Pour m'aider, je gonflais mes poumons en inspirant le plus calmement possible. Ça y est, je le tenais ce souvenir. Devant moi, je levais ma baguette, et la vision de nos deux mains jointes me revint d'emblée devant les yeux. Ainsi, j'effectuais un geste, il me semblait, parfait. Et le souvenir devait être lui aussi plus fort puisque la fumée de tout à l'heure s'était intensifiée, sans pour autant créer le bouclier corporel nécessaire à me protéger, sans aller jusqu'à la forme animale. Mon but pour l'instant n'était pas de viser le patronus corporel, mais au moins un bouclier. Même si c'était plus faible, c'était aussi plus accessible, je ne mettais pas la charrue avant les bœufs. Je claquais légèrement ma langue dans ma bouche en voyant le résultat tout en penchant un peu la tête.
- Flûte… ça ne reste qu'en surface.
Évidemment, je ne parlais pas uniquement du sort, mais principalement de moi. Je me souvenais de la discussion que j'avais eue avec le concierge. Comme quoi il fallait que j'aille chercher au plus profond de mes tripes. C'était plus facile à dire qu'à faire, cependant. Ne serait-ce que pour le sortilège de désillusion j'avais eu du mal. Je n'étais pas le genre de personne totalement expressive, tout du moins, pas avec n'importe qui. Et en dehors des dragons, je ne ressentais rien qui me fasse véritablement vibrer. Je lorgnais alors la femme à côté de moi. Ouais… quoique…
- Ne vous découragez pas, il faut beaucoup de temps pour obtenir un patronus correct.
Je réussissais à lui sourire, sentant encore une fois mon cœur se serrer dans ma poitrine douloureusement… pourtant j'arrivais à passer par-dessus, j'étais même heureuse. Si ce rapprochement avait été une broutille pour elle, il avait été un tout pour moi. Je désirai pouvoir être à l'aise avec elle comme je l'étais avec monsieur Helsing, je prenais donc sur moi.
- Je ne me décourage pas, j'aime relever des défis.
Levant les yeux au plafond pour réfléchir, j'eus une légère grimace sous ma réflexion de l'instant, perdant totalement de ma timidité. Un sourcil froncé, la bouche partant de travers, la tête penchée sur mon épaule, je réfléchissais avant de revenir sur madame Castilla tout en retrouvant un visage normal mais souriant. Timidité ? Ou es-tu ?
- Il me manque quelque chose…
Je me mordais la lèvre en cherchant mes mots puis je reprenais.
- Comment est-ce qu'on peut aller chercher quelque chose au fond de soi ?
Puisque je n'avais jamais fait cette démarche de ma vie, j'ignorais comment le faire. Ou alors je ne me rendais même pas compte lorsque ça m'arrivais, ce qui était d'autant plus plausible.
Tournant le regard sur ma professeure, je la laissais s'approcher de moi en cachant tant bien que mal mon étonnement. Lors de notre discussion au parc elle semblait avoir préféré garder ses distances. La voir ainsi appliquée dans son enseignement changeait peut-être la situation et j'étais vraiment heureuse de pouvoir en bénéficier. Après tout avec mon tuteur de dragonologie nous étions sans cesse côte à côte comme des amis sans la moindre gêne. Pour le coup, c'était souvent moi qui posais les limites avec ma timidité. Ainsi, je la laissais se rapprocher sans réagir, ignorant du mieux que je le pouvais l'angoisse que je sentais monter en moi. Pourquoi j'angoissais ?
... Inutile de répondre, je connaissais la réponse. Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?
Et comme un sadique, plus j'essayais de gérer mon stress, plus mon cœur s'emballait. Je m'étais pourtant préparée psychologiquement avant de franchir la porte du bureau, mais je ne m'étais pas préparée à ça.
