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wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Jeu 7 Fév 2019 - 10:16
J’avais bu les paroles de Cléopatra d’un trait. Un soulagement, mon corps c’est contenté d’émettre un sourire, quelques frissons, les poils de mes bras légèrement hérissés, mais je n’avais rien trouvé à redire en ces mots. Elle a… Ce don, qu’elle m’attribue réciproquement, de savoir communiquer. Cela dit je me surprends encore d’avoir tant besoin d’être rassurée. Je suppose qu’après pratiquement trente ans de solitude affective, c’est probablement normal ?
« Merci… »
Susurrais-je à peine, ma voix peu audible de par le bruit de l’eau, comme si je cherchais à ce qu’elle ne m’entende pas réellement, tout en gardant une part de sincérité.
Après avoir finis la vaisselle, aidée de ma collègue, que je considérais comme… Tellement plus, le premier regard que je lui adressais avec quelque chose de maladroit. Une part de moi est reconnaissante, terriblement reconnaissante. Une autre émet un brin de malice, d’attirance, physique et morale, et une autre est toujours terrifiée de ne pas être à la hauteur, malgré ses mots. Une peur un brin irrationnelle, peut-être. Mais je tachais tant bien que mal de la dissimuler pour ne pas paraître vexante. Je suppose que la volonté de bien faire -de trop bien faire- doit être dans ma nature profonde…
Ainsi une fois le lieu rangé nous pouvions le quitter, établir une petite traversée de couloir afin de remonter d’un étage. J’avais osé, timidement, mais osé, m’emparer de ses doigts, les entrelacer entre les miens, les rougeurs de mes joues vaguement dissimulées par les torches du sous-sol froid et des escaliers, notre rapide escapade nous menant d’abord jusqu’à mon bureau, bien rangé, duquel la première chose remarquable étant que les murs ne laissaient pas de place à un quelque tableau, occupés par des livres à n’en plus finir, un certain nombre étant des manuscrits.
Des formes de magies bien diverses se profilait en le lieu qui dégageait quelque chose d’à la fois froid et chaleureux. Par les reliures, il était simple de repérer que chaque bibliothèques étaient organisées par catégories. Botanique, potions, littérature moldue, sortilèges et enchantements, métamorphose - bien évidemment -, défenses contre les forces du mal, médicomagie et plus spécifiquement psychomagie et anatomie, et, chose plus rare, cependant, deux étagères étaient pourvues de vitres, disposant de bien plus de manuscrits, sans titres, numérotés. L’une, comportant une centaine d’ouvrage, du peu d’oeuvres signées traitait d’alchimie, certains écrits paraissant extrêmement vieux. L’autre étagère, elle, était consacrée à la magie noire. Bien évidemment, ces vitres étaient là pour conserver les vieux ouvrages, mais aussi pourvus d’enchantements particulièrement puissants, des liens d’âme et de sang, les plus difficile à briser, mais aussi à maîtriser.
Sur le bureau, quelques tas de copies rangées dans un ordre méticuleux dans un presse-papier, une plume, un stylo moldu, un certain nombre de feuilles vierges, quelques enveloppes, de la cire. Probablement celle d’un sceau, que je ne portais visiblement pas sur moi, mes mains déliées de tout apparat. Il était à repérer cependant en se concentrant bien, parmi le vieux, trois types d’odeurs supplémentaires. Celle de l’air frais, montrant une certaine manie du renouvellement de l’air, mais aussi de tabac et de cannabis. Cela aurait pu paraître étrange venant de moi, mais dans le fond c’était assez évident que comme tout le monde, j’ai mes propres failles.
Je m’étais arrêtée à l’entrée de la pièce pour jeter un coup d’oeil à Cléopatra, curieuse de sa réaction, avant de me dire que d’une part c’était assez malsain de chercher à voir comment elle jaugeait la situation, et que d’autres part, comme il fait relativement sombre et que mes prunelles font office de lampe torche, elle remarquerait forcément que mon regard insistait sur elle, chose que je ne désirais pas. Après tout, j’ai confiance en elle…
Enfin, lentement, nos pas évoluaient jusqu’à la porte de bois, sans poignée et sans serrure, l’effleurant de ma main libre pour qu’elle s’ouvre sur mon lieu de vie.
« Étrangement » il était bien différent de l’appartement type qui nous ait confié à notre arrivée. Plus grand, d’une part, montrant que cette capacité utilisée pour aggrandir mon sac en déformant l’espace était quelque chose que je maîtrisais bien. La pièce principale était… Grande, et haute. Elle respirait la magie, une odeur de plante. Sur les murs évoluait au delà de la peinture blanche, disposant de quelques défauts - montrant qu’elle a été entièrement réalisée à la main - disposait des traits noirs, à l’encre de chine, dessinant un grand cercle, dans le but de stabiliser cette magie environnante.
A gauche, une porte close, probablement une chambre d’ami, rejoignant par le même pan de mur encore -et toujours- des étagères de bibliothèques, s’en allant jusqu’au plafond, puis, ce qui au vu de l’humidité qui se dégageait de la pièce, la salle de bain. Plus loin au fond de la pièce trônait un piano à queue, ni trop jeune, ni trop vieux, bien entretenu, ceci-dit. Trônant proche de lui, une guitare classique, de bonne facture, une guitare acoustique peut-être plus coûteuse, deux guitares électriques, l’une de six, l’autre de sept cordes, deux guitares basses électriques, l’une de quatre, l’autre de cinq cordes et un saxophone. En ce petit recoin musical, la bibliothèque était -pour une fois- plus modeste, mais cependant bien organisée, allant de partitions en retranscriptions d’artistes en tout genre, de Chopin à Hancock en passant par Pink Floyd, Django Rheinardt, Debussy, des artistes plus contemporains, parfois plus expérimentaux, Bilie Elish, Periphery, Kadinja, Good Tiger, Porcupine Tree…
Ce petit coin musique était plus “bas” de plafond, s’achevant sur des escaliers grimpant vers une mezzanine. D’en bas, on pouvait y voir trôner vaguement un lit, une armoire et une commode. De retour en la pièce principal, à côté de ces escaliers une grande fenêtre, qui parait bien plus petite vu de l’extérieur, mais permet de faire passer une grande quantité de lumière. D’ailleurs, au centre du cercle au plafond semble se profiler ce qui semble être un puit de lumière artificielle, inactif pour le moment, réagissant probablement à une interaction magique. Pas de “grande lumière”, de part et d’autres disposaient de petites lampes et bougies qui se sont illuminés à notre arrivée, j’étais plus à l’aise avec les ambiances tamisées, visiblement. Enfin.
Proche de cette fenêtre, donc, trônaient plusieurs plantes vertes. Un calamondin, aussi appelé oranger d’appartement, deux plantes de cannabis, relativement haute, quelques plantes de tabac. Au centre de la pièce, un canapé donnant sur une table basse et une télévision moldu, le tout sur un tapis, ainsi qu’un lecteur vinyle, pas de première jeunesse, le meuble télé gorgé de ressources musicales, de même que la partie inférieure de la table basse.
Dans les odeurs, il y avait un petit “quelque chos” de plus. A bien s’y concentrer… Agrumes, une légère arrière odeur de plantes vertes… Mais aussi des huiles essentielles, à bien s’y focaliser, une odeur de lavande, connue pour ses vertues liées à l’aide au sommeil à la respiration et à la sérénité, diffusé depuis, puisque l’objet n’est pas visible, la mezzanine, forcément.
A notre droite, donc, enfin, une cuisine, ouverte sur la grande pièce, “à l’américaine”, disposant d’une table, deux chaises. Une gazinière, un réfrigérateur, une cafetière, une boîte de bois, dont on pouvait presque sentir les odeurs de thé d’ici, des fruits de saisons, non particulièrement beaux, montrant qu’ils étaient biologiques ou de jardin, ou du moins, non issu d’industries.
Ayant ainsi offert quelques secondes de pudeur à Cléopatra pour la laisser découvrir le lieu, je finis par me déchausser, information qui en donnait une autre sur les odeurs de la pièce. L’odeur de citron et de savoir noir assez légère au sol montrait qu’il était régulièrement nettoyé, à la main.
« Eumh… Bienvenue. Fait comme chez toi ! Tu veux boire quelque chose… ? Enfin, je ne parle pas forcément d’alcool, ça m'embêterait que tu oublies la moitié de cette soirée, j’ai du thé, du café et je peux te faire un jus de fruit, aussi, si tu le souhaites. Mais si veux quelque chose de plus fort, j'ai du whisky, quelques alcools artisanaux et du vin. »
J’étais un peu moins adroite, et ça se sentait alors que je reposais mon regard vers elle. A la fois heureuse de lui faire découvrir mon chez-moi, et en même temps un peu stressée à l’idée de dévoiler de si nombreuses parts de ma vie d’un coup.
@Cléopatra Amonwë
« Merci… »
Susurrais-je à peine, ma voix peu audible de par le bruit de l’eau, comme si je cherchais à ce qu’elle ne m’entende pas réellement, tout en gardant une part de sincérité.
Après avoir finis la vaisselle, aidée de ma collègue, que je considérais comme… Tellement plus, le premier regard que je lui adressais avec quelque chose de maladroit. Une part de moi est reconnaissante, terriblement reconnaissante. Une autre émet un brin de malice, d’attirance, physique et morale, et une autre est toujours terrifiée de ne pas être à la hauteur, malgré ses mots. Une peur un brin irrationnelle, peut-être. Mais je tachais tant bien que mal de la dissimuler pour ne pas paraître vexante. Je suppose que la volonté de bien faire -de trop bien faire- doit être dans ma nature profonde…
Ainsi une fois le lieu rangé nous pouvions le quitter, établir une petite traversée de couloir afin de remonter d’un étage. J’avais osé, timidement, mais osé, m’emparer de ses doigts, les entrelacer entre les miens, les rougeurs de mes joues vaguement dissimulées par les torches du sous-sol froid et des escaliers, notre rapide escapade nous menant d’abord jusqu’à mon bureau, bien rangé, duquel la première chose remarquable étant que les murs ne laissaient pas de place à un quelque tableau, occupés par des livres à n’en plus finir, un certain nombre étant des manuscrits.
Des formes de magies bien diverses se profilait en le lieu qui dégageait quelque chose d’à la fois froid et chaleureux. Par les reliures, il était simple de repérer que chaque bibliothèques étaient organisées par catégories. Botanique, potions, littérature moldue, sortilèges et enchantements, métamorphose - bien évidemment -, défenses contre les forces du mal, médicomagie et plus spécifiquement psychomagie et anatomie, et, chose plus rare, cependant, deux étagères étaient pourvues de vitres, disposant de bien plus de manuscrits, sans titres, numérotés. L’une, comportant une centaine d’ouvrage, du peu d’oeuvres signées traitait d’alchimie, certains écrits paraissant extrêmement vieux. L’autre étagère, elle, était consacrée à la magie noire. Bien évidemment, ces vitres étaient là pour conserver les vieux ouvrages, mais aussi pourvus d’enchantements particulièrement puissants, des liens d’âme et de sang, les plus difficile à briser, mais aussi à maîtriser.
Sur le bureau, quelques tas de copies rangées dans un ordre méticuleux dans un presse-papier, une plume, un stylo moldu, un certain nombre de feuilles vierges, quelques enveloppes, de la cire. Probablement celle d’un sceau, que je ne portais visiblement pas sur moi, mes mains déliées de tout apparat. Il était à repérer cependant en se concentrant bien, parmi le vieux, trois types d’odeurs supplémentaires. Celle de l’air frais, montrant une certaine manie du renouvellement de l’air, mais aussi de tabac et de cannabis. Cela aurait pu paraître étrange venant de moi, mais dans le fond c’était assez évident que comme tout le monde, j’ai mes propres failles.
Je m’étais arrêtée à l’entrée de la pièce pour jeter un coup d’oeil à Cléopatra, curieuse de sa réaction, avant de me dire que d’une part c’était assez malsain de chercher à voir comment elle jaugeait la situation, et que d’autres part, comme il fait relativement sombre et que mes prunelles font office de lampe torche, elle remarquerait forcément que mon regard insistait sur elle, chose que je ne désirais pas. Après tout, j’ai confiance en elle…
Enfin, lentement, nos pas évoluaient jusqu’à la porte de bois, sans poignée et sans serrure, l’effleurant de ma main libre pour qu’elle s’ouvre sur mon lieu de vie.
« Étrangement » il était bien différent de l’appartement type qui nous ait confié à notre arrivée. Plus grand, d’une part, montrant que cette capacité utilisée pour aggrandir mon sac en déformant l’espace était quelque chose que je maîtrisais bien. La pièce principale était… Grande, et haute. Elle respirait la magie, une odeur de plante. Sur les murs évoluait au delà de la peinture blanche, disposant de quelques défauts - montrant qu’elle a été entièrement réalisée à la main - disposait des traits noirs, à l’encre de chine, dessinant un grand cercle, dans le but de stabiliser cette magie environnante.
A gauche, une porte close, probablement une chambre d’ami, rejoignant par le même pan de mur encore -et toujours- des étagères de bibliothèques, s’en allant jusqu’au plafond, puis, ce qui au vu de l’humidité qui se dégageait de la pièce, la salle de bain. Plus loin au fond de la pièce trônait un piano à queue, ni trop jeune, ni trop vieux, bien entretenu, ceci-dit. Trônant proche de lui, une guitare classique, de bonne facture, une guitare acoustique peut-être plus coûteuse, deux guitares électriques, l’une de six, l’autre de sept cordes, deux guitares basses électriques, l’une de quatre, l’autre de cinq cordes et un saxophone. En ce petit recoin musical, la bibliothèque était -pour une fois- plus modeste, mais cependant bien organisée, allant de partitions en retranscriptions d’artistes en tout genre, de Chopin à Hancock en passant par Pink Floyd, Django Rheinardt, Debussy, des artistes plus contemporains, parfois plus expérimentaux, Bilie Elish, Periphery, Kadinja, Good Tiger, Porcupine Tree…
Ce petit coin musique était plus “bas” de plafond, s’achevant sur des escaliers grimpant vers une mezzanine. D’en bas, on pouvait y voir trôner vaguement un lit, une armoire et une commode. De retour en la pièce principal, à côté de ces escaliers une grande fenêtre, qui parait bien plus petite vu de l’extérieur, mais permet de faire passer une grande quantité de lumière. D’ailleurs, au centre du cercle au plafond semble se profiler ce qui semble être un puit de lumière artificielle, inactif pour le moment, réagissant probablement à une interaction magique. Pas de “grande lumière”, de part et d’autres disposaient de petites lampes et bougies qui se sont illuminés à notre arrivée, j’étais plus à l’aise avec les ambiances tamisées, visiblement. Enfin.
Proche de cette fenêtre, donc, trônaient plusieurs plantes vertes. Un calamondin, aussi appelé oranger d’appartement, deux plantes de cannabis, relativement haute, quelques plantes de tabac. Au centre de la pièce, un canapé donnant sur une table basse et une télévision moldu, le tout sur un tapis, ainsi qu’un lecteur vinyle, pas de première jeunesse, le meuble télé gorgé de ressources musicales, de même que la partie inférieure de la table basse.
Dans les odeurs, il y avait un petit “quelque chos” de plus. A bien s’y concentrer… Agrumes, une légère arrière odeur de plantes vertes… Mais aussi des huiles essentielles, à bien s’y focaliser, une odeur de lavande, connue pour ses vertues liées à l’aide au sommeil à la respiration et à la sérénité, diffusé depuis, puisque l’objet n’est pas visible, la mezzanine, forcément.
A notre droite, donc, enfin, une cuisine, ouverte sur la grande pièce, “à l’américaine”, disposant d’une table, deux chaises. Une gazinière, un réfrigérateur, une cafetière, une boîte de bois, dont on pouvait presque sentir les odeurs de thé d’ici, des fruits de saisons, non particulièrement beaux, montrant qu’ils étaient biologiques ou de jardin, ou du moins, non issu d’industries.
Ayant ainsi offert quelques secondes de pudeur à Cléopatra pour la laisser découvrir le lieu, je finis par me déchausser, information qui en donnait une autre sur les odeurs de la pièce. L’odeur de citron et de savoir noir assez légère au sol montrait qu’il était régulièrement nettoyé, à la main.
« Eumh… Bienvenue. Fait comme chez toi ! Tu veux boire quelque chose… ? Enfin, je ne parle pas forcément d’alcool, ça m'embêterait que tu oublies la moitié de cette soirée, j’ai du thé, du café et je peux te faire un jus de fruit, aussi, si tu le souhaites. Mais si veux quelque chose de plus fort, j'ai du whisky, quelques alcools artisanaux et du vin. »
J’étais un peu moins adroite, et ça se sentait alors que je reposais mon regard vers elle. A la fois heureuse de lui faire découvrir mon chez-moi, et en même temps un peu stressée à l’idée de dévoiler de si nombreuses parts de ma vie d’un coup.
