- InvitéInvité
Motion capture
Ven 17 Aoû 2018 - 23:56
Quelle heure était-il ?
Pas loin de six heures de l'après midi, sans doute. Trop concentré sur son inventaire, Levius avait perdu toute notion du temps. La boutique venait de recevoir un gros colis de la part de l'un de ses fournisseurs. Ce n'était pas normal, car les livraisons se faisaient habituellement le matin avant l'ouverture, mais à en croire le livreur, il y avait eu un problème d'acheminement. Levius avait bien tenté de l'interroger pour en savoir un peu plus sur ce qui s'était passé, mais sans succès : l'homme ne disposait d'aucune information. Il lui conseilla simplement de voir cela avec la compagnie, avant de faire signer son bon de livraison et s'en aller.
Levius composa donc avec cet imprévu comme il put. Ainsi, après avoir mis à jour le registre des stocks, il se dépêcha de tout ranger dans la réserve, sans omettre de servir les quelques clients fidèles au poste. Le mois d’août n'était pas un mois particulièrement important chez les potionnistes. Aucun ingrédient rare n'était disponible spécifiquement pendant cette période et, de manière triviale, il s'agissait d'un mois de vacance durant lequel la ville tendait à se vider de ses habitants.
Typiquement, les choses s'agiteraient de nouveau une semaine ou deux avant la rentrée, quand l'heure de fournir les élèves en ingrédient, en chaudrons et en gants en peau de dragon sonnera. D'ici là, les travailleurs pourraient profiter encore un moment de cette quiétude, comme une trêve imposée et s'adonner à des activités pour lesquelles ils manquaient habituellement de temps.
Il va sans dire qu'une telle ambiance convenait très bien à un jeune homme tel que Levius. Depuis une semaine, il passait des heures délicieuses à tout trier : les feuilles séchées, les insectes en tout genre, les racines et autre passaient dans ses mains expertes. Ainsi, il éliminait les exemplaires trop abîmés ou trop vieux, il époussetait soigneusement les fioles, avant de les classer par ordre alphabétique, il avait également méticuleusement nettoyé les étagères pour que l'humidité ne s'installe pas : en bref, il avait rendu à la boutique le cachet de ses premiers jours.
Cependant, six heures, c'était l'heure à laquelle il terminait sa journée. Levius s'était donc résolu à laisser ce qu'il était en train de faire de côté, sachant pertinemment que les excès de zèle ne servaient à rien à cette époque de l'année. Trop en faire aujourd'hui, c'était risquer le désœuvrement demain. Il s'appliqua donc à vérifier que la boutique était prête à être fermée et donna aux Trois Corneilles son tour de clé, avant de prendre le chemin du retour.
Levius avait toujours trouvé agréable de travailler en été. Quitter son poste alors qu'il faisait encore jour donnait la sensation que l'on avait encore toute la journée devant soi. Cela donnait envie de prendre son temps et flâner un peu. D'ailleurs, toute la ville vibrait de cette même légèreté : on s'attardait aux terrasses des cafés, les jeunes gens s'installaient sur les pelouses pour jouer de la musique... Inverness vivait dans l'insouciance.
Naturellement, Levius se laissait gorger de cette atmosphère sans faire montre de la moindre résistance. Il gardait toujours un carnet de croquis dans sa besace, ainsi qu'une palette d'aquarelle de sorte à pouvoir marquer l'arrêt à n'importe quel moment. Quand un sujet lui plaisait ou qu'il voulait juste retarder le moment du retour, il s'arrêtait et sortait le crayon. Cela pouvait durer une heure ou deux, s'il se laissait absorber.
Ce soir là, il marqua l'arrêt à l'une des petites places qui parsèment le quartier Myrddin Wyllt. C'était un grand espace pavé où convergeaient la plupart des rues menant aux divers bar du coin, notamment le Rainbow et la taverne du Troll. Il s'agissait donc d'un lieu de passage très fréquenté, en particulier par la jeunesse estudiantine de l'université d'Hungcalf (surtout un vendredi soir).
Le regard de Levius avait été attrapé par un petit attroupement de badauds rassemblé autour d'un jeune danseur, au milieu de la place. Curieux, il saisit rapidement l'occasion de faire quelques croquis en mouvement.
