- InvitéInvité
Merpeople [Terminé]
Mar 23 Oct 2018 - 16:35
Cela faisait environs une semaine que Levius avait quitté son emploi aux trois Corneilles pour reprendre l'exploitation familiale à plein temps. A ce sujet, son employeur s'était montré très compréhensif : il avait été client de Charles Bird en son temps et regrettait que le vieux génie de la botanique ne soit plus de ce monde. Assez naturellement, il avait renouvelé à Levius l'assurance de continuer à acheter ses plantes à la ferme des Oiseaux.
Il fallait dire qu'un tel arrangement comprenait de nombreux avantage : la variété, d'une part, la qualité de l'autre, mais aussi (d'un point de vue pragmatique) l'absence de coût lié à un éventuel intermédiaire. Les Bird bénéficiaient d'une certaine notoriété dans le domaine des plantes magiques : typiquement, on préférait se référer à eux plutôt qu'à un obscur fournisseur issus d'on ne sait quel pays lointain, quand bien mêmes les plantes exotiques auraient été cultivées sous serres (dans le cas des producteurs d’Écosse).
Qui plus est, Levius avait pour lui une certaine aura héritée directement de son grand-père. Charles parlait souvent de son petit fils comme d'un véritable génie en puissance (en dépit de son caractère timide). A ses amis et collaborateurs, il le décrivait volontiers comme le prochain grand nom de la botanique (au grand damn du petit frère, d'ailleurs) et s'était trouvé bien dépourvu le jour où Levius exprima le souhait de faire de la psychomagie aux États-Unis.
A ce jour, Charles aurait sans doute été fier de l'aîné des enfants Bird, car Levius s'engageait dans la poursuite de son œuvre : le rêve de toute une vie. Il était certains, désormais, que l'héritage ne meurt pas.
Les fournisseurs faisaient donc confiance à Levius. Néanmoins, cela ne suffisait pas à régler tous les problèmes de la ferme : le jeune homme devait s'habituer au rythme particulier de ce travail et ses exigences. Car jusqu'à présent, il s'était contenté de faire de l'entretien. Désormais, il s'agissait de gérer les récoltes, prévoir les stocks afin de les vendre, effectuer les livraisons, facturer et ainsi de suite. Couplé à son expérience acquises aux Trois Corneilles, ce n'était pas grand chose... Mais tout de même. Il y avait tout l'aspect relationnel à gérer (sans doute le plus difficile pour Levius). En bref, on ne devenait pas producteur de plantes magiques du jour au lendemain.
Face à toutes ces difficultés, on comprenait aisément que Levius fusse heureux à l'aube de cette nouvelle journée. Il avait prévu quelque chose de tout à fait spécial (et passionnant) : troquer de nouvelles plantes avec les êtres de l'eau.
Cet aspect du travail était l'un des plus méconnu du grand public. Pourtant, quand on voulait acquérir une nouvelle espèce et la reproduire, il n'y avait pas mille façons de faire : soit on en achetait un exemplaire auprès d'un fournisseur, soit on allait le chercher soi même. Hors, chez les Bird, il allait sans dire que seule la seconde option primait : réputation oblige.
Ainsi, en son temps, Charles avait noué un lien très fort avec une tribu des êtres de l'eau d’Écosse. C'était auprès d'eux que tout se faisait dès qu'il s'agissait de plantes aquatiques. Maintenant, Levius reprenait le flambeau et le moment était venu pour lui de renouveler ce lien.
Naturellement, tout ceci ne se ferait pas aussi facilement qu'avec un marchand du chemin de traverse. Le jeune homme devrait faire montre de ses aptitudes à marchander avec des créatures non humaines : correction, respect et professionnalisme serait donc de mise.
Cependant, Levius semblait bien plus serein à cette idée que si on lui avait proposé de discuter avec un apothicaire quelconque : comme beaucoup de timide, le garçon était plus à l'aise avec les êtres qui n'appartenaient pas à son espèce. C'était au moins une chose qu'il avait pour lui.
A ce titre, Levius proposa à Abigail de se joindre à lui. Passionné, il voyait là une merveilleuse occasion de faire quelque chose ensemble et (pourquoi pas) vivre une aventure palpitante. Le jeune homme ne s’inquiétait pas tellement de savoir si tout ceci était dangereux : il faisait confiance au jugement de son amie et la savait parfaitement compétente (après tout, ne travaillait-elle pas avec des dragons ?).
En l'attendant, il acheva donc de préparer l'expédition en péchant de la branchiflore dans l'un des aquariums de la serre méditerranéenne (pour eux, ce serait le moyen le plus simple et sûr de se promener sous l'eau). Ensuite, ils n'auraient plus qu'à transplaner jusqu'au Loch Ness et se lancer : on ne faisait pas plus simple.
Il fallait dire qu'un tel arrangement comprenait de nombreux avantage : la variété, d'une part, la qualité de l'autre, mais aussi (d'un point de vue pragmatique) l'absence de coût lié à un éventuel intermédiaire. Les Bird bénéficiaient d'une certaine notoriété dans le domaine des plantes magiques : typiquement, on préférait se référer à eux plutôt qu'à un obscur fournisseur issus d'on ne sait quel pays lointain, quand bien mêmes les plantes exotiques auraient été cultivées sous serres (dans le cas des producteurs d’Écosse).
Qui plus est, Levius avait pour lui une certaine aura héritée directement de son grand-père. Charles parlait souvent de son petit fils comme d'un véritable génie en puissance (en dépit de son caractère timide). A ses amis et collaborateurs, il le décrivait volontiers comme le prochain grand nom de la botanique (au grand damn du petit frère, d'ailleurs) et s'était trouvé bien dépourvu le jour où Levius exprima le souhait de faire de la psychomagie aux États-Unis.
A ce jour, Charles aurait sans doute été fier de l'aîné des enfants Bird, car Levius s'engageait dans la poursuite de son œuvre : le rêve de toute une vie. Il était certains, désormais, que l'héritage ne meurt pas.
Les fournisseurs faisaient donc confiance à Levius. Néanmoins, cela ne suffisait pas à régler tous les problèmes de la ferme : le jeune homme devait s'habituer au rythme particulier de ce travail et ses exigences. Car jusqu'à présent, il s'était contenté de faire de l'entretien. Désormais, il s'agissait de gérer les récoltes, prévoir les stocks afin de les vendre, effectuer les livraisons, facturer et ainsi de suite. Couplé à son expérience acquises aux Trois Corneilles, ce n'était pas grand chose... Mais tout de même. Il y avait tout l'aspect relationnel à gérer (sans doute le plus difficile pour Levius). En bref, on ne devenait pas producteur de plantes magiques du jour au lendemain.
Face à toutes ces difficultés, on comprenait aisément que Levius fusse heureux à l'aube de cette nouvelle journée. Il avait prévu quelque chose de tout à fait spécial (et passionnant) : troquer de nouvelles plantes avec les êtres de l'eau.
Cet aspect du travail était l'un des plus méconnu du grand public. Pourtant, quand on voulait acquérir une nouvelle espèce et la reproduire, il n'y avait pas mille façons de faire : soit on en achetait un exemplaire auprès d'un fournisseur, soit on allait le chercher soi même. Hors, chez les Bird, il allait sans dire que seule la seconde option primait : réputation oblige.
Ainsi, en son temps, Charles avait noué un lien très fort avec une tribu des êtres de l'eau d’Écosse. C'était auprès d'eux que tout se faisait dès qu'il s'agissait de plantes aquatiques. Maintenant, Levius reprenait le flambeau et le moment était venu pour lui de renouveler ce lien.
Naturellement, tout ceci ne se ferait pas aussi facilement qu'avec un marchand du chemin de traverse. Le jeune homme devrait faire montre de ses aptitudes à marchander avec des créatures non humaines : correction, respect et professionnalisme serait donc de mise.
Cependant, Levius semblait bien plus serein à cette idée que si on lui avait proposé de discuter avec un apothicaire quelconque : comme beaucoup de timide, le garçon était plus à l'aise avec les êtres qui n'appartenaient pas à son espèce. C'était au moins une chose qu'il avait pour lui.
A ce titre, Levius proposa à Abigail de se joindre à lui. Passionné, il voyait là une merveilleuse occasion de faire quelque chose ensemble et (pourquoi pas) vivre une aventure palpitante. Le jeune homme ne s’inquiétait pas tellement de savoir si tout ceci était dangereux : il faisait confiance au jugement de son amie et la savait parfaitement compétente (après tout, ne travaillait-elle pas avec des dragons ?).
En l'attendant, il acheva donc de préparer l'expédition en péchant de la branchiflore dans l'un des aquariums de la serre méditerranéenne (pour eux, ce serait le moyen le plus simple et sûr de se promener sous l'eau). Ensuite, ils n'auraient plus qu'à transplaner jusqu'au Loch Ness et se lancer : on ne faisait pas plus simple.
