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Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Mer 27 Fév 2019 - 19:46
Wright | personnage inventé
« On m’a dit t’inquiète pas, la vie te donnera tout ce que tu veux. On m’a dit amuse-toi, tu bosseras plus tard, y’a pas le feu. On m’a dit les gens comme nous sont spéciaux, faut t’y faire. On m’a dit d’autres conneries et j’en ai eu marre de me taire. »
WIZARD CARD INFORMATIONS Rédigez quelques lignes sur les particularités (physiques, intellectuelles ou magiques) de votre personnage ainsi que sa baguette, son épouvantard, son animal de compagnie, sa matière préférée ... bref, tout ce qui vous passe par la tête ! | ©️ sweet disaster ◈ will higginson |
MY STORY IS NOT LIKE THE OTHERS
La pendule centenaire sonna vingt-deux coups, mais personne ne l’entendit. Tous étaient trop occupés à fêter bruyamment, sans savoir ce qu’ils célébraient exactement. Et au fond, ça n’avait pas vraiment d’importance. Ce qui comptait, c’était les rires et l’alcool, c’était vivre et se soûler à l’éthanol. Ils étaient plus d’une cinquantaine éparpillés dans le manoir Fedtchenkov, jeunes et vieux, femmes et hommes. Pas d’enfants. Les gosses gâchent toujours l’ambiance.
Nikolaï avait cassé deux bouteilles de champagne en voulant prouver qu’en les lançant dans la piscine, le contenant de verre n’éclaterait pas. Il était ivre, les autres aussi, tous avaient trouvé l’expérience hilarante ou avaient très bien feinté d'apprécier ce gosse de riches qui accumulait les conneries. Ce n’était pas nouveau, de toute façon. L’héritier russe était réputé pour ses abus, ses conquêtes et ses frasques. On le tolérait parce qu’il était sympa, au fond. Immature mais sympa. Et fortuné, surtout fortuné. Certains racontaient qu’il devenait terrible lorsqu’il se fâchait, mais peu avaient tenté l’expérience. À quoi bon le contrarier, quand les gallions sortent si facilement de sa poche lorsqu’il est heureux? Quant à ses parents, ils fermaient volontairement les yeux sur ce que leur fils faisait en leur absence, tant que ça ne portait pas atteinte à la réputation familiale.
Le Russe avait apostrophé Alek dans le hall d’entrée, alors qu’il se dirigeait vers l’extérieur pour fumer. Il lui avait donné un coup de coude, un large sourire étirant ses lèvres :
« Alors vous deux, c’est pour bientôt?
– Dans moins d’un an normalement, si ta sœur n’en a pas marre de moi d’ici là. »
Un clin d’œil ponctua la phrase de l’homme qui lorgnait celles qui dansaient dans la salle de bal. Nikolaï suivit le regard de son futur beau-frère, arrêtant ses pupilles dilatées sur la silhouette élancée d’une grande blonde qui valsait gaiement. Anna, sa jumelle, sa vie, son souffle. Aussi fêtarde que lui, mais plus calme, plus sage. Elle avait abandonné son partenaire pour prendre le bras d’une autre fille, probablement une copine d’école que l’étudiant n’avait jamais vue auparavant. Les deux Fedtchenkov avaient été séparés pendant leur scolarité : l’un était allé à Durmstrang, l’autre à Beauxbatons. Un choix que Nikolaï trouvait judicieux; Anna ramenait toujours des amies au manoir, jamais les mêmes. Il salua Alek d’une bourrade sur l’épaule avant de s’éloigner d’un pas assuré, bien décidé à visiter la bibliothèque familiale en compagnie de cette nouvelle intruse.
***
Un livre tomba sur le sol, après que le rayon d’une étagère ait été heurté par le dos quasi-nu d’une rouquine de dix-huit ans. Les deux fêtards étouffèrent un rire, avant de chercher de nouveau les lèvres de leur partenaire d’un soir.
« T’es certain qu’on peut venir ici? demanda la fille entre deux baisers.
