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Chicken run # Kathan
Mar 26 Juin 2018 - 22:34
De bonne humeur, je sautillais dans le couloir, prête à rejoindre la bibliothèque pour y emprunter de nouveaux livres. Étrangement, malgré mon tempérament de feu, j'adorais lire. Dévorer des bouquins. Être tenue en haleine par des rebondissements et un suspense haletant. Bon, je préférais de loin aller en ville pour acheter des romans sorciers. Mais il arrivait que des livres de cours attirent mon attention. Un sourire doux sur les lèvres, je sifflais un air de musique sorcière -surement un des derniers titres des W&D- quand un bruit étrange provenant de ma droite me fit me stopper. Qu'est-ce que... Oh une poule! Mais ce serait pas... En même temps, y'a qu'un mec assez illuminé pour avoir une poule de compagnie sur ce campus. Amusée, je me mis en tête d'attraper la poulette pour la ramener à son propriétaire. Ce serait l'occasion... De quoi? De le voir? De lui parler? Ce n'était pas si je l'évitais un peu, non? Notre complicité d'autrefois me manquait parfois - souvent. Il était de ces amitiés d'enfance qui comptaient, qui m'avaient aidé à me construire, à me protéger. Un soupir plus tard et me voici sur les traces du gallinacé, en mode aventurière sur les traces d'un animal très dangereux. "Teeeeen, viens iciiiiii!" que je lançais en pourchassant l'animal, morte de rire alors que la poule se mettait à caqueter son mécontentement. Sérieux, mais quel caractère de merde pour une poule! Pour dire, même mes deux chats n'osaient pas s'en prendre à elle. Rox et Rouky n'étaient pas assez fous pour se risquer à finir avec un oeil en moins...
La poule tourna soudainement à droite et je lui filais le train... Avant de rentrer dans quelqu'un et de finir le cul à terre. Ahaha, cette bonne blague. Le destin avait vraiment décidé de se payer ma tête je crois... Une grimace sur le visage, je frottais mon front sur lequel une superbe bosse menaçait de pointer le bout de son nez. Lorsque je relevais enfin le nez, mes pupilles embrouillées se posèrent sur un visage familier et rencontrèrent celles du Blackwood. Lui aussi à terre. Fou-rire. Il semblait tellement désespéré par la situation que je ne pouvais m'empêcher d'en rire. C'était bien trop tentant. Et Ten qui avait décidé de se montrer taquine avec son maître et qui s'était installée pour quelques secondes sur la tête d'Ethan, avant de voleter entre nous. Je l'attrapai au vol et la serrai doucement contre moi. La poule râla un peu, mais finit par se laisser lisser les plumes, tout en picorant gentiment mes avant-bras. D'autres auraient surement déjà lâché l'animal, agacé par son comportement. Pourtant, je m'en foutais. Moi, je l'aimais bien cette poulette. Tout comme son maître. Un sourire presque timide sur les lèvres, je levais les yeux sur lui. "Alors comme ça, on laisse sa pauuuvre poule toute seule, sans défense? Mais quel maître ingrat. N'est-ce pas Ten?" que je chuchotais à la poule sans le lâcher du regard. Jouer un peu. L'emmerder un peu. Comme avant. Comme quand on pouvait jouer à chat sans arrières pensées. Assis comme deux cons au milieu du couloir, je n'avais pourtant aucune envie de me relever ou de m'en aller. Il était là. Il m'avait manqué. Je restais là. C'était aussi simple. Me rapprochant doucement de lui en glissant sur mon arrière-train, je déposais la poule dans ses bras, non sans frôler ses mains des miennes. Un frisson. Il était si proche. Une petite moue faussement fâchée sur le visage, je finis par ajouter: "Je pense que tu lui dois des excuses, à Ten." Subtile manière de dire que j'aimerais qu'il s'excuse aussi de m'avoir abandonné. De n'avoir pas été tout le temps là pour moi. La jalousie m'avait certes bouffé un peu, mais c'était surtout la perte de notre complicité qui m'avait miné. Il pouvait bien se taper toutes les filles qu'il voulait. Mais qu'il ne m'oublie pas. C'était tout ce que je souhaitais.
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Re: Chicken run # Kathan
Mer 27 Juin 2018 - 20:18
« Ten ! Ten ! » Tu cries dans les couloirs, et tu te fiches bien que ça dérange ou non. Il y a plus urgent que l'état d'âme de tous ces cons de toute façon : tu l'as encore perdu. Ta poule, ta partenaire de crime ; ton acolyte de toujours. Tu sais bien qu'elle aime se balader, picorant, cherchant des noises aussi à d'autres bestioles de temps en temps ; sauf que là ça fait longtemps qu'elle ne s'est pas pointé pour réclamer à manger. Presque vingt-quatre heures, c'est trop pour ton petit cœur. Oh tu n'angoisses pas pour elle non, gallinacé qui n'a peur de rien, qui se fritte avec n'importe quoi et/ou n'importe qui. Non. Toi, tu crains pour les autres plutôt. Elle te ressemble sur bien des points ; un peu trop d'ailleurs. Terreur des couloirs, elle engendre bien souvent catastrophes et drames. Et c'est toi ensuite qu'on vient voir, parce que t'es le seul assez barré pour avoir une poule dans cette université. Ils viennent tous tapant du pied bien furax pour que tu rendes des comptes, pour que tu t'excuses aussi ; des choses en somme que tu ne fais jamais. Tu rechignes. T'as pas envie. Comme ici. Tu essaies sans grand succès de te faire petit en ce moment, ce n'est pas le moment pour s'attirer des ennuis. Alors tu la cherches, parcourant – retournant - depuis deux heures tout le campus dans l'espoir de retrouver ta petite Tender. Tu commences à perdre patience, bredouillant divers nom d'oiseaux. T'es pas quelqu'un de patient, au contraire, t'es un nerveux. T'as envie de t'allumer une clope là en plein milieu du couloir, mais t'as promis de rester carré jusqu'à la fin de l'année. Patience encore quelques jours, et terminé les restrictions enquiquinantes ; ça sent bon les vacances. Tu accèdes au deuxième étage, tu longes le couloir, et tu tournes. Bim. Le choc. Quelque chose t'es rentré dedans, si vite, que tu finis le cul par terre.
Il va s'en manger une celui qui vient de faire ça, t'es pas d'humeur. T'ouvres les yeux. C'est pas la tête d'un con que tu vois, c'est un visage doux, familier. Un visage que tu n'as regardé que de loin ces dernières années, alors qu'au contraire, il était bien trop proche étant enfant. Kahlan. Elle rit. Ça fait longtemps que tu ne l'as pas entendu rire. Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres. T'es plus en colère, t'es content de la voir si rayonnante ; ça te fait du bien. Et personne ne va ôter ton sourire niais même pas Ten sur ta tête. Sale peste. « Elle, une pauvre poulette ? Plus qu'un garde mangé, c'est un démon. » Regard noir que te lance la poulette, à croire qu'elle comprend vraiment quand tu lui parles. T'as envie de lui tirer la langue comme l'aurait fait un enfant, mais bon .. Il faut sauver les apparences, elle te regarde. Elle s'approche aussi gracieuse que ta poule en glissant sur ses fesses. Pourtant, tu la trouves jolie en cet instant ; ça te rappelle l'époque là où le ridicule n'existait pas entre vous. Et elle te dépose l'animal dans les bras, vos mains se touchant. Rêves ou réalité, ça fait tellement longtemps que tu ne sais plus discerner le vrai du faux. « T'as raison ... » Des excuses, tu sais bien à qui tu dois en faire. Tu y penses, souvent ; tout le temps. Mais t'as jamais eut le courage de lui faire face ; d'entendre des vérités qui font mal. Parce que tu sais que t'es en tort. Tu n'aurais jamais dû t'éloigner, tu n'aurais jamais dû la négliger comme tu l'as fait. « Je suis désolé … Ten. » C'est pas ta poule que tu regardes, non, tes pupilles se noient dans le bleu de ses yeux. La jolie Muller. Une caresse sur l'animal. Vous êtes proches, un peu trop ; si bien que tu sens son parfum. Tu te racles la gorge, et tu te relèves subitement ; tendant une main à la jolie Muller pour qu'elle la prenne. « On ne devrait pas rester là. » Tu ne serais pas en train de fuir ?
