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C'est beau, c'est frais, c'est transparent.
Dim 13 Jan 2019 - 13:42
— Abigail Dowell
Je suis un Ethelred | personnage inventé
« Il est bien plus divertissant d'être ennuyeux que d'être intéressant »
WIZARD CARD INFORMATIONS Je suis transparente et pourtant j’observe, j’écoute et j’apprends. Je suis peut-être le journal à ragot de l’université mais je ne m’en sers pas. La plupart des histoires sont insignifiantes de toute façon, qu’est-ce qu’on en a à foutre que Jacqueline sort avec Bobby ? À l’intérieur il y a du poil de loup-garou. Alors je ne sais pas de quelle partie de la bestiole il s’agit, mais je n’espère pas que c’est un poil de cul. Ma dignité en souffrirait. Je ne sais pas non plus comment ils ont attrapé le poil du quadrupède et je ne veux pas savoir. Quoiqu’il en soit, c’est une bête. Moi, j’aime les bêtes et la nature. Elle mesure 23 centimètres. Elle est un peu rose, ça fait très barbie. Au début je n'aimais pas ça, et maintenant je m'en amuse. Bref, ma baguette elle est cool. Mon amortensia est la faune et la flore durant l'aube de printemps Mon épouvantard est un loup-garou noir aux yeux jaunes. Celui qui m'a attaqué au mois de juin de l'année 2018 et qui a bien failli me tuer. | ©️ praimfaya ◈ Lauren Mayberry |
MY STORY IS NOT LIKE THE OTHERS
Mon père est un sorcier. Ma mère une moldu. Je vais vous passer les détails de leur rencontre, déjà parce qu’on s’en fout, et ensuite parce que c’est mon histoire, pas la leur. Pour une fois, je vais m’imposer un peu et me raconter moi.
Donc, je suis née à Glasgow, en écosse, en 1992. Je ne crois pas avoir été un enfant difficile à mettre au monde, par contre, j’étais difficile à vivre, pour mes deux parents. Aussi loin que je m’en souvienne, j’étais fascinée par ce qui n’existait pas dans le monde des moldus. Les fées, les licornes, les elfes, la magie, les dragons. Bien sûr, c’était une fascination transmise par mon père qui me racontait des histoires sur son monde à lui. A cette époque je n’avais pas conscience réellement de ce qu’il était. Quoiqu’il en soit, c’était un foyer remplit de tendresse et d’amour. Je n’avais jamais manqué de rien, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Ils m’aident beaucoup dans mes études, surtout côté finance. Trois ans après moi, c’est ma petite sœur qui vint au monde. Elle était un peu ma poupée, je l’adorais, et aujourd’hui je l’aime, tout simplement. C’est ma sœur, on a un lien spécial qui nous uni. Néanmoins, elle a toujours été plus à l’aise que moi dans le monde moldu, mais aussi dans l’autre. Elle avait plus les pieds sur terre que moi. Quand elle dessinait des petits bonhommes bâtons avec des couettes jaunes, moi à côté d’elle, je dessinais des chevaux bâtons avec une corne plantée sur le front, et des dragons bâtons avec des flammes bâtons. Oui j’ai toujours été une dessinatrice de talent…
Nos parents nous ont élevé ma sœur et moi dans les deux mondes. J’appréciais la richesse de ce que chacun pouvait apporter, même si le monde magique avait retenu évidemment toute mon attention. Mais lorsque nous étions chez des amis, ou dans la rue, ou n’importe où ailleurs, je restais collée à ma mère. Même si la culture des deux mondes m’intéressait, j’avais un mal fou à m’y présenter et à m’y sentir à l’aise. Ça avait été difficile au début et très handicapant pour la famille, cependant mes parents finirent par comprendre que je vivais dans une timidité presque maladive. Je ne parlais jamais, sauf quand on m’adressait la parole.
