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I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Dim 13 Mai 2018 - 12:08
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Re: I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Ven 18 Mai 2018 - 0:23
I've been crawling on the walls, just hoping you will come
Mattias & Emma
« And I just got broken, broken into two. Still I call it magic, when I'm next to you »
Cent soixante-treize. C’est le nombre exact de pas qui lui étaient nécessaires pour rejoindre la bibliothèque en quittant la salle commune des Lufkin avant quatorze heures et vingt-six minutes. Des précisions futiles… Néanmoins, ces détails négligeables l’apaisaient, la soustrayaient d’une existence compliquée. Emma n’aurait su dire à quel moment cet étrange décompte avait débuté. Neuf jours ? Trois semaines ? Ou deux mois ? Le fait est que ce rituel récemment acquis participait à la fuite de son désastreux quotidien, de cette mélancolie qui la rongeait lentement, mais sûrement. Aussi absurde soit-elle, cette activité à laquelle elle s'adonnait lui avait permis, au détour d'un couloir, de faire la rencontre inespérée de Mattias. Cinquante-neuf. Perdue dans ses pensées, le choc lui en avait fait perdre ses réflexes, un livre vétuste filant entre ses doigts. Impossible de ne pas le reconnaître, ce sorcier aux boucles rebelles et aux yeux ensorcelants. L’ombre de ses lèvres posées sur les siennes, il y a des années de cela, lui revinrent subitement en mémoire, interrompant instantanément ses curieux calculs mentaux. L’échange maladroit qui s’ensuivit la dérouta bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Car, inconsciemment, la jeune femme lui avait donné une place importante, pour ne pas dire privilégiée dans sa vie. Seulement, il n’était qu’un fantôme, une vague et lointaine apparition à ses yeux. Ainsi, sentir son corps se heurter au sien le rendit particulièrement réel. « Le destin ? » lui aurait soufflé sa soeur, Evie. Peut-être...
« Par Merlin ! Ne regardez-vous donc jamais où vous mettez les pieds ? » siffla le fantôme d’Aldous langue fourchue dont elle venait, une nouvelle fois, de passer au travers. Une déplaisante sensation hivernale s’empara aussitôt de l’étudiante. « Pardonnez-moi. Je… J’avais la tête ailleurs » s’excusa-t-elle en repliant ses bras sur sa poitrine. « C’est la quatrième fois cette semaine, Ms. Blackwood. La quatrième fois que vous êtes dans les nuages ! La bienséance voudrait que vous m’expliquiez de quoi retourne votre petit manège… » poursuivit-il en s'approchant l’air irrité. Véritable commère, Emma avait toujours préféré se tenir éloignée de ce spectre douteux. Vingt-quatre. Vingt-trois. Elle accéléra le pas en direction du deuxième étage. « Vos étourderies n’auraient-elles pas un lien avec cet étudiant récemment arrivé ? Comment s’appelle-t-il déjà… » s’écria-t-il en la pourchassant. Si… Bien sûr que si ! Mais, il était hors de question de l’admettre. « J’ai un devoir important à rendre à Mrs. Rosebury. Je réfléchissais à une introduction au moment où… Je suis sincèrement désolée. » protesta-t-elle en s’éclipsant. Quinze. « Vous êtes très mauvaise menteuse Ms. Blackwood ! » tempêta-t-il. Huit. La porte de la bibliothèque se referma lourdement derrière elle, un lieu insonore où un revenant si bavard ne se risquerait pas. Elle s’empara d'une dizaines d'ouvrages de Sciences Politiques et Magiques disposés sur une d’étagère poussiéreuse et s’installa à une table ensoleillée. Et, comme pour oublier Mattias, elle s’égara dans sa dissertation, s’affranchissant du temps et de l’espace.
Rapprochement félin. Une silhouette masculine fit discrètement son apparition à quelques mètres d’elle. Trois pas séparaient désormais ces deux individus. Si concentrée, seules les lignes qu’elle parcourait semblaient capables de retenir son attention. Deux. Un. Zéro. Un chuchotement, tendre et imprévisible, vint brusquement interrompre ses recherches : « Bonjour Emma. » Cet accent… Si familier et étranger à la fois la fit frémir. À tel point que sa main paniquée heurta son encrier, répandant son contenu sur l’éminente table en chêne. « Mattias… Tu m’as… Je… Bonjour. » murmura-t-elle, sans pour autant se risquer à relever la tête vers son interlocuteur. Maladroitement, la jeune femme rassembla les innombrables parchemins qui lui faisaient face, tous noircis par son élégante écriture, avec l’unique et curieux espoir de les sauver d’une immersion critique. « Je suis désolée, je ne t’ai pas entendu arriver. » poursuivit-elle timidement. Là où d’autres auraient pris la fuite devant tant d’inadvertance, lui, demeura à ses côtés, exactement comme lors de chacune de leurs rencontres. Alors pourquoi ? Pourquoi tant de sollicitude envers une sorcière dont il parvenait à peine à se remémorer le prénom ? Ses doigts s’enroulèrent autour de sa baguette et, d’un geste exercé, la Lufkin éclipsa ses dernières bévues. Craintivement, ses yeux aux reflets azurés se posèrent sur Mattias. Et, ce fut comme si son coeur avait cessé de battre. Une fraction de seconde. Non pas en raison de ses contours engageants, de son charme indéniable ou encore de ses traits séduisants. Non… C’était le regard affectueux qu’il portait sur elle qui la troubla profondément. « Que fais-tu ici ? » parvint-elle finalement à articuler. À ce moment précis, elle ignorait véritablement si son interrogation portait sur la présence du jeune homme au beau milieu de la bibliothèque ou au sein de l’illustre université.