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Re: Merpeople [Terminé]
Mar 23 Oct 2018 - 17:21
- At…
Fermant les yeux en me pinçant le nez, je restais crispée une seconde avant de soupirer en me relâchant. D'un fin sourire, je continuais à fouiller dans mon armoire pour en tirer un vêtement.
- ATCHOUM !
La secousse ayant caché mon visage contre mon bras droit, je reniflais un instant tout en clignant frénétiquement des paupières. Je ne l'avais pas senti arrivé celui-là. Remuant la tête en tirant mon T-shirt de son étage, je le déposais sur mon lit pour venir trouver un mouchoir logé dans son paquet sur ma table basse.
- "On sait comment ça commence, un petit éternuement puis c'est la grippe".
J'entendais la voix de ma mère raisonner en moi alors que je la dictais, tirant ces paroles de ma mémoire d'enfant. Presque devenu une règle, j'avais entendu ça des années durant, toujours à la même période : l'automne. Car elle était pour moi la plus dangereuse avec l'hiver. Par ailleurs, cette année avait été un véritable miracle puisque je n'étais pour ainsi dire pas tombée malade. C'était trop beau pour être vrai, je savais que la maladie allait me rattraper.
Mais pour l'instant ça m'était égal. Je jetais mon mouchoir dans la poubelle tout en enfilant le haut jaune, tirant sur l'orange, que j'avais sorti plus tôt. Attrapant ensuite mon jean noir, je le vêtais tout en marchant, donc sautillant, dans mon appartement pour le traverser et me rendre à la salle de bain. Fouillant dans le rangement logé derrière le miroir, je sortais une boite de comprimés qui était sensée me suivre dans tous mes déplacements, mais depuis que j'avais emménagé en ville, j'avais négligé mes soins. Cela allait sans dire que ce n'était pas bien grave puisque je n'avais pas senti de problème jusqu'à ces derniers jours. Et je n'y portais pas plus attention alors que j'avalais mon médicament dans une grande gorgée d'eau. Depuis le temps, j'étais habituée, et il allait sans dire que la journée allait être belle. Impensable de me laisser vaincre par quelque éternuement.
Cette fois-ci, je voulais absolument éviter un nouveau drame avec Levius. Hors de question de nous priver de cette légèreté que nous méritons tant une fois réunions.
D'un geste automatique, je me saisissais de mon élastique pour nouer mes cheveux en une petite queue de cheval tout en ressortant de la salle de bain, enjambant dans le salon un livre que j'avais posé là par terre. Mon canapé était encombré lui aussi, ainsi que ma table basse. Le sommeil toujours trop superficiel lorsque j'étais sans mon aimé, j'avais passé une grande partie de ma soirée et de ma nuit à potasser sur les créatures aquatiques en vue de notre sortie. Évidemment, je n'avais rien appris de plus que ce que je connaissais déjà, mais une petite révision ne faisait jamais de mal. Petite oui. La cuisine, la salle de bain et la chambre n'avaient pas été envahi par les ouvrages. C'était donc petit.
À présent au point sur le sujet et fin prête, je sortais de chez moi avec mes maigres affaires, ma veste chaude noire, comme si je me croyais déjà en pleine hiver, et mes petites chaussures rembourrées. Frileuse, je l'étais, et prudente. Si je pouvais tenir ma faiblesse à l'écart, ainsi que les coups de froid, ce ne sera pas plus mal.
Sans l'ombre d'une hésitation, je transplanais jusqu'à la ferme, arrivant dans la cour, comme je le faisais toujours.
- Aaatchi ! Raahh…
Me frottant le nez à l'instar d'un chat, avec le dos de ma main, je prenais le chemin de la serre où je me doutais que Levius se trouverait. Ce vent frais matinal me fit légèrement grogner. Je détestais l'hiver. Profondément. Sans doute allais-je prendre mes cours universitaires par correspondance durant ces quelques mois de froid. J'irai me réfugier dans la réserve en Amazonie, pour étudier "mes" amphiptères dorés.
À la pensée des petites créatures magiques que j'étudiais depuis mon voyage sur place avec Aaron, un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'accélérais le pas jusqu'à la serre avant d'y entrer. La température méditerranéenne me soulageait déjà un peu, mais c'est les mains dans les poches que je continuais à trottiner jusqu'à l'un des bassins. Sans doute avais-je l'allure d'un petit pingouin, mais je m'en fichais.
En apercevant le jeune homme de ma convoitise, avec ses éprouvettes pour récupérer les branchiflores, mon sourire ne fit que s'élargir alors que je m'approchais de l'aquarium sans pour autant toucher à l'eau ne serait-ce que du petit doigt. Mon ton de voix se fit léger et joyeux alors que je le fixais avec tendresse.
- Bonjour monsieur Bird. Votre jolie assistante est arrivée.
Fermant les yeux en me pinçant le nez, je restais crispée une seconde avant de soupirer en me relâchant. D'un fin sourire, je continuais à fouiller dans mon armoire pour en tirer un vêtement.
- ATCHOUM !
La secousse ayant caché mon visage contre mon bras droit, je reniflais un instant tout en clignant frénétiquement des paupières. Je ne l'avais pas senti arrivé celui-là. Remuant la tête en tirant mon T-shirt de son étage, je le déposais sur mon lit pour venir trouver un mouchoir logé dans son paquet sur ma table basse.
- "On sait comment ça commence, un petit éternuement puis c'est la grippe".
J'entendais la voix de ma mère raisonner en moi alors que je la dictais, tirant ces paroles de ma mémoire d'enfant. Presque devenu une règle, j'avais entendu ça des années durant, toujours à la même période : l'automne. Car elle était pour moi la plus dangereuse avec l'hiver. Par ailleurs, cette année avait été un véritable miracle puisque je n'étais pour ainsi dire pas tombée malade. C'était trop beau pour être vrai, je savais que la maladie allait me rattraper.
Mais pour l'instant ça m'était égal. Je jetais mon mouchoir dans la poubelle tout en enfilant le haut jaune, tirant sur l'orange, que j'avais sorti plus tôt. Attrapant ensuite mon jean noir, je le vêtais tout en marchant, donc sautillant, dans mon appartement pour le traverser et me rendre à la salle de bain. Fouillant dans le rangement logé derrière le miroir, je sortais une boite de comprimés qui était sensée me suivre dans tous mes déplacements, mais depuis que j'avais emménagé en ville, j'avais négligé mes soins. Cela allait sans dire que ce n'était pas bien grave puisque je n'avais pas senti de problème jusqu'à ces derniers jours. Et je n'y portais pas plus attention alors que j'avalais mon médicament dans une grande gorgée d'eau. Depuis le temps, j'étais habituée, et il allait sans dire que la journée allait être belle. Impensable de me laisser vaincre par quelque éternuement.
Cette fois-ci, je voulais absolument éviter un nouveau drame avec Levius. Hors de question de nous priver de cette légèreté que nous méritons tant une fois réunions.
D'un geste automatique, je me saisissais de mon élastique pour nouer mes cheveux en une petite queue de cheval tout en ressortant de la salle de bain, enjambant dans le salon un livre que j'avais posé là par terre. Mon canapé était encombré lui aussi, ainsi que ma table basse. Le sommeil toujours trop superficiel lorsque j'étais sans mon aimé, j'avais passé une grande partie de ma soirée et de ma nuit à potasser sur les créatures aquatiques en vue de notre sortie. Évidemment, je n'avais rien appris de plus que ce que je connaissais déjà, mais une petite révision ne faisait jamais de mal. Petite oui. La cuisine, la salle de bain et la chambre n'avaient pas été envahi par les ouvrages. C'était donc petit.
À présent au point sur le sujet et fin prête, je sortais de chez moi avec mes maigres affaires, ma veste chaude noire, comme si je me croyais déjà en pleine hiver, et mes petites chaussures rembourrées. Frileuse, je l'étais, et prudente. Si je pouvais tenir ma faiblesse à l'écart, ainsi que les coups de froid, ce ne sera pas plus mal.
Sans l'ombre d'une hésitation, je transplanais jusqu'à la ferme, arrivant dans la cour, comme je le faisais toujours.
- Aaatchi ! Raahh…
Me frottant le nez à l'instar d'un chat, avec le dos de ma main, je prenais le chemin de la serre où je me doutais que Levius se trouverait. Ce vent frais matinal me fit légèrement grogner. Je détestais l'hiver. Profondément. Sans doute allais-je prendre mes cours universitaires par correspondance durant ces quelques mois de froid. J'irai me réfugier dans la réserve en Amazonie, pour étudier "mes" amphiptères dorés.
À la pensée des petites créatures magiques que j'étudiais depuis mon voyage sur place avec Aaron, un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'accélérais le pas jusqu'à la serre avant d'y entrer. La température méditerranéenne me soulageait déjà un peu, mais c'est les mains dans les poches que je continuais à trottiner jusqu'à l'un des bassins. Sans doute avais-je l'allure d'un petit pingouin, mais je m'en fichais.
