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Jane et les sorciers
Ven 21 Juin 2019 - 18:31
Levius se tenait dans un recoin de la serre, un parapluie à la main. Il pleuvait depuis les hauteurs artificielles du ciel magique. De gros nuages gris chargé en eau, destinés à abreuver les milliers de plans de la serre tropicale.
Le jeune homme appréciait la quiétude très particulière qui se dégageait de ces moments là. Quand tout était tumulte, il y avait dans la nature autant de chaos que de soupirs. Ce qui vivait se recroquevillait sur soi, le temps que ce qui ne vivait pas achève de passer. L'eau battait les feuilles et roulait en fleuve des petits êtres. Catastrophe d'une autre échelle... Et si l'on se taisait et que l'on tendait l'oreille, ces rythmes devenaient musique. Les larges feuilles prenaient du tambour, quand les palmes s'abreuvait au xylophone.
Toutefois, ce qui fascinait le plus Levius était cette fleur sans ambition que la pluie rendait transparente. Elle était si ordinaire par temps sec que le contraste de sa transformation n'en devenait que plus beau, une fois humide. Aurait-on pu imaginer pareille beauté ? Une fleur aux pétales de verre et à la texture de soie. C'était une de ces merveilles ordinaires dont fort peu profitent, car il est des savoirs rares par trop gardés.
Cela commençait à faire un moment que Levius rêvassait. Son inspection journalière prenait des allures de promenade. Toutefois, il sorti de ses songes comme on glisserait d'un nuage et tira de sa poche une montre à gousset (trafiquée par ses soins), dont il lorgna le cadran pendant un court instant. Levius venait de se rappeler qu'il avait rendez-vous avec Abigail et un de ses camarades intéressé par quelques plantes magiques. De mémoire, il s'appelait Finnick Fraser (un nom familier pour un Bird, puisqu'il s'agit de propriétaires terriens) : Levius ne l'avait jamais croisé (ou alors, sans le savoir).
De ce que le botaniste avait compris, il s'agissait de trouver des ingrédients à même d'augmenter les performances des balais de sport. Chose rare, Levius n'avait pas de réponse toute faite à proposer, puisqu'il était largement ignorant du quidditch et ses subtilités. Toutefois, l'idée de découvrir des usages nouveau à ses ingrédients l'intéressait beaucoup. D'un point de vue purement commercial, c'était l'occasion d'étendre son marché et la réputation de l'enseigne Bird (mais ça, Levius s'en souciait assez peu). Car du point de vue de la recherche, on entrait en terre inconnue (une quête infiniment plus stimulante).
Levius se rendit à la porte de la serre. Près de l'entrée il y avait ce petit espace couvert destiné à stocker le matériel : il y déposa son parapluie et sécha ses chaussures d'un coup de baguette magique. Les deux jeunes gens ne devraient plus tarder à présent : il sorti. Le contraste de température avec la serre tropicale et l'extérieur le fit frisonner. Pourtant, le temps était parfaitement ensoleillé. Comme c'était vendredi, Levius portait très logiquement une tenue bleue (le jeune homme se demandait parfois lequel du vendredi ou du mercredi était le plus bleu, mais sans être vraiment parvenu à trancher). Toujours est-il que sous ce beau ciel, on pouvait en avoir une idée.
Le jeune homme appréciait la quiétude très particulière qui se dégageait de ces moments là. Quand tout était tumulte, il y avait dans la nature autant de chaos que de soupirs. Ce qui vivait se recroquevillait sur soi, le temps que ce qui ne vivait pas achève de passer. L'eau battait les feuilles et roulait en fleuve des petits êtres. Catastrophe d'une autre échelle... Et si l'on se taisait et que l'on tendait l'oreille, ces rythmes devenaient musique. Les larges feuilles prenaient du tambour, quand les palmes s'abreuvait au xylophone.
Toutefois, ce qui fascinait le plus Levius était cette fleur sans ambition que la pluie rendait transparente. Elle était si ordinaire par temps sec que le contraste de sa transformation n'en devenait que plus beau, une fois humide. Aurait-on pu imaginer pareille beauté ? Une fleur aux pétales de verre et à la texture de soie. C'était une de ces merveilles ordinaires dont fort peu profitent, car il est des savoirs rares par trop gardés.
Cela commençait à faire un moment que Levius rêvassait. Son inspection journalière prenait des allures de promenade. Toutefois, il sorti de ses songes comme on glisserait d'un nuage et tira de sa poche une montre à gousset (trafiquée par ses soins), dont il lorgna le cadran pendant un court instant. Levius venait de se rappeler qu'il avait rendez-vous avec Abigail et un de ses camarades intéressé par quelques plantes magiques. De mémoire, il s'appelait Finnick Fraser (un nom familier pour un Bird, puisqu'il s'agit de propriétaires terriens) : Levius ne l'avait jamais croisé (ou alors, sans le savoir).
De ce que le botaniste avait compris, il s'agissait de trouver des ingrédients à même d'augmenter les performances des balais de sport. Chose rare, Levius n'avait pas de réponse toute faite à proposer, puisqu'il était largement ignorant du quidditch et ses subtilités. Toutefois, l'idée de découvrir des usages nouveau à ses ingrédients l'intéressait beaucoup. D'un point de vue purement commercial, c'était l'occasion d'étendre son marché et la réputation de l'enseigne Bird (mais ça, Levius s'en souciait assez peu). Car du point de vue de la recherche, on entrait en terre inconnue (une quête infiniment plus stimulante).
Levius se rendit à la porte de la serre. Près de l'entrée il y avait ce petit espace couvert destiné à stocker le matériel : il y déposa son parapluie et sécha ses chaussures d'un coup de baguette magique. Les deux jeunes gens ne devraient plus tarder à présent : il sorti. Le contraste de température avec la serre tropicale et l'extérieur le fit frisonner. Pourtant, le temps était parfaitement ensoleillé. Comme c'était vendredi, Levius portait très logiquement une tenue bleue (le jeune homme se demandait parfois lequel du vendredi ou du mercredi était le plus bleu, mais sans être vraiment parvenu à trancher). Toujours est-il que sous ce beau ciel, on pouvait en avoir une idée.
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Re: Jane et les sorciers
Ven 21 Juin 2019 - 20:09
Le vent caresse, les nuages rassurent. J'aurais pu transplaner jusqu'à l'endroit où Abigail m'a donné rendez-vous, mais la perspective d'interagir avec un inconnu et elle (si gentille semblait-elle lors de notre unique rencontre) m'a tellement fait angoisser que j'ai mal dormi. Besoin d'être enserré dans les bras réconfortants du ciel, tête de blés emmêlés par ses doigts légers, tache d'argent aux couleurs de ma maison dans le firmament alors que je me dirige vers la ferme des oiseaux. Seul l'espoir de trouver un ingrédient de base moins dangereux peut me convaincre de sciemment rencontrer de nouvelles personnes, moi qui ai perfectionné l'art d'éviter les étrangers depuis longtemps. Crainte de parler, crainte de mal faire, crainte de mal comprendre (comme toujours). Le désir de comprendre, le besoin d'avancer dans mes recherches a pourtant eu raison de mes réserves. Il n'y a pas de manuel pour ce que je fais, avais-je dit au médicomage qui m'avait recommandé la prudence, dans un surprenant accès de ce qui pouvait passer pour de la défiance chez moi. Personne ne s'intéresse à ça.
Mes expériences précédentes ont beau avoir porté leurs fruits, la baie explosive est un élément capricieux au mieux, instable au pire - les brûlures les plus récentes parsemant mes avants-bras en sont témoins. Traces de chair brûlée égarées le long de mes bras et de mes mains, une seule au travers du sourcil droit - elles me donnent un air plus aventurier que je ne le suis réellement, anxieux déguisé en matamore. Pourtant, pour le bien de mes inventions, je suis prêt à énormément d'imprudences - c'est le terme qu'avait utilisé Matteo en me traitant en mars, ne comprenant pas comment il était possible de se blesser quasi intentionnellement ainsi. Le lufkin m'avait recommandé des crocs de géranium dentu - impossible d'en trouver à l'université, malgré mes bonnes relations avec mon professeur de botanique. À Myrddin Wyllt, trop chers. Je m'étais résigné à l'idée qu'un ingrédient plus stable existât, mais qu'il soit hors de portée pour ma bourse actuelle, jusqu'à ce que j'échange quelques (rares) mots avec Abigail, qui m'avait recommandé de me présenter à la ferme.
Éclat d'or et d'argent au creux du ciel, dont le cérulé semble reculer - peut-être est-ce pour cela qu'il me semble aussi familier. Toujours avec moi, mais jamais assez pour ressentir le besoin de demander pardon d'exister. Impossible de prendre trop de place, parmi les nuages. Atterrissage feutré et gracieux, de celui qui a presque autant l'habitude de voler que de marcher. Ajustement imperceptible, ailes figurées repliées sans mal mais avec une ombre de tristesse, toujours, de quitter le vent. Ma flèche d'argent entre les mains, deux regards sombres qui se croisent. Ombre d'un sourire au creux des lèvres, je hoche brièvement la tête vers Abigail, qui semble aimer parler autant que moi (c'est-à-dire pas). Lui emboîtant le pas sans mot, nous rejoignons celui dont la jeune femme m'avait parlé. Inspiration, la voix enrouée pour les premiers mots du jour, le regard qui hésite quelque part entre les sourcils du sorcier - juste assez près des yeux pour que mes interlocuteurs croient que je les regarde au creux des prunelles, assez loin pour le confort. « Bonjour ». Deux petites syllabes, toujours les plus dures à prononcer - parce qu'elles invitent à une réplique. Glissant un regard en coin à Abigail, mes prunelles noisette la supplient de jouer l'entremetteuse jusqu'au bout. Les doigts cherchent les noeuds du balai enserré, légères imperfections lissées par le temps et l'usage répété.
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Re: Jane et les sorciers
Sam 22 Juin 2019 - 15:33
Profondément et lentement, j'inspirais pour emplir mes poumons de cet air pur qui m'entourait. Bien que je prenne beaucoup sur moi le fait d'avoir beaucoup à faire en ce moment, et que j'étais entourée de beaucoup de personnes, je ne le vivais pas tous les jours convenablement. Ma grande timidité maladive ne m'avait jamais entraînée à supporter autant de sollicitation, évidemment. Bien souvent je regrettais l'époque de ma solitude. Mes longs moments passés seule dans la forêt à étudier sans me préoccuper de quoique ce soit et surtout de qui que ce soit. Aujourd'hui, tout avait changé, et même si je devais reconnaître la richesse de ce que je vivais, il y avait ce côté toujours extrêmement sombre et blessant.
À la longue, et à force de m'occuper de la ferme durant l'absence de Levius, j'avais profondément réalisé que la nature vivait le même genre de cycle. L'arbre ne se plaignait pas de devoir subir le froid mordant de l'hiver. Il l'affrontait et le combattait. C'était une phase de contraction. Puis, le printemps revenait, avec sa chaleur et sa vie. C'était une phase d'extension. Durant vingt-six ans, je n'avais vécu que de petites vagues de contraction et d'extension, si fines et légères que je n'y avais jamais apportée vraiment d'attention. Mais il y a toujours la tempête qui gronde au loin, et le jour où j'ai été frappée par les vagues, il m'avait fallu faire face. C'était ma phase de contraction. Tout était d'autant plus ressenti car je n'y étais pas préparée, mais au fond, j'étais comme la rose sur sa branche. S'ouvrant au soleil et se fanant lorsque la fatigue était présente.