J’évitais de dire bonjour ou au revoir quand je le pouvais. Je ne prenais pas spontanément part aux discussions, je n’aimais pas ça. J’avais l’impression que si j’allais ouvrir la bouche, on allait me faire une remarque quelconque. Pire ! Qu'on allait me manger toute crue. Ce n’est jamais arrivé, mais c’est une déformation de mon esprit que je n’arrivais pas à ignorer, et que je n’arrive toujours pas à mettre de côté. Quand on était au parc avec les autres enfants, je restais assise dans l’herbe ou appuyée contre un arbre, en compagnie de bouboule, le Spitz nain de maman. Pendant que ma sœur jouait avec les autres enfants de notre âge, moi je restais en retrait avec le chien, la verdure, le ciel et le soleil. Je me sentais bien quand j’étais à l’écart. Avec le temps, j’apprenais à écouter, à voir et à espionner. Je m’entraînais surtout sur ma sœur. C’était pour mieux la taquiner plus tard sur des sujets idiots du genre : tu as un amoureux, je l’ai vu ! Évidemment elle niait tout en bloc mais elle rougissait. Ça la trahissait. En réalité, la seule à véritablement me connaître et à savoir quel caractère j’avais vraiment lorsque j’étais à l’aise, c’était elle, Aileas. C’était la bonne époque.
À l’âge de dix ans mes géniteurs étaient fiers de recevoir une lettre de Poudlard pour mon inscription. Je ne comprenais pas bien que ça allait m’emmener là où je rêvais depuis toute petite d’aller. Nouvelle néophyte chez les Poufsouffle, invisible aux yeux des autres élèves, je faisais mes classes avec simplicité et discrétion. Je n’étais ni une élève talentueuse et modèle, ni un cancre. Je faisais ce qu’il fallait pour m’en sortir et réussir. Je voyais le but, je voyais la finalité de ce que je souhaitais faire. Dès ma première année, je savais que je voulais étudier les dragons. Je savais que je voulais les découvrir, en apprendre plus sur eux, les aimer, les choyer, les soigner… les dragons étaient ma plus grande passion. J’étudiais donc suffisamment pour réussir mes études afin de pouvoir atteindre cet objectif rêvé.
Je profitais de cette école et des cours qu’elle offrait pour en apprendre plus sur ce que j’appréciais d’autre, et que je pouvais étudier. "Les dragons, ce n’est pas pour les enfants", qu’on me répondait. Je me consacrais donc à la botanique et à l’étude des animaux magiques. Je savais que des cours similaires chez les moldus existaient. Ils pouvaient soigner les animaux en devenant vétérinaire. Pour moi, c’était un peu dépassé comme technique, pourtant je ne pouvais m’empêcher de me dire que ça pouvait être intéressant à étudier, un jour, peut-être. Plus le temps à Poudlard passait et plus je me fascinais pour la nature et les animaux. La plupart du temps par ailleurs, je préférais étudier dehors, en pleine nature, que d’aller dans les dortoirs. Il y avait trop de bruit, trop de chahuts… trop de monde. Il en allait de même pour la bibliothèque. Quitte à trembler de froid durant l’hiver, je m’émerveillais de pouvoir lire mon livre sur les animaux fantastique tandis que j’entendais autour de moi cette nature vibrer et respirer.
En troisième année, j’eus alors connaissance de ce qu’étaient un loup-garou, un métamorphage et un animagus. Le dernier avait attiré tout particulièrement mon attention, évidemment. Pouvoir se transformer en animal, c’était pour moi la porte ouverte à ce qui m’était encore inaccessible. J’allais pouvoir comprendre la nature, la vivre, j’allais pouvoir être la nature. J’insistais particulièrement auprès de mes professeurs pour qu’ils accèdent à ma demande. Pour la plupart, ils avaient bien remarqué que je ne me mêlais pas beaucoup aux autres enfants et que j’étais douée en botanique et en métamorphose. Il me fallut bien sûr des années pour y arriver, d’autant plus que je m’entraînais la plupart du temps en secret et seule. Il y avait un ou deux autres élèves avec moi qui avaient le même désir que moi de devenir animagus, pourtant je ne leur ai pas adressé d’avantage la parole. Avant mon premier cours, j’hésitais beaucoup sur la forme que je souhaitais avoir. Je les trouvais toutes fascinantes, avec leurs défauts et leurs avantages. Pouvoir se changer en dragon m’avait bien sûr traversé l’esprit. A l’époque, ça me paraissait être l’évidence même.
