- Caël Mullerwild bear free heart
- » parchemins postés : 1801
» miroir du riséd : Christopher Mason
» crédits : tearsflight
» multinick : Margaret, Jules et Verena
» âge : 32 ans
» situation : Marié
» profession : Auror-sénior
» particularité : Animagus
» nature du sang : Sang-pur
» gallions sous la cape : 1313
Inventaire Sorcier
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Une bouteille à la mer - Callivan
Ven 13 Juil 2018 - 18:08
Sullivan,
Je sais que je ne devrais pas t'écrire, ce n'est pas bien, et tu ne me dois rien, tu ne me dois plus rien depuis des mois maintenant, mais je ne sais plus vers qui me tourner... Je ne veux pas provoquer ta pitié, ni même te faire culpabiliser, alors je me contenterai de cette lettre... Ma vie ne ressemble plus à ce que je souhaitais en faire, tout est en train de changer, elle est bouleversée de part en part et je suis perdu. Oui voilà, je suis perdu. Perdu dans un maelstrom de sentiments contraires, j'ai toujours pensé savoir où était ma place, mais les derniers événements dans ma famille ont rebattu les cartes...
Après tout qui suis-je ? Un éternel enfant tout juste capable de jouer au quidditch et de draguer à tout va ? J'avance vers mes trente ans et je n'ai rien fait d'intéressant de ma vie, comment ai-je pu croire un seul instant que je pourrais me contenter de cette vie dissolue. Toi tu as su tourner la page, tu as su grandir, et devenir mature, même si sans vouloir te vexer j'ai toujours pensé que ce serait à moi de devenir adulte le premier. Mais les faits montrent le contraire.Je suis un imbécile. Tu avais réussi à monter un projet d'avenir, à trouver un mari, là où je n'étais capable que de batifoler à droite et à gauche. Mais pour quoi au final ? A quoi cela m'a-t-il servi à part m'éloigner des seules personnes qui comptent pour moi ? Mon cousin, ma sœur, ma famille, toi … Tout s'effondre. Mais je.. rien... laisse tomber
Je regrette déjà les mots que je suis en train de t'écrire, mais j'ai besoin de toi... Quand les vacances seront finies et que tu auras un peu de temps à perdre, essaie de venir me voir ça serait cool...
Profite de tes vacances mon beau,
Après tout qui suis-je ? Un éternel enfant tout juste capable de jouer au quidditch et de draguer à tout va ? J'avance vers mes trente ans et je n'ai rien fait d'intéressant de ma vie, comment ai-je pu croire un seul instant que je pourrais me contenter de cette vie dissolue. Toi tu as su tourner la page, tu as su grandir, et devenir mature, même si sans vouloir te vexer j'ai toujours pensé que ce serait à moi de devenir adulte le premier. Mais les faits montrent le contraire.
Je regrette déjà les mots que je suis en train de t'écrire, mais j'ai besoin de toi... Quand les vacances seront finies et que tu auras un peu de temps à perdre, essaie de venir me voir ça serait cool...
Profite de tes vacances mon beau,
Caël
Je me souviens encore avoir écrite cette lettre maudite, et je ne passe plus une seule journée sans regretter d'avoir écrit ces mots. Désormais, à ses yeux, j'allais passer pour un faible, un avorton. Que m'était-il arrivé à moi Caël, le mec plein d'assurance ? Désormais, j'étais aussi faible et démunie qu'un avorton sortant à grande peine du ventre de sa génitrice. Comme un veau qui vient de naître. Mais je ne voulais pas être un veau, j'étais un ours, et les ours sont forts, puissants, inébranlables. Alors pourquoi est-ce je me sentais si impuissant face aux problèmes de ma famille ? Sasha avait fait une overdose, Scylla était enceinte, Lilas était devenue la pire peste au monde en prenant plaisir à tous nous faire souffrir, et par dessus tout, ces événements m'avaient fait réfléchir à ma propre vie, mon expérience et mon passé. Et je n'étais pas stable. J'étais incapable de me poser avec qui que ce soit, et le seul avec qui j'avais plus ou moins réussi à le faire c'était bien Sullivan. Mais c'était du passé, et aujourd'hui, j'étais seul. Je le méritais. Mais je n'aimais pas l'image que je renvoyais. L'été était censé être là pour que l'on puisse profiter, et moi je ne faisais que me morfondre, et à faire une introspection de ma personne. Alors j'avais écrit cette lettre, car je ne savais pas à qui parler, je ne voulais ennuyer personne avec mes réflexions déprimantes, et j'avais écrit ces mots, accompagnés de larmes et de ratures, et avant même que la raison ne me dissuade, j'envoyais le courrier à Sullivan, au camp d'été. Qu'allait-il penser de moi ? Et puis qu'est-ce que je pouvais bien attendre de lui ? Il ne me devait rien ! Ah si peut-être cette soirée, cette dernière soirée que l'on s'était vu et où il avait dormi avec moi, après une cuite trop corsée où il avait failli défoncer ma porte. Et puis quoi ? Je n'avais aucun droit à lui demander de l'aide. Mais en même temps j'espérais qu'il passe, ou qu'il réponde à mon hibou, même si sa présence me réconforterait bien plus. Alors je restais chez moi, sans savoir ce qu'il en pensait, sans savoir ce qu'il ferait, juste abandonné à moi-même et à mes pensées…
- Spoiler:
- Comme promis, Caël t'envoie cette lettre vers la fin du mois de juillet début août. Libre à toi soit d'y répondre ou de lui faire la surprise et de te ramener chez lui J'espère que ça te convient !