En pleine phase de floraison avec Lubia, j'avais senti le vent tourner au retour de Levius. Apocalypse dans mon cœur et dans mon âme, il me fallait régulièrement prendre du temps pour moi depuis afin de réussir à continuer de respirer convenablement. Ne pas suffoquer dans mes sentiments et surtout ne pas me perdre moi-même. Mes nombreuses occupations n'aidant guère à la sérénité de mon esprit, j'avais cependant demandé l'accord de diminuer encore le travail que je fournissais à la ferme. Je n'avais pas le choix. Je devais assurer la fin de mes cours, et ce, encore jusqu'à l'année prochaine, je me devais d'être une stagiaire exemplaire au ministère et mes voyages réguliers en Amazonie pour ma thèse me préoccupaient bien trop. Alors, ne plus m'occuper de la ferme était un mal pour un bien. Non seulement je gagnais en temps libre précieux et salvateur (surtout pour ne pas tomber malade), mais aussi pour m'éloigner subtilement de Levius et ne pas avoir à affronter sa présence, aussi douce et rassurante soit-elle. Il fallait d'abord que je parle à la principale intéressée et que tout mis à plat.
Étirant mes quatre membres dans l'herbe dans laquelle j'étais allongée sur le flanc, je baillais tout en révélant mes grands crocs blancs. Un long soupir s'échappa de ma truffe alors que je remuais une oreille pointue au-dessus de ma tête en sentant une mouche s'y poser obstinément.
Ses moments de calme, dans la forêt acculant la ferme, vers ce petit étang plein de biodiversité, j'en avais besoin. Et sachant que j'avais un rendez-vous bientôt, j'avais pris le temps de me détendre pour affronter la suite de la journée. Car du peu que je connaissais Finnick, et de l'entièreté de ce que je connaissais de Levius, ça allait être à moi de faire le médiateur. Tâche m'inspirant s'il en était, elle me demandait de puiser dans mes ressources et mes derniers retranchements, forçant alors encore les limites de ma timidité. Encore une fois, j'aurais préféré rester dans mon cocon de confort… pourquoi mon entourage semblait vouloir m'y pousser au-dehors alors que d'autres, comme les deux garçons que j'allais côtoyer tantôt, pouvaient y rester presque confortablement ?
Rah !! Et cette mouche !!
Me redressant, allongée cette fois sur mon ventre, je secouais la tête, ébrouant l'ensemble de poils couleur jais que je portais et qui me protégeais de la chaleur de l'été.
Ce n'était pas à moi de porter les problèmes des autres, et encore moins de m'y comparer.
Poussant un long soupir pour retrouver mon calme, je me relevais sur mes quatre pattes avant d'étirer mes pattes antérieures et redresser mon postérieur, m'étirant alors le dos avec délectation.
Reprenant le chemin de la ferme, j'y trottinais calmement en déambulant entre les différents champs et chemins, jusqu'à me retrouver dans la cour, où je reprenais forme humaine sans la moindre difficulté. Être animagus, ma seconde nature.
Sortant mon téléphone de la poche de mon pantalon, car aujourd'hui je cachais mes cicatrices à mon confrère Ethelred, je prenais connaissance de l'heure mais aussi de l'absence de messages. Parfait. Pas de catastrophe en vue pour l'instant.
Me postant au lieu du rendez-vous, j'enfonçais ma tête dans ma casquette noir ornée d'une simple croix rouge. Les bras croisés, j'observais les allés et venus des passants sur le trottoir alors qu'ils n'avaient même pas conscience de l'existence de la ferme. C'était devenu mon passe-temps d'observer les errances des gens au Inverness Marina. Retrouver une habitude qui me détendait ici ne faisait que continuer à me rassurer.
Accueillant le jeune homme volant, lorgnant au passage son balai d'un regard peu assuré, je l'entrainais jusque dans la ferme, lui permettant de passer les sortilèges de défense sans la moindre difficulté. Là, nous retrouvions Levius qui, sur son nuage de pensées, confirmait que j'allais devoir faire l'interprète. Le regard appuyé du joueur de Quidditch ne fit que m'enfoncer davantage, et ma tête se cachant entre mes épaules en fut la manifestation physique.
- Levius, je te présente Finnick Fraser. Finnick, Levius Bird, le producteur de plantes dont je t'ai parlé. Petit instant de silence. Je leur avais déjà à tous les deux expliqué le pourquoi du comment, j'eus donc un blanc, puisque je devais prendre les devants alors que les recherches ne me concernaient pas directement. J'avais perdu une occasion de me taire en parlant de la ferme à Finnick moi… Hum donc… Finnick aurait besoin de tes talents pour des recherches sur les balais. Je crois ?
Voulant adresser un regard au blondinet pour demander confirmation, la venue de Susan m'interpella. Surtout qu'elle semblait plus agitée que prévu, et ce n'était sûrement pas la présence d'un étranger qui agissait ainsi sur elle.
À la longue, et à force de m'occuper de la ferme durant l'absence de Levius, j'avais profondément réalisé que la nature vivait le même genre de cycle. L'arbre ne se plaignait pas de devoir subir le froid mordant de l'hiver. Il l'affrontait et le combattait. C'était une phase de contraction. Puis, le printemps revenait, avec sa chaleur et sa vie. C'était une phase d'extension. Durant vingt-six ans, je n'avais vécu que de petites vagues de contraction et d'extension, si fines et légères que je n'y avais jamais apportée vraiment d'attention. Mais il y a toujours la tempête qui gronde au loin, et le jour où j'ai été frappée par les vagues, il m'avait fallu faire face. C'était ma phase de contraction. Tout était d'autant plus ressenti car je n'y étais pas préparée, mais au fond, j'étais comme la rose sur sa branche. S'ouvrant au soleil et se fanant lorsque la fatigue était présente.
En pleine phase de floraison avec Lubia, j'avais senti le vent tourner au retour de Levius. Apocalypse dans mon cœur et dans mon âme, il me fallait régulièrement prendre du temps pour moi depuis afin de réussir à continuer de respirer convenablement. Ne pas suffoquer dans mes sentiments et surtout ne pas me perdre moi-même. Mes nombreuses occupations n'aidant guère à la sérénité de mon esprit, j'avais cependant demandé l'accord de diminuer encore le travail que je fournissais à la ferme. Je n'avais pas le choix. Je devais assurer la fin de mes cours, et ce, encore jusqu'à l'année prochaine, je me devais d'être une stagiaire exemplaire au ministère et mes voyages réguliers en Amazonie pour ma thèse me préoccupaient bien trop. Alors, ne plus m'occuper de la ferme était un mal pour un bien. Non seulement je gagnais en temps libre précieux et salvateur (surtout pour ne pas tomber malade), mais aussi pour m'éloigner subtilement de Levius et ne pas avoir à affronter sa présence, aussi douce et rassurante soit-elle. Il fallait d'abord que je parle à la principale intéressée et que tout mis à plat.
Étirant mes quatre membres dans l'herbe dans laquelle j'étais allongée sur le flanc, je baillais tout en révélant mes grands crocs blancs. Un long soupir s'échappa de ma truffe alors que je remuais une oreille pointue au-dessus de ma tête en sentant une mouche s'y poser obstinément.
Ses moments de calme, dans la forêt acculant la ferme, vers ce petit étang plein de biodiversité, j'en avais besoin. Et sachant que j'avais un rendez-vous bientôt, j'avais pris le temps de me détendre pour affronter la suite de la journée. Car du peu que je connaissais Finnick, et de l'entièreté de ce que je connaissais de Levius, ça allait être à moi de faire le médiateur. Tâche m'inspirant s'il en était, elle me demandait de puiser dans mes ressources et mes derniers retranchements, forçant alors encore les limites de ma timidité. Encore une fois, j'aurais préféré rester dans mon cocon de confort… pourquoi mon entourage semblait vouloir m'y pousser au-dehors alors que d'autres, comme les deux garçons que j'allais côtoyer tantôt, pouvaient y rester presque confortablement ?
Rah !! Et cette mouche !!
Me redressant, allongée cette fois sur mon ventre, je secouais la tête, ébrouant l'ensemble de poils couleur jais que je portais et qui me protégeais de la chaleur de l'été.
Ce n'était pas à moi de porter les problèmes des autres, et encore moins de m'y comparer.
Poussant un long soupir pour retrouver mon calme, je me relevais sur mes quatre pattes avant d'étirer mes pattes antérieures et redresser mon postérieur, m'étirant alors le dos avec délectation.
Reprenant le chemin de la ferme, j'y trottinais calmement en déambulant entre les différents champs et chemins, jusqu'à me retrouver dans la cour, où je reprenais forme humaine sans la moindre difficulté. Être animagus, ma seconde nature.
Sortant mon téléphone de la poche de mon pantalon, car aujourd'hui je cachais mes cicatrices à mon confrère Ethelred, je prenais connaissance de l'heure mais aussi de l'absence de messages. Parfait. Pas de catastrophe en vue pour l'instant.
Me postant au lieu du rendez-vous, j'enfonçais ma tête dans ma casquette noir ornée d'une simple croix rouge. Les bras croisés, j'observais les allés et venus des passants sur le trottoir alors qu'ils n'avaient même pas conscience de l'existence de la ferme. C'était devenu mon passe-temps d'observer les errances des gens au Inverness Marina. Retrouver une habitude qui me détendait ici ne faisait que continuer à me rassurer.
Accueillant le jeune homme volant, lorgnant au passage son balai d'un regard peu assuré, je l'entrainais jusque dans la ferme, lui permettant de passer les sortilèges de défense sans la moindre difficulté. Là, nous retrouvions Levius qui, sur son nuage de pensées, confirmait que j'allais devoir faire l'interprète. Le regard appuyé du joueur de Quidditch ne fit que m'enfoncer davantage, et ma tête se cachant entre mes épaules en fut la manifestation physique.
- Levius, je te présente Finnick Fraser. Finnick, Levius Bird, le producteur de plantes dont je t'ai parlé. Petit instant de silence. Je leur avais déjà à tous les deux expliqué le pourquoi du comment, j'eus donc un blanc, puisque je devais prendre les devants alors que les recherches ne me concernaient pas directement. J'avais perdu une occasion de me taire en parlant de la ferme à Finnick moi… Hum donc… Finnick aurait besoin de tes talents pour des recherches sur les balais. Je crois ?
Voulant adresser un regard au blondinet pour demander confirmation, la venue de Susan m'interpella. Surtout qu'elle semblait plus agitée que prévu, et ce n'était sûrement pas la présence d'un étranger qui agissait ainsi sur elle.
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Re: Jane et les sorciers
Dim 23 Juin 2019 - 18:23
Levius attendit quelques minutes avant de voir arriver les deux jeunes gens. Tout d'abord et comme l'on pouvait s'y attendre, il considéra Abigail. Le jeune homme avait remarqué qu'elle portait un pantalon (ce qui était assez rare à la ferme, depuis le retour des beaux jours). Il pensa tout de suite que ce devait être pour des questions de discrétion par rapport à Finnick et que, par conséquent, ils n'étaient pas (encore) des amis très proches (comme ce pouvait être le cas avec un garçon comme Aedan, par exemple). Il regarda ensuite la croix rouge sur sa casquette et pensa à un 6.
Dans un second temps, Levius regarda Finnick qui portait une tenue or et argent, mais dans la mesure où son prénom avait une dominante jaune, cela ne le choqua pas. Quand au gris, c'était toujours un bon choix pour ménager la sensibilité de Levius. Il y avait dans cette demi teinte une neutralité propice à la sérénité. Le jeune homme considéra donc l'ensemble de la silhouette de son hôte sans jamais se hasarder à le regarder dans les yeux (comme il le faisait toujours). Néanmoins, l'attitude timorée de ce dernier ne passa pas sous son radar et il fut bien vite contaminé par son anxiété (les revers de l'empathie).
