- InvitéInvité
the sultans of swing (evan)
Jeu 27 Juin 2019 - 19:05
Vendredi 28 juin 2019
“Charlie et Aaron ont le plaisir de vous inviter à leur mariage, le 28 juillet à 16h.” Voilà les mots écrits sur le petit parchemin affiché sur le frigo d’Oswald. C’est dans un mois. Il m’en a parlé lorsqu’il a reçu l’invitation, et j’ai immédiatement paniqué. Il va forcément vouloir qu’on danse. Et je ne sais pas danser. En plus, je ne connaîtrai personne. Je vais littéralement me ridiculiser devant des gens que je ne connais pas, devant l’employée d’Oz, qu’il considère presque comme une petite soeur, lui qui est fils unique. Et avec toutes les choses qui me sont arrivées les derniers mois, j’ai totalement oublié ce mariage. Entre la révélation de la lycanthropie de mon petit ami, la préparation de la potion tue-loup, le débâcle de la première pleine lune, mon apprentissage de l’animagie et les recherches pour une maison, mon cerveau a été mis à rude épreuve. Alors quand je suis passée en ville et que j’ai vu l’affiche pour des cours de danse de salon au Lovingblow Art Center, je n’ai pas hésité.
Par chance, il y avait un cours une heure plus tard. Le temps que je m’inscrive et paie, je me suis retrouvée dans la salle au milieu d’une dizaine de couples. C’est quoi cette blague, je suis la seule sans partenaire ? Est-ce que je devrais aller chercher Oz ? Non, il refuserait d’y venir avec moi, insistant pour qu’il m’enseigne lui-même, alors qu’il ne sait pas vraiment mieux danser lui-même. Je ne peux que rester là, à attendre que le cours débute.
@evan wakefield
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Mar 2 Juil 2019 - 15:12
Une semaine, que les cours étaient terminés, et une seconde année scolaire avec eux pour le professeur de musique qui devrait ajouter à son arsenal professionnel le titre de directeur de maison pour l'année suivante, chez les Ethelred. Les inclassables, les caméléons. L'Écossais avait remis ses derniers résultats (bien classés, pour une fois, branche d'olivier tendue avec un sourire facétieux à @Dhan Chaffinch) et obtenu les dossiers des étudiants constituant la maison dont il avait désormais la charge. Il avait passé la matinée à les lire dans le parc, croisant certains noms connus tels que Abigail Dowell et Sasha Muller, mais la majorité lui étaient parfaitement inconnus, ne faisant pas partie des élèvesprivilégiéssuivant ses cours de musique. Serait-il à la hauteur? Evan savait ce que plusieurs de ses collègues pensaient de lui : Wakefield, le professeur tendre, pas assez strict, préférant les joutes verbales aux procédures, et qui n'avait jamais rencontré une règle qu'il n'avait pas (un peu) envie d'enfreindre. Portrait relativement réaliste, le géant roux l'aurait admis à quiconque le lui aurait demandé, mais qui cachait l'essentiel du tableau - celui d'un professeur aimable mais exigeant, facétieux parce qu'une correction verbale faite avec le sourire avait l'avantage de remettre un étudiant à sa place sans l'humilier, et tendre parce qu'il y avait trop de dureté chez le corps enseignant. Éclatant, il le serait toujours, peu importe ce qu'en pensaient ses austères collègues.
Rompant avec sa garde-robe professorale habituelle, le sorcier s'était simplement vêtu d'une chemise et d'un pantalon sobres, laissant derrière les complets trois-pièces du professeur universitaire au profit d'une allure décontractée. Il avait pris la direction du centre-ville d'Inverness à pied, franchissant la distance à un rythme tranquille, sourire rêveur au coin des lèvres. Quelle curieuse tournure prenait sa vie - était-ce un signe de sagesse, que les pièces du puzzle commencent à se placer? L'étrange ambiguïté avec Ariadne, teintée d'une tendresse malicieuse - le goût de ses lèvres et cette réalisation, du haut de ses trente-huit ans. S'il cherchait un jour « déni » dans le dictionnaire, l'Écossais y trouverait certainement son nom, souligné deux fois plutôt qu'une.
Ses pas le menèrent jusqu'au centre artistique Lovingblow et, sourire aux lèvres, le sorcier y pénétra, saluant d'un élégant mouvement de tête le jeune homme à l'accueil avec l'intention de donner ses disponibilités pour la session d'été aux administrateurs du centre. En chemin, quelques notes le firent freiner, échos de trop nombreux bals et soirées mondaines de sang purs auxquelles il s'était longtemps astreint, et auxquelles il s'astreignait encore aujourd'hui. Apaisement paternel, dernières bribes accordées au rang des Wakefield, la présence du cadet éternellement rétif et éclatant. Appuyé sur le cadre de porte, Evan regardait les danseurs débutants et maladroits, son sourire aux lèvres faisant naître des pattes d'oie au creux de ses prunelles couleur de forêt. Ses sourcils se froncèrent en voyant une jeune femme seule, de dos - son tempérament courtois le poussa à poser ses documents près du mur (qu'est-ce qu'il avait à faire de la paperasse, de toute manière) pour la rejoindre. « Learning is easier with a partner », dit-il en offrant une main à la jeune femme, qui se retourna en l'entendant. « Trust me, I'm a teach --- » Evan connaissait ce visage, aurait dû reconnaître la crinière d'ambre dans laquelle il avait passé ses doigts de pianiste. Figé, il demeura interdit l'espace d'une demi-seconde, puis fit signe à la jeune femme de le suivre ailleurs. Il ouvrit la porte de la salle de musique, heureusement déserte, le cœur qui battait la chamade dans un océan de culpabilité. « Murphy ... I'm so terribly sorry about what happened, in January », fit simplement le sorcier, portant une main à son cœur instinctivement, en signe d'honnêteté. Il ne fuyait pas son regard, ses prunelles vibrant de culpabilité et de gêne. « You were ... under some sort of spell, weren't you? Had I known ... » Sa voix mourut aux frontières de ses lèvres, et Evan se reprit, mettant machinalement de l'ordre dans ses cheveux. « I never would have. I'm sorry ». Il désigna la pièce adjacente, la salle de danse. « I hadn't realized it was you out there, it seemed right to help a lonely girl to learn to dance », admit le géant roux.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Jeu 4 Juil 2019 - 16:37
Les premières notes de musique résonnent, et je suis désespérément seule. Le professeur est entré sans vraiment nous regarder, il a mis en place la musique, et certains des couples se sont déjà installés dans le centre de la salle de danse. Et moi, qu'est-ce que je fais ici ? Je ne suis même pas sûre d'avoir la bonne tenue, avec mon jean et mes baskets. Alors que je suis en train de peser le pour et le contre de rester ici (contre : je vais me ridiculiser, surtout toute seule. pour : j'ai tout de même payé pour ce cours, ce serait dommage de lancer de l'argent par les fenêtres), une voix masculine résonne derrière moi. "Learning is easier with a partner." A moitié effrayée par l'introduction, mon naturel renfermé revenant au galop, je me force tout de même à me retourner pour faire face à mon interlocuteur... Qui est très grand. "Trust me, I'm a teach-" Les yeux qui remontent vers son visage et je marque le même temps d'arrêt que lui. C'est pas possible, qu'est-ce qu'il fait là ?