En apercevant le jeune homme de ma convoitise, avec ses éprouvettes pour récupérer les branchiflores, mon sourire ne fit que s'élargir alors que je m'approchais de l'aquarium sans pour autant toucher à l'eau ne serait-ce que du petit doigt. Mon ton de voix se fit léger et joyeux alors que je le fixais avec tendresse.
- Bonjour monsieur Bird. Votre jolie assistante est arrivée.
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Mer 24 Oct 2018 - 12:50
Levius était en train de placer les branchiflores dans de petites fioles de verre quand Abigail arriva. Il l'accueilli avec un sourire un peu timide et son regard s'enhardit à la détailler brièvement (mais se détourna bien vite), avant de répondre.
« Salut Abi.
Fit-il. Il se pencha alors pour déposer un baiser léger au coin de sa bouche, tout en s'appliquant à garder ses mains gluantes et trempées à distance.
« Tu es bien couverte... Est-ce que tout va bien ?
S'enquit-il alors, en replaçant ses lunettes de vue à la force de son avant bras. Levius connaissait la fragilité constitutionnelle de son amie d'enfance et il savait que certaines saisons étaient délicates pour la jeune femme.
« Je ne voudrais pas que tu tombes malade... Avec ce qu'on a prévu.
Cette aventure là promettait d'être intense en émotion : ils allaient nager jusqu'au fond du Loch Ness, à la recherche des êtres de l'eau. Un projet des plus stimulant, mais pour lequel Levius ne tenait pas à sacrifier la santé de sa chère et tendre. Comme quoi la menace d'un strangulot ou d'un kelpie semblait moins à même de l'inquiéter qu'un simple rhume : on ne refaisait pas les valeurs d'un aventurier en herbe.
« En tout cas, pour ce qui est de la branchiflore, l'année aura été bonne.
Il agita son éprouvette devant lui pour illustrer son propos. Celle-ci était pleine de cette curieuse plante dont l'aspect apparaissait fort peu ragoûtant. Reposant son épuisette, Levius se dirigea alors vers une grande table sur laquelle reposait toute sorte de matériel. Il s'assit sur un tabouret et entreprit alors de couper les feuilles de la branchiflore à l'aide d'une simple lame de rasoir. A la fin, il ne resta qu'un enchevêtrement de tiges semblables à des queues de rat grises et gluantes : rien qu'un être humain censé oserait mettre dans sa bouche (et pourtant). Ceci fait, Levius répartit les plantes dans plusieurs éprouvettes qu'il boucha soigneusement. Il les ajouta ensuite à une pile de matériel disposé un peu plus loin sur la paillasse.
« Alors... On a donc la branchiflore pour la plongée : je nous ai prévu plusieurs doses au cas où... Sinon, un couteau... Il montra l'objet en question : un simple couteau bien aiguisé rangé dans son étuis. Pour tout ce qui est algue, ou... Ou autre. J'ai ça aussi, je ne sais pas si tu connais...
Il prit ce qui semblait un petit morceau de charbon noir brillant de la taille d'une grosse bille et le présenta à la jeune femme.
« C'est un nuage d'encre jetable. Si tu as besoin de fuir ou de te cacher, tu le jettes et ça crée un épais nuage noir. Il faut les garder dans ces petites boites de verre étanche en attendant, parce qu'ils s'activent au contact de l'eau.
Levius replaça le nuage d'encre jetable dans sa boîte et prit l'objet suivant.
« Des bracelets appariés : ils deviennent rouge quand on se rapproche de l'autre et bleu quand on s'éloigne. Si jamais on se perd.
Une fois de plus, Levius illustra son propos en rapprochant, puis éloignant alternativement les bracelets, ces derniers changeant de couleur en fonction de la direction du mouvement.
« J'ai toujours l'impression d'avoir oublié quelque chose... Enfin, ce n'est pas le bout du monde... Glissa-t-il enfin, après avoir rangé les bracelets dans la sacoche de voyage. On le vit alors prendre un air songeur pendant quelques secondes (il semblait réfléchir), mais finalement, il se tourna simplement vers Abigail et lui demanda, en toute légèreté : Tu es contente ?
« Salut Abi.
Fit-il. Il se pencha alors pour déposer un baiser léger au coin de sa bouche, tout en s'appliquant à garder ses mains gluantes et trempées à distance.
« Tu es bien couverte... Est-ce que tout va bien ?
S'enquit-il alors, en replaçant ses lunettes de vue à la force de son avant bras. Levius connaissait la fragilité constitutionnelle de son amie d'enfance et il savait que certaines saisons étaient délicates pour la jeune femme.
« Je ne voudrais pas que tu tombes malade... Avec ce qu'on a prévu.
Cette aventure là promettait d'être intense en émotion : ils allaient nager jusqu'au fond du Loch Ness, à la recherche des êtres de l'eau. Un projet des plus stimulant, mais pour lequel Levius ne tenait pas à sacrifier la santé de sa chère et tendre. Comme quoi la menace d'un strangulot ou d'un kelpie semblait moins à même de l'inquiéter qu'un simple rhume : on ne refaisait pas les valeurs d'un aventurier en herbe.
« En tout cas, pour ce qui est de la branchiflore, l'année aura été bonne.
Il agita son éprouvette devant lui pour illustrer son propos. Celle-ci était pleine de cette curieuse plante dont l'aspect apparaissait fort peu ragoûtant. Reposant son épuisette, Levius se dirigea alors vers une grande table sur laquelle reposait toute sorte de matériel. Il s'assit sur un tabouret et entreprit alors de couper les feuilles de la branchiflore à l'aide d'une simple lame de rasoir. A la fin, il ne resta qu'un enchevêtrement de tiges semblables à des queues de rat grises et gluantes : rien qu'un être humain censé oserait mettre dans sa bouche (et pourtant). Ceci fait, Levius répartit les plantes dans plusieurs éprouvettes qu'il boucha soigneusement. Il les ajouta ensuite à une pile de matériel disposé un peu plus loin sur la paillasse.
« Alors... On a donc la branchiflore pour la plongée : je nous ai prévu plusieurs doses au cas où... Sinon, un couteau... Il montra l'objet en question : un simple couteau bien aiguisé rangé dans son étuis. Pour tout ce qui est algue, ou... Ou autre. J'ai ça aussi, je ne sais pas si tu connais...
Il prit ce qui semblait un petit morceau de charbon noir brillant de la taille d'une grosse bille et le présenta à la jeune femme.
« C'est un nuage d'encre jetable. Si tu as besoin de fuir ou de te cacher, tu le jettes et ça crée un épais nuage noir. Il faut les garder dans ces petites boites de verre étanche en attendant, parce qu'ils s'activent au contact de l'eau.
Levius replaça le nuage d'encre jetable dans sa boîte et prit l'objet suivant.
« Des bracelets appariés : ils deviennent rouge quand on se rapproche de l'autre et bleu quand on s'éloigne. Si jamais on se perd.
Une fois de plus, Levius illustra son propos en rapprochant, puis éloignant alternativement les bracelets, ces derniers changeant de couleur en fonction de la direction du mouvement.
« J'ai toujours l'impression d'avoir oublié quelque chose... Enfin, ce n'est pas le bout du monde... Glissa-t-il enfin, après avoir rangé les bracelets dans la sacoche de voyage. On le vit alors prendre un air songeur pendant quelques secondes (il semblait réfléchir), mais finalement, il se tourna simplement vers Abigail et lui demanda, en toute légèreté : Tu es contente ?
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Jeu 25 Oct 2018 - 10:34
Son baiser léger eut pour tout effet de rendre cette journée d'autant plus belle qu'elle ne l'était déjà. Un sourire tendre et heureux se figea alors sur mes lèvres tandis que mes prunelles ne purent s'empêcher de l'observer avec une affection non feinte. Sans dégager mes mains de mes poches, je hochais la tête à sa question.
- Ça va oui ne t'inquiètes pas. Je commence à éternuer, mais pour le moment je tiens bon. De toute façon je tomberai malade alors bon…
Avec le temps, c'était devenu une fatalité pour moi, et voilà des années que je n'étais pas tombée malade très rapidement, et ce n'était pas quelque prémices qui allait m'empêcher de l'accompagner aujourd'hui. Le regard déterminé que je posais sur lui alors l'inciterait à ne pas s'inquiéter ni insister. Je connaissais mon corps et mes limites. Il n'était pas impossible que cette sortie n'aide en rien mon déficit immunitaire, mais je n'étais pas inquiète. Je n'étais pas une pauvre petite chose, et je n'étais pas fragile pour autant. Si je devais faire attention à tout, je n'allais plus pouvoir vivre comme je l'entendais. J'avais toujours refusé cela.
