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FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Jeu 22 Nov 2018 - 17:37
Dhan hochait la tête mécaniquement, comme sonné. Les mots prononcés autour de lui formaient un brouhaha sans queue ni tête dans son esprit, où une seule idée fixe, terrible, tournait en boucle fermée : « Hemanti doit venir avec toi, nous ne pouvons plus nous en occuper pour le moment, c’est trop de travail. » Son regard passait de son père à sa mère, et inversement, chargé d’incompréhension. En bon aîné un peu distant de la famille, il n’avait pas été mis au courant autrement que dans les grandes lignes des raisons de l’adoption d’une magnifique petite fille par ses parents, dix huit mois plus tôt. Ces derniers s’étaient montrés évasifs, un peu secrets même le sujet, mais Dhan était fautif de ne pas s’être montré plus curieux, acceptant l’éclatante nouveauté de ce nouveau bébé dans la famille, auprès de ses parents déjà soixantenaires. Grand mal lui en avait pris
Ses mains dans celles de sa mère qui lui expliquait doucement à quel point elle était navrée de l’embarquer dans cette histoire. Qu’ils n’avaient personne d’autre vers qui se tourner, que ses cadets étaient trop jeunes, trop instables pour prendre la responsabilité d’un enfant si jeune. Qu’Hemanti l’aimait déjà comme un père, qu’elle se languissait les week ends qu’ils ne passaient pas ensemble. Que si la petite appréciait ceux qu’elle appelait « grand-père et grand-mère », elle n’aurait aucun mal à l’appeler Papa, très vite. Papa … Dhan, père, il n’était même pas dans la démarche d’y penser, lui le carriériste qui n’avait plus de petite amie officielle depuis pas mal de temps. Ascendant paternel, c’était le titre qui lui était accordé sur le livret de naissance et les papiers de l’adoption, où était apposée une signature qui ressemblait beaucoup à la sienne, sans l’être. Une contrefaçon réussie, qui tira à son propre paternel un sourire contrit : le pied du mur nous fait découvrir parfois des trésors de talent et d’inventivité. Ils n’avaient pas eu le choix, il avait l’age et la situation sociale parfaite pour que le ministère lui donne l’agrément… même sans son consentement. Alors voilà, il était le père d’Hemanti, ravissante petite fille de deux ans, bientôt trois, à qui ses grands-parents avaient annoncé que son papa allait venir la chercher pour vivre avec lui, enfin. Sans que Dhan ne comprenne pourquoi, l’idée ravissait l’enfant autant qu’elle le plongeait, lui dans un océan d’inquiétude et d’interrogation. Et pourtant, que pouvait il dire, à part oui ? Il adorait la petite fille, qu’il tenait plus de la petite sœur née sur le tard que de la progéniture. Elle était vive et adorable, et il prenait plaisir à passer du temps avec elle. Mais passer Tout son temps libre avec une enfant ? Il en était moins sur. Et puis, qu’allait dire Mercy ? Dhan la connaissait par coeur à présent, et il était absolument sur et certain qu’Hemanti n’était pas à l’image qu’elle s’était faite d’une troisième colocataire. Et puis, il n’y avait que deux chambres ! Sa mère lui soufflait doucement que peut être, juste peut être, il était temps de quitter sa colocation quasi adolescente pour se trouver un véritable appartement rien qu’à lui. Il avait refusé tout net : cette coloc, elle venait aussi du fait qu’il savait que Mercy n’avait pas forcément l’argent de se loger seule. Il lui était parfaitement insupportable de penser qu’il pouvait la laisser dans le pétrin comme ça.
Les adieux entre les doyens Chaffinch et Hemanti furent moins larmoyants qu’envisagés : Dhan promit à chacun que la petite fille viendrait les voir souvent, au moins un week end sur deux, et durant les vacances scolaires. Anjuri avait mis toutes les affaires de la petite dans un sac enchanté, l’enfant ne gardant que son dragon en peluche dans une main, l’autre agrippé au col de son père comme si elle eut peur qu’il transplana sans lui. Après un énième mouvement de tête, il avait salué ses parents, avant de disparaître dans un maelstrom de sons et de couleurs pour réapparaitre sur le pas de la porte de son appartement. Il inspira un grand coup avant de tendre la main vers la poignet, priant tous les dieux de cette terre et des autres que Mercy ne soit pas déjà rentrée.
- … Hello ?
Ses mains dans celles de sa mère qui lui expliquait doucement à quel point elle était navrée de l’embarquer dans cette histoire. Qu’ils n’avaient personne d’autre vers qui se tourner, que ses cadets étaient trop jeunes, trop instables pour prendre la responsabilité d’un enfant si jeune. Qu’Hemanti l’aimait déjà comme un père, qu’elle se languissait les week ends qu’ils ne passaient pas ensemble. Que si la petite appréciait ceux qu’elle appelait « grand-père et grand-mère », elle n’aurait aucun mal à l’appeler Papa, très vite. Papa … Dhan, père, il n’était même pas dans la démarche d’y penser, lui le carriériste qui n’avait plus de petite amie officielle depuis pas mal de temps. Ascendant paternel, c’était le titre qui lui était accordé sur le livret de naissance et les papiers de l’adoption, où était apposée une signature qui ressemblait beaucoup à la sienne, sans l’être. Une contrefaçon réussie, qui tira à son propre paternel un sourire contrit : le pied du mur nous fait découvrir parfois des trésors de talent et d’inventivité. Ils n’avaient pas eu le choix, il avait l’age et la situation sociale parfaite pour que le ministère lui donne l’agrément… même sans son consentement. Alors voilà, il était le père d’Hemanti, ravissante petite fille de deux ans, bientôt trois, à qui ses grands-parents avaient annoncé que son papa allait venir la chercher pour vivre avec lui, enfin. Sans que Dhan ne comprenne pourquoi, l’idée ravissait l’enfant autant qu’elle le plongeait, lui dans un océan d’inquiétude et d’interrogation. Et pourtant, que pouvait il dire, à part oui ? Il adorait la petite fille, qu’il tenait plus de la petite sœur née sur le tard que de la progéniture. Elle était vive et adorable, et il prenait plaisir à passer du temps avec elle. Mais passer Tout son temps libre avec une enfant ? Il en était moins sur. Et puis, qu’allait dire Mercy ? Dhan la connaissait par coeur à présent, et il était absolument sur et certain qu’Hemanti n’était pas à l’image qu’elle s’était faite d’une troisième colocataire. Et puis, il n’y avait que deux chambres ! Sa mère lui soufflait doucement que peut être, juste peut être, il était temps de quitter sa colocation quasi adolescente pour se trouver un véritable appartement rien qu’à lui. Il avait refusé tout net : cette coloc, elle venait aussi du fait qu’il savait que Mercy n’avait pas forcément l’argent de se loger seule. Il lui était parfaitement insupportable de penser qu’il pouvait la laisser dans le pétrin comme ça.