La bouche entrouverte, aucun son ne sort cependant. Le sorcier, plus vif d'esprit que moi, m'indique de le suivre alors qu'il sort de la pièce. Intriguée, anxieuse, je lance des regards aux autres couples dans la pièce. C'est alors que la voix du professeur résonne que je me décide : je le suis. Après tout, malgré le fiasco de la balade dans la prairie aux fleurs bleues, Evan n'a jamais été qu'un gentleman. Longeant les murs, je marche dans les pas du géant aux boucles rousses, qui m'attire dans la salle adjacente. Proche de la porte, je contemple les instruments rangés contre les murs - une salle de musique, certainement. Lorsque le professeur se retourne, la main sur la poitrine, je repose mon regard embarrassé sur lui. "Murphy ... I'm so terribly sorry about what happened, in January." L'évocation du moment flou me fait automatiquement rougir. Ouvrant encore une fois la bouche, je ne sais pas vraiment quoi répondre. Le sorcier me prend encore une fois que court. "You were ... under some sort of spell, weren't you?" Le regard qui se baisse, je hoche lentement la tête. "Yes." Murmure coupable.
"Had I known ... I never would have. I'm sorry." Fronçant les sourcils, j'ai un peu du mal à comprendre le sens de ses paroles. Si je n'avais pas été sous l'effet de l'amortencia, il n'aurait jamais tenté de m'embrasser ? Surprise de ma propre déception, je rougis de plus belle. Malgré mes efforts pour refouler les souvenirs me liant à Evan, je ne peux nier qu'il me plaisait. Il avait ce charme naturel, cette capacité de me faire rire, à m'apaiser avec ses chansons lors de ma convalescence. Pourtant, jamais je n'oserais lui dire ce genre de choses. A la place, je secoue légèrement la tête, relevant les yeux vers lui. "No, I'm sorry." C'est tout ce qu'il y a à dire. Si j'avais été plus attentive, j'aurais remarqué la présence d'amortencia. Ce n'est pas le genre de potions que l'on croise tous les jours et dont on oublie l'odeur, ni le goût. Cet arôme caractéristique de fraise et de whisky, je sais très bien que je ne le retrouve dans aucun de mes thés favoris. Et Merlin sait combien de boîtes de thés se trouvent dans mes placards... Trente-sept en tous. Je les ai comptées, lorsque je les ai encartonnées en prévision du déménagement.
"I hadn't realized it was you out there, it seemed right to help a lonely girl to learn to dance." A ces mots, un léger sourire apparaît sur mes lèvres. Embarrassée, je passe une main dans mes cheveux, les yeux se posant sur le mur donnant sur la salle de danse. "Yes, I need to learn. But I don't have a partner." C'est gênant, d'admettre ce genre de choses. "I have a wedding to go to, in a couple weeks. With my boyfriend." Et pourquoi je me sens obligée de me justifier ? Pourquoi est-ce que je précise que j'ai un petit-ami, maintenant ? Le professeur ne semblait pas être si intéressé que ça. Qu'est-ce que c'est gênant. M'enfonçant encore plus dans mon embarras, écarlate, je continue sur ma lancée. "And I don't know how to dance, and I'm sure he's gonna want to, and I don't wanna look like a fool... But I didn't want him to come with me so that's why I'm... lonely." Seule. Habituellement, j'aime être seule. Mais il faut avouer que ce n'est pas idéal, pour apprendre à danser.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Ven 5 Juil 2019 - 13:39
L'embarras, la culpabilité le gagnaient, mais le pianiste les exprima avec une grande simplicité, sincère. « Had I known ... I never would have. I'm sorry. » Il n'y avait rien d'autre à affirmer. S'il avait su qu'elle était sous amortencia, Evan ne l'aurait jamais approchée. L'Écossais aurait souhaité qu'elle ait ses pleins moyens, si le moment était venu de l'embrasser, à l'époque. Six petits mois, et tant d'événements étaient venus bouleverser sa vie, à commencer par une certaine cheffe des urgences. Il contempla Murphy, le regard fuyant, qui relevait enfin la tête. « No, I'm sorry. » Ils étaient tous deux désolés que le baiser ait eu lieu, au moins ils étaient d'accord - mais aucune absolution pour le sorcier, qui enchaîna plutôt. « I hadn't realized it was you out there, it seemed right to help a lonely girl to learn to dance », affirma-t-il, éternellement courtois. « Yes, I need to learn. But I don't have a partner ». La révélation étonna Evan, qui se dit que n'importe qui aurait voulu accompagner la jeune femme, pourtant. « I have a wedding to go to, in a couple weeks. With my boyfriend ». Sourcils levés haut, le sorcier s'exclama de surprise, souriant. « Oh! That's good. That's great! » Peut-être le ton de voix était-il trop enthousiaste, non pas par envie (réelle) ou par jalousie, mais parce que l'embarras qu'Evan ressentait toujours à l'idée d'avoir embrassé la jeune femme alors qu'elle n'était aucunement consentante le poussait à l'excès de joie, si malhabile soit-il. Légère teinte rosée aux joues, il n'osa pas en demander davantage, alors que Murphy poursuivait sur sa lancée. « And I don't know how to dance, and I'm sure he's gonna want to, and I don't wanna look like a fool... But I didn't want him to come with me so that's why I'm... lonely ».