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Re: Chicken run # Kathan
Mer 4 Juil 2018 - 20:15
Can we be close again?
Le choc avait été plutôt violent, mais j'en avais rien à foutre maintenant. Il était là. Et je n'avais pas l'intention de le laisser filer sans avoir pu profiter de sa présence. Encore un peu, juste en souvenir du bon vieux temps. Assis en face de moi, son sourire fit écho au mien, réminiscence de cette enfance à rire et emmerder nos aînés. Le Blackwood avait bien grandi depuis ce temps de l'innocence, tout comme moi. Et pourtant, on aurait pu croire que nous étions deux enfants à faire un sitting dans le couloir et à discuter d'une poule. Laquelle s'amusait clairement à faire tourner en bourrique son maître. Je ricanais de nouveau alors qu'il la traitait de démon et qu'elle caquetait d'un air clairement pas contente. Cette bestiole semblait tout comprendre, c'en était presque effrayant. Je ne serais pas étonnée si on me disait qu'elle pouvait lire dans nos esprits et qu'elle s'amusait à nous espionner... Pourtant, en cet instant précis, j'aurais pu remercier la poulette, voir lui donner le plus gros sachet de graines que je pouvais trouver pour lui faire plaisir. Parce que ça me donnait l'occasion de le revoir. De l'approcher. De lui parler. Même s'il semblait... ailleurs. Je finis par lui rendre son animal, profitant de cette proximité pour l'observer en penchant légèrement la tête sur le côté, comme je le faisais étant gamine. Tu veux bien jouer avec moi? que j'aurais pu lui demander si j'avais encore 8 ans. Mais il finit par s'excuser. Excuses implicites pour des faits qui me rongent encore. Nos regards se croisèrent une nouvelle fois et mon coeur fit un bond. Me contrôler. C'était stupide de réagir comme ça. Je restais soudain muette. Je les avais attendues ces excuses. Cette preuve qu'il s'en voulait de m'avoir abandonnée. Tu m'as manqué que je voulais lui dire. Mais rien ne sortait.
Puis soudain, il se leva, comme piqué au vif. Déjà? Effrayé. Qu'est-ce que j'avais dit? Il me tendit sa main et je levais les yeux sur lui, une moue boudeuse sur le visage. Il venait de casser ce moment. Comme si la connexion qu'il y avait entre nous peinait à rester active. Nos chemins se croisant sans pouvoir fusionner... "Si tu le dis..." que je marmonnais, clairement déçue. Je finis par attraper sa main et me relever. Nous étions si proches à nouveau. Pourtant, je ne pouvais pas rester très longtemps de mauvaise humeur. Alors, un nouveau sourire sur les lèvres, je passais la main sur mon front et m'exclamais soudain: "Oh, je pense bien que je vais avoir une bosse... Mais je pense que toi, tu vas t'en sortir sans trop de dégâts...". Tout en parlant, mes doigts passèrent délicatement sur le front du Blackwood, caressant sa peau avec légèreté. N'y résistant pas, je remettais en place certaines mèches de ses cheveux. J'avais toujours aimé ses mèches brunes. Le décoiffer pour le faire rager. Je finis par rompre ce doux contact à contre coeur, histoire de ne pas trop faire ma Kahlan. Je risquais de l'effrayer? Ou pire qu'il s'en aille et me laisse encore seule. Oh j'en avais des choses à lui reprocher, mais j'étais de nature à pardonner facilement. Et de toute manière, je ne voulais plus repenser à cette période de ma vie qui avait été si dure. Heureusement pour moi, ma famille était présente pour moi... Octave notamment, grâce à qui j'ai pu m'en sortir. Décidant de ne pas m'attarder sur des pensées négatives, je reportais mon attention sur la poule. C'était plus facile de se voiler la face, d'essayer d'effacer le passé. Offrant une ou deux caresses à l'animal, je relevais à nouveau les yeux sur Ethan. "Tu sais, je pourrais créer un petit vêtement à ta poule pour que tu puisses la traquer! Avec du tissu magique, on peut tout faire..." Après tout, j'étais plutôt douée pour inventer des vêtements utiles ou jolis. Et l'idée d'habiller une poule m'enthousiasmait réellement. La poule caquetait joyeusement -ou machiavéliquement- dans les bras d'Ethan. Nouveau sourire attendri. Foutu coeur trop facilement corrompu par des animaux. "Tu me manques." C'était sorti tout seul, du plus profond de mes entrailles. Je ne le regardais pas à ce moment-là, j'étais concentrée sur Ten. Parce que je ne voulais pas voir sa réaction. Parce que j'avais peur qu'il soit indifférent vis-à-vis de mes sentiments. Il était si proche que je pouvais entendre sa respiration, que je pouvais presque suivre les battements de son coeur. Dis-moi que tu ne m'as pas totalement oubliée...
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Re: Chicken run # Kathan
Jeu 5 Juil 2018 - 23:10
Trop vite, le temps s'est écoulé ; et des années te séparent maintenant de ce petit bout de femme. Elle a changé, grandit, sans doute un peu mûrit aussi. Ce n'est plus la petite fille qui te suivait partout, ni la gamine qui chouinait pour que tu la portes parce qu'elle est tombée. T'as pourtant l'impression que tes souvenirs ne sont pas plus vieux qu'hier, et qu'il a suffi que tu te retournes un instant pour que le bourgeon s'ouvre ; éveille d'une autre beauté au panthéon de l'illustre Aphrodite. Cette fleur, la nouvelle Kahlan ; comment est-elle ? Aventurière ? Timide ? Farouche peut-être ? C'est maintenant que tu veux savoir ? Mais t'as un train de retard mon pauvre gars, t'as quitté le navire pour une vile sirène bouffeuse de chair ; et tu regrettes aujourd'hui tout comme hier, et le jour d'avant. Tu t'en mords les doigts depuis le jour où tu l'as vu sourire alors que tu n'étais pas là, à côté d'elle. T'es vraiment con Blackwood ; vraiment con. T'es toujours à la ramasse, les conséquences de tes actes te revenant sans cesse en pleine figure. Tu ne réfléchis pas, jamais. C'est de ta faute, tu le sais aussi bien qu'elle. Et te voilà, véritable brêle devant la belle ; un goût amer dans la bouche. Tu regardes ton regret personnifié ; tu la scrutes comme si tu ne l'avais jamais vu avant. Parce que oui, tu l'affirmes aujourd'hui. Kahlan a changé. Tu la trouves un peu trop jolie. Ça te gêne, parce que souvent, tu perds tes moyens devant les belles sirènes. On te dit pourtant coureur de jupons avec les filles, un vrai petit con ; mais c'est pas vrai. T'es celui qu'on malmène, et pas le contraire. T'as jamais eu de chance toi avec les filles de toute façon. Alors tu te lèves, tu fais moins le malin sous tes airs de petit caïd. C'est bizarre. Ce n'est pourtant pas la première fois que t'es aussi proche d'elle. Combien de fois elle t'as embrassé dans le bac à sable ? C'est le temps qui a changé l'ambiance ? T'en sais rien, tu sais par contre qu'elle est déçue. Pourquoi ? Tu ne sais pas non plus mais c'est quand même rassurant, au moins tu sais encore lire sur ce visage resté dans l'adolescence. Petit sourire pour la calmer, parce que tu trouve ça effrayant toi une fille énervée, suffit de voir ta sœur aînée. Ouf. Elle est réceptive.