@Cléopatra Amonwë
- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Dim 10 Fév 2019 - 14:28
« Wonderful Life »
Les sentiments interférant certainement dans son jugement, Cléopatra Amonwë s’était laissée surprendre à réapprendre des gestes habituels comme le simple fait de faire la vaisselle. D’habitude envisagée comme une corvée, cette tâche ménagère prenait tout son sens lorsqu’elle était réalisée de cette manière, accompagnée, à deux. Un léger ‘’merci’’, à peine audible derrière le mouvement de l’eau qui coulait depuis les robinets d’argent des cuisines. Il serait certainement amusant d’observer les réactions des elfes de maison, ceux-ci n’étant absolument pas familiers lorsqu’il s’agit de constater que des sorciers soient encore capables de réaliser ce qu’elles étaient en train de faire.
Le chemin jusqu’au premier étage ne lui était pas spécialement habituel. En fait, la brune prenait souvent les mêmes escaliers, les mêmes couloirs pour se rendre à sa salle de classe, à la bibliothèque, à ses appartements… Mais cette fois, alors qu’elle sentait les phalanges de sa collègue se mêler aux siennes, elle se dit qu’elle retracerait bien plus régulièrement le chemin qu’elles parcouraient en ce moment. Anxieuse, Amonwë l’était, elle ne pourrait pas le nier bien longtemps. Il n’a jamais été aisé de découvrir le quotidien de l’être aimé, de prendre connaissance de ses occupations, du monde et de l’environnement qui l’entoure.
C’est en premier lieu un bureau parfaitement rangé qui se profilait sous ses yeux sombres. Là, elle pouvait y voir des tas d’ouvrages, des manuscrits même. Un léger sourire, presque imperceptible s’était dessiné aux creux de ses lèvres carmin. Elle se sentait chez elle, l’atmosphère était tellement semblable à son propre lieu de travail… Observatrice, la curiosité piquée à vif par tout cet ensemble, elle se permettait de jeter un œil aux bibliothèques présentes dans le bureau. L’étendue des savoirs présents dans cette pièce était immense et cela plaisait énormément à l’égyptienne. D’ailleurs, elle effleura du bout des doigts les deux étagères vitrées. A peine la pulpe de ses phalanges avait-elle frôlée le verre qu’une puissante barrière magique fit instantanément son apparition. Ressentant les enchantements, la conjureure de maléfices sourit, se tournant vers sa charmante mais redoutable compagne.
- Une pression plus appuyée m’aurait coûté un bras, littéralement, pouffa-t-elle d'un rire sonore et cruel.
Se concentrant un peu plus sur l’atmosphère, elle constatait que le lieu était propre, qu’il transpirait la magie mais également le tabac et le cannabis. Elle n’en fit rien pour l’instant, après tout, elle-même ne rechignait pas sur la boisson lorsqu’elle n’était pas très bien dans sa peau. Le peu de lumière laissait entrevoir le scintillement des prunelles de la belle Eden, celles-ci pointées sur elle.
- Je me sens bien ici, je risque de te piquer quelques bouquins de temps à autres, admit-elle en désignant d’un signe de tête l’étendue des livres alignés derrière elle.
Autant être honnête. D’un effleurement de la main, une porte s’ouvrit alors vers les appartements du Professeure Sykes. Là, elle reconnaissait parfaitement la personnalité qu’elle avait découverte ce soir. Une magie forte, peut-être instable par moment mais forte sans hésitation, une pointe artistique très prononcée, un sens du travail manuel bien fait… Tout cela reflétait indéniablement cette femme dont elle était sous le charme. Les lieux respiraient la magie, elle repérait aisément un enchantement d’extension pour habitations sorcières, elle trouvait cela amusant. Pourquoi se priver du peu d’espace normalement accordé à notre arrivée ? Après tout, elle-même avait fait usage de cet enchantement. L’ambiance tamisée de la pièce reflétait également les goûts de l’experte en forces obscures qui appréciait tout particulièrement se mouvoir dans un tel environnement. Prenant le temps de s’imprégner des lieux, la brune se permettait d’examiner attentivement l’espace autour d’elle, du regard seulement, politesse et savoir-vivre oblige.
- Tout cela… dit-elle en se tournant sur elle-même, cela te ressemble tellement, souligna-t-elle de sa voix légèrement accentuée. J’accepterais volontiers une infusion au gingembre, si tu as bien entendu, je ne veux pas faire de manières. Comme tu le soulignes, j’ai bien l’intention de me souvenir encore longtemps de cette soirée. Et l’alcool n’aiderait pas, précisa-t-elle avec justesse.
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- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Dim 10 Fév 2019 - 21:25
Mon sang fit un tour en l’observant s’approcher des vitres. Elle est conjureur, je ne dois pas intervenir, n’est-ce pas ? Je veux dire… Mon cœur se resserrait inexorablement en voyant ses doigts s’approcher du verre, je savais très bien de quel maléfice il s’agissait et j’avais envie d’agir, mais mon corps m’y interdisait. Une forme de confiance, peut-être ? Effectivement, elle a parfaitement contrôlé son geste et s’est arrêté au bon moment. Un rapide et discret soupir de soulagement s’évadait de mes lèvres. La composition de cet enchantement tripartite est assez… Simple à envisager. Il s’agissait de trois enchantements simplistes, mais liés de manière extrêmement complexe, ainsi il était simple de comprendre le mode de défense employé ici, mais du coup aussi simple à comprendre que s’en débarrasser ou la franchir est perdu d’avance pour la majorité.
Enfin. Cléopatra n’est pas de la majorité, riais-je intérieurement. Me piquer des bouquins ? Ma pensée fut régie par mes mots.
« Avec plaisir. Le gros de ma bibliothèque n’est pas concentré ici, mais il y a déjà de quoi faire. »
La quantité n’est pas une peur, à vrai dire, si je dois m’avouer une capacité, c’est d’avoir de la ressource, et, user de subterfuge pour lire, interpréter, comprendre et retenir très vite, au vu des prouesses que permettent le cerveau humain et la magie, c’est d’une banalité. Ainsi, à la suite, nous entrions, et, nous observions. Je redécouvrais un peu ce petit chez moi. En essayant de le voir sous un regard nouveau. C’était une sensation relativement étrange, mais pas désagréable, mine de rien.
Face à sa curiosité et ses mots, je demeurais un instant silencieuse, curieuse et anxieuse, jusqu’à ce « cela te ressemble tellement » qui relâchait inexorablement mes épaules, faisant naître un léger sourire à mon minois. Elle m’apprécie, non ? Donc si ça me ressemble, tant mieux ! Cela dit, emprise d’une certaine joie de ces mots relativement positifs à mes yeux, je passais donc vers la cuisine, ouverte sur la grande pièce, simplement séparée par un bar.
« Je suis si grosse que ça ? »
Fis-je amusée. Bien évidemment il n’y avait rien là de l’ordre du complexe, mon apparence a été choisie, dessinée, créée et transformée par mes soins, je jouis donc d’une absence de complexes redoutables. Non, en réalité, je faisais un simple parallèle entre le fait que cet endroit portait quelque chose de certes complexe et dégagé à la fois, mais aussi immense en un sens de par cette absence de frontières que peuvent être les murs. Prenant appuis sur le plan de travail, d’une simple impulsion, un saut de chat, et je me retrouvais debout dessus à fouiller dans les placards du haut, d’une agilité féline, et en même temps d’un geste décontracté.
Quelle personne sensée monterait sur ses meubles en ramenant quelqu’un chez soi « le premier soir », c’est absurde. J’avais ce côté-ci, aussi. Peut-être trop spontané, mais cela m’importait peu. Fouillant donc, je finis par trouver l’objet de ma recherche, redescendant d’un saut en arrière, toujours parfaitement contrôler, montrant une habitude certaine à la grimpe. Pas forcément à l’escalade conventionnelle, mais mes gestes étaient ceux d’une grimpeuse forestière ou urbaine aguerrie. Ainsi, je m’attelais à la préparation de la dite infusion et d’un café. Servant donc les deux tasses, je vins gentiment les déposer sur la table basse pour l’inviter d’un geste du bras à venir s’asseoir sur le canapé, avant d’aller piocher un disque.
Le glissant en douceur sur l’appareil prévu à cet effet, les premières notes d’Alone Together de Chet Baker entonnaient alors que je venais moi-même m’asseoir. Par mauvais réflexe, en tailleur. Il y a une éternité que je n’avais plus porté de robe, et le remarquer me fis cligner des yeux en glissant un coussin entre mes jambes après avoir attrapé ma tasse en secouant la tête. Buvant une gorgée du café pourtant encore brûlant, je soupirais d’aise avant de la reposer et me plonger vers Cléopatra, me décalant de fait sur le côté, ramenant mes jambes l’une contre l’autre en appuyant mon coude sur le rebord du dossier du canapé, mes doigts effleurant à peine mes cheveux.
« J’espère m’en souvenir éternellement… »
Ma voix était un peu plus apaisée, depuis mon retour à ma petite zone de confort, quelques bougies illuminant mon minois, alors que, en une malice certaine sans être trop appuyée, je vins me laisser basculer lentement pour me retrouver en une position aussi suggestive que celle que j’ai pu avoir en début d’après-midi pour changer la couleur de sa flamme, mes deux genoux posés sur le canapé, le dos courbé d’une manière ma foi relativement provocante. Je n’avais toujours pas conscience de mon pouvoir de séduction, clairement pas, mais en même temps, cela ne m’empêchait pas d’essayer d’être désirable. Ainsi, de ma main libre, je vins en douceur dégager ses cheveux derrière son oreille pour déposer un baiser, entre son cou, sa joue et son oreille, mon souffle se promenant inexorablement à son lobe, le rictus provoqué par mon sourire qui s’agrandissait clairement audible.
Enfin. Cléopatra n’est pas de la majorité, riais-je intérieurement. Me piquer des bouquins ? Ma pensée fut régie par mes mots.
« Avec plaisir. Le gros de ma bibliothèque n’est pas concentré ici, mais il y a déjà de quoi faire. »
La quantité n’est pas une peur, à vrai dire, si je dois m’avouer une capacité, c’est d’avoir de la ressource, et, user de subterfuge pour lire, interpréter, comprendre et retenir très vite, au vu des prouesses que permettent le cerveau humain et la magie, c’est d’une banalité. Ainsi, à la suite, nous entrions, et, nous observions. Je redécouvrais un peu ce petit chez moi. En essayant de le voir sous un regard nouveau. C’était une sensation relativement étrange, mais pas désagréable, mine de rien.
Face à sa curiosité et ses mots, je demeurais un instant silencieuse, curieuse et anxieuse, jusqu’à ce « cela te ressemble tellement » qui relâchait inexorablement mes épaules, faisant naître un léger sourire à mon minois. Elle m’apprécie, non ? Donc si ça me ressemble, tant mieux ! Cela dit, emprise d’une certaine joie de ces mots relativement positifs à mes yeux, je passais donc vers la cuisine, ouverte sur la grande pièce, simplement séparée par un bar.
« Je suis si grosse que ça ? »
Fis-je amusée. Bien évidemment il n’y avait rien là de l’ordre du complexe, mon apparence a été choisie, dessinée, créée et transformée par mes soins, je jouis donc d’une absence de complexes redoutables. Non, en réalité, je faisais un simple parallèle entre le fait que cet endroit portait quelque chose de certes complexe et dégagé à la fois, mais aussi immense en un sens de par cette absence de frontières que peuvent être les murs. Prenant appuis sur le plan de travail, d’une simple impulsion, un saut de chat, et je me retrouvais debout dessus à fouiller dans les placards du haut, d’une agilité féline, et en même temps d’un geste décontracté.
Quelle personne sensée monterait sur ses meubles en ramenant quelqu’un chez soi « le premier soir », c’est absurde. J’avais ce côté-ci, aussi. Peut-être trop spontané, mais cela m’importait peu. Fouillant donc, je finis par trouver l’objet de ma recherche, redescendant d’un saut en arrière, toujours parfaitement contrôler, montrant une habitude certaine à la grimpe. Pas forcément à l’escalade conventionnelle, mais mes gestes étaient ceux d’une grimpeuse forestière ou urbaine aguerrie. Ainsi, je m’attelais à la préparation de la dite infusion et d’un café. Servant donc les deux tasses, je vins gentiment les déposer sur la table basse pour l’inviter d’un geste du bras à venir s’asseoir sur le canapé, avant d’aller piocher un disque.
Le glissant en douceur sur l’appareil prévu à cet effet, les premières notes d’Alone Together de Chet Baker entonnaient alors que je venais moi-même m’asseoir. Par mauvais réflexe, en tailleur. Il y a une éternité que je n’avais plus porté de robe, et le remarquer me fis cligner des yeux en glissant un coussin entre mes jambes après avoir attrapé ma tasse en secouant la tête. Buvant une gorgée du café pourtant encore brûlant, je soupirais d’aise avant de la reposer et me plonger vers Cléopatra, me décalant de fait sur le côté, ramenant mes jambes l’une contre l’autre en appuyant mon coude sur le rebord du dossier du canapé, mes doigts effleurant à peine mes cheveux.
« J’espère m’en souvenir éternellement… »
Ma voix était un peu plus apaisée, depuis mon retour à ma petite zone de confort, quelques bougies illuminant mon minois, alors que, en une malice certaine sans être trop appuyée, je vins me laisser basculer lentement pour me retrouver en une position aussi suggestive que celle que j’ai pu avoir en début d’après-midi pour changer la couleur de sa flamme, mes deux genoux posés sur le canapé, le dos courbé d’une manière ma foi relativement provocante. Je n’avais toujours pas conscience de mon pouvoir de séduction, clairement pas, mais en même temps, cela ne m’empêchait pas d’essayer d’être désirable. Ainsi, de ma main libre, je vins en douceur dégager ses cheveux derrière son oreille pour déposer un baiser, entre son cou, sa joue et son oreille, mon souffle se promenant inexorablement à son lobe, le rictus provoqué par mon sourire qui s’agrandissait clairement audible.
- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Lun 18 Fév 2019 - 21:56
« Wonderful Life »
A sa sollicitude quant au fait de lui emprunter quelques ouvrages – sur le long terme disons-le – Sykes n’en démontra aucune objection. Bien, c’était même avec plaisir qu’elle lui laisserait accès à l’étendue de ses savoirs. C’était une vraie bonne chose, une vraie bonne nouvelle pour elle qui était si avide d’en apprendre toujours plus sur la magie et ses diverses modalités. Elle acquiesça d’un signe de tête ferme mais reconnaissant à ce qu’elle venait de lui signifier. En fait, elle n’avait même pas douté de sa réponse, elle s’en était doutée.
- Merci Eden, souffla-t-elle dans un léger sourire.
Alors que la sorcière parcourait les appartements de son hôtesse, celle-ci restait silencieuse, parfaitement stoïque même. Est-ce que c’était effrayant à ce point que d’observer la brune inspecter cet environnement qu’elle découvrait ? Certainement. Si laisser entrer quelqu’un dans son monde était quelque chose de facile, cela se saurait. Or, c’est un voyage bien précis dans l’intimité d’une personne que de connaître ses goûts, sa façon d’arranger la décoration, cette manière bien précise de disposer ses livres avec ça-et-là quelques plantes… Tout cela donne des informations également très précieuses concernant la personnalité d’un individu …
- Grosse ? répliqua-t-elle dans un rire sonore. Je penchais davantage pour une personnalité un tantinet obsessionnelle et accumulatrice mais surtout souple et malléable, voire légèrement imprévisible, souligna-t-elle avec un clin d’œil.
Tout ce qui était à même de la faire chavirer, finalement. Calmement, le regard sombre de la duelliste d’Inverness s’aventura sur les gestes de sa compagne, celle-ci s’appuyant maintenant sur le plan de travail, féline et décontractée. Ce ne serait certes mais dans les habitudes de l’égyptienne d’en faire de même mais … Pourquoi pas ? Est-ce qu’elle devrait le faire, là, tout de suite ? Certainement pas, elle était bien trop à cheval sur ses propres manières mais … Il serait tentant de se laisser aller. Juste pour une fois.
Un second bon marqua le temps de la préparation des boissons commandées. Silencieuse, Amonwë inspectait chaque fait et geste, comme aspirée par l’instant, par les mouvements de la métamorphomage. Son sourire ne quittant pas ses lèvres, elle s’enquit de rejoindre le canapé selon le geste réalisé par la belle Sykes. Leurs tasses sur la table basse, un disque joué. Morceau élégant. Sans doute aucun. Distinguée, les jambes de l’arithmancienne se joignaient avec une réelle commodité, saisissant par ailleurs sa tasse qu’elle enserrait doucereusement entre ses deux mains dont la manucure était irréprochable. Observatrice, elle n’avait pas pu retenir un léger sourire en remarquant que l’autre femme était obligée de mettre un coussin entre ses deux jambes. Non habituée à cela, certes, mais amusante et méritante d’essayer tout de même.