La liste de justification énoncées ainsi étira un sourire amusé sur les lèvres d'Evan, qui se retint de demander, à la blague, si Murphy était toujours aussi loquace lorsqu'elle se sentait seule. S'ils avaient été plus proches, le professeur l'aurait fait sans problème, mais gardait une retenue prudente pour l'heure. L'Écossaise lui avait dit qu'elle était désolée aussi, soit, mais ne lui avait pas affirmé lui avoir pardonné pour ce baiser volé. Evan se devait d'être net. Air rassurant au visage, il sourit. « You needn't be alone if you don't want to be », affirma-t-il, écho de la dernière fois sans en prendre conscience. On pouvait reprocher beaucoup de choses à l'Écossais (il fallait le demander à @Dhan Chaffinch, il aurait pu en faire la liste), mais il était constant même dans ses inconstances, le grand rouquin. La pièce était très bien insonorisée, aussi le pianiste fit-il signe à la jeune femme d'attendre un instant, le temps qu'il entende ce que le professeur de danse faisait apprendre à ses élèves. Sortant la tête dans le couloir, il reconnut instantanément le rythme en trois temps courts d'une valse, et sourit. Easy. « They're learning a waltz », annonça-t-il en tournant légèrement la tête vers elle, le corps toujours à moitié sorti dans le cadre de porte. Ses sourcils se froncèrent - le pédagogue revenait très vite au galop, depuis qu'il enseignait. Il parlait davantage tout haut qu'à Murphy. « Odd choice, to start with a viennese waltz, for beginners », dit-il, revenant dans la pièce. La valse viennoise, plus rapide, aurait mieux convenu plus tard dans la leçon - l'Écossais aurait choisi une valse lente, à la place de l'enseignant. Adressant un sourire qui se voulait rassurant à la sorcière rousse, il tendit une main légère vers elle en guise d'invitation. « I've been to countless balls, I can teach you, if you'd like », fit-il, avant de se reprendre, pris d'une nervosité à laquelle la culpabilité n'était pas entièrement étrangère. « But only if you're comfortable, of course. If you're not, I can probably go find you a partner, some dancers are always lurking around », dit-il avec l'air de quelqu'un qui connaissait bien l'endroit. Attendant la réponse de la sorcière, Evan roula les manches de sa chemise jusqu'aux coudes, les cicatrices de l'attaque de décembre apparaissant comme toujours. Depuis janvier, ses étudiants s'étaient habitués à les voir, puisque l'enseignant abhorrait les chemises trop droites, préférant dégager ses avant-bras au travail.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Mer 31 Juil 2019 - 18:44
Le rouge aux joues, je tente d'expliquer ma présence au cours de danse. Embarrassée (comme d'habitude), je crois que je parle trop. J'en dis trop, ce qui est assez rare pour être souligné, et je crois même que le professeur de musique l'a remarqué. Concluant assez boiteusement, je baisse une nouvelle fois les yeux. "You needn't be alone if you don't want to be." Relevant le regard, j'ai le temps d'appercevoir un sourire de la part du roux avant qu'il ne s'échappe en direction de la porte. Je me demande s'il se sent aussi bizarre que moi, par rapport à notre dernière rencontre. Je me sens encore tellement mal de l'avoir menée en bateau, lui avoir fait croire qu'il me plaisait, alors que ce n'était que l'amortentia qui parlait - quoique, s'il n'y avait pas eu de potion, aurais-je rejeté l'idée aussi rapidement ? Mais ce n'est plus important, je suis avec Oz, maintenant. Qui a besoin que je danse au mariage de son employée.
L'Ecossais revient rapidement, et je me rends compte à ce moment là que je n'ai rien écouté de ce qu'il racontait. "I've been to countless balls, I can teach you, if you'd like." Fronçant les sourcils, je regarde autour de nous. Oui, c'est bien à moi qu'il tend la main. C'est bien à moi qu'il propose d'apprendre à danser. Ressentant certainement mon embarras, le musicien recule. "But only if you're comfortable, of course. If you're not, I can probably go find you a partner, some dancers are always lurking around." L'idée de danser avec un inconnu me donne directement le vertige. Je pense qu'un cours particulier avec le rossignol est la meilleure option qui se présente à moi. Je secoue gentiment la tête. "No, no, it's okay." Attrapant la main qu'il me tend, je m'approche un peu de lui. "You can teach me." C'est à ce moment que je me rends compte que je ne connais rien au sujet de la danse. Pas même les bases. Comment suis-je supposée me placer ? Où vont mes mains ? Et mes pieds ? Sentant la panique me gagner, je reste figée, attendant des instructions précises et claires.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Jeu 8 Aoû 2019 - 3:09
L'offre, la main tendue, l'expression qui souhaite rassurer. « I've been to countless balls, I can teach you, if you'd like. But only if you're comfortable, of course. If you're not, I can probably go find you a partner, some dancers are always lurking around. » Gêné à l'idée de la gêner, elle, Evan se demanda si de lui trouver un autre partenaire ne serait pas effectivement plus sage, mais le hochement de tête de Murphy le surprit. « No, no, it's okay. » Se rapprochant de lui, elle prit sa main - le professeur se souvenait, des doigts qui l'avaient sauvé, dans le parc universitaire. N'était-ce pas une demie-vie plus tôt? La sienne avait tellement changé, depuis ... « You can teach me. » Rayonnant, le professeur hocha la tête, guidant les mains de la médicomage : l'une sur son épaule, l'autre reposant dans l'une des siennes. Le pianiste la dominait d'une bonne tête, la petite rouquine, et dut incliner légèrement son visage pour que leurs prunelles se croisent à nouveau. Il déglutit - la proximité, il n'y avait pas même songé en proposant à la jeune femme de lui apprendre à danser. Tout ce qui avait compté, c'était son esprit un peu trop gentleman le pressant de secourir unebelledemoiselle en détresse. Toussotant pour se donner un semblant de contenance, il prit un ton professoral - le même qu'avec ses étudiants, tout compte fait. Patient et teinté de bonté. « All you need to know is how to count to three ». La prémice pour la rassurer - si Murphy était devenue médicomage, elle savait compter. Evan se retint de lui lancer une boutade à cet égard (et le clin d'oeil qui l'aurait accompagnée), ne souhaitant pas la gêner davantage, cette sorcière qui l'avait arraché à la mort. « And if you step on my feet, I won't say anything », ajouta-t-il, ton rieur et magnanime. Une demande de permission se glissa dans son regard avant de placer sa main libre sur la taille de la jeune femme, l'attirant à lui avec douceur. « Imagine we're in a box together, and we're dancing along it », illustra-t-il.