« Il n'y a que les imbéciles qui ne se blessent pas, paraît-il ... » C'est de l'autoflagellation ; mais tu veux qu'elle sache, qu'elle entende les remords dans ta voix. T'as toujours eu un problème pour t'exprimer, tu ne sais pas bien le faire ; surtout devant les filles. Problème que la petite Muller n'a pas visiblement, tu la sens plus à l'aise que toi. Peut-être parce que contrairement à un certain crétin, elle n'a rien à se reprocher ? Elle est bavarde, et tactile aussi. Comme avant. Ses doigts touchent avec douceur ton front ; caresse dont tu avais oublié la douceur pour que tu en frissonnes. C'est agréable. T'aimes bien, au point d'avoir une pointe de frustration quand elle enlève sa main après avoir replacé quelques mèches de tes cheveux. Mais tu lui fais un grand sourire, elle a toujours aimé jouer avec ta tignasse que tu caches tout le temps d'une casquette normalement. Tête nue aujourd'hui, tu te dis que le destin fait bien les choses. Ten qui gigote, qui caquete dans tes mains. Plus que pour l'habit, tu la soupçonnes d'apprécier Kahlan. Tu la caresses pour qu'elle se calme, comme si tu lui insuffles l'idée silencieuse que toi aussi, tu l'aimes bien. Parce que c'est vrai, malgré le fait que tu ne lui ai pas montré depuis toutes ces années. Du moins, pas de la bonne manière, pas celle que peut-être elle attendait. Parce que oui t'as veillé sur elle … Mais de loin. « Je suis sûr qu'elle serait contente. » Et toi aussi, parce que ça présage que tu la revois. T'en as envie. Pour réparer ta connerie, pour retrouver ce que t'as lâchement abandonné. Pour vous retrouver, tout simplement. Même si tu ne mérites rien de ce qu'elle peut t'offrir. Elle devrait t'en coller une plutôt, te hurler dessus, t'insulter de tous les mots ; mais elle n'en fait rien la petite Muller. Au lieu de quoi un, tu me manques est prononcé par ses jolies lèvres. Elle ne te regarde pas, mais les mots te touchent, rebondissent dans ta poitrine. Poitrine qui sursaute d'ailleurs parce que toi aussi tu ressens la même chose. « Idiote. » Ce n'est pas si dur. Ni de le dire, ni de faire ce que tu t'apprêtes à faire. Une de tes mains se loge dans ses cheveux de blé, et tu amènes doucement son visage contre ton torse. Tu lâches Ten, ne te préoccupant pas des regards indiscrets. Parce qu'en cet instant, il n'y a qu'elle.
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Re: Chicken run # Kathan
Dim 8 Juil 2018 - 23:14
Les imbéciles ne se blessent pas, hein? Il en faisait un beau d'imbécile, le Blackwood. Certes, je n'étais pas du genre à réclamer. Je comprenais quand il fallait laisser tranquille quelqu'un. Il avait Reagan à l'époque, il n'avait pas besoin de moi. Mais en réalité, c'était bien avant qu'on avait commencé à s'éloigner, au moment où je tombais dans ce cercle vicieux qu'était celui de l'anorexie. C'était sa dernière année à Poudlard. Probablement qu'il ne l'avait pas remarqué. Probablement qu'il n'était pas au courant. Quand je l'ai retrouvé à Hungcalf, il sortait avec Reagan, donc je ne lui en avais pas parlé... Je chassais toutes ces mauvaises pensées. Peu importait maintenant. C'était l'instant présent qui comptait. De le voir à mes côtés, de le sentir non loin de moi, de retrouver ce sourire que nous partagions si souvent à une époque. Concentrée sur mes gestes, je remarquais à peine qu'il m'observait, qu'il semblait apprécier mes pas vers lui. Moi, je me rappelais de bons souvenirs, des tranches de vie joyeuses et pleines de tendresse, où une simple caresse ne pouvait porter à confusion. Il n'y avait bien qu'avec lui que je me sentais naturellement bien, sans angoisses. Ethan avait ce don de toujours me faire sentir importante, belle, utile. Même lorsque nous étions enfants, il ne m'avait jamais repoussée, bien au contraire. Ten se mit à bouger alors que je parlais de l'habiller et ça me fit sourire de plus belle. "Oh, tu seras magnifique, Ten! Et promis, ça t'empêchera pas de courir partout comme tu aimes le faire et surtout de faire tourner en bourrique ton maître!" que je m'exclamais joyeusement en pouffant de rire. La poulette avait du caractère, probablement qu'elle me ressemblait un peu. Toujours déterminée à amuser la galerie et à foutre le bordel un peu partout...
Seulement, il semblerait que l'éloignement qu'il y avait entre nous me pesait plus que je ne le pensais. Ces quelques mots qui s'échappèrent d'entre mes lèvres en étaient la preuve. C'était sorti si vite que je n'étais même plus sûre de les avoir dits. Idiote. Oui, il avait raison, je n'étais qu'une idiote. Parce que je pensais naïvement que je lui avais manqué? Je ne le regardais pas, j'avais trop peur de voir le dégoût dans ses yeux. Finalement j'aurais mieux fait de m’enfuir dans l'autre sens. Je sentais poindre des larmes quand je sentis sa main se perdre dans mes mèches blondes et je m'apaisais directement. Collée à lui, je fermais les yeux, mes paupières échappant sans le vouloir des perles qui coulèrent le long de mes joues. Mais cette fois, c'était de soulagement. Lui aussi. Je passais mes bras autour de lui, le serrant contre moi avec toute la force dont j'étais capable - ce qui n'était pas énorme, malgré mon énergie inépuisable-. Ten se tenait à nos pieds, comme perturbée par ce qui venait de se passer. "J'avais besoin de toi, Stitch, j'ai toujours besoin de toi, tu sais..." Volontairement, j'avais ressorti son vieux surnom, celui que je m'étais amusée à lui donner à partir du moment où j'avais découvert l'univers des Disney. Je n'avais pas forcément besoin d'excuses, rien que ce geste m'avait fait du bien. Pourtant, je voulais être sûre qu'il s'occupera à nouveau de moi, qu'il sera prêt à veiller sur moi. Des étudiants curieux nous jetaient des regards en biais alors qu'ils passaient dans le couloir, mais je les ignorais. Ils ne pouvaient pas nous comprendre. Je me décollais doucement de lui, sans pour autant cesser mon étreinte. Mes pupilles claires rencontrèrent les siennes. Sourire au coin des lèvres, joues humides. "Même si je sais qu'on ne peut pas revenir en arrière, je veux que tu redeviennes mon Stitch..." que je déclamais doucement, avant de déposer un chaste baiser sur sa joue et de me coller à nouveau à lui. Tendre et affectueuse. Enfant perdue. Reste avec moi, encore un peu.