La musique. L’odeur de gingembre parfaitement infusé. L’instant était véritablement reposant pour les deux sorcières dont le quotidien file à une vitesse déroutante. Ses iris posés sur l’experte en Métamorphoses, regardant chacun de ses mouvements … Ma foi suggestifs. Un haussement de sourcil, une gorgée d’infusion prise comme pour savourer un peu plus l’instant. Sa main s’approcha de son cou qu’elle dégageait alors de ses cheveux noirs, les disposant derrière son oreille. Un baiser. Doux. Tendre. Aguicheur ? La gorge serrée, ses dents pincèrent sa lèvre inférieure, sourire naissant aux lèvres.
- L’infusion est délicieuse … laissa-t-elle entendre en baissant légèrement la tête, un sourire aux lèvres qu’elle tentait de dissimuler, se rendant compte que sa réplique était totalement stupide.
Reprenant contenance, elle vint capturer ses lèvres, lentement d’abord, puis dans un échange plus appuyé. Elle déposa alors sa tête contre l’épaule de l’autre femme tout en laissant son regard s’épanouir là où il souhaitait bien se diriger.
- Je pourrais rester comme cela une éternité, je me sens si bien, là, tout contre toi … Et même si l’infusion est délicieuse... plaisanta-t-elle pour souligner sa précédente bêtise ...elle n’y est clairement pour rien cette fois. Elle marqua un temps de pause. Tu t’es déjà demandée à quoi ressemblait le véritable amour ? J’entends, le vrai, l’amour avec un grand A, ce sentiment qui te fais vibrer et te fais te sentir vivante …
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mar 19 Fév 2019 - 1:58
Obsessionnelle et accumulatrice, hein ? Un maigre instant, mon regard se penche en mon environnement, mon espace de vie pour à nouveau le découvrir avant de se détourner. Je me surpris à rougir de cet instant… Il est vrai. Imprévisible, j’en doute… Chaotique en ma personnalité, oui, mais c’est probablement pour ça que j’organise à ce point ma vie, et que je classe tout, pour éviter de devenir faible et de me laisser happer par une part de moi que je n’apprécie guère.
Enfin le temps s’écoulait et le murmure du sempiternel sablier semble si loin de moi, si loin de nous… Organiser mon temps, c’est la chose la plus saine que j’ai trouvé à faire pour l’optimiser tant que je n’ai pas trouvé le moyen d’arrêter le sablier, et devenir éternelle. L’idée me remettais l’esprit en place alors que mes lèvres bousculaient avec douceur la peau de ma collègue, un long frisson me parcourant en constatant ses dents qui revenaient lentement sur ses lèvres.
Pourquoi ce geste est-il si sensuel ? Pourquoi mon corps brûle ? J’ai bien les réponses à toutes les questions qui se posent à moi en l’instant, mais je ressens aussi le besoin de dissocier ce que je ressens de mon côté rationnel, pour pleinement ressentir. La logique est rassurante, mais la logique atténue la force des sentiments. Et pour l’une des premières fois de ma vie, je ressens le besoin d’être pleinement ignorante et de découvrir, re-découvrir.
Depuis notre arrivée, je ressentais un manque en mes mots. J’étais toujours expressive, en ma gestuelle, mais plus discrète de mes mots. Une aise et un malaise se sont installées chez moi, je me sens dans un espace de sécurité, et en même temps, laisser quelqu’un y pénétrer crée quelque chose… D’étrange. Pas si désagréable, mais étrange.
Je ne pu m’empêcher de sourire à ses mots. « l’infusion est délicieuse », c’était peut-être une façon de casser ce silence. Ca l’est probablement… Je me sentais un peu coupable, de fait, de mon silence, mais, alors que je cherchais maladroitement mes mots, ses lèvres vinrent s’emparer des miennes. Un frisson, long, s’emparait de moi. Sans même que je ne m’en rende compte, mon dos se creusait, un peu plus, rendant cette position plus suggestive qu’elle ne l’était déjà, bien que c’était un mouvement que je ne contrôlais pas vraiment.
Mes yeux se clorent, machinalement, et, en ressentant sa tête se poser sur mon épaule, je me demandais si ses prunelles s’étaient elles aussi fermées, ou demeuraient alertes. En le premier cas, c’est quelque chose d’une tendresse certaine, qui devait la traverser, en le second, au vu de ma position et de la tangente du tissu de ma robe, quelque chose de plus érotique.
Ses mots semaient le doute. C’en fut presque à l’obsession. Dis moi; Cléopatra, tes yeux, sont-ils ouverts, ou fermés ? Est-ce que je t’attire, physiquement, ou est-ce que ce que tu ressens surpasse une forme d’attirance ? C’est en sa seconde prise de parole que cette question finit par devenir totalement auxiliaire pour moi… A quoi ressemble le véritable amour… ? La spontanéité dépassait en l’instant mes pensées, ma voix maladroite, peut-être un peu plus perdue.
« J-je, eumh très honnêtement, je… »
Deux sous-entendus se laissaient entendre en mes mots, un dernier en le ton employé. D’une part, je ne suis absolument pas capable de contrôler ce que je ressens. Et ça me fait autant de bien que cela pourrait très vite me faire du mal. D’autres part, mon inexpérience trahissait une peur soudaine. Pourquoi me pose-t-elle cette question à moi ? Enfin, mon ton, lui, traduisait qu’inconsciemment, j’étais terrorisée de sa réaction, si bien que j’avais maladroitement réussi à couper ma phrase pour y marquer un temps. Mais… Fuir n’est pas dans mes habitudes.
« Je n’ai jamais vraiment cherché à savoir ce dont il s’agissait, mais… Je me sens vivante, plus que jamais, je me sens renaître, être moi à nouveau, et quelqu’un d’autre, de meilleur, une nouvelle Eden, plus fidèle à elle-même qu’Eden elle-même, plus humaine, et… En même temps… Mon corps ne cesse de douter, frissonner, trembler, créer des émotions d’une force qui me dépasse complètement, et mon âme ne cesse de vibrer, alors… Eumh… Je… »
Phénomène rare. Eden Sykes, l’ex-Auror traqueuse de mages noirs ne trouvait plus ses mots. D’un oeil extérieur, je dois en cet instant paraître si ridicule… Un déglutissement léger se fit entendre, démontrant, au delà de mes hésitations, que d’infinies peurs me traversaient l’esprit, et qu’à aucun instant, ne m’est venu la simple idée qu’elle avait peut-être simplement besoin d’être rassurée, ou d’entendre des mots doux… Enfin. Les mots...
« Je crois que c’est bon pour moi. Je veux dire… J’ai trouvé, le véritable amour. »
Fis-je. Mon corps tout entier voulait s’abandonner, se rouler en boule dans un coin et se murer dans le silence, mais au lieu de cela, un courage certain s’éprit de moi pour attraper les doigts de Cléopatra, et les porter à ma poitrine, au niveau de mon coeur, dont les battements étaient à peine supérieur à la moyenne, mais… A peine supérieur à la moyenne, pour une sportive de mon niveau et ayant une hygiène de vie relativement décente, c’est déjà énorme.
Enfin le temps s’écoulait et le murmure du sempiternel sablier semble si loin de moi, si loin de nous… Organiser mon temps, c’est la chose la plus saine que j’ai trouvé à faire pour l’optimiser tant que je n’ai pas trouvé le moyen d’arrêter le sablier, et devenir éternelle. L’idée me remettais l’esprit en place alors que mes lèvres bousculaient avec douceur la peau de ma collègue, un long frisson me parcourant en constatant ses dents qui revenaient lentement sur ses lèvres.
Pourquoi ce geste est-il si sensuel ? Pourquoi mon corps brûle ? J’ai bien les réponses à toutes les questions qui se posent à moi en l’instant, mais je ressens aussi le besoin de dissocier ce que je ressens de mon côté rationnel, pour pleinement ressentir. La logique est rassurante, mais la logique atténue la force des sentiments. Et pour l’une des premières fois de ma vie, je ressens le besoin d’être pleinement ignorante et de découvrir, re-découvrir.
Depuis notre arrivée, je ressentais un manque en mes mots. J’étais toujours expressive, en ma gestuelle, mais plus discrète de mes mots. Une aise et un malaise se sont installées chez moi, je me sens dans un espace de sécurité, et en même temps, laisser quelqu’un y pénétrer crée quelque chose… D’étrange. Pas si désagréable, mais étrange.
Je ne pu m’empêcher de sourire à ses mots. « l’infusion est délicieuse », c’était peut-être une façon de casser ce silence. Ca l’est probablement… Je me sentais un peu coupable, de fait, de mon silence, mais, alors que je cherchais maladroitement mes mots, ses lèvres vinrent s’emparer des miennes. Un frisson, long, s’emparait de moi. Sans même que je ne m’en rende compte, mon dos se creusait, un peu plus, rendant cette position plus suggestive qu’elle ne l’était déjà, bien que c’était un mouvement que je ne contrôlais pas vraiment.
Mes yeux se clorent, machinalement, et, en ressentant sa tête se poser sur mon épaule, je me demandais si ses prunelles s’étaient elles aussi fermées, ou demeuraient alertes. En le premier cas, c’est quelque chose d’une tendresse certaine, qui devait la traverser, en le second, au vu de ma position et de la tangente du tissu de ma robe, quelque chose de plus érotique.
Ses mots semaient le doute. C’en fut presque à l’obsession. Dis moi; Cléopatra, tes yeux, sont-ils ouverts, ou fermés ? Est-ce que je t’attire, physiquement, ou est-ce que ce que tu ressens surpasse une forme d’attirance ? C’est en sa seconde prise de parole que cette question finit par devenir totalement auxiliaire pour moi… A quoi ressemble le véritable amour… ? La spontanéité dépassait en l’instant mes pensées, ma voix maladroite, peut-être un peu plus perdue.
« J-je, eumh très honnêtement, je… »
Deux sous-entendus se laissaient entendre en mes mots, un dernier en le ton employé. D’une part, je ne suis absolument pas capable de contrôler ce que je ressens. Et ça me fait autant de bien que cela pourrait très vite me faire du mal. D’autres part, mon inexpérience trahissait une peur soudaine. Pourquoi me pose-t-elle cette question à moi ? Enfin, mon ton, lui, traduisait qu’inconsciemment, j’étais terrorisée de sa réaction, si bien que j’avais maladroitement réussi à couper ma phrase pour y marquer un temps. Mais… Fuir n’est pas dans mes habitudes.
« Je n’ai jamais vraiment cherché à savoir ce dont il s’agissait, mais… Je me sens vivante, plus que jamais, je me sens renaître, être moi à nouveau, et quelqu’un d’autre, de meilleur, une nouvelle Eden, plus fidèle à elle-même qu’Eden elle-même, plus humaine, et… En même temps… Mon corps ne cesse de douter, frissonner, trembler, créer des émotions d’une force qui me dépasse complètement, et mon âme ne cesse de vibrer, alors… Eumh… Je… »
Phénomène rare. Eden Sykes, l’ex-Auror traqueuse de mages noirs ne trouvait plus ses mots. D’un oeil extérieur, je dois en cet instant paraître si ridicule… Un déglutissement léger se fit entendre, démontrant, au delà de mes hésitations, que d’infinies peurs me traversaient l’esprit, et qu’à aucun instant, ne m’est venu la simple idée qu’elle avait peut-être simplement besoin d’être rassurée, ou d’entendre des mots doux… Enfin. Les mots...
« Je crois que c’est bon pour moi. Je veux dire… J’ai trouvé, le véritable amour. »
Fis-je. Mon corps tout entier voulait s’abandonner, se rouler en boule dans un coin et se murer dans le silence, mais au lieu de cela, un courage certain s’éprit de moi pour attraper les doigts de Cléopatra, et les porter à ma poitrine, au niveau de mon coeur, dont les battements étaient à peine supérieur à la moyenne, mais… A peine supérieur à la moyenne, pour une sportive de mon niveau et ayant une hygiène de vie relativement décente, c’est déjà énorme.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Sam 2 Mar 2019 - 11:17
« Wonderful Life »
Gestes sensuels échangés. Frissons envahissants. Lèvres légèrement pincées. Un sourire était apparu sur le visage de sa compagne lorsqu’elle avait mentionné que l’infusion était délicieuse. Rupture étonnante, étrange, d’un silence pourtant si peu gênant pour elle. Parfois, il ne sert à rien de meubler les silences, ceux-ci peuvent vouloir dire beaucoup. Une chose sur laquelle l’enseignante devrait encore se pencher.
Tête posée sur son épaule, la brune lança un questionnement pour le moins inattendu, si bien que la voix de la métamorphomage se fit maladroite, confuse, perdue. Sa réaction était très largement compréhensible au regard de la spontanéité de la demande qui suivait ce geste tout particulier qu’elle venait d’avoir. Fermant ses paupières, l’égyptienne se faisait plus attentive au ton employé. Celui-ci semblait cacher une peur certaine, non pas de l’hésitation, mais davantage de l’appréhension. Difficile de s’y retrouver dans ce contexte où finalement leur relation s’était précipitée en une après-midi.
Semblant reprendre son courage à deux mains, Eden finit par lui adresser une réponse. Les yeux toujours clos, Cléopatra redoublait d’attention, le cœur toutefois serré, une légère boule au ventre naissant suite à l’angoisse d’une réponse qu’elle n’aurait souhaité entendre. A la manière d’un phénix, elle expliquait se sentir renaître, vivre même. Ses mots étaient beaux, mélodieux, philosophiques peut-être même. Son myocarde s’emballant dans ses battements incessants, l’arithmancienne restait cependant immobile. Elle non plus n’avait jamais cherché à le trouver – ou plutôt le retrouver. C’était étonnant de mesurer à quel point certains individus passent leur vie à tenter de trouver LA bonne personne. Et si finalement tout était question de se sentir bien, compris et en confiance ?
Un manque du mot brisa sa réplique. Bond dans sa poitrine à l’écoute de la reprise de son discours. Ainsi, elle expliquait avoir trouvé le véritable amour. Son estomac sembla se nouer à cet instant. Est-ce que c’était également le cas pour elle ? Le Professeure Amonwë n’eut pas tellement le temps de se poser la question puisqu’elle sentit ses doigts attrapés par ceux de sa collègue qui les portaient jusqu’à sa poitrine. Battements réguliers, forts, émotions palpables, intenses. Réflexe de déglutition avant de reprendre la parole d’une voix qui ne parvenait pas à se faire entendre. Laissez-vous aller, Amonwë, juste pour une fois. Rouvrant alors les yeux pour fixer le plafond avant de dévier ses iris vers l’autre femme, elle reprit.
- Je l’ai trouvé, également.
Son murmure était à peine audible, en fait, elle se sentait comme ailleurs, dans un autre monde. Enfin, il lui était possible de ne pas tout contrôler et de lâcher prise le temps d’une soirée. Ses nerfs n’étaient pas tendus, ses muscles n’étaient pas figés comme à l’ordinaire. Gardant sa main sur le cœur de l’Auror, Cléopatra reprit la parole, d’un ton plus marqué.
- Je voudrais te faire découvrir l’Egypte, Alexandrie, ma ville natale, Uagadou, l'école où j'ai appris à me servir de la magie sans baguette, et puis ma famille … Les Amonwë seraient ravis de te rencontrer, j’en suis certaine, dit-elle de sa voix légèrement accentuée.
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- Spoiler:
- Je m'excuse du temps de réponse, mon IRL a vraiment pris le dessus ces temps-ci
- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Dim 3 Mar 2019 - 8:09
L’envolée des doutes… En mon esprit, une forme d’angoisse se libérait. Un souvenir lointain refaisait surface. Mon cœur s’accélérait, et paradoxalement je paraissais, pendant quelques instants du moins, en paix. Ma main se resserrant en une délicate étreinte autour de la sienne, mon regard se plongeait lentement vers le piano alors que j’y revoyais une jeune fille, d’une apparence toute autre, une aura toute autre, mais la même essence, la même présence. Cette autre, cette ancienne Eden. Pour une raison que j’ignore plus ou moins, le décès d’Adaline remontait jusqu’à moi. Et dans mes souvenirs, l’image de cette corde, autour de son cou, semblait prendre fin.