« On one, move back your right foot », fit-il, avançant son propre pied droit. Assuré de l'équilibre de la jeune femme, Evan lui adressa un sourire d'encouragement. « That's our first angle of the box. Then on two, move your left foot to the side ». L'Écossais prenait son rôle d'enseignant au sérieux, peu importe où il se trouvait, semblait-il. Plaisir tranquille au visage, contact contre la taille et entre les doigts de la médicomage se voulant aussi chaste et sage que possible. « On three, come to me ». Les prunelles rieuses - l'exercice était plaisant, même sans musique. « We've traced half of our box - now to close it, we'll add music ». Tirant sa baguette de sa poche, Evan donna vie au tourne-disque, où reposait une valse classique. Posant à nouveau ses doigts sur le flanc de la sorcière, il compta les temps d'abord pour qu'elle puisse s'y retrouver. « One, two three - on the next one, we'll complete the first set of steps », formula-t-il, indiquant d'un léger mouvement de tête le nouveau décompte, ponctuant leurs pas du rythme. One, two, three. La maladresse débutante de Murphy le faisait sourire, et, tel que promis, Evan ne donna aucune indication d'avoir même conscience que la jeune femme lui marchait parfois sur les pieds. One, two, three. Ils poursuivaient, légers - malgré la maladresse de la sorcière, la valse demeurait une danse menée par le cavalier, et le professeur de musique avait mis à profit plus d'une série de pas dans les bals des sangs purs pendant sa jeunesse. « Lean on me », murmura-t-il alors que la médicomage ratait un pas. One, two, three. Sans dire que la rouquine était assurée, elle s'améliorait au rythme des pas comptés par l'enseignant. L'ensemble avait une grâce étrange - pas celle de danseurs professionnels, ni même d'habitués, mais il y avait une beauté dans la confiance qu'on accorde à un cavalier, et une douceur dans la façon que les mains de l'Écossais encadraient la silhouette de la jeune femme. « We'll have you twirling at balls in no time, doctor Fraser ». Pétillement au coeur des prunelles - le plaisir de la pédagogie, de la musique. De sa compagnie, aussi - il l'avait presque oubliée, cette douceur.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Jeu 8 Aoû 2019 - 14:53
Les mains placées dans la bonne position grâce au musicien, je le regarde avec appréhension. "All you need to know is how to count to three." Je lui lance un regard dubitatif, pas vraiment certaine que cela suffise. Mais soit, je lui fais confiance, c'est lui le prof. Hochant lentement la tête, j'attends le reste des instructions. Le grand roux pose ensuite sa main sur ma taille et je crois devenir aussi rouge qu'une tomate. Je ne pensais pas que la danse demandait d'être aussi proche de l'autre personne, et je regrette de ne pas avoir demandé à Oz de m'enseigner. J'aurais été plus à l'aise, surtout si on considère que la dernière fois que j'étais aussi proche de l'Ecossais, nous nous embrassions. Déglutissant pour évacuer un peu l'embarras qui m'entoure, j'écoute attentivement ses conseils.
Puis vient la danse. A ma grande surprise, je ne suis pas aussi pataude que je le pensais. J'avais un peu peur de rester figée sur place, malgré les indications du professeur, de me ridiculiser complètement devant Evan, qui m'a connue sous des jours meilleurs, où j'étais en pleine possession de mes moyens, quand je travaillais. Sourcils froncés de concentration, je baisse la tête vers mes pieds. Pied droit vers l'arrière, ok. Pied gauche vers la gauche, ok. Et enfin, pied droit qui revient à côté du gauche, ok. Relevant les yeux, un air de victoire sur le visage, je souris à mon professeur improvisé. "I did it !" Mais là, c'était la partie facile. Car maintenant, comme le dit si bien Evan, "we'll add music." Mes traits reprennent très vite leur air effrayé, et je me rends compte que je ne sais pas compter les temps en musique. Le sorcier m'aide encore une fois. One two three. Baissant une nouvelle fois mes yeux vers mes pieds, je suis religieusement les pas. Quelques tours plus tard, je prends en confiance, et relève la tête. Big mistake. Mon pied gauche vient se poser sur celui d'Evan et je grimace. "Sorry !" Il ne s'en formalise pas, son sourire toujours présent. "Lean on me." Hochant la tête, concentrée, j'essaie de suivre les pas, sans me mélanger les pinceaux si possible.
"We'll have you twirling at balls in no time, doctor Fraser." Mon expression se change en choc. "I have to twirl ?" Oh non. J'ai déjà du mal à garder le compte des pas et à suivre le rythme de la musique, j'espère vraiment ne pas devoir tourner sur moi-même, sinon c'est la chute assurée. Mais connaissant Oz, c'est presque certain qu'il essaiera. Je suis dans de beaux draps... "Do you like going to balls ?" Le sorcier ne me donnait pas l'impression d'être ce genre de sang pur pompeux qui méprise les autres. "I guess if not you could at least transform and fly away..." Oh, comme j'aimerais pouvoir me transformer à volonté et échapper à toute situation inconfortable... Les pieds qui se mélangent encore une fois, et mes mains qui s'agrippent à la carrure d'Evan pour ne pas tomber. Quelques mesures pour me remettre dans le bain, et je relève le menton. "When did you learn to become an animagus ?"