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Re: Chicken run # Kathan
Mar 10 Juil 2018 - 15:52
C'est toi l'idiot. Regardes, des larmes coulent sur son doux visage. T'as juré pourtant, il y a plus de quinze ans. T'as juré de ne jamais la faire pleurer ; sous tes airs renfrognés quand elle chouinait. Au fond, t'aimais vraiment pas quand elle pleurait. Enfant, tu voulais la voir sourire quitte à ce qu'elle se moque de toi. Et puis ... C'est chiant une fille qui chiale. C'est chiant, bruyant, effrayant, angoissant, et triste. D'ailleurs, tu ne sais plus combien tu en as tabassé pour avoir osé lui arracher ses perles cristallines, et voilà que tu te retrouves voleur à ton tour. Saloperie d'ironie. C'est rébarbatif, mais t'es vraiment con Blackwood. Tu caresses doucement ses cheveux de blé, appréciant ce parfum que le temps t'as presque fait oublié. Elle t'enlace et sans y réfléchir, de manière aussi naturelle que les feuilles sont vertes, tu fais pareil ; comme si tes bras protégés ce petit corps frêle, comme si tu avais peur qu'elle t'échappe. Ça fait du bien, emplit ce trou que t'as toi-même creusé. Ça fait remonter les souvenirs, réchauffe le palpitant. Autant que ce Stitch qu'elle prononce avec candeur, surnom qu'elle t'as imposé plus jeune pour qu'elle soit ta Lilo. Parce qu'elle t'a forcé à regarder au moins cinquante fois chaque putain de dessins animés, tu détestes Disney et toutes les chansons entêtantes qui vont avec. 'Libérée, délivrée' ne mérite qu'un Avada Kedavra pour toi ; parce que tu connais la chanson par cœur, c'est humiliant. Vraiment. Pourtant, tu souris quand tu l'entends t'appelait ainsi. Parce que ça te rappelle inévitablement le lien qui vous unit. Il existe, il est bien réel ; bien qu'abîmé avec le temps et la distance. « Je sais … Je ne suis qu'un con. » Ce n'est pas faute de le répéter, et tu ne peux rien faire pour rattraper ça. T'as manqué à ta parole ; par deux fois déjà. Une pour l'avoir fait pleurer, une autre pour l'avoir délaissé. Tu te sens mal, parce que t'as pas l'habitude de mentir, de ne pas honorer les promesses que tu fais. Tu ne sais pas comment te rattraper, comment lui faire oublier que t'es qu'une brêle.
Elle te regarde, t'as peur de te perdre dans le bleu de ses yeux ; alors tu préfères regarder les larmes qui coulent doucement sur ses joues. Ça te rappelle l'époque où Kahlan avait le nez plein de morve et qu'elle criait à la mort, t'accusant de l'avoir laissé toute seule. Sauf que là, elle est beaucoup plus jolie la môme. Ça provoque chez toi des sensations que t'as jamais eut pour elle. C'est la première fois que tu la vois de cette manière. Comme quoi Ethan ? « Si c'est ce que je dois faire pour me racheter alors soit … Lilo. » Tu n'as pas le temps d'en dire plus ; qu'elle dépose ses lèvres sur ta joue, pour se coller de nouveau à toi. Tu la trouves mignonne, ayant l'étrange allure d'une femme-enfant. Est-ce qu'elle est comme ça avec tous les garçons ? Y en t-il même déjà eut ? Fouiller dans sa mémoire te démange subitement, mais tu n'en fais rien. Après tout, suffit de demander, et elle va te répondre ; pas vrai ? Elle ne t'as jamais rien caché, du moins à tort ou à raison, c'est ce que tu penses. « On a du temps à rattraper. » De longues années. Tu te détaches d'elle. Ce n'est pas les regards qui te gênent, tu t'en fiche de ça. Ce qui te gêne, c'est ce sentiment nouveau, cette chose qui te fait regarder Kahlan d'une manière différente d'avant. T'aime pas ça, ça te met mal à l'aise. Tu te racles de nouveau la gorge. « On bouge ? » T'attends pas vraiment de réponse, t'avances, longes le couloir ; Ten à tes trousses. T'as envie de fumer. Tu empruntes la première sortie que tu vois et tu en allumes une, un peu confus.
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Re: Chicken run # Kathan
Dim 15 Juil 2018 - 20:31
Dans ses bras, je me sentais à ma place, protégée, aimée. Il m'avait naturellement rendu mon étreinte et j'en étais ravie, oubliant les larmes qui coulaient encore sur mes joues. Soulagement intense. Sensation agréable de chaleur. Le rythme de mon coeur se synchronisa avec celui d'Ethan et un sourire d'enfant se dessina sur mon visage. J'aurais aimé rester comme ça pendant des heures. Le garder pour moi, proche de moi. Encore un peu. Mon Stitch. Ce surnom pouvait sonner ridicule aux yeux de tous, mais j'en avais rien à faire. De toute façon, je n'écoutais jamais les opinions des autres. Je n'en faisais qu'à ma tête, et si ça ne leur plaisait pas, ils pouvaient bien râler dans leur coin. Les Disneys, c'était grâce à mes frères et soeurs plus âgés que les avais découvert. A la maison, rien de moldu. Mais leurs amis sang-mêlés n'avaient pas tardé à les leur faire découvrir et c'est ainsi que je chantais à tue-tête toutes les chansons dans les couloirs du manoir Muller ou dans tous les galas ou autres fêtes sang-purs... au grand Dam de nos parents. Le Blackwood avait du me trouver insupportable à l'époque, quand j'y repense. Aujourd'hui, pourtant, il ne semblait pas s'en offusquer. Sa proposition me fit d'ailleurs sourire. "Alors je serais ta Lilo... Et on ira manger des glaces ensemble... Si tu promets de ne plus m'abandonner." Ce dessin animé me fascinait, probablement parce que ce petit monstre bleu, politiquement incorrect mais attachant, représentait mon état d'esprit quant aux règles puristes de notre monde. Être le vilain petit canard. Celui qui n'écoute pas, qui casse les codes. Comme Thanou et moi. En vérité, je ne m'étais pas rendu compte d'à quel point il m'avait manqué. Ce vide que je ressentais semblait s'être comblé à son contact. Et ça faisait du bien. Spontanée, je lui volais un baiser sur la joue. Geste tendre, qui ne cachait aucune arrière-pensée. Et pourtant... La flamme de cette amourette d'enfance que je pensais oubliée semblait revenir au galop. Doucement. Et si... Sa voix me coupa dans mes pensées. Oui, on avait tellement de choses à rattraper... Il se détacha doucement, crève-coeur. Il semblait mal à l'aise. Pourquoi? Qu'avais-je encore fait? Ok, ça m'arrivait de foutre la honte à Ashley, mais là, je n'avais fait que le prendre dans mes bras, alors pourquoi voulait-il s'éloigner?
Le Blackwood sembla se dérober face à moi. Glissant entre mes doigts comme au temps où il était avec Reagan. M'échappant encore. Il s'enfuit, la petite poule à ses pieds. Je fronçais les sourcils. Mais je n'abandonnerais pas, pas maintenant que je l'avais retrouvé. Sauf que. Entre temps, ils étaient déjà loin. "Mais je.... ATTENDEZ MOIIIIIIIIIIII!" que je criais soudainement, courant derrière eux pour ne pas les perdre. A tous les coups, il se dirigeait vers une sortie. Il était là. Le beau brun était en train de s'allumer une cigarette, preuve qu'il était stressé. Ou perturbé. Oh je savais qu'il fumait depuis longtemps, cela ne me dérangeait pas tellement. L'odeur de la clope se mélangeait à son odeur finement masculine et ce n'était pas pour me déplaire. Mais qu'est-ce que je racontais? Depuis quand son odeur avait à voir avec ce qui donnait du plaisir ou non? Croisant les bras sur ma poitrine, je pris un air boudeur en le fixant de mes pupilles claires. "Pourquoi est-ce que tu me fuis?" que je lançais, de cette voix pleine de caractère qu'on me connaissait si bien. La déception pointant son nez dans ce ton déterminé que j'exprimais. Que croyait-il? Qu'une fois l'avoir retrouvé, je le laisserai repartir comme si de rien n'était? Non, Stitch, ça ne serait pas aussi simple. M'approchant à nouveau de lui avec une idée derrière la tête, je penchais la tête sur le côté. "Et donc... tu préfères la compagnie de ce.... truc..." que je rajoutais en lui piquant la cigarette des mains "... à la mienne? Je me demande pourquoi... C'est si bon que ça?" Sans attendre, je tirais sur la clope, dans un geste que j'avais vu faire des centaines de fois des amis. Grimaçant et toussant légèrement en sentant la fumée s'insinuer dans mes poumons, je lui rendais sa propriété, soupirant doucement. Dégueulasse. Mais je voulais mieux le comprendre, mieux le connaître. Une envie irrépressible de lui faire plaisir. De lui montrer que je n'étais pas que cette petite fille qui le suivait partout enfant. Que j'étais aujourd'hui une femme. Avec des désirs et des secrets.