– On peut aller où on veut dans cette piaule. »
Il ne lui avait pas demandé son prénom. Il en prenait maintenant conscience, alors qu’il la poussait doucement contre la bibliothèque poussiéreuse de son père, celle qui contenait les bouquins rares et précieux, ceux qui ne sont là que pour faire bien paraître. Il lui demanda; elle répondit, mais il ne retînt pas la réponse. Il était occupé à s’acharner sur la fermeture éclair de sa robe, qui semblait fermée à l’aide d’un sort. Était-ce possible? Les familles françaises de sang-pur protégeaient-elles la pureté de leur descendance en ensorcelant les vêtements de leur progéniture? Trop enivré pour se vexer de la situation, il allait poser la question lorsque la porte s’ouvrit brusquement, dévoilant le visage paniqué d’un pote sans intérêt :
« Niko?! C’est ta sœur, elle s’est évanouie! »
La pendule sonna vingt-trois coups, la rouquine quitta discrètement la pièce et son monde tomba en ruines.
Il n’avait pas voulu savoir le nom de la maladie qui lui volait sa sœur. Il n’avait pas voulu entendre les symptômes, avait refusé qu’on lui parle des traitements, de la faible espérance de vie, du délai qui ne pouvait qu’être retardé, mais qui allait venir à terme, un jour ou l’autre.
Il n’avait pas voulu.
Mais on lui avait quand même dit tout ça, parce qu’il devait comprendre pourquoi Anna était expédiée au loin, « parce qu’elle ne peut pas rester avec nous, tu comprends », pourquoi elle était maintenant jugée indigne de la famille « les maillons faibles, on ne peut pas les garder », pourquoi ses parents baissaient les bras après seulement deux mois de traitement « de toute façon c’est une fille. Ce qui est important, c’est toi, le mâle, l’homme. Tu comprends mon fils? » Il comprenait, ouais. Que son père était un connard misogyne, que l’instinct maternel était un mythe, qu’être sang-pur n’avait pas que des avantages. Il comprenait que la vie des gens aisés venait avec un prix et que sa famille n’était pas prête à payer celui de sa sœur.
Elle avait été jugée comme indésirable dès que le médicomage avait annoncé aux Fedtchenkov qu’à long terme, elle ne s’en sortirait pas. Elle était un investissement à profits nuls, un pari perdu, une perte de temps, un signe de sang souillé, corrompu, malade. Le symbole trop visible d’un échec, que les parents orgueilleux ne pouvaient supporter.
Ils avaient annoncé à Nikolaï, lors de sa visite hebdomadaire à l’hôpital, qu’elle serait bientôt transférée dans un petit hôpital en France, où elle aurait une infirmière à sa charge et où elle serait bien, loin des rumeurs et proche de ses amies. Loin de sa famille, surtout. Ça, le jeune homme l’avait rapidement capté.
« Vous êtes ses parents. Elle a besoin de vous, vous ne pouvez pas simplement l’envoyer ailleurs, juste parce que vous avez honte qu’un Fedtchenkov soit malade. »
Il s’était efforcé de rester calme. Anna dormait; sa poitrine se soulevait par saccade au rythme de sa respiration laborieuse. Son père fronça les sourcils, supportant mal que sa décision soit remise en question :
« Tu es encore trop jeune pour comprendre, Nikolaï. Ce n’est pas seulement une question de vie ou de mort… La pureté du sang doit être conservée, qu’importe ce qu’il en coûte. Que diront les gens, s’ils savent qu’elle est malade? Ils murmureront que notre sang est mauvais, qu’il ne faut pas s’associer à nous…Et tu ne trouveras pas de femme digne de ton rang. Ta sœur est altruiste, elle comprend le sacrifice qu’elle doit faire.
– Et si je ne me marie pas? »
Il avait craché ces derniers mots avec hargne, comme une promesse mortelle. Et au fond, c’était peut-être ce qu’il était en train de faire : le serment de briser lui-même ce rêve que ses parents avaient, de rendre caduque un sacrifice qui ne devrait pas être demandé.