Maintenant que j’étudie la dragonologie avec passion, je suis heureuse de ne pas me transformer en gros lézard. Passant d’un extrême à l’autre, je me demandais s’il n’était pas plus amusant de se changer en une petite bête. Un rat, ou éventuellement un insecte, comme une araignée. Ça pouvait être amusant pour se faufiler n’importe où. Je savais néanmoins que l’araignée pouvait se faire manger par les autres, et le rat, par une bête plus grosse. Ce n’était pas une bonne idée non plus. Je craignais déjà en tant qu'humaine d'être mangée, alors en rat ou en araignée, merci...
Je réfléchissais dans l’herbe un peu à l’écart de l’école et j'en venais à me remémorer ma mère. Elle me manquait toujours lorsque j’étais aux études. Bouboule aussi il me manquait, et ça m’attristait de ne pas pouvoir le voir plus souvent. Je savais qu’il vieillissait et qu'un jour, fatalement il allait rendre l’âme pendant que je serai absente. Je n’allais même pas pouvoir l’accompagner dans ses derniers instants. Une petite larme perlait sur ma joue en y pensant, et c’est à ce moment qu’au loin, j’entendais le chant d’un loup. Une petite ampoule s’alluma à cet instant précis dans ma tête. Je me relevais comme une furie pour courir à la bibliothèque. J’avais lu un livre quand j’étais petite, qui recensait plusieurs mammifères. Je vérifiais si je ne trouvais pas un ouvrage similaire ici, mais c’était en vain. Je filais donc envoyer mon hibou, chez mes parents. Ils allaient pouvoir vérifier dans mon livre, sur mon étagère, à côté de mon lit dans ma chambre. Ils avaient toutes les instructions. Les livres moldus qui étaient chez mes parents, je les connaissais comme ma poche.
Je devais attendre le lendemain pour recevoir la réponse, mon hibou posé sur ma tête. Mon père avait pris soin de prendre en photo la page concernée. En dernière ligne, il m’avait demandé pourquoi je désirais cette page. Il n’a jamais eu de réponse. Un grand sourire illuminait mon visage jusqu’à ce que j’entende les murmures autour de moi. J’étais moins discrète avec mon hibou dans les cheveux, un grand sourire aux lèvres et en trépignant sur place. Je me reprenais bien vite et m’éloignais à l’extérieur pour libérer le volatile qui retournait dans la volière. Parfait, c’était parfait !
Lorsque je soumettais mon idée au professeur, il hochait simplement la tête et me révélait alors que je n’allais pas pouvoir choisir la forme. Je perdais mon sourire et mon impatience. Quoi ? Ne pas pouvoir choisir ? Je ne comprenais pas. Et je ne vous explique même pas la déception qui devait être lisible sur mon visage. J'imagine que vous avez déjà ressenti la déception, et bien, accentuez là, et vous aurez la mienne à ce moment précis. S’en suivait alors un long cours théorique qui me fascinais, peut-être bien plus que les autres élèves avec moi. Ça me consolait aussi un peu dans mon léger chagrin de devoir laisser faire le destin. Ainsi, chaque semaine, durant des années, je suivais les instructions de mon professeur. J’étais profondément déterminée à y arriver et c’était sûrement le défi le plus difficile que j’avais eu à relever de ma vie, même encore aujourd’hui. Passer le diplôme en dernière année c’était du pipi de chat à côté. Par ailleurs, je n’y arrivais qu’en septième année à Poudlard. Il me fallut encore quelques années par la suite pour réussir à me transformer sans ma baguette. Je passais d’avantage de temps à ma transformation en animagus que sur tous mes autres cours réunis. Sans compter les jours de congé et les vacances. Autant vous dire que le sommeil, j’avais oublié ce que c’était en ce temps.
