- InvitéInvité
Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Dim 15 Jan 2017 - 2:32
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
Je me posais toujours mille et une questions. Même si j’étais en paix avec ma double nature, même si je m’y étais fait, la maternité de ma sœur me renvoyait sans cesse à mes rêves d’adolescence. Je vivais ce bonheur à travers elle, me demandant si ce serait un jour mon tour. Me demandant si je pourrais seulement porter un enfant en mon sein sans craindre de le tuer, ou d’accoucher d’une créature difforme. Ces inquiétudes me tourmentaient, c’était un fait. La pleine lune était passée, pleine lune où j’avais pu sortir et courir, oublier pour quelques heures ces interrogations qui me tourneboulaient la tête, encore et encore.
C’était deux jours plus tard, qu’à force de tourner en rond dans mon bureau, j’avais fini par craquer et par me rendre à l’évidence : malgré toutes mes connaissances sur la lycanthropie, je n’avais pas de réponse sur ce point et il me fallait aller voir quelqu’un de plus calé que moi sur les créatures et… leur mode de reproduction. C’était étrange de dire ça, il me fallait bien le reconnaître, pour moi qui étais à présent une vieille louve. Mais mes peurs m’empêchaient sans nul doute de m’attacher à un homme et de construire une vie de famille. Je repensais à mes années à Poudlard avec nostalgie, aux gens que j’avais rencontrés à l’époque. A un, surtout… Un jeune pécheur que j’avais connu l’été de mes quinze ans, ignorant encore qu’il allait changer ma vie du tout au tout : Mack O’Connell. J’étais tombée éperdument amoureuse de lui. Mon premier véritable amour. Le seul à ce jour, même si j’avais eu de courtes relations depuis. Mais la peur de me transformer une nuit de pleine lune en face de mon cher et tendre, comme l’avait fait Mack lorsque je l’avais surpris ce soir là suffisait en général à me dissuader d’avoir une relation plus suivie, d’autant que je me refusais toujours à avouer ma véritable nature à mes compagnons d’un temps.
Poussant un soupir, je laissai retomber ma baguette le long de mon corps et la craie qui s’animait seule au tableau vint se reposer sur mon bureau. J’étais entrain de préparer mon cours du lendemain pour les troisième année, mais, clairement, je risquais d’avoir du mal à me concentrer réellement sur ce que je faisais en cet instant. Autant aller voir tout de suite le professeur Maui. J’espérais qu’il pourrait m’aider. Je passai ma cape de laine sur mes épaules, nouais une écharpe autour de mon cou et pris la direction du bureau de mon collègue.
Arrivée devant, je toquais à la porte. J’espérais qu’il serait là, et seul, surtout. Ce n’était pas le genre de problème que je souhaitais aborder en public. Sans doute aurais-je pu prendre la précaution de lui faire parvenir un courrier express pour savoir à quel moment il serait disponible, mais je ne souhaitais pas donner à cet entretien l’allure d’un rendez-vous potentiellement galant. « Monsieur Maui ? » appelai-je doucement à travers la porte. J’aurais sans doute pu être plus familière, étant donné que nous étions collègues, mais j’estimais ne pas le connaître assez pour l’instant, et, tant qu’il ne m’y inviterait pas, j’emploierai son nom et le vouvoierai.
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Lun 16 Jan 2017 - 19:04
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
Autres êtres vivants, autres types de soins. Après les bestioles de la carrière qui n’aiment pas toutes forcément le froid anglais (comme moi-même mon dieu), c’était au tour de mes plantes de tirer la tronche. Même si je gardais autant que possible une chaleur tropicale dans mon bureau, les végétaux avaient du mal à supporter les coups de froid des fois où j’ouvrais quand même mes cons de fenêtres. Un pull pour moi et le tour était joué, mais pour les plantes, c’était plus compliqué à gérer. Je détestai définitivement l’hiver. Et le jour où je quitterai Hungcalf, je reprendrais mon ancien style de vie. Proche de l’équateur ou migratoire d’un hémisphère à l’autre, au rythme des saisons.