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Ven 23 Aoû 2019 - 1:44
« I have to twirl ? » L'air paniqué de la jeune femme l'aurait fait rire, s'il n'avait pas été légèrement nerveux - en temps normal, le professeur de musique était l'incarnation même de l'humeur bon enfant. Ici, les pas guidant ceux de la médicomage, il ne pouvait se permettre que de la droiture - et un peu de facétie tranquille, il fallait bien lui laisser ses traits. Bienveillant, l'Écossais secoua la tête. « Maybe not quite yet ». Pourtant, elle aurait dû se faire confiance, malgré sa maladresse - il y avait un plaisir certain au fait de se laisser mener, plus d'une partenaire le lui avait dit, des étoiles dans les yeux, bien que, des années plus tard, le géant roux se doutait que ses pas n'étaient que partiellement responsables. « Do you like going to balls ? I guess if not you could at least transform and fly away... » Quelles envies rêveuses. Evan baissa le regard, prunelles d'émeraude cherchant la présence de celles de la jeune femme, couleur océan. Un éclat de gentillesse, et la malice qui ne s'y cachait jamais bien longtemps. Exécutant un nouveau carré sur le parquet de bois de la salle de danse, Evan se mordit une lèvre, cherchant ses mots. La valse était presque une seconde nature pour lui, depuis le temps - maintenant que Murphy avait commencé à saisir comment bouger, il pouvait se permettre de la guider sans bruit, corrigeant sa posture avec délicatesse ou l'empêchant d'aller dans le mauvais sens en la gardant près de lui. Quelle étrange conscience - la valse n'avait-elle pas fait scandale, à l'époque, en raison de la proximité des danseurs? La chose pouvait paraître ridicule, à présent, mais, le temps d'un bref instant, le pianiste comprit. « It wasn't a matter of liking them. I had to be present, to all the pompous functions. And they weren't all bad : the music was incredible ». Le regard rêveur, Evan désigna le piano à queue qui trônait dans la salle, un filament de désir se glissant dans ses prunelles, comme toujours lorsqu'il songeait à ces années de perdition au cours desquelles il ne s'autorisait des interludes musicales que parce qu'elles lui étaient accessibles via des fonctions plus importantes. Bals politiques, soirées où alliances et mariages étaient scellés, repas entre familles de sang pur ... Mais il y avait toujours eu la musique en arrière-plan, ignorée par la plus part, sauf un adolescent aux longues jambes et aux rires trop rapides pour son père austère. Le bon mot, toujours - ils lui avaient valu tant de punitions, ses bons mots ... Vif-argent, éternellement. Les mains crispées de Murphy contre lui le rappelèrent à l'ordre. « I did fly away a few times, though, yes », finit-il par admettre, glissant un regard amusé à Murphy, son sourire se plissant en un trait gamin. L'âge ne changerait jamais ce trait de jeunesse - d'irrésistibles accès de plaisir, et l'envie d'y entraîner les autres.
« When did you learn to become an animagus ? » La question le surprit, mais Evan n'interrompit pas leurs pas. Le regard distant, la voix qui en devenait rêveuse - les trémolos du conteur, de celui qui était destiné à enseigner. « During my first year at Hungcalf », commença-t-il par dire, avant de compter la mesure à nouveau alors que le morceau changeait. One, two, three. « I was ... Well, doctor Fraser, I don't know how to say it without you thinking me quite arrogant, but I was a bit of a prodigy when it came to transfiguration ». Habile mélange d'humilité et d'assurance, mixture paradoxale qui fondait à la fois ses facéties et ses humeurs, mais aussi sa bonté pour autrui. Le tourne-disque commença à faire des siennes, agaçant son de grincements contre le vinyle. Les doigts de l'Écossais quittèrent ceux de la médicomage pour déplacer l'aiguille de l'appareil, qui commença à produire de douces notes à nouveau. Doucement, il attira Murphy à lui pour poursuivre les pas. « They put me in third-year classes during my first year - that's when I met professor Amonwe, she was my partner. I believe she's taken an interest in one of your brothers - unless he's your cousin? I never know, with you Frasers, you seem to be everywhere ». L'un des jumeaux était un ethelred, Evan le savait - la maison dont il était le directeur. L'autre avait intérêt à bien se tenir avec une certaine abeille, à défaut de finir ses jourslancétombant de la tour d'astronomie. « But I digress, pardon me », reprit-il, adressant un regard demandant l'indulgence de la jeune femme.
Evan la savait discrète et silencieuse - c'était ce qui l'avait charmé chez Murphy, à l'origine. Lors de sa convalescence, il lui avait raconté tant d'histoires, avec les prunelles écarquillées de la jeune femme pour seules spectatrices. Celle de son animagie était nouvelle - aussi se permettait-il des détours, parce qu'il était ainsi, le professeur de musique, éternellement généreux dans ses partages. « I was eighteen. Stuck in a cursus I ... well, I didn't hate it, but I didn't want to become an auror, even if I excelled at it », finit-il par laisser tomber. C'était vrai : il avait été un géant, une grande-gueule correspondant si précisément au parcours des forces publiques que tous avaient semblé étonnés lorsque l'Ethelred avait claqué la porte, à la fin de sa huitième année. « My music and drama classes were my solace, and because I was talented in transfiguration, I started seeing animagics as another way of escaping my father's plans ». Une façon détournée, une dernière, avant le dernier écueil, le dernier retranchement. « Though I've been more cautious since this one particular december afternoon », admit Evan en désignant les cicatrices qui zébraient ses avant-bras du regard. « Why the sudden interest? » Profitant de l'attention détournée de Murphy, il passa sa main au-dessus de la tête rousse de la jeune femme, lui faisant tracer un arc de cercle. We'll have you twirling, doctor Fraser.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Sam 7 Sep 2019 - 23:29
Les pieds qui bougent, la mine concentrée, j'ai du mal à me rendre compte que je danse. Pourtant, c'est ce qui se passe : je suis en train de danser. Tentant de garder pour moi la fierté qui semble grandir au creux de ma poitrine, par pudeur d'abord, par peur de rater mes pas ensuite. La question certainement anodine, sur les bals, qui mélange à la fois envie et appréhension. Et si mon père nous avait obligés, mes frères et moi, à assister aux fonctions du ministère ? Je saurais danser la valse, certes -et encore, j'aurais passé le plus clair de mon temps sous la table avec Finn et ses origamis. "I guess if not you could at least transform and fly away..." L'envie dans la voix, la jalousie presque. Grande timide et effrayée des situations embarrassantes, je l'envie, lui, de pouvoir échapper aux situations compliquées en un battement d'aile. "It wasn't a matter of liking them. I had to be present, to all the pompous functions." Penchant la tête sur le côté, je fronce les sourcils. Quelle drôle d'idée d'obliger son enfant à faire quelque chose qu'il déteste. Quand j'aurai un enfant, je ferai de mon mieux pour qu'il soit heureux et épanoui. "And they weren't all bad : the music was incredible." Concédant le point, je hoche quelques fois la tête. Pour un musicien comme lui, cela devait être la seule chose appréciable à laquelle se raccrocher. "I did fly away a few times, though, yes." Mes idées revenant vers l'origine de ma question, je souris. J'aimais voir le professeur s'envoler et chanter pour moi.