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Re: Chicken run # Kathan
Mar 17 Juil 2018 - 21:59
"Est-ce que tu sais pourquoi tu es amoureux?" C'est compliqué de répondre à cette question quand on est adulte parce qu'on complexifie tout, on réfléchit trop. Un adulte ça se demande : est-ce que je suis vraiment amoureux ? Est-ce que je suis amoureux de la bonne personne ? Est-ce que c'est un bon moment pour moi d'être amoureux ? Est-ce que je suis amoureux pour les bonnes raisons ? Alors que quand tu demandes à un gamin, c'est tellement simple. "Bah alors Thanou, paraît que t'es amoureux d'e Kahlan ... Pourquoi ? - Parce qu'elle court vite."
Le mot est fort, dur à avaler ; mais c'est bien ça que tu as fait. Tu l'as abandonné, la laissant derrière. Elle, Kahlan. L'enquiquineuse. La chouineuse. Tu l'as toujours décrite comme une fille chiante et insupportable, alors qu'au fond, t'as toujours aimé sa compagnie ; qui aussi loin que tu t'en souviennes a toujours été aussi naturelle, qu'inconsciente. Crétin, pourquoi t'as fait ça ? T'en sais rien, tu te caches derrière cette relation que t'as eu avec Reagan ; mais est-ce vraiment ça ? Vraiment tout ? Sans t'en rendre compte, ton étreinte se fait plus forte ; plus insistante encore. Comme si tu voulais dire pardon, lui transmettre regret et remord à la fois. Tu t'es déjà vaguement 'excusé', mais t'as l'impression que ce n'est pas assez. Que ça ne le sera peut-être jamais. La bêtise t'a fait perdre des années, plusieurs années que tu aurais pu partager avec elle. Idiot, c'est récurent. On ne peut pas rattraper le temps, c'est naïf de le croire. Pourtant, elle, elle est prête à essayer ; à croire que cette relation n'est pas morte et enterrée. Et toi, tu le crois ? Jusqu'à présent tu espérais plus que tu ne croyais, mais aujourd'hui tu le sais ; tu le ressens. Cette complicité, cette tendresse d'antan sont encore là comme si au fond tu ne l'avais jamais quitté. Il n'y a que ce sentiment nouveau et étrange qui perturbe la plénitude de votre renouveau. Ce baiser. Un simple bisou innocent sur la joue, mais qui remue des choses ; éveille les sens. Non. Ne fais pas ça. T'aventures pas sur ce terrain-là, Blackwood. Parce que tu veux qu'elle ait mieux, qu'elle ait plus. Parce que tu veux qu'on la traite comme une reine et pas comme une simple fille-pansement … C'est ce qu'elle serait si tu cédais, après tout, t'as toujours le cœur abîmé. Alors tu t'éloignes ; mal à l'aise. Tu brises l'étreinte, tu fuis même vers la première sortie. Parce que c'est ça, tu prends tes jambes à ton cou ; tu te surprends à avoir peur d'un bout de femme d'un mètre-cinquante à peine. T'es qu'un fragile.
Tu t'allumes une clope dans l'espoir vain que ça te remette les idées en place, que ça calme ton palpitant. Tu tires doucement sur ton bâton de cancer, recraches la fumée, n'étant pas surpris qu'elle te suive. Évidemment, qu'elle l'a fait comme quand vous étiez petits ; telle une ombre elle était toujours à tes trousses. Mine boudeuse, elle croise les bras. Là encore une fois, tu remontes des années en arrières ; repensant à cette gamine ayant les mêmes mimiques. Valait mieux céder quand elle était comme ça, au risque qu'elle chiale toutes ses larmes. « Dis pas n'imp, j'te fuis pas. » C'est qui que tu veux convaincre là ? T'es pas crédible, mon pauvre gars. Et ce n'est pas avec ton sourire de petit con que tu vas persuader quelqu'un, surtout pas elle qui ne te connaît que trop bien. La jolie blonde s'approche, t'enlèves cette dose de nicotine dont tu as terriblement besoin. Qu'est-ce qu'elle fait ? Ce qu'on peut aisément imaginer. Elle s'essaie à des choses dangereuses, idiotes. Elle tente sa première bouffée, sans doute la plus douloureuse, et elle tousse. T'étouffes un rire. Gamine. Tu ne le dis pas, ton regard sur la belle en dit plus que tes lèvres. Tu reprends ton bien, fronçant faussement les sourcils. « Refais ça, et tu vas avoir la fessée Kahlan. » Tu remets ta cigarette entre tes lèvres, remarques que le mégot est humide. Si t'en étais capable, tu serais en train de rougir. Finalement, tu l'écrases cette clope. Même pour fumer, elle te fait chier ; te perturbe. « Je savais que t'allais me suivre. » C'est vrai. Sourire espiègle sur les lèvres, tu commences à marcher ; sortant de ta poche des graines que tu jettes au sol pour Ten. Tu t'éloignes du chahut de la vie universitaire pour te poser sur une pelouse un peu plus tranquille. Allonger, tu fermes les yeux. « Je promets de ne plus t'abandonner. » Parce que l'avenir paraît plus beau. Elle a toujours aimé que tu lui fasses des promesses, parce qu'avant tu les tenais toujours.
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Re: Chicken run # Kathan
Ven 20 Juil 2018 - 19:00
Perdue entre mon envie de retrouver cette complicité d'autrefois et celle qu'il me voit différemment, mon attitude se faisait floue, oscillant entre les gamineries et des larmes sincères d'adultes. Alors, forcément, Stitch ne pouvait pas comprendre n'est-ce pas? Il fuit, le beau brun. Il fuit loin de moi et de ces sentiments qui s’immisçaient l'air de rien entre nous. Bien décidée à ne pas le laisser m'échapper, je lui filais le train, pour le retrouver à l'extérieur. En train de fumer. Croisant les bras, je le toisais avec un air presque sévère. Gamine boudeuse. Le voilà qui me sortait son petit sourire à la con, celui qu'il adorait quand il voulait se payer ma tête... Insupportable petit con. Des souvenirs de fausses engueulades d'enfants me revinrent en tête, de cette époque où au bout de cinq minutes, on arrêtait de se faire la gueule pour être copains à nouveau. L'époque où tout était plus simple... "Te fous pas de moi, Stitch, bien sûr que tu fuis! Même Ten est d'accord avec moi!" que je répliquais d'un ton boudeur. Parce qu'il fallait pas qu'il me prenne pour une conne non plus. La poule releva la tête à l'annonce de son patronyme et elle sembla râler encore une fois, comme si elle approuvait mes paroles. Vraiment, j'adorais cette poule. Une vraie guerrière. Je soupirais doucement, avant d'aller l'emmerder à nouveau. Ne pas lui laisser une seconde de répit. Me rappeler à lui en lui remémorant mes petites manies... Notamment celle de vouloir tout faire comme lui. Si j'avais imité mes frères et soeurs étant enfant, j'avais aussi beaucoup suivi Ethan, et donc il m'était souvent arrivé de le travailler au corps pour qu'il finisse par me montrer ce qu'il faisait et comment il faisait. Sauf que là, il s'agissait de nicotine, d'une foutue cigarette. Curieuse pourtant, je m'essayais à la chose avant de me rendre compte que ça n'avait rien d'agréable. Comment pouvait-il aimer ce truc? Vraiment, toute cette histoire d'addiction me dépassait.
