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Dim 25 Juin 2017 - 20:06
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LA BRANCHE & LA BRINDILLE
« Je t’aime … ». Ses mots résonnaient en moi comme un écho tandis que je déambulai silencieusement dans les rues pavées d’Inverness. Cela faisait maintenant plusieurs jours que le rêve s’était brutalement arrêté. Une semaine que je souffrais en silence, telle une âme en peine à qui l’on aurait arraché sa raison de vivre. Mais que pouvais-je bien faire pour y remédier ? Je n’étais plus que l’ombre de moi-même ; une coquille vide qui s’efforçait – tant bien que mal – à sourire malgré le trou béant qui s’était formé dans sa poitrine. Il ne reviendra pas … Pensais-je amèrement, les yeux presque au bord des larmes. Comment pouvait-il en être autrement ? Il avait sans doute fini par se rendre compte de son erreur. Il avait pris conscience de la situation dans laquelle il s’était empêtré, et avait préféré rebrousser chemin. Logique. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Après tout, notre histoire n’était-elle pas vouée à l’échec ? Je secouai légèrement la tête, chassant mes idées noires ainsi que mes souvenirs de cet instant volé, au fond de cette petite réserve.
J’avais déjà remonté dores road et traversé le petit pont blanc qui enjambait le Ness lorsque je me rendais enfin compte que je n’étais plus qu’à une centaine de mètres de l’Inverness Botanic Gardens. « Oh » M’exclamais-je, surprise d’être arrivée aussi vite sur le lieu de mon rendez-vous. « Je dois être en avance… » Songeais-je à voix haute tandis que je levai distraitement mon bras afin de vérifier l’heure. 10h02. Ouaip, pas de doute, j’étais vraiment en avance. D’une bonne heure et demi d’ailleurs… Mais qu’importe, maintenant que j’étais là, autant en profiter, non ? Je haussai légèrement des épaules comme pour me convaincre et me dirigeai rapidement vers l’entrée du parc où je reconnaissais de loin le guichetier. « Bonjour Albert, comme allez-vous ? » Lui demandais-je, une fois près de lui, avant de lui adresser un petit sourire timide. Le vieil homme au pull rouge cramoisi remonta ses lunettes sur le bout de son nez et me regarda un bref instant avant de me reconnaître. « Oh, Mademoiselle Primerose ! Très bien et vous ? Vous êtes venue vous promener un peu ? » Un large sourire s’était dessiné sous sa barbe grisonnante. « En quelque sorte… J’ai rendez-vous avec Holly, une amie. Nous devons étudier quelques plantes pour les cours… » Répondais-je d’un air absent, cependant qu’Albert me tendait un billet de sa main calleuse. « Je vois » Dit-il avant de reprendre, plus grave. « Depuis le temps que vous venez ici, Mademoiselle Primerose, vous devriez songer à prendre un abonnement… » Me conseilla-t-il, les sourcils froncés. « Mais je n’aurai plus le plaisir de vous acheter un billet ! » Lui rétorquai-je rapidement avant de le gratifier d’un clin d’œil complice, qui eut pour effet de le faire rire. Même si lui et moi ne nous connaissions pas depuis longtemps, je l’appréciai beaucoup. Sa carrure imposante, ses deux petites billes bleues azur en plein milieu de son visage rebondi, son rire communicatif, sa bienveillance … Je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais eu la chance d’avoir un grand-père, j’aurais aimé qu’il soit comme lui. « Allez, à la prochaine Albert ! » Poursuivais-je avant de prendre tranquillement la direction du jardin botanique, les mains dans les poches.
10h15. Le soleil commençait gentiment à poindre le bout de son nez au moment où je pénétrai dans l’immense serre qui se trouvait non loin de l’entrée – me coupant le souffle au passage. Bon sang, quelle chaleur ! Râlais-je silencieusement avant de me rappeler à quel point les serres tropicales pouvaient être chaudes et humides. Argh, étudier dans ces conditions n’allait vraiment pas être facile. Je fronçai les sourcils, incommodée, tout en levant ma main droite pour mieux essuyer les quelques gouttes de sueur qui s’étaient mises à perler sur mon front. Si je ne me dessèche pas avant la fin de la matinée, ce sera un foutu miracle ! Songeais-je, avant d’ajuster mon sac à dos sur mes épaules. Et Lucrecia qui ne serait pas là avant une bonne heure… Je me mordillai nerveusement l’intérieur des joues avant de souffler un bon coup. Bon, maintenant que j’étais là …
Je regardai tout autour de moi et cherchai quelques spécimens sur lesquels m’attarder lorsqu’une drôle de plante attira mon attention. Dionaea Muscipula, lisais-je sur la petite pancarte blanche plantée à son pied. Étrange. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. Ces drôles de dents, c’était assez… « Oh mon dieu, mais qu’est-ce que… Oh non ! » M’écriais-je alors que la petite plante refermait rapidement sa gueule sur une pauvre mouche qui passait par là. Merlin ! Était-elle en train de la manger ? Je regardai la pauvre bestiole se débattre dans sa prison végétale – complètement ahurie par le spectacle macabre dont j’étais témoin – lorsque je me rendais compte que oui. Quelle horreur… Pensais-je en plaquant vivement ma main sur ma bouche. Décidément, qui que l’on soit ou quoi que l’on fasse, le monde était bien cruel…