@Sullivan Phelps
L'amour est plus fort que tout
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Lun 16 Juil 2018 - 18:14
Le camp était finalement une bonne idée. Si j'avais hésité à m'y rendre pour plutôt partir aux Etats-Unis et retrouver quelques connaissance, j'avais fini par me laisser convaincre par mes amis sur place et par mes frère et soeur adoptifs. Sam et Ari. La présence de la nature tout autour, les activités, les soirées animées, tout m'aidait à me sortir de cette torpeur dans laquelle je m'étais englué ces derniers mois. Pour la première fois depuis des semaines, je revivais. Sourire plus franc, comportement dragueur de nouveau assumé, on pouvait m'entendre à nouveau rire sans retenue, et putain, ça faisait du bien. Petit à petit, je laissais ces mauvais souvenirs dans un coin de mon esprit, pour m'en construire des nouveaux, plus joyeux. Tourné vers l'avenir. Enfin libéré d'un poids. Puis, dormir dans une tente, c'était le pied. Personne pour m'emmerder, je pouvais faire ma marmotte, tant que mon chien me laissait dormir. D'ailleurs, en parlant de ma boule de poils, c'était lui qui avait repéré en premier le hibou qui était venu m'apporter la lettre de Caël. Perturbé de recevoir ses quelques mots, je l'avais lue, relue, m'imprégnant de la détresse qu'elle contenait. Car c'était bien ce que je pensais: un appel au secours. Peut-être pas aussi désespéré ou bruyant que celui que je lui avais fait supporter, mais c'en était un quand même. Et clairement, j'en avais mal au coeur. L'ours était en plein doutes, perdu. Et il demandait à un petit rigolo comme moi de l'aider? J'avais à peine été capable de tenir sur mes jambes ces derniers mois... Pourtant, je ne pouvais pas le laisser comme ça. Je ne pouvais pas profiter de mon été en sachant qu'il était peut-être en train de pleurer seul sur son canapé. Insupportable vision. Alors j'avais décidé de débarquer chez lui. Butterbeer collé à mes basques, je sortis du périmètre qui interdisait le transplanage afin de pouvoir me déplacer jusqu'à l'immeuble dans lequel vivait le Muller.
Une fois arrivé, je toquais doucement à la porte, mes mains encombrées du nécessaire de survie en milieu dépressif: bières (peu alcoolisées), conneries sucrées et salées, et un sourire presque rayonnant. Ne pas trop en faire. Butterbeer ou Butt pour les intimes -tellement classe- se mit à aboyer à mes pieds, impatient lui aussi de revoir Caël, qu'il connaissait bien. Après tout, le chiot avait fait de la salle commune des Wrights son domaine. La porte s'ouvrit surun Caël à la mine désastreuse et je fis une moue ennuyée. "T'as une mine affreuse... Bref. Je suis là. Je suis venu, parce que je me suis dit que je me materai bien un film. Comme avant, tu sais? Alors j'ai amené tout ce qu'il faut. T'es pas obligé de me remercier." que je finissais sur un ton amusé, bien décidé à dérider mon ex, qui semblait aussi perdu que je ne l'étais il y a quelques temps. Je rentrais dans la pièce sans attendre sa permission -ce n'était pas comme si je me gênais de toute façon-, histoire de poser sur la table basse tout ce qui encombrait mes bras. Butt réclama quelques caresses à Caël avant de s'installer sur le canapé, sans gêne. Tel maître, tel chien... Je soupirais doucement en voyant le visage tendu de mon ex. Non, ça n'allait pas du tout. M'approchant de lui, je fis ce que je faisais toujours quand ça n'allait pas: je le pris dans mes bras, le serrant contre moi avec cette sincérité qui me caractérisait. Je suis là maintenant, ça va aller.
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Mer 18 Juil 2018 - 1:13
Je n’aurai jamais dû envoyer cette lettre, ça avait été une erreur, comme la plupart des choses que je faisais depuis quelques temps. J’étais désespéré, je n’allais nulle part, comme si mes pas me conduisaient irrémédiablement vers les mauvais choix. J’étais maudit sûrement, et le comble était maintenant de passer pour un faible, pour un couard aux yeux du seul homme qui avait vraiment compté pour moi, Sullivan. Il avait déjà bien assez de problèmes comme ça dans sa vie sans que je ne vienne m’y ajouter, je devrais le laisser tranquille, mais j’en étais bien incapable dans ma grande solitude. Niamh n’avait pas si tort que ça : j’étais seul, toujours seul, j’avais beau faire mon intéressant, avec tout l’ego qui me caractérisait, j’étais immanquablement seul. Alors pourquoi ça changerait aujourd’hui ? Je n’aurai pas dû lui écrire cette lettre mais il était maintenant trop tard, bien trop tard. Pourtant, je ne m’attendais pas à sa visite, ni à celle de personne d’ailleurs. Alors, quand j’avais entendu quelqu’un toquer à la porte, j’avais été pris au dépourvu, j’étais sur mon lit, en étoile, je n’avais même pas pris la peine de m’habiller et je m’étais contenté d’un simple pantalon de jogging avec un marcel blanc. Je fixais le plafond en essayant de ne penser à rien et ce bruit m’avait dérangé, m’avait obligé à sortir de ma léthargie pour reprendre conscience avec le monde réel. Je me levais alors, pour ouvrir, et c’est là que je vis qu’il avait répondu à mon appel. Sullivan. Ses bras étaient remplis de victuailles en tout genre : bières, sucreries… et son sourire, celui qui m’avait toujours fait craquer. Je devais avoir une tête à faire peur, je ne m’étais pas rasé depuis plusieurs jours, mal fagoté comme j’étais, et le manque de soleil et de vrais repas avait dû blanchir ma peau au point de ressembler à un cadavre tout juste ramené à la vie, et encore. Sullivan parlait, et je ne savais pas quoi dire. Il avait cet air de savoir quoi faire au bon moment qui me manquait terriblement.
Merci Sully … Désolé pour l’accueil, je dois faire peur à voir …
Je passais mon bras derrière ma nuque, assez gêné, mais ce n’est pas ça qui allait l’arrêter, car déjà il était entré dans l’appartement, pour déposer tout son fardas sur la table basse, suivi par Butt, son chiot. J’avais failli ne pas le remarquer tellement j’étais proche de l’état comateux. Il réclamait des caresses, et je parvins à sourire, chose rare ces derniers temps, quand mes doigts vinrent lui gratter l’arrière des oreilles. Rien de mieux qu’un ami à poil pour vous réconforter à ce qu’on dit. Puis le chiot alla s’installer sur le canapé. Je ne parvenais pourtant pas à me détendre, je me trouvais bête, je ne savais pas quoi dire. Alors il me prit dans ses bras. Je sentais les larmes me monter aux yeux mais je résistais, autant que je le pouvais. Mes mains cherchèrent fébrilement son dos et je le serrais contre moi, très fort, comme si ma vie en dépendait. Car c’était le cas en ce moment précis.