Je clignais des yeux et hochais la tête timidement lorsqu'elle tendait la main vers moi puis saisissait la mienne. NomdeDieudeputaindebordeldemerdedesaloperiedeconnardd'enculédetamèreausecoursilyacontact. Je sentais littéralement mon cerveau fondre par mes oreilles. Je subissais une explosion cardiaque digne d'Hiroshima, tuant la moindre parcelle de mes molécules et achevant mes derniers doutes. Est-ce que c'est le paradis qui est devenu l'enfer, ou l'inverse ? Je regardais nos deux mains jointes alors qu'elle me guidait pour corriger mon geste. Je ne voyais plus que ça, j'étais obnubilée par ce contact.
Mais ce fut comme le temps d'un battement de cil. Déjà elle me lâchait pour reculer et reprendre un minimum de distance. Mon moi intérieur poussa un grand soupir avant de se laisser aller à l'évanouissement. Seuls les battements de mon cœur me rappelaient que j'étais bel et bien vivante et que je n'avais pas rêvé. Je ne sais par quel miracle j'arrivais à entendre et à écouter lorsqu'elle me demandait de recommencer. Je n'étais pas certaine d'être capable de hocher la tête, pourtant j'y arrivais. Détournant mon regard sur ma gauche, j'essayais tant bien que mal de reprendre mes esprits et de calmer l'incendie en moi.
Aller Jacqueline, calme toi et concentre toi, ce n'est pas le moment de perdre la tête. Ok, je l'avais déjà perdue, mais je pouvais essayer de limiter les dégâts. Je ne pouvais pas, je ne devais pas, et ça ne se faisait pas, alors bon pourquoi m'emballer ? Franchement. Non mais n'importe quoi l'autre, hé !
Ravalant ma salive, remuant des épaules, je réussissais à retrouver ma paix intérieure, telle une ninja prête à affronter toutes les épreuves. Concentrée à nouveau sur mon sortilège, j'essayais de me remémorer un souvenir en particulier. Évidemment, celui qui me vint instantanément à l'esprit était ce qui c'était passé dix secondes plus tôt. Non pas ça, hors de question, pas possible, refus, redémarrage de la machine.
Pour m'aider, je gonflais mes poumons en inspirant le plus calmement possible. Ça y est, je le tenais ce souvenir. Devant moi, je levais ma baguette, et la vision de nos deux mains jointes me revint d'emblée devant les yeux. Ainsi, j'effectuais un geste, il me semblait, parfait. Et le souvenir devait être lui aussi plus fort puisque la fumée de tout à l'heure s'était intensifiée, sans pour autant créer le bouclier corporel nécessaire à me protéger, sans aller jusqu'à la forme animale. Mon but pour l'instant n'était pas de viser le patronus corporel, mais au moins un bouclier. Même si c'était plus faible, c'était aussi plus accessible, je ne mettais pas la charrue avant les bœufs. Je claquais légèrement ma langue dans ma bouche en voyant le résultat tout en penchant un peu la tête.
- Flûte… ça ne reste qu'en surface.
Évidemment, je ne parlais pas uniquement du sort, mais principalement de moi. Je me souvenais de la discussion que j'avais eue avec le concierge. Comme quoi il fallait que j'aille chercher au plus profond de mes tripes. C'était plus facile à dire qu'à faire, cependant. Ne serait-ce que pour le sortilège de désillusion j'avais eu du mal. Je n'étais pas le genre de personne totalement expressive, tout du moins, pas avec n'importe qui. Et en dehors des dragons, je ne ressentais rien qui me fasse véritablement vibrer. Je lorgnais alors la femme à côté de moi. Ouais… quoique…
- Ne vous découragez pas, il faut beaucoup de temps pour obtenir un patronus correct.
Je réussissais à lui sourire, sentant encore une fois mon cœur se serrer dans ma poitrine douloureusement… pourtant j'arrivais à passer par-dessus, j'étais même heureuse. Si ce rapprochement avait été une broutille pour elle, il avait été un tout pour moi. Je désirai pouvoir être à l'aise avec elle comme je l'étais avec monsieur Helsing, je prenais donc sur moi.