J’avais déjà remonté dores road et traversé le petit pont blanc qui enjambait le Ness lorsque je me rendais enfin compte que je n’étais plus qu’à une centaine de mètres de l’Inverness Botanic Gardens. « Oh » M’exclamais-je, surprise d’être arrivée aussi vite sur le lieu de mon rendez-vous. « Je dois être en avance… » Songeais-je à voix haute tandis que je levai distraitement mon bras afin de vérifier l’heure. 10h02. Ouaip, pas de doute, j’étais vraiment en avance. D’une bonne heure et demi d’ailleurs… Mais qu’importe, maintenant que j’étais là, autant en profiter, non ? Je haussai légèrement des épaules comme pour me convaincre et me dirigeai rapidement vers l’entrée du parc où je reconnaissais de loin le guichetier. « Bonjour Albert, comme allez-vous ? » Lui demandais-je, une fois près de lui, avant de lui adresser un petit sourire timide. Le vieil homme au pull rouge cramoisi remonta ses lunettes sur le bout de son nez et me regarda un bref instant avant de me reconnaître. « Oh, Mademoiselle Primerose ! Très bien et vous ? Vous êtes venue vous promener un peu ? » Un large sourire s’était dessiné sous sa barbe grisonnante. « En quelque sorte… J’ai rendez-vous avec Holly, une amie. Nous devons étudier quelques plantes pour les cours… » Répondais-je d’un air absent, cependant qu’Albert me tendait un billet de sa main calleuse. « Je vois » Dit-il avant de reprendre, plus grave. « Depuis le temps que vous venez ici, Mademoiselle Primerose, vous devriez songer à prendre un abonnement… » Me conseilla-t-il, les sourcils froncés. « Mais je n’aurai plus le plaisir de vous acheter un billet ! » Lui rétorquai-je rapidement avant de le gratifier d’un clin d’œil complice, qui eut pour effet de le faire rire. Même si lui et moi ne nous connaissions pas depuis longtemps, je l’appréciai beaucoup. Sa carrure imposante, ses deux petites billes bleues azur en plein milieu de son visage rebondi, son rire communicatif, sa bienveillance … Je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais eu la chance d’avoir un grand-père, j’aurais aimé qu’il soit comme lui. « Allez, à la prochaine Albert ! » Poursuivais-je avant de prendre tranquillement la direction du jardin botanique, les mains dans les poches.
10h15. Le soleil commençait gentiment à poindre le bout de son nez au moment où je pénétrai dans l’immense serre qui se trouvait non loin de l’entrée – me coupant le souffle au passage. Bon sang, quelle chaleur ! Râlais-je silencieusement avant de me rappeler à quel point les serres tropicales pouvaient être chaudes et humides. Argh, étudier dans ces conditions n’allait vraiment pas être facile. Je fronçai les sourcils, incommodée, tout en levant ma main droite pour mieux essuyer les quelques gouttes de sueur qui s’étaient mises à perler sur mon front. Si je ne me dessèche pas avant la fin de la matinée, ce sera un foutu miracle ! Songeais-je, avant d’ajuster mon sac à dos sur mes épaules. Et Lucrecia qui ne serait pas là avant une bonne heure… Je me mordillai nerveusement l’intérieur des joues avant de souffler un bon coup. Bon, maintenant que j’étais là …
Je regardai tout autour de moi et cherchai quelques spécimens sur lesquels m’attarder lorsqu’une drôle de plante attira mon attention. Dionaea Muscipula, lisais-je sur la petite pancarte blanche plantée à son pied. Étrange. Je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. Ces drôles de dents, c’était assez… « Oh mon dieu, mais qu’est-ce que… Oh non ! » M’écriais-je alors que la petite plante refermait rapidement sa gueule sur une pauvre mouche qui passait par là. Merlin ! Était-elle en train de la manger ? Je regardai la pauvre bestiole se débattre dans sa prison végétale – complètement ahurie par le spectacle macabre dont j’étais témoin – lorsque je me rendais compte que oui. Quelle horreur… Pensais-je en plaquant vivement ma main sur ma bouche. Décidément, qui que l’on soit ou quoi que l’on fasse, le monde était bien cruel…
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Lun 26 Juin 2017 - 13:16
Give me a sign.
AuguRose
Le soleil dardait sur ma peau pâle ses premiers rayons les plus assassins. Cette journée allait être particulièrement chaude et ensoleillée et je pouvais presque déjà ressentir, sur chaque centimètre carré de ma peau, cette désagréable sensation de chair passée au fer rouge si je demeurais exposé trop longtemps. Je soupirais, dépité. D'ordinaire, je scrutais l'évolution de la météo afin de déterminer les meilleurs jours auxquels m'aventurer à l'extérieur de l'école, ou bien je déambulais avant que l'astre solaire ne s'éveille ou après son coucher. J'allais devoir trouver un abri, le temps qu'un nuage clément ne se décide à m'offrir une couverture ombragée, afin que je puisse regagner l'école. Quel imbécile. Mais où as tu donc la tête, Augurus ? Je m'interrogeai intérieurement, mais, au fond, je savais pertinemment où je l'avais laissée. La semaine dernière, je l'ai passée à me surmener inefficacement, l'esprit préoccupé par une vision, bien réelle cette fois-ci : ces baisers volés dans la réserve de tissus de Madame Blansec et ces mots que je n'avais pu me retenir de prononcer et qui restaient, encore aujourd'hui, en suspend, hantant mes lèvres. Mais qu'est ce qui m'avait pris de l'embrasser, comme ça, d'un coup ? Et, en plus, de lui dire que je l'aimais ? C'était évident. La pauvre Primerose t'a sans doute pris pour un dingue... Ou même un désaxé. C'est une élève, par Merlin ! Et puis, franchement, quelle personne normalement constituée ou articulée lance, comme cela, des "je t'aime" comme on dit "bonjour" ou "merci"... N'importe quelle femme aurait logiquement pris ses jambes à son cou... Elle s'est contentée de t'embrasser par pitié, pour éviter de te faire trop mal, mais elle ne peut pas t'aimer... J'espère que tu as apprécié ces baisers à sa juste valeur, car il n'y en aura jamais d'autres...