Reculant d'un pas, mon sourire s'élargit alors qu'il agitait doucement son éprouvette pour me montrer la banchiflore. Je le laissais aller à sa table en m'appuyant contre l'une des extrémités pour n'entraver aucun des mouvements de mon compagnon. Je le savais bien plus doué et habile que moi en botanique, je n'allais donc ni intervenir, ni contre dire ce qu'il faisait ou disait. Sans réellement me réjouir d'avaler ces machins, j'essayais davantage de me concentrer sur ce que nous allions vivre dans l'eau, et je ne pouvais m'empêcher de me sentir impatiente.
À ses explications, je déposais sur lui des yeux attentifs, mes bras croisés devant moi démontrant l'écoute dont je faisais preuve. Je hochais la tête lorsqu'il m'expliquait l'utilisation de cette espèce de charbon. En prenant connaissance des bracelets, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Nous devrions porter ça tout le temps, car au-delà de son aspect pratique, je trouvais qu'ils avaient un petit quelque chose de romantique.
Un petit rire amusé traversa mes narines en entendant sa question innocente. Je décroisais alors les bras en me rapprochant de lui, pour passer mes mains dans le creux de son dos.
- Tu me demandes si je suis contente ? Alors que nous allons nous rendre dans l'un des lacs les plus réputé d’Écosse, où nous risquons de croiser le Kelpy que je préfère, tout en rencontrant le peuple de l'eau pour récupérer quelque plantes aquatiques ? Le tout avec toi ?
Mes lèvres ne firent que s'étirer alors qu'une lueur de passion traversa mon regard.
- Je ne suis pas contente, je suis heureuse.
Me hissant sur la pointe des pieds, je venais déposer un rapide baiser sur sa joue avant de me reculer sensiblement pour reprendre un peu de sérieux.
- En ce qui me concerne j'ai pris mon couteau multifonction également.
Je le sortais de ma poche pour illustrer. Ça ne ressemblait qu'à un bout de plastique rouge avec une croix blanche, sans lame ou quoique ce soit d'autre, juste avec les extrémités arrondies.
- J'ai vu ça dans un pays à côté de la France et de l'Allemagne, les moldus là-bas l'utilisent sans arrêt. Je l'ai juste… amélioré.
Le reposant dans ma veste, je réfléchissais encore un court instant.
- As-tu pris des bocaux pour récupérer l'eau ? Sa composition au fond ne doit pas être la même qu'à la surface. Avec des analyses nous pourrions peut-être améliorer l'entretient de ces plantes ici. Ho hé, récupérer un peu de fond marin, sable ou terre, aussi pour analyse. Sait-on jamais.
Je haussais les épaules d'un air détaché. Je savais que Levius était talentueux, et il avait peut-être déjà pensé à tout ça, si ce n'était pas déjà existant dans la serre, mais j'essayais de penser à ce qu'il aurait potentiellement pu oublier. Après tout, même si Charles avait déjà songé à tout ça de son temps, l'amélioration du matériel de botaniste n'était plus à prouver. Finalement, mes expériences sous-marines se comptaient sur les doigts d'une seule main. J'étais bien mieux préparée lorsqu'il s'agissait d'une expédition sur la terre ferme, donc pour l'heure, je constatais que nous avions de quoi respirer sous l'eau, de quoi nous défendre, et de quoi récupérer ce pourquoi nous nous déplacions. Coulant un regard prudent sur mon aimé, je reprenais. Je n'étais pas inquiète, je m'informais simplement.
- As-tu déjà rencontré cette tribu ? Tu te sens prêt à négocier s'il le faut ?
- Ça va oui ne t'inquiètes pas. Je commence à éternuer, mais pour le moment je tiens bon. De toute façon je tomberai malade alors bon…
Avec le temps, c'était devenu une fatalité pour moi, et voilà des années que je n'étais pas tombée malade très rapidement, et ce n'était pas quelque prémices qui allait m'empêcher de l'accompagner aujourd'hui. Le regard déterminé que je posais sur lui alors l'inciterait à ne pas s'inquiéter ni insister. Je connaissais mon corps et mes limites. Il n'était pas impossible que cette sortie n'aide en rien mon déficit immunitaire, mais je n'étais pas inquiète. Je n'étais pas une pauvre petite chose, et je n'étais pas fragile pour autant. Si je devais faire attention à tout, je n'allais plus pouvoir vivre comme je l'entendais. J'avais toujours refusé cela.
Reculant d'un pas, mon sourire s'élargit alors qu'il agitait doucement son éprouvette pour me montrer la banchiflore. Je le laissais aller à sa table en m'appuyant contre l'une des extrémités pour n'entraver aucun des mouvements de mon compagnon. Je le savais bien plus doué et habile que moi en botanique, je n'allais donc ni intervenir, ni contre dire ce qu'il faisait ou disait. Sans réellement me réjouir d'avaler ces machins, j'essayais davantage de me concentrer sur ce que nous allions vivre dans l'eau, et je ne pouvais m'empêcher de me sentir impatiente.
À ses explications, je déposais sur lui des yeux attentifs, mes bras croisés devant moi démontrant l'écoute dont je faisais preuve. Je hochais la tête lorsqu'il m'expliquait l'utilisation de cette espèce de charbon. En prenant connaissance des bracelets, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Nous devrions porter ça tout le temps, car au-delà de son aspect pratique, je trouvais qu'ils avaient un petit quelque chose de romantique.
Un petit rire amusé traversa mes narines en entendant sa question innocente. Je décroisais alors les bras en me rapprochant de lui, pour passer mes mains dans le creux de son dos.
- Tu me demandes si je suis contente ? Alors que nous allons nous rendre dans l'un des lacs les plus réputé d’Écosse, où nous risquons de croiser le Kelpy que je préfère, tout en rencontrant le peuple de l'eau pour récupérer quelque plantes aquatiques ? Le tout avec toi ?
Mes lèvres ne firent que s'étirer alors qu'une lueur de passion traversa mon regard.
- Je ne suis pas contente, je suis heureuse.
Me hissant sur la pointe des pieds, je venais déposer un rapide baiser sur sa joue avant de me reculer sensiblement pour reprendre un peu de sérieux.
- En ce qui me concerne j'ai pris mon couteau multifonction également.
Je le sortais de ma poche pour illustrer. Ça ne ressemblait qu'à un bout de plastique rouge avec une croix blanche, sans lame ou quoique ce soit d'autre, juste avec les extrémités arrondies.
- J'ai vu ça dans un pays à côté de la France et de l'Allemagne, les moldus là-bas l'utilisent sans arrêt. Je l'ai juste… amélioré.
Le reposant dans ma veste, je réfléchissais encore un court instant.
- As-tu pris des bocaux pour récupérer l'eau ? Sa composition au fond ne doit pas être la même qu'à la surface. Avec des analyses nous pourrions peut-être améliorer l'entretient de ces plantes ici. Ho hé, récupérer un peu de fond marin, sable ou terre, aussi pour analyse. Sait-on jamais.
Je haussais les épaules d'un air détaché. Je savais que Levius était talentueux, et il avait peut-être déjà pensé à tout ça, si ce n'était pas déjà existant dans la serre, mais j'essayais de penser à ce qu'il aurait potentiellement pu oublier. Après tout, même si Charles avait déjà songé à tout ça de son temps, l'amélioration du matériel de botaniste n'était plus à prouver. Finalement, mes expériences sous-marines se comptaient sur les doigts d'une seule main. J'étais bien mieux préparée lorsqu'il s'agissait d'une expédition sur la terre ferme, donc pour l'heure, je constatais que nous avions de quoi respirer sous l'eau, de quoi nous défendre, et de quoi récupérer ce pourquoi nous nous déplacions. Coulant un regard prudent sur mon aimé, je reprenais. Je n'étais pas inquiète, je m'informais simplement.
- As-tu déjà rencontré cette tribu ? Tu te sens prêt à négocier s'il le faut ?
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Jeu 25 Oct 2018 - 17:52
Le sourire de Levius s'accentua un peu quand Abigail lui avoua être heureuse : le jeune homme débutait dans les relations amoureuses, mais il pouvait se féliciter d'avoir une petite amie à même de se satisfaire d'expéditions potentiellement dangereuses en guise de sortie de couple. Assurément, les codes classiques de la romance avaient leur charme... Mais rien à même de combler le cœur de ces deux aventuriers en herbe.
Comme il achevait de ranger le matériel dans la sacoche de voyage, son regard se posa sur le couteau qu'elle tenait. Pour le coup, il reconnaissait l'objet : son grand-père en possédait un, dans le temps. C'était un objet multifonction très pratique.
« Qu'est-ce que tu lui a fait ?
Demanda Levius d'un air intrigué. Le jeune homme était toujours curieux à l'endroit des nouveautés, surtout quand celles-ci bénéficiaient d'un petit plus magique fait maison. Cela dit, la remarque d'Abigail lui fit l'effet d'un choc électrique et il oublia bien vite sa question. On le vit se lever vivement de son tabouret, comme frappé par la foudre.
« Ah ! C'est ça que j'ai oublié...
