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Deux coeurs en panne # Sullyeb
Ven 8 Juin 2018 - 20:44
Le temps passait, inexorablement. Même si les blessures guérissaient, elles restaient bien présentes dans mon esprit et mon coeur. Je venais à peine de sortir la tête hors de l'eau, et pourtant, je me sentais encore fragile, comme si une rechute me menaçait à tout moment. Comme si je pouvais craquer à la moindre remarque. Mes proches marchaient encore sur des oeufs avec moi, pourtant je m'efforçais de les rassurer. Déjà, j'étais enfin capable de me retenir et ne pas me bourrer la gueule tous les soirs. L'alcool avait fait des ravages sur mon comportement, certains de mes proches en avaient fait les frais. Caël par exemple. Un fort sentiment de culpabilité m'avait empêché d'aller le revoir pour en parler. De nouveau, je jouais l'évitement, ce qui ne me ressemblait pas... Une mauvaise période que je traversais péniblement. Jour après jour. Je me plongeais dans les cours, révisais, passais des heures à m'entraîner au Quidditch pour oublier et m'occuper. Petit à petit, je retrouvais cette joie de vivre qui m'était si caractéristique. Pourtant, tout n'était pas encore rose. Parfois, le soir, je ressentais une profonde solitude. Une tristesse lancinante qui ne me lâchait pas, peu importait ce que je faisais. Désireux d'éviter encore une soirée à ruminer des souvenirs, je décidais de sortir un peu. Et comme j'avais besoin de parler, j'envoyais un message à mon confident, celui qui avait toujours été là. Celui qui ne me jugerait pas et saurait m'écouter. Caleb. J'avais bon espoir qu'il me rejoindrait pour discuter. Et pour boire ensemble. Bien sûr, depuis ma mésaventure chez mon ex, j'évitais de trop boire, mais ça ne m'empêchait pas de me taper quelques verres quand j'en avais envie...
Une fois installé dans un coin du bar, mes yeux se rivèrent sur un match de Quidditch retransmis en direct. Le barman, qui me connaissait, m'apporta ma consommation habituelle, et je sirotais mon verre distraitement, tout en observant la foule des habitués. Oh la plupart m'avait déjà vu dans les parages. Il était même certain que j'en avais dragué une partie il y a une époque. Ce mec dans le coin par exemple. Il soutint mon regard mais je me désintéressais très vite, préférant détourner les yeux pour soupirer doucement. Je ne me sentais pas prêt. Pourtant j'en avais envie. De sentir quelqu'un contre moi, de me sentir... aimé? Perdu dans mes pensées, je vis à peine mon ami qui venait d'arriver et un sourire presque franc illumina mon visage quelques instants. "Cal! Merci d'être venu..." que je lui lançais, sincère, alors que je le prenais dans mes bras pour le saluer. Ce simple contact aidait beaucoup à m'apaiser, surtout quand il s'agissait de lui. L'assistant professeur avait un tempérament plus calme que moi, souvent plus responsable, plus mature, et il avait une bonne influence sur moi. Je le sentais. Une fois assis à nouveau l'un à côté de l'autre, je le laissais commander une boisson, avant de lui demander, avec une pointe d'humour dans la voix: "Alors... J'espère que je n'ai pas bousculé tous tes plans pour ce soir? Je m'en voudrais de t'avoir fait raté un rencard..." Bien entendu, je savais que le beau Blackwood était fiancé. Et que malheureusement, sa fiancée ne le contenterait jamais. Probablement qu'il l'aimerait. Mais pas de la manière dont elle le pense... Alors j'aimais bien le taquiner. Parce que lui et moi, on savait la vérité. Je soupirais doucement avant de rajouter doucement: "Il me manque tu sais. C'est con, non? Je veux dire, il en a surement rien à foutre de moi là où il est..." J'haussais les épaules d'un air distrait, avant de me noyer dans mon verre. Je n'avais pas besoin de dire son nom pour que Caleb sache de qui je parlais... Il était là quand j'avais tout déballé.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mer 13 Juin 2018 - 15:37
Pris dans les préparatifs de ton mariage, mais également de cette fin d'année, tu n'as pas le temps de te consacrer autant à tes amis que tu le voudrais, pourtant, quand Sully t'a proposé d'aller prendre un verre tu n'as pas hésité une seconde. Tu as été triste à l'annonce de l'annulation de son mariage, mais encore plus quand tu as vu le wright s'effondrer. Ce n'est pas juste, il mérite d'être heureux, lui peut-être plus qu'un autre, sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille et il a toujours conservé ce sourire, cette foi en l'avenir. C'est un homme solaire et le voir éteint, triste et morne te fais vraiment mal. T'espères pouvoir soulager un peu sa conscience, son cœur ce soir, t'espère qu'il sait que tu es là pour lui ; probablement puisqu'il t'invite, mais bon. Le chemin jusqu'à la Taverne, tu le connais par cœur, tes pieds avancent alors que ton cerveau voyage loin de l'écosse, de ta vie actuelle et de tes obligations futures.
Il y a de l'ambiance dans l'établissement ce soir, un match de Quidditch est en cours, tu souris en voyant Sully au bar, certes il va mieux que la dernière fois que t'es entré ici pour le voir, mais il ne te la fera pas, pas à toi. T'approches et serre ton ami dans tes bras, une accolade qui fait du bien, qui rassure, il sourit , ce sourire que tu ne veux plus voir disparaître. ça me fait plaisir ! Tu prends place à côté de Sullivan, tout en lui faisant face, tu commandes une bière et hausse un sourcil amusé à sa question les seuls plans que j'ai en ce moment, je les fuis ! Puis, qu'importe le plan, t'es toujours dans mon top cinq des priorités ! Tu ris, tout en remerciant le barman qui vient de t'apporter ta conso' , avant de reporter toute ton attention sur Sully qui vient de perdre son éclat, tu sais très bien qu'il parle d'Othello, tu comprends ce manque, toi aussi t'as quelqu'un qui te manque, tu te demandes souvent ce que fait Adam, s'il t'en veut ou simplement s'il est passé à autre chose. Toi tu restes bloqué dans le passé, dans ces deux années magnifiques partagées avec cet homme qui a réussis à te faire ouvrir ton cœur pour la première fois de ta vie. Tu soupires, passe un bras fraternel autour des épaules de Sully, essayant d'être convaincant, c'est pas con, t'étais … t'es… amoureux, c'est tout sauf con si tu veux mon avis. L'amour ne se contrôle pas, il ne se commande pas non plus, c'est comme ça. C'est un truc qui te tombe dessus, qui te dépasse totalement, qui te prend et te bouffe. C'est violent l'amour. Le vrai. C'est un truc qu'on peut pas expliquer. T'essaies de sourire avant d'ajouter j'sais pas Sully, je ne le connaissais pas comme toi, mais … on pourrait pas s'en foutre d'un mec comme toi. C'est dangereux ce genre de réflexion, mais t'es honnête, tu l'as toujours été avec lui, c'est probablement l'un des rares qui te connaît vraiment, une des trop rares personnes qui connaît ta face mystère, celle qui fait que quoique tu fasses, tu ne seras jamais heureux dans cette vie. C'est pas simple pour toi, j'imagine bien... mieux que tu ne le crois, mais tu sais que je suis là pour toi, pas vrai ?