« Tu aurais besoin d’aide ? Je maîtrise bien cette matière. » répondit-il spontanément. Il est des sorciers qui excellent dans l’art de la dialectique, de l’hypocrisie et de l’esquive, des hommes et des femmes qui, de par ces facultés accèdent, depuis toujours, à des postes à très haute responsabilité, des politiciens. En répondant à sa question, par une nouvelle interrogation, il ne faisait aucun doute que le Wright appartenaient à ce cercle notable. Elle aurait dû reconnaître ces signes avant-coureurs, si semblables aux stratagèmes de sa mère, Cedrella. Toutefois, l’usuel pragmatisme d’Emma laissa place à sa douce innocence, l’entraînant lentement vers une possible embuscade. « D’aide ? » répéta-t-elle surprise. Brillante étudiante, il n’était pas rare qu’elle se porte volontaire pour assister un sorcier en difficulté. Néanmoins, la réciproque était exceptionnelle, singulière et, par conséquent, résonnait étrangement dans son esprit. Son attention se porta, une fois de plus, sur l’épais ouvrage qui l’avait occupé ces dernières heures. Ses lèvres s’entrouvrirent, supposément afin de lui apporter la réponse tant attendue. Supposément, car ses pensées, indomptables et désordonnées, semblaient s’opposer à une quelconque énonciation. Par chance, il reprit la parole : « Ou juste si tu as besoin de compagnie, je peux me dévouer. » Un sourire bienveillant se dessina peu à peu sur la bouche délicate de la sorcière.
D’un sortilège informulé, elle attira silencieusement une chaise jusqu’à Mattias. Une invitation à la rejoindre sans pour autant être contrainte de le formuler expressément. D’ordinaire, elle aurait poliment décliné la proposition, préférant étudier sans bavardage ou discontinuation. Néanmoins, la réalité était que son monde avait été violemment ébranlé, ses sentiments, récemment altérés. Cela la terrifiait de l’admettre et pourtant… Pourtant, Emma avait besoin de compagnie. Une prise de conscience soudaine qui teinta d’emblée ses joues d’une discrète nuance carminée. Et ce, sans même que l’étudiant n’eut à prononcer un seul mot pour susciter cette réaction. « Tu n’es pas obligé, tu sais… De te dévouer. » confia-t-elle à voix basse, tandis qu’une mèche récalcitrante se dérobait de sa chevelure sombre, ondulant alors le long de son visage. Ses doigts frêles effleurèrent les pages du recueil qui se trouvait devant elle, visiblement à la recherche d’un renseignement précis : « Analyse critique du code de déontologie du Front de la Pureté de 1970 à nos jours. » L’intitulé du devoir de Sciences Politiques et Magiques sur lequel elle n’avait eu cesse de s’entêter lui échappa anxieusement. Puis, le calme retomba lourdement. Silencieuse symphonie. Toujours est-il qu’une multitude d’interrogations au sujet du Wright s’emparait d’elle, brûlait ses lèvres d’une envie difficilement soutenable. Alors, la pointe de son pied vint marteler le plancher de la bibliothèque, brisant la quiétude environnante et trahissant également son désarroi. « J’ai parcouru des dizaines d’ouvrages… Tous relatent d’événements xénophobes et tyranniques. Pour autant, il est nécessaire que je parvienne à démontrer une atténuation de leur discours. » révéla-t-elle finalement avant se de mordiller la lèvre inférieure. Sale habitude. Elle déplora immédiatement ses propos. Non seulement il pouvait s’avérer périlleux de s’épancher sur l’Assemblée Législative des Sorciers avec un quasi-inconnu, mais bien plus encore lorsque la problématique exposée avait pour objet la nature du sang. Hâtivement, elle tenta d’orienter leur échange vers une autre direction : « Tu maitrises bien cette matière, n’est-ce pas ? »
« Par Merlin ! Ne regardez-vous donc jamais où vous mettez les pieds ? » siffla le fantôme d’Aldous langue fourchue dont elle venait, une nouvelle fois, de passer au travers. Une déplaisante sensation hivernale s’empara aussitôt de l’étudiante. « Pardonnez-moi. Je… J’avais la tête ailleurs » s’excusa-t-elle en repliant ses bras sur sa poitrine. « C’est la quatrième fois cette semaine, Ms. Blackwood. La quatrième fois que vous êtes dans les nuages ! La bienséance voudrait que vous m’expliquiez de quoi retourne votre petit manège… » poursuivit-il en s'approchant l’air irrité. Véritable commère, Emma avait toujours préféré se tenir éloignée de ce spectre douteux. Vingt-quatre. Vingt-trois. Elle accéléra le pas en direction du deuxième étage. « Vos étourderies n’auraient-elles pas un lien avec cet étudiant récemment arrivé ? Comment s’appelle-t-il déjà… » s’écria-t-il en la pourchassant. Si… Bien sûr que si ! Mais, il était hors de question de l’admettre. « J’ai un devoir important à rendre à Mrs. Rosebury. Je réfléchissais à une introduction au moment où… Je suis sincèrement désolée. » protesta-t-elle en s’éclipsant. Quinze. « Vous êtes très mauvaise menteuse Ms. Blackwood ! » tempêta-t-il. Huit. La porte de la bibliothèque se referma lourdement derrière elle, un lieu insonore où un revenant si bavard ne se risquerait pas. Elle s’empara d'une dizaines d'ouvrages de Sciences Politiques et Magiques disposés sur une d’étagère poussiéreuse et s’installa à une table ensoleillée. Et, comme pour oublier Mattias, elle s’égara dans sa dissertation, s’affranchissant du temps et de l’espace.