Lui rendant sa propriété, il laissa échapper quelques mots qui me firent ciller. Il était sérieux? Je fis la moue, tentant maladroitement de cacher la jolie teinte rosée que venait de prendre mes joues. "Arrêtes de dire n'imp... J'fais ce que je veux, comme d'habitude. Et pourquoi j'aurais pas le droit d'essayer, hein? C'est pas comme si t'avais ton mot à dire sur ce que je fais, je crois..." que je lui lançais, volontairement provocante et sûre de moi. Pour qui il me prenait? Lui envoyer des piques me permettait de ne pas me laisser avoir, encore. J'avais toujours eu du caractère. Certes, la période difficile que j'avais traversé à l'adolescence avait fragilisé pendant un temps ma confiance en moi, mais grâce à mon entourage, j'avais très vite repris du poil de la bête. La pile électrique était de retour. Je savais ce que je voulais... Du moins la plupart du temps. En ce qui concernait mon cher Thanou, je ne savais pas si je voulais juste garder ma main dans la sienne ou si... je voulais plus? Aucune idée. C'était énervant. On se connaissait à la fois si bien et si mal. Pourquoi donc était-ce si compliqué de renouer contact? Je soupirais encore une fois, un sourire ravi sur le visage alors qu'il reprenait la parole. Fuis moi je te suis, Suis moi je te fuis… que j'aurais pu lui dire. Peu à peu, il nous éloignait de la vie trépidante de l'université. A l'écart. Ten se goinfrait de graines -l'idée qu'il ait constamment des graines dans ses poches me fit ricaner un peu- en caquetant joyeusement. La tête penchée sur le côté, j'observais le beau Blackwood s'allonger au sol et fermer les yeux. Oh non, mon tout beau, on ne faisait pas de promesses en l'air. Un sourire mutin sur les lèvres, je me laissais tomber à côté de lui. Puis, sans crier gare, je me mis à califourchon sur lui tout en plantant ma tête à quelques centimètres seulement de la sienne. Mes mains posées de chaque côté de sa tête. Mes cheveux qui venaient caresser la peau de son visage tandis que je soufflais, amusée: "Et tu crois que c'est comme ça qu'on fait une promesse? Pour que je te croies, faut que tu me regardes dans les yeux. Sinon, c'est pas du jeu." Joueuse, presque aguicheuse sans le vouloir, je fixais ses prunelles avec une intensité nouvelle. Cette proximité que j'avais engagé avec lui me semblait soudain gênante, mais je ne pouvais pas bouger, fascinée par ce visage que je ne connaissais que trop bien... Pourquoi est-ce que je n'avais jamais remarqué qu'il était aussi... attirant? Sexy? Non, Kahlan, arrête de te faire des idées, t'es juste perturbée parce qu'il t'avait manqué n'est-ce pas? Je me raclais la gorge, me redressant tout en restant assise sur lui. Je croisais à nouveau les bras, mon regard ne quittant pas le sien. "Alors... Ethan... Tu promets? De toute façon, je ne bougerai pas tant que t'auras pas juré!" Gamine à nouveau, le regard en feu, le sourire au coin des lèvres, mais une attitude clairement déterminée. Ok, il lui suffirait de me pousser pour se libérer, ce n'était pas une crevette dans mon genre qui pourrait rivaliser avec le sportif qu'il était. Je me doutais que cette scène pouvait porter à confusion.Et quoi? Les autres, rien à foutre de ce qu'ils pensaient. Moi, je voulais juste qu'il me regarde. Qu'il... m'aime... un peu?
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Re: Chicken run # Kathan
Mer 25 Juil 2018 - 19:25
Une fille pas chiante, n'est plus une fille. C'est un concept que t'as vite compris. Kahlan n'a jamais dérogé à la règle, volcan éveillé entrant en éruption à la moindre occasion, elle t'en a souvent fait baver. Elle est comme ces montagnes russes, elle te secoue tout le temps. Elle est comme ce voyage qu'elle entreprend sans en connaître le bout, imprévisible. Elle tourbillonne sans cesse et retourne tout ce qui l'entoure. Elle est une étoile brillante dans le ciel d'encre qui essaye de se faire une place dans l'obscurité. Le pire sans doute, c'est que tu cèdes tout le temps, tu n'as jamais su pourquoi ; mais t'as toujours eut ce besoin de la satisfaire. Peut-être pour qu'elle t'emmerde un peu moins ? Peut-être. Sûrement. T'en sais rien. Au fond, la jolie blonde a toujours été un peu spéciale ; au point que t'en ait des élans protecteurs envers elle. Tu t'es souvent surpris à l'observer de loin pour voir ce qu'elle faisait, pour voir ce qu'elle tentait ; choppant le premier con qui la faisait pleurer ou la première tordue qui l'embêter. T'as toujours été ce petit garçon qui soufflait sur ses bobos, qui séchait ses larmes. Et aujourd'hui ? Elle fait ce qu'elle veut. Parce qu'elle est grande maintenant, et qu'elle n'a plus besoin de toi. Tu souris. C'est vrai il serait peut-être temps que tu la vois comme une femme, et plus comme cette petite fille qui t'en faisait voir des vertes et des pas mûres. Mais c'est difficile. Tu trouves la tâche ardue. Après tout, tu ne connais pas la femme, tu connais juste l'enfant ; la gamine chouineuse et fragile. Tu roules des yeux en l'écoutant râler, t'éloignant de la vie étudiante pour te rendre dans un endroit plus tranquille ; à l'abri des regards. Tu t'allonges sur un morceau de pelouse, tu fermes les yeux, profitant du soleil. 'Je promets de ne plus t'abandonner' ; les mots sont sincères, le cœur y est, mais encore une fois la gamine veut plus ; te demande davantage. Donne moi la main, et je te mangerai le bras. Elle a toujours été comme ça, cherchant des promesses à nouer peut-être pour se rassurer, guettant le moindre signe de dévotion que tu pourrais lui donner. Soit. Tu cèdes. Encore.
T'es prêt à répéter tel un perroquet bien élevé, mais elle a cettebonnemauvaise idée de se mettre à califourchon sur toi. T'ouvres alors les yeux sur un visage bien trop proche du tien. Qu'est-ce qu'elle est en train de faire ? Bordel, t'en sais rien. C'est gênant, perturbant, et à la fois … Attrayant. Tu ne sais pas ce qui se passe. Tu ne sais pas pourquoi ; mais ta main vient se glisser dans ses cheveux de blé. Feeling, attraction, envie, … Tu ne sais pas mettre de mot sur ce que tu ressens actuellement, mais c'est bien là, logé dans ton ventre. Non. Ne commence pas à faire ta gonzesse en parlant de papillon, ça ne va pas le faire. « Je ne me rappelais pas que t'étais aussi jolie. » Ça non plus tu ne le contrôles pas. C'est sortit tout seul, sans que tu n'y réfléchisses au préalable ; et il n'y a pas à dire, tu sais parler aux filles. Mais comment tu fais pour serrer d'habitude ? Elle se racle la gorge, et elle se redresse ; restant néanmoins assise sur toi. Tu vois bien que la petite Muller est gênée, et ça te rassure putain ; parce que toi non plus t'es pas bien là. Tu n'aimes pas ce sentiment ; ça te rappelle fatalement Reagan. Elle arrivait à te mettre dans cet état elle aussi, dans un flottement incontrôlable où tu te sentais impuissant, vulnérable. Tu ne veux plus ressentir ça. Jamais. « Oui, je te le promets ! » Elle est en train de jouer avec tes nerfs la gamine. Ça t'agace, et si tu vois qu'elle est un peu gênée, tu veux quand même lui faire payer son audace. Tu te redresses toi aussi, vos visages un peu trop proches ; tant, que tu peux sentir son souffle te caresser le nez, les joues, … les lèvres. Jolie bouche rosée que tu regardes, te perdant aussi dans ses yeux ; ça se veut successif, intentionnel. T'as cette envie de revoir du rouge sur ses joues ... « T'es assise sur Bidou. » Ton ami intime, tu l'as surnommé ainsi : comme ça à chaque que tu pisses, tu 'scoubidou'. Nan, jouer les romantiques c'est vraiment pas ton truc. Tu te saisis d'elle, délicatement ; et tu l'envoies sur l'herbe de manière moins tendre par contre. Moue qui se veut suspicieuse sur le visage, tu la regardes et lui dis ; « Tu ne savais pas que c'était sensible ce genre d'endroit pour un gars ? Gamine. » Tu provoques, te moques. T'es en train de faire le con.