Les adieux entre les doyens Chaffinch et Hemanti furent moins larmoyants qu’envisagés : Dhan promit à chacun que la petite fille viendrait les voir souvent, au moins un week end sur deux, et durant les vacances scolaires. Anjuri avait mis toutes les affaires de la petite dans un sac enchanté, l’enfant ne gardant que son dragon en peluche dans une main, l’autre agrippé au col de son père comme si elle eut peur qu’il transplana sans lui. Après un énième mouvement de tête, il avait salué ses parents, avant de disparaître dans un maelstrom de sons et de couleurs pour réapparaitre sur le pas de la porte de son appartement. Il inspira un grand coup avant de tendre la main vers la poignet, priant tous les dieux de cette terre et des autres que Mercy ne soit pas déjà rentrée.
- … Hello ?
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Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Ven 23 Nov 2018 - 22:29
Deux colocs et un couffin
Dimanche 21 octobre
Une petite soirée tranquille. Nul doute, Dhan aurait été content de toi, sur ce coup. Pourtant, il n’était pas là hier soir. Parti hier matin, il n’est pas revenu et tu as décidé d’en profiter pour recevoir ton grand frère, Bash, le dernier membre de ta famille. Celui qui t’a élevée ces treize dernières années. Ton coeur se serre à chaque fois que tu y penses. Et encore, tu sais que ce n’est rien comparé à ce que tu ressentiras dans un mois. Quand ce maudit anniversaire arrivera. En attendant, tu en as profité pour présenter Axis, ton nouvel animal de compagnie à ton ainé. Qui a opiné du chef, considérant visiblement qu’un chien était plus adapté pour toi qu’un furet. D’autant qu’Axis, contrairement aux standards de la race décrivant un chien plutôt posé, est plein d’énergie. Sans doute n’est-il pas un Dogue de Bordeaux moldu. Mais ton chien te plait comme ça, et il sied parfaitement à ton caractère. Tu craques à chaque fois que tu vois son air penaud lorsqu’il a fait une connerie avec les affaires de Dhan. Tu ne lui as rien dit, pourtant. Mais ce sont toujours les affaires de ton colocataire préféré qu’il choisit de machouiller. Ses chaussures, notamment. T’as fini par les ensorceler dans le dos du secrétaire pour éviter qu’il ne les retrouve avec des trous partout. Parce que mine de rien, t’as pas envie qu’il décide de se débarrasser de ton chien.
Bref…
Toujours est-il qu’hier soir, avec Bash, vous avez évoqué vos souvenirs d’enfance. Quand votre famille était toujours au complet. Parce qu’hier soir, ça aurait dû être l’anniversaire de Val, votre frère moldu qui aurait dû fêter ses trente-et-un ans s’il avait été encore en vie. “Ils me manquent…” as-tu soufflé à ton frère avant qu’il ne prenne congé. Mais il sait que tu ne les oublies pas. Et il comprend. Avant de partir, il t’a prise dans ses bras, te serrant fort contre son coeur et tu t’es blottie dans son étreinte tandis qu’il t’a glissé à l’oreille: “Je sais. A moi aussi. Ils me manquent tous les trois. Mais ils veillent sur nous, de là haut. Ils ne sont jamais loin. Ils sont dans nos coeurs. A tout jamais.” Tu le sais, ça, bien sûr. Mais quand tu es allée te coucher, après son départ, tu as fait venir Axis sur ton lit. Lui qui d’habitude n’a pas le droit de monter dessus. Et tu t’es endormie avec le chiot dans tes bras, comme une grosse peluche.
Le réveil a été compliqué, un peu, même si tu n’as pas beaucoup bu la veille au soir. Heureusement, tu peux compter sur ton chiot pour t’y aider à grand renfort de léchouilles sur le visage. Tu le repousses gentiment en riant. “Ca va… Ca va… Je me lève, Axis, je me lève…” Il jappe et descend du lit sur lequel il repose bientôt ses pattes avant. “Assis.” Sa queue fouette le sol, mais il s’exécute, la langue pendante et tu ne peux t’empêcher de sourire jusqu’aux oreilles en pensant à ton colocataire. Parce qu’avec lui, ton chien s’assoit quand il l’appelle, et rapplique quand il lui demande de s’asseoir. A croire qu’il cherche à le rendre fou. Tu n’es pas certaine que ça marche, mais ça t’amuse à chaque fois. Il a quatre mois, maintenant, il obéit plutôt bien… Sauf à lui. Tu t’habilles rapidement pour aller le sortir rapidement afin qu’il puisse faire ses besoins avant de rentrer. La météorologie n’étant guère clémente, ce matin.
Tu goûtes en tout cas avec plaisir à cette journée tranquille, sans ton rabat joie de colocataire. Pourtant, tu sais qu’il te manquerait, s’il n’habitait plus avec toi pour une raison ou pour une autre. T’as besoin de quelqu’un qui te tempère, Mercy. Même s’il n’est pas toujours très doué pour ça, même s’il est trop terre à terre et ne sait pas s’amuser. Tu n’as pas encore renoncé à le décoincer, ceci dit. La journée s’étire, calmement et tu guettes une éclaircie qui finit par arriver en milieu d’après-midi. De nouveau, tu attrapes la laisse d’Axis et tu t’en vas avec lui pour une longue promenade à l’extérieur d’Inverness. Enfin, la nuit commençant à tomber, tu décides de rentrer, Axis commençant à fatiguer.
Tu arrives à l’angle du couloir quand Axis s’éloigne de toi en courant et en jappant joyeusement, signe que ton cher ami Dhan est de retour. Tu t’empresses de le suivre. Mine de rien, il t’a manqué, ce week-end… C’était trop tranquille, sans personne à embêter… “Dhan! T’es rentré!” t’exclames-tu avant de te figer net en le voyant avec quelque chose dans les bras. “Tu m’as ramené un cadeau? Mais c’est passé mon anniversaire!” plaisantes-tu en te demandant ce qu’il tient dans ses bras.