Je ne sais pas comment je pourrais te remercier un jour Sully… Je regrette tellement cette lettre tu ne peux pas savoir … Je…
Ma voix s’étranglait, la tension était en train de m’envahir, et soudain le barrage craqua, et je m’effondrai. Je n’étais plus le Caël fort, je n’étais plus qu’une pauvre loque en train de pleurer dans les bras de son ex. Je me faisais honte. Si j’avais pu, je me serai foutu un pain pour me réveiller, pour m’ordonner de reprendre ma vie en main, mais j’en étais incapable.
J’avais… J’ai… tellement besoin de toi …
L'amour est plus fort que tout
- InvitéInvité
Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Mer 25 Juil 2018 - 14:49
Décidément, tout allait de travers. Où était donc passé le Caël si sûr de lui et arrogant que je connaissais? Le Caël avec qui je me prenais la tête pour finir par me réconcilier avec lui? Le Caël qui n'hésitait pas à séduire comme il respire pour s'amuser. Et donner du plaisir. Le mec que je voyais face à moi n'avait rien à voir avec mon ex qui était si flamboyant. Là, il s'agissait d'un fantôme, d'une ombre. Fragile émotionnellement, perdu dans sa dépression. En répondant à son appel à secours, je ne m'imaginais pas que c'était à ce point-là. Même les sollicitations de Butt, mon chiot, eurent du mal à le faire sortir de sa stupeur. Maigre sourire qu'il m'avait sorti. Toute cette histoire m'agaçait, me tordait les entrailles. J'avais horreur de le voir comme ça. Pas lui. Pas après tout ce qu'il avait fait pour moi. Certes je n'étais toujours pas tout à fait remis de ce désastre émotionnel que j'avais traversé, mais j'étais désormais assez fort pour rebondir et aider à mon tour. Après avoir posé sur la table basse les victuailles et les DVDs que j'avais choisi pour se changer les idées, mon regard se porta sur mon camarade Wright dans un état pitoyable et je balayais sa remarque d'un revers de la main. Pas besoin de s'excuser. Je le sentais si fébrile que je finis par le prendre dans mes bras, geste tendre et amical. Geste qui voulait dire: "Ne t'inquiète pas, je suis là". Je sentis ses mains dans mon dos, hésitantes et fébriles. Comme un enfant, il s'accrocha à moi. Pour se rassurer? Se consoler? Aucune idée, mais je lui rendais son étreinte. L'une de mes mains vint caresser doucement sa nuque tandis que je répliquais: "Arrête, dis pas ça, t'as rien à regretter. Comme si j'allais te laisser tout seul. Comme si je pouvais ignorer tes mots. T'as bien fait de m'écrire. Mais s'il te plait, évite les lettres de genre à l'avenir, je voudrais bien éviter les ulcères avant que je sois vieux..." Encore un peu d'humour. Toujours. Cela ne m'empêchait pas d'avoir de l'émotion dans la voix. Car il m'avait touché, plus profondément que je voudrais le montrer. Sauf qu'aujourd'hui, je devais être fort pour lui, pas question de craquer aussi. Il s'effondra dans mes bras et je sentis une boule dans mon estomac. Oui, ça faisait mal de le voir dans cet état. Pourquoi donc se mettait-il dans un tel état? Des larmes trouvèrent la peau de mon cou et je le serrais un peu plus fort dans mes bras. "Hey, ça va aller... Je suis là, non? Je compte pas m'en aller tant que t'es comme ça... Ou tant que je t'ai pas soulé suffisamment pour que tu me jettes dehors. Allez, viens." que je lui intimais presque, me détachant doucement pour l'entraîner jusqu'au canapé sur lequel je l'obligeais à s'assoir. Naturellement, je vins caresser ses joues pour y essuyer les perles de larmes qui s'y étaient perdues. Là, c'était beaucoup mieux. Je soupirais doucement, un sourire compatissant et doux sur le visage. Mû par la volonté de le rassurer, de le consoler, je pris son visage dans ses mains avant de déposer mes lèvres sur les siennes en un baiser tendre. Affectueux. Tactile, je ne connaissais pas meilleur moyen pour aider les autres. Je me détachais, sourire aux lèvres, pour lui murmurer doucement, à quelques centimètres de lui: "Tu devrais arrêter de pleurer, tu vas avoir des rides avant l'heure." Référence douteuse à nos retrouvailles d'avant ce mariage raté dans lequel je m'étais plongé. Mes pupilles restèrent calées dans les siennes. Je voulais qu'il rit, qu'il se moque de moi, qu'il m'envoie chier. Qu'il bouge.
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Dim 29 Juil 2018 - 18:12
Je ne me reconnaissais plus moi-même, comme si la flamme que j'abritais s'était éteinte pour ne plus vouloir se rallumer. Je ne me comprenais plus, c'était sans doute l'une des premières fois où je me sentais aussi désemparé comme si tout le reste de mon existence j'avais réussi à vivre sans me soucier de la réalité. Et qu'aujourd'hui cette dernière avait pris l'apparence d'un boomerang après avoir été lancé il y a des années, et j'étais face à elle : ma solitude. Mais étais-je vraiment seul au fond ? Je négligeais souvent, trop souvent sans doute, ma famille, qui avait toujours été là pour moi, mais j'avais l'impression de ne pas l'avoir mérité, étant trop souvent absent... Et puis il y a avait eu Sullivan, qui aujourd'hui encore était là. Notre relation était passé par tous les stades, et si chacune de ces étapes avait été une couleur, je pourrais aisément comparer notre parcours à un arc-en-ciel flamboyant. Nous avions des caractères forts, mais ces temps-ci tout était chamboulé. La tristesse et la douleur de Sullivan avaient failli le détruire, et voilà que ma solitude et ma dépression me défiguraient. Il avait traversé des épreuves bien pires que les miennes, car après tout n'était-ce pas qu'une simple crise existentielle que je traversais ? Lui avait mis toute son âme et sa confiance dans une relation, dans un mariage, pour qu'au final l'heureux élu le quitte juste avant de lui passer la bague au doigt. Et maintenant voilà que je lui infligeais ma peine. Il ne méritait pas un ami tel que moi, il ne méritait pas de me prêter ses épaules, et pourtant il était là, à me prendre dans ses bras. Ma détresse avait dû l'alarmer, je n'étais plus le même, mon sourire n'était plus aussi assuré qu'avant, et même le chiot avait eu du mal à me sortir de ma torpeur. Alors je m'étais raccroché à lui, comme à une ancre, comme j'avais été pour lui dans le passé. Sa main rejoint ma nuque, me faisant frissonner. J'avais oublié à quel point c'était agréable ce genre de petite attention. Cette affection. Il me le rappelait avec plaisir et je m'en nourrissais, comme d'un nectar divin, pour remonte la pente. Et lui avait ce talent, ce tact que je n'avais pas aujourd'hui pour rire et tout tourner en dérision. J'étais un expert de ce genre de réplique d'ordinaire, mais aujourd'hui j'avais bien du mal. Mais je faisais des efforts tout de même, car il me faisait rire, et même si mon visage était fatigué, le sourire que j'affichais était sincère.