Il porta vivement la main à son front et s'en alla fouiller dans une grande armoire, le regard éclairé de quelque lueur semblant refléter l'atteinte d'une évidence. Levius était ce genre de personne dont l'intelligence rivalisait avec la distraction. Il pouvait accomplir des merveilles magiques, mais demeurait pratiquement incapable de faire ses lacets sans baguette magique.
Tout dépendait des circonstances, car il y avait aussi des moments pour lesquels il faisait montre d'un sens irréprochable de l'organisation. Cela dit, ces moments concernaient généralement les situations impliquant des étrangers (car dans ces cas là, Levius calmait son angoisse en revenant mille fois sur les choses, afin de ne rien laisser au hasard).
Quelques secondes s'écoulèrent, animée par le tintement du verre et Levius réapparut bientôt les bras chargés de bocaux. Il en fit tomber deux, posa le reste sur la table et répara les premiers d'un coup de baguette. Après quoi, il prit un moment pour réfléchir.
« Une fois quand j'étais plus jeune. Dit il, ajustant la position de ses lunettes sur son nez. Je suis assez confiant. Il n'y a rien de vraiment extraordinaire là dedans, dans le fond... Mon grand-père s'entendait très bien avec le chef de la colonie que nous allons visiter.
Levius semblait effectivement fort peu inquiet. A dire vrai, il n'avait pas tort car à moins de les froisser, les êtres de l'eau se moquaient bien des sorciers. Cela n'avait rien à voir avec les géants ou les vampires, ni même les gobelins, car ils vivaient à part. Tant que l'on faisait montre de respect et de distinction à leur endroit, cela suffisait (en général).
« Pour ce qui est des négociations, j'ai une série d'objets utiles ici... Il montra le contenu de sa besace. En particulier des matériaux pour instrument de musique et des choses qu'on ne trouve pas au fond de la mer.
On connaissait le goût prononcé de ces créatures pour la musique : qui voulait se faire bien voir des êtres de l'eau gagnait à leur offrir du matériel ou des raretés utile à sa pratique.
« Bon... Si tout est bon pour toi, il n'y a plus qu'à y aller.
A ces mots, Levius offrit son bras à Abigail, comme une invitation à transplaner ensemble.
Comme il achevait de ranger le matériel dans la sacoche de voyage, son regard se posa sur le couteau qu'elle tenait. Pour le coup, il reconnaissait l'objet : son grand-père en possédait un, dans le temps. C'était un objet multifonction très pratique.
« Qu'est-ce que tu lui a fait ?
Demanda Levius d'un air intrigué. Le jeune homme était toujours curieux à l'endroit des nouveautés, surtout quand celles-ci bénéficiaient d'un petit plus magique fait maison. Cela dit, la remarque d'Abigail lui fit l'effet d'un choc électrique et il oublia bien vite sa question. On le vit se lever vivement de son tabouret, comme frappé par la foudre.
« Ah ! C'est ça que j'ai oublié...
Il porta vivement la main à son front et s'en alla fouiller dans une grande armoire, le regard éclairé de quelque lueur semblant refléter l'atteinte d'une évidence. Levius était ce genre de personne dont l'intelligence rivalisait avec la distraction. Il pouvait accomplir des merveilles magiques, mais demeurait pratiquement incapable de faire ses lacets sans baguette magique.
Tout dépendait des circonstances, car il y avait aussi des moments pour lesquels il faisait montre d'un sens irréprochable de l'organisation. Cela dit, ces moments concernaient généralement les situations impliquant des étrangers (car dans ces cas là, Levius calmait son angoisse en revenant mille fois sur les choses, afin de ne rien laisser au hasard).
Quelques secondes s'écoulèrent, animée par le tintement du verre et Levius réapparut bientôt les bras chargés de bocaux. Il en fit tomber deux, posa le reste sur la table et répara les premiers d'un coup de baguette. Après quoi, il prit un moment pour réfléchir.
« Une fois quand j'étais plus jeune. Dit il, ajustant la position de ses lunettes sur son nez. Je suis assez confiant. Il n'y a rien de vraiment extraordinaire là dedans, dans le fond... Mon grand-père s'entendait très bien avec le chef de la colonie que nous allons visiter.
Levius semblait effectivement fort peu inquiet. A dire vrai, il n'avait pas tort car à moins de les froisser, les êtres de l'eau se moquaient bien des sorciers. Cela n'avait rien à voir avec les géants ou les vampires, ni même les gobelins, car ils vivaient à part. Tant que l'on faisait montre de respect et de distinction à leur endroit, cela suffisait (en général).
« Pour ce qui est des négociations, j'ai une série d'objets utiles ici... Il montra le contenu de sa besace. En particulier des matériaux pour instrument de musique et des choses qu'on ne trouve pas au fond de la mer.
On connaissait le goût prononcé de ces créatures pour la musique : qui voulait se faire bien voir des êtres de l'eau gagnait à leur offrir du matériel ou des raretés utile à sa pratique.
« Bon... Si tout est bon pour toi, il n'y a plus qu'à y aller.
A ces mots, Levius offrit son bras à Abigail, comme une invitation à transplaner ensemble.
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Jeu 25 Oct 2018 - 21:07
Ce qui était certain c'était qu'en matière de relation classique, je n'étais pas bien ordinaire. Au contraire, j'avais directement frappé fort en tombant amoureuse d'une enseignante, et surtout, d'avoir réussi une relation avec elle durant deux mois. Alors la perspective de partir une journée avec mon aimé pour vivre une aventure me ravissait au plus haut point. Qui plus est, cette expédition allait être pour la ferme et le commerce que Levius reprenait. C'était peut-être naïf de ma part de penser ainsi, mais j'avais la sensation qu'il me laissait un peu partager de son métier avec lui. Il me laissait entrer dans sa sphère privée, ce que je lui avais demandé. Mieux, ça ne semblait pas le peser comme ça pourrait être le cas. Alors il me serait bien difficile d'en demander davantage, je serai alors une femme bien exigeante, ce qui, normalement, n'étais pas le cas.
- Ho heu trois fois rien il y a un couteau, une scie, une paire de ciseau, des ballons, un tire-bouchon, un klaxon, un…
Je m'interrompais alors que mon compagnon eut un éclair de génie. Oui j'avais vraiment ajouté tout et n'importe quoi à mon couteau, le "au cas ou" étant devenu le maître mot durant mon sortilège.
Haussant un sourcil, je le voyais se précipiter vers une armoire pour fouiller frénétiquement dedans. Amusée, je souriais en l'observant lorsque soudainement, je sentais à nouveau mon nez me chatouiller. Le remuant, j'attendais d'être à la limite pour me pincer le nez et étouffer ainsi mon éternuement. Je poussais un grand soupir en le sentant disparaître tandis que le sorcier revint vers la table, les bras chargés de bocaux. Ah, peut-être que ma remarque n'avait pas été inutile finalement ? Le laissant tout charger dans sa sacoche je passais mes mains dans mon dos en hochant la tête alors qu'il m'évoquait en quelques mots avoir déjà rencontré les peuples de l'eau. Au moins, le premier contact n'allait pas à être à faire. Pour avoir déjà dû négocier avec des créatures magiques, ce n'était pas forcément facile. Au moins, ma nuit dans les bois avec le concierge aura ça de bénéfique qu'aujourd'hui je n'allais pas refaire les mêmes erreurs. L'assurance dont faisait preuve Levius à cet instant me rassérénait un peu. Aussi, elle me prouvait qu'il pouvait en être parfaitement capable lorsque la situation s'y trouvait. Je n'en avais jamais douté, mais je m'appliquais à me le noter dans un coin de ma tête.
- Je n'en ai jamais rencontré, ce sera une nouvelle expérience pour moi, je me réjouis. C'est intéressant cet échange. Je désignais les pièces pour les instruments de musique. Je pourrais essayer de t'en trouver lors de mes voyages dans les réserves si tu veux. Les peuplades exotiques ont des instruments tout à fait stupéfiants.
Notre passion commune pour la musique n'était plus à prouver. C'était même ce qui nous avait rapproché lorsque nous étions enfants. Autant dire que c'était un fondement en béton armé sur lequel nous avions bâti ensuite toute notre relation, et encore celle d'aujourd'hui.
Peut-être que si je venais à croiser des personnes des quatre coins du monde lors de mes études en dragonologie et que je pouvais échanger sur la musique, j'allais pouvoir venir en aide à mon aimé. C'était tout ce que je désirais. Car je le savais débordé dans ses nouvelles fonctions, et j'étais prête à lui venir en aide, quitte à réduire de mon temps ailleurs. Toutefois, je n'avais encore rien proposé. Déjà, je ne voulais pas le brusquer, de plus, je savais que l'abnégation dans un couple n'était pas que bénéfique. Je préférais donc attendre le bon moment, pour lui, comme pour moi.
Chassant rapidement ce mauvais souvenir, car aujourd'hui je voulais me consacrer entièrement à Levius, je prenais tendrement le bras qu'il me proposait. Je levais un regard rempli de motivation et de douceur sur lui.