La ferme. La ferme, la ferme !
Les sourcils froncés, je fis le point sur ma position. Je descendais machinalement Great Glen Way, un modeste chemin goudronné qui longeait un bras du Ness d'un côté et parsemé d'épais buissons, de l'autre, dissimulant aux promeneurs un terrain de mobilhomes et de caravanes. Mais qu'est ce que je faisais ici déjà ? Je commençais à m'accoutumer aux erreurs causées par ce mode "pilotage automatique" qui faisait que j'accomplissais toutes choses de manière mécanique. Cette dernière semaine, par exemple, j'avais perdu l'Arcane Majeure VI - l'Amoureux - du Tarot Divinatoire que ma mère m'avait offert, je m'étais trompé de salle de cours, je m'étais couvert de ridicule en trébuchant dans la cour intérieure, ma boule de cristal avait elle aussi disparu et j'avais taché mon veston brun en l'éclaboussant de sauce vinaigrette... Alors, se perdre sur Great Glen Way, c'était plutôt bénin, voire agréable. L'écluse qui menait aux Jardins Botaniques, un bon endroit pour laisser le soleil s'époumoner jusqu'à une accalmie, me disais-je intérieurement, n'était qu'à quelques mètres. Manifestement, je n'avais pas beaucoup d'autres choix que de prendre un billet et d'entrer.
Les serres étaient plutôt tranquilles. Quelques familles - de touristes moldus particulièrement matinaux, certainement - se baladaient, oisifs. Un enfant, à peine âgé de dix ans me jeta une œillade terrifiée et se ficha dans les jupons de sa mère en la mettant en garde, paniqué. Maman, maman, t'as vu ? Le monsieur, on dirait un vampire !Il est observateur, ce gosse. Je fis mine de ne rien entendre et renvoyai le sourire de circonstance, embarrassé, de la mère qui dessina des excuses muettes du bout de ses lèvres, avant de chapitrer, un peu à l'écart, la réflexion pourtant innocente de son fils. Tout cela me survola, ce n'était qu'une pierre à ajouter à l'autel de la médiocrité de cette bien étrange semaine.
S'il régnait dans les serres une humidité suintante et une chaleur écrasante, j'étais au moins à l'abri des rayons du soleil. C'était dans des conditions comme celles-ci que j'étais particulièrement reconnaissant d'avoir une température corporelle nettement moins élevée que les autres ; cela rendait l'atmosphère tropicale supportable. Et puisque j'étais coincé dans la serre pendant un moment, je décidais de m'adonner à mon jeu préféré : chercher de la divination dans les choses du commun !
Je me promenais, aux abois, dans les allées en observant le moindre petit détail qui serait matière à interprétation divinatoire. Deux branches qui se croisèrent d'une manière étrange, un insecte sur une fleur, un petit tas de feuilles laissé là, pour moi... C'était grâce à ce petit jeu improvisé que j'affinais ma sensibilité et que j'aiguisais constamment ma capacité à tisser des liens entre les signes pour déduire une tendance de l'avenir. De plus, c'était une activité qui exigeait de mobiliser la partie de l'esprit qui ne pensait pas, ce qui m'octroyait un repos mental bien mérité.
Mes mains balayèrent les feuilles longues et pointues d'un épais buisson exotique, au détour d'une allée, lorsque mon corps s'arrêta tout net : plus de respiration, plus de battements cardiaques, plus rien... Pendant une poignée de secondes. Juste le temps de réaliser l'impensable. Primerose était là, dans le Jardin Botanique. Peut-être s'est elle perdue aussi ? pensais-je, hébété, avant de m'assurer qu'elle était bien réelle et qu'il ne s'agissait pas d'une sorte de vision causée par tant d'interprétations forcées sur des choses ordinaires auparavant. Je frottais mes yeux, plissais les paupières et Primerose était toujours là, à quelque mètres, la main portée devant la bouche dans une expression scandalisée.
Ne valait il mieux pas, au point où nous en étions, que je retourne affronter les rayons du soleil et que je la laisse définitivement tranquille pour son plus grand bien ? Ne l'avais je suffisamment pas harcelée ou tourmentée ? Je m'apprêtais à abdiquer et à tourner les talons lorsqu'un éclair d'instinct me traversa. Mes yeux étaient fermement accrochés à son sac à dos ; je ne savais me l'expliquer, mais j'avais la certitude que quelque chose de précieux à mes yeux s'y trouvait. Ou peut-être était-ce une illusion qu'avait trouvé mon esprit comme une belle excuse pour m'autoriser à l'approcher ? Alors, je m'approchais, timidement. Comme d'habitude, je ne savais pas comment l'aborder, tout comme j'ignorais à quel point ce qui allait sortir de ma bouche serait maladroit, bizarre ou idiot. Je vins me planter à côté d'elle - plutôt approprié dans un jardin botanique. La pauvre avait déjà l'air horrifiée avant même que je ne lui adresse la parole et je ne comptais pas pourrir davantage sa journée.