Des ulcères ? Je croyais que tu avais des boyaux en acier trempé avec tout l'alcool que tu avais bu la dernière fois.
Je le taquinais, car c'est de ça dont j'avais besoin. Je ne savais pas montrer mon affection autrement : en chambrant, en taquinant, mais comme le dit le proverbe, qui aime bien châtie bien n'est-ce pas ? J'accompagnais mon geste d'un petit coup de poing contre son ventre, juste pour rire. Et puis je voulais dédramatiser la situation car je me rendais compte que mon état le touchait, je l'entendais à sa voix. Mais malgré mes efforts, je m'étais effondré sur lui, mouillant son cou de mes larmes.
J'espère que t'as pris des affaires de rechange alors, car t'as du boulot Sully. Et tu sais très bien que tu ne me saoules jamais, tu as toujours su m'attendrir même quand tu allais trop loin.
Et c'était bien vrai, même si parfois quand nous étions ensemble il nous arrivait de se disputer, je n'en avais jamais eu marre, car très vite, il savait me détendre, et je baissais alors mes défenses. La seule fois où vraiment ça avait été trop loin c'est lorsque j'avais dû mettre fin à notre relation, par loyauté envers Sha. Il essuyait mes larmes, et soudain, comme autrefois, il vint poser ses lèvres sur les miennes. Je ne m'y attendais pas. J'étais surpris, et j'étais pourtant encore en demande, comme si ce baiser n'avait pas été suffisant. La deuxième fois que l'on s'embrassait depuis que l'on s'était réconcilié, à chaque fois ça venait de lui, alors peut-être un peu naïvement ou égoïstement je me disais que le prochain baiser c'est moi qui lui donnerais. Il savait comment me calmer, c'était évident.
Moi des rides ? Tu peux rêver je suis loin d'en avoir, mais toi par contre, tu devrais faire gaffe, à défaut d'ulcère j'ai comme l'impression que ton front commence déjà à être le théâtre du temps. Mais c'est sexy t'inquiète pas, ça te donne un air sérieux, à la sugar daddy, Monsieur Phelps deviendrait donc enfin un adulte ?
Je me moquais de lui, c'était sûrement ce qu'il cherchait et je n'allais pas me priver. Je me détachais de lui doucement de lui, à regret, pour m'installer dans le canapé. Je tapotais la place à côté de moi pour qu'il me rejoigne, des yeux rieurs et un sourire coquin sur le visage. Il était ma bouffée d'oxygène, mon sauveur.
Alors dis-moi, tu nous as pris quoi comme film ? Pas de trucs trop niais ou à l'eau de rose j'espère, à moins que tu veuilles me voir pleurer encore une fois. Remarque tu le ferais peut-être exprès, juste pour m'embrasser et me réconforter non ?
Bon d'accord, j'ai l'air d'un gros dur comme ça, mais les films à l'eau de rose, ça m'émeut. Je fais semblant, mais vient toujours le moment où la poussière me gratte l'oeil, et je bombe le torse pour faire le mec viril alors qu'en fait ça me touche ces histoires. Mais je ne le montre pas. Quoique le connaissant il a également dû prendre des comédies !
L'amour est plus fort que tout
- InvitéInvité
Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Mar 21 Aoû 2018 - 22:46
Vue de l'extérieur, ma relation avec Caël pouvait sembler floue, complexe, voire carrément malsaine. Après tout, quel genre d'exs pouvaient se targuer d'être en aussi bon termes et de trouver le temps de prendre soin l'un de l'autre. De pardonner. De montrer de l'affection. Il paraîtrait que mon caractère me poussait à protéger les autres, à leur venir en aide dès qu'on m'appelait. Et encore une fois, j'avais accouru. Parce qu'il était mal et que je ne ne supportais qu'un de mes proches souffre. Surtout lui. Surtout après ce que je lui avais fait subir. Le Muller était dans un sale état quand je suis entré chez lui. Même mon chien n'avait pas réussi à le dérider suffisamment pour le détendre. Alors j'avais fait ce pour quoi j'étais fait: avec humour, tendresse, attention, je l'avais entouré de mes bras. Qu'il ne se sente plus seul. Malgré mon incompréhension face à cette détresse que je sentais chez lui. Une crise existentielle qui sortait de nulle part. Du moins de mon point de vue. J'ignorais bien des choses sur ce qui pouvait se passer dans son entourage, dans sa famille. Les Muller avaient une vie apparemment pleine de rebondissements et de drames. Je ne jugeais pas. Mais je me doutais que ça influait peut-être sur ses états d'âme. Un sourire embrasa mon visage tandis qu'il répliquait à mon trait d'humour sur les ulcères. Voilà. S'il arrivait à me rembarrer, c'était qu'il pouvait aller mieux, non? Je pouffais de rire alors qu'il me donnait un faux coup de poing dans le ventre. Oh. Sauf que ce répit fut de courte durée quand il s'effondra dans mes bras. Mon cœur se serra mais je ne lâchais pas l'affaire, cherchant avant tout à ce qu'il dédramatise sa situation. "Au pire, je te piquerai des fringues, ce sera pas la première fois, hein? Je resterai là tant que t'en auras besoin. Ah tu sais, mais c'est un don, ça! Je crois que c'est trop dur de me faire la gueule." que je répliquais en lui faisant un clin d'oeil, non sans lui avoir ébouriffé les cheveux. Je fanfaronnais, certes, mais je savais très bien que j'avais mes travers, mes tords. Et si nos engueulades n'avaient jamais duré longtemps, il y avait bien eu celle à cause de Sasha qui avait été violente. Suffisamment pour qu'on s'entredéchire. Heureusement, c'était loin maintenant... Après avoir essuyé ses larmes et lui avoir offert un baiser plein de tendresse, typiquement Sullyen, je le taquinais à nouveau et c'est avec grand plaisir que je l'entendis répliquer comme avant. Nos joutes verbales avaient toujours été drôles et acides. Parce qu'on ne pouvait pas s'empêcher de se titiller, de se moquer gentiment. Je fis la moue, prenant un air faussement vexé. "Ouais bah fais attention à ce que tu dis, hein, sinon le sexy sugar daddy pourrait décider d'aller voir ailleurs... Puis si tu veux vivre dans le déni, mon vieux, c'est