- InvitéInvité
Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Ven 30 Nov 2018 - 11:32
Dans les bras de Dhan, Hema observait Mercy à la dérobée, mi-curieuse, mi-effrayée face à cette femme qu’elle ne connaissait pas. Héma n’était pas une enfant timide, les filles de la famille Chaffinch étaient bien moins farouches que les males de la dynastie, et elle ne faisait pas exception. Elle détaillait de ses grands yeux aux longs cils la jeune femme qui s’approchait d’eux, et resserra son emprise sur le cou de son père. Ce dernier avait lui aussi raffermi son emprise sur la petite, et prit une grande inspiration, comme pour se donner du courage, ce qui était le cas, en l’occurrence.
Mercy et lui n’avaient jamais vraiment discuter de l’idée d’avoir des enfants sérieusement. Après tout, ils étaient tous les deux célibataires et pas désespérés de l’être, et passionnés par leur travail respectif. Leur colocation fonctionnait bien à ce rythme, sans obligation autre que celle de garder l’espace relativement rangé – à la demande de Dhan-, et le frigo relativement plein en nourriture et en boisson – à la demande de Mercy-.. Depuis peu, Axis était venu rajouter quelque contrainte à leur quotidien, mais enfin, un petit chien ce n’était pas un enfant.
Un enfant. Dhan avait encore peine à croire que la petite fille dans ses bras allait devenir un élément permanent de sa vie bien ordonnée, presque routinière. Pourtant, l’odeur de vanille de son shampoing, la manière dont elle mettait ses petites mains chaudes dans les siennes le faisaient se rendre à l’évidence : il ne pouvait pas la laisser tomber comme ça. Quitte à s’attirer les ires de la moitié de son entourage.
- Je … Il faut qu’on parle Mercy, Il s’est passé des choses assez… incroyables ce week-end. Mais avant tout, je, hum, je te présente Hemanti. Hemanti Chaffinch, c’est, euh, ma fille.
L’enfant déplia ses petits doigts pour faire un coucou timide à Mercy. Le regard de Dhan passait de l’une à l’autre, désemparé : il ne pouvait pas dire devant l’enfant que ce n’était pas vraiment la sienne, que c’était une gamine adoptée par ses parents dans une sombre histoire de contrepartie financière, pour le bien de chacun. Il ne pouvait pas non plus lacher ça à Mercy sans plus d’explication, il voyait bien la tête qu’elle faisait, et lui aussi se sentait le besoin irrépressible de se justifier de cette situation tellement, tellement compliqué. Il ne pouvait lui offrir que des bribes de l’histoire, au compte goutte, et la réalité de ses propos tronqués ressemblaient terriblement à un mensonge éhonté.
- Je viens de l’apprendre, enfin, non, pas vraiment, mais … Il n’y a pas de maman dans le paysage, mes parents s’en sont occupés depuis toute petite, mais à présent ils ont du mal et… C’est une histoire de famille compliquée, il y a un rapport avec Chandresh, tu sais, mon petit frère, vous vous êtes croisés l’an dernier …
Dhan soupira, secouant la tête comme pour essayer d’y remettre un peu de cet ordre tant choyé. De son coté, Hema fixait Axis d’un air ravi, et tendant un bras comme pour attirer son attention.
- Est ce que l’on peut s’asseoir pour en discuter ? Je peux tout expliquer ou presque, mais peut être pas devant Elle…
Ca, c’était même sur et certain. Mais Mercy allait elle lui accorder ne serait ce que cinq minutes ? Malheureusement il en doutait, un peu.
Mercy et lui n’avaient jamais vraiment discuter de l’idée d’avoir des enfants sérieusement. Après tout, ils étaient tous les deux célibataires et pas désespérés de l’être, et passionnés par leur travail respectif. Leur colocation fonctionnait bien à ce rythme, sans obligation autre que celle de garder l’espace relativement rangé – à la demande de Dhan-, et le frigo relativement plein en nourriture et en boisson – à la demande de Mercy-.. Depuis peu, Axis était venu rajouter quelque contrainte à leur quotidien, mais enfin, un petit chien ce n’était pas un enfant.
Un enfant. Dhan avait encore peine à croire que la petite fille dans ses bras allait devenir un élément permanent de sa vie bien ordonnée, presque routinière. Pourtant, l’odeur de vanille de son shampoing, la manière dont elle mettait ses petites mains chaudes dans les siennes le faisaient se rendre à l’évidence : il ne pouvait pas la laisser tomber comme ça. Quitte à s’attirer les ires de la moitié de son entourage.
- Je … Il faut qu’on parle Mercy, Il s’est passé des choses assez… incroyables ce week-end. Mais avant tout, je, hum, je te présente Hemanti. Hemanti Chaffinch, c’est, euh, ma fille.
L’enfant déplia ses petits doigts pour faire un coucou timide à Mercy. Le regard de Dhan passait de l’une à l’autre, désemparé : il ne pouvait pas dire devant l’enfant que ce n’était pas vraiment la sienne, que c’était une gamine adoptée par ses parents dans une sombre histoire de contrepartie financière, pour le bien de chacun. Il ne pouvait pas non plus lacher ça à Mercy sans plus d’explication, il voyait bien la tête qu’elle faisait, et lui aussi se sentait le besoin irrépressible de se justifier de cette situation tellement, tellement compliqué. Il ne pouvait lui offrir que des bribes de l’histoire, au compte goutte, et la réalité de ses propos tronqués ressemblaient terriblement à un mensonge éhonté.
- Je viens de l’apprendre, enfin, non, pas vraiment, mais … Il n’y a pas de maman dans le paysage, mes parents s’en sont occupés depuis toute petite, mais à présent ils ont du mal et… C’est une histoire de famille compliquée, il y a un rapport avec Chandresh, tu sais, mon petit frère, vous vous êtes croisés l’an dernier …
Dhan soupira, secouant la tête comme pour essayer d’y remettre un peu de cet ordre tant choyé. De son coté, Hema fixait Axis d’un air ravi, et tendant un bras comme pour attirer son attention.
- Est ce que l’on peut s’asseoir pour en discuter ? Je peux tout expliquer ou presque, mais peut être pas devant Elle…
Ca, c’était même sur et certain. Mais Mercy allait elle lui accorder ne serait ce que cinq minutes ? Malheureusement il en doutait, un peu.