«Ne sois pas absurde. Tu feras ce qu’on attend de toi. Ça ne changerait de toute façon rien à l’état d’Anna. Tu as entendu le médicomage…Elle vivra, mais pas suffisamment longtemps. »
Pas suffisamment longtemps. La phrase tournait en boucle dans la tête du Russe, comme un mauvais proverbe. Il ne s’était jamais fait d’illusions sur ses parents et les avait toujours accepté tels qu’ils étaient, dans la mesure où eux-mêmes toléraient ses écarts. Il n’aurait toutefois jamais cru qu’ils pouvaient se montrer aussi indifférents, aussi peu attachés à leur fille. Le sang passait avant tout, avant l’affection, avant les sentiments, avant la logique. C’était donc ce qu’ils valaient? Les familles de nés moldus abandonnaient-ils ainsi leurs enfants?
Il serra les poings, prêt à annoncer clairement à son père que sa décision était merdique et qu’il allait devoir revoir ses priorités. Au fond de la chambre, quelqu’un bougea. Il jeta un coup d’œil à Anna; réveillée, la jeune femme l’implorait de ses yeux bleus de ne pas protester, d’obéir, de ne pas provoquer cette dispute familiale qu’elle tenait absolument à éviter. Il inspira, puis hocha la tête, pour lui indiquer qu’il allait respecter sa décision. La sienne. Pas celle des autres. Eux pouvaient aller se faire foutre.
Il avait bu un peu, beaucoup, passionnément. Les ruelles tanguaient, les bâtiments se courbaient, les gens s’allongeaient. Il riait, il chantait, il beuglait. Un ivrogne.
Elle avait été transférée ce matin. Il n’était pas présent, on ne l’avait prévenu qu’après, «pour éviter qu’il ne fasse des histoires ». Il avait voulu transplaner immédiatement pour aller la voir, pour la rassurer, pour s’assurer que son nouvel environnement était adéquat. On avait pas voulu lui dire l’emplacement, « pour qu’elle puisse s’adapter un peu avant, c’est pour son bien ». Des conneries. Des bordel de conneries. Sauf qu’il n’avait rien pu faire pour faire changer ses parents d’avis, pour obtenir le lieu où ils l’avaient envoyée. Il avait claqué la porte de la chambre au lit vide avec rage. Son père l’avait suivi puis intercepté; du haut de ses dix-huit ans, Nikolaï avait attendu, avec cette naïveté d’adulte qui veut encore être un gosse. Il avait espéré des excuses, une promesse, une adresse, n’importe quoi qui lui aurait prouvé que sa famille n’était pas constituée d’enfoirés. Le Russe au front dégarni avait doucement glissé une petite bouteille entre ses doigts, « amuse-toi, change-toi un peu les idées » puis l’avait laissé seul, entre les deux murs trop blanc d’un hôpital trop plein.
Il avait obéi à son père, pour une fois. Il s’était enfilé la vodka du contenant dans les rues de Moscou, puis avait bu tout ce qui lui passait sous la main dans un bar miteux du quartier sorcier. Pas de conquêtes, pas de conneries. Que l’alcool et lui, que l’anesthésie de la douleur et l’oubli de la peur. Il était presque en paix, maintenant. Du moins, il l’était, jusqu’à ce qu’il voit cet homme appuyé contre un mur de briques jaunes, occupé à nettoyer les amydagles d’une blondinette au long cou.
« Connard, cracha-t-il en s’approchant du couple, comment t’as pu l’abandonner? »
La fille avait compris qu’elle n’était pas le sujet de la dispute; elle s’éloigna d’un pas vif, sans un regard vers l’arrière. L’autre toisa Nikolaï avec l’air du type qui calcule ses chances de réussite. Le pourcentage devait être mauvais, car il recula d’un pas, sortant sa baguette.
« Tu voulais que je fasse quoi Nik? Que je l’épouse et que je la regarde mourir?