Bonjour Primerose, je suis navré, je ne vais pas te déranger bien longtemps marmonnais-je hâtivement, un peu honteux et coupable.Mais j'ai l'impression qu'il y a, dans ton sac, un objet que j'ai perdu et auquel je tiens beaucoup. Je sais, c'est complètement idiot. Je veux dire, quelles sont les probabilités pour que ce soit vrai ? Ou comment serait-elle arrivée là, hein ? Mais pourrais-tu vérifier si tu n'y trouverais pas, par hasard, une Lame de Tarot, la numéro VI, s'il te plaît ? Et, promis, je te laisse tranquille après m'étranglais-je, avec l'impression de l'avoir déjà trop importunée. Par Merlin, c'était de loin l'entrée en matière la plus nulle possible. Je souris gauchement en laissant, malgré moi, mon regard s'égarer dans le sien. Je sus alors que je n'avais aucune envie de partir et que la torture ne faisait que recommencer.
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Mar 27 Juin 2017 - 14:22
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LA BRANCHE & LA BRINDILLE
La bestiole se débattait comme un pauvre diable et je ne pouvais décrocher mon regard de ce triste spectacle. Fallait-il lui venir en aide ? Devais-je couper la tête à ce monstre végétal afin de la sauver ? Je fronçai les sourcils, tiraillée entre l’envie de l’aider et laisser faire la nature. Néanmoins, je n’eus pas le temps de prendre une décision puisqu’une voix douce et familière me tirait brutalement de ma torpeur. Augurus. Mais que faisait-il ici ? Une vague de frisson me secoua le corps, me stoppant net dans ma réflexion. « Bonjour Primerose, je suis navré, je ne vais pas te déranger bien longtemps… Mais j'ai l'impression qu'il y a, dans ton sac, un objet que j'ai perdu et auquel je tiens beaucoup. Je sais, c'est complètement idiot. Je veux dire, quelles sont les probabilités pour que ce soit vrai ? Ou comment serait-elle arrivée là, hein ? Mais pourrais-tu vérifier si tu n'y trouvais pas, par hasard, une Lame de Tarot, la numéro VI, s'il te plaît ? Et, promis, je te laisse tranquille après » Marmonna-t-il rapidement, visiblement mal à l’aise. C’était bien lui. L’objet de mes tourments et de mes désirs ; celui qui avait hanté mon esprit plus que de raison, durant une semaine qui m’avait semblé être une éternité. Le cœur battant à tout rompre, je tournai légèrement la tête dans sa direction avant de comprendre ce qu’il essayait de me dire. Une … Quoi ? Je le regardai, l’air ahuri, complètement désarçonnée par son approche. Avais-je bien entendu ? Me demandait-il vraiment si j’avais une carte dans mon sac ? J’entrouvrais la bouche, prête à lui rétorquer sèchement que je n’avais rien, avant de me raviser. S’énerver ne servirait pas à grand chose. Après tout, il ne me devait rien. Je n’avais pas à attendre quelques excuses de sa part. Je devais seulement rester à ma place, comme je n’avais de cesse de me le répéter.
« Oui, c’est idiot » Rétorquais-je enfin, avant de me pincer les lèvres. « Non, je veux dire… Ça me parait peu probable, mais je vais regarder quand même » Soufflais-je avant de planter mon regard dans le sien. Pourquoi pensait-il que j’avais cette fichue carte dans mon sac-à-dos, hein ? Était-ce un moyen détourné pour m’aborder ? Une sorte de subterfuge ? Si c’était le cas, c’était raté ! Mais je me rappelai soudain ses mots : « Je suis navré, je ne vais pas te déranger bien longtemps… » et mon cœur se mit à saigner. Il n’avait pas l’intention de rester. Tout ce qu’il voulait, s’était savoir si oui ou non, j’avais cette lame de tarot en ma possession. Idiote… Pensais-je tristement, avant de faire tomber mollement ce satané sac de mes épaules. Puisque c’était tout ce qui l’intéressait, autant lui donner satisfaction, et vite. Je plongeai rapidement ma main à l’intérieur du sac et trifouillai à l’intérieur à la recherche de quelque chose de petit et plat. Rien. « Je suis désolée, je ne trouve pas de… » Commençais-je à marmonner avant de mettre la main sur ce qui ressemblait étrangement à un bout de parchemin. « Oh ! » M’exclamais-je en sortant rapidement ma trouvaille. « Mais… Comment ? » Murmurais-je tandis que je lui tendais machinalement la lame de tarot. L’avait-il mis dans mes affaires lorsque nous étions dans la réserve ? Impossible, je l’aurai sans doute remarqué. Mais comment ce truc était-il arrivé là ? Je le regardai intensément, l’air interrogateur, avant de me rendre compte de mon erreur. Maintenant que je lui avais rendu son bien, plus rien ne le retenait ici…
Désespérée et en colère, je reportai mon attention sur la lame qu’avait perdu Augurus. Celle-là même qui allait – sans doute – écourter nosmalheureuses retrouvailles. Saleté de carte, pestais-je intérieurement avant de prendre conscience de l’arcane que j’avais entre les doigts. « L’amoureux… » Murmurais-je à voix baisse, troublée. Si ma mémoire était bonne, cette carte représentait les choix difficiles. Ceux qui déterminent notre vie et qui méritent une réflexion profonde. Le genre de choix susceptibles de changer le cours de notre existence. Était-ce là un signe ? Je plongeai à nouveau mon regard dans celui d’Augurus. Pensait-il à la même chose que moi, à cet instant ? Je me rappelai également que cette lame était à double tranchant, car tirée à l’envers, elle faisait figure d’avertissement…