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Re: Chicken run # Kathan
Sam 28 Juil 2018 - 12:21
Au contact du Blackwood, c'était comme si je trouvais tous mes réflexes de gamine chiante et agaçante. Si je n'avais pas perdu certains de mes traits de personnalité d'enfance, il éveillait en moi cette envie de le faire tourner en bourrique, de l'asticoter pour qu'il s'énerve, de sautiller autour de lui jusqu'à ce qu'il ait le tournis. Une douce réminiscence de ce qu'était notre vie voilà plusieurs années. Quelque part, je souhaitais retrouver cette complicité, tendresse que nous avions... Mais d'un autre côté, je savais que ça serait différent. Que nous avions malgré tout grandi. Que nos désirs avaient évolué... Joueuse, intrépide, je décidais d'aller plus loin et de l'emmerder encore plus. Pour qu'il promette. Assise sur lui, triomphante, mes pupilles se retrouvèrent calées dans les siennes, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Encore un peu et nos lèvres auraient pu entrer en collision, si seulement j'en avais eu l'idée. Si seulement je n'étais pas concentrée sur cette promesse qu'il était censé me faire. Les quelques mots qu'il me sortit m'arrachèrent un sourire un peu trop niais. Après j'étais juste une fille. Ravie qu'on me complimente. Seulement cette proximité apportait son lot de gêne, alors je me redressais, m'amusant à le toiser de la relative position de supériorité que j'avais par rapport à lui. Je voulais encore jouer avec lui. Que le beau Blackwood cède face à mes caprices. Encore une fois. Il finit par promettre et mon sourire repartit de plus belle, conquérante et fière. Oui, j'étais ravie de mon petit effet. Gagné.
Sauf que... le fourbe se redressa. Nos corps se frôlant presque. Le souffle coupé, je tentais tant bien que mal de conserver ce sourire triomphant, tout en plongeant mon regard dans le sien. Putain, arrêtes de t'emballer grondant ce coeur dont les battements ne cessaient de s'affoler. Ce n'était que Stitch après tout. Pourquoi fallait-il que ça me fasse autant d'effet? Je cillais lorsqu'il parla de son bidou, fronçant les sourcils. Incompréhension. De quoi il me parlait, là? "Mais j'suis pas assise sur ton ventre, je suis..." Mes pupilles claires firent un aller retour vers le bas, réflexe stupide de vérification, et je sentis de nouveau mes joues prendre feu, tandis que je comprenais enfin ce qu'il essayait de me dire. "AH. Oh. Tu veux dire..." que je continuais d'une voix presque gênée. Mais après tout, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire? Puis, il devrait plutôt apprécier, non? Ou alors je ne comprenais décidément plus rien aux mecs. Faudrait que j'en parle à Sasha... De nouveau, je fronçais les sourcils. "Roh ça va, et alors? Mais.... HEY!" Sans prévenir, voilà qu'il me soulevait pour me rejeter sur le côté. Je m'apprêtais à répliquer encore une fois quand ses mots me parvinrent en pleine face. Nouvelle insinuation de ma gaminerie assumée. Nouvelle pique pour bien me faire comprendre que je n'étais qu'une "fille" à ses yeux. Cette fois, pourtant, je me surprenais à le prendre mal, à en être contrariée et déçue. Lui tournant volontairement le dos, je m'asseyais en tailleur et croisais les bras sur ma poitrine. Plus que boudeuse, j'étais touchée plus profondément que je ne voudrais le montrer. Pourtant, je continuais à jouer à la gamine. Parce que c'était ainsi que je fonctionnais avec lui. Et peut-être que ça me faisait peur de faire autrement. "Si ton bidou est aussi fragile, peut-être que tu devrais consulter, faudrait pas que tes prochaines conquêtes soient déçues..." que je lançais sur un ton volontairement provocateur... et triste à la fois. Mais je n'en avais pas fini avec lui. Toujours de dos, sans même le regarder, Je finis par hausser les épaules avant de rajouter sur un ton presque trop sérieux pour moi: "...Ou alors c'était une manière subtile de dire que j'suis trop grosse, et là, je devrais peut-être commencer un régime, t'en penses quoi?" Oh bien entendu, cette phrase avait d'autant plus de sens quand on connaissait mon passé difficile lié au poids et la nourriture. D'ailleurs, mon poids était toujours en dessous de la moyenne, malgré tous mes efforts pour prendre de précieux grammes. C'était pas faute d'essayer en tout cas. En vérité, j'aurais voulu ne pas prononcer ces mots. J'aurais peut-être même du partir pour lui faire les pieds, pour lui donner raison. Parce que c'est bien ce qu'il voulait, non? Se débarrasser de moi? Qu'il ne s'inquiète pas, si ça continuait comme ça, c'était clair que j'allais me barrer avec Ten sous le bras et il pourrait bien pleurer que j'en aurais rien à foutre.
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Re: Chicken run # Kathan
Mar 31 Juil 2018 - 20:23
Pourquoi t'es gêné ? Parce qu'elle te plaît. Ne cherchez pas le point d’interrogation il n'y en a pas, tu le sais ; t'en est sûr. Tu te connais assez bien pour le savoir, t'es toujours embarrassé quand une nana ne te laisse pas insensible. Et c'est le cas avec Kahlan. T'aimes bien ces yeux aux couleurs de la mer. T'aimes bien ses lèvres rosées et sa peau nacrée qui te semble si douce ; que t'as cette horrible tentation de la toucher. Sauf que tu ne peux pas. T'as pas le droit de dénaturer le lien, de foutre en l'air cette amitié plus vieille que cette saloperie d'attirance qui sort de nul part. Y a quoi ? Elle a juste pris quelques centimètres … En tour de taille au niveau des nénés et en tour de hanches. C'est tout. Insuffisant pour franchir l'interdit, même si tu la trouves mignonne quand elle rougit. On a jamais vu Stitch tripoté Lilo, alors t'avises pas de le faire Blackwood. Excepté qu'elle ne t'aide pas vraiment la jolie blonde. Assise sur ton engin prénommé Bidou, elle gesticule. Trop. Non vraiment, elle ne t'aide pas. Tu l'avises donc que ce n'est pas un endroit pour s’asseoir, si ce n'est pour une activité tout autre. Activité que tu viens de te refuser justement, refoulant tes pulsions de petit porc primitif. Elle rechigne, n'est pas contente la gamine. Tu peux lire sur son visage son incompréhension aussi ; parce qu'elle est trop innocente pour comprendre, ou justement parce qu'elle sait exactement ce qu'elle fait ? Parce qu'elle a cette envie de voir Bidou au garde-à-vous peut-être ? Arrête de penser Blackwood. Arrête ! « Mieux vaut se lever avec la gaule que de se coucher en faisant la gueule, c'est ça ? » Et c'est sans tendresse que tu te saisis d'elle pour la propulser sur le sol. Il s'en est fallu de peu ; encore quelques minutes, quelques gesticulations de plus pour que tu lui montres de façon concrète et droite qu'elle te fait de l'effet. Toi aussi, t'as des putains de limites bordel.