« Bonjour.
Dit-il tout de même d'un ton qui se voulait apaisant. C'était une chose à remarquer, mais levius gérait mieux les nouvelles rencontres qu'avant. Quatre mois passés à échanger avec des commerciaux l'avait bien rôdé : il se sentait toujours mal à l'aise, mais parvenait beaucoup mieux à le cacher et faire semblant. Si la personne en face se comportait de manière suffisamment sympathique, alors il se détendait sincèrement et les choses devenaient plus faciles. Quand ce n'était pas le cas, il faisait de son mieux pour garder la face jusqu'au moment où il pourrait se recentrer sur lui-même. Dans tous les cas, le visage qu'il avait montré restait celui d'un jeune homme tout à fait ordinaire.
Ces explications mises sur le côté, Levius reporta son attention sur Abigail qui faisait de son mieux pour introduire la situation. Il esquissa un petit sourire au moment de répondre.
« C'est ce que j'ai cru comprendre. Dit-il doucement. Je ne suis pas un expert en balais, mais à nous trois, on devrait s'en sortir.
Il sembla assez pertinent à Levius de glisser une phrase qui laissait entendre qu'une union des talents était possible. C'était une manière simple de faire un pas vers l'autre afin de l'inciter à s'engager dans un début de relation.
« Qu'est-ce que tu cherches à faire ?
Demanda-t-il enfin, avant de remarquer que sa grand-mère était en train d'approcher. Elle semblait en effet préoccupée par quelque chose. Son flegme habituel trahissait une sorte d'agitation et, arrivée auprès du trio, on la vit signer à l'attention de Levius. Les deux sorciers discutèrent ainsi silencieusement pendant quelques minutes, avant que la doyenne ne décide de repartir en sens inverse sous sa forme de chien (Susan était animagus).
« Euh... Le jeune homme semblait un peu désarçonné. Je... Il semblerait qu'on ait un petit imprévu.
Il regarda Abigail et ajouta, à voix basse.
« C'est Jane.
Dans un second temps, Levius regarda Finnick qui portait une tenue or et argent, mais dans la mesure où son prénom avait une dominante jaune, cela ne le choqua pas. Quand au gris, c'était toujours un bon choix pour ménager la sensibilité de Levius. Il y avait dans cette demi teinte une neutralité propice à la sérénité. Le jeune homme considéra donc l'ensemble de la silhouette de son hôte sans jamais se hasarder à le regarder dans les yeux (comme il le faisait toujours). Néanmoins, l'attitude timorée de ce dernier ne passa pas sous son radar et il fut bien vite contaminé par son anxiété (les revers de l'empathie).
« Bonjour.
Dit-il tout de même d'un ton qui se voulait apaisant. C'était une chose à remarquer, mais levius gérait mieux les nouvelles rencontres qu'avant. Quatre mois passés à échanger avec des commerciaux l'avait bien rôdé : il se sentait toujours mal à l'aise, mais parvenait beaucoup mieux à le cacher et faire semblant. Si la personne en face se comportait de manière suffisamment sympathique, alors il se détendait sincèrement et les choses devenaient plus faciles. Quand ce n'était pas le cas, il faisait de son mieux pour garder la face jusqu'au moment où il pourrait se recentrer sur lui-même. Dans tous les cas, le visage qu'il avait montré restait celui d'un jeune homme tout à fait ordinaire.
Ces explications mises sur le côté, Levius reporta son attention sur Abigail qui faisait de son mieux pour introduire la situation. Il esquissa un petit sourire au moment de répondre.
« C'est ce que j'ai cru comprendre. Dit-il doucement. Je ne suis pas un expert en balais, mais à nous trois, on devrait s'en sortir.
Il sembla assez pertinent à Levius de glisser une phrase qui laissait entendre qu'une union des talents était possible. C'était une manière simple de faire un pas vers l'autre afin de l'inciter à s'engager dans un début de relation.
« Qu'est-ce que tu cherches à faire ?
Demanda-t-il enfin, avant de remarquer que sa grand-mère était en train d'approcher. Elle semblait en effet préoccupée par quelque chose. Son flegme habituel trahissait une sorte d'agitation et, arrivée auprès du trio, on la vit signer à l'attention de Levius. Les deux sorciers discutèrent ainsi silencieusement pendant quelques minutes, avant que la doyenne ne décide de repartir en sens inverse sous sa forme de chien (Susan était animagus).
« Euh... Le jeune homme semblait un peu désarçonné. Je... Il semblerait qu'on ait un petit imprévu.
Il regarda Abigail et ajouta, à voix basse.
« C'est Jane.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Lun 1 Juil 2019 - 23:11
À nous voir tous les trois, on pourrait croire que nous participons aux jeux olympiques de la timidité. Abigail accepte de jouer latraductricemédiatrice, et je lui jette un regard doux empreint de gratitude. N'étant pas (toujours) maladroit au point de la catastrophe sociale, j'aurais (peut-être) pu me débrouiller seul, mais ses mots rapides et efficaces me mettent à l'aise, et facilitent les présentations. Mes doigts se détendent légèrement autour du manche de mon balai, signe d'accalmie - mais j'ai tout de même mémorisé les meilleurs pistes de sortie en vol à partir d'ici, fidèle à mon habitude d'être de coins. « C'est ce que j'ai cru comprendre. Je ne suis pas un expert en balais, mais à nous trois, on devrait s'en sortir ». Je hoche la tête, bien que la correction ne soit pas réellement de mise - je devrais réellement apprendre à parler moi-même. L'essence du dilemme ne se trouve pas chez les balais, mon sujet de thèse en sciences occultes, mais bien dans une variété de géraniums dentus auxquels je n'ai pas accès. Ça m'apprendra, à laisser les autres parler pour moi. Toutefois, l'invitation à faire partie d'un trio de réflexion me rassérène, et je hoche la tête en souriant aux deux sorciers. « Qu'est-ce que tu cherches à faire ? » Glissant un bras dans mon sac, je tire un flacon contenant un liquide visqueux, que je mets en contre-jour pour que Levius et Abigail puissent apercevoir ses reflets violacés. La valse du liquide fait naître une série de tableaux éphémères sur mon visage, traits aux déclinaisons multiples nées du soleil, océan violet peinturé de lumière.
Ma voix est plus tranquille, et je tente d'expliquer aux deux sorciers qui me font face ce que je fais lorsque j'expérimente, en ce moment. Le poids du langage est toujours plus facile à lever lorsque la passion me prête renfort, comme je l'ai remarqué avec Abigail lorsqu'il s'agit de parler de créatures magiques. « Une potion stabilisant les balais lorsqu'ils atteignent leur pic de vélocité. Normalement ils tremblent, mais la base que j'ai conçue est efficace. C'est davantage la stabilité de l'ingrédient qui --- » Je m'interromps dans ma lancée, voyant l'arrivée d'une sorcière d'un certain âge coiffée d'un chapeau pointu, et de blouses colorées, ses yeux couleur d'azur (les mêmes que ceux de Levius, je le note mentalement - sa mère? trop vieille. grand-mère, peut-être?) semblant agités ... ou à tout le moins, je l'assume, n'ayant jamais rencontré la femme. Poliment, je me tiens à l'écart alors qu'elle s'adresse en langage des signes à Levius, seul à ne pas comprendre. La voilà qui décolle sous forme de chien - je suis presque désarçonné par la désinvolture de sa transformation, n'ayant jamais rencontré d'animagus et ayant toujours cru que ces sorciers protégeaient farouchement le secret de leur caractéristique magique. « Euh ... Je... Il semblerait qu'on ait un petit imprévu. » L'air interdit, j'observe Levius murmurer à l'oreille d'Abigail et, mal à l'aise, je toussote. « Je peux revenir un autre jour », dis-je, ne souhaitant pas être de trop ou gêner. « À-à moins que vous vouliez de l'aide? » Abigail m'a aidé en me parlant de la ferme des Bird, il est normal que je rende service, moi aussi.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Mar 2 Juil 2019 - 18:34
Petit moment de retrait et de calme pour moi, j’en profitais pour faire de discrets pas en arrière afin de ne plus être sur les devants de la scène. Les potions, ce n’était pas mon truc, je dirais même que je suis un danger ambulant, et les spécificités aussi pointues que celles que cherchaient Finnick appartenaient davantage aux connaissances de Levius. Ainsi, puisque je n’avais plus rien à dire ou à présenter, je me permettais de me faire invisible, comme j’en avais tant l’habitude. Glissant mes mains dans mon dos, je les joignais nerveusement tout en enfonçant ma tête dans mes épaules. Reculant sensiblement, je regardais autour de moi, comme si je cherchais une échappatoire quelconque pour laisser les deux garçons continuer sans moi. C’est que, je n’avais pas signé pour être interprète moi. Toutefois, je devais reconnaître que le sujet était tout à fait intéressant et fascinant, alors pourquoi ne pas écouter encore un petit moment ?
C’est de ce petit moment-là que Susan profita pour faire son introduction. S’adressant davantage à Levius, je n’avais cependant aucun mal à lire ce qu’elle disait. Les quatre mois passés en l’absence du garçon m’avait permis de tisser des liens d’autant plus forts avec la vieille femme, et surtout, de parfaire mon langage des signes. Ainsi, je n’avais presque plus aucune difficulté à m’exprimer dans cette langue et à la comprendre, vieux réflexes de mon enfance qui étaient revenus au grand galop.
Voilà pourquoi lorsque Levius m’expliquait la situation, je hochais la tête par avance, lui signifiant que j’avais tout compris. Déposant mes prunelles brunes foncées sur Finnick, je secouais légèrement la tête.
- De l’aide est toujours bienvenue, mais tu n’es obligé en rien. Je souriais amicalement, me voulant aussi rassurante que possible. Et ça ne devrait pas durer très longtemps, ce serait dommage de te faire revenir.
Je positivais au maximum. J’avais bien vu l’état d’inquiétude de Susan, mais je ne voulais pas m’avancer sans avoir vu l’état de la jument. Toutefois, après un dernier regard à mon ami Bird, et profitant du trajet jusqu’à l’écurie, je sortais mon téléphone de ma poche pour envoyer un message à ma mère, vétérinaire moldue. Elle connaissait la ferme pour m’y avoir emmené régulièrement lorsque j’étais enfant. Qui plus est, en l’absence du botaniste, je m’étais permise de lui parler de l’état de Jane, au cas où mes connaissances à moi ne suffiraient pas, en cas de difficulté.
Pourtant, j’avais suivi de près la gestation de la jument depuis des mois et tout s’était très bien déroulé jusque-là, j’étais à peu près certaine de ne pas m’être trompée. Si c’était le cas et bien alors je m’en voudrais toute ma vie, et il faudrait que je songe à changer de vocation.
Emmenant les garçons jusqu’au box de la jument, que j’avais agrandi par magie pour qu’elle ait bien de la place, je retrouvais l’animal couché sur le flanc. Entrant en silence, la porte uniquement ne faisant que du bruit, je m’avançais auprès de Jane en murmurant des mots doux et délicats. Inutile de la stresser davantage. Surveillant Levius et Finnick du coin de l’œil, je venais caresser le cheval avant d’apposer mes mains sur son ventre et d’essayer de vérifier ce qu’il en était.
Les sourcils légèrement froncés sous la concentration, je me permettais un petit commentaire.