Reclus dans la jungle verte qui envahie chaque année un peu plus mon bureau, je m’attarde sur chaque plante, lui prodiguant les soins nécessaires pour passer cet affreux hiver. Concentré sur tâche, au chaud, je peux revenir sur les récents évènements avec calme et recul. Parce qu’il s’est passé beaucoup de chose en peu de temps. En réalité, c’est cette année scolaire qui est plutôt mouvementé. Entre Abigail que j’avais rencontrée en octobre, obsédant et dangereux fantôme de mon épouse, et Charlie… Charlie, bordel. Je soupire, souffle bruyant dans le silence de la pièce, uniquement perturbé par les crépitements du feu. Mais il n’a rien de triste, ce soupire, et un sourire étire silencieusement mes lippes. Si j’étais encore aussi agité à cette heure-ci, c’est parce que je n’étais rentré qu’assez tard, de ce rendez-vous en amoureux avec la belle. En amoureux. C’était dit, c’était clair, et… c’était terriblement agréable. Bien que je ne réalisais toujours pas vraiment. Persuadé pendant bien longtemps que ce genre de bonheur m’avait été retiré en même temps qu’Iseult. Mais non, il m’était revenu avec cette tornade rousse, brûlant toutes mes peurs sur son passage.
Un nouveau bruit vient troubler ma paisible solitude. On frappe à la porte. C’est féminin. J’attrape un torchon pour essuyer mes mains pleines de terre. Deux de tension, trois de pression, je ne suis pas bien pressé. Je prends même le temps de spéculer sur l’identité de mon visiteur. Charlie serait déjà entrée. Deirdre peut-être, qui vient me demander des comptes sur ma désertion du château depuis hier après-midi. Surement. Et alors que je me dirige vers la porte pour l’ouvrir, une voix se fait entendre. Ah bah non, ce n’est définitivement pas Deirdre. Et bah on verra bien alors. Surprise, surprise. A vrai dire c’est d’autant plus intrigant que je ne vois guère une élève venir me voir un dimanche soir. Mais je vais bientôt le savoir, puisque ma main se pose sur la poignée en métal et j’ouvre la porte. En effet, je suis surpris. « … Bonsoir Everleigh. » Oué, nan, je ne suis pas du tout familier du vouvoiement et autres formes de politesse. Excepté vis-à-vis des personnes qui m’inspire naturellement une certaine admiration, ou respect. Comme l’ami de père de Charlie que j’avais rencontré la veille. Passé la surprise de voir ma collègue ici, à cette heure, je lui souris et me recule un peu. Je ne sais pas ce qu’elle veut encore, mais à cette heure-ci ce ne doit pas être pour me demander de la dépanner en craies. « Je peux t’aider ? Tu veux… entrer ? »
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Lun 16 Jan 2017 - 22:48
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
L’espace d’un instant, alors que j’attendais de savoir si Orion Maui était là, je me demandais pourquoi j’étais venue. D’une certaine façon, j’avais fait un trait depuis bien longtemps sur mon désir d’avoir des enfants. A l’instant même où je m’étais transformée à ma première nuit de pleine lune, après avoir rejoint Poudlard à la rentrée de septembre qui ouvrait sur ma cinquième année. J’avais tellement pleuré, le lendemain matin. J’avais eu de la chance de ne mordre personne, cette nuit là. Il fallait avouer que j’avais toujours prétexté une morsure par un chien sauvage et que tout le monde y avait cru. Naïveté de leur part, ou véritable envie de croire que tout était normal… Je ne l’avais jamais su. Je ne l’avais jamais demandé. Seule ma grand-mère, l’avait su. Elle était la seule pour qui je n’avais jamais eu aucun secret. Comme elle me manquait. Même encore dix-huit ans plus tard, le manque se faisait toujours cruellement sentir. C’était véritablement insupportable. Heureusement, ma jumelle connaissait mon secret, ce qui faisait que j’étais moins seule avec celui-ci. Même si je persistais à dire qu’elle ne pouvait pas comprendre. Elle était animagus, ce n’était pas la même chose. Elle pouvait se transformer quand elle le souhaitait, sans crainte de perdre le contrôle. Même avec la potion tue-loup, si je ne pouvais pas aller à un endroit désertique, je craignais toujours d’être dangereuse pour les gens qui m’entouraient. Le mois prochain…. Je m’attache à l’intérieur, sauf si je peux encore m’évader comme jeudi. songeai-je avant qu’il ne m’ouvre la porte. « Bonsoir, Orion » répondis-je, passant à la familiarité comme lui le faisait. Je lui adressai un sourire, avant de m’excuser pour le dérangement alors qu’il me demandait s’il pouvait m’aider et si je voulais entrer.