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mer 27 Juin 2018 - 22:20
Le Blackwood avait cet effet apaisant sur moi. Sa voix, comme un baume pour mon coeur bafoué. Pourtant, lui-même n'était pas spécialement heureux dans sa vie amoureuse. Et il continuait d'essayer de me redonner le sourire, d'être là pour moi. Il avait tout naturellement répondu à mon appel, et je lui en étais reconnaissant. Une soirée banale pouvait se transformer en une belle soirée si on savait bien s'entourer. Devant lui, je n'avais pas à me forcer à sourire, cela me venait naturellement, même si ce n'était pas aussi franc que d'ordinaire. Il s'installa rapidement à mes côtés et je le laissais commander, non sans le titiller un peu. On se refaisait pas. Une moue faussement déçue, je répliquais: "Oh je ne suis que dans ton top cinq, je suis déçu! Moi qui croyais être dans le top trois... Mais je m'en contenterai." Un clin d'oeil amusé. Il savait que je blaguais. Et j'étais flatté qu'il me considère assez pour être dans ses pensées, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Un soupir s'échappa d'entre mes lèvres, alors que mes pensées divaguaient à nouveau. Il m'en fallait peu pour retomber dans mes travers et me laisser aller à mes démons. L'ombre de l'ancien professeur de théâtre était toujours présente, insidieuse, cruelle, étouffante. Par moment, je me complaisais dans ce sentiment d'obscurité dans laquelle elle me plongeait. D'autres fois, j'avais l'impression de suffoquer et je fuyais tous les lieux qui me le rappelaient. Coeur en berne. Coeur en panne. Les mots sortirent sans que je ne les prévois vraiment. Et Caleb réagit presque immédiatement. Son bras autour de mes épaules m'apaisa instantanément, même si c'est sa voix qui sut me toucher. On pourrait pas s'en foutre d'un mec comme toi. Je relevais les yeux vers lui alors qu'il disait ses mots, un sourire reconnaissant au coin des lèvres. Il savait me parler, le Blackwood. Un coeur en or qu'il avait. La douceur incarnée. La gentillesse dans ses gestes. Il tentait de me remonter le moral, et le pire, c'était que s'il continuait à me regarder comme ça, il allait surement réussir. "Et heureusement qu't'es là en fait, sinon je crois que..." Je me stoppais alors qu'un mec s'installait l'air de rien entre nous, un sourire mielleux sur le visage. C'était le gars du fond qui m'avait fait de l'oeil. Il était sérieux, ce con-là? "Hey, Sully, t'avais pas dit que t'avais trouvé quelqu'un... Tu voulais le garder pour toi tout seul... Un peu égoïste, non?" qu'il vint me susurrer à l'oreille, non sans me coller d'une manière que j'aurais surement apprécié à une époque. Son souffle dans mon cou me fit plus d'effet que je ne l'aurais pensé, et je me tendis instantanément. J'aurais pu lui faire plaisir. Être tactile comme je savais le faire, comme j'aimais le faire. Mais pas aujourd'hui, et pas avec Caleb en face. "Fais pas chier, Charlie, j'suis pas d'humeur." Il se recula doucement, une moue ennuyée et agacée sur le visage. Quant à moi, je m'étais fermé. Pour ne pas avoir à le regarder. Je préférais ne même pas entré dans son jeu, de peur qu'il n'embarrasse plus que de raison mon confident. Le problème, avec certains de mes ex, c'était qu'ils se croyaient tout permis. Qu'il aille se faire cuire un oeuf de dragon au lieu de nous emmerder. Et encore une fois, ça ne me ressemblait pas. "Dommage..." qu'il fit en se levant, non sans passer une main dans mes cheveux. Je savais bien que je m'autoflagellais en m'interdisant d'avoir à nouveau des relations avec d'autres mecs. J'essayais de me convaincre que c'était parce que je n'étais pas prêt. Mais c'était faux. J'avais juste peur. Un putain de lâche que j'étais, voilà. Charlie se leva, passa derrière Caleb et je l'entendis dire quelque chose à mon ami: "Si tu pouvais nous le décoincer un peu, je t'en serais reconnaissant, hein." qu'il dit, à moitié sérieux, avant de tapoter l'épaule de Caleb et de retourner dans son coin. Je soupirais doucement, embarrassé par cette histoire. "Désolé pour Charlie, il est lourd, mais pas bien méchant..." En vrai, il n'avait pas mérité que je me montre aussi distant. Toutefois, je ne pouvais pas reconnaître que j'avais tord. Et puis, je repensai à ce que mon ancien amant avait dit, et je me rendis compte de ce qu'il avait suggéré. Moi, Caleb, ensemble. C'était... inattendu. Pas désagréable à imaginer. Quoique gênant quand on pensait à notre amitié. Je me déridais doucement, avant d'ajouter, un demi-sourire sur les lèvres: "Peut-être que tu ne devrais pas traîner avec moi, faudrait pas qu'on lance des rumeurs qui te feraient du tord..." J'étais aussi sérieux. Avec son mariage à l'horizon, ce n'était peut-être pas une bonne idée...
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Sam 7 Juil 2018 - 22:29
Être là pour les personnes qui te sont chères, c'est la moindre des choses, c'est même la chose la plus naturelle qui existe pour toi. Depuis ton retour, tu t’évertues à renouer les liens qui c'étaient un peu détendus avec le temps. Contrairement à d'autres, Sully ne t'a jamais jugé, il ne t'a jamais reproché tes choix, il te reproche seulement de ne pas afficher qui tu es réellement. Une chose trop compliquée, trop difficile à avouer, il sait, c'est très bien ainsi. Faussement outré, il te taquine et tu arques un sourcil tout en répondant continue comme ça, c'est le top dix oui ! Tu lui adresses un clin d’œil en réponse au sien, tu sais qu'il sait que tu l'aimes bien. Trop peut-être. Il fait partie de tes amis les plus précieux, tu ferais beaucoup de choses pour lui ou son bonheur. C'est naturel pour toi, quand il parle d'Othello, de lui répondre avec franchise, tu l'estimes et tu sais que c'est un homme bien. Pourquoi et comment est-ce que leur histoire à prit fin, tu ne le sais pas, tu n'étais pas avec eux, tu ne sais pas les mots qui peuvent blesser et qui ont probablement été échangés, mais tu es sûr d'une chose, un gars comme Sullivan Phelps est rare, trop que pour le laisser se morfondre. Lancé dans un début de phrase, Sully s'arrête, interrompu par un homme qui vient s'interposer. Tu attends de voir, tu n'es pas du genre sanguin, tu préfères attendre et si tu estimes qu'il est indésirable auprès de ton ami, tu interviendras. Écoutant d'une oreille distraite, tu ricanes à ses propos, il semble intéressé par Sully, il va jusqu'à suggéré que vous êtesensembles. Serait-ce si improbable après tout ?