« Oui, c’est idiot » Rétorquais-je enfin, avant de me pincer les lèvres. « Non, je veux dire… Ça me parait peu probable, mais je vais regarder quand même » Soufflais-je avant de planter mon regard dans le sien. Pourquoi pensait-il que j’avais cette fichue carte dans mon sac-à-dos, hein ? Était-ce un moyen détourné pour m’aborder ? Une sorte de subterfuge ? Si c’était le cas, c’était raté ! Mais je me rappelai soudain ses mots : « Je suis navré, je ne vais pas te déranger bien longtemps… » et mon cœur se mit à saigner. Il n’avait pas l’intention de rester. Tout ce qu’il voulait, s’était savoir si oui ou non, j’avais cette lame de tarot en ma possession. Idiote… Pensais-je tristement, avant de faire tomber mollement ce satané sac de mes épaules. Puisque c’était tout ce qui l’intéressait, autant lui donner satisfaction, et vite. Je plongeai rapidement ma main à l’intérieur du sac et trifouillai à l’intérieur à la recherche de quelque chose de petit et plat. Rien. « Je suis désolée, je ne trouve pas de… » Commençais-je à marmonner avant de mettre la main sur ce qui ressemblait étrangement à un bout de parchemin. « Oh ! » M’exclamais-je en sortant rapidement ma trouvaille. « Mais… Comment ? » Murmurais-je tandis que je lui tendais machinalement la lame de tarot. L’avait-il mis dans mes affaires lorsque nous étions dans la réserve ? Impossible, je l’aurai sans doute remarqué. Mais comment ce truc était-il arrivé là ? Je le regardai intensément, l’air interrogateur, avant de me rendre compte de mon erreur. Maintenant que je lui avais rendu son bien, plus rien ne le retenait ici…
Désespérée et en colère, je reportai mon attention sur la lame qu’avait perdu Augurus. Celle-là même qui allait – sans doute – écourter nos
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Jeu 29 Juin 2017 - 11:40
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AuguRose
« Oui, c’est idiot » Rétorqua Primerose, visiblement déstabilisée par cette requête que je trouvais moi-même totalement absurde. « Non, je veux dire… Ça me parait peu probable, mais je vais regarder quand même ». Elle me poignardait du regard, avant de farfouiller, sans grande conviction dans son sac. Honteux, je préférai regarder ailleurs. Mes yeux se posèrent alors sur une étrange petite plante pourvue de dents marginales - comme moi - qui émettait un vrombissement à peine perceptible. Et puis, plus rien. Je grimaçais, à l'idée de la fin tragique de l'insecte pris dans les filets de ce piège mortel et me demandai un instant si ce spectacle déprimant pourrait ou non faire partie des signes divinatoires que je cherchais. Mais comment l'interpréter ?
Dans la plupart des écoles de divination, la mouche était plutôt un symbole associé à la mort et à la décomposition. Mais les mouches représentaient également le harcèlement, à la manière dont elles vrombissaient autour des humains, peu importe le nombre de fois qu'elles étaient chassées, ces insectes obstinés revenaient toujours à la charge. La plante carnivore, elle, évoquait davantage une présence féminine dangereuse, tentatrice et dévorante. Incapable de délivrer de l'oxygène, de l'amour, ou de remplir les fonctions premières d'une plante ; cette plante était-elle vraiment une plante ? Là encore, le message de la mort revenait, en côtoyant la notion d'illusion, d'impossibilité et de perte. Cette image en disait long sur cette rencontre impromptue ainsi que sur l'ensemble de notre situation et, tandis que j'essayais de me convaincre que je n'étais pas une mouche, mon esprit se focalisa à nouveau sur Primerose, qui cherchait toujours ma Lame dans son sac.
« Je suis désolée, je ne trouve pas de… Oh ! Mais… Comment ? » s'exclama-t-elle, abasourdie, en fixant l'Arcane égaré. De mon côté, la surprise et la confusion étaient grandes ; j'ignorais totalement comment et pourquoi cette Lame avait trouvé le chemin du sac de Primerose et pourquoi mon instinct s'était manifesté à ce point là. Bien entendu, il arrivait que certaines de mes prédictions portent un fond de vérité factuel, mais de là à déterminer un truc aussi précis, inattendu, spontané et spécifique ? Jamais. Cela allait même à l'encontre de la plupart des principes que j'inculquais à mes élèves sur le champ des possibles. Je fixais moi aussi la carte, me demandant si un fantôme de l'école ne s'était pas amusé à me faire tourner en bourrique ou si un élève ne m'avait pas fait une blague hilarante. Peut-être, histoire de couvrir toutes les possibilités - même les plus clichées - était ce tout simplement le destin ? Dans tout les cas, quoi que ce fût, je n'étais pas dans la confidence de ce tour de passe passe et je nageais dans l'incompréhension - mêlée à un soupçon de sentiment de validation et de fierté. Mais le comment et le pourquoi n'étaient pas les questions les plus importantes que posait cette mystérieuse aventure de l'Arcane égarée et mon esprit convint qu'il était plus sage de renoncer à trouver les réponses à ces interrogations.