ton problème." Voix presque théâtrale. Amusé. Bien vite, on se retrouva l'un à côté de l'autre sur le canapé, à se demander ce qu'on pourrait regarder. Ces petits moments ensemble, où nous partagions un film, avaient toujours été mes préférés quand nous étions ensemble. Des moments simples. Des bribes de vie apparemment sans importance, mais qui signifient beaucoup. Puis certaines soirées, nous avions fait duré le plaisir après le film. Parfois même pendant selon notre humeur et nos envies. J'éclatais de rire à sa dernière réplique. "Hey! C'est toi qui voulais toujours regarder des films romantiques! Moi, j'préfère les trucs d'action. Puis, y'a quand même plus de beaux mecs dans les films d'aventure ou d'actions, n'est-ce pas? Moi? Vouloir t'embrasser ou te réconforter? M'enfin, tu me connais très mal, Monsieur Muller." que je répondis, un sourire amusé au coin des lèvres, le regard clairement aguicheur. S'il voulait jouer, il allait me trouver. Mon humeur était très bonne ces derniers temps. Joueur, hyperactif, je redevenais ce Sully, lourd et exaspérant que mes amis connaissaient. Je finis par lancer le premier film que j'attrapais dans la pile, surement un James Bond ou Transformers, avant d'ouvrir deux bières, dont une que je donnais à mon acolyte du jour. Mon petit chien ronflait dans le fauteuil à côté, ce qui me fit sourire d'autant plus. Le regard rivé sur l'écran, je passais mon bras derrière les épaules de Caël, caressant sans le vouloir sa nuque une nouvelle fois. "Alors, la séance te plaît? On se croirait presque au cinéma, hein? Après, je peux pas te proposer de pop-corn, mais si tu veux d'autre sorte d'extras, y'a moyen de s'arranger..." que je m'amusais à lui murmurer à l'oreille, moqueur. Provocateur? Non, à peine. Je ne faisais que mon devoir en lui changeant les idées, voilà tout. Et si au passage, je pouvais me faire plaisir, pourquoi m'en priver...
- Caël Mullerwild bear free heart
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Mer 22 Aoû 2018 - 10:39
J’avais longtemps regretté mon geste désespéré. Je ne voulais pas paraître faible, sûrement aux yeux d’une des personnes qui comptaient le plus pour moi hormis ma famille. Car oui, il fallait bien que je l’accepte en définitive, malgré nos disputes, malgré notre grosse engueulade lors de notre rupture, il avait suffi d’une fois pour que l’on retrouve rapidement nos marques. Et je ne m’en étais pas douté mais il m’avait manqué. C’est dans un tel moment que je m’apercevais des personnes qui comptaient vraiment à mes yeux, chose rare, car le grand Caël n’aime pas montrer son affection. C’est même le contraire. Après tout, on ne dit pas que l’amour est une faiblesse ? Alors dans ce cas Sullivan est une de mes faiblesses. Je ne voulais pas ennuyer Sissi avec mes problèmes superficiels ni même mon bro, ils avaient tous les deux autre chose de bien plus important à faire que de m’écouter. Je ne voulais pas être un poids pour la famille. Et quant aux parents … Non laissez tomber, vous avez compris. Je ne peux pas compter sur eux. Mais sur Sullivan oui. Il avait un cœur immense, et je me demande encore parfois pourquoi il m’avait laissé y rentrer … Je m’en voulais de lui avoir fait mal lors de notre rupture, j’avais été bête, mais puis-je encore apprendre de mes erreurs ? Je l’ignore. Finalement c’est tellement plus simple d’agir, plutôt que de penser. Son visage me faisait rire, et il avait suffi d’une petite blague sur les ulcères pour qu’il s’illumine d’un de ces sourires que j’aimais tant. Même quand je craquai, il ne me lâcha pas.
T’as raison beau gosse, au final je crois que j’ai jamais vraiment réussi à te bouder sérieusement. Dès que tu fais ta moue mignonne je fondais tout le temps. Franchement me tente pas sinon je te kidnappe tout l’été, j’ai assez de vêtement pour ça, même si sans c’est bien aussi tu trouves pas.
J’essaie de me remettre d’aplomb, et il est vrai que la compagnie de Sully et de son chien m’aidait beaucoup. Il m’ébouriffe les cheveux et je rigole, je me détends. C’est fou comme la simple présence de certaines personnes est bénéfique parfois. Même si ce que je disais était vrai, on savait tous les deux qu’on était capable de gros coups de sang, et la plupart du temps, à tort… Mais on avait réussi à passer au-dessus et au final c’était mieux comme ça. Son baiser me transporte, ça me rappelle des souvenirs agréables, comme lors de nos joutes verbales. Une habitude en somme, que l’on avait perdu en s’éloignant. Il rit, mais je prends sa phrase au sérieux, derrière un sourire énigmatique.
Ne me dis pas que tu serais devenu susceptible ? Allez, ne te fais pas prier, toi non plus ne sois pas dans le déni bello. Moi c’est ce que j’essaie de faire : enfin assumer, ça m’évitera bien des erreurs. Même si j’ai besoin d’aide je crois, je suis un cas désespéré.
Il éclate de rire, j’oublie mes soucis, rien ne compte à part l’instant présent. C’était ça qui était cool avec Sully, pas de prise de tête. Après s’être moqué de moi, et avoir vanté la dose de beaux mecs dans les films d’action, je le laisse choisir notre film, et son choix se porte sur un James Bond. S’il y en a bien un qui m’a fait connaître les films moldus c’est Sullivan, et pourtant c’était pas gagné d’avance, loin de là. Il me passe une bière, mais aussi son bras derrière mes épaules, et je sens, sans savoir si c’est volontaire ou non, ses doigts caresser subrepticement ma nuque. Il me glisse quelques mots à l’oreille, légèrement coquins et aguicheurs, comme lorsque nous nous faisions des séances de ciné à l’époque. Je le regarde avec le même air coquin que lui. Je me complais peut-être trop dans notre relation passée, mais j’ai envie d’un petit bond dans le temps ce soir. Alors je pose ma main sur sa cuisse, comme je faisais à l’époque, et cale ma tête dans le creux de son cou.