Les longues pauses, Levius en avait fait beaucoup ces deniers temps. Ce n'est pas que ça commençait à le lasser, mais le jeune homme aimait le défi que représentait la capture furtive d'un corps en train de se mouvoir à travers des poses qui sortent de l'ordinaire du simple promeneur. C'était un exercice de synthèse très efficace pour appréhender la fluidité et les grandes lignes d'un personnage. Levius se mêla donc à la foule des curieux et commença à noircir vivement les pages de son carnet, son regard bleu suivant son modèle avec toute l'intensité propre au dessinateur.
Pas loin de six heures de l'après midi, sans doute. Trop concentré sur son inventaire, Levius avait perdu toute notion du temps. La boutique venait de recevoir un gros colis de la part de l'un de ses fournisseurs. Ce n'était pas normal, car les livraisons se faisaient habituellement le matin avant l'ouverture, mais à en croire le livreur, il y avait eu un problème d'acheminement. Levius avait bien tenté de l'interroger pour en savoir un peu plus sur ce qui s'était passé, mais sans succès : l'homme ne disposait d'aucune information. Il lui conseilla simplement de voir cela avec la compagnie, avant de faire signer son bon de livraison et s'en aller.
Levius composa donc avec cet imprévu comme il put. Ainsi, après avoir mis à jour le registre des stocks, il se dépêcha de tout ranger dans la réserve, sans omettre de servir les quelques clients fidèles au poste. Le mois d’août n'était pas un mois particulièrement important chez les potionnistes. Aucun ingrédient rare n'était disponible spécifiquement pendant cette période et, de manière triviale, il s'agissait d'un mois de vacance durant lequel la ville tendait à se vider de ses habitants.
Typiquement, les choses s'agiteraient de nouveau une semaine ou deux avant la rentrée, quand l'heure de fournir les élèves en ingrédient, en chaudrons et en gants en peau de dragon sonnera. D'ici là, les travailleurs pourraient profiter encore un moment de cette quiétude, comme une trêve imposée et s'adonner à des activités pour lesquelles ils manquaient habituellement de temps.
Il va sans dire qu'une telle ambiance convenait très bien à un jeune homme tel que Levius. Depuis une semaine, il passait des heures délicieuses à tout trier : les feuilles séchées, les insectes en tout genre, les racines et autre passaient dans ses mains expertes. Ainsi, il éliminait les exemplaires trop abîmés ou trop vieux, il époussetait soigneusement les fioles, avant de les classer par ordre alphabétique, il avait également méticuleusement nettoyé les étagères pour que l'humidité ne s'installe pas : en bref, il avait rendu à la boutique le cachet de ses premiers jours.
Cependant, six heures, c'était l'heure à laquelle il terminait sa journée. Levius s'était donc résolu à laisser ce qu'il était en train de faire de côté, sachant pertinemment que les excès de zèle ne servaient à rien à cette époque de l'année. Trop en faire aujourd'hui, c'était risquer le désœuvrement demain. Il s'appliqua donc à vérifier que la boutique était prête à être fermée et donna aux Trois Corneilles son tour de clé, avant de prendre le chemin du retour.
Levius avait toujours trouvé agréable de travailler en été. Quitter son poste alors qu'il faisait encore jour donnait la sensation que l'on avait encore toute la journée devant soi. Cela donnait envie de prendre son temps et flâner un peu. D'ailleurs, toute la ville vibrait de cette même légèreté : on s'attardait aux terrasses des cafés, les jeunes gens s'installaient sur les pelouses pour jouer de la musique... Inverness vivait dans l'insouciance.
Naturellement, Levius se laissait gorger de cette atmosphère sans faire montre de la moindre résistance. Il gardait toujours un carnet de croquis dans sa besace, ainsi qu'une palette d'aquarelle de sorte à pouvoir marquer l'arrêt à n'importe quel moment. Quand un sujet lui plaisait ou qu'il voulait juste retarder le moment du retour, il s'arrêtait et sortait le crayon. Cela pouvait durer une heure ou deux, s'il se laissait absorber.