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Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Ven 30 Nov 2018 - 21:48
Deux colocs et un couffin
Dimanche 21 octobre
“Axis!” Tu sais pas pourquoi, Mercy, mais t’es méfiante. Et tu vois ton chiot un peu trop curieux envers le paquet dans les bras de ton colocataire. Il y a un coup fourré là dessous, c’est sûr et certain. Toutefois, avec un petit air de regret vers la chose dans les bras de son presque maître, le chiot réagit à ton injonction et revient à tes pieds. “Assis.” Il t’obéit aussitôt et se pose sur tes chaussures tandis que tu regardes Dhan en attendant qu’il prenne la parole pour répondre à ta question. Tu le trouves étrangement silencieux. Comme s’il avait quelque chose à cacher et tu fronces les sourcils, attendant patiemment, ou presque. Signe de ton impatience, tes bras se croisent sous ta poitrine tandis que tes prunelles vertes dans les yeux si sombres de l’indien. Qu’est-ce qu’il te cache? Qu’est-ce que ce qu’il tient ainsi serré contre son coeur d’une façon aussi protectrice? Le jour se fait dans ton esprit lorsqu’il commence à parler, avant même de voir la petite fille. Pourtant, tes yeux s’écarquillent de terreur lorsqu’il amorce les présentations et lâche le couperet final. Que c’est.. sa fille “Pardon?” lances-tu d’un ton interloqué et même accusateur. Parce qu’il ne t’en a jamais parlé en plus d’un an de colocation. Tu as emménagé avec lui à ta sortie de Hungcalf, en juillet 2017. Tu ne voulais pas vivre chez ton frère. T’as cherché un appartement, et t’es allée voir le secrétaire de l’université que tu connaissais depuis un moment à force d’être en retenues avec Thomas Ciobhan. Tu ne comptes plus le nombre de fois où t’as dû aller te justifier auprès de l’administration de l’établissement. A force, il te connaissait bien, même si t’as dû le supplier un peu. T’as fait valoir qu’à deux, un appartement coûterait moins cher. Que ça permettrait d’avoir un logement plus sympa qu’un basique studio. T’as argué que t’étais pas chiante, comme colocataire. Qu’il te remarquerait très peu, au final. Que tu serais toujours au travail. Finalement, il a dû te prendre un peu en pitié, parce qu’il a dit oui. Tu lui as raconté beaucoup de choses sur toi. Enfin… Pas l’épisode du viol, bien sûr, mais sur la mort de tes parents et ce que ça t’a fait. Sur ton enfance et sur les fausses couches de ta mère, aussi. Pour le reste, il ne sait pas que tu ne veux pas avoir d’enfant jamais. Ces petits êtres te font peur. Parce qu’ils te rappellent le plus grand chagrin de ta mère. Celui de n’avoir pas pu en avoir d’autres après toi. Parce que ton frère t’a souvent raconté comment ç’avait été dur quand elle t’attendait. Que t’as bien failli ne jamais voir le jour. Ou naître beaucoup trop tôt. Bref. Les mioches te font peur, et toi, t’en veux pas, Mercy. T’en veux pas sous ton toit.
Tu te sens incapable de prendre la parole. Pourtant, devant l’air de la gamine, curieuse, ouverte, timide en même temps, les mots sortent seuls. Parce que t’espères encore que ce n’est qu’un cauchemar et que tu vas bientôt te réveiller. Mais le frisson glacé qui coule dans ton dos, lui, te dit que c’est loin d’être juste un mauvais rêve: “Bonjour Hemanti” Ta voix te semble bizarre. Désincarnée, presque, même, au point que tu te demandes si t’as bien pris la parole ou si ce n’est qu’une illusion. Mais non. Elle s’est bien élevée. Il te suffit pour le comprendre de voir le sursaut de la fillette dans les bras de Dhan et la façon dont elle se raccroche à lui. Ouais. T’as dû lui foutre une terreur bleue à cette pauvre petite. Tu t’en veux, un peu, car même si t’es loin d’être une accroc aux bébés, t’es quand même pas méchante. Et tu lui veux pas de mal, à cette petite puce. Mais… Mais tu comprends pas pourquoi elle est là.
En attendant, tu avances vers Dhan et l’enfant et passes devant eux pour finir le trajet qui te sépare de la porte de votre appartement. Tu sais pas encore ce qui t’attend par la suite, mais ce qui est sûre, c’est que cette conversation n’a pas sa place dans les parties communes d’un immeuble. Tu entres dans votre chez vous, Axis sur le dos, et laisses la porte ouverte derrière toi. Même si t’as une folle envie de la claquer pour rester seule. Il reprend la parole et commence ses explications, expliquant qu’il vient d’apprendre qu’il est père, qu’il n’y a pas de maan et que ce sont ses parents qui se sont occupés de la môme. Mais qu’à présent, il doit reprendre son devoir de père. Tu le fusilles du regard, Mercy avant de lâcher un: “Et tu me reprochais d’avoir pris un chien sans te le dire?” glacial. T’es en colère, Mercy. T’es furieuse. En fait, non. T’es au delà de la fureur. Et si tu te demandes ce que son frère vient faire dans cette histoire, tu ne pipes pas un mot de plus, te contentant de t’asseoir sur le canapé. Axis ne tarde pas à faire pareil que toi, mais lui se couche en posant la tête sur tes genoux avant de gémir doucement pour se rappeler à ton attention et tu finis par poser ta main sur sa tête et le gratouiller derrière l’oreille d’un geste mécanique. Mais ça te fait du bien malgré tout. Ca t’ancres dans la réalité le temps qu’il s’occupe de la petite et revienne t’expliquer ce qu’il veut te dire.
Ouais, non… Tu l’aides pas vraiment, sur ce coup-là. C’est le moins qu’on puisse en dire.
- InvitéInvité
Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Mer 5 Déc 2018 - 16:42
Elle ne lui facilitait pas la tâche, évidemment qu’elle n’allait pas se montrer conciliante, Dhan ne s’attendait pas à tant. Après tout, le comportement de Mercy se comprenait, largement : comment aurait il réagi, lui, si elle s’était pointée un soir avec un marmot dans les bras, une excuse fumeuse au bec et l’air coupable ? Probablement avec des soupirs, des haussements de sourcils et, surtout, une ferme intention d’avoir des explications, et c’était probablement cela qu’elle attendait de lui. Son ventre se dénoua sensiblement quand l’infirmière rendit son bonjour à la petite fille, bien que le ton de sa voix trahissait son malaise et son inconfort face à la situation. Il n’y avait bien qu’Axis qui semblait égal à lui même, chiot curieux entre leurs grandes pattes, qui fixait l’enfant avec une certaine curiosité toute enfantine. Après tout, en année chien, ils devaient avoir plus ou moins le même age…
- Disons que l’on ne m’a pas vraiment donné le choix … Souffla t’il à voix basse, suffisamment basse pour qu’Hema ne puisse pas l’entendre.