Le gars décide de vous laisser, non sans te demander de le décoincer, tu lèves un regard probablement plus dur qu'il ne devrait j'vois pas de quoi tu parles, il est très bien comme ça. Ton regard se pose sur Sully tandis que le dénommé Charly s'éloigne. Sullivan se confond en excuse et tu souris tout en haussant les épaules tu sais pas choisir tes mecs, qu'est-ce tu veux que je te dise ? dis-tu sur le ton de la plaisanterie, sourire en coin sur les lèvres. Tu prends une gorgée de bière et manque de t'étrangler quand tu entends ce qui te semble être la chose la plus stupide de ces derniers mois T'es con ou quoi ? Tu fronces les sourcils tout en prenant une nouvelle gorgée avant d'ajouter je n'en ai rien à faire des rumeurs Sully ! Je tiens à toi et je vais pas te lâcher parce qu'il est possible qu'on puisse nous associer, c'est ridicule ! Bien qu'il avait utilisé un ton proche de la plaisanterie, tu es presque vexé, tu ne tournes pas le dos à tes amis et comme pour agrémenter tes paroles d'un geste fort, tu passes à nouveau ton bras autour de ses épaules, tout en approchant ton visage du sien en souriant tu sais quoi ? Ils peuvent parler... C'est quoi le pire ? Une annulation du mariage ? T'es peut-être ma solution au final C'est ridicule de penser à ça, comme si une rumeur suffirait à anéantir plus de vingt ans de contrat tacite entre deux familles. Comme si une bribe de vérité peut te libérer de ce sarcophage dans lequel ton corps va gire dans les prochaines années, loin de l'homme que tu es, de celui que tu pourrais être.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Dim 8 Juil 2018 - 18:36
Qui aurait pu prévoir qu'un de mes ex vienne nous emmerder alors qu'on était tranquillement en train de parler? Oh vu sa tête quand j'étais arrivé à la taverne, j'aurais du me douter que Charlie allait tenter sa chance à un moment ou un autre. Sauf que je n'étais pas d'humeur. Et que je n'avais pas envie de le faire subir à Caleb, qui me faisait plaisir en me rejoignant pour discuter et boire ensemble. Si le fait que mon ex nous croit ensemble avait quelque chose d'excitant et grisant, flirter ou draguer n'était pas dans mes intentions ces derniers temps. Besoin de temps. Besoin de reprendre confiance en moi. Besoin de comprendre que ce n'était pas mes actions qui avaient conduits à ce désastre amoureux qu'avait été ma relation avec Othello. Un coup d'oeil à mon confident et je remarquais que, comme à son habitude, il veillait à ce que mon altercation avec Charlie ne parte pas en cacahuètes. Il était là en soutien, comme toujours. Et sa réponse face à l'insinuation de mon ex me fit sourire. Il est très bien comme ça. Sur ce coup-là, mon ami était surement un peu trop subjectif... Je savais très bien que je n'étais pas à la hauteur ces derniers temps, que je n'étais pas moi-même. Même mon sourire sonnait parfois faux. Seuls mes amis arrivaient encore à obtenir des notes d'humour de ma part. Déjà, j'avais freiné sur l'alcool, de peur de retomber dans le fond du gouffre... "Pour ça, t'as entièrement raison, faut vraiment que je revois mes critères... Pour le prochain, je te demanderai ton avis, comme ça, je me tromperai peut-être pas!" que je répondis avec un sourire en coin, tandis que je terminais mon verre. Et apparemment, il n'apprécia pas vraiment que j'insinue que je pourrais lui causer du tord par des rumeurs. Ce n'était pourtant que la vérité. J'avais cru comprendre que la vie des sang-purs pouvait être complexe et était régie par des règles qui ne laissaient pas de place au hasard ou aux écarts. Alors, oui, je me disais que ça pouvait être un problème. Et s'il y a bien une chose que je ne voulais pas, c'était qu'il pâtisse de mes conneries. Je tenais trop à lui pour le perdre ou le laisser partir. Non, impossible. "Ah bah tu me rassures, j'étais prêt à lancer une contre-rumeur en m'affichant avec un mec, juste pour te protéger, hein... Parce que je tiens à toi aussi." Parce que t'es mon confident, t'es toujours là pour moi. Il passa alors un bras autour de mes épaules, dans un geste tendre que j'affectionnais particulièrement. Après tout, le Blackwood était l'un de mes amis les plus proches et c'était presque naturel d'être tactile avec lui. Sauf que là... Il était d'un coup très proche. Et lorsqu'il se remit à parler, son souffle sur mon cou provoqua un long frisson le long de ma colonne vertébrale. Si l'autre con m'aurait fait me reculer, il n'était pas question de m'éloigner de Caleb. C'était bien trop... plaisant. Trop peut-être. Je ne devrais pas penser à lui comme ça. Pas comme un amant potentiel. Plutôt comme l'ami qu'il avait toujours été. Je me raclais la gorge, soudain gêné par ce qu'il venait de dire. "Dis pas ça, Cal, t'es pas sérieux... Je sais que tu ferais jamais ça à ta fiancée..." La jeune femme était tellement adorable que je voyais mal mon ami la planter comme ça. Et de toute manière, de simples rumeurs ne sauraient faire annuler le mariage n'est-ce pas? Au fond de moi, il fallait avouer qu'une lueur d'espoir un peu folle s'était installée. Qu'est-ce qui m'arrivait putain? Caleb était mon ami, seulement un très bon ami. Sauf qu'il s'agissait d'un ami très sexy et qui ne se rendait même pas compte de l'effet qu'il pouvait faire à ceux qui souhaitaient être proches de lui... "Même si... j'avoue que l'idée d'alimenter cette rumeur me plaît un peu... beaucoup même..." que je ne pouvais m'empêcher d'ajouter, tout en nichant ma tête dans son cou, mes lèvres frôlant sa peau sans même le vouloir réellement. Sa peau avait cette odeur familière et rassurante que je lui connaissais, même si ce n'était pas d'aussi près. Sans même m'en rendre compte, je reprenais quelques habitudes de mon tempérament charmeur. Comme quoi, le Blackwood avait vraiment une influence positive sur moi...
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Dim 15 Juil 2018 - 18:32
Pourquoi être objectif quand il est question de soutenir tes amis ? Tu ne vois pas l'intérêt, alors tu souris poliment, répond avec le cœur, que pour toi, il est parfait comme ça. C'est ton ami, qu'importe son état, tu le soutiendras toujours. Qu'importent ses choix, tu ne le jugeras jamais et il le sait. Taquin en tout temps, il te répond que pour le prochain, il te demandera ton avis. Expression entendue, tu retiens un rire avant d'ajouter au prochain que tu estimeras être le bon, je lui ferais passer un le test blackwood, s'il réussi, il sera digne de toi... sinon... j'le donne à bouffer à mon chien. C'est de l'humour bien sûr, tu ne voudrais pas que Ruf' se tape une indigestion, mais au-delà de ça, qui es-tu pour juger si une personne est "la bonne" ou non ? Tu n'arrives pas à sortir du marasme qu'est ta vie, ce n'est pas pour essayer d'intervenir dans celle des autres.