Ce soir là, il marqua l'arrêt à l'une des petites places qui parsèment le quartier Myrddin Wyllt. C'était un grand espace pavé où convergeaient la plupart des rues menant aux divers bar du coin, notamment le Rainbow et la taverne du Troll. Il s'agissait donc d'un lieu de passage très fréquenté, en particulier par la jeunesse estudiantine de l'université d'Hungcalf (surtout un vendredi soir).
Le regard de Levius avait été attrapé par un petit attroupement de badauds rassemblé autour d'un jeune danseur, au milieu de la place. Curieux, il saisit rapidement l'occasion de faire quelques croquis en mouvement.
Les longues pauses, Levius en avait fait beaucoup ces deniers temps. Ce n'est pas que ça commençait à le lasser, mais le jeune homme aimait le défi que représentait la capture furtive d'un corps en train de se mouvoir à travers des poses qui sortent de l'ordinaire du simple promeneur. C'était un exercice de synthèse très efficace pour appréhender la fluidité et les grandes lignes d'un personnage. Levius se mêla donc à la foule des curieux et commença à noircir vivement les pages de son carnet, son regard bleu suivant son modèle avec toute l'intensité propre au dessinateur.
- InvitéInvité
Re: Motion capture
Mer 3 Oct 2018 - 11:54
Aujourd’hui avait été une journée monstrueusement ennuyante pour Matsuo. Il aimait les cours, d’ailleurs il avait choisi des options qui le passionnaient mais aujourd’hui quelque chose avait fait qu’il n’avait pas réussi à entrer dedans. Il fallait dire tout de même que depuis cette difficile histoire avec Ashley, il avait du mal à remonter la pente. Il avait cru en cette histoire, le jeune homme avait tout de même était le premier à lui faire battre le cœur plus rapidement, à lui donner envie de se surpasser pour quelqu’un, à lui faire oublier les soirées à boire, à danser et à coucher avec n’importe qui. Oui, il l’avait aimé et même si cela n’avait pas duré bien longtemps, même s’ils n’avaient pas vraiment été en couple, il y avait eu quelque chose de fort et qui l’avait brisé. Il avait donc du mal à se remettre dans les cours. Il comprenait la décision du jeune homme, sa personnalité et surtout son passé de coureur avait eu raison de ce début de relation. Un jour peut-être, dans quelques années finiront-ils par se retrouver. En tout cas, pour l’instant, il n’était pas prêt de se remettre avec quelqu’un. Finalement, l’amusement n’était bien mieux, au moins, pas de sentiments, pas de souffrance, juste de l’amusement.
Son seul moyen de s’évader, d’oublier, était la danse. Il aimait tellement se libérer en bougeant son corps qu’il le faisait tous les jours. Il passait de la salle de danse, à sa chambre ou à une simple ruelle. D’ailleurs, il avait décidé après cette journée de cours épuisante moralement de faire un tour dans une rue qu’il connaissait très bien et où il y avait une magnifique petite place où il aimait danser. En cette fin de journée, il serait une étoile en train de briller, en train de danser et il espérait avoir un peu de public. Il n’avait pas mis longtemps avant d’arriver sur ce lieu paradisiaque. Il avait installé une simple enceinte qui lui permettrait de diffuser la musique sur laquelle il allait danser. Il aimait ce genre de lieu pour tester ses nouvelles chorégraphies. Il n’y avait rien de mieux que de se confronter au vrai public pour voir si votre travail tient la route ou non. Il ne faisait pas ça pour gagner de l’argent. Non pas du tout, d’ailleurs, il ne mettait rien pour récolter quelques pièces. Il faisait ça pour le plaisir, le plaisir de danser, le plaisir d’exprimer son art.