[Apparence Animagus d'Abigail :]
- Spoiler:
C’est durant mes études à Poudlard que j’avais vraiment réalisé l’utilité de ma timidité. Un jour, une étudiante qui m’était inconnue venait s’asseoir à côté de moi. Je me demandais ce qu’elle me voulait. Je me questionnais sur ses goûts alimentaires. Peut-être souhaitait-elle me manger ? Une pensée débile, je sais, mais c’était plus fort que moi. J’essayais au mieux de l’ignorer jusqu’à ce qu’elle m’adresse la parole.
- Hé, tu peux me dire un truc ?
- D’accord… "un truc".
On se regardait alors, toutes les deux avec les yeux ronds. Elle, elle était surprise de ma réponse, moi, j'avais peur qu'elle me saute dessus pour me bouffer. Mon interlocutrice se mettait alors à sourire quand elle comprenait enfin la plaisanterie. Purée, il lui avait fallu le temps, elle n'était pas blonde pourtant.
- Non non je veux dire, toi qui ne parle jamais, mais qui écoute, est-ce que tu aurais un renseignement à me donner ?
Elle croyait quoi celle là ? Que j'étais la Gazette des ragots ? Je haussais un sourcil, dubitative. C'était une vraie question ou elle se fichait de moi ? Je regardais autour de nous mais je ne voyais personne qui riait ou qui nous regardait discrètement. Elle devait être sincère alors. Ben merde…
- Qu'est-ce qui te fait dire que j'écoute les conversations ?
- Ben, tu fais quoi d'autres alors puisque tu es toujours seule et à l'écart ? Et ta sœur me l'a dit.
Alors ça c'était une question de génie. C'était vrai ça, je faisais quoi quand j'étais à l'écart ? J'avais moi-même du mal à répondre à cette question. Je rêvassais, ou j'étudiais. Mais ça restait vague, et pour la plupart des étudiants, chiant. Quant à Aileas... elle ne perdait rien pour attendre celle-là ! Entre temps elle avait bien sûr finit par rejoindre Poudlard elle aussi. Bien plus sociale que moi, elle se faisait plein d'amis. Elle voulait sans doute se venger des espionnages que je faisais sur elle lorsque nous étions enfants. Je baissais furtivement le regard sur le blason de la Maison de mon interlocutrice, puis je faisais la moue, surtout pour essayer d'évacuer mon angoisse parce que je parlais à quelqu'un que je ne connaissais pas. Je m'éclaircissais la voix et je la voyais sourire alors que je me décidais.
- Qu'est-ce que tu voudrais savoir ?
- Le garçon là-bas, tu sais s'il est célibataire ?
Par toutes les chouettes, on y était… j'étais victime malgré moi du système de merde des hormones en croissance. Ah bordel non tout mais pas ça… Je soupirai un peu, j'en avais aucune idée de s'il avait une gonzesse le boutonneux dans le coin là-bas. Pfff... Encore une fois, je remuais les épaules, toujours aussi mal à l'aise, et aussi pour souligner que je n'étais pas sûre de moi.
- Je ne crois pas, je ne l'ai toujours vu qu'avec sa bande.
Elle souriait et me remerciait. Sans d'avantage de cérémonie, elle s'en allait. J'en restais bouche-bée, mon livre posé sur mes cuisses. Je n'y croyais pas qu'on puisse me poser une question comme ça juste par intérêt de ma timidité. Hélas, ce n'était que le début, c'était la petite vaguelette qui allait m'amener au raz-de-marée. Bientôt les élèves venaient me demander régulièrement des ragots, si j'avais entendu telle ou telle information. Ils ne comprenaient pas que je n'espionnais pas et que je m'en fichais. Souvent, je voyais Aileas me sourire au détour d'un couloir avec un regard qui en disait long. Elle ne perdait rien pour attendre.