Piqué au vif, tu répliques un peu virulent, t'es pas un homme qui lâche, que ce soit ses amis, ses obligations, tu tiens tes paroles, mais surtout, jamais tu ne laisseras une rumeur ou une crainte s’immiscer entre vous. Il est bien trop important pour toi l'Américain. Tu finis par sourire à sa réponse, il semble soulagé, toi aussi, non mais quel con sur ce coup ! Tu mordilles ta lèvre inférieure en riant, faut surtout pas que tu te sacrifies pour moi, t'inquiète pas ! Il a quand même un sens du sacrifice qui t'amuse, c'est sûr que charmer n'est pas dans ses habitudes
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Lun 16 Juil 2018 - 19:58
C'était un jeu dangereux auquel nous jouions. Un jeu que j'affectionnais un peu trop pour ne pas me laisser aller à l'accentuer... Que Caleb se montre protecteur et attentionné envers ses amis n'était pas nouveau, loin de là. Mais dans le contexte et avec quelques sous-entendus, tout était en train de se mélanger dans mon esprit. Et je ne savais plus bien si c'était à un ami proche que j'étais en train de parler ou avec un potentiel amant... Vu l'état dépressif duquel je sortais à peine, ce n'était pas bon de me faire miroiter de telles ouvertures. Et mes vieilles habitudes revenaient au galop pour me faire oublier mes peurs et des souvenirs encore trop vivaces. Caleb, il était présent pour moi. Il était proche, si proche. Bien sûr que je me sacrifierai pour lui. Je donnerai tout pour qu'il puisse être heureux, vivre la vie telle qu'il la souhaite... Si seulement, il se laissait faire. Si seulement il n'était pas aussi loyal envers ses obligations et sa famille. Si seulement il était un peu plus égoïste parfois. Son bras autour de moi, je me sentais bien, entouré, protégé. Cette proximité pourtant naturelle chez nous me procurait beaucoup de bien... "Tu connais mon avis. Bien sûr que c'est une connerie. Parce que je sais que tu ne sera jamais pleinement heureux, et ça, ça me tue." que je répondais, sur un ton à la fois blasé et triste. Parce que oui, je le connaissais. Et il savait pertinemment que je n'étais pas de ceux qui sa cachaient. Que pour vivre heureux, il fallait s'assumer et envoyer bouler les autres si ça ne leur plaisait pas. Alors, oui, c'était ce que je pensais. Une vraie belle connerie. Même si je n'avais rien contre Thaïs qui était un joli brin de fille, et très douce. Mais elle ne le satisferait jamais. Mon visage enfoui dans son cou, je m'enivrais de son odeur si familière, si rassurante. Sauf que... cette proximité éveillait en moi des sentiments confus, des envies nouvelles. Réminiscence d'un temps où j'avais compris -bien avant lui- que son coeur allait aux hommes. Souvenirs doux d'une tentative de drague avortée avec douceur. De ce sourire qui m'avait attiré à l'époque. Mon confident se révélait être malgré lui l'objet d'un désir naissant. Et si?... Il prononça mon prénom en entier et ce simple murmure m'électrisa complètement. Je me détachais doucement, plongeant mon regard dans le sien. "C'est toi qui a commencé..." que je répliquais d'un air boudeur. Pourtant, je l'aimais, moi, ce jeu. Et j'étais si proche de lui... Encore un peu. Non, Sully, ce n'était pas raisonnable. Qu'est-ce que tu avais en tête? Qu'en le séduisant, tu l'aurais rien que pour toi? C'était stupide et puéril. Pourtant, me voilà qui m'approchais dangereusement, et en une fraction de seconde, mes lèvres se posèrent sur les siennes, avides d'en connaître le goût. Doux, agréable. Impulsion. Envie difficilement contrôlable, surtout pour quelqu'un qui recherche désespérément à se rassurer dans sa capacité à séduire... Deux, trois secondes, puis la lucidité qui reprend ses droits. Le choc. Je me détachais soudainement, me levant d'un bond, alors que j'affichais une mine désolée. "Je... Excuse-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris... je... j'ai besoin de prendre l'air je crois..." que je me confondais en excuses, sortant précipitamment de la taverne pour prendre une grande inspiration. T'es con Sully. Tu voulais tout gâcher? Bah c'était le meilleur moyen. Et depuis quand je m'excusais pour embrasser un mec qui me plaisait? Stupide. Passant une main nerveuse dans mes cheveux, je soupirais bruyamment, désespéré par mes propres sentiments. Confus, perdu.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mar 17 Juil 2018 - 20:53
Si on devait te trouver un gros défaut, celui qui te posera sans doute problème un jour, c'est ta gentillesse. T'es gentil, espèce de gros ours adorable, tu es toujours calme, doux, posé. Rien ne te semble insurmontable, t'es un peu trop naïf, tu ne verrais pas une montagne devant toi. Totalement inconscient de l'effet que tu pourrais avoir sur un autre être humain, tu ne vois pas tes atouts. C'est pour ça que t'es toujours tactile, t'as besoin de ces contacts, encore plus quand tu aimes, parce que tu es malheureux au fond, alors tu combles ce vide émotionnel comme tu peux. C'est différent avec Sully, vous êtes amis depuis si longtemps, c'est naturel et pourtant cette proximité est ressentie différemment ce soir. Un sourire vient habiller tes lèvres. Sullivan n'a jamais caché son avis sur ta situation, il est le mieux placé pour te dire que tu vas faire une connerie. Tu roules des yeux avec un soupire faussement dramatique, c'est comme ça, malheureusement, tu ne changeras pas ta décision, il en est conscient et c'est probablement ça qui le contrarie le plus.
S'il te connait, l'inverse est également vrai. Tu sais qu'il a toujours été charmeur - à raison, il est plus qu'agréable le wright -, c'est comme ça que votre amitié à débuté. Tu ne réagis pas de suite quand il niche son visage dans ton cou, tu souris même face à ce geste de tendresse inattendu, mais ton sourire laisse place à une expression d'incompréhension quand tu sens ses lèvres effleurer ta peau. Tu restes stoïque, en apparence uniquement, lui rappelle de ne pas jouer avec toi. Il sait que c'est douloureux, que tu ne peux pas te laisser aller et sa moue boudeuse, enfantine te tire un sourire. Il est mignon quand il râle. J'ai rien commencé ! Discussion de gamins, t'imites sa bouille, mais rapidement tu te retrouves avec le souffle coupé. Il a toujours été borderline, mais tu n'imaginais pas qu'il franchirait le cap avec toi. Ses lèvres se pressent contre les tiennes, tu te surprend à apprécier, tu ne devrais pas. Ce n'est pas correct. Pour lui. Pour toi. Pour elle. Pourtant t'es frustré quand il s'éloigne, tu mords cette lèvre qu'il venait de marquer tout en le voyant se décomposer sous tes yeux. Vous prenez conscience de ce geste et il fuit tout en s'excusant. Une main passe sur ton visage, tu prends quelques secondes pour remettre toutes tes idées en place et te lève à ton tour pour retrouver ton ami à l'extérieur. Les mains dans les poches, t'approches discrètement, dans son dos, tu te racles la gorge avant de prendre la parole ça va ? Tu fais le tour, cherche son regard et quand tu arrives enfin à l'accrocher tu souris pour lui faire comprendre qu'il y a rien de grave. Ca va ... affirmation, oui ça va, tu vas pas dire le contraire, t'as aimé ça au fond, si t'es honnête avec toi-même. Le malaise de Sully est palpable, poussé par l'instinct tu le prends dans tes bras, cale sa tête contre toi et c'était pas une bonne idée ... mais c'était vraiment pas désagréable.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mer 25 Juil 2018 - 15:31