Une fois le matériel installé, le jeune danseur se mit à s’échauffer. Il ne fallait jamais rigoler avec l’échauffement. Danser à froid n’était pas une bonne chose, bien au contraire. Il ne voulait pas risquer de se blesser. Il voulait marquer l’esprit des passants en dansant pas en finissant à l’hôpital. Après une bonne dizaine de minutes à s’échauffer, il lança la première musique et commença donc à mouvoir son corps. Quand il dansait, il n’y avait plus rien qui existait autour de lui. Il était dans une véritable bulle, profitant de ce moment pour laisser son corps agir. Il était en pleine déconnexion. La première danse s’était déroulée magnifiquement bien. D’ailleurs les passants étaient au rendez-vous et ils avaient l’air d’avoir appréciés puisqu’ils avaient applaudi. La deuxième musique se fit entendre et il continua donc de se mouvoir. Il se rendit rapidement compte qu’un passant venait de faire son apparition et qu’il avait un carnet et un crayon. Il était en train de griffonner quelque chose, et vue son regard, il s’agissait très certainement d’un dessinateur en train de le dessiner.
Après une bonne demi-heure à danser, Matsuo décida de faire une pause. Il avait besoin de reprendre son souffle et surtout, ce jeune homme en train de le dessiner l’intriguait. C’était un artiste lui aussi et il avait donc besoin d’en savoir plus. Et puis surtout, il était curieux de voir ce qu’il avait bien pu dessiner de lui. Il passa une serviette sur son visage et dans son cou pour essuyer les traces de ses danses pour ensuite s’avancer vers lui.
« - Bonjour… Alors comme ça on griffonne les actes d’un danseur de rue ? »
Le jeune japonais lui offrit un sourire tout en buvant quelques gorgées d’eau pour se raffraichir.
- InvitéInvité
Re: Motion capture
Sam 13 Oct 2018 - 22:06
Le jeune homme s'était abreuvé des pas du danseur comme on le ferait à une source claire. En quelques minutes, il noircit plusieurs pages de son carnet à force de poses brèves, comme de véritables synthèses du mouvement.
Levius appréciait ce genre d'exercice car cela apportait un type de satisfaction bien différente des académiques classiques. On sortait des règles strictes du dessin pour embrasser la spontanéité et l'intuition. Tout ceci avait trait aux émotions plus qu'à l'exactitude. C'était un peu comme s'il tentait de capter ce qu'essayait de faire passer le danseur afin de le retranscrire sur le papier. L'intention comptait vraisemblablement autant que la justesse dans le processus. On marchait sur l'incertitude et c'était ainsi que les accidents devenaient heureux... A condition d'oser, tout du moins.
Après un moment, la musique prit fin et le modèle improvisé de Levius s'accorda une pause (pause bien mérité à en juger par l'état d’essoufflement dans lequel il se trouvait). Le jeune homme vit la foule commencer à se disperser gentiment et lui-même se fit à l'idée de poursuivre son chemin de son côté. Toutefois, le jeune danseur (qui l'avait visiblement repéré) décida de l'aborder.
Levius eut un léger mouvement de recul en le voyant approcher. Son regard azur passa rapidement sur le visage du jeune homme (dont il n'avait pas pu détailler précisément les traits jusqu'ici) et il sentit ses joues s'empourprer légèrement. Être vu comptait parmi les angoisses ordinaires du dessinateur : on craignait d'avoir à montrer son travail à ceux que l'on avait pris pour modèle (souvent de manière arbitraire) et s'il s'avérait que les dessins ne fussent pas bon, la crainte du jugement devenait concrète.
« Euh... Bredouilla-t-il en détournant les yeux. Oui... Peut-être.
Le jeune homme serait son carnet contre sa poitrine d'un air embarrassé (peut-être espérait-il que ce dernier se change soudainement en bouclier ?). Il se sentait un peu (beaucoup) intimidé par la prestance naturelle du jeune homme en face de lui. Ce dernier venait de montrer de formidables aptitudes en danse : il était souple, agile, vif et sensuel tout à la fois. C'était très beau à regarder, au point d'en devenir presque irréel. Levius n'imaginait pas qu'un jeune homme de ce genre (beau et visiblement assez extraverti pour se produire en public) décide de lui adresser la parole (quand bien même serait-ce pour une chose aussi anodine que le dessin). Lui qui avait l'habitude de passer partout sans être vu, de mener sa vie en toute discrétion au point de n'être jamais remarqué, se sentait bien dépourvu en cet instant.
« C'était... C'est un bon exercice.