Alors que Mercy s’effaçait du passage, Dhan pénétra dans l’appartement et l’enfant écarquilla les yeux : Elle n’était jamais venue jusque là, cantonnée à la maison de ses grands parents et à leur entourage proche, et cette nouvelle maison semblait déjà à son goût, avec son grand canapé moderne et ses fenêtres lumineuses. Dhan se promit de lui faire faire le tour du propriétaire, mais plus tard. Pour le moment, le plus important, c’était de parler à Mercy. Il disparut un instant dans la chambre avec l’enfant, faisant apparaître sous ses yeux un petit lit pour enfant aux parures de draps étoilés, un myriade de jouets et de peluches ainsi que quelques livres. Il déposa la petite au milieu de la pièce, se penchant un peu pour avoir son visage à hauteur du sien :
- Je sais que c’est compliqué pour toi ma puce, mais je vais te demander d’être très, très sage pendant quelques minutes, le temps que je discute avec Mercy, la dame qui est dans le salon. Elle habite avec moi, avec nous maintenant, et comme pour nous, ton arrivée est une sacrée surprise … Tu penses pouvoir t’occuper un peu toute seule un moment ? Si tu as peur ou envie d’aller aux toilettes, il te suffira de m’appeler… Ok ?
Hema hocha la tête d’un air grave, comme si, du haut de ses 3 ans, elle comprenait la gravité de la situation. Dhan avait été surpris que la petite accepte de quitter ses grands parents si facilement. En aparté, sa mère lui avait indiqué que la petite était maligne, et comprenait probablement bien plus de choses que ce que l’on pouvait attendre d’une enfant de son âge. Dhan ferma la porte derrière lui, en tout cas en partie, avant de reprendre le chemin du salon. Il n’était pas sur de pouvoir organiser ses pensées dans une explication synthétique et compréhensible, mais il allait devoir essayer. Plus facile à dire qu’à faire. Face à lui se tenait une Mercy aux bras croisés sur sa poitrine, au regard sombre et aux lèvres pincées. Autant d’indice qui, d’ordinaire, l’invitaient plus tôt à éviter la moindre conversation avec la jeune femme. S’installant lentement sur le fauteuil qui lui faisait face, Dhan prit une longue inspiration, avant de commencer d’une voix douce.
- J’imagine que tu dois avoir un milliard de questions….
Lui même s’en posait tellement. Il reprit.
- Hema est une petite fille que mes parents ont adopté il y a quelques années, suite à l’une des opérations de mon frère. Il s’agit d’un … d’un échange de bon procédé entre eux et une riche famille sorcière qu’ils ont rencontré à la clinique. Ils avaient cette petite fille dont ils ne pouvaient pas s’occuper, mes parents n’avaient pas les fonds pour soigner mon frère, alors ils ont accepté d’accueillir Hema en contrepartie d’une … Pension alimentaire conséquente. Mes parents étaient trop vieux pour l’adopter légalement, alors ils ont mis mon nom sur le papier. De toute évidence, l’administration magique suisse n’est pas très regardante … Sauf que maintenant, elle est sous ma responsabilité, légalement. J’ai appris ça ce matin et… et voilà …
Ce « voilà » était tellement chargé de crainte, de dépit, d’incertitude qu’il faisait mal au cœur, à peu près autant que l’air abattu du sorcier. Cependant, il doutait que sa mine défaite suffise à ce que Mercy le prenne en pitié.
- Je peux chercher un autre appartement, si le désire. Je ne partirai pas avant que tu trouves un autre colocataire, j’assumerai les charges tant que tu n’auras pas trouvé de remplaçant, bien sur, mais … A présent, c’est elle et moi, moi et elle, sans exception à la règle ...
- Disons que l’on ne m’a pas vraiment donné le choix … Souffla t’il à voix basse, suffisamment basse pour qu’Hema ne puisse pas l’entendre.
Alors que Mercy s’effaçait du passage, Dhan pénétra dans l’appartement et l’enfant écarquilla les yeux : Elle n’était jamais venue jusque là, cantonnée à la maison de ses grands parents et à leur entourage proche, et cette nouvelle maison semblait déjà à son goût, avec son grand canapé moderne et ses fenêtres lumineuses. Dhan se promit de lui faire faire le tour du propriétaire, mais plus tard. Pour le moment, le plus important, c’était de parler à Mercy. Il disparut un instant dans la chambre avec l’enfant, faisant apparaître sous ses yeux un petit lit pour enfant aux parures de draps étoilés, un myriade de jouets et de peluches ainsi que quelques livres. Il déposa la petite au milieu de la pièce, se penchant un peu pour avoir son visage à hauteur du sien :
- Je sais que c’est compliqué pour toi ma puce, mais je vais te demander d’être très, très sage pendant quelques minutes, le temps que je discute avec Mercy, la dame qui est dans le salon. Elle habite avec moi, avec nous maintenant, et comme pour nous, ton arrivée est une sacrée surprise … Tu penses pouvoir t’occuper un peu toute seule un moment ? Si tu as peur ou envie d’aller aux toilettes, il te suffira de m’appeler… Ok ?
Hema hocha la tête d’un air grave, comme si, du haut de ses 3 ans, elle comprenait la gravité de la situation. Dhan avait été surpris que la petite accepte de quitter ses grands parents si facilement. En aparté, sa mère lui avait indiqué que la petite était maligne, et comprenait probablement bien plus de choses que ce que l’on pouvait attendre d’une enfant de son âge. Dhan ferma la porte derrière lui, en tout cas en partie, avant de reprendre le chemin du salon. Il n’était pas sur de pouvoir organiser ses pensées dans une explication synthétique et compréhensible, mais il allait devoir essayer. Plus facile à dire qu’à faire. Face à lui se tenait une Mercy aux bras croisés sur sa poitrine, au regard sombre et aux lèvres pincées. Autant d’indice qui, d’ordinaire, l’invitaient plus tôt à éviter la moindre conversation avec la jeune femme. S’installant lentement sur le fauteuil qui lui faisait face, Dhan prit une longue inspiration, avant de commencer d’une voix douce.
- J’imagine que tu dois avoir un milliard de questions….
Lui même s’en posait tellement. Il reprit.