J’acquiesçai, le remerciant de nouveau et attendis qu’il s’efface afin d’entrer dans la pièce surchauffée emplie de plantes tropicales. « Magnifique jardin d’intérieur. » commençai-je, regrettant de ne pas être venue avec un simple débardeur et non un pull, moi qui avais toujours été d’un naturel très peu frileux, voire même plutôt une bouillote. Maintenant que j’étais face à lui, je ne savais plus comment aborder cette question qui me turlupinait, question que mes parents ne cessaient de me poser : « quand vas-tu enfin avoir des enfants ? » Mais tant que je n’avais pas la réponse à ma question, je ne pouvais envisager de tenter d’en concevoir, ni même d’avoir une relation suivie avec qui que ce soit. « Tu ne te serais pas trompé de voie, des fois ? Non, parce qu’avec toutes ces plantes, tu rivalises avec Deirdre ! » dis-je avec un sourire, reportant encore un peu le moment d’aborder le sujet de ma venue.
D’autant qu’il était pour moi hors de question d’aborder ma véritable nature… Ce qui risquait fort de compliquer encore un peu les choses. Néanmoins, au bout d’un moment, je finis par me rendre à l’évidence : j’allais devoir parler. Il devait se douter que je n’étais pas là simplement par courtoisie. « Tu es spécialisé dans quel genre de créature magique ? » demandai-je. « Toutes indifféremment, ou il y en a certaines sur lesquelles tu es plus calé ? » Je me mordis la lèvre inférieure après cette question. A n’en pas douter, il allait deviner qu’il y avait anguille sous roche. Tant pis. Il fallait que je tente, au moins. C’était une façon comme une autre d’aborder le sujet, après tout.
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Ven 20 Jan 2017 - 12:19
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
Je laisse la professeur entrer dans mon bureau, déjà intrigué par sa visite. Nous n’étions pas proches, même s’il n’y avait bien sûr aucune animosité entre nous. Non, nous n’étions justes pas de grands amis, et du coup, cette visite était assez étrange. Surtout vu son air soucieux. Le genre qui a envie de dire des choses, mais pas trop non plus. Je m’étais habitué à voir cet air la sur mon propre visage ces derniers temps, alors je n’avais plus trop de mal à le déceler sur celui de quelqu’un d’autre. Son compliment sur la décoration intérieur de mon bureau me fait sourire. « Merci beaucoup. » Je m’amuse assez de voir les gens étonnés ou admiratifs quand ils entrent pour la première fois dans ce bureau. Pour les gens … « civilisés » ce décor végétalisé surprend. Pour moi, je rentrais juste à la maison à chaque fois que je franchissais la porte de ce bureau. Malgré les terribles événements qui avaient pu se produire dans ma forêt maternelle quelques années plutôt, je ne pouvais guère me passer de cette ambiance tropicale. Je ris doucement à sa remarque à propos de ma collègue de botanique. « Non, non, je suis plus sensible à leur beauté qu’à leur propriétés. Sauf pour celles qui se mangent. » Et celles qui soignent, mais c’est moins drôle, alors je ne l’ajoute pas. « Mais il y en a un paquet qui viennent de Deirdre, justement. »
Je passe devant ma collègue pour nous conduire aux fauteuils et canapés de cuir brun reposant lourdement devant la cheminée grondante. Je l’écoute aborder le sujet qui semble l’intéresser, enfin je crois, parce qu’au final c’est de mon métier qu’elle parle. Espérons que ce ne soit pas une diversion pour repousser l’objet de sa visite, parce que je ne suis pas très doué pour tirer les vers du nez des gens. Surtout quand je ne les connais pas vraiment. Je fais un geste en direction des fauteuils pour l’inviter à s’asseoir. « Assieds-toi je t’en prie. » Je passe une main songeuse sur ma nuque, cherchant le pourquoi du comment de sa question. Mais au final, le plus simple reste de lui répondre et d’attendre la suite, non ? « Et biienn… Non, je n’ai pas particulièrement de spécialités. Peut-être les sombrals et abraxans puisque j’en ai, comme compagnons, depuis un paquet d’années, mais sinon j’estime avoir les mêmes connaissances pour à peu près tous… Il y a une bestiole qui t’intéresse plus qu’une autre ? » Je souris, rassurant, dans ma bouche, le mot « bestiole » est affectueux. Parce que je les aime les bestioles, toutes, enfin presque. Il reste certains parasites dont il est difficile de s’enticher.