Pourtant une idée me vint un jour. Je savais que c'était mal, mais il fallait bien tirer profit de la situation non ? Je me faisais payer, tout simplement. Je n'étais pas devenue riche grâce à ça évidemment pas, mais ça arrondissait mon argent de poche. Je ne ruinais pas non plus les élèves. C'est durant cette période que j'apprenais à devenir d'autant plus invisible et transparente. Que j'ai aiguisé mes sens pour arriver à entendre des informations que peu pouvaient entendre. Je n'étais pas surhumaine, simplement bien plus attentive à ce qui m'entourait… et ça se révélait extrêmement utile pendant mes cours de botanisme, sortilège et métamorphose.
J'étais bien plus sur mes gardes et j'avais bien plus de réflexes. C'est aussi pendant ce temps que j'apprenais à porter un masque. J'accentuais encore plus cette timidité jusqu'à l'exagérer. Des fois je me mettais volontairement à bégayer pour accentuer une peur que je maitrisais en réalité parfaitement. Durant les fêtes de fin d'année et les bals, je me lâchais et je montrais mon véritable visage. L'explosif, le plaisantin et l'animé. Forcer sur ma timidité me rendait d'avantage réactive et vivante lorsque je devenais moi-même, comme si la pression était trop forte et qu'il fallait évacuer. Tout le monde croyait que j'avais trop forcé sur la bière au beurre. Ça me valait des entretiens réguliers avec les professeurs qui pensaient réellement que j'étais alcoolisée. Ils étaient presque déçus en constatant que je n'avais rien bu, et que je n'avais pris aucune substance illicite. J'étais juste moi-même. Ma sœur, qui me voyait au loin me lançait souvent des clins d'œil et des grands sourires. Elle, elle connaissait la vérité. Nous étions plus complices que jamais.
Je sortais de mes études à Poudlard avec mon A.S.P.I.C en main que j'avais obtenu avec une bonne mention. J'étais heureuse de quitter cet endroit de fous et j'encourageais ma petite sœur à continuer à bien travailler. Après tout, je devais faire mon devoir de grande sœur responsable. Une fois retournée dans le monde moldu, chez mes parents à Glasgow je désirais continuer mes études. Je n'avais pas encore atteint l'objectif que je m'étais fixée, celui de pouvoir étudier les dragons. Munie du savoir de mon père et de mon ordinateur, je me renseignais sur les différentes écoles du monde pour pouvoir y trouver ce que je recherchais. Ce n'était pas une mince affaire, beaucoup d'universités étaient très secrètes. Quelle bande de bouffons, c'était une mauvaise publicité tout ça, ça devait être difficile pour eux d'avoir des élèves. Le service marketing ne devait pas être tenu par des champions. Enfin bref. Mon attention fut retenue finalement par Hungcalf. Non loin de ma ville natale… et il y avait les cours qui m'intéressaient le plus. C'était donc sans hésitation que je rédigeais ma demande d'adhésion en y joignant mon diplôme de Poudlard. Il ne me restait plus qu'à attendre sagement. Je profitais des quelques jours tranquilles qui suivirent pour les passer avec mes parents. Ils m'avaient manqués et j'étais heureuse de me sentir à nouveau à l'aise quelque part. Bouboule était toujours vivant, mais il avait plus de dix ans, c'était un vieux pépé. Je ne le quittais pas un seul instant lui non plus. Je voulais être présente au maximum. J'aurai aimé me transformer pour pouvoir mieux l'accompagner mais je savais que j'allais plus lui faire peur qu'autre chose. Je m'abstenais donc et me contentais des caresses tranquilles et rassurantes.