- Hema est une petite fille que mes parents ont adopté il y a quelques années, suite à l’une des opérations de mon frère. Il s’agit d’un … d’un échange de bon procédé entre eux et une riche famille sorcière qu’ils ont rencontré à la clinique. Ils avaient cette petite fille dont ils ne pouvaient pas s’occuper, mes parents n’avaient pas les fonds pour soigner mon frère, alors ils ont accepté d’accueillir Hema en contrepartie d’une … Pension alimentaire conséquente. Mes parents étaient trop vieux pour l’adopter légalement, alors ils ont mis mon nom sur le papier. De toute évidence, l’administration magique suisse n’est pas très regardante … Sauf que maintenant, elle est sous ma responsabilité, légalement. J’ai appris ça ce matin et… et voilà …
Ce « voilà » était tellement chargé de crainte, de dépit, d’incertitude qu’il faisait mal au cœur, à peu près autant que l’air abattu du sorcier. Cependant, il doutait que sa mine défaite suffise à ce que Mercy le prenne en pitié.
- Je peux chercher un autre appartement, si le désire. Je ne partirai pas avant que tu trouves un autre colocataire, j’assumerai les charges tant que tu n’auras pas trouvé de remplaçant, bien sur, mais … A présent, c’est elle et moi, moi et elle, sans exception à la règle ...
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Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Sam 12 Jan 2019 - 18:36
Deux colocs et un couffin
Dimanche 21 octobre
Tu es fermée comme une huitre, Mercy. C’est le cas de le dire. Toi d’ordinaire trop franche, trop ouverte, tu poses sur ton colocataire un regard glacial. Il ne sait pas. Il ne comprend pas ce que cela signifie pour toi d’avoir un enfant dans l’appartement. Dans ton appartement. C’est vrai que tu ne lui as jamais expliqué, au fond, que pour toi, loin de signifier la vie, cela signifie la mort. Même si cette petite fille est plus âgée que Sylvie, ta sœur morte quelques heures seulement après sa naissance à cause d’une malformation trop importante, quand tu étais enfant. Un souvenir d’horreur que tu as gardé toute ta vie en mémoire. Cela te rappelle aussi les trop nombreuses fausses couches de ta mère. Mère qui voulait tellement une famille encore plus nombreuse. Trois, ce n’était pas assez pour elle. Tes frères et toi, vous ne lui suffisiez pas. Tu serres les points sur le canapé tandis que tu te rappelles des propos de Dhan quand tu lui es passée devant pour entrer dans l’appartement. Comme quoi il n’a pas eu le choix. Mensonge. Le choix, on l’a toujours. Néanmoins, ses excuses, bonnes ou mauvaises, tu vas les écouter. Mais qu’il ne s’attende pas à ce que tu l’aides. C’est silencieuse que tu l’attends, que tu t’efforces de te décrisper pour le gratouiller derrière l’oreille, là où il aime tant. Et que Dhan ne fasse pas de réfelxion quant à la présence du chiot sur le canapé, ou il va t’entendre. Parce que si pour l’instant, tu te contrôles, tu n’es pas certaine d’y parvenir longtemps encore.
Tu ne pipes mot lorsqu’il se rend dans sa chambre avec l’enfant pour l’y laisser. C’est mieux. Tu n’es pas certaine que tu aurais supporté sa présence dans le salon pendant votre conversation. Dit comme ça, t’as l’impression d’être un cœur de pierre, Mercy. Tu sais pourtant que ce n’est pas le cas. Enfin… Tu l’espères. Mais t’as du mal, parfois avec les êtres humains. Enfin… Avec les petits, surtout. En dessous de l’adolescence, pour toi, les enfants, c’est l’enfer. Tu t’efforces de chasser ces pensées de ton esprit quand il revient et tu croises les bras sous ta poitrine, les lèvres pincées, le regard fixé sur ton colocataire. Qu’il parlemaintenant ou qu’il se taise à jamais. Il finit par s’installer dans le fauteuil, face à toi et prend le temps d’inspirer avant d’ouvrir la bouche. T’as l’impression qu’il a attendu une bonne heure avant de commencer. D’imaginer les questions qui te passent par la tête. Mais là encore, tu ne l’aides pas. Ton silence est total. Tu es déterminée à lui rendre la tâche la plus difficile possible. Parce qu’un chien, à côté, ce n’est rien. Enfin, il entre dans le vif du sujet, expliquant que Hema est une fillette adoptée par ses parents suite à une opération de son frère. Clairement, tu ne vois pas ce que ça vient faire là dedans. Tu ne vois pas en quoi une adoption est un échange de bons procédés. Au contraire. T’es écoeurée par la façon dont cette riche famille s’est débarrassée de cette enfant. Sans doute un adultère honteux. Ou une adolescente qui ne veut pas assumer sa connerie : celle de ne pas s’être protégée. Il n’y a vraiment que les riches pour faire ça.
T’as envie de gerber, Mercy, mais tu ne dis rien. Tu n’en penses pas moins, cependant. Et plus que jamais, tu décides que non, que tu n’auras jamais d’enfant. Et s’il faut pour cela que tu subisses une opération pour être stérile, tu le… Non. Personne ne touche l’intérieur de ton corps. Tu sais pertinemment que tu n’en viendras pas à cette extrémité. Non pas que tu penses changer d’avis sur ce point un jour. Mais il existe des moyens contraceptifs suffisamment performants aujourd’hui pour s’assurer de ne pas choper ce genre de conséquence. Comme si un enfant était une maladie sexuellement transmissible. Ouais… Plus ou moins… « Tes parents sont payés pour s’occuper d’elle ? » finis-tu par demander, le dégoût audible dans ta voix. Etre payé pour s’occuper d’un enfant ? Quelle horreur… L’Humain est-il donc à ce point odieux ? Ton froncement de sourcils s’ajoute à la grimace de dégoût qui se peint sur ton visage, mais tu le laisses enchainer, expliquer que ses parents étant trop vieux, ils ont mis l’enfant au nom de Dhan. Vraiment de pire en pire. Surtout que ce caprice a une date de péremption, et que le bébé tout mignon étant devenu trop grand, on s’en débarrasse. « C’est dégueulasse… » marmonnes-tu.