La fin d’une pluie diluvienne incessante en mon for intérieur, peut-être, d’une part de mon esprit contre laquelle je lutte depuis des décennies. « Je l’ai trouvé également. », par manque de confiance en moi, pendant un instant je me demandais s’il s’agissait bien de moi ou non. Si elle était sincère ou si elle ne pouvait en répondre autrement après des mots si forts de ma part. Mais l’idée disparait bien vite. Son ton à la suite se faisant plus marqué, plus certain, une chaleur s’emparait de moi. A ses mots, je m’y sentais presque. Du moins jusqu’à sa dernière phrase, m’arrachant une grimace soudaine. « Les Amonwë seraient ravis de te rencontrer. »
Le seraient-ils ? Ma réputation est ce qu’elle est, les informations dans le monde magique circulent vite. De plus, la vie en société est quelque chose qui m’est clairement étranger. Comment justifier que je ne sache pas me comporter avec ma « belle famille » à plus de quarante ans ? Une angoisse passagère me traversait, mais qu’importe. Puis-je seulement parler des « Sykes » ? Je n’ai que Papa. Dont l’état de santé est relatif, il n’a plus l’énergie d’antan. Et même si nous avons vite été proches en le fait que nous nous comprenions et avons la même forme d’empathie, paradoxalement, nous n’avons pas passé tant de temps que ça ensemble.
Il va te falloir apprendre à être un peu moins extravagante, Eden. Cet ordre intérieur me rassurait. Je peux le faire. Ca va aller. En tous les cas, je me sens en mesure de déplacer des mondes, aller cueillir des étoiles et caresser le soleil à main nues. Moi qui ai toujours pensé que l’amour est une faiblesse, probablement pour m’en protéger… Au final…
Je me sens plus forte que jamais.
« Rien ne me ferait plus plaisir. Allons-y dès que nous avons un week end commun ou des vacances relativement dégagées. »
C’était un semi-mensonge. En réalité, cela me faisait plaisir, qu’elle veuille que je découvre une part de son passé et de son présent. Qu’elle désire partager. Et me parler de ce genre de choses aussi vite témoigne, je le crois, d’une forme de volonté de construction, d’approfondissement. Mais qu’est-ce que je peux lui montrer en retour ?
Ma joie. Mon bonheur. Ma gratitude. Mon amour. Evidemment.
Un sourire vague se manifestait à mon minois alors que, lentement, je venais retirer sa main en soutenant son minois pour soulever le fait que j’allais me lever. Etrangement, rompre ce contact me faisait un mal certain, un petit pincement. Je suppose que c’est… Normal ? Du moins j’espère juste ne pas être attachée à un point étouffant. Enfin. Lentement, je finissais mon café d’une gorgée pour me diriger vers la salle de bain.
« J’arrive dans une petite minute. »
Une fois dans la salle de bain, je clignais des yeux en m’observant dans le miroir. Je n’avais pas remarqué un instant que mon corps réclamait ardemment du tabac. Jusqu’à en observer les signaux du moins. Mes paumes légèrement moites, mes yeux un peu trop vitreux, de légers tremblements à mon avant-bras droit, l’idée me faisait grimacer. Je n’ai pas envie de fumer devant elle. Et en même temps, si notre relation tend à évoluer pour nous faire vivre ensemble ou passer du moins beaucoup de temps toutes les deux, je ne pourrai pas m’enfuir en catimini à chaque fois. Mon esprit, lui, parait dégagé de toute envie, mais mon corps réclame.
En regardant vaguement autour de moi, comme une enfant perdu à la recherche d’une solution, la plus viable me semblait une discussion, plus tard. Comment va-t-elle le prendre ? C’est une addiction, certes, mais une addiction que j’apprécie, et je n’ai pas spécialement envie d’y mettre fin. Sauf si elle me le demande. Soit… Nous verrons bien. Laissant ma robe glisser le long de mon corps, je troquais le vêtement pour un t-shirt, assez long pour recouvrir le haut de mes cuisses.
Un nouveau regard dans le miroir, une grimace. Merde. Il n’est pas complètement opaque. Le voile de coton blanc laissait filtrer mes chairs, l’une de mes épaules dénudée par un col ample, dévoilant largement l'une de mes clavicules, mes deux tétines roses foncées trahissant la transparence du vêtement de manière presque exagérée. Je n’ai jamais été bien pudique, en la mesure où, pouvant contrôler mon apparence, les regards ne m’importent que peu, regarder mon corps ne signifie pas vraiment me regarder.
Pour les autres. Pour Cléopatra c’est différent. En les œillades qu'elle a à mon égard, déjà, et ensuite… Je ne sais pas. Non. Je n’en sais rien. Un sourire vague traversait mon esprit, avant d’écarquiller les yeux alors que je m’apprêtais à repartir. Une culotte de sport. Merde. Texture désagréable au toucher, couleur désagréable, visuel désagréable. Hors de question Eden. Soit tu décides d’être un minimum désirable, soit pas du tout. Mais pas d’entre deux.
Fouillant dans ma robe, repliée soigneusement et déposée dans un coin, j’acquiesçais en attrapant ma baguette. Bon. J’ai vu des pubs des dizaines et des dizaines de fois. Pas trop extravagant, rester dans une unité de couleur… Un coup simple dans le vide de la quasi-brindille, sans un mot, et l’objet, d’une laideur infâme devenait une merveille de lingerie, épousant à merveille mes formes, sans trop les dévoiler, les motifs dessinés dans la dentelle. Acquiesçant lentement devant le miroir, je m’approchais de la porte, et cela m’en semblait presque une épreuve. L’ouvrir encore plus. Et la regarder d’un coup encore plus, j’étais raide, un peu crispée, et, la lumière émise par mes prunelles changeait du tout au tout, se prenant soudainement au vert.
Putain de… Merde ! Evidemment ça devait arriver. L’expression du doute, mêlé entre un manque cruel de confiance en moi et un manque de tabac qui alimente ça. Je me sens terriblement gênée, et… Pratiquement paralysée… D’ailleurs… Oh bordel, remuer mon index me parait un effort infini. « C’est nouveau pour moi, je suis désolée, je suis nulle. » avais-je envie de déclarer avant de retourner m’enfermer dans la salle de bain, mais quelque chose me dit que gâcher cette soirée pour mes problèmes ne l’enchanterait pas, et moi non plus dans le fond. Prenant une lente inspiration, mes yeux revenaient lentement au rose, mais n’importe qui ayant un minimum d’œil aurait pu repérer cette main droite légèrement tremblante, les mains moites, la façon dont mes pieds étaient légèrement tournés vers l’intérieur, mes jambes trop rapprochées, signifiant le doute, de la peur.
Arrête de fuir, merde, elle t’aime, elle comprendra.
Un pas en avant. Ouf. Lentement, je venais m’approcher du canapé, ma démarche reprenant une constante relativement normal au fil des pas, pour finir par lui tendre la main en douceur afin de l’aider à se redresser.
« Je n’ai pas pensé à te demander si tu avais besoin d’un pyjama, au fait, désolée… Tu as besoin de quelque chose pour dormir ? »
Le petit crac significatif du tourne disque se fit entendre, alors que la première face s’achevait. En même temps, ça tombait relativement bien. Je ne vais pas me plaindre. Est-ce que je demande l’autorisation pour aller fumer ? Est-ce que je dois la laisser profiter de l’instant ? Est-ce que je suis supposée me mettre à califourchon sur elle, cambrer mon dos en l’embrassant pour m’offrir à elle ? Je n’en sais rien. Il va vraiment falloir que je lui pose de tonnes de questions sur comment « être bien », quand… Nous serons peut-être moins animées par l’alcool et moins dans la découverte mutuelle, mais plus dans la compréhension. Pour l’instant, je compte juste sur toi pour m’aider, Cléopatra. Je crois que j’ai rarement été aussi anxieuse de toute ma vie. J’ai besoin d’une direction, de mots, de gestes, peu importe, mais d'une direction.
La fin d’une pluie diluvienne incessante en mon for intérieur, peut-être, d’une part de mon esprit contre laquelle je lutte depuis des décennies. « Je l’ai trouvé également. », par manque de confiance en moi, pendant un instant je me demandais s’il s’agissait bien de moi ou non. Si elle était sincère ou si elle ne pouvait en répondre autrement après des mots si forts de ma part. Mais l’idée disparait bien vite. Son ton à la suite se faisant plus marqué, plus certain, une chaleur s’emparait de moi. A ses mots, je m’y sentais presque. Du moins jusqu’à sa dernière phrase, m’arrachant une grimace soudaine. « Les Amonwë seraient ravis de te rencontrer. »
Le seraient-ils ? Ma réputation est ce qu’elle est, les informations dans le monde magique circulent vite. De plus, la vie en société est quelque chose qui m’est clairement étranger. Comment justifier que je ne sache pas me comporter avec ma « belle famille » à plus de quarante ans ? Une angoisse passagère me traversait, mais qu’importe. Puis-je seulement parler des « Sykes » ? Je n’ai que Papa. Dont l’état de santé est relatif, il n’a plus l’énergie d’antan. Et même si nous avons vite été proches en le fait que nous nous comprenions et avons la même forme d’empathie, paradoxalement, nous n’avons pas passé tant de temps que ça ensemble.
Il va te falloir apprendre à être un peu moins extravagante, Eden. Cet ordre intérieur me rassurait. Je peux le faire. Ca va aller. En tous les cas, je me sens en mesure de déplacer des mondes, aller cueillir des étoiles et caresser le soleil à main nues. Moi qui ai toujours pensé que l’amour est une faiblesse, probablement pour m’en protéger… Au final…
Je me sens plus forte que jamais.
« Rien ne me ferait plus plaisir. Allons-y dès que nous avons un week end commun ou des vacances relativement dégagées. »
C’était un semi-mensonge. En réalité, cela me faisait plaisir, qu’elle veuille que je découvre une part de son passé et de son présent. Qu’elle désire partager. Et me parler de ce genre de choses aussi vite témoigne, je le crois, d’une forme de volonté de construction, d’approfondissement. Mais qu’est-ce que je peux lui montrer en retour ?
Ma joie. Mon bonheur. Ma gratitude. Mon amour. Evidemment.
Un sourire vague se manifestait à mon minois alors que, lentement, je venais retirer sa main en soutenant son minois pour soulever le fait que j’allais me lever. Etrangement, rompre ce contact me faisait un mal certain, un petit pincement. Je suppose que c’est… Normal ? Du moins j’espère juste ne pas être attachée à un point étouffant. Enfin. Lentement, je finissais mon café d’une gorgée pour me diriger vers la salle de bain.
« J’arrive dans une petite minute. »
Une fois dans la salle de bain, je clignais des yeux en m’observant dans le miroir. Je n’avais pas remarqué un instant que mon corps réclamait ardemment du tabac. Jusqu’à en observer les signaux du moins. Mes paumes légèrement moites, mes yeux un peu trop vitreux, de légers tremblements à mon avant-bras droit, l’idée me faisait grimacer. Je n’ai pas envie de fumer devant elle. Et en même temps, si notre relation tend à évoluer pour nous faire vivre ensemble ou passer du moins beaucoup de temps toutes les deux, je ne pourrai pas m’enfuir en catimini à chaque fois. Mon esprit, lui, parait dégagé de toute envie, mais mon corps réclame.
En regardant vaguement autour de moi, comme une enfant perdu à la recherche d’une solution, la plus viable me semblait une discussion, plus tard. Comment va-t-elle le prendre ? C’est une addiction, certes, mais une addiction que j’apprécie, et je n’ai pas spécialement envie d’y mettre fin. Sauf si elle me le demande. Soit… Nous verrons bien. Laissant ma robe glisser le long de mon corps, je troquais le vêtement pour un t-shirt, assez long pour recouvrir le haut de mes cuisses.
Un nouveau regard dans le miroir, une grimace. Merde. Il n’est pas complètement opaque. Le voile de coton blanc laissait filtrer mes chairs, l’une de mes épaules dénudée par un col ample, dévoilant largement l'une de mes clavicules, mes deux tétines roses foncées trahissant la transparence du vêtement de manière presque exagérée. Je n’ai jamais été bien pudique, en la mesure où, pouvant contrôler mon apparence, les regards ne m’importent que peu, regarder mon corps ne signifie pas vraiment me regarder.
Pour les autres. Pour Cléopatra c’est différent. En les œillades qu'elle a à mon égard, déjà, et ensuite… Je ne sais pas. Non. Je n’en sais rien. Un sourire vague traversait mon esprit, avant d’écarquiller les yeux alors que je m’apprêtais à repartir. Une culotte de sport. Merde. Texture désagréable au toucher, couleur désagréable, visuel désagréable. Hors de question Eden. Soit tu décides d’être un minimum désirable, soit pas du tout. Mais pas d’entre deux.
Fouillant dans ma robe, repliée soigneusement et déposée dans un coin, j’acquiesçais en attrapant ma baguette. Bon. J’ai vu des pubs des dizaines et des dizaines de fois. Pas trop extravagant, rester dans une unité de couleur… Un coup simple dans le vide de la quasi-brindille, sans un mot, et l’objet, d’une laideur infâme devenait une merveille de lingerie, épousant à merveille mes formes, sans trop les dévoiler, les motifs dessinés dans la dentelle. Acquiesçant lentement devant le miroir, je m’approchais de la porte, et cela m’en semblait presque une épreuve. L’ouvrir encore plus. Et la regarder d’un coup encore plus, j’étais raide, un peu crispée, et, la lumière émise par mes prunelles changeait du tout au tout, se prenant soudainement au vert.
Putain de… Merde ! Evidemment ça devait arriver. L’expression du doute, mêlé entre un manque cruel de confiance en moi et un manque de tabac qui alimente ça. Je me sens terriblement gênée, et… Pratiquement paralysée… D’ailleurs… Oh bordel, remuer mon index me parait un effort infini. « C’est nouveau pour moi, je suis désolée, je suis nulle. » avais-je envie de déclarer avant de retourner m’enfermer dans la salle de bain, mais quelque chose me dit que gâcher cette soirée pour mes problèmes ne l’enchanterait pas, et moi non plus dans le fond. Prenant une lente inspiration, mes yeux revenaient lentement au rose, mais n’importe qui ayant un minimum d’œil aurait pu repérer cette main droite légèrement tremblante, les mains moites, la façon dont mes pieds étaient légèrement tournés vers l’intérieur, mes jambes trop rapprochées, signifiant le doute, de la peur.
Arrête de fuir, merde, elle t’aime, elle comprendra.
Un pas en avant. Ouf. Lentement, je venais m’approcher du canapé, ma démarche reprenant une constante relativement normal au fil des pas, pour finir par lui tendre la main en douceur afin de l’aider à se redresser.
« Je n’ai pas pensé à te demander si tu avais besoin d’un pyjama, au fait, désolée… Tu as besoin de quelque chose pour dormir ? »
Le petit crac significatif du tourne disque se fit entendre, alors que la première face s’achevait. En même temps, ça tombait relativement bien. Je ne vais pas me plaindre. Est-ce que je demande l’autorisation pour aller fumer ? Est-ce que je dois la laisser profiter de l’instant ? Est-ce que je suis supposée me mettre à califourchon sur elle, cambrer mon dos en l’embrassant pour m’offrir à elle ? Je n’en sais rien. Il va vraiment falloir que je lui pose de tonnes de questions sur comment « être bien », quand… Nous serons peut-être moins animées par l’alcool et moins dans la découverte mutuelle, mais plus dans la compréhension. Pour l’instant, je compte juste sur toi pour m’aider, Cléopatra. Je crois que j’ai rarement été aussi anxieuse de toute ma vie. J’ai besoin d’une direction, de mots, de gestes, peu importe, mais d'une direction.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Lun 4 Mar 2019 - 21:58
« Wonderful Life »
Demande lâchée, posée, déposée dans un flot de paroles qui ne démontrait rien d’autre qu’une envie d’engagement. Si ce n’est tout simplement le fait de vouloir aller plus loin. Ensemble. L’une avec l’autre. Contre toute attente, la réponse fut positive. En vérité, la brune s’était attendue à obtenir un refus, ou du moins une formulation du type ‘’je ne suis pas prête, laisse-moi un peu de temps’’. Mais non, c’était avec plaisir semble-t-il que l’invitation était acceptée. Estomac noué. Et s’ils ne l’acceptaient pas ? Sa réputation en tant qu’Auror est certainement partagée au-delà des frontières du Royaume-Unis. Alors comment leur expliquer ? Peu importe, ils comprendraient. De toute façon, Cléopatra elle-même n’était pas un exemple à suivre bien qu’elle ait toujours eu cette faculté à suivre les règlements à la lettre – ou plutôt à s’en détourner avec suffisamment de stratégie pour passer inaperçue. Silencieuse un instant, l’égyptienne se contentait de l’observer se lever du canapé. Elle lui glissait qu’elle revenait dans une petite minute. Outch, elle sentait le couac arriver. Est-ce qu’elle avait dit ou fait une connerie ? Quelque chose de travers ? Rien de cela à priori. De ses yeux sombres, elle suivait sa démarche vers ce qui semblait être la salle de bain. Avant qu’elle ne franchisse la porte, elle reprit la parole d’un ton plus affirmé.
- Aux prochaines vacances universitaires.