Fit-il alors un peu piteusement. Le sorcier faisait tout son possible pour trouver des choses « naturelles » à dire. Malheureusement, quand il était nerveux, son esprit tendait à se vider inexorablement de toute pensée cohérente. Il se mettait à réfléchir beaucoup trop vite et à des choses absurdes, puis ses émotions prenaient le dessus et il s'arrêtait simplement de penser.
« Je... Tu veux regarder ?
La réplique venait de jaillir comme une corde de salut : il s'en saisit sans réfléchir. Levius pinça alors les lèvres, maintenant toujours son regard ailleurs (il craignait de rougir encore s'il le regardait directement), puis il offrit (un peu maladroitement) son carnet à l'appréciation de son interlocuteur. Le geste semblait approprié au contexte (sans doute était-ce même la seule chose à faire), néanmoins il demeurait toujours particulièrement nerveux et incertain.
Levius appréciait ce genre d'exercice car cela apportait un type de satisfaction bien différente des académiques classiques. On sortait des règles strictes du dessin pour embrasser la spontanéité et l'intuition. Tout ceci avait trait aux émotions plus qu'à l'exactitude. C'était un peu comme s'il tentait de capter ce qu'essayait de faire passer le danseur afin de le retranscrire sur le papier. L'intention comptait vraisemblablement autant que la justesse dans le processus. On marchait sur l'incertitude et c'était ainsi que les accidents devenaient heureux... A condition d'oser, tout du moins.
Après un moment, la musique prit fin et le modèle improvisé de Levius s'accorda une pause (pause bien mérité à en juger par l'état d’essoufflement dans lequel il se trouvait). Le jeune homme vit la foule commencer à se disperser gentiment et lui-même se fit à l'idée de poursuivre son chemin de son côté. Toutefois, le jeune danseur (qui l'avait visiblement repéré) décida de l'aborder.
Levius eut un léger mouvement de recul en le voyant approcher. Son regard azur passa rapidement sur le visage du jeune homme (dont il n'avait pas pu détailler précisément les traits jusqu'ici) et il sentit ses joues s'empourprer légèrement. Être vu comptait parmi les angoisses ordinaires du dessinateur : on craignait d'avoir à montrer son travail à ceux que l'on avait pris pour modèle (souvent de manière arbitraire) et s'il s'avérait que les dessins ne fussent pas bon, la crainte du jugement devenait concrète.
« Euh... Bredouilla-t-il en détournant les yeux. Oui... Peut-être.
Le jeune homme serait son carnet contre sa poitrine d'un air embarrassé (peut-être espérait-il que ce dernier se change soudainement en bouclier ?). Il se sentait un peu (beaucoup) intimidé par la prestance naturelle du jeune homme en face de lui. Ce dernier venait de montrer de formidables aptitudes en danse : il était souple, agile, vif et sensuel tout à la fois. C'était très beau à regarder, au point d'en devenir presque irréel. Levius n'imaginait pas qu'un jeune homme de ce genre (beau et visiblement assez extraverti pour se produire en public) décide de lui adresser la parole (quand bien même serait-ce pour une chose aussi anodine que le dessin). Lui qui avait l'habitude de passer partout sans être vu, de mener sa vie en toute discrétion au point de n'être jamais remarqué, se sentait bien dépourvu en cet instant.
« C'était... C'est un bon exercice.
Fit-il alors un peu piteusement. Le sorcier faisait tout son possible pour trouver des choses « naturelles » à dire. Malheureusement, quand il était nerveux, son esprit tendait à se vider inexorablement de toute pensée cohérente. Il se mettait à réfléchir beaucoup trop vite et à des choses absurdes, puis ses émotions prenaient le dessus et il s'arrêtait simplement de penser.
« Je... Tu veux regarder ?
La réplique venait de jaillir comme une corde de salut : il s'en saisit sans réfléchir. Levius pinça alors les lèvres, maintenant toujours son regard ailleurs (il craignait de rougir encore s'il le regardait directement), puis il offrit (un peu maladroitement) son carnet à l'appréciation de son interlocuteur. Le geste semblait approprié au contexte (sans doute était-ce même la seule chose à faire), néanmoins il demeurait toujours particulièrement nerveux et incertain.