J’adore. Avec toi, c’est parfait. J’avoue que ça manque de pop-corn, et je n’en ai même pas dans le placard, mais il y a bien d’autres friandises à portée de main je suis bien d’accord. (regard coquin) Comme au bon vieux temps…
Je suis vraiment bien avec Sullivan. Et ce n’est que maintenant que je le comprends en fait. Malgré le ton plus léger que notre conversation a pris, je ressens le besoin de me confier. Une erreur ?
Je suis content de voir que tu vas mieux Sully. Et je suis encore désolé de cette lettre que je t’ai envoyé… Je.. Enfin tu sais, avec tout ce qui se passe dans ma famille, ça m’a fait réfléchir. Je n’ai jamais été un mec très mature, tu me connais bien. Et parfois je me demande si je ne devrais pas essayer de changer, de mûrir, de construire quelque chose de stable. Tu as toujours été beaucoup plus optimiste que moi là-dessus… Mais j’ai si peur…
L'amour est plus fort que tout
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Lun 10 Sep 2018 - 20:45
Moi, susceptible? Mais enfin, pas du tout... Caël parla d'assumer pour éviter des erreurs et son regard énigmatique m'embrouilla pendant quelques secondes. Que voulait-il dire? Qu'il tentait de ne plus être ce petit con insouciant que tout le monde connaissait? Sa phrase me perturbait, autant que ce "bello" qui me rappelait douloureusement le surnom que je donnais à celui que j'avais voulu épousé. Bien sûr, il ne pouvait pas savoir. Que malgré mon sourire et cette bonne humeur apparente, la blessure était toujours là. Le trou béant que j'avais dans le coeur avait bien du mal à se refermer, je me raccrochais à ces petits bonheurs quotidiens qui m'amusaient et me divertissaient pour éviter de trop y penser. Voilà comment je tenais en réalité. A mon tour, j'ajoutais doucement, un sourire réconfortant sur les lèvres: "Tout le monde a besoin d'aide à un moment ou un autre... Le plus dur, c'est d'oser le demander." Bien trop sage venant de ma part, mais il fallait croire que ces derniers mois avaient changé ma perception de certains aspects de ma vie. Sur ma lancée, je tentais le tout pour le tout en essayant de le faire rire, de l'aider de toutes mes forces. Bien entendu, je choisissais notre film de la soirée, pas question qu'il me force à regarder un truc niais. Puis, James Bond, c'était classe. Et l'acteur particulièrement sexy, n'enlevait rien à l'intérêt du film, bien au contraire. De vieilles habitudes, apparemment ancrées en nous, refirent surface alors que je passais un bras derrière ses épaules. Souvenirs délicieux de soirées partagées. Il finit par blottir sa tête contre moi et un sourire ravi s'étira sur mes lèvres. Petites attentions. Tendresse. Cela faisait longtemps. C'était rassurant, réconfortant. Tout comme sa main sur ma cuisse, possessive et tendre à la fois. Sa peau contre la mienne comme à l'époque où nous partagions bien plus qu'une soirée pour se consoler... Je soupirais doucement de contentement. J'étais bien, là. Je n'avais aucun attention de partir. Sa réponse, toute aussi pleine de sous-entendus que ma remarque me fit ricaner bêtement. "Tant mieux alors... Je vois qu'on est sur la même longueur d'onde..." que je m'amusais à murmurer à son oreille, tout en caressant doucement son épaule de ma main. Mais très vite, je le sentis se raidir, comme s'il était à nouveau au plus mal, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose de grave. Je retins mon souffle presque inconsciemment. Sa voix me parvint avec clarté et je compris mieux la raison de son stress apparent. Le grand Caël était perdu. Perdu dans ses émotions, dans des évènements qui le dépassaient. Je me retenais de lui répondre du tac au tac, conscient qu'il fallait que je réfléchisse à mes mots soigneusement. Nouveau soupir. Une lueur un peu triste dans le regard, mais ça, il ne pouvait pas le voir. "C'est bien de te confier, tu sais... Je... Enfin, je ne sais pas vraiment ce qui se passe dans ta famille, du moins, juste ce qui se sait sur le campus. Dans tous les cas, si tu veux changer, Caël, faut que tu le fasses pour toi. Pas pour ta famille, pas pour moi, ni pour personne d'autre. Je comprends ton envie de construire quelque chose de stable, j'ai... enfin j'avais aussi cette envie. Sauf que je t'avoue que là, pour l'instant, je veux juste oublier. Et me faire plaisir. Et ... moi aussi j'ai peur, Caël. Peur de refaire la même erreur." Mon coeur saignait de reparler de cette époque bénie de ma vie. L'amour était parfois destructrice. J'avais été aveugle et j'en avais payé le prix, tout simplement. J'échappais un long soupir avant de passer ma main dans les cheveux du Muller, avant de reprendre sur une note plus légère. Histoire de ne pas rester bloqué sur ses problèmes. "Sinon... je peux t'organiser un casting si tu veux trouver quelqu'un... Ou je vais t'inscrire à un speed dating... Ou mieux, je t'inscris à l'émission "L'amour est chez les sorciers"!" que je déclarais, en riant de bon coeur en l'imaginant dans toutes ces situations.