Je sentais que tout partait en couilles. Des tas d'émotions se mélangeaient dans ma tête, embrouillant mes pensées, altérant ma lucidité, laissant la place à une imprévisibilité de mon comportement qui me faisait peur... et qui me plaisait à la fois. Une fois à l'air libre, je faisais les cent pas, cherchant à calmer mes sens en alerte et remettre mes idées en place. Il ne se rendait pas compte, le Blackwood, de ce qu'il pouvait faire à ceux qui l'aimaient. Beaucoup trop gentil pour son propre bien, pour notre propre bien. Nouveau soupir, plus long cette fois, alors que je fermais les yeux. Les battements de mon coeur étaient si forts que je les entendais résonner à mes oreilles. Shit. Comment j'avais pu faire ça? Moi qui avais besoin de mes amis auprès de moi, je risquais de perdre l'un deux - l'un des plus proches- pour une envie stupide? Mais était-ce si idiot après tout? J'étais pourtant de ceux qui disaient haut et fort que l'on devait assumer ses désirs et ses envies. Et j'étais présentement en train de faire l'inverse. De peur de le perdre. Rah. Quelqu'un se racla la gorge derrière moi et je sursautais, avant de me retourner pour me retrouver face à Caleb. J'évitais soigneusement son regard, honteux et gêné. Pourtant, il était obstiné le Blackwood et il finit par réussir à capter mon regard. Compréhensif, compatissant. Comme d'habitude, mon confident ne semblait pas énervé par mon comportement. Au contraire, il semblait vouloir me rassurer. Mais je ne l'étais pas. Loin de là. Peur d'avoir cassé quelque chose entre nous. Pour un simple baiser? Voyons, Sully t'as déjà fait pire que ça et on t'en a pas voulu! Pourquoi ce serait différent? Des questions dans le regard, perdu, je ne bougeais pas quand il finit par me prendre dans ses bras. Son odeur m'emplit les narines tandis qu'il me plaquait contre lui. Le coeur qui se met en branle encore une fois. Je me sentais mieux, apaisé. Et pourtant, je sentais encore cette putain d'attirance me tirailler l'estomac. Les quelques mots qu'il me sortit m'arrachèrent presque un sourire tandis que je me blottissais contre lui. "Je mentirai si je disais que je n'en avais pas eu envie... et que je n'avais pas apprécié..." que je murmurais contre lui, presque pour éviter qu'il ne m'entende. C'était con. C'était la vérité. Et il avait beau dire ce qu'il voulait, je ne pensais pas que c'était une mauvaise idée. Pas sûr l'instant en tout cas. Après, y'avait eu cet affreux moment de lucidité et d'angoisse. Toutefois, Caleb ne semblait pas m'en porter rigueur. Et... Il avait apprécié. C'était bien ce qu'il voulait dire? Alors si... Peut-être que tout espoir n'était pas perdu. Ou peut-être que je me berçais d'illusions et que j'avais juste entendu ce que je voulais entendre. Me détachant doucement de lui, mes pupilles se calèrent dans les siennes. Avec intensité. Brûlantes d'un feu différent. "Et... Je mentirai si je disais que je ne voudrais pas recommencer." Pendant quelques secondes qui durèrent un éternité, je restais là à le regarder, collé à lui. Comme si je réfléchissais à ce que j'allais faire. En réalité, c'était déjà décidé depuis longtemps. Les barrières de mon esprit s'effondrèrent. Alors, sans prévenir, je pris son visage entre mes mains et plaquais mes lèvres contre les siennes, en un baiser plein d'une intensité nouvelle. Passionné, libéré. Je le fis reculer jusqu'au mur de la taverne, accentuant un peu plus la pression de mes lèvre sur les siennes, cherchant à faire danser ma langue avec la sienne. Partager nos souffles en une douce délivrance. Sans se soucier de l'après. Et s'il devait me repousser, qu'il le fasse. Je n'avais plus peur désormais. J'avais juste envie d'être collé à lui. J'avais juste envie de lui.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Sam 28 Juil 2018 - 20:06
Tu le sens ? Ton cœur qui bat ? Ce muscle que tu anesthésies chaque jour dans ta recherche du fils parfait. Tu t'éteins petit à petit pour être ce qu'on attend de toi, présent sur tous les fronts, un jour tu finiras pas te perdre, si ce n'est pas déjà trop tard. Alors c'est normal que quand il a posé ses lèvres contre les tiennes, tu t'es senti bizarre, lui qui est ton ami, un confident, une personne en qui tu places toute ta confiance, tu n'imaginais pas qu'il pouvait te réveiller. T'es un peu perdu, mais tu sais que pour lui ça doit être pire. Toi tu vis avec ton secret, lui il est le feu, il est cet incendie qui ravage, ne s'arrête qu'une fois qu'il a eut ce qu'il désirait, c'est un soleil à lui seul, c'est ce qui te plaît chez l'américain. Sa détermination à être heureux, à être lui. Tu l'envies pour ça. Il tourne comme un lion en cage, ça ne lui ressemble pas. Ton Sullivan garde la tête haute, assume, revendique. Pourquoi est-ce différent ce soir ? Tu te sens mal. Tu as l'impression que c'est de ta faute, qu'il se sent coupable, à cause, de ce que tu es... ou plutôt de ce que tu n'es pas. Fort. Courageux. Égoïste. T'es trop loyal que pour être tout ça. C'est depuis toujours les autres qui passent avant, tant pis pour toi, ta vie, ton bonheur. Tu y as renoncé il y a des mois de ça.
Les mots sortent malgré toi, instant de vérité frappant tu as aimé. Tu en prends conscience dans son murmure, tu voudrais t'excuser, mais tu n'en fais rien. Tu te contentes de le rassurer, t'es là, tu le seras toujours. C'est tout toi ça. Sully s'écarte légèrement et plonge son regard dans le tien. Tu tentes un sourire, mais t'étais pas prêt à ça. Ses mains saisissent ton visage, tu te retrouves le souffle coupé quand il t'embrasse à nouveau avec une certaine fougue dans le geste. Petit, mais costaud, il te pousse contre le mur de la taverne et tu perds contact avec la réalité le temps de quelques secondes. Tu te laisses aller dans ce baiser bien trop passionné, ce goût d'interdit sur le bord des lèvres, ton cœur ne tient pas le choc et c'est la raison qui reprend le dessus. Tu le pousses. Peut-être plus fort que tu le voudrais, mais tu ne contrôles plus grand chose. Ni tes nerfs. Ni ton corps et encore moins ce putain de palpitant qui frappe bien trop fort. Il en redemande. Il veut rebattre pour quelqu'un et il a un candidat parfait. Tu gardes une distance entre vous, tu lèves une main et la passe sur ton visage totalement ahuris.C'EST QUOI CE BORDEL SULLY ? Tu cries. Enfin... Pour les gens qui ne te connaissent pas, t'es juste un peu contrarié, pour ceux qui te connaissent, comme lui, tu es réellement hors de toi. Tu lâches prise, t'es toujours dans la retenue, la douceur, là t'es autre chose. Le loup sort de sa tanière. Tu lui lances un regard noir, pourquoi ? C'est vrai, pourquoi il à fait ça ? Pourquoi il t'a prouvé que tu pouvais te sentir vivant, bien ? Il devait te laisser t'anesthésier le coeur, c'est moins douloureux. Tu ne POUVAIS pas me faire ça ! Pas à moi Sully !