« L'amoureux... » murmura Primerose, momentanément subjuguée par l'enchaînement absurde de cette journée pleine de rebondissements. Elle jaugeait la carte du regard, sans doute pour se souvenir de sa signification symbolique. Un peu hagard, un peu fier de moi et, surtout, complètement perdu, je passais ma main dans mes cheveux avant de prendre la parole, nerveusement. Wow... Entre le fait de croiser ta route par hasard, ici, à cette heure, et la présence de cette carte dans ton sac, je pense pouvoir dire que j'ai épuisé mon quota de coïncidences heureuses et fortuites pour un bon moment... plaisantais-je, en prenant conscience que le ton de la conversation n'était pas vraiment réglé sur "humour". Je soupirai. Cette carte, que Primerose tenait dans sa main, me semblait intensément lourde et pesante ; pas physiquement, mais métaphoriquement parlant. Je sentais que je n'avais pas envie de la lui prendre, sans pouvoir me l'expliquer. Je soupirai à nouveau, face à l'évidence que ce signe du destin semblait hurler. Primerose... murmurais-je, Nous devrions parler un peu, tu ne crois pas ? Parler de ce qui s'est passé dans la réserve, la semaine dernière. Parler de "nous"... Si ma voix sonnait triste ou résignée, c'était parce que je songeais à cet instant que je chérissais, où nos lèvres s'étaient trouvées avec un naturel tel qu'elles semblaient faites pour être unies, avec nostalgie et crainte qu'il ne se reproduise jamais. Et je songeais au repos que nos deux âmes avaient trouvé dans le réconfort de notre étreinte éphémère. L'instant était grave : cette conversation, cette mise au point, si nous devions jouer cartes sur table, pourrait conditionner la suite des événements entre Primerose et moi... Conviendrons nous définitivement de devenir un étranger pour l'autre ? Étrangement, pour la première fois peut-être, cette pensée ne m'abattu pas ou ne me fit pas trembler. Au contraire, elle vint embraser une détermination que je ne soupçonnais pas d'exister en moi. Cet Amoureux, converti en acrobate entre les doigts de Primerose, était fatigué de se heurter aux limites de son monde intérieur et de finir la tête à l'envers. Plus il s'était rapproché de l'objet de ses rêves, plus il avait l'impression de s'en être éloigné. Il s'était rendu fou et il n'avait qu'une seule envie, celle de prendre corps et d'assumer ses ressentis pour en finir avec ce tourbillon de frustration.
Je souhaitais simplement savoir, une bonne fois pour toute. Savoir si ce je t'aime demeurerait à jamais un écho sans réponse, un fantôme, prisonnier de mon esprit. Je regardais Primerose avec intensité. Bien entendu, je ne pouvais pas la forcer à me parler de tout ce qu'elle ressentait, mais nous avions vécu une expérience qui avait fait voler en éclat la limite entre professeur et élève et échangé des mots qui n'étaient pas anodins. Sans parler de nos baisers. Cependant, par mon silence, j'espérais qu'elle entame la conversation comme un acte de bonne volonté. Je restais suspendu à ses lèvres, à défaut de pouvoir les sceller des miennes, avec un léger sourire accroché au visage.
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Ven 30 Juin 2017 - 1:35
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La carte glissait lentement entre mes doigts lorsque que je me perdais dans son regard. Avait-il compris la même chose que moi ? Pensait-il, lui aussi, que nous étions intimement liés ? Que nos destins étaient étroitement entremêlés ? Mon attention se reportait à nouveau sur l’amoureux tandis que ce dernier se balançait nonchalamment sur sa lame. Il n'y a pas de hasard. Seulement ce qui doit arriver et qui, à cause de nous, arrive ou n'arrive pas… Pensais-je en me rappelant les paroles d’un écrivain moldu. Et si l’amoureux était venu jusqu’à moi pour me délivrer un message ? M’envoyer un signe ? Après tout, n’était-ce pas ce dont j’avais le plus besoin en ce moment ? Les yeux dans le vague, je fixai l’arcane qui semblait me hurler de choisir, lorsqu’Augurus m’arracha à mes pensées. « Wow... Entre le fait de croiser ta route par hasard, ici, à cette heure, et la présence de cette carte dans ton sac, je pense pouvoir dire que j'ai épuisé mon quota de coïncidences heureuses et fortuites pour un bon moment... ». Inconsciemment, je le dévisageai, les sourcils légèrement froncés – presque irritée par le ton qu’il venait d’employer – avant d’ouvrir la bouche et me raviser. Qu’était-il en train de me dire au juste ? Et surtout, à quoi jouait-il ? Il y a à peine quelques minutes, il semblait souffrir de notre rencontre et maintenant, c’était une heureuse coïncidence ? Je plissai les yeux, prête à lui demander des explications lorsqu’il reprit sur un ton plus sérieux. « Primerose... Nous devrions parler un peu, tu ne crois pas ? Parler de ce qui s'est passé dans la réserve, la semaine dernière. Parler de "nous"... ». Murmura-t-il tristement lorsque je manquai de m’étrangler – le cœur battant à tout rompre. Voulait-il réellement parler de nous ici, à cet instant ? Je grimaçai, brusquement mal à l’aise. Bien que je désire ardemment – au fond de moi – avoir cette discussion, je n’étais pas prête. J’avais besoin de réfléchir. Mais peut-être avait-il raison, peut-être valait-il mieux parler de tout ça maintenant …
« Très bien » Soufflais-je, résignée. Maintenant qu’il était là, que nous étions enfin réunis, autant en profiter, non ? D’une manière ou d’une autre, cette confrontation aurait lieu. Elle était inévitable. « Marchons un peu, d’accord ? » Poursuivais-je en glissant rapidement la carte dans l’une des poches de son veston. « Viens… » J’attrapai timidement son bras et m’agrippai à lui avant de l’entraîner d’un pas mal assuré vers les allées alambiquées du jardin botanique. Nous marchâmes ainsi quelques minutes, en silence, avant que je ne me décide enfin à parler. « J’ai cru que tu m’évitais » Commençais-je d’une voix hésitante – évitant soigneusement son regard tandis que ma main se refermait un peu plus sur son bras, comme pour l’empêcher de s’enfuir. « Augurus, je… » Je marquai une pause, réfléchissant à toute allure à la manière dont j’allais bien pouvoir lui dire ce que je ressentais. « ... ne regrette pas ce qu’il s’est passé dans la réserve. Bien au contraire. J’en avais envie. Et pour être honnête, j’aurais aimé que le temps s’arrête ce jour-là... » Lui confiais-je calmement, dans un vif élan de sincérité, tout en sentant le feu dévorer mes joues. Allait-il comprendre mes sous-entendus ? J’avais peur de trop en dire, trop m’avancer. Peut-être souhaitait-il simplement me parler afin de mettre fin à notre début de relation ? Je secouai la tête, complètement perdue. Qu’étais-je sensée lui dire à la fin ? Et comment ne pas nous compromettre ? Je risquai un regard dans sa direction et me noyai littéralement dans ses yeux avant de me rendre à l’évidence : j’étais amoureuse de lui ; inutile de le nier. La lame avait raison. Il fallait choisir, prendre des risques, prendre une décision. Je devais lui dire, quitte à souffrir d’un non-retour.