- Le poulain s’est tourné… ce n’est pas sa tête, mais ses pattes arrières qui arrivent en premier…
C’est de ce petit moment-là que Susan profita pour faire son introduction. S’adressant davantage à Levius, je n’avais cependant aucun mal à lire ce qu’elle disait. Les quatre mois passés en l’absence du garçon m’avait permis de tisser des liens d’autant plus forts avec la vieille femme, et surtout, de parfaire mon langage des signes. Ainsi, je n’avais presque plus aucune difficulté à m’exprimer dans cette langue et à la comprendre, vieux réflexes de mon enfance qui étaient revenus au grand galop.
Voilà pourquoi lorsque Levius m’expliquait la situation, je hochais la tête par avance, lui signifiant que j’avais tout compris. Déposant mes prunelles brunes foncées sur Finnick, je secouais légèrement la tête.
- De l’aide est toujours bienvenue, mais tu n’es obligé en rien. Je souriais amicalement, me voulant aussi rassurante que possible. Et ça ne devrait pas durer très longtemps, ce serait dommage de te faire revenir.
Je positivais au maximum. J’avais bien vu l’état d’inquiétude de Susan, mais je ne voulais pas m’avancer sans avoir vu l’état de la jument. Toutefois, après un dernier regard à mon ami Bird, et profitant du trajet jusqu’à l’écurie, je sortais mon téléphone de ma poche pour envoyer un message à ma mère, vétérinaire moldue. Elle connaissait la ferme pour m’y avoir emmené régulièrement lorsque j’étais enfant. Qui plus est, en l’absence du botaniste, je m’étais permise de lui parler de l’état de Jane, au cas où mes connaissances à moi ne suffiraient pas, en cas de difficulté.
Pourtant, j’avais suivi de près la gestation de la jument depuis des mois et tout s’était très bien déroulé jusque-là, j’étais à peu près certaine de ne pas m’être trompée. Si c’était le cas et bien alors je m’en voudrais toute ma vie, et il faudrait que je songe à changer de vocation.
Emmenant les garçons jusqu’au box de la jument, que j’avais agrandi par magie pour qu’elle ait bien de la place, je retrouvais l’animal couché sur le flanc. Entrant en silence, la porte uniquement ne faisant que du bruit, je m’avançais auprès de Jane en murmurant des mots doux et délicats. Inutile de la stresser davantage. Surveillant Levius et Finnick du coin de l’œil, je venais caresser le cheval avant d’apposer mes mains sur son ventre et d’essayer de vérifier ce qu’il en était.
Les sourcils légèrement froncés sous la concentration, je me permettais un petit commentaire.
- Le poulain s’est tourné… ce n’est pas sa tête, mais ses pattes arrières qui arrivent en premier…
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Re: Jane et les sorciers
Lun 15 Juil 2019 - 20:37
Levius était visiblement embarrassé par la situation. Cela faisait un moment que l'on attendait la mise bas de Jane, la jument du domaine, mais rien ne laissait à penser que cela aurait lieu aujourd'hui. Bien entendu, on ne pouvait pas contrarier la nature : le jeune homme se fit rapidement à l'idée que les priorités du jour venaient de changer. De toute évidence, il était gêné vis à vis de Finnick : le pauvre jeune homme n'avait rien demandé et se retrouvait soudain embarqué dans une histoire sans rapport avec les balais. Cela devait lui faire drôle...
Levius se sentait vraiment mal à l'aise à l'idée d'imposer à l'étudiant un tel changement de programme. Le fait qu'il propose spontanément de leur donner un coup de main l'amenait à penser qu'il n'était peut-être pas si contrarié que cela, dans le fond... Mais comment savoir qu'il ne s'agissait pas là de politesse ?
Fort heureusement (et comme souvent dans leur duo), Abigail vint à la rescousse de Levius en prenant l'initiative de la réplique. Ce dernier acquiesça avec la vigueur du naufragé qui s'accroche à une bouée de sauvetage, s'empressant bien d'ajouter quelques mots pour s'assurer du fait qu'il ne se dérangeait pas.
« Oui, ne te sent pas forcé...
Levius et Abigail s'échangèrent un regard explicite avant de prendre la direction de l'écurie. Les bâtiments principaux du domaine étant relativement proches les uns des autres, ce ne fut l'affaire que de quelques minutes.
Une fois dans le box, chacun prit sa place dans le grand espace et Abigail commença l'auscultation. Levius suivait tout cela d'un air attentif, mais il restait néanmoins à distance de sorte à limiter les stimuli.
« Je vois. Répondit-il. Nous avons encore du temps devant nous, alors je crois qu'on peut se permettre d'essayer différentes options avant d'envisager la solution la plus invasive.
Par là, Levius entendait naturellement de retourner manuellement le poulain. Une manœuvre qu'il n'avait jamais eu l'occasion de pratiquer, mais qu'il avait étudié lors de ses cours de magizoologie (on pouvait décemment supposer que retourner une petite licorne revenait à retourner un poulain).
En dehors de cette option, le jeune homme songeait à différentes potions dont les effets pouvaient (on l'imagine) permettre d'atteindre l'objectif visé. En effet, il n'existait pas vraiment de potion faite toute exprès pour ce genre de situation... Mais avec un peu d'ingéniosité et des connaissances solides (ce qu'ils avaient), il était toujours possible de détourner des propriétés magiques pour obtenir l'effet escompté.
Levius s'en alla donc sans attendre chercher son kit pour potioniste portatif et déplia une table d'expérimentation dans l'allée centrale de l'écurie. Il ouvrit ensuite une grosse boite carrée à étage avec des petits compartiments (un peu comme une boite à thé) qui contenaient chacun un ingrédient différent.
« Une potion de dextérité mélangée avec une potion d'extra-mobilité, peut-être ? Si on masse le ventre avec, on pourrait espérer retourner le poulain de l'extérieur... Non, non... J'ai peur que ça dérègle complètement le rythme des contractions...
Fit-il, à demi pour lui même, tout en allumant le feu sous le petit chaudron de voyage. Levius avait cet air concentré et totalement absorbé caractéristique de ses moments de réflexion et qui lui donnait des airs imperméables. Il était clair qu'en cet instant, rien ne semblait beaucoup l'intéresser en dehors du bon mélange d'ingrédient... Cela dit, une bonne idée, une suggestion ingénieuse... C'était à même de lui faire raccrocher les wagons tout en faisant avancer l'affaire.
Levius se sentait vraiment mal à l'aise à l'idée d'imposer à l'étudiant un tel changement de programme. Le fait qu'il propose spontanément de leur donner un coup de main l'amenait à penser qu'il n'était peut-être pas si contrarié que cela, dans le fond... Mais comment savoir qu'il ne s'agissait pas là de politesse ?
Fort heureusement (et comme souvent dans leur duo), Abigail vint à la rescousse de Levius en prenant l'initiative de la réplique. Ce dernier acquiesça avec la vigueur du naufragé qui s'accroche à une bouée de sauvetage, s'empressant bien d'ajouter quelques mots pour s'assurer du fait qu'il ne se dérangeait pas.
« Oui, ne te sent pas forcé...
Levius et Abigail s'échangèrent un regard explicite avant de prendre la direction de l'écurie. Les bâtiments principaux du domaine étant relativement proches les uns des autres, ce ne fut l'affaire que de quelques minutes.
Une fois dans le box, chacun prit sa place dans le grand espace et Abigail commença l'auscultation. Levius suivait tout cela d'un air attentif, mais il restait néanmoins à distance de sorte à limiter les stimuli.
« Je vois. Répondit-il. Nous avons encore du temps devant nous, alors je crois qu'on peut se permettre d'essayer différentes options avant d'envisager la solution la plus invasive.
Par là, Levius entendait naturellement de retourner manuellement le poulain. Une manœuvre qu'il n'avait jamais eu l'occasion de pratiquer, mais qu'il avait étudié lors de ses cours de magizoologie (on pouvait décemment supposer que retourner une petite licorne revenait à retourner un poulain).
En dehors de cette option, le jeune homme songeait à différentes potions dont les effets pouvaient (on l'imagine) permettre d'atteindre l'objectif visé. En effet, il n'existait pas vraiment de potion faite toute exprès pour ce genre de situation... Mais avec un peu d'ingéniosité et des connaissances solides (ce qu'ils avaient), il était toujours possible de détourner des propriétés magiques pour obtenir l'effet escompté.
Levius s'en alla donc sans attendre chercher son kit pour potioniste portatif et déplia une table d'expérimentation dans l'allée centrale de l'écurie. Il ouvrit ensuite une grosse boite carrée à étage avec des petits compartiments (un peu comme une boite à thé) qui contenaient chacun un ingrédient différent.
« Une potion de dextérité mélangée avec une potion d'extra-mobilité, peut-être ? Si on masse le ventre avec, on pourrait espérer retourner le poulain de l'extérieur... Non, non... J'ai peur que ça dérègle complètement le rythme des contractions...
Fit-il, à demi pour lui même, tout en allumant le feu sous le petit chaudron de voyage. Levius avait cet air concentré et totalement absorbé caractéristique de ses moments de réflexion et qui lui donnait des airs imperméables. Il était clair qu'en cet instant, rien ne semblait beaucoup l'intéresser en dehors du bon mélange d'ingrédient... Cela dit, une bonne idée, une suggestion ingénieuse... C'était à même de lui faire raccrocher les wagons tout en faisant avancer l'affaire.
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Re: Jane et les sorciers
Mer 17 Juil 2019 - 14:06
Je secoue la tête en signe de négation lorsque les deux autres sorciers m'indiquent que je n'ai pas besoin de les aider - nous n'allons pas nous perdre en politesses si quelqu'un (enfin ... quelque chose? quelqu'un? un être?) a besoin de soins. Mon inconfort peut bien être mis de côté, l'ingrédient que je cherche ne disparaîtra pas entre-temps. J'emboîte le pas à Levius et Abi en direction du box magiquement élargi, restant de côté alors que mes comparses improvisés inspectent l'état de l'animal. Mes yeux se posent sur tous les coins de la pièce, notant ce qui pourrait nous être utile en cas d'urgence, alors que les deux sorciers échangent au sujet de la jument. N'y connaissant rien, je ne peux dire si le fait que les pattes du poulain arrivent en premier est bon ou mauvais signe, mais ce qui semble être un pli négatif au visage d'Abi me pousse à croire que ça n'augure rien de bon. « Je crois qu'on peut se permettre d'essayer différentes options avant d'envisager la solution la plus invasive ». Je hoche la tête comme si je savais de quelle solution invasive Levius parle, bien que j'imagine que la piste la plus logique soit de retourner manuellement le poulain - mais qu'en sais-je? Je me sens de trop, benêt et incompétent, un sentiment auquel je suis habitué depuis le temps, mais je commence à me dire que j'aurais peut-être mieux fait de partir, finalement, pour ne pas les ralentir à la tâche.
Le sorcier disparu, je reste figé, décochant un regard de désolation vers Abigail, qui ne me regarde pas. Qu'est-ce que je fais ici? Je m'apprête à m'installer dans un coin sans dire mot pour ne pas les déconcentrer lorsque Levius revient avec une table de potionniste, et un éclair illumine mes iris noisette. Sans le réaliser, je m'approche immédiatement, les yeux qui bondissent d'un ingrédient à l'autre alors que le gestionnaire des lieux réfléchit à voix haute. « Une potion de dextérité mélangée avec une potion d'extra-mobilité, peut-être ? » Une exclamation m'échappe, et je fais signe à Levius d'attendre d'une main, fouillant dans mon sac de l'autre. La besace élargie par magie contient une série de poches dédiées à mes concoctions, que j'apporte généralement avec moi. L'une d'entre elles est la potion la plus achevée de mes créations - perfectionnée alors que je n'étais qu'en première année, elle n'a plus à faire ses preuves pour mes expériences. « elle élimine les frictions aériennes », dis-je au jeune homme en la tendant comme je l'ai fait pour ma potion mauve, plus tôt, lui permettant d'y voir les mouvements subtils de la demi-teinte bleue qui s'y promène comme une volute de fumée. Jetant un œil à Levius pour lui en demander la permission silencieuse, je tourne autour de la table, observant les ingrédients dans la boîte. « Ce genre de ... blocage risque d'être moins subtil que ceux du vent », dis-je en versant la potion déjà préparée dans le petit chaudron de voyage.