Trois jours plus tard, je recevais une réponse de l'université. C'était positif. J'en sautais de joie et je hurlais dans la maison, tant et si bien que mes parents accoururent vers moi en pensant qu'un drame était arrivé. Je leur montrais la réponse en sautillant sur place. C'était sans le moindre doute que j'apposais ma signature en bas de page, là où la place était réservée. Ma signature disparaissait alors, absorbée par le parchemin, pour faire apparaître à la place le nom de ma future Maison. Eth… rouge… quoi ? Ethelred. Je clignais vivement des yeux. Soit j'avais soudainement un anglais de merde, soit mon écossais était devenu difforme. J'allais avoir du mal à prononcer le nom de cette Maison. Et je n'étais pas au bout de mes peines, parce que tout là-bas, était difficilement prononçable pour moi.
Je faisais pourtant des efforts de diction et petit à petit, j'y arrivais. Comme à Poudlard, je restais discrète et dans mon coin. Mais cette fois-ci tous les cours étaient intéressants et j'étudiais avec passion. Je n'étais toujours pas l'élève modèle qui réussissait en claquant des doigts mais j'étudiais énormément, et ce n'était pas une charge, au contraire, c'était un réel plaisir. C'est naturellement que je choisissais la filière "Botanique et Magizoologie". Mes parents redoutaient que j'atteigne mon but. Forcément, les dragons ça ne ressemblaient pas à Bouboule. Ils avaient peur pour ma vie. Et c'était aussi pour ça que j'étudiais avec une grande discipline. Je voulais rester au maximum en sécurité et... ben en vie quoi. Je ne faisais jamais de débordement ou de pas de travers. En option facultative, je choisissais sans hésitation la métamorphose et la dragonologie. Mais je me questionnais pour en prendre un ou deux dernier, et je me décidais pour les sortilèges et la défense contre les forces du mal. Je n'étais pas une combattante aguerrie et je m'en foutais. Mais savoir me défendre, contre n'importe quoi, ou contre n'importe quel animal, pouvait m'être utile. En plus, c'était toujours un cours général qui était important pour un sorcier.
J'étudiais les six premières années à l'écart, exactement comme à Poudlard (ça rime). Je me faisais discrète mais attentionnée dans mes cours. Je me plaçais au centre de la salle, pour éviter d'être trop interrogée, je pouvais me fondre dans la masse comme le caméléon que j'étais devenue. Au fond, il y avait un peu les troubles fêtes, et devant, c'était un peu les intellos. J'étais ni l'un, ni l'autre.
Encore et toujours, je ne parlais que quand on m'adressait la parole. On me demandait encore et toujours des ragots. J'avais eu l'espoir qu'ils deviennent un peu plus intéressants que ces histoires de gamins à Poudlard… mais c'était trop demandé, pauvre de moi. Je ne demandais plus d'argent. Ça ne m'amusait plus d'espionner les autres, j'étais bien trop occupée à étudier. Je préférais répondre un peu sèchement "va lui demander". De toute façon pour mettre fin à une rumeur il n'y avait que ça de vrai, demander la confirmation à la personne concernée. Je ne doutais pas que des bobards, il y en avait à la pelle sur ma personne. Je m'en fichais.
Maintenant que je n'étais plus en uniforme obligatoire, je me contentais de mes bons vieux et fidèles jeans, de mes sweat à capuche et de mes T-shirt un peu rock et troués. C'était toujours la capuche sur la tête que j'étudiais dans un coin de verdure. Ça me permettait d'être dans ma petite bulle de tranquillité.
Aujourd'hui, mon regard coulait distraitement sur l'intérieur de mon poignet et observait avec détermination mon tatouage. J'y arriverai, j'en suis certaine !
D'un bond, je me relevais et rassemblait mes affaires. En longeant les murs, je me dirigeais vers la salle pour suivre mon prochain cours.
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<bottin><pris>●</pris> <b>Lauren Mayberry</b> ━ Abigail Dowell</bottin>
- InvitéInvité
Re: C'est beau, c'est frais, c'est transparent.
Dim 13 Jan 2019 - 13:48
Abimapref
(Cétout, tu sais que jotem )
(Cétout, tu sais que jotem )