- InvitéInvité
Re: Motion capture
Jeu 25 Oct 2018 - 10:03
Matsuo était habitué aux regards sur lui. Après tout, il se produisait tout de même dans la rue, c’était donc pour attirer le regard pour que ses spectateurs puissent se délecter de son art. Par contre, il n’avait pas l’habitude de rencontrer d’autres artistes et d’en devenir la muse improvisée. C’était plutôt drôle d’ailleurs. Il avait remarqué le jeune homme séduisant en train de griffonner quelque chose sur une page blanche. C’était donc tout naturellement qu’il avait pris la décision de lui adresser la parole. Il fallait tout de même avouer que la curiosité avait été extrêmement forte. Il se demandait ce que ce bel inconnu avait pu faire sur cette page blanche. Avait-il couché quelques phrases sur le papier ? Ou bien avait-il dessiné tout simplement ? En tout cas, le jeune danseur avait envie de voir. Une fois en face du jeune homme, il avait donc pris la parole pour le saluer et lui demander ce qu’il avait fait. Le jeune japonais était à l’aise en société et il faisait connaissance assez rapidement avec les personnes même s’il ne les connaissait pas. Le jeune homme en face de lui avait l’air moins à l’aise avec les conversations. Il avait bredouillé un oui quasiment inaudible. La timidité de cet homme était touchante et cela le rendait encore plus séduisant. Matsuo savait reconnaître quand un homme était beau, charismatique et c’était le cas de ce bel inconnu. Il devait en faire tourner des têtes. Mais peut-être qu’il ne s’en rendait tout simplement pas compte. En tout cas, il laissait une part de mystère sur ce qu’il avait pu faire en l’observant. Cette petite part de mystère attisait encore plus la curiosité du jeune japonais qui trépignait d’impatience de pouvoir voir ce qu’il avait pu faire.
Matsuo écoutait attentivement le jeune homme qui était en train de lui dire que c’était un très bon exercice. Peut-être par rapport au fait de représenter le mouvement sur une œuvre plastique sur une page blanche en deux dimensions. Le jeune danseur n’était pas très fort dans ce domaine mais il avait toujours admiré les personnes qui réussissait à berner les autres en peignant ou en dessinant des œuvres tellement réalistes qu’on avait l’impression d’être devant un véritable paysage en mouvement.
« - J’imagine que ce n’est pas facile de représenter le réel et encore moins quand il est en mouvement. J’ai toujours admiré les personnes comme toi qui expriment leur art à travers un crayon et une feuille de papier blanc. »
Le jeune japonais n’attendait qu’une chose, que le jeune homme en face de lui, lui propose de regarder, de voir un peu ce qu’il avait fait de lui et de ses mouvements. Heureusement, il n’avait pas eu à attendre bien longtemps avant qu’il lui propose. Un large sourire était venu illuminer son visage. Il se rapprocha d’ailleurs un peu plus de lui pour voir son carnet.
« - Woaou. C’est vraiment magnifique ! Tu es doué ! Si tu veux, je veux bien être ton modèle plus souvent. »
Matsuo fit un léger sourire, se rendant bien compte que l’inconnu en face de lui n’était toujours pas à l’aise à l’idée d’être en sa compagnie. Il trouvait cela tellement touchant. Il n’était pas du genre à juger ou à se moquer. Non, il préférait être à l’écoute des autres et faire en sorte qu’ils se sentent bien en sa présence…
- InvitéInvité
Re: Motion capture
Ven 26 Oct 2018 - 19:45
Levius se sentit un peu pris au dépourvu par ce compliment inattendu. Il n'imaginait pas que ses activités de petit dessinateur du dimanche puisse intéresser quelqu'un d'assez extraverti pour se produire en public. De manière générale, les arts plastiques parvenaient assez rarement à impressionner, là où la musique et la danse faisaient toujours leur petit effet. Le dessin, c'était l'activité solitaire par excellence, celle qui se pratique dans son coin (là où on peut observer sans être vu) : jamais au cœur de l'action, en somme. Ce n'était ni « cool » ni sensationnel. Voilà pourquoi, fort peu habitué à recevoir de telles louanges, Levius rougit immédiatement (si tant est que cela fusse possible, car il était déjà bien empourpré depuis un moment).