Certaines de mes potions réagissent comme si elles étaient aimantées. Une fois leur état basique créé, j'y incorpore un élément du balai que je souhaite traiter - de la sciure de bois, un brin du corps de l'engin. Il pourrait sembler incongru de mettre un animal sur le même pied qu'un objet magique tel qu'un balai volant, mais les étudiants en sciences occultes pourraient tous affirmer sans conteste que ce genre d'objet magique est aussi vivant qu'un être de chair et de sang. « si j'y ajoute simplement ... » Je réfléchis à voix haute - mes deux comparses improvisés n'existent plus, à présent. Sourcils froncés, je regarde la jument couchée sur le flanc, ne souhaitant pas lui imposer une présence supplémentaire. M'adressant à Abi, je demande - « peux-tu me donner un de ses crins? »
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Jeu 18 Juil 2019 - 20:07
La réactivité de Levius lors de mon annonce ne m'étonna guère. Bien que garçon dissipé, il pouvait faire preuve de grande concentration lorsque le temps était à l'urgence, surtout lorsqu'il s'agissait de botanique ou d'animaux. Je le laissais donc aller chercher son petit atelier tandis que je regardais Finnick d'un air désolé. Si j'avais su, je ne lui aurais certainement pas proposé de rendez-vous aujourd'hui. Hélas, ce genre d'événement ne se calculait pas, et le fait que le poulain se présente par le siège était aussi une surprise en soi. Je m'en voulais terriblement de ne pas avoir su voir ce problème avant, cela nous aurait évité ce problème de taille… car si nous n'agissions pas rapidement, le risque de perdre mère et petit était grand.
Mais le moment n'était pas à la culpabilité. Il me fallait réfléchir vite et bien. Surveillant toutefois les vibrations de mon téléphone dans ma poche, au cas où ma mère venait à me répondre, je fixais la jument, mes méninges tournant à vive allure. Je ne pouvais décemment pas l'aider avec des potions, sinon c'était certain que je les condamnais les deux, mon talent de potionniste s'élevant au moins au niveau zéro, si ce n'était pas plus bas. Pourtant, j'avais pleine confiance en Levius pour ce domaine, et c'est soulagée que je voyais mon confrère Ethelred lui porter assistance avec efficacité. À mon tour maintenant.
À l'aide d'un Accio, je fis venir mon sac jusqu'à moi. Sac qui d'ordinaire n'était jamais bien loin, je l'avais simplement laissé dans un coin à l'arrivée de Finnick, pensant ne pas en avoir besoin pour lui présenter le maître des lieux et la serre. Fouillant à l'intérieur de mon contenant en tissu, j'y trouvais rapidement ce dont j'avais besoin, à savoir, diverses fioles, toutes remplies d'un liquide différent, aux couleurs aussi différentes. Sans l'ombre d'une hésitation, car j'étais certaine de mes gestes et de mes rangements, j'ouvrais la première éprouvette et me versait une petite partie de son contenu dans les paumes de mes mains pour les imbibés. Une odeur de fleurs s'éleva alors dans le box, agréable et douce. Tranquillement, je m'approchais de la tête de Jane et vint lui masser avec douceur le contour des naseaux.
L'huile, car s'en était, avait un effet apaisant, et cela aidera la jument à ne pas paniquer tandis que nous étions tous affairés pour l'aider. C'était que, les animaux ressentaient très rapidement le stress des humains. Et là, nous étions trois dans le feu de l'action, elle n'avait guère besoin d'une telle ambiance, même si nous restions relativement tous calmes.
Une fois assurée qu'elle était détendue, tout en surveillant sa respiration et les battements de son corps, je prenais la fiole suivante pour utiliser exactement le même procédé. Étalant d'abord le contenu sur mes mains, cette fois, je me dirigeais vers le flanc exposé de l'animal pour les y poser. Fermant les yeux, concentrée, j'enfonçais mes doigts dans le ventre de Jane, encore une fois, de manière précise et assurée. C'est alors que la voix de Finnick s'éleva pour s'adresser à moi. Revenant à moi, je rouvrais mes paupières pour tourner le visage vers l'encolure de l'animal. Là, je lui tirais quelques crins sans la moindre hésitation, comme si je m'arrachais des cheveux à moi-même. Me redressant ensuite de toute ma petite hauteur, je quittais Jane pour rejoindre les garçons en donnant les crains au Fraser.
- Je vais essayer d'utiliser les contractions qu'elle a pour la masser et stimuler le poulain pour l'inciter à se tourner de lui-même. Mes yeux se posèrent sur les divers éléments de l'atelier transportable. Vous avez une idée en tête pour les potions ? Sans attendre de réponse, je retournais auprès de Jane pour reprendre mes massages, attendant alors les explications. Être concentrée ne m'empêchait pas d'écouter.
Mais le moment n'était pas à la culpabilité. Il me fallait réfléchir vite et bien. Surveillant toutefois les vibrations de mon téléphone dans ma poche, au cas où ma mère venait à me répondre, je fixais la jument, mes méninges tournant à vive allure. Je ne pouvais décemment pas l'aider avec des potions, sinon c'était certain que je les condamnais les deux, mon talent de potionniste s'élevant au moins au niveau zéro, si ce n'était pas plus bas. Pourtant, j'avais pleine confiance en Levius pour ce domaine, et c'est soulagée que je voyais mon confrère Ethelred lui porter assistance avec efficacité. À mon tour maintenant.
À l'aide d'un Accio, je fis venir mon sac jusqu'à moi. Sac qui d'ordinaire n'était jamais bien loin, je l'avais simplement laissé dans un coin à l'arrivée de Finnick, pensant ne pas en avoir besoin pour lui présenter le maître des lieux et la serre. Fouillant à l'intérieur de mon contenant en tissu, j'y trouvais rapidement ce dont j'avais besoin, à savoir, diverses fioles, toutes remplies d'un liquide différent, aux couleurs aussi différentes. Sans l'ombre d'une hésitation, car j'étais certaine de mes gestes et de mes rangements, j'ouvrais la première éprouvette et me versait une petite partie de son contenu dans les paumes de mes mains pour les imbibés. Une odeur de fleurs s'éleva alors dans le box, agréable et douce. Tranquillement, je m'approchais de la tête de Jane et vint lui masser avec douceur le contour des naseaux.
L'huile, car s'en était, avait un effet apaisant, et cela aidera la jument à ne pas paniquer tandis que nous étions tous affairés pour l'aider. C'était que, les animaux ressentaient très rapidement le stress des humains. Et là, nous étions trois dans le feu de l'action, elle n'avait guère besoin d'une telle ambiance, même si nous restions relativement tous calmes.
Une fois assurée qu'elle était détendue, tout en surveillant sa respiration et les battements de son corps, je prenais la fiole suivante pour utiliser exactement le même procédé. Étalant d'abord le contenu sur mes mains, cette fois, je me dirigeais vers le flanc exposé de l'animal pour les y poser. Fermant les yeux, concentrée, j'enfonçais mes doigts dans le ventre de Jane, encore une fois, de manière précise et assurée. C'est alors que la voix de Finnick s'éleva pour s'adresser à moi. Revenant à moi, je rouvrais mes paupières pour tourner le visage vers l'encolure de l'animal. Là, je lui tirais quelques crins sans la moindre hésitation, comme si je m'arrachais des cheveux à moi-même. Me redressant ensuite de toute ma petite hauteur, je quittais Jane pour rejoindre les garçons en donnant les crains au Fraser.
- Je vais essayer d'utiliser les contractions qu'elle a pour la masser et stimuler le poulain pour l'inciter à se tourner de lui-même. Mes yeux se posèrent sur les divers éléments de l'atelier transportable. Vous avez une idée en tête pour les potions ? Sans attendre de réponse, je retournais auprès de Jane pour reprendre mes massages, attendant alors les explications. Être concentrée ne m'empêchait pas d'écouter.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Dim 4 Aoû 2019 - 15:31
Levius s’interrompit dans sa réflexion et tourna la tête en direction de Finnick, tandis que ce dernier fouillait la besace qu'il avait amené. L'instant d'après, il rivait son regard bleu sur la petite fiole et une lueur d'approbation s'alluma dans son regard quand il comprit où son jeune interlocuteur voulait en venir. Cela dit, face au nouveau problème posé par cette concoction, Levius ne tarda pas à reprendre le fil de ses songeries, dans l'idée de résoudre le problème. Pendant ce temps, Abigail faisait ce qu'elle pouvait pour assister les efforts de la jument et apaiser l'atmosphère.
« C'est aussi ce que j'imaginais. Répondit Levius, lorsque la jeune femme expliqua vouloir aider le poulain à se tourner de lui-même. L'idée, avec la potion, serait de faciliter la chose.
Il fronça légèrement les sourcils, posant le menton sur les doigts repliés de l'une de ses mains. Levius comprenait où Finnick voulait en venir avec le poil de Jane, cependant il n'était pas persuadé que cela suffise. Les balais volants et les juments sont deux choses suffisamment éloignées pour que l'on s'autorise plus d'un ajustement. Cela dit, il n'était pas aisé d'agir en l'état. Levius manquait encore d'informations essentielles.
« Finn. Dit-il. Je peux te demander la liste des ingrédients de cette potion ?
Levius imaginait assez aisément que cela soit un peu délicat pour le jeune homme, dans la mesure où il s'agissait d'une invention personnelle. D'un autre côté, il ne pouvait pas laisser administrer n'importe quel mélange à sa jument. Il avait besoin de savoir ce qu'elle contenait pour proposer des ingrédients à ajouter, de sorte à l'adapter.
« Le poulain se trouve dans un milieu plutôt aqueux... Cela dit, ça ne devrait pas être trop compliqué à adapter...
Il désigna d'un geste vague toute une section de sa mallette à ingrédients, dans laquelle étaient rangés les plantes aquatiques : branchiflore, œuf d'anguille et autre poudre de vase. Toutefois, l'air concerné de Levius laissait à penser que ce n'était pas si simple.
« Je ne voudrais pas que cela perturbe la mère, cependant... Si le poulain devenait trop mobile, la mise bas risque d'être compromise.
Il rectifia la position de ses lunettes sur son nez, avant de formuler une ultime idée.
« A moins de préparer un antidote à administrer aussitôt après la manipulation ?
Levius jeta un regard vague à ses deux comparses, afin de voir ce qu'ils en pensaient.
« C'est aussi ce que j'imaginais. Répondit Levius, lorsque la jeune femme expliqua vouloir aider le poulain à se tourner de lui-même. L'idée, avec la potion, serait de faciliter la chose.
Il fronça légèrement les sourcils, posant le menton sur les doigts repliés de l'une de ses mains. Levius comprenait où Finnick voulait en venir avec le poil de Jane, cependant il n'était pas persuadé que cela suffise. Les balais volants et les juments sont deux choses suffisamment éloignées pour que l'on s'autorise plus d'un ajustement. Cela dit, il n'était pas aisé d'agir en l'état. Levius manquait encore d'informations essentielles.
« Finn. Dit-il. Je peux te demander la liste des ingrédients de cette potion ?
