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[marché de Noël] Balade entre les étals {{de Launay sisters
Mar 4 Déc 2018 - 16:00
Balade entre les étals
Samedi 8 décembre
Ma soeur n’avait pas encore vu le résultat. En ce samedi matin, je m’étais levée tôt pour aller chez le coiffeur et lui faire la surprise. J’avais besoin de ce changement dans ma vie. Pour repartir du bon pied. Je ne savais pas encore jusqu’où j’allais oser couper. Ni si j’allais aimer le résultat. Mais j’avais lu dans des livres qu’en cas de chagrin d’amour, les asiatiques se coupaient les cheveux. J’avais hésité à me le faire moi-même, dans la salle de bains. Mais je m’étais dégonflée et avais, finalement, donné rendez-vous à ma soeur en début d’après-midi dans la forêt de l’université pour le marché de Noël. Cela me laissait la matinée entière pour le coiffeur. Là-bas, j’avais demandé, malgré tout, à donner le premier coup de ciseaux. Debout, face au miroir, j’avais attrapé l’objet en inox recouvert de feuille dorée sur les poignées d’une main tremblante. Mais je n’avais pas failli. De la main gauche, j’avais attrapé une des longues mèches qui m’arrivaient à présent dans le milieu du dos, et je l’avais coupée. Bien au dessus de mes épaules. Elle arrivait à peine au milieu de mon cou. La coiffeuse avait émis une petite plaisanterie, disant que, pour un peu j’aurais pu m’en tirer avec une coupe au bol. Pour me donner une idée de ce que ça allait donner, elle avait attrapé le reste de mes cheveux qu’elle avait tiré en arrière pour qu’on ne voit que cette mèche. Celle qui partait de mon front. Pour voir si je voulais bien cette longueur, ou si je souhaitait qu’elle arrange le truc pour que ce soit dégradé devant. “Ca. C’est très bien. J’ai besoin de changement.” avais-je répondu. Elle avait acquiescé et m’avait indiqué le bac pour le shampoing. Pourtant, j’étais restée là un instant, me demandant si je n’en profiterais pas pour changer de couleur. Je ne voulais plus être blonde. Je ne voulais plus que ma nature de semi-vélane soit aussi visible. Mais j’y avais renoncé, et l’avais suivie.
J’étais sortie de là quelques instants plus tard, avec un charmant carré… Que je n’étais pourtant pas certaine d’apprécier. J’espérais que c’était le temps de m’y faire. Mais ça me perturbait qu’ils ne tiennent pas derrière mes oreilles lorsque je les repoussais. Ou de savoir que je ne pourrais pas me faire de queue de cheval quand je danserais. J’avais coupé la première mèche bien trop court pour cela. Je ne regrettais pas pour autant. J’avais l’impression d’être une autre, ainsi. Je ne parvenais même pas à me reconnaître dans les vitrine des magasins. C’était… Bizarre Je ne savais pas si je faisais plus femme, ou plus enfant. J’espérais que ce serait plus le premier cas. Il ne me restait plus qu’à voir la réaction de mes proches, à présent. Je poussai un petit soupir, et m’emperssai de prendre la direction de la forêt et du marché de Noël pour y retrouver mon ainée. A plusieurs reprises, je tâchai de repousser derrière mon oreille mes mèches trop courtes qui revenaient dans mes yeux à chaque coup de vent, qui chatouillait ma nuque. Chose dont je n’avais guère l’habitude, ce qui provoquait régulièrement des petits frissons étrangement pas désagréables. Je finis par arriver sur le lieu du rendez-vous, vers lequel j’avais décidé de marcher plutôt que de transplaner, et remarquai que ma soeur n’était pas encore arrivée. Tant mieux. J’aurais détesté être en retard.
Je commençai donc à l’attendre, heureusement, pas très longtemps puisque je la vis enfin arriver. Me reconnaîtrait-elle?
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