– Que tu restes avec elle, que tu l’accompagnes dans ce qui va arriver…Tu disais l’aimer, non? »
Il était rouge, il était ivre, de colère, de hargne, d’incompréhension. Nikolaï appréciait à l’origine son beau-frère, mais il avait compris au cours des deux derniers mois qu’il appartenait au même monde que ses parents. Ce monde où la réputation l’emporte sur le reste, où le statut social est plus important que les émotions. Alek n’était venu qu’une seule fois voir Anna à l’hôpital, afin de rompre correctement, dans les règles, car « faut faire les choses comme il faut, c’est important. » Nikolaï ne l’avait pas revu depuis, jusqu’à aujourd’hui.
« L’amour, répéta Alek, un sourire s’ébauchant lentement sur ses lèvres. Allons Nik, même toi tu peux pas croire à ces conneries. T’es comme moi…Tu te prenais une fille différente chaque soir, tu testais la marchandise pour le grand jour.... Si celle que t’avais choisie aurait été brisée, qu’est-ce que t’aurait fait? Tu en aurais simplement prise une autre, c’est le cycle de la vi… »
L’homme ne termina pas sa phrase. Les traits tendus, Nikolaï s’était élancé vers lui avec rage, lui assénant un coup de poing en pleine machoîre. « T’es comme moi… » Il n’était pas comme lui. Il s’amusait, il fêtait et il profitait de l’existence, ouais. Mais il ne laissait personne derrière. Il cogna encore. Plus fort, sans même se soucier des conséquences. « Tu en aurais simplement prise une autre… » Il n’en prendrait aucune. Jamais. Rien de stable, pas de mariage. Il ne donnerait pas ce plaisir à ses parents.
On croit parfois pouvoir affronter seul les épreuves de la vie.
Quelqu’un cognait à la porte, mais il n’avait pas envie d’aller ouvrir. Il était étendu sur un divan au prix beaucoup trop exorbitant, les yeux fixés sur le plafond. Il était tôt, il était tard, il ne savait pas l’heure et s’en foutait éperdument. Il avait bu la veille et en se levant, à un point tel où il ignorait ce que transportait son sang. Ça n’avait pas d’importance. Il voulait juste chasser la douleur, l’angoisse, la peur. Celle qui le tétanisait depuis un an, lui l’enfant gâté, qui n’avait tellement pas été habitué aux difficultés qu’il s’était pris un mur aux premières que la vie lui avait imposées. Il s’était planté, en somme. Et il n’avait pas eu envie de se relever.
Des pas résonnèrent sur le plancher de marbre; quelqu’un avait trouvé la clé. Il ferma les paupières, bien décidé à ignorer l’intrus, qu’importe de qui il s’agissait. Il avait reçu un hibou, cette semaine. Rien de glorieux ni de chaleureux. On lui disait qu’il avait raté tous ses examens de première année, qu’il pouvait la reprendre mais qu’il risquait le renvoi si la même chose se produisait. Il n’avait pas répondu. Son année scolaire avait été lamentable, il en était conscient. Il avait assisté à peu de cours, n’étudiant jamais et remettant ses devoirs à moitié. Pour ses collègues, il devait être le mec mystère, celui dont l’enseignant nomme le prénom avant de cocher absent, celui qu’on ne voit jamais et qui est voué à ne pas obtenir son diplôme. Il était motivé en début de semestre, pourtant. Le traitement pour soigner sa sœur, il le trouverait, lui, Nikolaï. Il serait le frère idéal, celui qui se voue corps et âme à une carrière médicale pour sauver sa sœur d’une mort inévitable. Comme dans les livres.
Et puis on lui avait expliqué que dans la vie réelle, ça ne fonctionnait pas. Qu’il lui fallait une vraie motivation, pas seulement un but bidon, inatteignable. On lui avait dit qu’elle allait crever de toute façon, cette sœur qu’il n’allait pas guérir. On lui avait révélé tout ça avec des mots plus doux, moins durs, mais qui avaient la même signification. Amoindrir la valeur des syllabes n’enlève rien au poids qu’elles portent. Il s’était loué un appartement à proximité de l’université, ignorant ses parents, sauf en ce qui concernait l’argent. Il leur avait demandé sa part d’héritage; on lui avait remis de bonne foi, avec l’espoir qu’il revienne lui-même se placer dans les rangs, après avoir déconné une énième fois.