Levius imaginait assez aisément que cela soit un peu délicat pour le jeune homme, dans la mesure où il s'agissait d'une invention personnelle. D'un autre côté, il ne pouvait pas laisser administrer n'importe quel mélange à sa jument. Il avait besoin de savoir ce qu'elle contenait pour proposer des ingrédients à ajouter, de sorte à l'adapter.
« Le poulain se trouve dans un milieu plutôt aqueux... Cela dit, ça ne devrait pas être trop compliqué à adapter...
Il désigna d'un geste vague toute une section de sa mallette à ingrédients, dans laquelle étaient rangés les plantes aquatiques : branchiflore, œuf d'anguille et autre poudre de vase. Toutefois, l'air concerné de Levius laissait à penser que ce n'était pas si simple.
« Je ne voudrais pas que cela perturbe la mère, cependant... Si le poulain devenait trop mobile, la mise bas risque d'être compromise.
Il rectifia la position de ses lunettes sur son nez, avant de formuler une ultime idée.
« A moins de préparer un antidote à administrer aussitôt après la manipulation ?
Levius jeta un regard vague à ses deux comparses, afin de voir ce qu'ils en pensaient.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Ven 16 Aoû 2019 - 14:30
Peut-être est-ce à cause de notre silence mutuel apparent? Je n'oserais pas trop m'y avancer - mais il y a une étrange harmonie dans ce box, malgré l'urgence de la situation. Un aspect apaisant à l'idée de problèmes concrets à résoudre - plus simples que les soucis abstraits de l'ordre des émotions. Abigail s'occupant de la jument, mains fines posées sur son flanc, tandis que Levius et moi nous affairons autour de son stock de potionniste. « Finn. Je peux te demander la liste des ingrédients de cette potion ? » Tirant mon carnet de ma poche (il ne me quitte jamais), je hoche la tête. « C'est un dérivé de potion wiggenweld », dis-je en tournant les pages, sourcils froncés et lèvres pincées alors que je cherche le bon diagramme à lui montrer. Au jugé de ce que les deux sorciers ont affirmé, le temps semblant être un facteur non-négligeable, je doute que nous ayons réellement le luxe de faire une nouvelle potion - mais après tout, je m'y connais autant en magizoologie qu'en histoire de la magie (c'est-à-dire pas du tout). Jauger entre perdre de précieuses minutes ou risquer une potion inconnue - je laisse ces délibérations à Levius et Abigail : je ne suis pas un initié et surtout, ce n'est pas ma jument. Surtout, je ne sais pas s'ils sont du genre à vouloir prendre des risques, et ce n'est pas à moi de les convaincre.
« J'ai fait un transfert d'ingrédients pour la mobilité, mais aussi pour .... le caractère d'un balai? ». Le ton est incertain - non pas que je doute de ma potion, c'est une de mes premières créations, elle est stable. Je doute de ma facilité à expliquer - pour ceux qui n'étudient pas les sciences occultes, il est plus simple de parler de "personnalité" des objets magiques que de se perdre en conjectures et en nuances. « Pour les caprices », dis-je, cherchant toujours le bon mot, avant d'abandonner. « C'est fait pour un être "vivant" », finis-je par lâcher, traçant des guillemets dans les airs. Je lui tends le schéma, sans même songer aux soucis de marques de commerce - que valent-elles, mesurées à l'aune d'une vie en danger? « Tu peux la modifier », dis-je. « Plus rapide que de faire une nouvelle potion, pour la mobilité ». Et pour l'antidote? « Je peux préparer un antidote pendant que tu modifies la potion. Indique-moi lequel est le plus approprié ici? » Je me place, prêt à recevoir les ordres.
- liste des ingrédients:
HRP : vous comprendrez qu'il s'agit de la recette pour la potion wiggenweld, modifiée pour la cause.
Les nouveaux ingrédients (aubépine, perce-neige, anguille) ont été ajoutés parce qu'ils correspondent tous à cette idée de "circulation" - soit par leur présence dans certains mythes, soit par leurs vertus médicinales, soit simplement par l'idée qu'ils représentent (cf. l'anguille).
1) Secouer une fiole de sang de salamandre puis ajouter le sang jusqu'à ce que la potion devienne rouge.
Note - pour un être plus capricieux, rechercher une teinte cramoisie.
2) Remuer dans le sensinversedes aiguilles d'une montre jusqu'à ce que la potion devienneorangeviolette.
3) Secouer une fiole de sang de salamandre puis ajouter le sang jusqu'à ce que la potion devienne jaune.
4) Addendum : saupoudrer des pétales d'aubépine séchée réduites en poudre jusqu'à ce que la consistance devienne aqueuse. Laisser mijoter jusqu'à l'obtention d'un consistance liquide.
Note - la fonction de l'aubépine est de favoriser la circulation des flux. Plus la potion est liquide, plus elle aura un effet sur des conditions aériennes subtiles. Pour des conditions plus lourdes (vents violents), faire épaissir le produit fini.
5) Remuer dans le sens inverse des aiguilles d'une montre jusqu'à ce que la potion devienne verte.
6) Secouer une fiole de sang de salamandre puis ajouter le sang jusqu'à ce que la potion devienne turquoise.
7) Chauffer jusqu'à ce que la potion deviennebleuelilas.
8) Secouer une fiole de sang de salamandre puis ajouter le sang jusqu'à ce que la potion devienne rose.
9) Chauffer jusqu'à ce que la potion devienne rouge.
10) Ajoutercinqsix épines et demide poisson-diabled'anguille pour que la potion devienne orange.
11) Chauffer jusqu'à ce que la potion devienne jaune.
12) Ajoutercinqépines de poisson-diable pour que la potion devienne verte.
13) Secouer une fiole de mandragore cuite liquéfiée puis ajouter la mandragore jusqu'à ce que la potion devienne violette.
14) Remuer dans le sens inverse des aiguilles d'une montre jusqu'à ce que la potion devienne rouge.15) Secouer une fiole de mandragore cuite liquéfiée puis ajouter la mandragore jusqu'à ce que la potion devienne orange.
16) Remuer dans le sens inverse des aiguilles d'une montre jusqu'à ce que la potion devienne jaune.
17) Secouer une fiole demandragoreperce-neige cuite liquéfiée puis ajouterla mandragorele perce-neige jusqu'à ce que la potion devienneorangeblanche.
18) Ajouter de l'hydromel jusqu'à ce que la potion devienne turquoise.
19) Chauffer jusqu'à ce que la potion devienne bleue.
20) Chauffer jusqu'à ce que la potion devienne violette.
21) Chauffer jusqu'à ce que la potion devienne rose.
22) Ajouter du mucus de Veracrasse jusqu'à ce que la potion devienne jaune.23) Secouer une fiole de sang de salamandre puis ajouter le sang jusqu'à ce que la potion devienne verte.
23) Ajouter de la poudre d'aubépine jusqu'à ce que la potion devienne violette.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Dim 18 Aoû 2019 - 15:02
Je n'entendais rien en potion, et ce, depuis Poudlard. Si j'avais réussi mes divers examens là-bas, c'était parce que Levius m'avait beaucoup aidé à l'époque, et si à Hungcalf j'avais soigneusement évité cette option, ce n'était pas par hasard. Me donner le loisir de toucher à des mélanges revenait à mettre en mes mains le sort de l'humanité tout entière tant j'étais capable de créer de véritables bombes. Autant j'étais douée dans plusieurs matières, autant certaines, comme les potions et l'arithmancie, il ne fallait pas que je m'en approche. C'est pour ça que, une fois retournée auprès de Jane, je laissais les deux garçons réfléchir. Lorsque Levius sollicita mon avis, je me contentais d'un haussement d'épaule en arrondissant de grands yeux. Un antidote de quoi ? Je n'avais rien compris, et pour le coup, je me sentais comme un pansement sur une jambe de bois. J'aurais aimé pouvoir faire plus, mais j'en étais tout bonnement incapable de par mon ignorance et mon peu de savoir-faire en la matière.
Un peu confuse, je tournais la tête en direction de la jument, vérifiant sa respiration et son pouls, ce qui pouvait nous donner une indication assez précise de son état de stress et de fatigue. Si je ne pouvais pas agir pour l'aider avec des potions, au moins, je pouvais agir en l'aidant à rester calme et en soulageant ses contractions.
Sortant de mon sac une petite fiole, je me versais l'huile essentielle s'y trouvant sur les mains. Frottant les paumes ensemble, je vins délicatement masser les naseaux de l'animal tout en lui murmurant des paroles apaisantes. La valériane avait un effet tout à fait prodigieux sur la nervosité animale, mais aussi humaine. Moi-même j'en consommais de temps en temps. À cela, j'y avais ajouté quelques gouttes d'huile essentielle de lavande, l'odeur se rependant alors délicatement dans le box. La lavande se joignant à la valériane n'en serait que plus efficace contre le stress, sans pour autant altérer les capacités de Jane.
Une fois assurée que la respiration était redevenue paisible, je gratifiais la jument de douces caresses entre les oreilles avant de revenir vers son flanc. En attendant que les garçons terminent les potions, je savais quoi faire : continuer à stimuler le poulain pour qu'il se tourne, mais je n'allais pas le faire n'importe quand et n'importe comment. Le fait de m'être éloignée cinq minutes m'avait permis de réfléchir. Les contractions allaient être mes alliées. Alors, à chaque fois que je ressentais les muscles de l'équidé se tendre, j'appuyais sur des points précis pour inciter le petit à se mouvoir de lui-même. Je savais que cela pouvait être désagréable pour la mère, mais en l'état des choses, je n'avais guère le choix.
Après plusieurs minutes silencieuses à effectuer cette manipulation, je laissais Jane tranquille, me contentant de poser mes mains sur elle pour vérifier les réactions du bébé. Je fronçais les sourcils en faisant claquer doucement ma langue dans ma bouche.
- Il n'est pas très coopératif… ou alors il est coincé…
Un peu confuse, je tournais la tête en direction de la jument, vérifiant sa respiration et son pouls, ce qui pouvait nous donner une indication assez précise de son état de stress et de fatigue. Si je ne pouvais pas agir pour l'aider avec des potions, au moins, je pouvais agir en l'aidant à rester calme et en soulageant ses contractions.
Sortant de mon sac une petite fiole, je me versais l'huile essentielle s'y trouvant sur les mains. Frottant les paumes ensemble, je vins délicatement masser les naseaux de l'animal tout en lui murmurant des paroles apaisantes. La valériane avait un effet tout à fait prodigieux sur la nervosité animale, mais aussi humaine. Moi-même j'en consommais de temps en temps. À cela, j'y avais ajouté quelques gouttes d'huile essentielle de lavande, l'odeur se rependant alors délicatement dans le box. La lavande se joignant à la valériane n'en serait que plus efficace contre le stress, sans pour autant altérer les capacités de Jane.
Une fois assurée que la respiration était redevenue paisible, je gratifiais la jument de douces caresses entre les oreilles avant de revenir vers son flanc. En attendant que les garçons terminent les potions, je savais quoi faire : continuer à stimuler le poulain pour qu'il se tourne, mais je n'allais pas le faire n'importe quand et n'importe comment. Le fait de m'être éloignée cinq minutes m'avait permis de réfléchir. Les contractions allaient être mes alliées. Alors, à chaque fois que je ressentais les muscles de l'équidé se tendre, j'appuyais sur des points précis pour inciter le petit à se mouvoir de lui-même. Je savais que cela pouvait être désagréable pour la mère, mais en l'état des choses, je n'avais guère le choix.
Après plusieurs minutes silencieuses à effectuer cette manipulation, je laissais Jane tranquille, me contentant de poser mes mains sur elle pour vérifier les réactions du bébé. Je fronçais les sourcils en faisant claquer doucement ma langue dans ma bouche.