Est-ce que tu te rends compte que c'est sur toi que tu es en colère ? Tu te sens frustré et impuissant, tu as envie de tenir tes engagements auprès de ta famille, de ta fiancée, mais tu ne peux pas le faire si l'un de tes meilleurs amis, le seul qui sait se jette sur toi. Encore. Ton regard acier dans le sien, tu secoues la tête. T'es perdu dans un océan de sentiments contradictoires et tu lui en veux pour ça. T'approches de lui dangereusement, tu soupires, lèves les yeux vers ce ciel bien trop étoilé saloperie d'univers. Et puis merde, ta main passe dans sa nuque, tes lèvres rencontrent à nouveau les siennes, il y a quelque chose de violent dans ce baiser. Il y a de la frustration, de la rage, mais aussi du désir
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mar 21 Aoû 2018 - 0:18
Un moment suspendu dans le temps. Comme souvent, j'avais réagi à l'instinct, envoyant balader les conventions et les barrières qui auraient pu m'empêcher d'aller de l'avant. Car mes gestes n'étaient motivées que par mon désir. Ce feu ardent qui avait embrasé mon coeur tandis que mon esprit embrouillé cherchait en vain à garder toute sa lucidité. Mais il avait fallu d'un mot placé par le Blackwood, un faible espoir dans sa phrase, une lueur en cette période sombre, pour que je cède à cette pulsion terrible qu'avait été celle de m'emparer de ses lèvres à nouveau. Comme dans un rêve, un univers alternatif, je me retrouvais à embrasser avec passion l'un de mes plus proches amis, mon confident. On ne devrait pas. Peut-être que j'aurais du partir avant d'en arriver là, peut-être que je n'étais juste qu'un idiot en manque affolant d'affection. Pendant quelques exquises secondes, Caleb sembla répondre à mon baiser. Un moment d'intense partage de nos sentiments. Une pointe de désespoir dans ce geste empressé et passionné, mais une fois de plus, c'est la lucidité qui reprit le dessus. Geste presque violent, je me sentis arraché à lui alors qu'il me repoussait avec force, me forçant à reculer de quelques mètres. C'est qu'il avait de la force le Blackwood, et qu'il était plus grand que moi. Rien pour m'effrayer. A bout de souffle, je le regardais avec une certaine inquiétude dans mes pupilles claires. Sa voix me fit sursauter, alors qu'il semblait hors de lui. Du moins, c'était la première fois que je le voyais vraiment en colère. C'en était presque inquiétant. Je voulus répondre quelque chose pour l'apaiser mais il me lança un regard noir qui me glaça le sang. Sans voix, je baissais le regard, conscient que tout était de ma faute. Que sans le vouloir, je l'avais surement blessé. Stupide Sully. Je ne me rendais pas compte de l'effet qu'aurait ce baiser sur lui. Après tout, comment aurais-je pu le savoir? Le comportement de mon confident avait soudainement changé, comme si quelque chose en lui s'était éveillé. Quelque chose de bestial que je ne lui connaissais pas. Et je sentais dans mes tripes que l'homme en face de moi était bien plus dangereux qu'il n'y paraissait au premier abord.
Sa voix claqua une nouvelle fois, et cette fois, je trouvais un peu de courage pour répondre, tandis que ses pupilles rencontraient les miennes. "Je... Je suis désolé, Cal... Je..." Mais ma phrase resta en suspend. Il se rapprochait. Avec cette attitude de prédateur qui pendant quelques secondes me mit suffisamment sur mes gardes pour que j'envisage de sortir ma baguette ou de transplaner. Seulement, ce fut à mon tour d'être surpris. Au lieu d'un poing en pleine tête, comme j'aurais pu m'y attendre, il m'offrit ses lèvres à nouveau. Ou plutôt il s'empara des miennes. Désespéré. Libéré. Avide d'en avoir plus. La violence du geste ne me dérangea pas plus que ça, je m'adaptais très facilement. C'est avec beaucoup de plaisir et un désir grandissant que je répondais à ce baiser presque bestial, me collant un peu plus à lui. La chaleur de son corps, même à travers ses vêtements, rencontra la chaleur de mon propre corps. En cet instant précis, je voulais juste l'avoir pour moi seul. Je voulais égoïstement le garder près de moi, pour ne jamais le laisser partir. Je voulais l'avoir tout entier. J'avais envie de lui. Et mon corps ne tarderait pas à réagir à cette attirance pour lui que j'avais refoulé pendant très longtemps. Lorsqu'enfin, il mit un terme à ce baiser plein de rage, le feu de mon regard se perdit dans le sien. Un demi-sourire sur les lèvres. Mon souffle contre le sien. Cela faisait presque deux mois que je ne m'étais pas senti aussi vivant. Aussi moi-même. La flamme de l'ancien Sully semblait refaire surface peu à peu. Grâce à lui. Et ce cadeau. Mais j'en voulais plus. Mes passèrent sur sa nuque et je posais mon front contre le sien en fermant les yeux. "Pourquoi on a jamais fait ça avant?" que je murmurais, plus pour moi-même. La réponse était évidente. Il y avait trop de respect entre nous. Je respectais sa décision de cacher ce qu'il était. Il respectait au contraire le fait que je m'assume complètement. Sauf que ce soir, rien ne se passait comme prévu. Le monde entier semblait partir en couilles. Et c'était à la fois grisant et effrayant. Hésitation. Silence de quelques secondes. "Si tu veux, on pourrait... aller chez toi?" Murmure. Espoir fou. Il n'y avait aucune obligation dans ma voix. Car même si je ne le disais pas clairement, il savait ce dont j'avais envie là, maintenant. Je voulais juste qu'il en ait envie autant que moi.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Jeu 23 Aoû 2018 - 21:40
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu t’énerves contre lui ? Il n’a rien fait le pauvre. Rien si ce n’est essayé de te faire comprendre quelque chose d’important : tu fais une grosse connerie. Sully semble inquiet de ta réaction, est-ce qu’il te pense capable de lui faire du mal ? Est-ce que tu le pourrais ? Jamais, il est bien trop important à tes yeux l’Américain, tu n’es pas violent, tu ne l’as été que dans des cas très rares, des cas de vie ou de mort. Ce n’est pas le cas ce soir. Quoique ? Tu t’apprêtes à éteindre chaque parcelle de ton corps qui porte un bout d’espoir, de rêve romantique ; une mort émotionnelle, n’est-ce pas plus cruel qu’une mort physique ? Toi, le grand et fort Caleb, enfant discret qui n’as jamais fait de remous, tu te laisses aller, tu exploses, voulant lui faire comprendre la souffrance que ce geste t’apporte, pourtant si tu t’écoutes, tu dois bien admettre que ta souffrance n’est que le résultat de ton hypocrisie. T’es lâche et tu te caches derrière ton sens du devoir. Justification stupide d’une vie dont tu n’as jamais voulu. Le soulèvement de ton torse s’est accéléré au rythme de ta respiration. C’est saccadé. Puissant. Il baisse les yeux et tu te sens coupable, tu n’aimes pas te disputer avec les gens qui comptent. Tu es un tendre. Trop. Tu veux lui faire comprendre que t’es pas disponible, que tu ne le seras jamais pour lui, ni