- Je ne me décourage pas, j'aime relever des défis.
Levant les yeux au plafond pour réfléchir, j'eus une légère grimace sous ma réflexion de l'instant, perdant totalement de ma timidité. Un sourcil froncé, la bouche partant de travers, la tête penchée sur mon épaule, je réfléchissais avant de revenir sur madame Castilla tout en retrouvant un visage normal mais souriant. Timidité ? Ou es-tu ?
- Il me manque quelque chose…
Je me mordais la lèvre en cherchant mes mots puis je reprenais.
- Comment est-ce qu'on peut aller chercher quelque chose au fond de soi ?
Puisque je n'avais jamais fait cette démarche de ma vie, j'ignorais comment le faire. Ou alors je ne me rendais même pas compte lorsque ça m'arrivais, ce qui était d'autant plus plausible.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Ven 8 Juin 2018 - 20:40
Je prends quelques instants pour réfléchir à la question de mademoiselle Dowell. J’admets être un peu prise au dépourvu. Ce n’est pas le genre de question auquel il est facile de répondre. Or je sais qu’elle attend de moi de réels conseils. J’ai pu constater combien la jeune femme est d’une nature introvertie et bien évidemment, cela se ressent dans l’exécutions de ses sortilèges. Le sortilège du patronus plus qu’aucun autre risque de lui rester inaccessible si elle ne parvient pas à trouver au fond d’elle-même ce qui donnera corps à son sortilège. C’est donc après avoir soigneusement choisi mes mots que je lui réponds.
- Ce n’est pas une question facile et je crains que ma réponse ne soit pas très satisfaisante pour vous.
Elle hausse les épaules.
- Ce sera sûrement mieux que rien.
Je hoche légèrement la tête d’un air entendu.
- C’est une question de motivation et de volonté, mais pas seulement. Pour aller chercher ce qu’il y a au plus profond de vous, vous devez vous ouvrir davantage. Pas forcément vis-à-vis du monde extérieur, mais principalement vis-à-vis de vous-même.
Elle croise les bras en fronçant les sourcils et en se mordant la lèvre inférieure dans une posture qui, je l’ai appris, caractérise chez elle une profonde réflexion.
- Du genre... m'accepter comme je suis ?
- Vous accepter est un plus, cesser de vous cacher de vous-même serait déjà un bon début.
Elle a un air un peu dubitatif, mais elle hoche la tête. Je range ma baguette, signifiant par ce geste la fin du cours de ce soir. Avant de donner congé à mademoiselle Dowell, je l’invite à travailler ce que nous avons vu aujourd’hui.
- Essayez de travailler là-dessus pour les cours suivants. Il n’y a que de cette manière que vous pourrez progresser dans la quête de votre patronus. Peut-être pourriez-vous orienter votre réflexion en songeant à votre talent d’animagus. C’est aussi une expression de ce qu’il y a au fond de vous.
- Ce n’est pas une question facile et je crains que ma réponse ne soit pas très satisfaisante pour vous.
Elle hausse les épaules.
- Ce sera sûrement mieux que rien.
Je hoche légèrement la tête d’un air entendu.
- C’est une question de motivation et de volonté, mais pas seulement. Pour aller chercher ce qu’il y a au plus profond de vous, vous devez vous ouvrir davantage. Pas forcément vis-à-vis du monde extérieur, mais principalement vis-à-vis de vous-même.
Elle croise les bras en fronçant les sourcils et en se mordant la lèvre inférieure dans une posture qui, je l’ai appris, caractérise chez elle une profonde réflexion.
- Du genre... m'accepter comme je suis ?
- Vous accepter est un plus, cesser de vous cacher de vous-même serait déjà un bon début.