- Il n'est pas très coopératif… ou alors il est coincé…
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Re: Jane et les sorciers
Dim 18 Aoû 2019 - 17:20
Levius déposa son regard sur la liste des ingrédients et les diverses annotations proposées par Finn dans son interprétation de la potion de Wiggenweld. L'on devinait aisément, au froncement caractéristique de ses sourcils, l'état de réflexion dans lequel il se trouvait. Quand la passion, s'ajoutant à l'urgence, prenait le pas sur tout le reste, Levius gérait le stress mieux que quiconque. Il connaissait son art sur le bout des doigts et savait précisément estimer ce que leur coûterait telle ou telle manipulation. Hors, pour le moment, tout était sous contrôle. Jane en avait encore pour une heure au moins de travail et ils étaient deux potionnistes compétents... Sans oublier que, dans le pire des cas, il leur restait encore la méthode traditionnelle, voire le vétérinaire si les choses devenaient trop inquiétantes.
« Ingénieux... Songeait-il à voix haute, encore fasciné par les annotations de son comparse et ses remarques. Oui, c'est une approche intéressante.
Il acquiesça d'un air de vive approbation, semblant comprendre où Finn voulait en venir. Ce n'était pas bien différent des baguette magique, dans le fond et même si Levius n'était pas expert, il avait assez de culture pour comprendre l'idée générale. Dans le cas présent, cela signifiait qu'il pouvait envisager de l'administrer à sa jument. Ménageant quelques modifications, cela devrait fonctionner.
« Faisons au plus simple. Dit-il au sujet de l'antidote. Je dois avoir encore quelques bézoards...
Il retira une petite poche de tissus de sa mallette à ingrédient et en tira une pierre de la taille d'une grosse noix.
« Avec cet alambic tu devrais pouvoir en tirer le principe actif. Ajouta-t-il encore, désignant l'ustensile de verre d'un petit geste du menton. On va y aller par petite dose et de manière très locale pour ne pas perturber son équilibre. Ça devrait aller vite après ça et on minimisera le stress.
Levius savait que la mise bas de certains animaux était aisément perturbé par les interventions extérieures. Par conséquent, plus vite ils en auraient terminé, mieux la jument et son petit se porteraient.
Ainsi, il se mit à l’œuvre sans tarder, tandis qu'Abigail s'occupait toujours d'apaiser l'animal. La potion de Finn n'avait pas besoin de grand chose de plus en l'état et Levius se contenta donc d'ajouter au crin de Jane une pincée de poudre d’hippocampe (afin de maximiser la compatibilité du principe actif avec l'organisme de la jument) et une ou deux petites choses pour la texture (qui se devait d'être huileuse). Finalement, tout ceci ne fut l'affaire que d'une poignée de minutes.
« Bien...
Dit alors le jeune homme, revenant auprès de son amie avec la petite fiole, dont le liquide avait prit une teinte bisque aux reflets nacrés. Elle semblait éprouver quelques difficultés avec la manipulation du poulain.
« Essaye avec ceci.
Il détourna ensuite le regard en direction de Finn.
« Si ça fonctionne, on appliquera l'extrait de bézoard juste après.
« Ingénieux... Songeait-il à voix haute, encore fasciné par les annotations de son comparse et ses remarques. Oui, c'est une approche intéressante.
Il acquiesça d'un air de vive approbation, semblant comprendre où Finn voulait en venir. Ce n'était pas bien différent des baguette magique, dans le fond et même si Levius n'était pas expert, il avait assez de culture pour comprendre l'idée générale. Dans le cas présent, cela signifiait qu'il pouvait envisager de l'administrer à sa jument. Ménageant quelques modifications, cela devrait fonctionner.
« Faisons au plus simple. Dit-il au sujet de l'antidote. Je dois avoir encore quelques bézoards...
Il retira une petite poche de tissus de sa mallette à ingrédient et en tira une pierre de la taille d'une grosse noix.
« Avec cet alambic tu devrais pouvoir en tirer le principe actif. Ajouta-t-il encore, désignant l'ustensile de verre d'un petit geste du menton. On va y aller par petite dose et de manière très locale pour ne pas perturber son équilibre. Ça devrait aller vite après ça et on minimisera le stress.
Levius savait que la mise bas de certains animaux était aisément perturbé par les interventions extérieures. Par conséquent, plus vite ils en auraient terminé, mieux la jument et son petit se porteraient.
Ainsi, il se mit à l’œuvre sans tarder, tandis qu'Abigail s'occupait toujours d'apaiser l'animal. La potion de Finn n'avait pas besoin de grand chose de plus en l'état et Levius se contenta donc d'ajouter au crin de Jane une pincée de poudre d’hippocampe (afin de maximiser la compatibilité du principe actif avec l'organisme de la jument) et une ou deux petites choses pour la texture (qui se devait d'être huileuse). Finalement, tout ceci ne fut l'affaire que d'une poignée de minutes.
« Bien...
Dit alors le jeune homme, revenant auprès de son amie avec la petite fiole, dont le liquide avait prit une teinte bisque aux reflets nacrés. Elle semblait éprouver quelques difficultés avec la manipulation du poulain.
« Essaye avec ceci.
Il détourna ensuite le regard en direction de Finn.
« Si ça fonctionne, on appliquera l'extrait de bézoard juste après.
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Re: Jane et les sorciers
Sam 31 Aoû 2019 - 15:24
À l'urgence conjuguée aux aléas de nouvelles rencontres, mon esprit s'attarde plus aisément sur le concret que les possibilités inconnues et infiniment abstraites du relationnel. Solutions pratiques à des problèmes inscrits dans la réalité. Si je ne comprends pas les réactions d'autrui si aisément, il m'est facile de reconnaître l'éclat dans le regard de Levius - j'ai le même, lorsqu'on me parle de potions ou de balais. Prunelles noisette accrochées aux doigts du sorcier alors qu'il cherche dans ses munitions de potionniste, je sens la lavande et la valériane produites par Abi, demeurée près de la jument. Doux rappel de l'enfance, des infusions maternelles contre les nerfs qui s'émouvaient pour un oui ou pour un non, administrées avec tendresse à son fils qui ressemblait davantage à une ombre qu'un garçon. Un petit sourire en coin gagne mes lèvres, à la tendresse du souvenir, et j'acquiesce aux paroles de Levius lorsqu'il me propose de me charger du bézoard. Faisant rouler la pierre entre mes doigts afin d'en sentir les aspérités, je tire un canif de ma poche afin de graver une légère croix là où une petite faille existe déjà dans la pierre - principe accélérateur.
Formulant un incendio contrôlé afin de tirer l'extrait du remède universel, je distingue du coin de l'oeil mes comparses s'affairant autour de Jane. « Si ça fonctionne, on appliquera l'extrait de bézoard juste après. » Hochement rapide de tête. Pour un balai, l'effet est plutôt rapide, mais je ne saurais dire si les changements escomptés seront une question de secondes ou de minutes dans le cas de l'animal. Préférant ne pas prendre de risques, j'augmente légèrement l'intensité de la chaleur venant lécher la chaudière de l'instrument. Lentement, une goutte circule dans le col de cygne. Concentré, je formule un espoir que l'extrait soit produit assez rapidement pour éviter une blessure à la jument. J'assume que, vivant ici, Levius s'y connaît assez en magizoologie pour réagir rapidement à la situation, et de mémoire, Abi était une des membres les plus cultivées du groupe des Dandelions and Furs. En désespoir de cause, peut-être pourrais-je envoyer un texto à ma cousine Isalynn, future vétérimage.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Mar 3 Sep 2019 - 14:55
Je faisais de mon mieux, véritablement. Même si de temps en temps je me permettais de regarder mon téléphone, c'était uniquement pour lire les conseils que pouvait me donner ma mère, vétérinaire depuis des années. Bien que moldue, je ne remettais en aucun cas le savoir qu'elle avait accumulé avec les années. J'avais encore bien à apprendre face à elle alors qu'elle ne pouvait pas utiliser la magie.
En attendant que les garçons terminent la potion qu'ils étaient en train de faire, je m'acharnais, avec douceur, à essayer de tourner le bébé. Néanmoins, je captais bien que les contractions commençaient à devenir pénibles pour Jane qui poussait dans le vide. Son souffle se faisait de plus en plus marqué. Paniquer n'allait servir à rien, alors, tant bien que mal, j'essayais de rester calme en me mordant la lèvre inférieure, réfléchissant aux solutions qui s'offraient à moi. Hélas, je ne pouvais rien faire de plus en dehors d'une pratique plus… intrusive. Donc pour le moment, je me contentais d'attendre la solution miracle (je l'espérais) sur laquelle les deux sorciers travaillaient dans l'écurie.
Lorsque Levius me rejoignit pour me donner le flacon, je lui souriais et ne perdais pas une seconde. Versant quelques gouttes sur mes mains, je les frottais l'une contre l'autre avant d'entamer un nouveau massage sur le flanc de la jument. Je n'avais pas osé en mettre trop puisque la chose était expérimentale. Les yeux plissés par la concentration, je sentais que le petit bougeait sous mes doigts, mais pas encore assez. Alors, je me servais à nouveau pour réitérer la manœuvre, et ce, le nombre de fois qu'il fallut pour que le poulain finisse par glisser, enfin, après de longues secondes, ou peut-être même des minutes je ne me rendais pas compte, d'attente.
Sourire éclaircissant mon visage, je m'exprimais enfin.
- Ah ! Ça a fait son effet, il se tourne.
N'insistant pas plus, je laissais la nature faire, laissant le poulain terminer de se tourner convenablement pour que les contractions fassent le reste, faisant glisser le bébé dans le canal. À coup de palpations régulières, j'aidais de temps à autre, je surveillais le bon déroulement des choses avant de tourner mon regard sur Levius.
- Il va arriver.
J'avais cru entendre, pendant ma concentration, une solution avec le Bézoard, mais je n'avais pas tout suivi.
En attendant que les garçons terminent la potion qu'ils étaient en train de faire, je m'acharnais, avec douceur, à essayer de tourner le bébé. Néanmoins, je captais bien que les contractions commençaient à devenir pénibles pour Jane qui poussait dans le vide. Son souffle se faisait de plus en plus marqué. Paniquer n'allait servir à rien, alors, tant bien que mal, j'essayais de rester calme en me mordant la lèvre inférieure, réfléchissant aux solutions qui s'offraient à moi. Hélas, je ne pouvais rien faire de plus en dehors d'une pratique plus… intrusive. Donc pour le moment, je me contentais d'attendre la solution miracle (je l'espérais) sur laquelle les deux sorciers travaillaient dans l'écurie.
Lorsque Levius me rejoignit pour me donner le flacon, je lui souriais et ne perdais pas une seconde. Versant quelques gouttes sur mes mains, je les frottais l'une contre l'autre avant d'entamer un nouveau massage sur le flanc de la jument. Je n'avais pas osé en mettre trop puisque la chose était expérimentale. Les yeux plissés par la concentration, je sentais que le petit bougeait sous mes doigts, mais pas encore assez. Alors, je me servais à nouveau pour réitérer la manœuvre, et ce, le nombre de fois qu'il fallut pour que le poulain finisse par glisser, enfin, après de longues secondes, ou peut-être même des minutes je ne me rendais pas compte, d'attente.
Sourire éclaircissant mon visage, je m'exprimais enfin.
- Ah ! Ça a fait son effet, il se tourne.
N'insistant pas plus, je laissais la nature faire, laissant le poulain terminer de se tourner convenablement pour que les contractions fassent le reste, faisant glisser le bébé dans le canal. À coup de palpations régulières, j'aidais de temps à autre, je surveillais le bon déroulement des choses avant de tourner mon regard sur Levius.