Rapprochement félin. Une silhouette masculine fit discrètement son apparition à quelques mètres d’elle. Trois pas séparaient désormais ces deux individus. Si concentrée, seules les lignes qu’elle parcourait semblaient capables de retenir son attention. Deux. Un. Zéro. Un chuchotement, tendre et imprévisible, vint brusquement interrompre ses recherches : « Bonjour Emma. » Cet accent… Si familier et étranger à la fois la fit frémir. À tel point que sa main paniquée heurta son encrier, répandant son contenu sur l’éminente table en chêne. « Mattias… Tu m’as… Je… Bonjour. » murmura-t-elle, sans pour autant se risquer à relever la tête vers son interlocuteur. Maladroitement, la jeune femme rassembla les innombrables parchemins qui lui faisaient face, tous noircis par son élégante écriture, avec l’unique et curieux espoir de les sauver d’une immersion critique. « Je suis désolée, je ne t’ai pas entendu arriver. » poursuivit-elle timidement. Là où d’autres auraient pris la fuite devant tant d’inadvertance, lui, demeura à ses côtés, exactement comme lors de chacune de leurs rencontres. Alors pourquoi ? Pourquoi tant de sollicitude envers une sorcière dont il parvenait à peine à se remémorer le prénom ? Ses doigts s’enroulèrent autour de sa baguette et, d’un geste exercé, la Lufkin éclipsa ses dernières bévues. Craintivement, ses yeux aux reflets azurés se posèrent sur Mattias. Et, ce fut comme si son coeur avait cessé de battre. Une fraction de seconde. Non pas en raison de ses contours engageants, de son charme indéniable ou encore de ses traits séduisants. Non… C’était le regard affectueux qu’il portait sur elle qui la troubla profondément. « Que fais-tu ici ? » parvint-elle finalement à articuler. À ce moment précis, elle ignorait véritablement si son interrogation portait sur la présence du jeune homme au beau milieu de la bibliothèque ou au sein de l’illustre université.
« Tu aurais besoin d’aide ? Je maîtrise bien cette matière. » répondit-il spontanément. Il est des sorciers qui excellent dans l’art de la dialectique, de l’hypocrisie et de l’esquive, des hommes et des femmes qui, de par ces facultés accèdent, depuis toujours, à des postes à très haute responsabilité, des politiciens. En répondant à sa question, par une nouvelle interrogation, il ne faisait aucun doute que le Wright appartenaient à ce cercle notable. Elle aurait dû reconnaître ces signes avant-coureurs, si semblables aux stratagèmes de sa mère, Cedrella. Toutefois, l’usuel pragmatisme d’Emma laissa place à sa douce innocence, l’entraînant lentement vers une possible embuscade. « D’aide ? » répéta-t-elle surprise. Brillante étudiante, il n’était pas rare qu’elle se porte volontaire pour assister un sorcier en difficulté. Néanmoins, la réciproque était exceptionnelle, singulière et, par conséquent, résonnait étrangement dans son esprit. Son attention se porta, une fois de plus, sur l’épais ouvrage qui l’avait occupé ces dernières heures. Ses lèvres s’entrouvrirent, supposément afin de lui apporter la réponse tant attendue. Supposément, car ses pensées, indomptables et désordonnées, semblaient s’opposer à une quelconque énonciation. Par chance, il reprit la parole : « Ou juste si tu as besoin de compagnie, je peux me dévouer. » Un sourire bienveillant se dessina peu à peu sur la bouche délicate de la sorcière.