Chose que visiblement Kahlan ne comprends pas. Elle fait volte face, boudeuse. Tu esquisses un sourire quand elle te tourne le dos ; c'est parce que tu l'as traité de gamine. Encore. Tu aurais sans doute rit, t'as toujours aimé l'embêter aussi ; mais ses paroles te coupent l'envie d'esquisser ne serait-ce qu'un sourire. Qu'elle mentionne des conquêtes et bien soit passe encore, « Ouais J'ai une activité sexuelle très chargée... La vie me baise chaque jour. » mais qu'elle te parle de régime ; là tu vois rouge. Tu connais son passé, le sujet tabou. C'est donc sans douceur que tu te saisis d'une mèche de ses cheveux que tu tires, pour l'obliger à te regarder. Tu ne sais pas si elle plaisante, tu ne sais pas si elle a dit ça sur un coup de tête, mais tu ne veux plus l'entendre. « Tu la veux vraiment ta fessée ? Si je dois te gaver comme une oie, je le ferai Kahlan. » T'es dur avec elle, avec tout le monde ; mais la Muller l'a cherché elle aussi. Elle ronge tes nerfs ; t'es en rogne. Tu tiques, soupires. Avant tout était si facile, alors qu'ici, les difficultés s’enchaînent. Pourquoi ? Pourquoi quand on vieillit on perd cette simplicité enfantine ? Fais chier. T'ébouriffes tes cheveux, un tic que t'as toujours eu quand t'es embarrassé, quand tu ne sais pas quoi faire. Tu te sens con, là, assis à côté d'elle. « Allez, arrêtes de faire la gueule, manquerai plus que tu chiales. » Ça veut dire excuse-moi, encore faut-il qu'elle comprenne. Tout, mais pas ses larmes. Tu la prends dans tes bras, tes gestes plus tendres que précédemment ; tu l'enlaces comme dans le couloir. Déposant un baiser dans ses cheveux, tu caresses doucement son dos lui disant à l'oreille « T'as gagné, dis-moi ce qui te ferait plaisir. » T'es pas sûr de tes mots, t'as l'impression de te mettre dans la merde tout seul.
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Re: Chicken run # Kathan
Jeu 23 Aoû 2018 - 0:15
Tout allait de travers. Moi qui pensais que ce serait facile de renouer avec mon cher Stitch, je me rendais compte que notre éloignement de toutes ces années avait rendu tout compliqué. Retombant dans mes vieux travers de gamine, je l'emmerdais comme je savais le faire, m'amusant à le faire tourner en bourrique d'en l'optique d'obtenir de lui des promesses, des réponses. Sauf que finalement, une chose en entraînant une autre, je ne faisais que réveiller en moi ces sentiments que j'avais éprouvés pour lui à l'époque. Un amour d'adolescente certes, mais qui aujourd'hui s'est mué en une réelle attirance physique pour lui. Pourtant, c'est presque sans le vouloir que je me retrouvais à l'aguicher. Moi, je voulais jouer avec lui. Le garder près de toi. Apparemment, pas lui. Parce que le voilà qui me dégageait sans ménagement, juste parce que "attention", j'étais assise sur son bidou. Sérieusement, il avait un problème ou quoi? Je fis la moue, avant de lui tourner le dos pour bouder. Vraiment. Cette fois, il m'avait vexé. Par ses mots. Par ses gestes. Alors, je devenais acide dans mes paroles. Provocatrice. J'appuyais sur des cordes sensibles, invoquant des souvenirs que seuls peu de personnes de mon entourage pouvaient comprendre. Une période sombre pendant laquelle je m'étais oubliée. Même sans le voir, je ressentis le changement de comportement de mon Stitch. Le Blackwood tira sur l'une de mes mèches de cheveux et j'esquissais une moue, alors que je lui offrais un regard noir. Il avait voulu jouer, je n'avais fait que répliquer, où était le problème? N'aimait-il pas ma répartie? "C'est trop tard pour ça." que je me contentais de dire, lui reprochant à demi-mot qu'il n'avait pas été pour moi au moment où j'en avais le plus besoin. Peu importait qu'il ait des remords, je lui en voulais. Égoïste gamine. Était-ce de sa faute quand même mes proches ne s'en étaient pas aperçus rapidement?
Je le vis soupirer, avant de s'ébouriffer ses cheveux et ce geste me fit sourire à nouveau. Il m'en fallait peu. Surtout venant de lui. De toute manière, je ne pouvais pas rester longtemps énervée contre mon Stitch à moi. Me tournant complètement pour lui faire face, je soupirais à mon tour, avant de dire d'une voix boudeuse: "J'vais pas pleurer. Et arrête de martyriser tes cheveux, ils t'ont rien fait. Regarde maintenant, ils sont tous emmêlés..." Je m'approchais doucement, caressant de mes doigts fins les mèches du jeune homme pour les remettre en place. J'avais toujours aimé ses cheveux, sans comprendre pourquoi. A mon plus grand plaisir, il finit par me prendre à nouveau dans ses bras, comme dans le couloir. J'enfouis mon visage dans son cou, m'enivrant de son odeur, de cette chaleur dont j'avais besoin. Présence rassurante et réconfortante. Addiction ancienne qui refaisait surface lentement. Le palpitant en branle tandis que je le serrais contre moi. Ses mots parvinrent à mon oreille et un sourire presque triomphant éclaira mon visage de porcelaine. Il avait cédé. Comme avant. Me détachant de lui avec regret, je plongeais mon regard dans le sien, en penchant ma tête sur le côté. Avec délicatesse, ma main s'empara de l'une des siennes et la posa sur ma joue. Douce caresse. Délicieux frisson. "Je veux que tu me regardes, Ethan. Vraiment. Que tu... cesses de me voir comme une enfant?" Mon ton était sérieux, trop peut-être pour moi. Envolée la petite fille. Pendant quelques secondes, la femme en devenir se révélait pour dévoiler ses envies. Ses besoins. Utiliser son prénom renforçait le sérieux de la chose. Mes pupilles claires étaient toujours fixées dans les siennes. Pierres précieuses qui reflétaient mon âme de feu. Le temps sembla comme suspendu pendant un moment, avant que je ne libère sa main. Seuls quelques centimètres nous séparaient. Mon coeur s'emballa. Parce qu'il savait déjà ce que je m'apprêtais à faire. Sans prévenir, mes lippes se posèrent sur les siennes, en un baiser volé fugace et joueur. Cela ne dura qu'une demi-seconde et pourtant... C'était si grisant d'avoir pris le dessus sur lui. Juste pour lui montrer de quoi j'étais capable. Pour lui donner un avant-goût de ce que je pouvais lui offrir. "Désolée, je voulais juste savoir quel goût t'avais..." que je murmurais, une pointe d'amusement dans la voix. Taquine. Coquine, presque. Rapide comme l'éclair, je me levais d'un bond, attrapant Ten pour la papouiller un peu. Souffler le chaud et le froid. Comme avant. Mes yeux ne le quittaient pas une seconde. Un sourire moqueur sur le visage, je finis par rajouter: "Bah alors, Stitch, t'as perdu ta langue? Je ne l'ai pourtant pas mangée..." Je ricanais bêtement, avant de relâcher la poule qui mangea les quelques graines qui restaient par terre. Il ne connaissait pas tout de moi. La surprise allait-elle lui plaire... ou le faire fuir? J'étais prêt à envisager toutes les possibilités...