- Allons chercher tes plantes.
- Ho heu trois fois rien il y a un couteau, une scie, une paire de ciseau, des ballons, un tire-bouchon, un klaxon, un…
Je m'interrompais alors que mon compagnon eut un éclair de génie. Oui j'avais vraiment ajouté tout et n'importe quoi à mon couteau, le "au cas ou" étant devenu le maître mot durant mon sortilège.
Haussant un sourcil, je le voyais se précipiter vers une armoire pour fouiller frénétiquement dedans. Amusée, je souriais en l'observant lorsque soudainement, je sentais à nouveau mon nez me chatouiller. Le remuant, j'attendais d'être à la limite pour me pincer le nez et étouffer ainsi mon éternuement. Je poussais un grand soupir en le sentant disparaître tandis que le sorcier revint vers la table, les bras chargés de bocaux. Ah, peut-être que ma remarque n'avait pas été inutile finalement ? Le laissant tout charger dans sa sacoche je passais mes mains dans mon dos en hochant la tête alors qu'il m'évoquait en quelques mots avoir déjà rencontré les peuples de l'eau. Au moins, le premier contact n'allait pas à être à faire. Pour avoir déjà dû négocier avec des créatures magiques, ce n'était pas forcément facile. Au moins, ma nuit dans les bois avec le concierge aura ça de bénéfique qu'aujourd'hui je n'allais pas refaire les mêmes erreurs. L'assurance dont faisait preuve Levius à cet instant me rassérénait un peu. Aussi, elle me prouvait qu'il pouvait en être parfaitement capable lorsque la situation s'y trouvait. Je n'en avais jamais douté, mais je m'appliquais à me le noter dans un coin de ma tête.
- Je n'en ai jamais rencontré, ce sera une nouvelle expérience pour moi, je me réjouis. C'est intéressant cet échange. Je désignais les pièces pour les instruments de musique. Je pourrais essayer de t'en trouver lors de mes voyages dans les réserves si tu veux. Les peuplades exotiques ont des instruments tout à fait stupéfiants.
Notre passion commune pour la musique n'était plus à prouver. C'était même ce qui nous avait rapproché lorsque nous étions enfants. Autant dire que c'était un fondement en béton armé sur lequel nous avions bâti ensuite toute notre relation, et encore celle d'aujourd'hui.
Peut-être que si je venais à croiser des personnes des quatre coins du monde lors de mes études en dragonologie et que je pouvais échanger sur la musique, j'allais pouvoir venir en aide à mon aimé. C'était tout ce que je désirais. Car je le savais débordé dans ses nouvelles fonctions, et j'étais prête à lui venir en aide, quitte à réduire de mon temps ailleurs. Toutefois, je n'avais encore rien proposé. Déjà, je ne voulais pas le brusquer, de plus, je savais que l'abnégation dans un couple n'était pas que bénéfique. Je préférais donc attendre le bon moment, pour lui, comme pour moi.
Chassant rapidement ce mauvais souvenir, car aujourd'hui je voulais me consacrer entièrement à Levius, je prenais tendrement le bras qu'il me proposait. Je levais un regard rempli de motivation et de douceur sur lui.
- Allons chercher tes plantes.
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Ven 26 Oct 2018 - 15:56
Levius acquiesça simplement après la suggestion d'Abigail. Apporter de véritables nouveautés aux être de l'eau apporterait peut-être la garantie de relations encore meilleure ? Quoiqu'il en soit, ils devraient composer avec les écrits laissés par Charles, pour le moment. Ce premier contact serait l'occasion d'apprendre et se forger sa propre expérience, d'ici là restait malgré tout une bonne dose d'incertitude.
Enfin, l'heure du départ avait sonné. Quand la jeune femme agrippa le bras de son compagnon, celui-ci transplana et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le duo atterri au bord du Loch Ness. L'air ambiant (comparativement à l'intérieur de la serre méditerranéenne) était frais et humide. L'automne achevait de chasser les dernières douceurs estivales et les arbres perdaient ce qui leur restait de feuilles. Assurément, ce n'était pas le genre de météo qui donnait envie de plonger dans l'eau... Cela dit, la branchiflore devait renforcer la résistance au froid des deux sorciers : ils seraient certainement mieux sous l'eau qu'au dehors, une fois qu'ils l'auraient mangé.
« Bien, bien... Souffla Levius en se frottant les mains pour se réchauffer un peu. Je sécurise la zone et on y va.
Souriant d'un air enthousiaste, on le vit dégainer sa baguette magique et entreprendre de poser autour d'eux une série de sortilèges censé repousser les moldus (entre autre). L'endroit avait beau être désert, on ne savait jamais.
Ceci fait, il sorti une petite tente de son sac et la monta d'un nouveau coup de baguette. Il s'agissait en réalité d'un laboratoire portatif (dont l'intérieur était beaucoup plus grand que l'extérieur, comme souvent avec les abris de sorcier), dans lequel ils pourraient poser leurs affaires, se sécher, prendre des notes (ou autre) une fois de retour. Le matériel de base d'un sorcier botaniste en vadrouille, en somme.
Levius en profita pour contrôler une dernière fois son matériel, puis il entreprit simplement de se déshabiller, ne gardant sur lui qu'un T-shirt et un short de bain. Son équipement d'urgence était réparti dans les différentes poches d'une ceinture multi usage et il portait toujours son sac en bandoulière en travers du torse. Enfin, une fois qu'Abigail fut prête de son côté, il attacha le bracelet autour de son poignet.
« La plante fait effet rapidement. Quand tu la manges, tu as une ou deux minutes avant que les branchies n'apparaissent. Dès que tu sens que tu suffoques, il faut plonger et ne pas hésiter à respirer dans l'eau... C'est un peu contre intuitif au début... Mais on s'y fait vite.
Il se pencha en avant pour lui embrasser le front. Après quoi, les deux jeunes gens prirent la direction du rivage. Levius s'efforça d'entrer dans l'eau rapidement. Cela dit elle était si froide que le jeune homme peina à refréner un tremblement : il n'osa pas aller au delà de la taille, estimant que c'était bien assez comme ça (courageux, mais pas téméraire). On le vit ensuite prendre la dose de branchiflore au creux de sa main et l'avaler sans tergiverser. Comme prévu, la plante fit effet dans la minute et Levius ne tarda pas à disparaître complètement sous la surface.
Son esprit lutta un bref instant contre la peur irrationnelle de se noyer. Levius savait qu'il devait respirer dans l'eau, mais n'osa le faire qu'une fois que la sensation de manquer d'air devint trop pénible. Il avala alors une grande gorgée d'eau et celle-ci s'en alla traverser gentiment ses nouvelles branchies (disposées de part et d'autre de son cou) apportant à tout son organisme le précieux oxygène dont il commençait à manquer. L'instant suivant, les mains et ses pieds se métamorphosèrent en véritables palmes, lui permettant de glisser dans l'eau avec une aisance extraordinaire. Sa vision s'adapta également à l'environnement aquatique et il ne ressentit plus aucune sensation de froid.
Levius sentit un genre d'euphorie enivrante lui gagner le ventre. Il était comme en lévitation, enveloppé dans cette eau vaguement tiède, n'ayant qu'à bouger à peine pour se voir propulsé où il voulait : c'était fantastique. Galvanisé, le jeune homme s'en retourna donc nager auprès d'Abigail. Il était tout excité par ces nouvelles sensations et avait bien envie de jouer un peu avec leurs nouveaux attributs avant de partir en quête des êtres de l'eau.
Enfin, l'heure du départ avait sonné. Quand la jeune femme agrippa le bras de son compagnon, celui-ci transplana et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le duo atterri au bord du Loch Ness. L'air ambiant (comparativement à l'intérieur de la serre méditerranéenne) était frais et humide. L'automne achevait de chasser les dernières douceurs estivales et les arbres perdaient ce qui leur restait de feuilles. Assurément, ce n'était pas le genre de météo qui donnait envie de plonger dans l'eau... Cela dit, la branchiflore devait renforcer la résistance au froid des deux sorciers : ils seraient certainement mieux sous l'eau qu'au dehors, une fois qu'ils l'auraient mangé.
« Bien, bien... Souffla Levius en se frottant les mains pour se réchauffer un peu. Je sécurise la zone et on y va.
Souriant d'un air enthousiaste, on le vit dégainer sa baguette magique et entreprendre de poser autour d'eux une série de sortilèges censé repousser les moldus (entre autre). L'endroit avait beau être désert, on ne savait jamais.
Ceci fait, il sorti une petite tente de son sac et la monta d'un nouveau coup de baguette. Il s'agissait en réalité d'un laboratoire portatif (dont l'intérieur était beaucoup plus grand que l'extérieur, comme souvent avec les abris de sorcier), dans lequel ils pourraient poser leurs affaires, se sécher, prendre des notes (ou autre) une fois de retour. Le matériel de base d'un sorcier botaniste en vadrouille, en somme.