D’un sortilège informulé, elle attira silencieusement une chaise jusqu’à Mattias. Une invitation à la rejoindre sans pour autant être contrainte de le formuler expressément. D’ordinaire, elle aurait poliment décliné la proposition, préférant étudier sans bavardage ou discontinuation. Néanmoins, la réalité était que son monde avait été violemment ébranlé, ses sentiments, récemment altérés. Cela la terrifiait de l’admettre et pourtant… Pourtant, Emma avait besoin de compagnie. Une prise de conscience soudaine qui teinta d’emblée ses joues d’une discrète nuance carminée. Et ce, sans même que l’étudiant n’eut à prononcer un seul mot pour susciter cette réaction. « Tu n’es pas obligé, tu sais… De te dévouer. » confia-t-elle à voix basse, tandis qu’une mèche récalcitrante se dérobait de sa chevelure sombre, ondulant alors le long de son visage. Ses doigts frêles effleurèrent les pages du recueil qui se trouvait devant elle, visiblement à la recherche d’un renseignement précis : « Analyse critique du code de déontologie du Front de la Pureté de 1970 à nos jours. » L’intitulé du devoir de Sciences Politiques et Magiques sur lequel elle n’avait eu cesse de s’entêter lui échappa anxieusement. Puis, le calme retomba lourdement. Silencieuse symphonie. Toujours est-il qu’une multitude d’interrogations au sujet du Wright s’emparait d’elle, brûlait ses lèvres d’une envie difficilement soutenable. Alors, la pointe de son pied vint marteler le plancher de la bibliothèque, brisant la quiétude environnante et trahissant également son désarroi. « J’ai parcouru des dizaines d’ouvrages… Tous relatent d’événements xénophobes et tyranniques. Pour autant, il est nécessaire que je parvienne à démontrer une atténuation de leur discours. » révéla-t-elle finalement avant se de mordiller la lèvre inférieure. Sale habitude. Elle déplora immédiatement ses propos. Non seulement il pouvait s’avérer périlleux de s’épancher sur l’Assemblée Législative des Sorciers avec un quasi-inconnu, mais bien plus encore lorsque la problématique exposée avait pour objet la nature du sang. Hâtivement, elle tenta d’orienter leur échange vers une autre direction : « Tu maitrises bien cette matière, n’est-ce pas ? »
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Re: I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Dim 27 Mai 2018 - 14:42
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Re: I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Dim 10 Juin 2018 - 18:36
I've been crawling on the walls, just hoping you will come
Mattias & Emma
« And I just got broken, broken into two. Still I call it magic, when I'm next to you »
Paralysée. Elle ne s’attendait pas à que sa main, douce et légère, s’approche si près de son visage, replace une mèche de ses cheveux sombres derrière son oreille. Une voix discrète lui souffla de se reculer, brutalement. Elle en fut, toutefois, incapable. Ce n’est qu’au moment où il interrompit son geste que son corps se décida finalement à répondre à ses appels, se soustrayant soudainement à l’étudiant. Ses doigts répliquèrent maladroitement son geste, comme pour s’assurer que les siens n’y étaient plus. « Je... » Je ne suis pas de ces filles... aurait-elle voulu dire. « Je suis désolée. » chuchota-t-elle en se défendant de croiser le regard de Mattias. Désolée ? De l’avoir brutalement quitté ce soir là ? De ne jamais être revenue sur ses pas ? Ou d’être incapable de se coiffer correctement ? Emma soupira tristement, s’abandonnant, une fois de plus, à ce devoir alambiqué. Le Wright demeura silencieux un instant, parcourant ses parchemins avec attention. De temps à autre, la sorcière risquait un coup d’oeil timide dans sa direction, étudiait les contours de son visage, fin et masculin, comme si elle venait de retrouver un être qui lui était cher. Puis, il brisa le silence qui avait commencé à retomber au sein de la pièce : « Les discours sont différents des actes. Est-ce que le Front de la Pureté revendique ces actes, publiquement ? Si oui, ton hypothèse de recherche est totalement fausse. » Interloquée par ses propos, elle se redressa brusquement sur sa chaise. Qui était-il pour lui parler de la sorte ? Fort heureusement, il ne s’agissait pas de la conjecture qu’Emma avait commencé à approfondir, mais tout de même… « Sinon, c’est là qu’il est intéressant de creuser. Peut-être que ce sont seulement des militants qui sont à l’origine de tous ces événements, sans l’accord de la tête. Ou peut-être que la tête est au courant mais le cache. »
Il était intelligent, plus il parlait et moins elle en doutait. « Et oui, j’aime bien les sciences politiques, mais je suis meilleur dans les analyses à l’échelle européenne. » Un sourire bienveillant pris place sur les lèvres de la jeune femme. « Tu apprendras rapidement. Tu sembles... Bien renseigné. » débuta-t-elle avant que Mattias ne lui rappelle d’où il venait, plaisantant brièvement sur la présence de cet accent qu’Emma aimait tant. Ses intonations, parfois sèches, qui l’avaient séduit en un éclair et qui lui rappelaient désormais un amour soudainement disparu. Elle acquiesça d’un discret signe de tête, car les quelques mots qu’ils avaient échangé lors de chacune de leur rencontre avaient été suffisants pour présumer que le sorcier était originaire d’Allemagne. « Berlin… » murmura-t-elle délicatement, les images de leur rencontre envahissant soudainement son esprit. Des corps se déhanchant sur des rythmes effrénés, le fracas d’une chope de bière maladroitement renversée et son parfum… À lui. Elle avait tant désiré le revoir, ne serait-ce qu’une dernière fois, afin de savoir si ce baiser avait aussi un sens à ses yeux. Cependant, les événements qui s’ensuivirent la tirent loin de lui. Sa grande-soeur, Evie, abandonna, à peine quelques jours plus tard ses études, annula agressivement ses fiançailles et déserta la demeure familiale. Avec un tel scandale, impossible de remettre les pieds en Allemagne pendant plusieurs années. Ordre de son oncle, Milton Blackwood, et ce, ne serait-ce que pour rendre visite à ses cousins. Par ailleurs, même si elle avait voulu outrepasser ce décret, Emma n’avait aucune idée de l’endroit exact où ils s’étaient rencontrés.