Elle a un air un peu dubitatif, mais elle hoche la tête. Je range ma baguette, signifiant par ce geste la fin du cours de ce soir. Avant de donner congé à mademoiselle Dowell, je l’invite à travailler ce que nous avons vu aujourd’hui.
- Essayez de travailler là-dessus pour les cours suivants. Il n’y a que de cette manière que vous pourrez progresser dans la quête de votre patronus. Peut-être pourriez-vous orienter votre réflexion en songeant à votre talent d’animagus. C’est aussi une expression de ce qu’il y a au fond de vous.
- InvitéInvité
Re: Chercher au fond de soi [Adoración]
Sam 9 Juin 2018 - 16:03
Elle me parlait en chinois. Pourtant je hochais la tête tout en songeant à ses paroles. Je ne voulais pas risquer de paraître stupide, donc je préférais ne rien relever, simplement graver ses mots dans ma tête, et me les passer en boucle jusqu'à ce que je percute, d'une façon, ou d'une autre. Non pas que j'étais trop fière pour lui demander des précisions, mais parce que j'avais l'intime conviction que ça n'allait pas changer grand-chose. Ce travail, je devais le faire moi-même, et peut-être que c'était plus simple de trouver à treize ans qu'à vingt-cinq.
Au fond, je n'avais pas la sensation d'être une personne en conflit avec moi-même, ainsi, je me sentais déjà acceptée par ma personne, et je n'avais pas non plus l'impression de me cacher des vérités.
À cette pensée, je fixais mon enseignante dans les yeux. Si… évidemment que oui je me cachais des vérités, ou tout du moins, il m'était extrêmement difficile de les accepter, d'autant plus dans ces conditions qu'étaient les miennes. C'était un lourd fardeau, et je n'avais pas de doute sur le fait que ça ne m'aidais en rien pour chercher ce quelque chose au fond de moi.
Un peu à regret je la voyais ranger sa baguette et j'adoptais un air déçu. Ce même air lorsque monsieur Helsing mettait fin à nos entretiens privés en dragonologie, c'était plus fort que moi. J'aimais ces instants, que je trouvais privilégiés, et j'appréciais à pouvoir apprendre avec quelqu'un, car au fond… ça ne m'arrivait jamais. C'était le fardeau d'une solitaire comme moi.
Alors qu'elle me donnait ses instructions, je m'en retournais vers son bureau pour rassembler mes affaires, y déposant ma main gauche sans plus la bouger. Ma plume, le carnet dans lequel j'avais noté toutes ses instructions, et mon carnet rouge, celui sur les dragons, que j'avais sorti par habitudes et mégardes.
Travailler, encore et toujours travailler, surtout ne pas s'arrêter en ces heures de fin d'année, avec les épreuves qui s'approchaient, je ne faisais que travailler, peut-être beaucoup plus que certains autres élèves. Elle n'avait donc pas besoin de me le signifier, pourtant je ne réagissais pas outre mesure. Évidemment que j'allais travailler, sans compter que ce sortilège, je souhaitais réellement l'apprendre. Il fallait simplement que je garde en tête mes priorités.
Et alors qu'elle me parlait de mon talent d'animagus, je hochais la tête, pensive. Même si je l'étais, et que ça pouvait sembler difficile pour beaucoup de sorciers, pour moi, ça ne m'avait pas paru aussi insurmontable. J'avais ressenti une réelle motivation, j'avais eu une véritable ambition, qui, aujourd'hui encore, était salvatrice pour mon bien-être. Je ne voulais pas aller chercher si loin pour le patronus… mais au fond, c'était peut-être ce que je devais faire pour parvenir à mon but. Tout comme l'animagus, le sorcier ne pouvait pas choisir la forme de son patronus. Peut-être n'était-ce pas le fruit du hasard ?
Il me semblait que je commençais à comprendre où souhaitait me mener madame Castilla, et en plaçant la lanière de mon sac sur mon épaule droite, je la regardais, souriante et reconnaissante.