Et puis une idée me vient. Une idée qui m’arrache presque un soupire las. Mais je ne me suis pas fait tatouer « être toujours ivre » pour rien non plus. Même si ce ne sera pas le but de la manœuvre. Mais ça peut toujours aider à la discussion. Si le sujet est aussi difficile à aborder que mon esprit se laisse à l’imaginer vu la tête de ma collègue. « Tu veux boire quelque chose ? »
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Lun 30 Jan 2017 - 18:49
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
Parler des plantes, c’était un peu comme parler de la pluie et du beau temps : cela me détendait et me faisait gagner de précieuses minutes avant de me jeter dans le grand bain et de révéler la raison de ma présence ici. Maintenant que j’y étais, d’ailleurs, je n’étais plus aussi persuadée que c’était une si bonne idée que cela. Pourtant, il me fallait savoir. Je ne pouvais continuer comme cela, j’en avais parfaitement conscience. Je secouai la tête imperceptiblement, tâchant de chasser mes doutes de mon esprit, de même que mes questionnements. Ce n’était pas encore le moment pour ça. « Je te comprends. C’est vrai qu’elles sont magnifiques. » répondis-je, revenant au sujet du moment : la verdure présente ici. « Il faudrait que j’aille lui en piquer quelques unes, aussi, des plantes. Ca égaierait un peu mon bureau qui est en sous-sol. » Les joies d’avoir choisi d’enseigner les potions. J’avais beau y réfléchir, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi les potions devaient forcément être enseignées dans les cachots, ou les sous-sols des écoles. A croire qu’il fallait cacher cette matière comme si elle était honteuse. Moi qui aimais passer mon temps dehors, qui aimais regarder le ciel et les étoiles, j’avais vraiment du mal à m’y faire et, dès que je pouvais, je m’échappais de mes locaux. Heureusement, mes quartiers étaient au dessus de mon bureau, ce qui me permettait d’avoir une fenêtre, au moins… Mais clairement, je n’aurais jamais pu être Serpentard, ou Grymm. J’aurais trop eu l’impression d’étouffer dans une pièce sans fenêtre.
Sortant de mes pensées, je suivis mon guide jusqu’à la cheminée et, à son invitation, m’assis dans l’un des fauteuils. Clairement, le moment des politesses était passé, et il me fallait à présent aborder la raison de ma venue ici. Je ne savais pas comment aborder la question de la maternité chez une louve-garou. Clairement, je n’étais pas encore prête et préférais employer des moyens détournés de me renseigner. Déjà, savoir s’il avait des créatures sur lesquelles il était plus calé que d’autres. « Etant professeure de potions et étant amenée à faire des potions tue-loup pour les lycanthropes de l’université » C’est ça… Ne te mouille pas… songeai-je. « Je me posais quelques questions les concernant, en fait… » Je haussai les épaules, comme si c’était vraiment de la pure curiosité. Mais malgré tout, je n’étais pas à l’aise. Cela se voyait-il ? Sans aucun doute, puisqu’il ne tarda pas à me proposer de boire quelque chose. Le fait était que, clairement, cela allait me faire du bien et je m’empressais d’accepter sa proposition. Par-dessus tout, je craignais qu’il ne devine que c’était pour moi que je posais des questions, que je faisais partie des victimes de la pleine lune. Intérieurement, je souris à cette notion : victime de la pleine lune. C’était comique, d’une certaine façon. « Tu as quoi à me proposer ? » demandai-je, repoussant à nouveau le moment de rentrer dans le vif du sujet. Le moindre prétexte était bon pour retarder le moment fatidique.