- Caël Mullerwild bear free heart
- » parchemins postés : 1801
» miroir du riséd : Christopher Mason
» crédits : tearsflight
» multinick : Margaret, Jules et Verena
» âge : 32 ans
» situation : Marié
» profession : Auror-sénior
» particularité : Animagus
» nature du sang : Sang-pur
» gallions sous la cape : 1313
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Mar 11 Sep 2018 - 16:57
Même si je m’en voulais d’être apparu aussi faible en lui envoyant une telle lettre d’appel à l’aide, désormais je ne regrettais plus, car maintenant il était là et sans savoir pourquoi, je me sentais mieux. Je savais qu’il me comprendrait et qu’il m’écouterait, et surtout je savais que je n’étais pas seul. Et rien que ça, ça m’aidait énormément. Alors forcément son léger sourire me faisait du bien, tout comme sa voix douce. Et pourtant … Oser demander de l’aide ? Ca ne me ressemblait pas. Mais de quelle aide avais-je vraiment besoin ? Oui, je n’allais pas bien, je ne pouvais pas le cacher, mais qu’est-ce que je voulais au final ? Car c’était ça la seule et vraie question : ce que je voulais. Est-ce que je voulais vraiment de la stabilité, une relation fixe et somme toute assez fade, avec une personne lambda qui me ferait rentrer dans le rang, comblant les attentes de mes parents ? Une bonne sang-pur, innocente et respectable, au port altier, à la mentalité condescendante, et à l’utérus bien fertile pour donner de nombreux petits-enfants sang pur ? Car si c’était ça, je n’en voulais pas, non moi j’avais besoin de ma liberté, mais aussi j’avais besoin d’être heureux. Et ça, le bonheur, je n’en connaissais pas la recette. Je détestais cette nouvelle tendance à raisonner, c’était épuisant… Non, je préférais rire avec lui, sans me poser de questions, et reprendre des habitudes qu’on avait abandonnées lors de notre séparation. Il avait choisi un film d’action, et à vrai dire, il avait bien fait, car l’acteur était sexy, un peu trop vieux à mon goût peut-être, mais très sexy. On reprenait nos vieilles habitudes, et je voyais que mes petites attentions le faisaient sourire alors je n’allais pas m’empêcher de les faire. J’aimais m’installer comme ça sur lui, je ressentais la moindre de ses réactions, et même si je me concentrais le battement de son cœur, la chaleur de son corps qui émanait de lui, sa vie tout simplement. J’aurais aimé que ce moment dure pour toujours, ou qu’il dérive en autre chose, ce qui fit rire bêtement Sullivan. Il me caressait l’épaule. Comme avant.
On a été toujours été sur la même longueur d’onde non ? Je ne vois pas pourquoi ça s’arrêterait.
Je profite alors qu’il m’ait murmuré ces mots à l’oreille pour prendre ma revanche, et je prends l’initiative de l’embrasser. Ma main passe derrière sa nuque, doucement, mais avec fermeté, comme toujours, ce curieux mélange de tendresse et de domination, et je pose mes lèvres sur les siennes. Elles sont douces et chaudes, une caresse agréable sur mes lèvres que je ne compte pas écourter si vite. Elles m’avaient manqué, et je profite d’avoir une bonne prise pour ne pas le laisser s’échapper. Je l’embrasse à nouveau, plus langoureusement, avec passion et gourmandise. Puis je relâche la pression, pour me reposer sur lui, un sourire satisfait aux lèvres. Pourtant ce moment tendre s’achève quand j’essaie de lui expliquer pourquoi je vais mal en ce moment. Sans m’en rendre compte, je m’étais raidi, mes épaules avaient dû se contracter par la même occasion. Je n’avais pas l’habitude de parler à cœur ouvert comme ça. J’ai besoin de me confier. A lui. Juste à lui. Car je sais qu’il peut me comprendre, que je peux compter sur lui.
Ma famille a beaucoup souffert cet été … Je ne sais pas ce qui se dit à l’université mais Scylla a fait une tentative de suicide … et Sasha lui a fait une overdose… alors quand j’ai vu que j’ai failli perdre ma sœur et mon cousin presque frère, ça m’a fait réfléchir. C’est bête, mais je me suis demandé ce qui se passerait si demain je n’étais plus là. Si je manquerais à quelqu’un, et ce que je laisserai. Je n’ai rien construit. Ni couple, ni famille. Il n’y avait qu’avec toi que j’avais réussi à construire quelque chose et j’ai tout gâché. Je ne veux pas forcément changer, juste être heureux. (Je marque une pause, pour le regarder dans les yeux. Lui aussi souffre encore) Tu n’as pas fait d’erreur Sully. Tu as aimé. Tu as assumé ton amour. Et c’est vachement beau. (j’essaie de dédramatiser un peu par une vanne) mais si tu veux te faire plaisir, mon corps est à toi mon beau (sourire coquin)
Malgré ce ton dramatique, il essaya de tourner la chose en dérision, ce que j’appréciais beaucoup. Un casting ? Pourquoi pas le bachelor sorcier pendant qu’il y était, je me voyais bien distribuer des roses à mes prétendants et prétendantes.
L’amour est chez les sorciers ? Tu veux vraiment créer une émeute ? Avec ma gueule, ils vont tous se battre.
Je rigole franchement, détendu à nouveau grâce à lui. Il sait trouver les bons mots. Je me retourne alors sur lui, le renversant légèrement sur le canapé, juste pour m’allonger sur lui. Il est allongé, et moi je repose ma tête sur son torse, j’entoure son torse de mes bras, je l’enlace. Ce côté tactile m’avait manqué.