Mes pensées s'envolent avec lui vers mes recherches et expérimentations pour tenter de moi-aussi, pouvoir me transformer un jour. Mes pieds me rappellent à la réalité, cependant, et je m'accroche à Evan pour ne pas trébucher. "When did you learn to become an animagus ?" Fascination pour cette forme de magie, questions naturelles pour quelqu'un qui s'y essaie. "During my first year at Hungcalf, I was ... Well, doctor Fraser, I don't know how to say it without you thinking me quite arrogant, but I was a bit of a prodigy when it came to transfiguration." Arquant un sourcil, je relève la tête vers le géant, ne sachant pas trop quoi penser de cette révélation. Cependant, le sorcier poursuit, et je l'écoute. "They put me in third-year classes during my first year - that's when I met professor Amonwe, she was my partner. I believe she's taken an interest in one of your brothers - unless he's your cousin? I never know, with you Frasers, you seem to be everywhere." Ca, c'est facile. Je n'ai pas de cousin Fraser, à part Kerr. Et Kerr n'est plus en âge d'étudier à Hungcalf. Le nom de la professeur me dit quelque chose aussi, je crois que c'est Finn qui m'en a parlé. Cependant, avec tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis quelques mois, il est possible que j'aie oublié. "My brother." Petit sourire, les pieds se mélangeant de moins en mois. Le musicien reprend son histoire, et je tente de me concentrer à la fois sur mes pieds et sa voix. "I was eighteen. Stuck in a cursus I ... well, I didn't hate it, but I didn't want to become an auror, even if I excelled at it." Pincement au coeur, et murmure qui m'échappe. "Oz wanted to be an auror." Mais il n'a pas pu. Parce qu'il est parti en Amérique, parce que je n'ai jamais reçu sa lettre, parce qu'il s'est fait mordre par un loup-garou. Sentant mon humeur devenir bien sombre, je me raccroche à la voix d'Evan, et à l'animagie. Parce que si je tente de me transformer en animal, c'est pour lui. Pour le soutenir même lors des pleines lunes. "My music and drama classes were my solace, and because I was talented in transfiguration, I started seeing animagics as another way of escaping my father's plans. Though I've been more cautious since this one particular december afternoon." Un sourire convenu apparaît à mes lèvres, relevant le trait de malice. Je suis bien heureuse d'avoir été là, en décembre, dans le parc de l'Université. Qui sait ce qui serait arrivé au professeur si personne n'avait été présent ?
"Why the sudden interest?" Relevant la tête, un air surpris sur le visage, la bouche entre-ouverte, je ne sais que lui répondre. Surtout, je n'avais pas anticipé cette question. Pourtant, ça devrait être logique qu'il allait me demander pourquoi je souhaitais en savoir plus sur son parcours d'animagus. Cependant, je n'ai pas le temps de faire du rangement dans mes idées - celles que je peux dire, celles que je ne peux pas, celles sur lesquelles je vais devoir mentir, et je ne sais pas mentir - que la main d'Evan me fait parcourir un cercle sur moi-même, et je suis totalement déstabilisée. Mes jambes qui tricotent et mes mains qui doivent s'accrocher aux bras du sorcier pour reprendre mon équilibre. "Wow, warn me next time !" C'est cependant sur le ton de la rigolade que sort cette phrase, l'exercice de la danse se révélant plus aisé et plaisant que prévu. Peut-être que le mariage ne sera pas une torture finalement... Reprenant mes émotions, je finis par répondre à sa question. "I'm trying to become one." Ne pas trop en dire. Ne pas parler de mes motivations. Rester sur les faits. "I've already done the first step and made the potion. I'm waiting for a storm right now." Les yeux qui partent dans le vide, revivant les sensations des derniers mois. Le goût infect de la feuille de mandragore. La sensibilité accrue causée par les révélations d'Oswald le premier jour. La déception de devoir lui mentir, lui cacher mes intentions. Essayez d'embrasser quelqu'un sans qu'il devine que vous avez une saleté de feuille coincée entre la joue et la mâchoire. Enfin, la difficulté d'admettre ce genre de choses. "I think I'm gonna need some advice." Bien que j'essaie de garder ce processus aussi secret que possible, je dois me rendre à l'évidence : si je n'ai personne pour me guider, je fonce droit dans le mur, et peut-être même littéralement lors de ma première transformation.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Dim 22 Sep 2019 - 15:56
Pas aussi agiles que la langue se déliant au gré des souvenirs encadrant son apprentissage de l'animagie, Evan avait pourtant glâné une information capitale - si le joueur de quidditch auquel son amie s'était intéressée académiquement parlant était le frère de Murphy, l'autre devait l'être également. Riley. Le professeur de musique n'avait pas eu la chance de devenir père - mais Poppy était un bijou qu'il chérissait avec un instinct de protection féroce. N'était-ce pas lui qui avait terrifié son collègue coupable au point de le convaincre de remettre sa démission? One can so easilybe thrown offfall from the astronomy tower, after all. Sans montrer trace de son intérêt, le musicien se contenta de poursuivre son histoire, sourire aux lèvres, voix de conteur faisant vibrer sa poitrine alors qu'il continuait de guider la jeune femme d'un pas sûr. Il avait oublié l'aisance ressentie au contact de la médicomage si timide, à qui il avait fait le don de tant d'histoires et de chansons au cours de sa convalescence. Leur contact doux, suspendus ainsi le temps de quelques notes tirées du gramophone, lui rappelait le plaisir qu'il avait éprouvé avant de tout gâcher, âme voilée par les avances faites sous le coup de l'amortencia. « Why the sudden interest? », demanda le professeur qui, profitant du moment, la fit tournoyer sur elle-même. Contact affermi des doigts de la jeune femme sur son bras pour ne pas perdre pied - avec succès. « Wow, warn me next time ! » D'un rire indulgent - à la fois pour sa propre personne, mais surtout pour le reproche fait sur un ton de plaisanterie, Evan présenta une mine d'adolescentfaussementsage à la rouquine. « I told you I'd have you twirling », fit-il simplement, haussant les épaules et présentant un grand sourire à l'Écossaise.