Cette indication était suffisante pour désigner son rapport direct avec le sujet qu’elles avaient abordé. Aux prochaines vacances universitaires, donc, elles partiraient pour l’Egypte. Alexandrie, lieu magique, mystérieux, envoutant. La lignée des Amonwë saurait les accueillir comme il se doit, elle en était à présent certaine. Eux qui avaient toujours voulu son bonheur. D’habitude impatiente, l’enseignante en Forces Obscures se contentait de boire quelques gorgées de son infusion au gingembre, se distrayant grâce aux volutes de fumée qui s’échappaient de sa tasse. Ces minces filaments argentés dans les airs prenaient des allures subtiles, se déployant parfois en arc de cercle, au gré de l’imagination de la sorcière douée de l’usage de la magie sans baguette. Finalement, cela ne représentait qu’un acte de magie mineure, mais c’était poétique, voilà tout.
Le bruit de la porte sortit l’arithmancienne de ses pensées. Les volutes de fumée s’évaporèrent comme par enchantement. La démarche de l’autre femme semblait étrange, du moins, elle n’était pas semblable à celle qu’elle avait d’habitude. Elle remarqua également le changement de tenue soudain de sa collègue. Son regard ne pouvait s’empêcher de détailler la lingerie qu’elle portait, c’était très réussi, ni vulgaire, ni trop démonstratif, juste ce qu’il fallait. Sa question la fit sourire.
- Je ne dors jamais en pyjama. Est-ce que ça te poses un souci ? questionna-t-elle. Je n’ai pas non plus dit que je dormais nue, précisa-t-elle dans un sourire amusé, l’alcool de tout à l’heure aidant certainement concernant ce type de formulation.
La musique s’était stoppée, la première face du disque était terminée. Que fallait-il faire désormais ? Sa tasse était aussi vide que la gêne devenait palpable entre elles. Finalement, prenant son courage à deux mains, la brune décida de communiquer sur la situation actuelle.
- C’est tout de même formidable que deux des plus grandes sorcières de leur génération ne soient pas capables de savoir s’y prendre en amour, lâcha-t-elle dans un rire sonore. Regarde-nous, nous ne sommes même plus capables d’aligner trois mots, souffla-telle en levant les yeux au ciel, véritablement amusée par la scène qui se déroulait devant elle.
Bras tendu vers Eden Sykes, la Conjureure lui fit comprendre qu’elle souhaitait l’avoir à ses côtés.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mar 5 Mar 2019 - 13:14
Mon esprit se dégageait lentement, une fois proche de Cléopatra. J’y songeais un instant… Les prochaines vacances universitaires… J’espère que Lune ne sera pas déçue. Repenser au petit bout de blonde me détachait un instant de mes craintes et ramenait des souvenirs plus heureux… Malgré tout, contrairement à ce que j’aurais pu penser, son regard me met à l’aise. Elle semble plus focalisée sur le vêtement que ma chair en elle-même… Ce goût du beau me sauve la mise, j’avoue. Je me sens un peu moins gênée. A moins que ça ne soit elle qui cherche du regard à me mettre à l’aise, je n’en sais rien.
« C’est noté pour les prochaines vacances. »
Soufflais-je en clignant des yeux à la reprise de ses mots. Elle ne dort jamais en pyjama ? Est-ce que ça veut dire que… ? Brusquement, mes joues s’empourpraient, le rose de mes prunelles s’intensifiant. Est-ce que je suis en train de l’imaginer nue dans mon lit ? Est-ce que c’est malsain ? Je ne sais pas. Et dans le fond ce qui m’est important, en réalité, c’est son bien-être. Ceci dit, la suite de sa phrase refroidissait une part de mon imagination pour en alimenter une autre. Si elle ne dort pas nue, comment dort-elle ? En culotte ? Enroulée dans un plaid ? Cette dernière idée était attendrissante, mine de rien. D’imaginer une femme si forte, nichée dans une couverture toute douce, endormis. Les visages endormis sont toujours plus doux…
« Fait comme tu le sens, d’habitude je dors nue, mais je crois ressentir le besoin de conserver encore une part de mystère, d’être désirable, un peu ? »
Je m’étais rendu compte qu’un silence c’était installé, et à la reprise de Cléopatra, son rire fut communicatif, secouant lentement la tête, effectivement, la situation, d’un œil extérieur doit être terriblement risible… Malgré mon bras tremblant, le simple fait de la voir tendre les bras fit rebondir mon cœur, un sourire d’une certaine innocence naissant à mon minois alors que je m’approchais pour laisser ses bras proches de mon corps en me glissant en douceur à califourchon sur elle, mes bras venant lentement se nicher autour de son cou. Je n’y prêtais plus attention, mais mes mains demeuraient moites, le stress, le manque, d’autant plus qualifié de par mon avant-bras droit qui continuait de trembler, d’autant que mon oubli fit que je ne contrôlais pas réellement ce geste. Mais au diable le manque… Mon esprit est assez satisfait pour que je puisse largement mettre cela de côté. Lentement, mon front venait en douceur se poser contre le sien.
« Alors apprenons ensemble… Je ne suis pas certaine qu’il y ait une bonne façon de faire, simplement… De s’écouter, de se comprendre et de vouloir le bonheur l’une de l’autre… ? Et puis… »
Reculant mon minois pour lui offrir un tendre sourire, mes lèvres s’approchaient en douceur de son oreille, y murmurant, peut-être un peu dans la malice, dans la provocation, sans qu’il ne s’agisse d’une volonté réelle, mais plutôt d’une somme de maladresse, mon dos légèrement creusé, mon souffle à son oreille, une zone pourtant relativement érogène, nos bustes s’effleurant.
« Les mots ne sont pas toujours une obligation… »
Mon intention, était de lui faire comprendre que si elle ne savait pas quoi dire, ça ne me posait pas de soucis, que je comprenais, et que nous pouvions rester ainsi, en silence, à profiter et s’observer. Mais mon corps, sans que je ne le comprenne trop exprimait quelque chose de plus… Bestial. Le manque de tabac, l’alcool, un amour nouveau, la découverte, me sentir vivante, libre de mes propres chaînes… Il en vient forcément une tonne de contradictions. Mon minois se rapprochant inexorablement du centre du sien, je déposais un baiser à sa joue, au coin de ses lèvres avant de venir m’en emparer en douceur tout en resserrant mon emprise autour d’elle, creusant mon dos pour renforcer le contact entre nos bustes et nos cuisses.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Sam 9 Mar 2019 - 17:40
« Wonderful Life »
Le fait d’officialiser une rencontre avec les siens n’était pas dans ses habitudes, elle qui n’avait plus vraiment trouvé chaussure à son pied depuis plusieurs années. La lignée des Amonwë aurait certainement hâte de rencontrer Eden, du moins elle l’espérait sincèrement. Dans tous les cas, une période avait été sélectionnée et était validée par la métamorphomage. Les prochaines vacances, celles d’Avril si elle se remémorait bien son planning universitaire – qui était en fait le cadet de ses soucis actuellement. Mais peu importe le moment. Tout ce qui comptait résidait en sa présence à ses côtés. Sans qu’elle ne puisse dire quoique ce soit, l’égyptienne observa les joues de sa compagne qui prirent étrangement une teinte rosée. Etait-ce pour ce qu’elle venait de dire sur le fait de dormir nue ? Elle lui laissait donc la possibilité de faire comme elle le souhaitait, précisant tout de même que d’ordinaire elle dormait dans le plus simple appareil, à ceci près qu’elle voulait aujourd’hui garder une part d’inconnu, d’inaccessible. C’était tout à son honneur pensa la sorcière brune qui en ferait de même. Elle n’allait pas presser les évènements de toute façon. Cela ne lui ressemblait pas. Elle se contenta alors d’hocher la tête en guise de réponse.
Un silence s’était installé et bien qu’il ne soit pas angoissant, d’un mouvement circulaire de la main la Directrice des Grymm ensorcela le piano à queue qui trônait fièrement dans un coin de la pièce afin qu’une mélodie qu’elle appréciait beaucoup puisse se jouer par elle-même. Elle trouvait les tonalités de ce concerto à la fois apaisantes et mystérieuses, comme pouvait l’être le moment qu’elles partageaient toutes deux. Au rythme de la musique, l’autre femme venait s’asseoir à califourchon sur elle, enlaçant sa nuque avec douceur. Attentive à l’instant présent, Cléopatra reprit la parole.
- Eden, est-ce que tu trembles ? Ton avant-bras, j’ai l’impression que … questionna-t-elle en fronçant légèrement les sourcils.
Sans attendre forcément de réponse, un sourire naquit sur ses lèvres carmin à ses nouvelles paroles. Alors elles apprendraient ensemble. Quoi de plus beau finalement ? Tendre sourire. Lèvres qui s’approchaient au creux de son oreille. Murmures frissonnants. Il n’en fallait pas plus à la Docteure en Sciences Occultes pour clore ses paupières de bonheur. Les mots ne sont pas toujours une obligation, il y a du vrai dans ce qu’elle venait de dire, encore fallait-il que la brune parvienne à dompter sa peur du silence. Toujours au rythme de la mélodie jouée par le piano, Eden Sykes déposa un baiser sur sa joue, puis à la commissure de ses lèvres et enfin sur celles-ci. Passant ses mains à la manucure parfaite dans son dos, Amonwë lui offrit un baiser passionné, lent et parfaitement maîtrisé, le genre d’échange que l’on ne peut oublier. La sentir ainsi tout contre elle était à la fois enivrant et déstabilisant. N’y avait-il pas une expression pour dire qu’il n’était pas sain de fréquenter ses collègues de travail en dehors de celui-ci ? Au diable ces fadaises, l’arithmancienne était bien loin de tout cela. Ses phalanges descendirent le long de son dos, jusqu’à la hauteur de son fessier, alors que leurs croissants de chair ne se quittaient plus. Il n’est pas toujours nécessaire de parler, Cléopatra.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Sam 9 Mar 2019 - 20:38
La musique se profilait, en douceur, mes gestes s’y adaptant. J’avais une impression palpable de flotter sur un petit nuage. Des goûts peut être un peu plus sombres que les miens, non, peut être un peu moins moldus en réalité. Je crois que c’est l’apparence que je donne à un peu tout le monde vu de loin. Il n’y a que mon regard qui trahit de la magie -trop de magie-. A ses mots, le ton de mes pensées changeaient légèrement.
Repérée. Une grimace légère se formait à mon minois, l’instant fatidique. Je hais tellement paraître faible. Je devrais me dire qu’avec elle je peux me le permettre, mais au final, c’est presque pire, je ressens tellement ce besoin d’être… « bien », et voilà que je commence à l’inquiéter avec les restes de mes pulsions auto-destructrices d’adolescente. Enfin, au moins, j’ai réussi à me détacher des drogues plus dures, ce n’est plus qu’un fait anecdotique ou l’histoire d’une soirée avec Even. Encore un souvenir rassurant… Arrête de fuir Eden, merde !
« Désolée, ça fait un moment que je n’ai pas fumé, mon corps me rappel à l’ordre, mais… Je verrai ça plus tard, je vais bien, et je ne veux en aucun cas gâcher un tel instant par mes faiblesses… »
Et voilà que mon regard se détourne, par gêne de mes addictions. Cette sensation de faiblesse me déstabilise. Grandement. Trop. Beaucoup trop. Me mordillant la lèvre inférieure, mes gestes suivant me servent à détourner une conversation que je ne veux clairement pas avoir à une première soirée. Alors que nous lèvres s’entrelacent, je cligne des yeux en sentant ses mains se nicher le long de mon corps avant de frissonner. Mon dos est si érogène… ? Et… Bordel !
Je crois que je n’ai jamais été déstabilisée de toute ma vie. Les seules fois où quelqu’un d’autre que moi même, sous la douche, ou dans une curiosité de découverte de plaisirs solitaires a eu accès à cette partie de mon corps, ce n’était en général pas bon signe. Ma mère quand je faisais une connerie ou qu’elle n’arrivait plus à me canaliser, entre ses deux jobs et mes particularités, et ce vieux con du ministère, qui sous prétexte qu’il était mon supérieur pensait pouvoir se permettre de me faire des avances et me toucher.
J’avais envie de glousser en repensant au bruit du “crac” des os de son bras, mais mon corps recevait bien trop d’informations d’un coup, et ç’aurait pu vexé Cléopatra. N’empêche que c’est en partie à cause de ça que ma réputation est partie en sucette. Il a tout fait pour me détruire par la suite…
Un frisson, long, s’installe, mes prunelles se closent, et je me surprends à apprécier ce contact, la peau de ses doigts effleurant presque mes chairs à travers la dentelle. Mon corps aussi, appréciait. Machinalement, mon dos se cambrait encore un peu plus, pour lui offrir cette zone. En réalité ça l’en éloignait très légèrement, mais ça signifiait surtout que ce contact m’est agréable.
Sensible, je n’en avais pas conscience, mais par rapport à la moyenne, j’étais extrêmement sensible. Des frissons parmi des frissons, que je canalisais tant bien que mal, finissant par enfin libérer ses lèvres, mon regard se plongeant en ces tissus rouges, et, en réaction à ce trésor de désire, mes dents vinrent effleurer le coin de ma commissure inférieure, mon regard comme captivé par la beauté de cette femme. Et maintenant ? Qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je dois faire quelque chose ? Est-ce que je dois la stopper parce que c’est trop tôt ? Est-ce que je dois l’encourager ? Verbalement ? Physiquement ? Mon corps et mon esprit s’embrasent, et me crient “pourvu qu’elle n’arrête pas”, l’arc de cercle du bas de mon dos et l’intensité de mon regard qui se replongeait lentement en ses yeux en soit témoin. Je bouillonnais de désir. De désir et de curiosité.
Et en même temps, une part de moi condamne mon accablante inexpérience. Qui sait… ? Peut-être apprécie-t-elle avoir le contrôle ? Elle sait que tout ça est nouveau pour moi. J’ai des bribes de l’avoir énoncé, je n’ai jamais eu personne après mes… quinze ans, et nous n’étions clairement pas prêtes. Et une émotion contradictoire, rien qu’à ce contact, cette caresse me fait à la fois regretter d’avoir attendu si longtemps et de ne pas l’avoir connue plus tôt et réciproquement me soulageait d’avoir trouvé, j’en suis persuadée, la bonne personne.
C’est trop tôt.
Non. Si. Non, non… Putain, si… Mais non ! Si, si… Non non, non.
Si elle te désire, elle t’aura, Eden. Ne la laisse pas languir. Tu ne mérite pas d’une part de jouer à ce genre de jeu, et en plus de ça, au vu d’une fin d’après-midi et d’une soirée aussi magique, ton corps t’interdira clairement de dire non. Alors, même si tu ne parle pas, fait tout pour que être prête, que ton corps soit réceptif à toutes les intentions qu’elle puisse te porter. Si elle décide de repousser cette échéance, accepte. Si elle décide de la précipiter, accepte. Si ça te fais mal, accepte… Attends… Quoi ? Non. Enfin… Si… Peut-être ?
L’idée me plait et me déplait à la fois. J’ai bien eu des fantasmes, comme tout le monde, et étant issue d’un milieu relativement violent, ça ne parait pas improbable que ça se retranscrive en ma sexualité. Je suis l’éternelle invaincue, ce côté trop parfait en des tas de disciplines me rend finalement terriblement faible. Je ressens le besoin de perdre. Je crois que le terme sexuel est “domination”, mais le mot me parait un peu fort…
Arrête de réfléchir. Profite.
Repérée. Une grimace légère se formait à mon minois, l’instant fatidique. Je hais tellement paraître faible. Je devrais me dire qu’avec elle je peux me le permettre, mais au final, c’est presque pire, je ressens tellement ce besoin d’être… « bien », et voilà que je commence à l’inquiéter avec les restes de mes pulsions auto-destructrices d’adolescente. Enfin, au moins, j’ai réussi à me détacher des drogues plus dures, ce n’est plus qu’un fait anecdotique ou l’histoire d’une soirée avec Even. Encore un souvenir rassurant… Arrête de fuir Eden, merde !
« Désolée, ça fait un moment que je n’ai pas fumé, mon corps me rappel à l’ordre, mais… Je verrai ça plus tard, je vais bien, et je ne veux en aucun cas gâcher un tel instant par mes faiblesses… »
Et voilà que mon regard se détourne, par gêne de mes addictions. Cette sensation de faiblesse me déstabilise. Grandement. Trop. Beaucoup trop. Me mordillant la lèvre inférieure, mes gestes suivant me servent à détourner une conversation que je ne veux clairement pas avoir à une première soirée. Alors que nous lèvres s’entrelacent, je cligne des yeux en sentant ses mains se nicher le long de mon corps avant de frissonner. Mon dos est si érogène… ? Et… Bordel !
Je crois que je n’ai jamais été déstabilisée de toute ma vie. Les seules fois où quelqu’un d’autre que moi même, sous la douche, ou dans une curiosité de découverte de plaisirs solitaires a eu accès à cette partie de mon corps, ce n’était en général pas bon signe. Ma mère quand je faisais une connerie ou qu’elle n’arrivait plus à me canaliser, entre ses deux jobs et mes particularités, et ce vieux con du ministère, qui sous prétexte qu’il était mon supérieur pensait pouvoir se permettre de me faire des avances et me toucher.