L'amour est plus fort que tout
- InvitéInvité
Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Dim 21 Oct 2018 - 17:54
L'effet de ma petite visite sur le moral de Caël semblait être à la hauteur de ce que je prévoyais, et heureusement. D'ailleurs, il profita de mon humeur joueuse pour se montrer taquin à son tour, prenant l'initiative de m'embrasser, surement en réponse à mon baiser du départ. Pas farouche et surtout jamais avare de démonstrations affectives, je me laissais faire, profitant de cet instant de partage, de passion. Comme si ce contact si électrique entre nous m'avait manqué. En réalité, j'étais assez perdu dans ce que je ressentais. Il y avait une part de moi qui était prête à replonger dans cette relation passionnée que nous entretenions, mais une autre part de moi, plus récente, plus raisonnée, semblait me dire que ce ne serait pas bon. Ni pour lui, ni pour moi. Quelque part, j'étais passé à autre chose, et mon histoire avec Othello m'avait rendu plus frileux, plus déterminé aussi à ne pas sombrer dans une autre relation qui ne mènerait à rien... Pourtant, je profitais à fond de l'instant, gardant au fond de moi ces doutes qui ne ferait que faire du mal à mon ex si jamais je les exposais maintenant. Un soupir satisfait s'échappa d'entre mes lèvres tandis que les siennes les quittaient, à regret. Mais il en avait gros sur le coeur... Et je n'aurais jamais pu imaginer tout ce qu'il m'évoqua en quelques secondes. Les sourcils froncés, inquiet, mon cerveau essayait d'intégrer toutes les informations qu'il venait de me donner... Autant de drames en très peu de temps... Je comprenais mieux l'état dans lequel il se trouvait. A vrai dire, même le fait que Sasha ait fait une overdose ne me procura aucun plaisir. Je pouvais très bien imaginer dans quel état de souffrance il avait du être pour en arriver à de telles extrémités. "Laisse-toi du temps, ça ne sert à rien de vouloir forcer les choses... Je comprends tes doutes et l'impression que tu n'aies rien construit, mais tu as le temps... Tu n'es pas encore un vieux croûton que je sache? Tout n'est pas perdu... Et tu verras que c'est quand tu t'y attendras le moins que ça te tombera dessus." que je répondis dans un sourire avant de rajouter: "Ne me donne pas des idées, espèce de tentateur..." M'amusant de toute cette histoire, je lui changeais les idées en lançant l'air de rien que j'allais l'inscrire à une émission sorcière, juste pour lui trouver quelqu'un. Parce qu'il méritait d'être heureux, et de ne pas rester bloqué dans le passé. On ne devait pas refaire les mêmes erreurs, et surtout aller de l'avant. Faire confiance à notre avenir. Riant aux éclats en l'entendant répondre à ma provocation, je l'observais avec amusement. Cela ne m'étonnerait même pas que des personnes se battent pour lui. "Oh et t'inquiète, je ne serai jamais loin pour me marrer en les regardant se battre. Ce serait tellement fun." Nouveau soupir et je le laissais me renverser sur le canapé pour s'allonger sur moi. Contact agréable et chaleureux. Rassurant. Par réflexe, ma main passa dans ses cheveux en une douce caresse. Attentionné. A ce moment-là, rien ne comptait plus que ce calin que nous partagions, comme si nous avions peur que tout s'écroule autour de nous. Au moins, dans les bras l'un de l'autre, rien ne pouvait nous atteindre. "Tu verras, le vent va tourner pour nous deux... Dans deux ans, on sera des James Bond sorciers, en train de traquer des mages noirs en mode badass et personne ne pourra nous atteindre." que je rajoutais doucement.
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Re: Une bouteille à la mer - Callivan
Lun 22 Oct 2018 - 12:09
Alors que mon moral était au plus bas avant son arrivée, je sentais que j’allais mieux, pour la simple et bonne raison que je n’étais plus seul. Qui aurait pu croire, il y a quelques mois, qu’on se reparlerait avec autant d’intimité, et qu’on partagerait ce genre de moments ? Plus simplement, qui aurait pu croire qu’en cas de coup de blues c’est lui que j’aurai appelé. Alors forcément, la bonne humeur me regagnant je me montrai audacieux et je l’embrassai. Et avec plaisir, je m’étais aperçu que Sullivan ne se montrait pas farouche, bien au contraire, profitant comme moi de ce baiser. L’électricité était présente, omniprésente même, me rappelant avec délice le passé. Et en soi, ça me troublait, car plus je revoyais Sullivan et plus je repensais à notre ancienne relation. La raison devrait me dire qu’il était passé à autre chose, il avait même failli se marier, alors pourquoi vouloir vivre dans le passé, ou même pourquoi essayer de le raviver ? Rien n’y était propice, et pourtant… Et pourtant maintenant je savais que je l’aimais encore. Et je regrettais. Profondément. Je regrettais d’avoir rompu, je regrettais d’avoir fait passer ma famille avant mes sentiments, et si je pouvais revenir dans le passé, je le ferai sans doute sans hésiter. Car j’avais changé, et désormais, j’avais envie de construire quelque chose de solide et de sérieux, alors qu’à l’époque je fuyais l’engagement. Alors j’avais choisi la fuite, c’était plus facile, mais je ne l’avais jamais oublié. Mes lèvres quittant les siennes, je lui racontai ce qui me minait tellement le moral. Sullivan essaya de me réconforter, et ça me faisait du bien.
Tu sais, quand j’ai su que tu allais te marier, à l’époque, j’étais jaloux. Jaloux parce que tu étais avec un autre, ça c’est sûr, mais aussi parce que tu construisais quelque chose. Je ne veux pas forcer le destin, je me mets juste à réfléchir un peu plus qu’avant. J’approche quand même la trentaine ! Ma sœur va être mère, donc forcément ça me pousse à la réflexion. (Je lui lance un regard coquin). Des idées ? Tiens donc, explique moi, ça m’intéresse.
L’idée d’être inscrit à une émission sorcière me faisait bien rire, je ne sais pas si j’étais désespéré à ce point-là quand même. Pourquoi donc aller chercher ailleurs ce que j’avais peut-être sous le nez ?
Juste les regarder ? Je suis déçu, j’aurai pensé que tu allais te battre et gagner. Petit joueur ?
Je m’allonge sur lui, et sa main vient trouver mes cheveux. J’aime ce cocon rassurant, j’ai envie que le temps s’arrête. Il est toujours attentionné. Nous sommes protégés, et quand je le regarde, c’est avec la même flamme dans les yeux qu’au temps de notre relation. C’est mauvais car je doute qu’il ne veuille rallume cette flamme, mais c’est le risque quand on se montre aussi affectueux. Pour le moment, je ne voulais pas réfléchir à ça, je préférais profiter du moment présent, même si une question me brûlait les lèvres. Est-ce que tu aurais accepté si c’était moi qui t’avais demandé en mariage ? Mais la question aurait été déplacée et aurait brisé de moment de tendresse, j’en étais persuadé.
Des James Bond sorciers ? J’avoue que j’aime l’idée, se battre contre des mages noirs en costume, ça nous ressemble tout à fait. Tu serais tellement sexy ! (J’ajoute à la parole le geste en caressant son menton jusque son torse) My name is Muller, Caël Muller. On ferait un couple d’enfer !
Mince, j’ai vraiment dit ça ?
Un binôme je veux dire, désolé, ma langue a fourché.
Je lui glisse cette phrase dans un sourire, pour qu’il ne croit pas à un lapsus révélateur… Car ce n’était vraiment pas l’intention. Non, pour le moment, ce qu’on avait réussi à recréer me convenait. Même si plus ne me dérangerait pas…
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