« I'm trying to become one. » Sourcils relevés, le pianiste se figea presque - mais la mémoire musculaire et le sens du rythme le récupérèrent alors même que son esprit voguait ailleurs. « I've already done the first step and made the potion. I'm waiting for a storm right now. I think I'm gonna need some advice. » Le sorcier hocha la tête, air pensif gagnant son visage. Silencieusement, Evan tenta de trouver les bons mots, ses pieds les guidant toujours au rythme de la musique. « Many people get stuck because of their expectations », finit-il par articuler, glissant un regard rapide vers les prunelles d'océan de Murphy afin de s'assurer qu'elle le suivait dans son raisonnement. « Your animal form says something incredibly secret and personal about who you are. It's like having a slab of your heart out for the world to see ». Il n'était pas à part en la matière, le sorcier - un oiseau, chanteur de surcroît. Lorsque l'étudiant avait découvert cette forme secrète, ç'avait été le début de la fin, pour lui - le début de la réalisation que son âme mourrait à petit feu s'il ne s'échappait pas. L'envol, l'échappatoire, éternels et renvoyés en plein visage pour qu'il admette que sa forme d'animagus affirmait des choses au sujet de son être que le géant roux n'avait pas été prêt à réaliser. « It's one of the reasons why there are relatively few of us, aside from the obviously needed transfiguration skills. Some people have the required talent, can follow the steps as you seem to have been doing, but ... » Evan sourit, un sourire indulgent et rempli de compassion à l'égard des âmes qui, comme la sienne l'avait été, n'étaient pas prêtes à se regarder en face. « They just aren't ready to show themselves ». Demeurer dans l'ombre, cacher leurs natures - il l'avait fait, à sa façon, le faisait toujours, cet homme qui avait caché la douleur pour mieux la transformer en lumière, en chansons. Son ton s'adoucit, un petit murmure, simplement. « You've never liked people to look at you, haven't you, Murphy? » Ainsi, un éclat de tendresse chaste pour la jeune femme qui apprenait à danser - et qui devrait apprendre à se dévoiler pour parvenir à ses buts.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Jeu 10 Oct 2019 - 7:34
La mine qui devient bien sombre subitement, le murmure songeur. "Oz wanted to be an auror." Tandis que la liste des raisons qui ont empéché mon âme soeur de le devenir s'allonge dans ma tête, le goût amer de la rancune apparaît dans ma bouche. Sensation que je n'ai jamais associée au musicien qui me fait si gracieusement glisser sur le parquet de la salle de danse. Ce musicien qui avait tout ce qu'Oswald désirait, et qui a eu le luxe de pouvoir choisir de tout laisser tomber pour poursuivre une carrière dans la musique. Se rend-il compte que d'autres rêveraient d'être à sa place ? Décidant de me concentrer sur l'animagie, je reporte mon attention sur Evan et son discours. Un tour sur moi-même plus tard, je lui explique vouloir acquérir la faculté de pouvoir me transformer en animal à volonté. Relevant les yeux vers le géant, j'avale ma salive, acceptant de me rendre à l'évidence. "I think I'm gonna need some advice." Lèvres qui se pincent, attendant fébrilement les mots remplis de sagesse du sorcier.
Il semble chercher ses mots. Je ne voulais pas dire que j'avais besoin de conseils maintenant, mais pour plus tard, la première transformation. Soit, je suis trop polie pour couper le fil de sa pensée de toute façon. "Many people get stuck because of their expectations." Froncement de sourcils. J'ai un peu de mal à comprendre où il souhaite en venir. "Your animal form says something incredibly secret and personal about who you are. It's like having a slab of your heart out for the world to see." Ah, je commence à comprendre. Il a parfois des manières détournées de dire les choses, Evan, et j'ai souvent des difficultés à le suivre dès les premiers mots. D'un hochement de tête, je lui indique que j'ai rattrapé le fil. Cependant, je ne peux m'empêcher de ne pas être d'accord avec lui, en tout cas pour mon cas particulier. But I'll never show this form to anyone else but Oz. And he knows me more than anyone else. Mais ça je ne peux pas lui dire, il ne doit pas connaître mes motivations profondes. "It's one of the reasons why there are relatively few of us, aside from the obviously needed transfiguration skills. Some people have the required talent, can follow the steps as you seem to have been doing, but ... They just aren't ready to show themselves." Lèvres qui se pincent, regard qui coule vers les épaules du sorcier. "Did that happen to you ?" Le rouge qui me monte aux joues alors que je me rends compte que ma question curieuse est très indiscrète. "Sorry, you don't have to answer."
Y réfléchissant un peu plus, je ne pense pas que je puisse avoir des soucis avec ma forme animale, si je parviens à me transformer un jour. Qu'importe l'espèce, tout ce qui compte, est le fait que je pourrai enfin soutenir Oz tous les jours du mois. "You've never liked people to look at you, haven't you, Murphy?" Pieds qui s'arrêtent, danse qui se fige. Quoi ? J'étais tellement concentrée dans ma réflexion animale que j'en aurais presque oublié le géant devant moi. Effectuant un pas en arrière, je lâche mon partenaire de danse, le regardant d'un air irrité. Je suis consciente d'avoir un visage particulièrement expressif, dans lequel chaque personne peut lire, mais cela fait mal de se sentir aussi découverte. "I don't like it, no." Rouge qui monte aux joues. Tension qui monte sous mes côtes, comme un grognement qui prend le pas sur ma nature réservée. "But I'm not doing this to hide. I'm not afraid of people anymore. I even enrolled in a dance class for Merlin's sake !" C'est vrai, c'est bien la chose la plus courageuse que j'aie faite ces derniers temps. Et l'Ecossais qui croit tout savoir, qui a l'audace de tenter de deviner mes motivations. Mais pour qui se prend-il ? Les joues rouges de colère, les points serrés, je le fixe avec mon regard courroucé. "You don't need to know why I'm doing this. I thought I needed someone with experience for the first transformation, but I guess I'll be on my own." La musique qui continue de vibrer dans l'air, je tourne les talons, en direction de la porte.