« Euh... Hé bien, il faut une bonne connaissance de l'anatomie et après c'est euh... Une question de pratique.
Se justifia-t-il, faisant tout son possible pour relativiser la chose. Cependant, le choix des mots n'était probablement pas le plus pertinent. Réalisant un potentiel double sens, le jeune homme sentit sa gêne s’accroître encore un peu plus. En cet instant, il se trouva extraordinairement stupide et ne su plus où se mettre. S'il avait pu, il se serait certainement enterré au fond d'un trou, pour ne plus jamais en ressortir.
Ainsi, attendre que son interlocuteur achève de regarder ses dessins prenait des allures de torture sadique, mais il n'osait pas bouger d'un pouce. Ce dernier semblait d'ailleurs tout à fait avenant et sympathique, simplement content de pouvoir regarder son carnet de dessin. Il était sans doute loin d'imaginer quelle anarchie émotionnelle régnait en ce moment dans la tête du pauvre Levius, dont le maintien du sérieux (relatif) monopolisait au moins les deux tiers de ses ressources énergétiques et mentales.
« Merci...
Finit-il par articuler, après que le garçon ait complimenté ses dessins de lui. Il n'était pas spécialement à même de répondre plus avant pour le moment. Son cerveau était toujours en panne bleue. Qui plus est, le fait que cet inconnu lui sourit de cette façon (c'est à dire en toute simplicité) ne faisait qu’accroître son trouble, car Levius se rendait bien compte qu'il n'avait aucune raison de paniquer. Là se situait certainement toute l'ironie de la chose : il s'angoissait de son propre stress. C'était sans fin.
« Je n'ai pas... Tellement l'occasion de dessiner des choses intéressantes... Dit-il, prenant sur lui pour ne pas trop bégayer. Enfin, pas que les passants soient inintéressants, mais disons que c'est un peu toujours la même chose.
Il imaginait que ce genre de remarque avait bien sa place dans une conversation tranquille. Peut-être que cela allait même contribuer à le détendre, avec un peu de chance ?
« Tu es... Très doué aussi. C'est une passion ou... Enfin, tu fais ça sur ton temps libre, ou bien...
Généralement, on retournait les questions dans les discutions : quand quelqu'un vous complimentait ou vous posait une question, il était tout naturel de s'intéresser en retour à ce que l'autre faisait. Levius n'avait rien contre l'idée, mais il était tellement gêné que même une chose aussi simple devenait difficile. Il n'avait pas l'habitude de complimenter les autres « comme ça » (il n'avait pas l'habitude de leur parler tout court, pour tout dire). Forcément, cela n'arrangea pas tellement son état, mais on pouvait au moins lui reconnaître le fait d'essayer.
« Euh... Hé bien, il faut une bonne connaissance de l'anatomie et après c'est euh... Une question de pratique.
Se justifia-t-il, faisant tout son possible pour relativiser la chose. Cependant, le choix des mots n'était probablement pas le plus pertinent. Réalisant un potentiel double sens, le jeune homme sentit sa gêne s’accroître encore un peu plus. En cet instant, il se trouva extraordinairement stupide et ne su plus où se mettre. S'il avait pu, il se serait certainement enterré au fond d'un trou, pour ne plus jamais en ressortir.
Ainsi, attendre que son interlocuteur achève de regarder ses dessins prenait des allures de torture sadique, mais il n'osait pas bouger d'un pouce. Ce dernier semblait d'ailleurs tout à fait avenant et sympathique, simplement content de pouvoir regarder son carnet de dessin. Il était sans doute loin d'imaginer quelle anarchie émotionnelle régnait en ce moment dans la tête du pauvre Levius, dont le maintien du sérieux (relatif) monopolisait au moins les deux tiers de ses ressources énergétiques et mentales.
« Merci...
Finit-il par articuler, après que le garçon ait complimenté ses dessins de lui. Il n'était pas spécialement à même de répondre plus avant pour le moment. Son cerveau était toujours en panne bleue. Qui plus est, le fait que cet inconnu lui sourit de cette façon (c'est à dire en toute simplicité) ne faisait qu’accroître son trouble, car Levius se rendait bien compte qu'il n'avait aucune raison de paniquer. Là se situait certainement toute l'ironie de la chose : il s'angoissait de son propre stress. C'était sans fin.