- Il va arriver.
J'avais cru entendre, pendant ma concentration, une solution avec le Bézoard, mais je n'avais pas tout suivi.
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Re: Jane et les sorciers
Dim 29 Sep 2019 - 22:11
Comme tout semblait s’enchaîner sans problème, Levius se laissait aller à la sensation grisante de se trouver au milieu de l'action. Jetant des coups d’œil réguliers à Finnick, qui venait d'achever l'extrait de bézoard, le trio se regroupa bientôt autour de la jument. Ce fut alors au tour d'Abigail de gérer la situation. Après s'être appliquée un peu de potion sur les mains, elle entreprit de masser la jument de cette façon bien particulière qu'elle avait et dont on connaissait le but.
A ce stade, Levius ne disait mot. Il suivait la manœuvre d'un air tout à fait absorbé, le regard brillant d'excitation et de concentration mêlées. Moment rare et intense de la vie au cours duquel on ne saurait se laisser distraire. Tout l'univers semblait converger autour de ces trois êtres affairés à soulager la détresse d'un quatrième, dans l'une des affaires les plus pures et les plus essentielles de la vie. Fragment d'existence précieux. Levius était tout à la fois anxieux et enchanté par ce qu'ils vivaient en ce moment.
Ce n'était pas tous les jours que l'un des animaux de la ferme mettait bas sa progéniture. Le sorcier avait tant d'attachement pour cette bête que cela lui faisait l'effet d'un proche. Il était ému autant qu’émerveillé, car l'empathie que l'on éprouve à l'endroit des animaux, se passant du langage, a quelque chose de direct, presque primal (pourrait on dire). C'est un fait difficile à décrire mais que l'on comprend et que l'on partage dès lors qu'on le vit.
Quelques minutes s'égrainèrent donc dans un silence religieux, perturbé seulement par la respiration profonde de la jument. Cependant, Abigail annonça bientôt que la potion faisait effet et que le poulain se tournait enfin. Levius eut un sourire et jeta un bref regard en coin en direction de Finnick, marque du profond sentiment de joie qui le submergeait en ce moment. A présent, il fallait faire vite.
« Très bien, l'extrait maintenant.
Dit-il fiévreusement, en s'avançant afin de prendre le relais de son amie. Cela ne fut l'affaire que de quelques secondes, puisqu'il s'agissait seulement d'appliquer un peu de la solution là où Abigail avait passé les mains, de sorte à neutraliser les effets de la potion et permettre ainsi au rythme naturel des choses de reprendre son cours. Après quoi, Levius recula près des autres afin d'assister à la fin de la mise bas sans intervenir davantage (sauf si cela devenait nécessaire).
Bien heureusement, tout se passa sans une ombre, le danger ayant déjà été écarté par les bons soins des trois sorciers. Il fallu néanmoins encore une poignée de minutes à Jane pour achever de mettre au monde son poulain, mais le trio pu bientôt découvrir avec bonheur le petit être qui venait d’apparaître dans la paille. Ignorant ce qui se passait autour d'elle, la jument se releva afin de renifler méticuleusement sa progéniture, tandis que cette dernière jetait pour la première fois son regard sur le monde alentour.
Levius entreprit alors de dégager le corps du poulain de la poche amniotique (qui le recouvrait encore à moitié), couper le cordon et débarrasser le placenta de la mère : une série de petites choses qu'il avait à faire, en veillant bien à ne pas déranger la rencontre des deux êtres. Après quoi, il sembla que toute intervention humaine devenait désormais superflue et que le trio pouvait enfin faire état de leurs impressions.
Levius adressa un bref regard à ses deux complices. Il souriait d'un sourire large et qui dissimule une quantité plus importante encore de joie derrière son arche. A ce titre, le coin de ses yeux brillait sous l'effet de quelques larmes accumulées, conséquence du flot d'impressions saisissantes dont il était devenu l'objet bien malgré lui.
L'on savait le jeune homme vulnérable au tumulte : il allait sans dire que cela se faisait équitablement d'un bout à l'autre du spectre des émotions humaines. Ainsi, s'il était une proie des grandes tristesses, il l'était aussi des grands bonheurs. Levius vivait un formidable bouleversement en cet instant, mais il en était heureux. Ému, ébranlé, il s'en vint donc brièvement essuyer le coin de ses yeux d'un geste de la manche, avant de renifler et articuler quelques mots.
« Il va falloir trouver un nom à ce petit... Dit-il. Cette petite. C'est une femelle.
A ce stade, Levius ne disait mot. Il suivait la manœuvre d'un air tout à fait absorbé, le regard brillant d'excitation et de concentration mêlées. Moment rare et intense de la vie au cours duquel on ne saurait se laisser distraire. Tout l'univers semblait converger autour de ces trois êtres affairés à soulager la détresse d'un quatrième, dans l'une des affaires les plus pures et les plus essentielles de la vie. Fragment d'existence précieux. Levius était tout à la fois anxieux et enchanté par ce qu'ils vivaient en ce moment.
Ce n'était pas tous les jours que l'un des animaux de la ferme mettait bas sa progéniture. Le sorcier avait tant d'attachement pour cette bête que cela lui faisait l'effet d'un proche. Il était ému autant qu’émerveillé, car l'empathie que l'on éprouve à l'endroit des animaux, se passant du langage, a quelque chose de direct, presque primal (pourrait on dire). C'est un fait difficile à décrire mais que l'on comprend et que l'on partage dès lors qu'on le vit.
Quelques minutes s'égrainèrent donc dans un silence religieux, perturbé seulement par la respiration profonde de la jument. Cependant, Abigail annonça bientôt que la potion faisait effet et que le poulain se tournait enfin. Levius eut un sourire et jeta un bref regard en coin en direction de Finnick, marque du profond sentiment de joie qui le submergeait en ce moment. A présent, il fallait faire vite.
« Très bien, l'extrait maintenant.
Dit-il fiévreusement, en s'avançant afin de prendre le relais de son amie. Cela ne fut l'affaire que de quelques secondes, puisqu'il s'agissait seulement d'appliquer un peu de la solution là où Abigail avait passé les mains, de sorte à neutraliser les effets de la potion et permettre ainsi au rythme naturel des choses de reprendre son cours. Après quoi, Levius recula près des autres afin d'assister à la fin de la mise bas sans intervenir davantage (sauf si cela devenait nécessaire).
Bien heureusement, tout se passa sans une ombre, le danger ayant déjà été écarté par les bons soins des trois sorciers. Il fallu néanmoins encore une poignée de minutes à Jane pour achever de mettre au monde son poulain, mais le trio pu bientôt découvrir avec bonheur le petit être qui venait d’apparaître dans la paille. Ignorant ce qui se passait autour d'elle, la jument se releva afin de renifler méticuleusement sa progéniture, tandis que cette dernière jetait pour la première fois son regard sur le monde alentour.
Levius entreprit alors de dégager le corps du poulain de la poche amniotique (qui le recouvrait encore à moitié), couper le cordon et débarrasser le placenta de la mère : une série de petites choses qu'il avait à faire, en veillant bien à ne pas déranger la rencontre des deux êtres. Après quoi, il sembla que toute intervention humaine devenait désormais superflue et que le trio pouvait enfin faire état de leurs impressions.
Levius adressa un bref regard à ses deux complices. Il souriait d'un sourire large et qui dissimule une quantité plus importante encore de joie derrière son arche. A ce titre, le coin de ses yeux brillait sous l'effet de quelques larmes accumulées, conséquence du flot d'impressions saisissantes dont il était devenu l'objet bien malgré lui.
L'on savait le jeune homme vulnérable au tumulte : il allait sans dire que cela se faisait équitablement d'un bout à l'autre du spectre des émotions humaines. Ainsi, s'il était une proie des grandes tristesses, il l'était aussi des grands bonheurs. Levius vivait un formidable bouleversement en cet instant, mais il en était heureux. Ému, ébranlé, il s'en vint donc brièvement essuyer le coin de ses yeux d'un geste de la manche, avant de renifler et articuler quelques mots.
« Il va falloir trouver un nom à ce petit... Dit-il. Cette petite. C'est une femelle.
- InvitéInvité
Re: Jane et les sorciers
Dim 20 Oct 2019 - 21:39
Sans que j'en prenne conscience, mes doigts exécutent machinalement un mécanisme de vérification. Ongle du pouce glissé sous l'ongle de l'index. du majeur. de l'annulaire. de l’auriculaire. Comme pour vérifier que tout est toujours en place - l'équivalent d'une prière, tributaire de ma nervosité. Espérant de tout coeur que la potion sera efficace, et que je ne serai pas la source d'une nouvelle blessure pour un animal déjà mal en point - parce que j'aurai été trop enthousiaste au sujet de cette nouvelle condition expérimentale. Jetant un regard à Abigail, qui masse le flanc de la jument, voyant la pression se dégageant de ses bras frêles. Merlinmerlinmerlin, comme une litanie paniquée dans mon esprit. Entendant la voix de l'Ethelred, je sursaute presque. « Ah ! Ça a fait son effet, il se tourne. » Un soupir léger se fraie un chemin entre mes lèvres, de satisfaction scientifique et de soulagement humain. Je m'approche à mon tour de la jument, davantage soutien moral qu'autre chose - j'ai joué mon rôle de potionniste, pour le reste je sais reconnaître à quel point je suis inutile. Soutien moral, pour être présent, parce que je réalisais qu'il s'agissait d'un moment teinté d'une essence toute particulière, et que je voulais faire partie d'un tout, pour une fois.
Sourire aux lèvres, parce que je le réalise moi aussi - regard croisé avec Levius, dont je remarque l'émoi. Miroir du mien (je crois), intimité partagée des émotions simples. Le regardant s'avancer, je m'approche de la jument, mû par une volonté de me rapprocher d'elle. L'envie de poser une main sur son flanc, moi aussi, pour participer autrement qu'en spectateur à ce qui se déroule sous nos yeux. Incapable de m'imposer même en cet instant où ma présence semble la bienvenue, je me contente de m'accouder près de la bête, sans prendre trop de place. Le ton qui murmure en gaélique, la langue de mes grands-parents qui n'ont jamais appris l'anglais, et les oreilles de Jane se tournent vers la source du son - je ne saurais dire s'il lui plaît. tha tàladh uaigneach le teas nach fuairich gam tharraing buan don Innis Àigh. Paroles d'une chanson apprise dans une enfance faite de brins d'herbe et d'envols dans un ciel étoilé - Innis Àigh (happy isle). Reculant avec les autres lorsque Levius termine d'apposer l'extrait à la jument pour neutraliser l'effet de ma potion, le regard fiévreux d'avoir pu participer à cette expérience inusitée.
Un rire surpris et émerveillé m'échappe en voyant le poulain tiré de son enveloppe par Levius, mes mains couvrant instinctivement ma bouche lorsque j'en prends conscience avec gêne. « Il va falloir trouver un nom à ce petit... Cette petite. C'est une femelle. » À demi étonné de voir des larmes à la commissure des yeux du sorcier, mes mains retrouvent leur position initiale, et j'adresse un coup d'oeil à Abigail, ne sachant plus sur quel pied danser. Impression d'être de trop, maintenant que l'action est terminée, et que je n'ai rien d'utile à contribuer. Je me surprends moi-même en jetant un regard à la petite créature que nous avons aidée à naître, toussotant. « Innis Àigh ». Happy isle. Parce que le moment est teinté de ce genre de joie simple, un bonheur de brins d'herbes et de chants d'oiseaux. Gêné, je détourne le regard. « Enfin, ce n'est pas à moi de suggérer », dis-je en me corrigeant. Quelle hardiesse.
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