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Lun 21 Oct 2019 - 13:31
La vérité, simple et nue, offerte au monde - une fraction de soi qu'un animagus se devait d'assumer et de révéler à l'univers. « Did that happen to you? Sorry, you don't have to answer. » Adressant un sourire léger et teinté d'amusement à la jeune femme, le professeur fit un léger mouvement de la main, comme s'il balayait au loin la gêne de Murphy. Evan n'avait jamais eu de soucis avec le partage de soi. « I've never been a shy one », admit-il, rire dans la voix pour cette phrase qui disait tout mais qui était entièrement inutile dans les faits. N'importe qui aurait pu constater que le musicien n'était pas timide, mais être timide n'avait rien à voir avec le genre de lucidité qu'un sorcier se devait d'avoir eut égard à lui-même. Aussi se permit-il de formuler une hypothèse, ton doux accompagnant les pas par lesquels le géant guidait la jeune femme. « You've never liked people to look at you, haven't you, Murphy? » La danse arrêtée net dans ses pas, Evan adressa un regard surpris à la rouquine. S'il pouvait admettre avoir un peu poussé, le professeur n'avait rien dit de (trop) inconvenant, à moins d'avoir mal jugé le caractère de Murphy. Sa partenaire recula, et le pianiste avisa son regard courroucé. « I don't like it, no. » Ouvrant la bouche pour lui préciser sa pensée, lui présenter des excuses - il ne le savait guère, mais Evan regrettait de ruiner ainsi l'humeur de la jeune femme. Il n'en eut pas le temps, la danseuse apprentie poursuivant son fil irrité. « But I'm not doing this to hide. I'm not afraid of people anymore. I even enrolled in a dance class for Merlin's sake ! » Levant les mains en l'air comme pour prouver son innocence, Evan tenta un ton d'appaisement. « I didn't mean it that way ». C'était vrai - l'Écossais avait été rempli de bonnes intentions, cherchant à aider Murphy du mieux qu'il le pouvait.
« You don't need to know why I'm doing this. I thought I needed someone with experience for the first transformation, but I guess I'll be on my own. » La voilà qui tournait les talons. Pour quelqu'un qui avait une propension aussi affirmée vers la fuite permise par ses envolées, physiques ou lyriques, il fallait admettre que le professeur de musique se retrouvait souvent à courir dans les pas d'autrui. One day I'll stop running after them. But not today « Dr Fras-- Murphy, wait », fit-il en la rattrapant de deux longues enjambées. Paupières plissées d'incompréhension, choisissant d'ignorer le manque de courtoisie flagrant de la jeune femme qui lui témoignait une attitude fulminante alors que son seul crime avait été de tenter de l'aider par deux fois, Evan pencha la tête légèrement, comme s'il voulait s'assurer que Murphy puisse le regarder dans les yeux.
« I'm sorry if I offended you. I was only trying to help ». Le ton doux et rassurant -le même qu'il utilisait, plus jeune, pour calmer les chevaux de l'écurie de ses parents. « We can stop if you want, you'll be fine to dance ». Si elle ne pourrait se targuer d'être une spécialiste, la médicomage se défendrait très bien sur la piste, à présent. « But if you need help with this other matter, I can be of assistance », offrit-il malgré tout, malgré les répliques persiflantes de la médicomage. Murphy lui avait sauvé la vie, et pour cela, elle méritait davantage de latitude qu'autrui, s'évitant la nature facétieuse du sorcier qui tournait en général l'agacement des autres en amusement pour sa propre personne. « If you promise not to bite my head off - I need it to teach and I've grown accustomed to it ». Un écart, un seul - parce que le professeur ne pouvait pas s'en empêcher, mais il tempéra immédiatement son affirmation en adressant un sourire doux à Murphy. « I didn't mean to be rude, earlier ... It's only that if you've been having trouble, I doubt it's with the technical side of things ».
- InvitéInvité
Re: the sultans of swing (evan)
Mar 29 Oct 2019 - 23:00
Depuis l'incident du mois de mai, je ne peux pas nier être devenue irritable. La peur constante de perdre Oswald me fait souvent perdre mes moyens, créant des noeuds dans mon estomac, mais a décuplé mon besoin de le protéger, de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider à se cacher. Sortilèges de protection, Fidelitas effectué à la hâte, qui rend le secret inaccessible, sauf si je décide de le partager. Comme cela, je protège Oswald, et moi par la même occasion. Je n'ose même pas imaginer ce que je risque si le ministère arrête mon petit-ami et apprend que j'étais complice de son secret. Les sortilèges de protection, ce n'est pas mon truc. J'ai arrêté la défense contre les forces du mal à la sortie de Poudlard. De même, je n'ai pas suivi de cours de métamorphose lors de mes années d'études à Hungcalf. D'où mon intention de trouver quelqu'un pour me guider lors des premiers pas de la transformation en animal. Quelqu'un de doué, idéalement. Seulement, je me suis imposée beaucoup de restrictions. Déjà, je connais peu d'animagi. De plus, impossible d'imposer ça à ma famille. Ils sont trop proches d'Oswald et moi, et risqueraient de me dénoncer à l'insu de leur plein gré. Non, sur le papier, Evan est le meilleur choix possible.
A un détail près. Je n'avais pas anticipé les possibles questionnements du musicien. Il faut dire que tout s'est fait très vite, je n'ai pas forcément réfléchi aux pour et contre. Le professeur s'enquiert de mes motivations, et c'est comme si un élastique venait de se lâcher dans mon cerveau. Finie, la danse. Adieu, les confidences. Outrée, agacée (certainement plus que de raison, mais je n'ai pas la capacité de réfléchir en ce moment même), j'ignore la position d'excuse du géant pour me détourner et sortir de la salle, estimant que je n'ai pas besoin d'aide, au final. "Murphy, wait." Le bras du professeur m'arrête et je fais volte-face vivement. Prête à rétorquer quelque chose, n'importe quoi, je m'arrête cependant in extremis, la bouche ouverte mais aucun son n'en sortant. "I'm sorry if I offended you. I was only trying to help." Le feu qui se calme, sous ma poitrine, réalisant progressivement mon manque de savoir vivre. "We can stop if you want, you'll be fine to dance. But if you need help with this other matter, I can be of assistance." Pinçant les lèvres, j'acquiesce, mon regard se dérobant. "If you promise not to bite my head off - I need it to teach and I've grown accustomed to it." La blague ne me passe pas au dessus de la tête, mais je suis encore trop grognon pour sourire. A la place, un roulement d'yeux accueille la tentative de désamorçage du musicien. "I didn't mean to be rude, earlier ... It's only that if you've been having trouble, I doubt it's with the technical side of things." Me passant une main sur le visage, j'essaie de me calmer. "No, it's me, I'm... worked up." C'est un euphémisme. "Thank you." Reposant mes yeux verts dans les siens, j'essaie d'être claire. "I don't need help with this, I'm perfectly okay with the psychological side of things. It's the first transformation I'm worried about. I need someone to make sure I don't jump off a cliff or something." Rapidement, les conditions sont posées et le rendez-vous est pris. Pour la première fois depuis deux mois, j'accepte d'envoyer mon patronus à quelqu'un - il n'a jamais vu le corbeau, je crois, cela ne devrait pas causer de suspicion. En cette fin d'après-midi, je sors du Lovingblow Art Center plus déterminée que jamais.
|
|