pour personne. Il balbutie quelques mots. Des excuses. C’est pas ce que tu veux. Tu t’approches de lui, tu ne sais pas pour quoi faire exactement, tu sais juste que t’es poussé d’une manière incontrôlable. Contre toute attente, dans un mouvement totalement désespéré, tu l’embrasses une nouvelle fois. Les secondes sont passées, la violence faisant place au désir. Brut. Brûlant. Il se colle à toi et tu presses ton corps contre le sien. C’est fou cette sensation, est-ce que tu te souvenais de ça ? De la sensation de brûlure qui irradie dans chaque centimètre de ton corps ? De cette impression d’être vivant ! Tu te rappelles de comment c’était que tu ressentais ça chaque jour ? C’est loin déjà. Il y a quelque chose, là, en ce moment précis qui se passe entre vous. Est-ce que c’est juste le moment, votre proximité de toujours, t’en sais rien, mais tu reprends ton souffle. Vos regards se croisent, t’as le cœur au bord des lèvres, il tambourine contre ton torse, tu as l’impression que tes côtes vont exploser sous la pression de cet organe que tu avais mit en veille. T’es con Blackwood. Il cale son front contre le tien tout en fermant les yeux, tu l’imites et ça te fais du bien. Un bien fou en fait. Tu souris, mais ne réponds pas à sa question, que tu penses purement rhétorique. Parce que c’est une connerie. Tu voudrais lui répondre au fond, mais t’en a pas le courage, c’est inutile, il le sait autant que toi. Nouvelle question. Elle exige une réponse celle-ci, tu soupires tandis qu’un sourire se pose au coin de tes lèvres. Si tu veux. Tes yeux acier dans ses émeraudes. C’est vrai qu’ils sont beaux ses yeux. Po… Pourquoi pas ? T’as hésité. T’es pas sûr de pouvoir faire marche arrière une fois chez toi, t’es pas sur d’être prêt à ça, mais t’es sûr qu’à l’heure actuelle, c’est bien ce que tu as envie, le ramener chez toi, pour passer un moment qui n’appartiendra qu’à vous. Un moment hors du temps. Une occasion qui ne se représentera pas, ou alors … peut-être ? Tu rêves Caleb. Ton regard toujours planté dans le sien, tu cherches un signe et finalement tu transplanes en emmenant le wright dans ton appartement londonien. La tranquillité n’as pas de prix.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Lun 10 Sep 2018 - 21:43
Le coeur au bord des lèvres. Battant à cent à l'heure. Perturbé mais enivré d'un désir nouveau et intense. Le temps semblait s'être figé en cet instant précis, comme si rien d'autre ne comptait. Comme si plus personne n'existait. L'un comme l'autre, nus venions de balancer toutes nos réticences aux ordures. Il n'y avait eu aucune peur, aucun regret alors que nos lèvres se scellaient en un baiser brutal, vital, bestial. De la rage à l'état pur. Je découvrais en l'espace de quelques minutes, une nouvelle facette de mon ami et confident. En lui sommeillait un prédateur que j'avais éveillé sans le vouloir... et loin de m'en effrayer, cela me plaisait. Nos regards se croisèrent encore une fois alors que j'imposais mon front contre le sien. Mon souffle saccadé. Voilà un certain que je ne m'étais pas senti aussi vivant. Et c'était son cas aussi apparemment. Bien sûr, je n'étais pas satisfait, il m'en fallait encore plus. Toujours plus. Mon désir grandissant pour cet homme que j'avais toujours admiré et respecté. Ce soir, pourtant, ce n'était pas l'ami que je voyais face à moi, c'était l'amant potentiel, l'objet de mon désir. Peu importait comment, mais je voulais qu'il soit à moi. Il ne répondit pas à ma première question. Elle n'attendait pas de réponse de toute façon. Et le beau Blackwood ne recula pas, preuve qu'il n'avait pas pour intention directe de s'enfuir et de me laisser planté là. Toutefois, quand je posais cette question cruciale pleine de sous-entendus, une boule se forma dans mon estomac. Peur d'avoir été trop loin? Je ne regrettais rien. Jamais. Sa voix me fit frissonner alors que malgré une hésitation certaine, il m'offrit le graal. Sourire jusqu'aux oreilles, pupilles flamboyantes. Il ne fallut qu'un échange de regards pour que je lui indique que j'étais prêt à le suivre jusqu'au bout du monde s'il le voulait. Le transplanage, rapide et efficace nous conduisit à coup sûr dans l'appartement de Caleb, du moins je le supposais. Honnêtement, je me foutais totalement de la décoration ou même des meubles. A peine étions-nous à l'abri des regards que je me jetais sur ses lippes, avec une envie non dissimulée et une brutalité intense. La suite? Une nuit passionnée, deux corps qui se frôlent, qui se taquinent, qui s'entremêlent. Une nuit presque rêvée que j'espérais ne jamais voir s'arrêter. Car la réalité était beaucoup trop dure. Pour une fois, f*ck la bienséance, l'avenir ou tous les autres. Il n'y avait que nous deux. Nous deux contre le reste du monde.
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La chambre me paraissait trop silencieuse. Grognant légèrement, je cherchais à tatons le corps chaud de celui qui avait partagé ma nuit mais je ne trouvais qu'un drap abandonné. Je soupirais dans l'oreiller. Étalé comme une crêpe sur le ventre, j'avais bien du mal à quitter cet état d'extase dans lequel je me sentais si bien. Pourquoi je devrais me lever, hein? T'es pas chez toi, Sully! J'avais toujours été un lève-tard, que ce soit chez moi ou chez les autres. Pas vraiment le genre à quitter un amant sur la pointe des pieds au petit matin. Non, moi, c'était plutôt le mec qui s'incruste un peu trop longtemps. Nouveau grognement. Je me retournais sur le dos avant d'enfin ouvrir les yeux sur la pièce. Chambre confortable. Au final, j'avais pas vraiment eu le temps de m'attarder sur les lieux, trop occupé à... enfin... à satisfaire mon partenaire. Finissant par me redresser, je passais une main dans mes cheveux pour les ébouriffer encore plus. Je me penchais pour récupérer mon caleçon que j'enfilais rapidement avant de me lever. Mes prunelles claires cherchèrent mes vêtements du regard mais à tous les coups, ils devaient être quelque part dans une autre pièce. Sortant de la chambre, je me retrouvais nez à nez avec Caleb qui venait apparemment de sortir de la douche. Un sourire en coin, légèrement gêné sur le visage, je finis par dire, de ma voix enrouée du matin: "Hey... Tu... T'as bien dormi?" Question terriblement banale. D'ordinaire, j'aurais surement plaisanté avec mon amant, lui proposant d'aller reprendre une douche ensemble même. Sauf que là, il s'agissait de Caleb, mon confident. Que cette nuit, aussi agréable qu'elle puisse avoir été, n'était surement pas vouée à se répéter. Si ça me foutait le cafard? Carrément. La ferveur du moment étant passée, je retrouvais cette once de culpabilité qui m'avait prise hier lorsque je l'avais embrassé. Seulement, je n'avais pas à m'imposer. "Tu n'aurais pas vu mes vêtements sinon?" que je demandais, un sourire plus franc sur les lèvres. Sauver les apparences, coûte que coûte.