Quelques instants plus tôt, Mattias avait mis le doigt sur ce qu’elle s’évertuait à démontrer, car elle savait. Elle savait que le Front de la Pureté était informé de ces actes de violence, pire qu’il les commanditait. Toutefois, elle n’était pas parvenue à mettre la main sur les preuves suffisantes. Les confidences dissimulées de ses parents ne pouvant être intégrés dans une telle dissertation. Ainsi et sans en dévoiler plus qu’elle ne le devrait, la Lufkin tenta de lui faire part de ses soupçons : « Je doute qu’il s’agisse d’événements isolés, voire insoupçonnés. Par exemple… Cet article détaille la dernière agression magique en date. Une née-moldue, Maggie Lynch, a été… Torturée jusqu’à en perdre la raison. À peine quelques jours plus tôt, Alice Meister soulignait avec brutalité des difficultés d’intégration et de cohabitation entre les sangs-purs et… Les autres. Après cela, rien ! Juste cette épouvantable photographie dans la Gazette du Sorcier révélant son sourire satisfait au moment d’être informée de cette attaque. » Pour appuyer ses propos, la main de la jeune femme se posa prudemment sur l’avant-bras du Wright. Percevait-il le message qu’elle tentait de lui faire passer ? « On devrait regarder s’il existe un recueil des discours politiques du Front de la Pureté et les contextualiser avec les événements que tu as recensés. Ce serait intéressant de voir s’il y a une réaction ou si justement ils n’en parlent pas du tout. Après, je ne pense pas qu’on puisse accéder aux archives nécessaires pour prouver leurs véritables intentions… » Il avait raison ! Elle rassembla ses affaires afin de se rendre à la Réserve. Faire partie du Club d’Evangeline lui donnait certains… Privilèges. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? « Mais c’est déjà un bon début, pour un devoir de cinquième année. » poursuivit-il, l’arrêtant alors dans son élan. « Un devoir de cinquième année ? Je ne comprends pas... » articula-t-elle, surprise. « Ton manuel, c’est un manuel de cinquième année. » répondit-il hâtivement. Emma fronça les sourcils, repliant lentement ses bras sur sa poitrine. « En Allemagne, peut-être. » murmura-t-elle froidement, enfouissant maladroitement ses innombrables parchemins à l’intérieur de son sac. « D’ailleurs, tu crois que je pourrais demander à intégrer le cours de cinquième année, pour rattraper mon retard sur la politique britannique ? »
Elle pouvait se montrer naïve, Emma, surtout lorsque la personne qui lui faisait face paraissait égarée ou lorsqu’il était question d’approfondir et accroître ses connaissances… L’étudiante Lufkin par excellence. « Tu sais que cette décision n’est pas de mon ressort, n’est-ce pas ? J’imagine que si une quelconque lacune avait été identifiée, tu aurais été... Invité à suivre ce cours. » l’informa-t-elle d’une voix légèrement plus froide que ce à quoi elle l’avait jusqu’à présent habitué. « C’est à Mrs. Rosebury qu’il faudrait que tu t’adresses. Je… Je te conseille de lui faire part de ta requête au plus vite. L’été sera là d’ici peu. Elle te conseillera probablement une dizaine d’ouvrages à consulter avant la rentrée prochaine. » Ses pupilles céruléennes rencontrèrent celles du jeune homme, provoquant pour la première fois depuis longtemps, une étrange sensation de chaleur dans son corps. Impossible. Elle ne pouvait pas, ne voulait pas, retomber sous le charme d’un sorcier qui lui briserait ensuite le coeur. Peut-être Alarik reviendrait-il un jour ? « Quoi qu’il en soit, je suis prête à appuyer ta demande… Si tu le souhaites, bien entendu. J’ai aussi quelques parchemins qui pourraient t’être utiles. » Malgré ces angoisses douloureuses, ces craintes lancinantes, les intonations de la jeune femme avaient retrouvé leur douceur coutumière. Elle attrapa rapidement son sac qu’elle passa autour de son épaule : « Tu… Tu veux venir ? » lui demanda-t-elle en indiquant la Réserve d’un signe de tête. Car, après tout, il s’agissait de son idée à lui.
Il était intelligent, plus il parlait et moins elle en doutait. « Et oui, j’aime bien les sciences politiques, mais je suis meilleur dans les analyses à l’échelle européenne. » Un sourire bienveillant pris place sur les lèvres de la jeune femme. « Tu apprendras rapidement. Tu sembles... Bien renseigné. » débuta-t-elle avant que Mattias ne lui rappelle d’où il venait, plaisantant brièvement sur la présence de cet accent qu’Emma aimait tant. Ses intonations, parfois sèches, qui l’avaient séduit en un éclair et qui lui rappelaient désormais un amour soudainement disparu. Elle acquiesça d’un discret signe de tête, car les quelques mots qu’ils avaient échangé lors de chacune de leur rencontre avaient été suffisants pour présumer que le sorcier était originaire d’Allemagne. « Berlin… » murmura-t-elle délicatement, les images de leur rencontre envahissant soudainement son esprit. Des corps se déhanchant sur des rythmes effrénés, le fracas d’une chope de bière maladroitement renversée et son parfum… À lui. Elle avait tant désiré le revoir, ne serait-ce qu’une dernière fois, afin de savoir si ce baiser avait aussi un sens à ses yeux. Cependant, les événements qui s’ensuivirent la tirent loin de lui. Sa grande-soeur, Evie, abandonna, à peine quelques jours plus tard ses études, annula agressivement ses fiançailles et déserta la demeure familiale. Avec un tel scandale, impossible de remettre les pieds en Allemagne pendant plusieurs années. Ordre de son oncle, Milton Blackwood, et ce, ne serait-ce que pour rendre visite à ses cousins. Par ailleurs, même si elle avait voulu outrepasser ce décret, Emma n’avait aucune idée de l’endroit exact où ils s’étaient rencontrés.