J’avais envie de glousser en repensant au bruit du “crac” des os de son bras, mais mon corps recevait bien trop d’informations d’un coup, et ç’aurait pu vexé Cléopatra. N’empêche que c’est en partie à cause de ça que ma réputation est partie en sucette. Il a tout fait pour me détruire par la suite…
Un frisson, long, s’installe, mes prunelles se closent, et je me surprends à apprécier ce contact, la peau de ses doigts effleurant presque mes chairs à travers la dentelle. Mon corps aussi, appréciait. Machinalement, mon dos se cambrait encore un peu plus, pour lui offrir cette zone. En réalité ça l’en éloignait très légèrement, mais ça signifiait surtout que ce contact m’est agréable.
Sensible, je n’en avais pas conscience, mais par rapport à la moyenne, j’étais extrêmement sensible. Des frissons parmi des frissons, que je canalisais tant bien que mal, finissant par enfin libérer ses lèvres, mon regard se plongeant en ces tissus rouges, et, en réaction à ce trésor de désire, mes dents vinrent effleurer le coin de ma commissure inférieure, mon regard comme captivé par la beauté de cette femme. Et maintenant ? Qu’est-ce que je dois faire ? Est-ce que je dois faire quelque chose ? Est-ce que je dois la stopper parce que c’est trop tôt ? Est-ce que je dois l’encourager ? Verbalement ? Physiquement ? Mon corps et mon esprit s’embrasent, et me crient “pourvu qu’elle n’arrête pas”, l’arc de cercle du bas de mon dos et l’intensité de mon regard qui se replongeait lentement en ses yeux en soit témoin. Je bouillonnais de désir. De désir et de curiosité.
Et en même temps, une part de moi condamne mon accablante inexpérience. Qui sait… ? Peut-être apprécie-t-elle avoir le contrôle ? Elle sait que tout ça est nouveau pour moi. J’ai des bribes de l’avoir énoncé, je n’ai jamais eu personne après mes… quinze ans, et nous n’étions clairement pas prêtes. Et une émotion contradictoire, rien qu’à ce contact, cette caresse me fait à la fois regretter d’avoir attendu si longtemps et de ne pas l’avoir connue plus tôt et réciproquement me soulageait d’avoir trouvé, j’en suis persuadée, la bonne personne.
C’est trop tôt.
Non. Si. Non, non… Putain, si… Mais non ! Si, si… Non non, non.
Si elle te désire, elle t’aura, Eden. Ne la laisse pas languir. Tu ne mérite pas d’une part de jouer à ce genre de jeu, et en plus de ça, au vu d’une fin d’après-midi et d’une soirée aussi magique, ton corps t’interdira clairement de dire non. Alors, même si tu ne parle pas, fait tout pour que être prête, que ton corps soit réceptif à toutes les intentions qu’elle puisse te porter. Si elle décide de repousser cette échéance, accepte. Si elle décide de la précipiter, accepte. Si ça te fais mal, accepte… Attends… Quoi ? Non. Enfin… Si… Peut-être ?
L’idée me plait et me déplait à la fois. J’ai bien eu des fantasmes, comme tout le monde, et étant issue d’un milieu relativement violent, ça ne parait pas improbable que ça se retranscrive en ma sexualité. Je suis l’éternelle invaincue, ce côté trop parfait en des tas de disciplines me rend finalement terriblement faible. Je ressens le besoin de perdre. Je crois que le terme sexuel est “domination”, mais le mot me parait un peu fort…
Arrête de réfléchir. Profite.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mar 12 Mar 2019 - 19:43
« Wonderful Life »
Grimace, quoique légère, mais pourtant bien interceptée par la conjureure de maléfices qui avait remarqué les tremblements qui envahissaient les membres de l’autre femme. Observatrice de par son activité au Ministère, il était bien difficile de lui cacher de tels signes physiques. Alors évidemment, elle se gardait bien de toute interprétation. Derrière de simples tremblements peuvent se cacher énormément de choses bien distinctes les unes des autres : de la peur ou encore le fait d’avoir froid. Mais aussi le manque, les tremblements sont aussi un symptôme du syndrome de sevrage. Dire qu’Eden Sykes était en manque paraissait bien plus adapté, en manque de cigarette de toute évidence à ce que la brune comprenait de ses paroles. Si cette dernière ne voyait pas cela comme une faiblesse, elle devait reconnaître apprécier le fait qu’elle ne se jette pas sur une clope en sa présence. Après tout, l’égyptienne ne fume pas et ne tient pas à débuter cela maintenant. Ceci étant, elle respecte tout à fait le fait qu’une personne puisse être addict au tabac, après tout, elle-même apprécie le vin plus que de rigueur, sans toutefois être dans l’excès. Acquiescement simple de sa part qui ne nécessitait aucune autre intervention verbale.
Contact de la pulpe de ses doigts contre le tissu fait de dentelle de ses affaires de nuit. Cléopatra découvrait lentement et sans gêne aucune le corps de sa compagne qui d’ailleurs cambrait davantage le dos sous son passage. Phalanges qui s’agrippaient cette fois plus fermement autour de ses fesses, embrassant toujours délicatement ses lèvres du bout des siennes, carmin et charnues. L’instant était indéniablement agréable et passionné. Cependant, l’égyptienne devait avouer qu’il lui était difficile de penser à la suite : devait-elle poursuivre ? Ne serait-ce qu’un peu plus ? La question était très sérieuse et il n’était pas évident du tout d’y répondre. Eden n’avait-elle pas mentionné plus tôt ne pas être familière avec la sexualité ? Le Professeure Amonwë, qui, quant à elle avait déjà un passé plus expérimenté en la matière. Paupières closes, muscles de chair qui semblaient se confondre pas moments. Comment fait-on ? Faut-il poursuivre ainsi ? Il paraît que c’est toujours plus compliqué lorsque l’amour s’en mêle. La peur de mal faire qui n’est certainement pas présente lorsqu’il n’y a aucun sentiment en jeu.
Marquant une pause dans leurs baisers, la sorcière ne put se retenir de sourire légèrement, comme amusée par sa propre attitude. Ses mains remontèrent avec douceur le long de son dos, se dirigeant vers sa nuque qu’elle effleura délicatement avant de redescendre sur sa poitrine, puis sur son ventre et enfin sur sa taille qu’elle agrippa de nouveau. Oui, cette fois elle ne se cachait pas. Ces caresses-là ne sont pas celles que l’on fait à la première ou au premier venu. Non, Cléopatra lui démontrait à la fois son désir, mais également sa tendresse. Devait-elle lui demander l’accord avant d’aller plus loin ? Le voulait-elle, tout de suite ? Elles n’avaient passé qu’une après-midi ensemble, est-ce que ça n’allait pas un peu trop vite ? Tant de questions pour autant de confusion. Pourquoi les relations humaines sont-elles aussi complexes ?
- Rien ne presse, on peut également attendre plus longtemps si tu le souhaites, souffla-t-elle contre ses lèvres.
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- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mar 12 Mar 2019 - 21:20
Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu souhaiter meilleure réaction quand à mon addiction. Un simple signe de tête, que j’interprétais en l’instant comme un « soit » teinté de compréhension. Mon corps tout entier semblait devenir une boule de chaleur en sentant l’étreinte de ses doigts se resserrer. Je crois que mon inexpérience mêlé à ma curiosité me rends trop impatiente… Mais aussi, lentement, je commence à comprendre que « plaisir » ne s’arrête pas à la stimulation de zones érogènes. J’en viens à oublier mon environnement, la musique, et mes prunelles viennent s’éteindre, mon touché plus alerte que jamais. Chaque caresse, chaque mouvement, vient lentement transcender mon âme alors que je parviens vaguement à percevoir le rictus d’un mouvement à ses lèvres en rompant le baiser.
C’est lentement que je viens comprendre ce point de sensibilité, qui se trouve au niveau des hanches, et qu’ainsi, en douceur, le bout des doigts de ma main gauche glisse en douceur jusqu’à l’une des siennes, osant à peine l’effleurer, avant de lentement déposer ma main autour pour y déposer de légères caresses, ma main libre se perdant dans ses cheveux. A ses mots, mes prunelles se rouvraient lentement. Le rose s’y présentant avait étrangement disparu, remplacé par un blanc brillant, illuminant le visage de l’Egyptienne. Il ne signifiait pas là que je n’étais plus amoureuse, non, mais à la fois si concentrée et libérée que mon esprit était en parfaite harmonie. D’ailleurs, depuis quelques secondes, mon bras c’était arrêté de trembler. Mon corps, lui, continuait, parfois. A mes bras, il était simple de lire une certaine chair de poule, née des frissons.
Ses mots, pour en revenir à eux, présentés si proche de mes lèvres firent naître une sensation de douceur et une légère chatouille, accompagné d’un nouveau frisson. Ma main à sa hanche reculait lentement pour venir effleurer la sienne et lentement se refermer autour, avec une certaine fermeté, lui indiquant qu’elle pouvait, si elle le souhaitait resserrer son étreinte. C’était une façon un peu maladroite de communiquer, mais le désir était présent en ce geste relativement peu contrôle ni réfléchis, issu d’une sincérité pure. Plus les secondes passes, moins je suis capable d’envisager le temps. D’envisager hier. D’envisager demain et de comprendre aujourd’hui. Et en même temps, pour la première fois de ma vie, m’égarer dans l’inconnu sans chercher à comprendre est probablement ce que je désire le plus.
« Je ne me suis jamais sentis aussi prête… Cléopatra. »
Fredonnaient mes lèvres, tout aussi proches des siennes, n’ayant pas bougé d’un pouce. Automatismes sont les automatismes, je m’étais apprêtée à tenter un surnom, un quelque chose, de mignon. J’ai lu ça dans les livres. Mais dans les faits, même si j’en ai envie, peut-être pour poser ma marque, ou resserrer encore plus une complicité qui est à des années lumières de ce qu’elles ont pu être, rien ne me vient. Je crois qu’à la fois, j’envie, en littérature ou en cinéma les couples que j’ai pu observer se donner des noms. Et ça me parait paradoxalement terriblement ringard. Soit… Il y a d’autres façons de s’exprimer.
« Mais si toi tu veux attendre, nous attendrons. Je ne sais même pas si c’est ‘normal’ d’en avoir besoin si rapidement, si fort. Je comprendrais que tu préfères prendre le temps. Sache que si tu me désires, je suis tienne. »
Ma voix était basse, nébuleuse, j’étais déjà dans un monde lointain, explorant des choses si nouvelles. Mes lèvres s’éperdaient lentement à son menton pour le mordiller en douceur. C’était peut-être bizarre. Je crois que ça l’est. Mais d’une part je ne suis pas douée, et d’autres parts, je n’ai jamais été très douée pour lutter contre mon instinct. Mes dents venaient lentement se refermer au niveau de son cou pour en capturer les chairs, y déposant une infime marque en y aspirant doucement la peau pour la suçoter, clignant des yeux en remarquant une fois ceci fait que ce genre de gestes marque… Vite. La rougeur sera partie lundi, je l’espère…
L’idée me rends un point d’attache, et mes yeux revirent lentement au rose alors que je remonte lentement le long de son cou pour venir m’emparer du lobe de son oreille du bout des lèvres pour la tirer, mais bien plus en douceur, consciente que je lui ai peut-être accidentellement fait mal. Finalement, je venais lentement murmurer, d’une voix peut être un peu aguicheuse, mais tendre et sincère, basse.
« Que tu aies besoin de quelques minutes, quelques jours, quelques mois, des années ou une éternité, j’attendrai… Peu m’importe, à tes côtés, je me sens prête à relever tous les défis, tout affronter… Je me sens forte, aimée, désirée, vivante, et… C’est parce que tu es toi, et que tu m’offres toutes ces choses, que je me sens plus heureuse que jamais, mais surtout… un temps, court. que je t’aime… »
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Jeu 21 Mar 2019 - 19:44
« Wonderful Life »
Gestes plus fermes. Probablement plus appuyés et moins réfléchis. De ses pulpes de chair proches des siennes, un murmure se fit entendre, lui confiant qu’elle ne s’était jamais sentie aussi prête. Son réflexe de déglutition fut cette fois plus difficile, prenant conscience que tout pouvait s’arrêter là, maintenant, tout de suite, sans crier gare. L’égyptienne venait à comprendre que cette situation pouvait prendre une toute autre tournure si elle en décidait. Cette première réplique lui laissait entendre une certaine obligation de poursuivre ce qu’elle avait entreprit là. Elle en avait envie, bien sûr, mais peut-être qu’elle était encore trop préoccupée par les injonctions paradoxales qui jonchaient son esprit. Ses paupières trouvèrent le repos un instant, court de l’extérieur, mais qui lui parût durer une éternité. Que devait-elle faire ? Une réponse lui fut donnée alors qu’elle s’y attendait le moins. La métamorphomage nuançait ses propos, lui expliquant qu’elle pourrait attendre si Cléopatra le souhaitait. Bond dans sa poitrine. Malgré cette envie omniprésente, peut-être qu’il lui était encore difficile d’aller plus loin ? De se donner corps et âme à quelqu’un ? En même temps, plus elle y songeait, plus elle se disait que sa réaction était ‘’normale’’. Il existe un vieil adage qui dit ‘’jamais le premier soir’’ et finalement elle l’avait toujours appliqué. Jamais le premier soir, sinon cela devient beaucoup trop compliqué par la suite. A bien y réfléchir, elle se disait qu’elle préférait un moment plus sobre, durant lequel elles seraient toutes les deux plus disponibles à un tel échange.
La sentir marquer son cou était étrangement agréable pour elle qui avait oublié cette sensation depuis quelques temps. L’enseignante avait laissé entendre un soupire de satisfaction à ce geste qu’elle avait accompagné de sa main dans ses cheveux. Rouvrant ses paupières, la brune remarqua un changement brutal dans les iris de l’autre femme : du blanc au rose. Surprise non dissimulée sur son visage, elle l’interrogeait d’abord du regard. Soupire d’aise, plus long et plus marqué en la sentant mordiller le lobe de son oreille. Sensation exquise, elle ne pourrait pas le nier. Sourire sincère aux lèvres. Doutes effacés.
- Alors, commença-t-elle avec calme, tu ne m’en voudra pas si je te dis que je préfère attendre un peu ? Non pas que je n’en ai pas envie, bien au contraire mais …
Mais elle se pose bien trop de question l’arithmancienne. Bien trop.
- Je crois que j’ai encore besoin de temps. Pour ces choses-là. Et si j’ose te le dire, c’est parce que je me sens en confiance avec toi, que je t’aime en retour, glissa-t-elle dans un regard sincère.
Parfois, une étreinte vraie, une affection verbalisée et non dissimulée vaut certainement bien plus qu’un échange corporel et fugace. La sorcière en est certaine. Même si bien sûr, elle ne compte pas passer à côté dès qu’elle se sentira en adéquation entre son psychisme et son corps. Lorsqu’elle se sentira prête et plus sereine, davantage maîtresse d’elle-même.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mer 27 Mar 2019 - 21:47
Le temps du silence s’immisce. Ou plutôt de l’hésitation. Je ne puis m’empêcher de détourner le regard à son regard épris d’une curiosité certaine. Comment dire. « Pense à mettre un col roulé lundi ! Et… Mardi, peut-être… »
Il vaut mieux en parler demain. Je crois. Je n’en sais rien… Ne gâche… Juste pas tout, Eden. Rappelle-toi. « T’es douée pour détruire des trucs Sykes, mais la vie se résume pas à ça, au contraire. ». Faible, peut-être, oui… Je me sens faible face à Cléopatra, qui dispose d’une expérience plus grande que la mienne. Faible de succomber à mes sentiments si aisément, si rapidement… Et en même temps forte de me sentir vivante.
L’amour est un putain de paradoxe…
A ses mots, un sourire vague me gagne, mitigé. Est-ce que c’est une bonne chose, qu’elle veuille attendre ? Elle dit en avoir envie, vouloir prendre son temps… C’est quand le bon moment ? Ca se ressent ? Nous attendrons. Evidemment. Mais le temps est une variable incontrôlable. Et si les gens sont simples à manipuler de manière générale, Cléopatra ne rentre pas dans la case « les gens ». Hors de question de l’influencer d’une quelque façon que ça soit avec mes doutes.
« Ce sourire, c’est une preuve de l’existence des dieux… »
Susurrais-je à peine alors quelques instants auparavant mes prunelles se sont ouvertes sur ce monde qui me fait face, qui de loin parait strict et impitoyable, et qui pourtant, après avoir pris le temps de l’observer en détail est si angélique. Passant du bout des doigts dans la chevelure de jais de ma collègue. Me penchant en avant, je me surprenais à un geste qui me déroutait. Qui me déroutait complètement, alors que je déposais un baiser si symbolique d’une volonté protectrice, presque maternelle à son front.