Sauf qu’il n’était pas revenu. Il avait snobbé la Russie avec hargne, limitant ses relations sociales au minimum, meilleur ami d’une bouteille, amant d’un shot. Un alcoolique. Il avait accepté ce titre comme on accepte ce contre quoi on ne peut lutter, sans même chercher à s’en débarrasser.
« Arrête de faire le con. »
La voix était rauque, irritée. Un accent glissait sur les mots anglais, qui ne coulaient pas avec fluidité. Il se redressa brusquement, portant aussitôt une main à sa tête, qui l’élança furieusement. Ses yeux s’ouvrirent, glissèrent sur la silhouette féminine de celle qui était debout devant lui, frêle branche qui continuait de lutter contre le vent.
Anna.
« Je sais pas de quoi tu parles… »
D’un mouvement hésitant, il avait essayé de cacher la fiole de rhum entamée, qui gisait entre deux coussins. Sa sœur surprit son geste, une grimace dégoutée glissant sur ses traits fatigués. Elle savait et n’approuvait pas, elle qui n’avait pas baissé les bras depuis son départ de Russie.
« Papa m’a dit que tu…
– Me parle pas de lui! »
Il avait hurlé plus fort qu’il ne l’aurait voulu, plus fort qu’elle ne le méritait. Il revoyait tout : l’adresse finalement donnée en octobre, après des mois de silence. La rencontre choquante, la peau blême, les preuves trop tangibles de la maladie, les mots savants, les mots frustrants, les mots magiques qui ne font pas de miracle. Et toujours la même conclusion, qu’importent ses actions. La mort, au bout du chemin, qui attendait avec un sourire vicieux. Comment faisait-elle pour le prendre si bien, sans crier, sans paniquer?
« Ce sont tes parents.
– Ils sont aussi supposés être les tiens. Pourtant, on peut pas vraiment dire qu’ils ont agi comme tels hein.
– Et c’est pour ça que tu bois? Pour les embêter? »
Ça n’embêtait pas ses parents. Ils le savaient très bien tous les deux. Ses géniteurs demeuraient persuadés que c’était simplement un autre de ses caprices et qu’il allait revenir à la raison.
« Tu sais très bien pourquoi je bois.
– T’es lamentable Niko. Je suis même pas encore morte, tu feras quoi, quand ce sera le cas? T’agis comme un con, comme un enfant gâté. T’as appris quoi à Durmstrang, à t’écrouler comme un idiot dès qu’un truc que tu ne peux pas contrôler vient bouleverser ta vie? »
Il aurait voulu lui dire de se taire, qu’elle ne comprenait pas. Il aurait voulu lui dire qu’il n’y avait jamais rien eu de stable dans sa vie, qu’il n’y avait qu’elle, celle qui avait toujours été là. Il aurait voulu lui dire qu’il n’était pas prêt, ni maintenant ni demain, à accepter qu’elle puisse un jour partir. Il aurait voulu lui dire qu’il n’avait pas été élevé pour être un battant, mais plutôt pour être un individu supérieur, ce qui n’était pas la même chose, parce que les individus considérés supérieurs le sont par sang et par rang, non par mérite. Il aurait voulu lui dire plein de choses, mais elle s’écroula, en convulsions, avant qu’il n’ait le temps de lui dire quoi que ce soit.
Et il était trop soûl pour transplaner adéquatement.