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Jeu 2 Fév 2017 - 16:29
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
Je l’écoute avancer à pas de loup sur le sujet qui semble la travailler. A pas de loup, expression soudain très ironique quand elle me dévoile enfin le sujet de ses réflexions. Ironique oui, mais je n’imagine pas à quel point. Elle hausse les épaules. Honnêtement, cette étrange curiosité de sa part aurait presque pu me paraître innocente et purement encyclopédique. Mais l'heure et sa démarche me poussent à conserver une certaine, appréhension, qu'en au pourquoi de ce sujet.
Je l'abandonne un instant, fouillant dans un lourd coffre en bois non loin de la cheminé. Quelques tintements de verre se font entendre. « C’est la misère… J’ai un reste de whisky et du rhum brun. » Je regarde un instant circonspect les deux bouteilles , et me rappelle soudain qu’il est logique qu’elles se vident si vite maintenant que je ne suis plus tout seul. Idée qui affiche un nouveau sourire sur mon visage et je rapporte les deux bouteilles qui échouent sur la table basse, accompagnées de deux verres. Je sers Everleigh selon son envie et me sers moi-même en rhum. « C’est vrai qu’il y a des lycans dans cette fac. J’ai tendance à l’oublier. On en entend rarement parler. En même temps, je n’ai jamais connu un lycan criant sa condition sous tous les toits. C’est un peu triste... » Je fronce brièvement les sourcils. Je ne comprends pas bien cette espèce de honte que ressentent les loups-garous. Ni non plus le rejet des autres. Mais je ne comprends pas grand-chose aux humains. Fait auquel je me suis plutôt habitué avec les années.
Je me renfonce dans mon fauteuil, face à ma collègue, qui n’a toujours pas l’air très à l’aise. Je porte mon verre à mes lèvres, laissant le liquide ambré me brûler un peu la gorge. Ça réchauffe, ça fait du bien, mais pour une fois, moi je n’en ai pas besoin, de cet alcool pour m’apaiser l’âme. Pour une fois, et peut-être pour longtemps maintenant. Mais Everleigh en a peut-être besoin elle. On n’a pas tous une Charlie qui trotte quelque part au fond de notre esprit et de notre cœur. Enfin je me reconcentre sur le sujet, yeux sombres plantés dans le regard guère plus clair de ma collègue. « En ce qui concerne les loup-garous, j’ai un savoir tout théorique. Tu te doutes bien qu’on ne peut guère les étudier comme une autre créature magique compte tenu de la part humaine. C’est comme avec les centaures. Ce serait plutôt mal vu d’en disséquer un, même mort de causes… naturelles. Donc ma foi, mes réponses dépendront de tes questions, je ne connais pas tout sur eux. » Personnellement, je m’en fichais pas mal, d’en disséquer un, mais je ne doutais pas un instant que le reste de la société s’en émeuve largement. Alors qu’en temps normal, elle les considérait comme des abominations la plupart du temps. La logique de l’homme. On ne peut pas considérer tout et tout le monde comme égaux, dans la vie et dans la mort ? Ce serait plus simple quand même.
« Je t’écoutes… » Je l’encourage, encore un peu. Je commence, ou je crois commencer, à comprendre sa gêne. Si en effet, il y a des lycanthropes dans cette fac, il y a des possibilités pour qu’elle en connaisse l’un d’entre eux. Ce qui peut rendre le sujet délicat à aborder. Mais… Mais c’est à moi qu’elle parle. Et moi les autres, tant qu’ils ne m’embêtent pas, je m’en fiche un peu et je ne leur veux que du bien.
- InvitéInvité
Re: Orion ¤ What can a she-wolf expect?
Dim 26 Fév 2017 - 23:06
What can a she-wolf expect ?