T’as un peu pitié de ton colocataire, en fin de compte. Mais t’es pas amadouée quant à la présence de la môme dans la pièce à côté. Même s’il essaye de te prendre encore plus en pitié en proposant de chercher un autre appart. « Et je fais comment pour payer ce putain de loyer ? A ton avis ? Si j’avais assez de pognon pour le prendre seule… On habiterait ensemble ? Je t’aime bien Dhan, mais tu sais aussi bien que moi que non… » répliques-tu. Il s’empresse alors de préciser qu’il ne partira pas tant que t’auras pas trouvé quelqu’un d’autre, ou qu’il continuera à assumer les charges. Tu soupires, excédée. « Nan mais c’est bon. Je suis pas un monstre non plus sous prétexte que j’aime pas les gosses… Je vais pas vous foutre dehors. Tu peux rester. Mais je veux pas avoir à m’occuper d’elle. C’est clair ? » réponds-tu en regardant ailleurs. Tu l’imagines soulagé, mais ce n’est pas ton cas, à toi. « Je suppose que certaines choses vont devoir changer ? Et je suppose que c’est Bibi qui va trinquer, forcément ? »
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Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Jeu 17 Jan 2019 - 17:34
Dhan avait la désagréable impression que toute chaleur avait exsudé du corps de sa colocataire, plus froide en face de lui qu’un détraqueur. A dire vrai, il ne l’avait jamais vu comme ça, distante, glaciale, plus que fermée, repliée sur elle même. Pourtant depuis le temps qu’ils vivaient ensemble, il avait eu l’impression de la voir passer par tous les états envisageables : enjouée, agacée, apaisée, fatiguée, nerveuse, en colère, extatique … Mercy était haute en couleur, et quand elle ressentait quelque chose, elle l’exprimait haut et fort, que cela plaise ou non. Mais là … Rien. Elle semblait vide, caressant la tête de son chien dans un geste machinal, presque inhumain tant il était lent et décomposé. Cela ne l’aidait pas franchement à se sentir à l’aise, encore moins à lui donner du courage. C’était que le conflit, Dhan, on ne lui avait jamais appris à le gérer. Ce n’était pas monnaie courante dans sa famille, pas plus dans son cercle d’amis proches, et les bagarres, très peu pour lui, s’il n’était pas directement impliqué, il préférait bien souvent prendre la poudre d’escampette. Sauf que voilà, il était on ne peut plus impliqué aujourd’hui, et Mercy comptait sincèrement pour lui. Il ne pouvait décemment faire l’autruche.
Plus que les termes, ce fut le ton employé et le dégout sur la face de Mercy qui lui tirèrent une grimace. Il en était conscient, de l’extérieur, la situation paraissait absurde, absolument irréelle, immorale, et pourtant… Pourtant la vie n’était pas réglée comme du papier à musique. Des gens normaux en arrivaient parfois à des situations extrêmes pour une seule et unique raison, toujours la même : survivre.
- Ils sont payés comme on paye une nourrice ou un tuteur, ou encore une institution, un pensionnat, oui, c’est plutôt quelque chose de fréquent en réalité. Seulement là, la gestion de l’enfant était plus … Radicale, j’en conviens. Pour ce qui est du caractère dégueulasse, je ne me ferais pas juge. Je ne sais pas comment elle aurait grandi, dans une famille qui ne voulait pas d’elle. Si ils sont prêts à payer pour s’en séparer, Dieu seul sait ce qu’ils en auraient fait s’ils n’avaient pas trouvé une bonne âme pour l’adopter. Héma a grandi heureuse, épanouie, choyée et aimée chez mes parents, ça n’aurait probablement pas été le cas chez ses parents biologiques, de toute évidence… Alors qu’est ce qui est le mieux pour elle, au final ?
Il défendait ses parents, évidemment, avait il d’autres choix ? Ce deal avait sauvé son frère, en tout cas lui avait donné une chance, un répit, et c’était déjà tellement qu’il comprenait que ses parents aient franchi la ligne, pour la vie de leur cadet. Lui restait solidaire avec la fratrie, c’était comme ça chez les chaffinch. Ses considérations personnelles se noyaient dans le bien commun. Les réactions de Mercy se tintèrent d’agacement, presque à son soulagement : il préfèrait, de loin, la voir en colère que de la sentir si froide. La colère, au moins, il savait la gérer. Plus ou moins. Il écouta ses revendications, justifiées ou non, acquiesçant benoitement, l’air sérieux, dissimulant son soulagement sous un froncement de sourcils. Bien sur que des choses allaient changer, plutôt deux fois qu’une. Mais ça, il ne pouvait pas le lui annoncer de but en blanc.
- Tu n’auras pas à t’occuper d’elle, tu ne me dois rien sur ce coup là. Le doyen m’a déjà trouvé une place pour la crèche de la ville, mes horaires seront aménagés de telle manière que tu n’ais pas à t’en soucier une seconde. Je l’amènerai chez mes parents presque tous les week ends, déjà que c’est un crève coeur pour eux de ne plus l’avoir … Je vais lui aménager son coin dans ma chambre, ferais en sorte qu’elle ne vampirise pas le salon, bien sur … Elle sera à peine plus encombrante qu’Axis et Scapula et …
… Et évidemment la porte s’ouvrit derrière eux dans un minuscule grincement. La moitié du visage d’Héma apparut dans l’encadrement, la lippe en avant, les yeux humides.
- Papa … Je m’ennuie … Je suis punie ?
Dhan tourna la tête, rosit un peu.
- Non, bien sur que non Trésor, j’arrive…
- J’ai faim aussi, mamy elle me faisait du curry le dimanche soir, et du dhal de lentilles…
- Je… J’arrive, on trouvera bien de quoi manger … Tu m’attends dans la chambre ? Je n’en ai pas pour longtemps.
La petite acquiesça, avant de redisparaitre. Dhan soupira, passant sa main dans ses cheveux, alors qu’il posait un regard accablé sur Mercy.
- Je te jure sur Merlin que je n’avais pas prévu ça… ça devrait être temporaire, mais je… Je dois le faire.
Il espérait que cela le serait, temporaire. Il savait aussi que ce ne serait probablement pas le cas.