Levius en profita pour contrôler une dernière fois son matériel, puis il entreprit simplement de se déshabiller, ne gardant sur lui qu'un T-shirt et un short de bain. Son équipement d'urgence était réparti dans les différentes poches d'une ceinture multi usage et il portait toujours son sac en bandoulière en travers du torse. Enfin, une fois qu'Abigail fut prête de son côté, il attacha le bracelet autour de son poignet.
« La plante fait effet rapidement. Quand tu la manges, tu as une ou deux minutes avant que les branchies n'apparaissent. Dès que tu sens que tu suffoques, il faut plonger et ne pas hésiter à respirer dans l'eau... C'est un peu contre intuitif au début... Mais on s'y fait vite.
Il se pencha en avant pour lui embrasser le front. Après quoi, les deux jeunes gens prirent la direction du rivage. Levius s'efforça d'entrer dans l'eau rapidement. Cela dit elle était si froide que le jeune homme peina à refréner un tremblement : il n'osa pas aller au delà de la taille, estimant que c'était bien assez comme ça (courageux, mais pas téméraire). On le vit ensuite prendre la dose de branchiflore au creux de sa main et l'avaler sans tergiverser. Comme prévu, la plante fit effet dans la minute et Levius ne tarda pas à disparaître complètement sous la surface.
Son esprit lutta un bref instant contre la peur irrationnelle de se noyer. Levius savait qu'il devait respirer dans l'eau, mais n'osa le faire qu'une fois que la sensation de manquer d'air devint trop pénible. Il avala alors une grande gorgée d'eau et celle-ci s'en alla traverser gentiment ses nouvelles branchies (disposées de part et d'autre de son cou) apportant à tout son organisme le précieux oxygène dont il commençait à manquer. L'instant suivant, les mains et ses pieds se métamorphosèrent en véritables palmes, lui permettant de glisser dans l'eau avec une aisance extraordinaire. Sa vision s'adapta également à l'environnement aquatique et il ne ressentit plus aucune sensation de froid.
Levius sentit un genre d'euphorie enivrante lui gagner le ventre. Il était comme en lévitation, enveloppé dans cette eau vaguement tiède, n'ayant qu'à bouger à peine pour se voir propulsé où il voulait : c'était fantastique. Galvanisé, le jeune homme s'en retourna donc nager auprès d'Abigail. Il était tout excité par ces nouvelles sensations et avait bien envie de jouer un peu avec leurs nouveaux attributs avant de partir en quête des êtres de l'eau.
- InvitéInvité
Re: Merpeople [Terminé]
Sam 27 Oct 2018 - 11:34
Libérant le bras de Levius à notre arrivée non loin du lac, je balayais du regard le paysage avec un sourire mêlé à un frisson qui me parcourait l'échine à cause du froid ambiant. Assurément, j'étais bien mieux dans la serre, et voilà pourquoi je réfugiais ma main dans sa poche tandis que mon compagnon s'afférait déjà à protéger l'endroit et monter la tente. Perdant davantage de temps à admirer le paysage, je m'échappais un instant dans mes pensées tandis que j'enfonçais ma tête dans mes épaules comme pour essayer de garder un maximum la chaleur avec moi.
Les côtes du lac n'étaient agitées que par de légères vagues crées par le vent et quelques courants. Les arbres alentours nous éblouissaient de leurs couleurs vives d'automnes jaunes, oranges et rouges. J'appréciais cette saison pour cette dernière vivacité de la nature, avant qu'elle ne s'éteigne sous le manteau blanc et mortel de la neige.
Nous étions déjà venus ici, en famille, alors que j'étais enfant, et Aileas encore un bébé. J'en avais d'excellents souvenirs, même s'ils étaient un peu dépassés et sans doute faussés par ma mémoire de l'époque. Mon père m'avait conté l'histoire du Loch Ness, et j'en étais venue à croire qu'il était davantage un dragon qu'un Kelpy. Évidemment mon avis avait changé aujourd'hui mais mon obsession des dragons à cette époque m'avait tant et si bien motivée que j'étais partie à la recherche d'un œuf de Nessie. J'avais eu la théorie qu'il pouvait simplement ressembler à l'un de ces nombreux cailloux sur ces plages difficilement praticables.
Je revenais à moi lorsque j'entendais le matériel cliqueter dans la tente déjà montée par mon aimé. Détournant le dos à l'eau foncée du lac, je pénétrais à mon tour sous les tissus montés pour y retrouver Levius en train de rassembler ses affaires. Un peu hésitante, non pas par pudeur mais par crainte du froid, j'entamais à mon tour de me déshabiller. Fort heureusement, j'avais prévu de me mettre en maillot de bain plutôt que d'enfiler mes sous-vêtements normaux, cachés dans l'une des poches enchantées de ma veste. Rapidement, la chair de poule se fit voir sur ma peau fine et frêle, et même la présence des grandes cicatrices imposées par le loup-garou n'y changeait rien. J'avais froid. Pourtant, sans le montrer davantage que par mes réactions corporelles, j'attrapais ma propre ceinture pour la nouer autour de mes hanches. Ainsi munie de ma baguette, de mon couteau et de quelques autres petites sacoches, je me redressais face à Levius. Rassemblant mes deux bras contre ma poitrine, mes mains posées juste sous mon menton, encore une fois dans un espoir de garder un peu de chaleur, je le laissais accrocher mon bracelet autour de mon poignet tout en prenant un peu de la branchiflore qu'il avait préparée.
Je hochais la tête en signification que j'avais bien compris les préventions auxquelles il voulait de me rendre attentive, gardant mes forces pour lutter contre le froid. Fort heureusement, j'avais un brevet de plongée moldu, je ne craignais donc pas de plonger dans le lac et d'être un instant déboussolée. Mes vieux cours me revinrent alors en tête tout comme les premiers réflexes du plongeur à adopter. J'avais à l'époque fait ce papier pour me rapprocher d'autant plus de la nature, comme mon ambition de devenir Animagi. Je n'avais jamais testé la branchiflore jusqu'à aujourd'hui, et je n'avais aucun doute que, malgré la frayeur théorique des premières minutes, j'allais être tout à fait fascinée de pouvoir accéder à des particularités animales qui m'étaient d'ordinaires inaccessibles.
Le baiser qu'il déposa sur mon front eut pour effet de me réchauffer et de me donner le courage nécessaire de le suivre jusqu'au rivage. Néanmoins, je ne le suivais pas dans l'eau, bien trop craintive de sa basse température. Ainsi, je préférais avaler, sans hésitation, la plante préparée auparavant, directement sur la plage. J'aurai peut-être même pu le faire directement dans la tente pour me protéger des courants d'air.
Les effets ne se firent pas attendre alors que je sentais une vive douleur dans mon estomac, me forçant à me pencher en avant. Passant mes mains à mon cou, des démangeaisons terribles vinrent me vriller les doigts, les pieds mais aussi la gorge. En apercevant les palmes qui se formaient à mes membres, je n'hésitais plus un seul instant.
Comme pourchassée par un Magyar à pointes, je sautais dans l'eau alors que Levius venait de disparaître dans le lac. Le choc glacial arrêta les battements de mon cœur le temps d'une seconde, jusqu'à ce que mon corps s'y habitue et ne ressente plus qu'une température agréable. Mes yeux virent trouble dans cette eau laiteuse typique des lochs. Je clignais plusieurs fois des paupières jusqu'à ce que ma vue devint net, comme munie à présent des lunettes me permettant de voir sans mal dans l'eau. Je pouvais apercevoir mon compagnon non loin, encore aux prises de sa transformation. Ma respiration, bien que encore saccadée, avait été logiquement dirigée à inspirer dans l'eau, sans doute grâce à l'immense changement de température que j'avais subi en me précipitant.
Souriante, je sentais toute l'extase de l'instant s'emparer de moi alors que je testais mes nageoires et ma nouvelle condition de femme poisson. Je tournoyais sur moi-même afin de comprendre les manœuvres et ma nouvelle rapidité de déplacement. Puis, par simple explosion de joie, je me précipitais à la surface en un piqué vertical pour sortir du lac en un saut maladroit, mais qui eut pour effet de libérer toute la tension que j'avais ressentie jusqu'à maintenant.
Replongeant avec une aisance qui me surprenait moi-même, je rejoignais mon aimé en constatant qu'il était dans le même état d'ivresse que le mien. L'aventure avait ça d'incroyable que de repousser nos limites jusqu'à dégager l'adrénaline. Mais à deux, en couple, c'était une chose parfaitement excise dont j'aurai pu facilement devenir dépendante. Nageant autour de Levius, je donnais l'air de vouloir m'enrouler autour de lui avant de m'échapper, à l'instar d'une anguille, l'invitant alors à me poursuivre dans une parade de séduction animée par quelque caresse, les peaux se frôlant avec délice.