Will I ever be able to consider having kids of my own ?
ft. Everleigh Calgarry & Orion Maui
« Du whisky. Merci » En bonne écossaise que j’étais, je ne pouvais qu’adorer ce véritable nectar des dieux. Et, dès qu’Orion m’eut servie, je m’emparai du verre pour le porter à mes lèvres. Point trop n’en fallait, cependant, si je ne voulais pas attirer les soupçons. Heureusement, ma fonction de professeur de potions, et donc de préparatrice de la potion prise chaque mois par les lycanthropes de l’université à commencer par moi pouvait contribuer à me mettre à l’abri de ses soupçons, seulement si je ne montrais pas trop ma gêne à évoquer ce sujet ô combien difficile à aborder pour moi qui gardais ce secret depuis quinze ans. L’espace d’un instant, j’en vins à me demander ce que j’aurais fait si Rafael d’abord, puis ma sœur ne l’avaient pas découverts lors de notre septième année à Poudlard. L’aurais-je dévoilé à ma jumelle, ou aurais-je conservé cette part de mystère qui avait contribué, pendant deux ans, à détruire la relation fusionnelle que j’entretenais auparavant avec ma moitié ? Je n’en avais pas la moindre idée, et, après tout, c’était mieux comme ça, qu’elle sache. Néanmoins, Orion reprenant la parole, je chassai rapidement mes interrogations sur la connaissance de ma jumelle de mon état. Ce n’était pas le moment, et j’étais heureuse, avec le recul d’avoir partagé la vérité avec elle. A mon tour, je fronçai les sourcils lorsqu’il déplora que les lycanthropes ne crient pas sur tous les toits leur nature. « Comment ça ? Au contraire, je pense que ça peut se comprendre… Ils ont tellement été persécutés parce que leur nature les transforme en créatures mortellement dangereuses tous les mois… » Et je savais de quoi je parlais. Grâce à la potion tue-loup, je pouvais museler un peu mes instincts meurtriers. Surtout, j’avais fait la paix avec cette part de moi-même. Mais j’enviais tellement les animagus qui pouvaient changer de forme quand ils le souhaitaient et garder leur humanité… Nous, loup-garous, nous étions soumis au bon vouloir de la lune. Nous n’avions aucun contrôle de notre métamorphose, ô combien douloureuse, d’ailleurs. Et ceux d’entre nous qui ne prenaient pas la potion devenaient des meurtriers assoiffés de sang qui n’avaient aucun souvenir de leur nuit de pleine lune le lendemain. Bref… J’aurais bien aimé l’y voir…
Mais, de nouveau, Orion prit la parole et je tâchai de ne pas m’offusquer de ce qu’il pouvait dire. Le coup de la dissection, de fait, me resta un peu en travers de la gorge, et je dus me forcer à avaler ma gorgée du liquide ambré, et non à la recracher comme je manquai de le faire lorsqu’il envisagea cette possibilité. Et voilà pourquoi aucun lycanthrope n’ira dévoiler sa véritable nature… D’autant que, même mort sous sa forme lupine, le loup reprenait sa forme humaine à sa mort… Ce qu’Orion devait sans aucun doute savoir. En tout cas, ses propos, son manque d’émotion – purement scientifique, je n’en doutais pas – me faisaient hésiter sur mon désir de lui confier mes interrogations. Comprenant toutefois que fuir maintenant ne ferait qu’éveiller ses soupçons, je m’efforçai de desserrer les mâchoires – qui s’étaient contractées lorsqu’il avait parlé dissection – pour poser la question principale qui m’amenait ici : « En fait, je me demandais si… » Ah… Comment formuler ça. S’ils pouvaient se reproduire ? C’était nous déshumaniser. Nous laisser à l’état de créatures, ce que nous n’étions pas. « Peuvent-ils avoir des enfants ? » Pour les loup-garous hommes, je ne pensais pas que cela posait de problème. Après tout, ce n’étaient pas eux qui portaient le bébé à venir pendant neuf mois. Non… Mais les femmes, alors qu’elles devaient se transformer chaque mois ?
- Spoiler:
- désolée du délai!
|
|