« T’es un sang-pur? »
Le Russe avait levé la tête vers celui qui lui posait une question aussi directe. Son patient était jeune et n’allait pas être hospitalisé longtemps à l’hôpital Sainte-Marie. Son cas était bénin, facilement traitable par le biais des moyens habituels. Il ne lui inspirait aucune sympathie particulière, mais ne lui était pas désagréable. Nikolaï le toisa un instant avant de répondre, sans hésitation :
« Né moldu. Ça te cause un problème? »
Il avait remarqué très tôt au cours de ses études universitaires que les différences de sang pouvaient amener des rivalités qui n’auraient pas existées si un critère aussi superficiel n’avait pas été pris en compte. Autrefois, à Durmstrang, ça l’aurait peut-être dérangé, lui aussi, de côtoyer quelqu’un qui n’appartenait pas au même monde que lui. Plus maintenant. Il fuyait ses semblables avec une aversion qu’il ne camouflait pas, jouant avec ce sang qui n’était pas vraiment le sien mais qu’il s’accaparait, par dégoût de celui qui coulait réellement dans ses veines. Son patient désigna du menton le badge sur sa blouse, où se lisait Fedtchenkov:
« Aucun. C’est juste que j’ai eu peur, en voyant ton nom…Ce genre de machin à rallonge, ça vient généralement avec une famille noble. »
Le Russe haussa les sourcils, tout en réajustant le bandage autour du bras de l’éloquent malade.
« Peur?
– Bah, tu sais ce que je veux dire…On est parfois traités différemment, ils comprennent mal la compassion. Après, je leur en veux pas hein…Ils ont été élevés comme des rois, avec une idée limite raciale de suprématie…J’veux pas dire hein…M’fin c’est limite faciste leur truc… M’fin tu vois quoi. On est mieux entre-nous. »
Nikolaï avait hoché la tête calmement, sans répondre. Un mince sourire avait peinturé ses lèvres alors qu’il saluait son patient, fermant doucement la porte derrière lui. Les bavards l’amusaient; ils étaient toutefois rares, tous n’étant pas en état d’entretenir une longue conversation lorsqu’ils débarquaient à l’hôpital. Le Wright y bossait en tant que stagiaire depuis quelques années, pressé d’obtenir son diplôme pour pouvoir enfin exercer ailleurs. Il s’appliquait dans ses cours, décidé à ne pas échouer.
« Hey Niko! Ta journée est terminée toi aussi? »
Surgissant de la salle où on stockait les potions, une jeune stagiaire rangeait distraitement sa baguette. Le Russe répondit par l’affirmative, marchant avec elle dans le long couloir blanc, qui l’effrayait bien moins que lorsqu’il était gosse.
« Tu viens boire un verre avec moi?
– Pas ce soir, désolé Abby. »
Ni demain. Il ne buvait plus depuis des années, depuis ce jour où sa sœur était débarquée en furie pour foutre encore le bordel dans sa vie. Il se souvenait de sa frayeur, lorsqu’elle était tombée en convulsions, lorsqu’il avait été dans l’incapacité de s’occuper d’elle, de l’amener à l’hôpital. Trop ivre pour le faire, trop soûl pour la sauver, pour agir. Il avait dû contacter ses parents en panique, qui étaient venu en vitesse pour l’aider. Anna avait survécu, mais le délai avant qu’elle ne reçoive des soins aurait pu amener de lourdes conséquentes. Par sa faute. Personne ne lui avait pourtant fait la morale, ce jour-là. Seule Anna l’avait fait. Seule elle avait compris qu’il devait reprendre sa vie en mains, qu’il ne pouvait rester éternellement cet idiot de dix-neuf ans, qui se souciait davantage de sa propre souffrance que de celle d’autrui. Il avait repris l’université, recommençant l’année manquée et il avait demandé de l’aide à un professionnel discret pour son alcoolisme. Il s’était trouvé de nouveaux buts et n’avait pas repris contact avec ses parents, qu’il continuait d’ignorer souverainement, même maintenant.
Certains éléments du passé doivent demeurer là où ils sont.