« Je sais que toute cette histoire est compliquée, mais… J’aimerais vraiment qu’on essaie d’être ensemble. J’ai besoin de toi, tu comprends ? Besoin de t’avoir près de moi » Murmurais-je avant de m’arrêter et me tourner face à lui, l’air plus grave. « Mais je comprendrais que tu ne veuilles pas d’une histoire avec une… fille comme moi. » Finissais-je par admettre, un petit sourire gêné au bout des lèvres. Bon sang, je n’arrivais pas à exprimer clairement mes sentiments. Mais j’espérais qu’il puisse lire entre lignes, qu’il comprenne que j’avais autant envie que besoin de lui. Je voulais qu’il sache à quel point je le désirais, à quel point j’espérais que notre histoire ne se terminerait pas là où elle avait commencé. J’étais prête à tout pour lui ; prête à me mettre en danger et prouver à l’amoureux que la lame ne serait pas tirée à l’envers…
« Très bien » Soufflais-je, résignée. Maintenant qu’il était là, que nous étions enfin réunis, autant en profiter, non ? D’une manière ou d’une autre, cette confrontation aurait lieu. Elle était inévitable. « Marchons un peu, d’accord ? » Poursuivais-je en glissant rapidement la carte dans l’une des poches de son veston. « Viens… » J’attrapai timidement son bras et m’agrippai à lui avant de l’entraîner d’un pas mal assuré vers les allées alambiquées du jardin botanique. Nous marchâmes ainsi quelques minutes, en silence, avant que je ne me décide enfin à parler. « J’ai cru que tu m’évitais » Commençais-je d’une voix hésitante – évitant soigneusement son regard tandis que ma main se refermait un peu plus sur son bras, comme pour l’empêcher de s’enfuir. « Augurus, je… » Je marquai une pause, réfléchissant à toute allure à la manière dont j’allais bien pouvoir lui dire ce que je ressentais. « ... ne regrette pas ce qu’il s’est passé dans la réserve. Bien au contraire. J’en avais envie. Et pour être honnête, j’aurais aimé que le temps s’arrête ce jour-là... » Lui confiais-je calmement, dans un vif élan de sincérité, tout en sentant le feu dévorer mes joues. Allait-il comprendre mes sous-entendus ? J’avais peur de trop en dire, trop m’avancer. Peut-être souhaitait-il simplement me parler afin de mettre fin à notre début de relation ? Je secouai la tête, complètement perdue. Qu’étais-je sensée lui dire à la fin ? Et comment ne pas nous compromettre ? Je risquai un regard dans sa direction et me noyai littéralement dans ses yeux avant de me rendre à l’évidence : j’étais amoureuse de lui ; inutile de le nier. La lame avait raison. Il fallait choisir, prendre des risques, prendre une décision. Je devais lui dire, quitte à souffrir d’un non-retour.
« Je sais que toute cette histoire est compliquée, mais… J’aimerais vraiment qu’on essaie d’être ensemble. J’ai besoin de toi, tu comprends ? Besoin de t’avoir près de moi » Murmurais-je avant de m’arrêter et me tourner face à lui, l’air plus grave. « Mais je comprendrais que tu ne veuilles pas d’une histoire avec une… fille comme moi. » Finissais-je par admettre, un petit sourire gêné au bout des lèvres. Bon sang, je n’arrivais pas à exprimer clairement mes sentiments. Mais j’espérais qu’il puisse lire entre lignes, qu’il comprenne que j’avais autant envie que besoin de lui. Je voulais qu’il sache à quel point je le désirais, à quel point j’espérais que notre histoire ne se terminerait pas là où elle avait commencé. J’étais prête à tout pour lui ; prête à me mettre en danger et prouver à l’amoureux que la lame ne serait pas tirée à l’envers…
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Ven 30 Juin 2017 - 12:13
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AuguRose
J'affrontais son silence, fébrile. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que je pouvais sentir ses pulsations jusque dans la pulpe de mes doigts. « Très bien » Souffla Primerose, visiblement aussi résignée que moi. « Marchons un peu, d’accord ? » Je n'eus le temps d'acquiescer d'un coup de tête que la douce Pokeby glissa l'Arcane dans ma poche et m'attrapa par le bras. Cela commençait à devenir une habitude chez elle, de s'agripper à moi et de me traîner, manquant à chaque fois de me faire perdre l'équilibre. Et pourtant, cette fois-ci, il n'y avait pas la même énergie dans son geste ; le contact était maladroit, la démarche était gauche ; on aurait dit moi. Nous déambulâmes quelques instants, en silence. Un mutisme compréhensible. J'imaginais qu'elle devait tourner ses phrases dans son esprit et les analyser pour retranscrire son ressenti de la manière la plus fidèle possible. De mon côté, j'essayais de me parer à toute éventualité. Rejet, colère, moquerie - bien que ce n'était pas le style de Primerose - ressentiment, découragement... Je sentais déjà que rien ne m'avait préparé à cette conversation, pas même les milliers de scénarios que j'avais imaginé depuis notre instant dans la réserve. Nous étions tous les deux crispés. Si crispés que je ne fis même pas attention à notre environnement immédiat. C'était imprudent. Si un élève nous voyait ? Pire : si un membre du personnel de l'école nous voyait ? Fort heureusement, les probabilités que le directeur vienne planter des géraniums au jardin botanique étaient plutôt minces. Je me pinçais les lèvres pour ne pas parler en premier et, surtout, pour éviter d'encombrer mon esprit de toutes ces images idiotes et ces pensées inappropriées que je risquais de sortir malgré moi, sous le coup de la nervosité, comme à mon habitude...