- Merci pour vos précieux conseils. Bonne soirée.
Après un dernier regard, comme si je craignais d'oublier les traits de son visage, je me redressais et lâchais enfin son bureau de ma main gauche. Je pivotais et sortais tranquillement de la pièce. Je ne m'enfuyais plus à présent. J'avais même envie de rester, de continuer à apprendre avec elle. Le désir était peut-être même plus grand qu'avec le professeur de dragonologie.
Sur le bureau, comme je le faisais de temps en temps, j'y avais déposé un petit lotus, attention dont seule elle avait le privilège.
Au fond, je n'avais pas la sensation d'être une personne en conflit avec moi-même, ainsi, je me sentais déjà acceptée par ma personne, et je n'avais pas non plus l'impression de me cacher des vérités.
À cette pensée, je fixais mon enseignante dans les yeux. Si… évidemment que oui je me cachais des vérités, ou tout du moins, il m'était extrêmement difficile de les accepter, d'autant plus dans ces conditions qu'étaient les miennes. C'était un lourd fardeau, et je n'avais pas de doute sur le fait que ça ne m'aidais en rien pour chercher ce quelque chose au fond de moi.
Un peu à regret je la voyais ranger sa baguette et j'adoptais un air déçu. Ce même air lorsque monsieur Helsing mettait fin à nos entretiens privés en dragonologie, c'était plus fort que moi. J'aimais ces instants, que je trouvais privilégiés, et j'appréciais à pouvoir apprendre avec quelqu'un, car au fond… ça ne m'arrivait jamais. C'était le fardeau d'une solitaire comme moi.
Alors qu'elle me donnait ses instructions, je m'en retournais vers son bureau pour rassembler mes affaires, y déposant ma main gauche sans plus la bouger. Ma plume, le carnet dans lequel j'avais noté toutes ses instructions, et mon carnet rouge, celui sur les dragons, que j'avais sorti par habitudes et mégardes.
Travailler, encore et toujours travailler, surtout ne pas s'arrêter en ces heures de fin d'année, avec les épreuves qui s'approchaient, je ne faisais que travailler, peut-être beaucoup plus que certains autres élèves. Elle n'avait donc pas besoin de me le signifier, pourtant je ne réagissais pas outre mesure. Évidemment que j'allais travailler, sans compter que ce sortilège, je souhaitais réellement l'apprendre. Il fallait simplement que je garde en tête mes priorités.
Et alors qu'elle me parlait de mon talent d'animagus, je hochais la tête, pensive. Même si je l'étais, et que ça pouvait sembler difficile pour beaucoup de sorciers, pour moi, ça ne m'avait pas paru aussi insurmontable. J'avais ressenti une réelle motivation, j'avais eu une véritable ambition, qui, aujourd'hui encore, était salvatrice pour mon bien-être. Je ne voulais pas aller chercher si loin pour le patronus… mais au fond, c'était peut-être ce que je devais faire pour parvenir à mon but. Tout comme l'animagus, le sorcier ne pouvait pas choisir la forme de son patronus. Peut-être n'était-ce pas le fruit du hasard ?
Il me semblait que je commençais à comprendre où souhaitait me mener madame Castilla, et en plaçant la lanière de mon sac sur mon épaule droite, je la regardais, souriante et reconnaissante.
- Merci pour vos précieux conseils. Bonne soirée.
Après un dernier regard, comme si je craignais d'oublier les traits de son visage, je me redressais et lâchais enfin son bureau de ma main gauche. Je pivotais et sortais tranquillement de la pièce. Je ne m'enfuyais plus à présent. J'avais même envie de rester, de continuer à apprendre avec elle. Le désir était peut-être même plus grand qu'avec le professeur de dragonologie.
Sur le bureau, comme je le faisais de temps en temps, j'y avais déposé un petit lotus, attention dont seule elle avait le privilège.