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Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Mer 26 Sep 2018 - 18:00
Lâcher prise. Ce concept qui t'est étranger, ce soir, tu sembles le toucher du doigt malgré tes réticences. Tu sais que tu vas tout foutre en l'air, t'es pas prêt pour ça, t'es pas prêt à sentir ton cœur s'emballer, à avoir le souffle court et les mains moites. Les coups d'un soir n'ont jamais été ton truc, à fortiori encore moins avec l'un de tes amis les plus précieux. Une fois la porte de ton appartement franchi tu sais que les choses seront différentes, qu'il vous sera probablement impossible de ne plus songer à ces caresses, aux baisers fiévreux échangés, impossible pour toi de te dire que cette fois sera la dernière parce que ses lèvres sont délicieuses, sa peau sent terriblement bon, quand tes mains glissent sur lui, tu sens des muscles se contracter, insoupçonnable beauté. Chaleur rassurante d'un intérieur familier, les gestes timides se transforment en actes passionnés. Le feu consomme vos corps, rien ne compte si ce n'est le moment présent, ses lèvres sur les tiennes, ta langue qui taquine, tes dents qui enserrent, c'est des mois de pulsions réprimées, des mois de frustrations, la douleur et la déception, le désir entremêlé au désespoir, t'as envie que cette nuit ne s'arrête pas. Pourquoi est-ce que l’alouette du matin viendrait séparer deux amants ? Cette nuit fut intense, tu as laissé tes peurs dehors et tu as été Caleb, celui que tu es réellement, celui que Sullivan suspectait toutes ces années et que tu maintenais enfermer à double tours. Si tu as dormi, c'est peu, très peu en réalité. Bien trop préoccupé par le retour à la réalité que pour pouvoir profiter d'une longue nuit réparatrice comme ce fut le cas de ton invité. Qu'importe, il ne t'a jamais dérangé, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.
Comme si tu avais besoin de laver tes péchés, tu as pris la douche la plus longue de ta vie, bouillante, tes muscles se sont décontractés au fil des minutes passant et quand finalement tu sors de la salle de bain c'est pour tomber nez-à-nez avec un Sully totalement endormi, tu noues la serviette à ta taille tout en lui souriant, oui et toi ? Inutile de dire que tu as passé la majorité de la nuit à fixer son dos, tu calquais ta respiration sur la sienne, calme, sereine, ce que tu n'étais déjà plus. Peu coutumier des lendemains, tu n'agis pas vraiment différemment avec lui, même si la situation est étrange, malgré ce poids dans ta poitrine, ce cœur réveiller qui hurler après sa peau, encore. La ferme! J'ai fait des fouilles ce matin, ils sont sur le canapé dis-tu en lui rendant son sourire et désignant le côté salon d'un signe de tête alors que tu entres dans ta chambre pour passer un pantalon et un tee-shirt sombre. J'viens pas souvent ici, j'ai pas grand chose, mais j'ai été chercher des croissants, j'me suis dit que tu aurais faim ... C'est pas comme si le Wright n'était pas connu (et reconnu pour son côté glouton). Tu reviens dans la cuisine, ouvres quelques placards au hasard t'es sûr que t'es chez toi Blackwood?. Café ? Thé ? Eau ? Faut vraiiiiment que je fasse des courses. Étonné par ta propre faculté d'éluder ce qu'il s'est passé durant cette nuit de débauche, tu prépares le nécessaire pour le café. T'es inutile sans café. Et puis ... ton regard se pose sur le brun qui te fait face, l'intérieur de ta lèvre inférieure se retrouve prit en otage entre tes dents, t'es conscient qu'il faudra un moment ou l'autre aborder la chose. Cet état d'ivresse qui ne pourra pas se reproduire, mais que tu ne regrettes pas. Café d'abord.
- InvitéInvité
Re: Deux coeurs en panne # Sullyeb
Dim 21 Oct 2018 - 18:32
Malgré mes airs de raton-laveur endormi, le fait de me retrouver en face de Caleb fit sursauter mon coeur, dont le rythme était étonnamment rapide. Il fallait dire que cette nuit avait été particulièrement intense, passionnée et qu'elle resterait surement dans ma mémoire pour très longtemps. Une sorte d'instant volé, comme une bulle de bonheur fugace dans cette vie qui nous semblait parfois si vide et si triste. Son sourire fit écho au mien et je me surprenais à me perdre dans son regard profond et particulier. Ce même regard qui m'avait surpris par sa dureté et son côté animal alors qu'il avait laissé échapper sa frustration et sa colère. J'aurais parié pouvoir retrouver ce regard sur un prédateur comme un ours ou un loup. Si cela avait pu m'effrayer au premier abord, cela ne faisait qu'ajouter au charme ravageur de l'assistant professeur. Et le pire, c'est qu'il ne s'en rendait même pas compte... Ou alors il était particulièrement manipulateur et cachait très bien son jeu. "Oh, moi, tu sais, à partir du moment où je suis bien installé, je dors comme un loir... D'ailleurs, j'suis désolé, tu avais peut-être des choses de prévu aujourd'hui et avec le poids mort que j'étais, t'as rien pu faire." Le problème avec moi, c'était qu'on se débarrassait difficilement de moi, surtout quand j'étais bien. Quand je me sentais en sécurité et... aimé. J'étais de ceux qui avaient constamment besoin d'être rassuré pour me sentir bien. Une fois l'emplacement de mes vêtements dévoilé par Caleb, je le laissais aller dans sa chambre pour rejoindre le salon. Honnêtement, j'avais eu bien du mal à me retenir de lui dire que ça ne me dérangeait pas s'il restait comme ça. Car il offrait une vision bien trop agréable pour mes pupilles avides. M'habillant rapidement, la voix de mon amant d'une nuit me parvint et je souris à nouveau, ricanant bêtement. "Tu me connais bien... Des croissants, c'est parfait, c'est vraiment trop mignon d'avoir pensé à mon estomac, tu n'aurais pas du..." Je ne pouvais m'empêcher de le taquiner un peu, même si ce n'était que la pure vérité. C'était rare de trouver quelqu'un de si attentionné. Oh, d'ordinaire, il me suffisait de fouiller chez les autres pour trouver quelque chose à grignoter, mais là, c'était le grand luxe. Je rejoignis la cuisine, avant de l'observer avec amusement chercher dans tous les placards. Était-ce vraiment son appartement? "Café, même si la caféine n'est pas toujours recommandé pour moi. Hermès m'avait même interdit d'y toucher à une période, il paraît que ça me rend encore plus insupportable." que je m'exclamais en riant. Il se tourna et son regard croisa le mien. Je savais à quoi il pensait. Toute cette scène était étrange, comme tiré d'un film que nous vivions en parallèle de nos vraies vies. La peur au ventre que tout s'arrête. L'odeur du café emplit peu à peu la pièce et j'attrapais la tasse qu'il me tendait avant de m'adosser à l'un des murs de la pièce. Que dire? Incapable de rester silencieux trop longtemps -je trouvais ça trop stressant-, je finis par lancer, l'air de rien: "J'espère que tu ne regrettes rien... Moi je suis heureux d'avoir partagé ce moment avec toi. Je veux juste que tu le saches. Et..." Et quoi? J'aimerais que ce ne soit pas fini? Que ce moment ne soit pas unique? Que je retrouve ses bras encore une fois? Autant de souhaits que je n'avais pas à formuler. Pour ne pas lui mettre la pression. Respecter ses envies à lui aussi pour ne pas gâcher cette amitié que nous partagions depuis des années. Car pour moi, cette nuit n'avait fait que renforcer ce lien qu'il y avait entre nous. Cette affection que j'avais pour lui. "Il est bon ton café." que je rajoutais doucement, un sourire au coin des lèvres. Pour dédramatiser.
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