Lentement mais sûrement, je continuais cette danse tout en nous attirant par le fond, me donnant l'impression d'être devenue moi-même ce Kelpy qui voulait dévorer ce bel homme qui m'accompagnait.
Une fois que mes pieds palmés vinrent frôler les algues du fond du lac, je venais déposer un baiser sur les lèvres de Levius avant de me glisser à ses côtés. Adopter les capacités de la branchiflores n'avait pas été difficile, et à présent que notre euphorie s'estompait quelque peu, il nous fallait travailler. D'un hochement de tête, je lui signifiais que j'étais prête et que je le suivrais jusqu'au repère des créatures de l'eau.
Ce fut sans encombre que nous nous rendions jusqu'à la ville du peuple de l'eau où Levius pu échanger avec eux d'une main de maître. Je le soutenais en complétant certains détails mais en le laissant gérer le tout, impressionnée par son talent que je lui ignorait aussi aiguisé. Je ne l'aimais que plus.
Mais sur le chemin du retour, une nuée de Strangulo nous sauta dessus en nous donnant du fil à retordre. J'avais crains pour la santé de mon aimé jusqu'à ce que nous réussissions à retrouver la terre ferme, et surtout la chaleur de la tente. Une fois séchée et chaudement vêtue, nous passions le reste de notre journée dans notre abri. Avec les divers échantillons ramassés, nous avions besoin d'effectuer des analyses, d'échanger nos idées. Ce fut un instant de partage intense pour nous, il avait permis de nous retrouver, comme avant, nous faisant oublier les maux qui avaient pu nous faire obstacle. Nous n'étions à présent plus proches que jamais.
[RP terminé ]
Les côtes du lac n'étaient agitées que par de légères vagues crées par le vent et quelques courants. Les arbres alentours nous éblouissaient de leurs couleurs vives d'automnes jaunes, oranges et rouges. J'appréciais cette saison pour cette dernière vivacité de la nature, avant qu'elle ne s'éteigne sous le manteau blanc et mortel de la neige.
Nous étions déjà venus ici, en famille, alors que j'étais enfant, et Aileas encore un bébé. J'en avais d'excellents souvenirs, même s'ils étaient un peu dépassés et sans doute faussés par ma mémoire de l'époque. Mon père m'avait conté l'histoire du Loch Ness, et j'en étais venue à croire qu'il était davantage un dragon qu'un Kelpy. Évidemment mon avis avait changé aujourd'hui mais mon obsession des dragons à cette époque m'avait tant et si bien motivée que j'étais partie à la recherche d'un œuf de Nessie. J'avais eu la théorie qu'il pouvait simplement ressembler à l'un de ces nombreux cailloux sur ces plages difficilement praticables.
Je revenais à moi lorsque j'entendais le matériel cliqueter dans la tente déjà montée par mon aimé. Détournant le dos à l'eau foncée du lac, je pénétrais à mon tour sous les tissus montés pour y retrouver Levius en train de rassembler ses affaires. Un peu hésitante, non pas par pudeur mais par crainte du froid, j'entamais à mon tour de me déshabiller. Fort heureusement, j'avais prévu de me mettre en maillot de bain plutôt que d'enfiler mes sous-vêtements normaux, cachés dans l'une des poches enchantées de ma veste. Rapidement, la chair de poule se fit voir sur ma peau fine et frêle, et même la présence des grandes cicatrices imposées par le loup-garou n'y changeait rien. J'avais froid. Pourtant, sans le montrer davantage que par mes réactions corporelles, j'attrapais ma propre ceinture pour la nouer autour de mes hanches. Ainsi munie de ma baguette, de mon couteau et de quelques autres petites sacoches, je me redressais face à Levius. Rassemblant mes deux bras contre ma poitrine, mes mains posées juste sous mon menton, encore une fois dans un espoir de garder un peu de chaleur, je le laissais accrocher mon bracelet autour de mon poignet tout en prenant un peu de la branchiflore qu'il avait préparée.
Je hochais la tête en signification que j'avais bien compris les préventions auxquelles il voulait de me rendre attentive, gardant mes forces pour lutter contre le froid. Fort heureusement, j'avais un brevet de plongée moldu, je ne craignais donc pas de plonger dans le lac et d'être un instant déboussolée. Mes vieux cours me revinrent alors en tête tout comme les premiers réflexes du plongeur à adopter. J'avais à l'époque fait ce papier pour me rapprocher d'autant plus de la nature, comme mon ambition de devenir Animagi. Je n'avais jamais testé la branchiflore jusqu'à aujourd'hui, et je n'avais aucun doute que, malgré la frayeur théorique des premières minutes, j'allais être tout à fait fascinée de pouvoir accéder à des particularités animales qui m'étaient d'ordinaires inaccessibles.
Le baiser qu'il déposa sur mon front eut pour effet de me réchauffer et de me donner le courage nécessaire de le suivre jusqu'au rivage. Néanmoins, je ne le suivais pas dans l'eau, bien trop craintive de sa basse température. Ainsi, je préférais avaler, sans hésitation, la plante préparée auparavant, directement sur la plage. J'aurai peut-être même pu le faire directement dans la tente pour me protéger des courants d'air.
Les effets ne se firent pas attendre alors que je sentais une vive douleur dans mon estomac, me forçant à me pencher en avant. Passant mes mains à mon cou, des démangeaisons terribles vinrent me vriller les doigts, les pieds mais aussi la gorge. En apercevant les palmes qui se formaient à mes membres, je n'hésitais plus un seul instant.
Comme pourchassée par un Magyar à pointes, je sautais dans l'eau alors que Levius venait de disparaître dans le lac. Le choc glacial arrêta les battements de mon cœur le temps d'une seconde, jusqu'à ce que mon corps s'y habitue et ne ressente plus qu'une température agréable. Mes yeux virent trouble dans cette eau laiteuse typique des lochs. Je clignais plusieurs fois des paupières jusqu'à ce que ma vue devint net, comme munie à présent des lunettes me permettant de voir sans mal dans l'eau. Je pouvais apercevoir mon compagnon non loin, encore aux prises de sa transformation. Ma respiration, bien que encore saccadée, avait été logiquement dirigée à inspirer dans l'eau, sans doute grâce à l'immense changement de température que j'avais subi en me précipitant.
Souriante, je sentais toute l'extase de l'instant s'emparer de moi alors que je testais mes nageoires et ma nouvelle condition de femme poisson. Je tournoyais sur moi-même afin de comprendre les manœuvres et ma nouvelle rapidité de déplacement. Puis, par simple explosion de joie, je me précipitais à la surface en un piqué vertical pour sortir du lac en un saut maladroit, mais qui eut pour effet de libérer toute la tension que j'avais ressentie jusqu'à maintenant.
Replongeant avec une aisance qui me surprenait moi-même, je rejoignais mon aimé en constatant qu'il était dans le même état d'ivresse que le mien. L'aventure avait ça d'incroyable que de repousser nos limites jusqu'à dégager l'adrénaline. Mais à deux, en couple, c'était une chose parfaitement excise dont j'aurai pu facilement devenir dépendante. Nageant autour de Levius, je donnais l'air de vouloir m'enrouler autour de lui avant de m'échapper, à l'instar d'une anguille, l'invitant alors à me poursuivre dans une parade de séduction animée par quelque caresse, les peaux se frôlant avec délice.
Lentement mais sûrement, je continuais cette danse tout en nous attirant par le fond, me donnant l'impression d'être devenue moi-même ce Kelpy qui voulait dévorer ce bel homme qui m'accompagnait.
Une fois que mes pieds palmés vinrent frôler les algues du fond du lac, je venais déposer un baiser sur les lèvres de Levius avant de me glisser à ses côtés. Adopter les capacités de la branchiflores n'avait pas été difficile, et à présent que notre euphorie s'estompait quelque peu, il nous fallait travailler. D'un hochement de tête, je lui signifiais que j'étais prête et que je le suivrais jusqu'au repère des créatures de l'eau.
Ce fut sans encombre que nous nous rendions jusqu'à la ville du peuple de l'eau où Levius pu échanger avec eux d'une main de maître. Je le soutenais en complétant certains détails mais en le laissant gérer le tout, impressionnée par son talent que je lui ignorait aussi aiguisé. Je ne l'aimais que plus.
Mais sur le chemin du retour, une nuée de Strangulo nous sauta dessus en nous donnant du fil à retordre. J'avais crains pour la santé de mon aimé jusqu'à ce que nous réussissions à retrouver la terre ferme, et surtout la chaleur de la tente. Une fois séchée et chaudement vêtue, nous passions le reste de notre journée dans notre abri. Avec les divers échantillons ramassés, nous avions besoin d'effectuer des analyses, d'échanger nos idées. Ce fut un instant de partage intense pour nous, il avait permis de nous retrouver, comme avant, nous faisant oublier les maux qui avaient pu nous faire obstacle. Nous n'étions à présent plus proches que jamais.
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