En reculant pour lui faire face, mes yeux avaient virés au vert. Le vert profond d’une émeraude, mon expression d’un doute. Ce n’était pas lié à ses paroles, non. Mes lèvres entrouvertes trahissaient une réflexion de l’ordre d’un passéisme profond. Plus le choix Eden. Communique.
« Pardon, ça doit être particulièrement déplacé de ma part d’exprimer du doute, là, maintenant, rassure toi, je ne doute pas de tes sentiments, de la confiance que tu me porte, ou quoi… C’est juste… De vieux souvenirs qui remontent. »
Me redressant, vaguement, je me surprenais à sentir mes jambes vaciller et mon corps s’effondrer sur la brune, me retenant de mes bras sur le canapé, mes prunelles légèrement écarquillés. La panique certaine d’être faillible, de commettre des erreurs. J’ai outrepassé mes limites. La dernière fois que mon corps à ressenti autant de chose, c’était sous le stress des missions, et la dernière fois qu’il a été question de choses si douces, si positives, c’était… Merde.
Est-ce que j’ai déjà autant ressentis ?
« En embrassant ton front j’étais en train de me dire que la dernière personne qui m’a embrassé ici, c’était ma mère, et que j’ai oublié son visage, le son de sa voix… Je ne me souviens plus que de son odeur, vaguement… Une sale odeur de tabac froid. »
Mes prunelles demeuraient légèrement écarquillées et un brin vide, face à un léger choc. Ca fait… Longtemps, que je n’ai pas repensé à elle. Secouant lentement la tête, je soufflais un instant, fermant les yeux le temps d’une longue expiration, rouvrant les yeux en souriant vaguement, ce rose doux et chaud faisant son grand retour alors que je me redressais ce coup-ci avec brio pour lui tendre la main, lentement.
« On va se coucher ? Enfin. Pas… Forcément dormir, mais… Eumh… J’ai froid, un peu. Et… »
Et j’ai jamais eu l’occasion de ressentir un corps contre le miens ou mon corps contre celui de quelqu’un pour dormir, hormis avec mon père adoptif, Lune ou des amis de confiance, mais sans plus. La curiosité, toujours la curiosité. Et dis-le, merde ! Ok. On compte. 1. 2. 3.
« Je meurs d’envie de fermer les yeux, dans tes bras, de me sentir… Bien, protégée, aimée, en confiance… »
Mon regard s’adoucissait face à un désir tendre qui achevait de chasser les ombres de mes mauvaises pensées, qui, notamment surement à cause de l’alcool et du flux de sentiments allaient et venaient. Une clope… Non. Un joint, me ferait un bien fou, mais… Ma priorité est juste en face de moi.
[Sorry, j'ai été un peu plus longue que d'habitude, j'me perd un peu entre les oraux, les dossiers, les partiels et les préparations de concerts j'devrais reprendre un rythme de réponse normal d'ici la fin de la semaine prochaine. ]
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Dim 7 Avr 2019 - 21:34
« Wonderful Life »
Tu préfères attendre. Tu as toujours préféré attendre de toute façon. Ne serait-ce que le second rendez-vous. Sous tes airs de panthère pleine d’assurance, c’est surtout ton Surmoi qui commande, qui garde le contrôle dans toutes les situations. Et toi, tu subis. Du moins, tu te laisses guider, paisiblement, simplement, facilement. Tu dois t’admettre surprise de constater qu’Eden mettes cela aussi rapidement de côté. Non pas que cela te choque ou te dérange plus que cela, en fait, tu te serais attendues à une réaction de recul, quelque chose dans le genre. Mais rien de cela. Ouf. Tant mieux. Alors que tes paupières se referment lentement, tes lèvres, elles, esquissent un sourire rayonnant. Ce qu’elle vient de te dire te touche, sincèrement. Ta dentition vient mordiller ta lèvre inférieure, signe d’une forte émotion. Tu fermes complètement les yeux en sentant ses mains dans ta chevelure brune, ses lèvres sur ton front. Contact agréable, protecteur. Tu te sens si bien en cet instant. Sensation d’être protégée, aimée, bercée. Cette idée que tu puisses enfin t’abandonner dans les bras de quelqu’un, sans avoir peur, en ayant pleinement confiance. Enfin.
Les iris de ta collègue métamorphomage venaient de prendre une teinte verte marquée. Hormis le fait que tu y décèles désormais de l’anxiété, tu te disais également que cette couleur était sublime. Peut-être une déformation professionnelle de ta position de Directrice des Grymm ? Après tout, tu es habituée à vivre parmi les étoffes émeraude qui arpentent leur salle commune. Tes yeux se plissent à l’écoute de ce qu’elle vient te confier. De vieux souvenirs ? Alors qu’elle n’en dit pas plus, ton esprit, lui, imagine déjà le pire. Réactions de panique que tu décèles rapidement chez ta compagne. Instinctivement, tes mains viennent soutenir le corps de la jeune femme. Tu avales difficilement ta salive à l’évocation du fameux souvenir. Tu as beau être une sorcière chevronnée, tu n’en restes pas moins éprise de doutes et d’angoisses. Tu restes humaine.
- Comment est-ce possible, Eden ? questionnes-tu de ta voix chaleureusement accentuée par tes origines égyptiennes.
Ta question est légitime bien que peut-être déplacée. Mais tu te demandes comment est-il possible d’oublier ainsi le visage, la voix d’une personne. Un syndrome amnésique ? Tu en faisais l’hypothèse, sans être une experte en médicomagie. Tu l’observais sans bruit, tu la regardais reprendre sa respiration, paupières fermées. Iris rosés rassurants qui faisaient de nouveau surface. L’enseignante se redressait devant toi, te tendant une main que tu saisissais sans broncher. Sourire bienveillant qui se dessine enfin sur ton visage.
- Allons-y, confirmes-tu. La chambre est par ici, si je ne me trompe pas ? questionnes-tu en prenant le sens de la marche, t’arrêtant toutefois par respect de l’intimité des lieux de ton hôte. C’était une journée magnifique, Eden. Merci.
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Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Sam 13 Avr 2019 - 18:40
Le soutien apporté par ses mains avait quelque chose d’agréable. Il surprenait mon corps, mais pas mon esprit. Une confiance aveugle me pousse à penser que c’est « normal », mais je ne suis pas habituée. Combien de fois, en combien d’excès, mon corps a rencontré le sol sans réellement recevoir de soutien ? Je ne saurais plus compter.
J’avais, au demeurant, l’envie de rester dans ses bras, et d’oublier ces pensées. Mais évidemment, elle avait envie de savoir. C’est… Compréhensible. A son sourire face à ma main tendue, je me contentais de repousser légèrement l’échéance. Habituellement spontanée, j’ai besoin pour une fois de réfléchir à ma réponse. Non pas que je compte lui mentir, mais je cherche les bons mots, la bonne formulation en mon for intérieur.
Acquiesçant, de sa reprise, j’évoluais lentement au travers de la pièce. Les tasses attendront demain. De toute façon mon horloge interne ne va pas me réveiller dans très longtemps, alors il va falloir que je grappille les quelques heures de sommeil que j’ai. Je clignais des yeux à ses mots, m’arrêtant aussi, mes doigts toujours entrelacés aux siens. Le rose scintille à mes prunelles, à ses mots, et je crois que c’est une réponse adéquate. Elle qui a pu me côtoyer des années auparavant, elle est je pense le premier témoin de cette évolution, dans mon regard. De cette couleur dont les témoins sont si rares et les destinataires encore plus.
Mais le même problème se pose. Que répondre… ? « De rien » ? Non. Bien sûr que non. Je ne sais pas. Mon esprit semble embrumé, par l’alcool et la fatigue. Je n’ai plus l’habitude de veiller si tard, mon corps commence à atteindre ses limites. Alors entre quelques secondes, les mots finirent par s’aligner.
« Ma mère était moldu. Avec mes yeux qui dès toute petite se manifestaient, elle n’a pas su gérer la situation en le sens où elle me croyait… Différente, en le mauvais sens du terme. C’est un vieil adage qui dit que ‘ce qu’on ne comprends pas nous effraie’. C’était un peu le cas pour elle. Un homme du ministère s’est proposé pour devenir mon tuteur alors même que j’avais huit ans. Au départ j’étais contre. Puis, j’ai finis par… Comprendre, que ce n’était pas uniquement de la peur, mais aussi de la haine, qu’il y avait dans son regard. Alors j’ai pris la décision de quitter le foyer familial. Du coup ça doit faire… Bientôt 35 ans, que je ne l’ai plus vue. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. »
Un temps, mon regard se perdant vaguement dans le vide avant de se replonger vers elle.
« J’ai grandis dans un monde sans amour, habité par la haine et la peur. Aujourd’hui, je découvre ce que c’est réellement, d’aimer, de se sentir aimer. Je découvre cette paix intérieure qu’est de pouvoir avoir confiance en quelqu’un, et je n’ai plus peur de demain. Alors à mon tour, je te remercie. »
Ma voix faiblissait, ça s’entendait. Me replonger en ce genre de souvenirs me m’amuse pas beaucoup en règle générale, et malgré un optimisme certain, mon corps n’avait plus qu’un mot d’ordre « dormir, dormir, dormir, dormir ». Grimpant finalement les marches pour regagner la petite mezzanine, à contrecœur, je lâchais la main de l’égyptienne pour ouvrir le tiroir de ma table de chevet et attraper mon pilulier, un certain nombre de comprimés y trônant, y attrapant de même plusieurs potions. Jouer sans cesse avec sa mémoire pour l’optimiser, avoir sur soi une grande quantité d’enchantements offensifs, défensifs et utilitaires, ce n’est jamais sans conséquences, de plus, être au premier front de missions dangereuses sous-entends un grand nombre de maléfices ayant pu ricocher, être partiellement pris, bref. Au vu de la table qui se remplissant au fur et à mesure, il était simple de deviner que la petite brute que je suis peine à suivre son quotidien de par ses limites corporelles.
M’asseyant donc, ayant conscience de l’aspect… Etrange de la chose, je croisais furtivement le regard de Cléopatra avant de le détourner, vaguement honteuse de présenter cet aspect de moi. Cette femme faible et chétive, qui se maintient tant bien que mal en bonne santé. Douze comprimés, sept fioles, déposées par ordre alphabétique. Ironiquement, même en ma prise de médicament, il y a quelque chose de l’ordre du rituel. « Potion contre les terreurs nocturnes » « Potion contre les troubles de mémoires » « Potion stabilisatrice contre les maléfices » « Potions stabilisatrice d’enchantements » etc. etc.
Ainsi donc débutait le petit périple habituel, rangeant une à une les fioles une fois une quantité précise consommée directement dans le récipient, pour un comprimé pris, un comprimé remplacé dans le pilulier, et je me surprenais, vers les dernières, ayant passé pratiquement une minute entière à semer tout mon bordel à être éprise d’une gêne intense. Finissant de ranger, je tirais la couette pour attraper une écharpe, glissée sur mon oreiller, ainsi qu’un ours en peluche assez imposant, venant me nicher, d’abord sans un mot, sous les draps frais, grelotant quelques peu, mes yeux oscillant entre le vert et le rouge foncé.
« Je suis désolée… »
Murmurais-je. Je suis désolée que ça soit moi. Je ne suis pas assez bien pour toi, Cléopatra. Tu mérites clairement mieux. Une part de moi aimerais presque que tu me dises que c’était une mauvaise idée et que tu t’en aille, une autre souhaite juste que tu vienne me réconforter, me câliner, prendre soin de moi, continuer de m’aimer.
J’avais, au demeurant, l’envie de rester dans ses bras, et d’oublier ces pensées. Mais évidemment, elle avait envie de savoir. C’est… Compréhensible. A son sourire face à ma main tendue, je me contentais de repousser légèrement l’échéance. Habituellement spontanée, j’ai besoin pour une fois de réfléchir à ma réponse. Non pas que je compte lui mentir, mais je cherche les bons mots, la bonne formulation en mon for intérieur.
Acquiesçant, de sa reprise, j’évoluais lentement au travers de la pièce. Les tasses attendront demain. De toute façon mon horloge interne ne va pas me réveiller dans très longtemps, alors il va falloir que je grappille les quelques heures de sommeil que j’ai. Je clignais des yeux à ses mots, m’arrêtant aussi, mes doigts toujours entrelacés aux siens. Le rose scintille à mes prunelles, à ses mots, et je crois que c’est une réponse adéquate. Elle qui a pu me côtoyer des années auparavant, elle est je pense le premier témoin de cette évolution, dans mon regard. De cette couleur dont les témoins sont si rares et les destinataires encore plus.
Mais le même problème se pose. Que répondre… ? « De rien » ? Non. Bien sûr que non. Je ne sais pas. Mon esprit semble embrumé, par l’alcool et la fatigue. Je n’ai plus l’habitude de veiller si tard, mon corps commence à atteindre ses limites. Alors entre quelques secondes, les mots finirent par s’aligner.
« Ma mère était moldu. Avec mes yeux qui dès toute petite se manifestaient, elle n’a pas su gérer la situation en le sens où elle me croyait… Différente, en le mauvais sens du terme. C’est un vieil adage qui dit que ‘ce qu’on ne comprends pas nous effraie’. C’était un peu le cas pour elle. Un homme du ministère s’est proposé pour devenir mon tuteur alors même que j’avais huit ans. Au départ j’étais contre. Puis, j’ai finis par… Comprendre, que ce n’était pas uniquement de la peur, mais aussi de la haine, qu’il y avait dans son regard. Alors j’ai pris la décision de quitter le foyer familial. Du coup ça doit faire… Bientôt 35 ans, que je ne l’ai plus vue. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. »
Un temps, mon regard se perdant vaguement dans le vide avant de se replonger vers elle.
« J’ai grandis dans un monde sans amour, habité par la haine et la peur. Aujourd’hui, je découvre ce que c’est réellement, d’aimer, de se sentir aimer. Je découvre cette paix intérieure qu’est de pouvoir avoir confiance en quelqu’un, et je n’ai plus peur de demain. Alors à mon tour, je te remercie. »
Ma voix faiblissait, ça s’entendait. Me replonger en ce genre de souvenirs me m’amuse pas beaucoup en règle générale, et malgré un optimisme certain, mon corps n’avait plus qu’un mot d’ordre « dormir, dormir, dormir, dormir ». Grimpant finalement les marches pour regagner la petite mezzanine, à contrecœur, je lâchais la main de l’égyptienne pour ouvrir le tiroir de ma table de chevet et attraper mon pilulier, un certain nombre de comprimés y trônant, y attrapant de même plusieurs potions. Jouer sans cesse avec sa mémoire pour l’optimiser, avoir sur soi une grande quantité d’enchantements offensifs, défensifs et utilitaires, ce n’est jamais sans conséquences, de plus, être au premier front de missions dangereuses sous-entends un grand nombre de maléfices ayant pu ricocher, être partiellement pris, bref. Au vu de la table qui se remplissant au fur et à mesure, il était simple de deviner que la petite brute que je suis peine à suivre son quotidien de par ses limites corporelles.
M’asseyant donc, ayant conscience de l’aspect… Etrange de la chose, je croisais furtivement le regard de Cléopatra avant de le détourner, vaguement honteuse de présenter cet aspect de moi. Cette femme faible et chétive, qui se maintient tant bien que mal en bonne santé. Douze comprimés, sept fioles, déposées par ordre alphabétique. Ironiquement, même en ma prise de médicament, il y a quelque chose de l’ordre du rituel. « Potion contre les terreurs nocturnes » « Potion contre les troubles de mémoires » « Potion stabilisatrice contre les maléfices » « Potions stabilisatrice d’enchantements » etc. etc.
Ainsi donc débutait le petit périple habituel, rangeant une à une les fioles une fois une quantité précise consommée directement dans le récipient, pour un comprimé pris, un comprimé remplacé dans le pilulier, et je me surprenais, vers les dernières, ayant passé pratiquement une minute entière à semer tout mon bordel à être éprise d’une gêne intense. Finissant de ranger, je tirais la couette pour attraper une écharpe, glissée sur mon oreiller, ainsi qu’un ours en peluche assez imposant, venant me nicher, d’abord sans un mot, sous les draps frais, grelotant quelques peu, mes yeux oscillant entre le vert et le rouge foncé.
« Je suis désolée… »
Murmurais-je. Je suis désolée que ça soit moi. Je ne suis pas assez bien pour toi, Cléopatra. Tu mérites clairement mieux. Une part de moi aimerais presque que tu me dises que c’était une mauvaise idée et que tu t’en aille, une autre souhaite juste que tu vienne me réconforter, me câliner, prendre soin de moi, continuer de m’aimer.
- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Dim 21 Avr 2019 - 11:41
« Wonderful Life »
Vous restez là toutes les deux, debout, ainsi, à attendre une réponse l’une de l’autre. En vérité c’est davantage toi qui te trouves dans une position d’attente de réponse. Là-dessus, tu as travaillé sur toi-même. Tu es désormais capable de faire face à une éventuelle frustration, celle du silence, qui t’as longtemps posé problème. Mais cette fois-ci, il n’y aura aucune frustration, aucun manque de réponse, aucun silence. Pas un seul. Alors elle t’explique, elle t’en dit plus. Tu acquiesces à ses paroles, tu écoutes avec une réelle attention. Évidemment, tu sais très bien qu’étant métamorphomage les premiers signes du don se sont manifestés dès l’enfance. Dès la naissance certainement. Avec des parents moldus, tu imagines aisément la difficulté à faire face. Tu ne peux t’empêcher de sourire ironiquement à cette expression courant qu’Eden vient d’employer. Ce que l’on ne comprend pas nous effraie. C’est vrai. Il faut l’avouer. Mais également ce que l’on ne cherche pas à comprendre ou à accepter. Le manque d’ouverture d’esprit joue probablement dans le processus. Tes paupières se referment sur ses derniers mots. Pas seulement de l’incompréhension, donc, également de la haine. Tu soupires. Tu as eu la chance de grandir dans une lignée de sorciers égyptiens aux ascendances mêlées. Cela te procure aujourd’hui une façon de voir la vie autre que celle que tu aurais pu avoir en ayant été seulement de l’un ou de l’autre versant. Ton sourire s’agrandit à sa seconde réplique.
- Je ne compte pas avoir la prétention de panser toutes ces blessures, mais si je peux y contribuer sincèrement par mon amour, eh bien ce sera une victoire dans notre relation. Mais, je comprends mieux maintenant. Je comprends mieux tes comportements, ceux que je pouvais observer au Ministère, quand je te surveillais. Je comprends mieux ce que je peux observer désormais, sans jugement de ma part. Qui serais-je si je me permettais de juger ? admis-tu en regardant le vide.
Tu suivais ton amie jusqu’à la mezzanine, tu laissais ton regard sombre balayer les lieux. Non pas par curiosité, mais simplement pour t’imprégner de l’endroit, de l’atmosphère. Tu as toujours ressenti un tel besoin. Tu soupires quand tes iris se posent sur la table de chevet. Ce que tu peux voir te laisses songer aux dégâts provoqués par une carrière au Ministère de la Magie. Tu sais très bien le niveau de stress que cela peut provoquer. L’anxiété sous-jacente que cela engendre. L’épuisement, aussi bien physique qu’émotionnel. Tu as besoin de prendre des congés assez régulièrement entre tes missions que tu supportes de moins en moins. La passion est toujours aussi présente pour le terrain, mais l’épuisement est parfois de rigueur. Il faut savoir faire la part des choses. Se distancier du travail, autant que faire se peut. Mais ces quelques cachets sous tes prunelles te rappellent ce que tu prenais, avant, suite au trauma notamment. La médicomagie ne fonctionne pas seulement à coups de baguettes. Tout ne se résout pas en buvant quelques potions. Des substances chimiques doivent être utilisées, tu n’es pas contre, cela t’as aidé à un certain moment de ta vie. Mais pas à outrance, et là, tu dois avouer être inquiète. Tes pensées se font plus positives, légèrement amusées en la voyant se saisir d’une écharpe et d’un ours en peluche. Aussi talentueuse et forte soit-elle, elle possède également son petit côté attendrissant. Tout comme toi. Même si vous le cachez au monde extérieur. Sans répondre davantage, tu te glisses à ton tour sous les draps, te positionnant derrière elle, l’enveloppant de tes bras.
- Tu n’as pas à l’être. J’ai connu cela à une époque, glisses-tu contre le creux de son oreille. Les choses évolueront, tôt ou tard, mais pour l’instant, il faut accepter pour mieux aller de l’avant, dis-tu, confiante.
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- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mar 23 Avr 2019 - 20:11
Mes yeux s’éteignaient. Pas de contact, je ne veux pas être prise en pitié, mais ses mots me soulageaient d’une force jusqu’à lors insoupçonnée. Je n’ai jamais été très douée pour soutenir, je le sais. En revanche, j’ai toujours prétendu ne pas avoir besoin d’être soutenue. Et aujourd’hui je comprends que c’est l’inverse. Que ce qu’on voit dans les films, cette phrase du “on traversera ça ensemble”, ou “pour le meilleur et pour le pire”, est en fait une quasi-nécessité au bien être. Dans l’obscurité provoquée par mes prunelles, la lumière me paraît si dense, si intense… Et je peux l’apercevoir, face à moi. Tu es ma lumière, Cléopatra… Même si j’étais aveugle, à tes côtés, je verrais la meilleure face du monde.
Mes lèvres s’apprêtent à bouger, mais rien, je me contente d'ouvrir les yeux, et de sourire. La lueur rose pâle, les diamants roses d’amour, de paix et de sérénité à mes yeux paraissent presque humide, retenant des larmes de joies, et cela vaut, je le crois, toutes les réponses du monde. Mon visage, si faux soit-il en ce qu’il représente mes envies, a de vrai l’amour qu’il te porte… J’avais totalement oublié ce que ça fait. Je me sens prisonnière. Prisonnière d’une gigantesque plaine en laquelle se multiplient les possibilités, dont les horizons s’étendent au delà du réel. Je me sens prisonnière de toi, comme avant je me sentais prisonnière de mes ambitions, mais si le précédent geôlier était sombre et tristement linéaire, aujourd’hui, je me sens libre, les chaînes qui nous relient m’allègent considérablement…
L’amour est un tel paradoxe. C’est…
Incroyable.
Malgré tout, fidèle à moi-même, cette petite crise de manque de confiance face à ma prise médicamenteuse ne balayait pas ses pensées, mais trahissait une peur de te faire du mal. D’être capable de te faire du mal. L’idée que ça soit moi, qui alourdisse tes chaînes… Pour autant, tes bras se lient autour de moi… Et tes mots irradient à nouveau d’un soleil brillant de mille feu mes sombres pensées… Je suis si faible par rapport à toi ! Mais qu’est-ce que je suis heureuse d’être faible…
« Je l’accepte. »
Ma voix était plus lente et mes mots proches d’un engagement, mais d’un engagement à quoi ? Le silence environnant permettait de le constater, maintenant que ma respiration c’est calmée, elle est pratiquement inaudible. Les battements de mon coeur eux aussi paraissent discrets. De même que je ne porte pas d’odeur. Il est si paradoxal de voir un corps taillé et entraîné à la dissimulation, l’infiltration et l’assassinat ainsi pouvoir s’exprimer… L’amour, à nouveau. Cela dit, un instant, vague, mes pensées s'alourdissent. Songeuse des maux de Cléopatra, je me dis que nous avons tous un passif, et comment suis-je supposée l’en soulager quand le miens s’installe déjà si fortement dans notre relation qui ne date pourtant que d’une journée ?
Lentement, mais surement, je me retournais, ma tête venant se nicher dans le cou de la jeune femme, venant passer l’un de mes bras sous son visage, l’autre autour de sa taille, délaissant l’un de mes fidèles doudou pour ne pas créer d’espace inutile entre nous, bien que mon écharpe trônait proche d’elle, dévoilant une odeur de lait de figue. Par manquement culturel, peut-être, mes suivants mots furent mal choisis. Très mal choisis. Mais sincères et vaguement maternels.
« Tu veux en parler… ? »
Mes poumons se soulevait légèrement. Ma respiration changeait, le calme habituel, ce ruisseau fluide et stable organisé pour se tenir à la discrétion d’un serpent en proche sa proie s'altère pour devenir un ruissellement certes calme, mais plus audible, d’une part parce que récupérer de l’air dans cette position n’est pas évident, mais aussi et surtout par inquiétude. Par volonté de lui offrir autant qu’elle m’offre, ou au moins de faire de mon mieux pour. Timidement, mais surement, mes doigts venaient effleurer son dos pour y tracer de doux chemins du bout des doigts. Une chose est certaine : rassurer, consoler, aider n’est pas mon fort. Assez paradoxal pour un professeur, mais mes intentions sont au moins pures.
« Enfin… Plus tard si tu veux. Tu n’as pas ce défaut que j’ai d’être… Un peu trop bavarde, mais je… »
Un déglutissement, léger, alors que lentement, mes bras se resserrent. Non pas pour l’étouffer ou quoi. Mais à ma manière, je le crois, j’essaye de me montrer présente et à l’écoute.
« Je veux que tu sache que je suis là pour toi, que j’aimerais tu sois heureuse, que tu continue de sourire, que tu ne vois hier que comme ce qui t’as aidé à te construire aujourd’hui et faire qu’aujourd’hui et demain seront des jours toujours meilleurs… Même si je ne suis pas très douée pour comprendre les gens, je sais un minimum ouvrir les yeux et observer. Alors. Si tu veux m’aider à guérir mes blessures, je veux t’aider à être heureuse par mon amour… Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour. »
Le ruisseau devenu torrent, petit à petit, au fil de l’eau, au fil des mots, ma respiration s’emballe, et, exploit, elle paraît presque normal. C’est beau, d’aimer… C’est encore plus beau d’être aimé en retour, mais ce qui est le plus majestueux, c’est d’agir par amour, je crois.
Mes lèvres s’apprêtent à bouger, mais rien, je me contente d'ouvrir les yeux, et de sourire. La lueur rose pâle, les diamants roses d’amour, de paix et de sérénité à mes yeux paraissent presque humide, retenant des larmes de joies, et cela vaut, je le crois, toutes les réponses du monde. Mon visage, si faux soit-il en ce qu’il représente mes envies, a de vrai l’amour qu’il te porte… J’avais totalement oublié ce que ça fait. Je me sens prisonnière. Prisonnière d’une gigantesque plaine en laquelle se multiplient les possibilités, dont les horizons s’étendent au delà du réel. Je me sens prisonnière de toi, comme avant je me sentais prisonnière de mes ambitions, mais si le précédent geôlier était sombre et tristement linéaire, aujourd’hui, je me sens libre, les chaînes qui nous relient m’allègent considérablement…
L’amour est un tel paradoxe. C’est…
Incroyable.
Malgré tout, fidèle à moi-même, cette petite crise de manque de confiance face à ma prise médicamenteuse ne balayait pas ses pensées, mais trahissait une peur de te faire du mal. D’être capable de te faire du mal. L’idée que ça soit moi, qui alourdisse tes chaînes… Pour autant, tes bras se lient autour de moi… Et tes mots irradient à nouveau d’un soleil brillant de mille feu mes sombres pensées… Je suis si faible par rapport à toi ! Mais qu’est-ce que je suis heureuse d’être faible…
« Je l’accepte. »
Ma voix était plus lente et mes mots proches d’un engagement, mais d’un engagement à quoi ? Le silence environnant permettait de le constater, maintenant que ma respiration c’est calmée, elle est pratiquement inaudible. Les battements de mon coeur eux aussi paraissent discrets. De même que je ne porte pas d’odeur. Il est si paradoxal de voir un corps taillé et entraîné à la dissimulation, l’infiltration et l’assassinat ainsi pouvoir s’exprimer… L’amour, à nouveau. Cela dit, un instant, vague, mes pensées s'alourdissent. Songeuse des maux de Cléopatra, je me dis que nous avons tous un passif, et comment suis-je supposée l’en soulager quand le miens s’installe déjà si fortement dans notre relation qui ne date pourtant que d’une journée ?
Lentement, mais surement, je me retournais, ma tête venant se nicher dans le cou de la jeune femme, venant passer l’un de mes bras sous son visage, l’autre autour de sa taille, délaissant l’un de mes fidèles doudou pour ne pas créer d’espace inutile entre nous, bien que mon écharpe trônait proche d’elle, dévoilant une odeur de lait de figue. Par manquement culturel, peut-être, mes suivants mots furent mal choisis. Très mal choisis. Mais sincères et vaguement maternels.
« Tu veux en parler… ? »
Mes poumons se soulevait légèrement. Ma respiration changeait, le calme habituel, ce ruisseau fluide et stable organisé pour se tenir à la discrétion d’un serpent en proche sa proie s'altère pour devenir un ruissellement certes calme, mais plus audible, d’une part parce que récupérer de l’air dans cette position n’est pas évident, mais aussi et surtout par inquiétude. Par volonté de lui offrir autant qu’elle m’offre, ou au moins de faire de mon mieux pour. Timidement, mais surement, mes doigts venaient effleurer son dos pour y tracer de doux chemins du bout des doigts. Une chose est certaine : rassurer, consoler, aider n’est pas mon fort. Assez paradoxal pour un professeur, mais mes intentions sont au moins pures.
« Enfin… Plus tard si tu veux. Tu n’as pas ce défaut que j’ai d’être… Un peu trop bavarde, mais je… »
Un déglutissement, léger, alors que lentement, mes bras se resserrent. Non pas pour l’étouffer ou quoi. Mais à ma manière, je le crois, j’essaye de me montrer présente et à l’écoute.
« Je veux que tu sache que je suis là pour toi, que j’aimerais tu sois heureuse, que tu continue de sourire, que tu ne vois hier que comme ce qui t’as aidé à te construire aujourd’hui et faire qu’aujourd’hui et demain seront des jours toujours meilleurs… Même si je ne suis pas très douée pour comprendre les gens, je sais un minimum ouvrir les yeux et observer. Alors. Si tu veux m’aider à guérir mes blessures, je veux t’aider à être heureuse par mon amour… Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour. »
Le ruisseau devenu torrent, petit à petit, au fil de l’eau, au fil des mots, ma respiration s’emballe, et, exploit, elle paraît presque normal. C’est beau, d’aimer… C’est encore plus beau d’être aimé en retour, mais ce qui est le plus majestueux, c’est d’agir par amour, je crois.
- InvitéInvité
Re: wonderful life — ft. Cléopatra (finis)
Mer 1 Mai 2019 - 14:55
« Wonderful Life »
Ce matin-même tu n’aurais probablement jamais imaginé te retrouver ce soir, ta collègue entre tes bras. Cette pensée est déroutante, tu dois le reconnaître. Néanmoins, tu ne te sens pas pour autant brusquée dans le processus qui est à l’œuvre. Bien qu’étrange, cette situation n’en reste pas moins agréable. Étrangement agréable. Sa tête se niche dans ton cou alors qu’elle t’enlace tendrement. Ce contact est riche de sensations, foisonnant d’émotions. Bercée par la subtilité du parfum qui se dégage de l’écharpe entre vous, tu hausses les épaules, sourire aux lèvres suite à sa proposition d’en discuter. « Pas tout de suite, du moins pas ce soir » dis-tu simplement avant de laisser un léger silence s’installer, silence durant lequel Eden te glisses cette possibilité d’en discuter plus tard. Tu acquiesces. Elle n’a pas tort, tu n’es pas très bavarde lorsqu’il s’agit de parler de toi. Pourtant, il t’arrive parfois de te montrer plus loquace. A l’occasion. « Mais je te raconterais tout, dès que l’occasion se présentera de nouveau. » Et tu sais très bien que ce sera prochainement le cas. Sans trop t’avancer, tu attends plus ou moins un nouvel ordre de mission pour le Ministère de la Magie. Cela fait quelques temps maintenant que le Département des Mystères ne t’a pas contacté et cela ne saurait tarder. Par chance, tu as déjà prévu quelques personnes sur le coup, pour tenter l’expérience avec toi. Partir seule peut-être extrêmement dangereux même pour une sorcière habile, alors tu emmènes des personnes de confiance, quelques fois des étudiants méritants. Tu penses notamment à la jeune Aileas Dowell à qui tu as promis d’assister à une conjuration dès que possible.
Instinctivement, ton corps semble répondre à l’étreinte plus marquée du Professeure Sykes. C’est comme si chacun de tes membres avait le désir d’épouser sa peau. C’est tout bonnement rassurant d’être ainsi entourée. Cocon chaleureux que tu ne quitterais pour rien au monde en l’instant. Et puis, il y a cette autre impression, celle toute bête de se sentir protégée. D’habitude, de par ta profession, c’est toi qui es en charge de t’occuper des autres. Là, dans ce cadre-là, tu t’autorises enfin à être toi-même, à te placer différemment sur l’échiquier social. Le statut d’Auror de ton amie rend certainement le sentiment plus accru. Dans tous les cas, c’est un véritable soulagement que d’être ainsi dans les bras l’une de l’autre. Lieu et liens protecteurs qui vous unissent. « Et tu réussis déjà parfaitement » complètes-tu avec un sourire visant à la rassurer. « Je me sens heureuse, je suis bien, ainsi auprès de toi » soulignes-tu, une étincelle dans le regard. « Reposons-nous, demain est un jour qui débutera différemment » laisses-tu entendre, signifiant par-là que vous vous réveillerez côte-à-côte. « Bonne nuit, Eden ».
RP terminé
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