Quelques instants plus tôt, Mattias avait mis le doigt sur ce qu’elle s’évertuait à démontrer, car elle savait. Elle savait que le Front de la Pureté était informé de ces actes de violence, pire qu’il les commanditait. Toutefois, elle n’était pas parvenue à mettre la main sur les preuves suffisantes. Les confidences dissimulées de ses parents ne pouvant être intégrés dans une telle dissertation. Ainsi et sans en dévoiler plus qu’elle ne le devrait, la Lufkin tenta de lui faire part de ses soupçons : « Je doute qu’il s’agisse d’événements isolés, voire insoupçonnés. Par exemple… Cet article détaille la dernière agression magique en date. Une née-moldue, Maggie Lynch, a été… Torturée jusqu’à en perdre la raison. À peine quelques jours plus tôt, Alice Meister soulignait avec brutalité des difficultés d’intégration et de cohabitation entre les sangs-purs et… Les autres. Après cela, rien ! Juste cette épouvantable photographie dans la Gazette du Sorcier révélant son sourire satisfait au moment d’être informée de cette attaque. » Pour appuyer ses propos, la main de la jeune femme se posa prudemment sur l’avant-bras du Wright. Percevait-il le message qu’elle tentait de lui faire passer ? « On devrait regarder s’il existe un recueil des discours politiques du Front de la Pureté et les contextualiser avec les événements que tu as recensés. Ce serait intéressant de voir s’il y a une réaction ou si justement ils n’en parlent pas du tout. Après, je ne pense pas qu’on puisse accéder aux archives nécessaires pour prouver leurs véritables intentions… » Il avait raison ! Elle rassembla ses affaires afin de se rendre à la Réserve. Faire partie du Club d’Evangeline lui donnait certains… Privilèges. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? « Mais c’est déjà un bon début, pour un devoir de cinquième année. » poursuivit-il, l’arrêtant alors dans son élan. « Un devoir de cinquième année ? Je ne comprends pas... » articula-t-elle, surprise. « Ton manuel, c’est un manuel de cinquième année. » répondit-il hâtivement. Emma fronça les sourcils, repliant lentement ses bras sur sa poitrine. « En Allemagne, peut-être. » murmura-t-elle froidement, enfouissant maladroitement ses innombrables parchemins à l’intérieur de son sac. « D’ailleurs, tu crois que je pourrais demander à intégrer le cours de cinquième année, pour rattraper mon retard sur la politique britannique ? »
Elle pouvait se montrer naïve, Emma, surtout lorsque la personne qui lui faisait face paraissait égarée ou lorsqu’il était question d’approfondir et accroître ses connaissances… L’étudiante Lufkin par excellence. « Tu sais que cette décision n’est pas de mon ressort, n’est-ce pas ? J’imagine que si une quelconque lacune avait été identifiée, tu aurais été... Invité à suivre ce cours. » l’informa-t-elle d’une voix légèrement plus froide que ce à quoi elle l’avait jusqu’à présent habitué. « C’est à Mrs. Rosebury qu’il faudrait que tu t’adresses. Je… Je te conseille de lui faire part de ta requête au plus vite. L’été sera là d’ici peu. Elle te conseillera probablement une dizaine d’ouvrages à consulter avant la rentrée prochaine. » Ses pupilles céruléennes rencontrèrent celles du jeune homme, provoquant pour la première fois depuis longtemps, une étrange sensation de chaleur dans son corps. Impossible. Elle ne pouvait pas, ne voulait pas, retomber sous le charme d’un sorcier qui lui briserait ensuite le coeur. Peut-être Alarik reviendrait-il un jour ? « Quoi qu’il en soit, je suis prête à appuyer ta demande… Si tu le souhaites, bien entendu. J’ai aussi quelques parchemins qui pourraient t’être utiles. » Malgré ces angoisses douloureuses, ces craintes lancinantes, les intonations de la jeune femme avaient retrouvé leur douceur coutumière. Elle attrapa rapidement son sac qu’elle passa autour de son épaule : « Tu… Tu veux venir ? » lui demanda-t-elle en indiquant la Réserve d’un signe de tête. Car, après tout, il s’agissait de son idée à lui.
(c) DΛNDELION
- InvitéInvité
Re: I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Dim 17 Juin 2018 - 16:29
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- InvitéInvité
Re: I've been crawling on the walls just hoping you will come (Emma)
Lun 23 Juil 2018 - 21:39
I've been crawling on the walls, just hoping you will come
Mattias & Emma
« And I just got broken, broken into two. Still I call it magic, when I'm next to you »
« Cet endroit est aussi attirant qu’effrayant. » Elle acquiesça d’un signe de tête approbateur, tandis qu’un sourire attendrissant prenait peu à peu place sur ses lèvres délicates. Elle n’avait cessé de ressentir une certaine fascination en foulant de ses pieds le plancher de la bibliothèque. Aussi, les paroles de Mattias altérèrent légèrement ses impressions passées, provoquant un discret frisson le long de son échine. En y réfléchissant un instant, il était vrai que la Réserve pouvait paraître quelque peu impressionnante, pour ne pas dire terrifiante. Ce n’était certainement pas sans raison que son accès était aussi restreint. Pour se rassurer - elle-même - bien plus que son interlocuteur, elle murmura: « Tu n’as rien à craindre. Les livres de cette section sont de bonne éducation et ne se défendent qu’à de très rares occasions. » Ils étaient seuls et, Emma aurait pu lui parler à voix haute sans qu’aucun sifflement réprobateur ne vienne l’interrompre. Cependant, l’atmosphère qui régnait ici, cette étrange intimité qui se créait petit à petit entre le Wright et elle semblait aussi rare que précieuse. Et cela, il ne fallait pas que sa maladresse ne vienne les briser. C’est donc avec beaucoup de précaution qu’elle évolua à travers les rayonnages étroits de la pièce.
