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loterie | nuit maléfice ((estela))
Dim 14 Juil 2019 - 15:59
“nuit maléfice ”@estela balla
Tu te meus parmi les silhouettes dansantes. Courbes et carrures dynamiques qui se confondent, au rythme des festivales musicaux. Les soirées étudiantes, nuits où le bafoué s’assume, où l’interdit devient réalisable. Ces soirs, c’est l’occasion pour les plus timides de se mêler à la foule décomplexée. C’est le moment pour les plus fêtards d’exacerber leur folie encore plus. Jeux aussi amusants que stupides, musiques en tout genre, nouvelles rencontres. Hungcalf, c’est une multitude d’étudiants et donc de caractères. Caractères qui, en dehors des cours, n’ont pas tous la chance de s’affirmer, s’imposer. Des profils silencieux, des visages fermés dont l’identité n’est qu’à être exprimée. Des regards qui se croisent, et c’est tout. Rien de plus. Il n’y a pas l’envie d’en savoir plus. Parce que apprendre à connaître quelqu’un, ça demande de l’énergie et de l’audace. Choses que pas tout le monde a le privilège d’avoir. Ainsi, nombreux sont ceux qui se contentent de leur groupe d’amis. Souvent des groupes qui datent de la scolarité antérieure de chacun. Poudlard, Ilvermorny, Beaubâtons et tant d’autres. Les clans se forment, les sorciers s’éloignent du potentiel vent nouveau. Parce que c’est plus rassurant, parce qu’on a la garanti de pouvoir compter sur quelqu’un. Tendance naturelle. Mais, lors des soirées, le voile tombe. Les séparations que certains ont bâties n’ont plus lieu d’être. Parce que l’ambiance s’y prête. La lumière peu saturée, les boissons alcoolisées, les activités divertissantes. Tout est là pour oublier la gêne, l’appréhension. Tout le monde est là pour s’amuser et peu importe la personne qu’il y a à côté. Si elle partage les mêmes fantaisies, alors elle est suffisamment digne pour tenir compagnie. Des visages inconnus, qui, le temps d’une soirée, se familiarisent tous. Libre à chacun d’approfondir les échanges en dehors du cadre flottant de la nuit. Parce qu’on est jamais à l’abri d’une rencontre intéressante. Pas forcément des amis mais des personnes qui peuvent satisfaire les intérêts des autres. Parfois des personnes que l’on aimerait pas recroiser. Des personnes que l’on apprécie que dans une atmosphère amusante et avec qui on a aucune similitude. Des limites qui se font instinctivement.
Pour toi, les soirées c’est l’expansion de ton terrain de jeu quotidien. Toi qui aime manigancer dans l’enceinte de l’université à propos d’autres étudiants, voilà que tu les retrouves d’une toute autre manière. Parce que toi, tu t’amuses à pimenter la soirée de ceux que tu n’apprécies pas vraiment, à leur créer de nouveaux problèmes qu’ils devront gérer le lendemain. Parce qu’ils ne sont généralement pas sobres lorsque tu organises le guet-apens. C’est une manière pour toi de réinventer ton style, d’oublier la rigueur de tes plans l’espace d’une nuit. T’es capable d’agir sans réfléchir, sans mesurer les conséquences au préalable. Mais toujours en faisant attention à ce que ça ne te retombe pas dessus. Tu couvres tes arrières tout le temps. Mais surtout, tu te mêles au groupe. Entre deux danses, tu te sers un verre avec un gang de filles que t’as l’air de connaître. Accoudée au bar, vous jetez un coup d’œil sur la piste. Et ton attention se porte aussitôt au coin de la pièce où, malgré l’euphorie de la soirée, siègent les plus réservés. Des proies faciles que t’as l’habitude d’importuner par plaisir personnel. Pourtant là, t’as une autre idée derrière la tête. T’attrapes deux verres sur le comptoir, un sourire au visage. Tu t’approches du petit comité, tu croises le regard d’une fille qui doit avoir sensiblement le même âge que toi. « Hey. » Tu décides d’entamer la conversation, tendant l’un des deux verres qu’il y a dans ta main. « Ça te dit de passer la soirée avec mes amis et moi ? » Tu pointes du doigt le groupe à côté du bar. Tu prends une voix chaleureuse, masquant le piège que tu t’apprêtes à tendre. Malice et comédie.
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