RÉSERVEZ VOTRE AVATAR
- Code:
<bottin><pris>●</pris> <b>will higginson</b> ━ @"nikolaï fedtchenkov"</bottin>
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Mer 27 Fév 2019 - 19:51
Coucouche
N'hésite pas si tu as le moindre question
N'hésite pas si tu as le moindre question
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Mer 27 Fév 2019 - 19:51
Bienvenue de la part d'un gentil sang pur
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Mer 27 Fév 2019 - 20:46
Ooooh toi, je sens qu'on va bien s'entendre
Je te garde un lien au chaud
Bienvenue ici ! Hâte d'en lire plus sur Markus
Je te garde un lien au chaud
Bienvenue ici ! Hâte d'en lire plus sur Markus
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Mer 27 Fév 2019 - 23:40
Le titre
Bienvenue ici
T'es chez toi, pose tes valises et remplis-nous vite cette fiche
Bienvenue ici
T'es chez toi, pose tes valises et remplis-nous vite cette fiche
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Jeu 28 Fév 2019 - 0:13
KDIFIFJZJFIXS
J'aime déjà ce que t'as écris et j'ai trop hâte de lire la suite
Et omg je suis trop contente de te voir ici
J'aime déjà ce que t'as écris et j'ai trop hâte de lire la suite
Et omg je suis trop contente de te voir ici
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Jeu 28 Fév 2019 - 7:35
Bienvenue bel homme
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Jeu 28 Fév 2019 - 8:45
et bonjour toi bienvenue à la maison, j'ai hâte de voir ce bonhomme en jeu bon courage pour le reste de ta fiche!
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Jeu 28 Fév 2019 - 13:27
Salut beau gosse
Il nous faudra complètement un lien, ne serait-ce qu'en temps qu'ancien Durmstrangien
Et puis parce que t'es lié à Cass
Et puis parce que je suis trop contente de te voir iciiiii omg
Il nous faudra complètement un lien, ne serait-ce qu'en temps qu'ancien Durmstrangien
Et puis parce que t'es lié à Cass
Et puis parce que je suis trop contente de te voir iciiiii omg
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Ven 1 Mar 2019 - 11:26
Bienvenue par ici toi
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Ven 1 Mar 2019 - 22:30
Bienvenue sur le forum !
Bonne chance pour la rédaction de ta fiche !
Bonne chance pour la rédaction de ta fiche !
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Dim 3 Mar 2019 - 17:07
ta nouvelle et grande famille
★ Le Staff de Hungcalf a l'immense plaisir de te compter parmi ses
★ Lorsque la paperasse sera enfin bouclée, tu pourras enfin commencer tes rps, faire ta fiche de liens, lire quelques annexes ou bien développer l'histoire de ton personnage dans ta bibliothèque personnelle.
★ Si le quidditch est ta passion (ou ton passe temps-favori, osef), n'hésite pas à agrandir les rangs de l'équipe de ta maison. Tu souhaites t'investir dans un club ou une association ? Alors viens donc en rejoindre un, c'est de ce côté. Tu peux également faire un tour du côté de notre marché aux liens pour te faire des amis ! *-*
★ Si tu te cherches un copain ou une idée de RP, n'hésite pas à passer ici pour trouver un partenaire ! Et quand tu auras amassé plein de gallions, une boutique avec plein d'objets et d'avantages est à ta disposition ! *--* D'ailleurs, si tu as pris un scénario ou que tu as privilégie un groupe qui manque de membres, viens te recenser ici pour acquérir tes gallions !
★ T'es paumé ? Tu ne sais pas qui est dans quelle maison ou dans quels cours ? Tu te demandes qui sont les étudiant(e)s qui sont dans la même filière ou la même année que toi ? Tu aimerais savoir si ton voisin est un sang-pur ou un né-moldu ? Bah ne cherche plus ! Pour ça, y'a le : Référentiel de Hungcalf !
Have fun sur Hung !
PS : Quelle fiche agréable à lire! Et quelle plume Ton petit Niko me plaît beaucoup, et malgré une vie pas facile, il est plutôt attachant. Je te souhaite de bien t'amuser parmi nous Have fun chaton
- InvitéInvité
Re: Nikolaï ● et sinon, ta mère a retrouvé sa robe?
Lun 4 Mar 2019 - 12:38
Message de Mme Référentiels
Nikolaï, je t'informe que tu es bien référencé ici. Ce référentiel peut être utile pour savoir qui est du même sang que toi, qui vient de quelle école, ou encore qui suit les mêmes cours que toi ! Il est rempli manuellement donc n'hésite pas à me contacter en cas d'oubli, d'erreur ou de modification à faire.
Amuse toi bien sur le forum
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