« Je suis désolé si jamais je t’ai paru trop brusque. J’ai juste envie de te connaître un peu mieux. » Sa gorge se serra brusquement et ses joues se colorèrent aussitôt, sans réellement comprendre les raisons de son embarras. Elle détourna rapidement le regard vers des registres sans grand intérêt. Tout pour éviter les yeux ensorcelants de l’étudiant. Emma s’efforçait de rassembler ses esprits, néanmoins, incapable de penser à autre chose qu’à l’envie de le connaître un peux mieux aussi. « Ne le sois pas… Ma réaction était quelque peu déplacée. J’imagine que ce ne doit pas être évident d’être transféré en cours d’année... Et qui plus est dans un pays méconnu. Je te présente mes excuses, Mattias. Sincèrement… » bredouilla-t-elle, sa voix emplie de regrets quant à son comportement passé. Elle jeta un coup d’œil discret en direction du sorcier, se mordilla anxieusement la lèvre en inférieure en l’attente d’un signe réconfortant de sa part. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle poursuivit : « Je… Je vais t’aider. Avec Mrs. Rosebury. Ce cours a l’air de te tenir à coeur. » Peut-être que cette mince attention finirait de le convaincre quant à son honnêteté envers lui ?
« Attends, je crois que j’ai vu quelque chose là-haut… » Elle s’immobilisa instantanément, suivant du regard l’ouvrage que le doigt de l’Allemand désignait. Sans sa précieuse aide, Emma serait sans doute passée à côté de ce recueil perché sur l’une des plus hautes étagères de la Réserve et soigneusement dissimulé par un discret nuage de poussière. Elle fronça légèrement les sourcils, tentant de déchiffrer l’intitulé suggéré. Front de la pureté : pensées et débats. Soudainement, un éclat, vif et brillant, vint illuminer son regard. « Par Merlin ! Mattias, tu es incroyable ! » La main de la sorcière disparut au fond de son sac, désespérément à la recherche de sa baguette. Un sortilège d’attraction lui permettrait indubitablement de s’emparer de ces lignes estimées. Si ce sortilège d’extension lui était incroyablement utile, Emma n’avait toujours pas trouvé la manière d’ordonner son petit sac sans avoir recours à la magie. De longues secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne réalise que son bien le plus précieux devait être resté sur le bureau où elle étudiait quelques instants auparavant. Courir la récupérer ou mettre la main sur le livre que Mattias avait identifié ? Entre nécessité et curiosité, c’est finalement cette dernière qui prit le pas sur l’autre. Ce n’était pas la première fois que ce genre de mésaventures lui arrivait. La bibliothécaire semblait habituée à la lui mettre de côté, plaisantant sur le fait que la Lufkin avait égaré bien plus d’objets que sa dizaine de lutins de Cornouailles domestiqués. Une comparaison peu flatteuse... « Est-ce que tu accepterais de me venir en aide ? Une fois de plus ? S'il te plaît ? » lui demanda-t-elle timidement. Elle croisa lentement ses bras sur sa poitrine d’un air songeur, sans doute apeurée par un potentiel refus de sa part. Elle lui en demandait trop. Beaucoup trop. Elle se détourna rapidement de lui, prête à rebrousser chemin lorsque l’ouvrage tant convoité échoua doucement entre ses bras. Ce livre était-il spontanément venu jusqu’à elle ou le Wright était-il à l’origine de cet acte ?
Emma s’approcha lentement du sorcier, amoindrissant la distance qui les séparait afin qu’ils puissent simultanément parcourir ces pages prometteuses. Les battements de son cœur s’accélèrent brusquement. Et, elle n’aurait su dire si cela était l’effet de son incontrôlable empressement ou des contacts réguliers de son corps contre celui du sorcier qui l’accompagnait. Il faut dire que les rayonnages de la pièce étaient particulièrement encombrés et exigus, accroissant les probabilités d’un rapprochement entre les deux individus d’un bon 105%. Son visage à quelques centimètres de celui de Mattias, elle s’imprégnait de chacune de ces lignes à une vitesse affolante, attirant l’attention de l’étudiant en effleurant délicatement son épaule dès lors qu’un passage lui semblait digne d’intérêt. « Je te remercie ! J’aurais dû te dire oui bien plus tôt ! » prononça-t-elle soudainement, enchantée de l’aide qu’il lui avait apporté, de la richesse des discours rassemblés dans ce recueil. « Pour ton aide, je veux dire... » pensa-t-elle judicieux de préciser. Car, il lui avait bien proposé un dîner il y a quelques semaines de cela. Toutefois, ses impairs n’avaient pas fini de faire de leurs siennes et, plus Emma était mal à l’aise et plus des paroles insensées s’échappaient de sa bouche : « À la bibliothèque. Tout à l’heure... » Par Merlin, Em' ! Pourquoi faut-il que tu viennes toujours tout gâcher ? pensa-t-elle en enroulant anxieusement une mèche de ses cheveux bouclés autour de ses doigts frêles.