« Je n'ai pas... Tellement l'occasion de dessiner des choses intéressantes... Dit-il, prenant sur lui pour ne pas trop bégayer. Enfin, pas que les passants soient inintéressants, mais disons que c'est un peu toujours la même chose.
Il imaginait que ce genre de remarque avait bien sa place dans une conversation tranquille. Peut-être que cela allait même contribuer à le détendre, avec un peu de chance ?
« Tu es... Très doué aussi. C'est une passion ou... Enfin, tu fais ça sur ton temps libre, ou bien...
Généralement, on retournait les questions dans les discutions : quand quelqu'un vous complimentait ou vous posait une question, il était tout naturel de s'intéresser en retour à ce que l'autre faisait. Levius n'avait rien contre l'idée, mais il était tellement gêné que même une chose aussi simple devenait difficile. Il n'avait pas l'habitude de complimenter les autres « comme ça » (il n'avait pas l'habitude de leur parler tout court, pour tout dire). Forcément, cela n'arrangea pas tellement son état, mais on pouvait au moins lui reconnaître le fait d'essayer.
- InvitéInvité
Re: Motion capture
Mar 30 Oct 2018 - 9:25
Matsuo était un passionné, il aimait danser par-dessus tout. Depuis tout petit, il avait eu l’envie d’apprendre à communiquer avec son corps, sans un mot, sans un bruit. Le langage du corps est également important et il savait s’en servir. Il n’y avait rien de plus beau que de pouvoir transmettre des émotions grâce à son corps. Il n’avait pas spécialement pris de cours de danse enfin tout du moins au début. A présent, il était dans une filière arts du spectacle dont la spécialité était la danse. Il aimait rendre fier ses professeurs à travers ses chorégraphies. Il était parfois difficile pour un autodidacte de se conformer aux règles et aux conventions de la danse dite « traditionnelle ». Malgré tout, le jeune danseur s’y pliait plutôt bien. Il gardait tout de même sa petite part de liberté et il la laissait s’exprimer lorsqu’il était seul dans la salle de danse ou bien dans la rue. Il pouvait s’exprimer pleinement en laissant libre court à son imagination. Il aimait élaborer ses propres enchaînements et à chaque fois qu’il les montrait, il n’avait que des bons échos.
Il voyait bien que le jeune homme en face de lui était également un passionné. Il exprimait ses émotions d’une toute autre manière que celle du japonais. Il dessinait. C’était un domaine que ne connaissait pas très bien Matsuo mais en tout cas, lorsqu’il vit le croquis du bel inconnu, il ne put qu’être impressionné. D’ailleurs, il lui avait rapidement fait remarquer. Il lui avait expliqué qu’il fallait une bonne connaissance de l’anatomie mais pour le jeune danseur, il n’y avait pas que ça, il fallait un don tout simplement. Il voyait bien que l’inconnu en face de lui était gêné par tant de compliment. Malgré tout, le japonais n’en fit rien. Il ne voyait pas l’intérêt de lui faire remarquer ou bien même de se moquer. Non, au contraire, il le trouvait mignon et touchant. Matsuo ne put s’empêcher de sourire face au compliment déguisé par ce beau dessinateur. Il avait donc été intéressé par sa danse. C’était plutôt flatteur.
« - C’est une véritable passion. J’ai toujours été attiré par la danse et j’aime exprimer des émotions à travers une danse. J’étudie d’ailleurs à l’université dans les arts du spectacle. J’aimerai pouvoir en faire mon métier plus tard. »
Le jeune danseur était sûr d’une chose, l’homme en face de lui était un passionné aussi. Cela se sentait dans son croquis et surtout de comment il en parlait. Cela faisait plaisir de voir des passionnés comme lui. Et puis, cela permettait toujours de jolis échanges.
« - Et toi ? Tu fais ça depuis longtemps ? A en juger ton coup de crayon, je dirai que oui. »
Il lui fit un petit clin d’œil tout en continuant d’observer son dessin.
« - Au fait, je m’appelle Matsuo et toi ? »
|
|