- InvitéInvité
Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Ven 1 Fév 2019 - 14:31
Deux colocs et un couffin
Dimanche 21 octobre
Tu comprends pas toi même pourquoi tu réagis aussi fortement, Mercy. Okay, Dhan t’impose la présence d’un gamin, mais tu ne les détestes pas. N’est-ce pas? C’est juste qu’ils te font peur à cause de ce qu’ils ramènent de tes souvenirs. Pourtant, cette petite fille, elle est bien vivante. Elle n’est pas comme Sylvie ce petit fantôme sur ton épaule. Cette petite soeur morte le jour-même de sa naissance. Tu t’en souviens encore aujourd’hui. En même temps, tu avais cinq ans à l’époque. A l’âge où les souvenirs s’impriment à ton esprit. Comme, trois ans plus tard, la fausse couche de ta mère le matin de Noël. C’est ça qui te revient en mémoire à chaque fois que tu évoques cette petite choses aux boucles blondes qui se trouve présentement dans la chambre de ton colocataire. Pourtant, ce n’est pas comme si elle avait poussé dans ton ventre! Cet antre dans lequel tu as juré de ne porter aucun enfant, jamais. Parce que toi, des enfants, tu n’en veux pas. Plus ils sont loin, mieux tu te portes. Mais tu as beau ne pas aimer les enfants, tu ne leur souhaites pas de mal pour autant et la façon dont les véritables parents de cette petite l’ont traitée te dégoûte littéralement. Tu ne peux t’empêcher d’en faire la remarque à Dhan, d’ailleurs: “C’est une enfant. Pas un morceau de barbaque.” Ton ton est sans appel. Pour toi, ni les parents de Dhan, ni ceux de la gamine ne valent mieux les uns que les autres sur ce coup. Mais les paroles de Dhan tempèrent un peu ton mauvais caractère. Ouais… Okay. Ses parents valent peut-être un peu mieux que les autres. “Une chose est sûre, elle ne pouvait pas rester avec ses parents biologiques. Je te l’accorde.” n’est-ce pas un pas en avant de ta part, Mercy? Pour toi, si. C’est une concession d’importance. C’est la preuve que tu abdiques et te rends à l’évidence. La présence de cette enfant, tu vas devoir t’y faire. Même si ça t’emmerde.
D’ailleurs, pour prouver ta bonne volonté toute relative, tu finis par lui demander ce qui va changer. "Tu n’auras pas à t’occuper d’elle, tu ne me dois rien sur ce coup là. Le doyen m’a déjà trouvé une place pour la crèche de la ville, mes horaires seront aménagés de telle manière que tu n’ais pas à t’en soucier une seconde. Je l’amènerai chez mes parents presque tous les week ends, déjà que c’est un crève coeur pour eux de ne plus l’avoir … Je vais lui aménager son coin dans ma chambre, ferais en sorte qu’elle ne vampirise pas le salon, bien sur … Elle sera à peine plus encombrante qu’Axis et Scapula et …" Mais bien sûr… Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu… Parce que la môme, qui est censée ne pas être plus encombrante que tes animaux vient justement d’ouvrir la porte de la chambre de son nouveau père et de faire quelques pas pour apparaître au coin du mur.
Tu tournes la tête avec un regard éloquant à l’adresse de Dhan, un sourcil arqué. Tu disais?. Il finit par se retourner vers toi, après que la petite soit retournée dans la chambre. “Donc… Pas encombrante, c’est ça?” Tu ne relèves pas le reste. De toute façon, tu as déjà abdiqué. C’est trop tard.
- InvitéInvité
Re: FINI - Deux colocs et un couffin [Dhercy]
Jeu 14 Fév 2019 - 15:41
Sans le lien qui pouvait les unir, Dhan savait que Mercy aurait déjà claqué la porte. Elle serait allée rejoindre son frère, son vrai frère, pour cracher sa bille et crécher quelques jours, le temps de se retourner. Mais seulement voilà, il y avait une sorte de fidélité entre eux, un genre de solidarité, dans le pire comme dans le meilleur. Ils s’étaient soutenus au moment des cuites, des rires, des périodes de stress intenses, quand les médicaments de Dhan le rendaient malade comme un chien suite à une modification dans les dosages, quand l’un ou l’autre revenait très tard le soir ou très tot le matin dans un état approximatif … Oui, c’était un peu plus qu’un simple partage du loyer, et c’était surement pour cela que Mercy pestait, rouspétait, soufflait tant et plus, mais … Mais elle restait là. Elle allait lui en faire baver, il n’en doutait pas une seconde, il allait avoir besoin de milliers de bonnes actions et de petites intentions pour nettoyer son karma aux yeux de la Donovan. Cela ne lui faisait pas peur, enfin, pas plus que de devoir s’occuper au quotidien d’un petit être humain de 3 ans à peine, qui l’observait comme s’il était un dieu vivant et qui était encore incapable de lacer ses souliers tout seul.
La dernière remarque de la jeune femme lui tire un rictus, entre la grimace et le sourire navré. Il ferait de son mieux, bien sur, mais il ne connaissait Héma que des week ends passés en famille, des quelques jours de vacances entourés des siens. Il espérait, bien sur, qu’elle ne soit pas une enfant capricieuse, qu’elle se tienne bien, qu’elle n’abime pas les affaires de l’infirmière dès qu’elle eut le dos tourné… Sauf que voilà, pour l’instant, il ne pouvait rien lui promettre, parce qu’il n’en savait rien. Il ne pouvait que prier très fort, espérer, avoir envie d’y croire… La foi faisait la moitié du chemin, lui disait parfois sa mère. Quel dommage qu’il ne fut pas un incroyable croyant. Il se contenta alors d’un dernier regard embeté à destination de Mercy, avant de souffler de manière à peine audible.
- Bon je vais … Je vais lui préparer à manger. Nous préparer à manger … Hum … ça va le faire…
Cela allait devenir son mantra, ces prochaines minutes, ces prochaines heures, ces prochains jours, ces prochaines semaines même. Ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire ….
La dernière remarque de la jeune femme lui tire un rictus, entre la grimace et le sourire navré. Il ferait de son mieux, bien sur, mais il ne connaissait Héma que des week ends passés en famille, des quelques jours de vacances entourés des siens. Il espérait, bien sur, qu’elle ne soit pas une enfant capricieuse, qu’elle se tienne bien, qu’elle n’abime pas les affaires de l’infirmière dès qu’elle eut le dos tourné… Sauf que voilà, pour l’instant, il ne pouvait rien lui promettre, parce qu’il n’en savait rien. Il ne pouvait que prier très fort, espérer, avoir envie d’y croire… La foi faisait la moitié du chemin, lui disait parfois sa mère. Quel dommage qu’il ne fut pas un incroyable croyant. Il se contenta alors d’un dernier regard embeté à destination de Mercy, avant de souffler de manière à peine audible.
- Bon je vais … Je vais lui préparer à manger. Nous préparer à manger … Hum … ça va le faire…
Cela allait devenir son mantra, ces prochaines minutes, ces prochaines heures, ces prochains jours, ces prochaines semaines même. Ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire, ça va le faire ….
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