« Je suis désolé si jamais je t’ai paru trop brusque. J’ai juste envie de te connaître un peu mieux. » Sa gorge se serra brusquement et ses joues se colorèrent aussitôt, sans réellement comprendre les raisons de son embarras. Elle détourna rapidement le regard vers des registres sans grand intérêt. Tout pour éviter les yeux ensorcelants de l’étudiant. Emma s’efforçait de rassembler ses esprits, néanmoins, incapable de penser à autre chose qu’à l’envie de le connaître un peux mieux aussi. « Ne le sois pas… Ma réaction était quelque peu déplacée. J’imagine que ce ne doit pas être évident d’être transféré en cours d’année... Et qui plus est dans un pays méconnu. Je te présente mes excuses, Mattias. Sincèrement… » bredouilla-t-elle, sa voix emplie de regrets quant à son comportement passé. Elle jeta un coup d’œil discret en direction du sorcier, se mordilla anxieusement la lèvre en inférieure en l’attente d’un signe réconfortant de sa part. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle poursuivit : « Je… Je vais t’aider. Avec Mrs. Rosebury. Ce cours a l’air de te tenir à coeur. » Peut-être que cette mince attention finirait de le convaincre quant à son honnêteté envers lui ?
« Attends, je crois que j’ai vu quelque chose là-haut… » Elle s’immobilisa instantanément, suivant du regard l’ouvrage que le doigt de l’Allemand désignait. Sans sa précieuse aide, Emma serait sans doute passée à côté de ce recueil perché sur l’une des plus hautes étagères de la Réserve et soigneusement dissimulé par un discret nuage de poussière. Elle fronça légèrement les sourcils, tentant de déchiffrer l’intitulé suggéré. Front de la pureté : pensées et débats. Soudainement, un éclat, vif et brillant, vint illuminer son regard. « Par Merlin ! Mattias, tu es incroyable ! » La main de la sorcière disparut au fond de son sac, désespérément à la recherche de sa baguette. Un sortilège d’attraction lui permettrait indubitablement de s’emparer de ces lignes estimées. Si ce sortilège d’extension lui était incroyablement utile, Emma n’avait toujours pas trouvé la manière d’ordonner son petit sac sans avoir recours à la magie. De longues secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne réalise que son bien le plus précieux devait être resté sur le bureau où elle étudiait quelques instants auparavant. Courir la récupérer ou mettre la main sur le livre que Mattias avait identifié ? Entre nécessité et curiosité, c’est finalement cette dernière qui prit le pas sur l’autre. Ce n’était pas la première fois que ce genre de mésaventures lui arrivait. La bibliothécaire semblait habituée à la lui mettre de côté, plaisantant sur le fait que la Lufkin avait égaré bien plus d’objets que sa dizaine de lutins de Cornouailles domestiqués. Une comparaison peu flatteuse... « Est-ce que tu accepterais de me venir en aide ? Une fois de plus ? S'il te plaît ? » lui demanda-t-elle timidement. Elle croisa lentement ses bras sur sa poitrine d’un air songeur, sans doute apeurée par un potentiel refus de sa part. Elle lui en demandait trop. Beaucoup trop. Elle se détourna rapidement de lui, prête à rebrousser chemin lorsque l’ouvrage tant convoité échoua doucement entre ses bras. Ce livre était-il spontanément venu jusqu’à elle ou le Wright était-il à l’origine de cet acte ?
Emma s’approcha lentement du sorcier, amoindrissant la distance qui les séparait afin qu’ils puissent simultanément parcourir ces pages prometteuses. Les battements de son cœur s’accélèrent brusquement. Et, elle n’aurait su dire si cela était l’effet de son incontrôlable empressement ou des contacts réguliers de son corps contre celui du sorcier qui l’accompagnait. Il faut dire que les rayonnages de la pièce étaient particulièrement encombrés et exigus, accroissant les probabilités d’un rapprochement entre les deux individus d’un bon 105%. Son visage à quelques centimètres de celui de Mattias, elle s’imprégnait de chacune de ces lignes à une vitesse affolante, attirant l’attention de l’étudiant en effleurant délicatement son épaule dès lors qu’un passage lui semblait digne d’intérêt. « Je te remercie ! J’aurais dû te dire oui bien plus tôt ! » prononça-t-elle soudainement, enchantée de l’aide qu’il lui avait apporté, de la richesse des discours rassemblés dans ce recueil. « Pour ton aide, je veux dire... » pensa-t-elle judicieux de préciser. Car, il lui avait bien proposé un dîner il y a quelques semaines de cela. Toutefois, ses impairs n’avaient pas fini de faire de leurs siennes et, plus Emma était mal à l’aise et plus des paroles insensées s’échappaient de sa bouche : « À la bibliothèque. Tout à l’heure... » Par Merlin, Em' ! Pourquoi faut-il que tu viennes toujours tout gâcher ? pensa-t-elle en enroulant anxieusement une mèche de ses cheveux bouclés autour de ses doigts frêles.
(c) DΛNDELION
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