Au bout de quelques minutes, Primerose se jeta à l'eau... « J’ai cru que tu m’évitais » se risqua-t-elle, timidement, en refermant ses doigts sur mon bras, comme si elle avait peur que je parte en courant. Elle croyait que je l'évitais ? Mais... Je croyais qu'ELLE m'évitait ! pensais-je, surpris. « Augurus, je ... ne regrette pas ce qu’il s’est passé dans la réserve. Bien au contraire. J’en avais envie. Et pour être honnête, j’aurais aimé que le temps s’arrête ce jour-là... ». Heureusement que Primerose avait resserré sa prise sur mon bras, parce que c'était le seul appui qui m'empêchait de m'effondrer sur moi même. Mes jambes tremblaient tellement que je n'arrivais même plus à marcher droit. Une sensation brûlante fit irruption dans ma boite crânienne et me fit, comme dans la réserve, perdre la sensation d'habiter mon corps. Nous échangeâmes un regard d'une intensité peu commune. Quelque chose, dans ses yeux, me semblait différent, sans pour autant pouvoir mettre un mot ou une pensée sur cette impression. Je prenais conscience, avec un temps de retard, du sens de ses paroles en réprimant une puissante envie de l'embrasser avec passion.
« Je sais que toute cette histoire est compliquée, mais… J’aimerais vraiment qu’on essaie d’être ensemble. J’ai besoin de toi, tu comprends ? Besoin de t’avoir près de moi » Murmura Primerose. Le sol se dérobait sous mes pieds. Je savais maintenant que nous ressentions un attrait commun et la même envie de se rapprocher de l'autre, dans une histoire plus officielle. « Mais je comprendrais que tu ne veuilles pas d’une histoire avec une… fille comme moi. » dit-elle en me faisant face, maintenant. Je fronçais les sourcils, plongé dans une grande incompréhension, mêlée à une jubilation latente.
Par où commencer ? Une... fille comme toi ? demandais-je, interloqué, comme si Primerose pensait que c'était mal d'être ce qu'elle était... Primerose, j'ai rencontré beaucoup de monde tout au fil de ma vie et je n'avais jamais croisé une personne aussi... Douce, attentive, créative, spontanée, généreuse et innocente que toi ! m'emportais-je en soutenant son regard, avant de marquer une petite pause, afin de rassembler mes esprits. Je réalisais, un peu déstabilisé, que nous étions tous deux convaincus de ne pas être à la hauteur de l'autre et cela me paraissait dingue : elle était si parfaite. Je... Je croyais que tu m'évitais aussi... J'étais convaincu de ne pas te mériter, de ne pas être assez bien.. J'avais peur, aussi, peur de t'avoir mis trop de poids sur les épaules ou de t'avoir embarrassée lorsque j'ai dit... Ce que j'ai dit, dans la réserve, conclus-je maladroitement, gêné, en sachant qu'elle réussirait à combler le vide intentionnel dans ma phrase. Je pinçais mes lèvres à nouveau, peu satisfait de cette réplique équivoque. Mais je ne regrette pas de te l'avoir dit. Parce que c'est ce que je ressens au plus profond de moi. Comme toi, j'ai envie et besoin d'être à tes côtés et chaque heure de chaque jour qui nous sépare, comme la semaine passée, est une insoutenable torture. Mes mains vinrent saisir les siennes, tandis que je fis un pas en avant. Je ressentais à ce moment une bien étrange sensation de soulagement en demie-teinte. Si j'étais rassuré sur la nature des sentiments que Primerose éprouvait à mon égard, nous étions toujours confrontés aux mêmes limites extérieures qui entravaient une possible histoire "officielle". Mais je savais au moins que nous pouvions maintenant combiner nos ressources pour surmonter ces obstacles.
Il ne nous reste plus qu'un obstacle à surmonter... L'école, murmurais-je, l'air grave. Ce qui était, il y a encore peu de temps, une situation idéale pour moi était devenu semblable à une prison. J'avais même envisagé de quitter mon poste. Au moins, j'eus été libre de faire ce que bon me semblait, y compris vivre librement avec l'élue de mon cœur. Si nous décidons de... Nous engager dans une histoire, tous les deux, maintenant, et que nous sommes découverts... Il y aura des conséquences articulais-je lentement, gravement. Nous risquons tous les deux des sanctions disciplinaires et une exclusion de l'école... Je sais que tu en es consciente, mais... Pourras-tu te satisfaire d'une relation "discrète", au moins, au début ? Le temps de trouver un moyen de se défaire de ces contraintes. Ce "discrète" impliquait beaucoup de choses. Nous n'allions pas pouvoir être un couple "normal", dans le sens où la moindre sortie ensemble, le moindre élève qui surprendrait un geste aussi anodin que nos deux mains entrelacées poseraient un problème de taille. Intérieurement, j'étais déterminé à lancer toutes mes forces dans la bataille, peu importe ce qu'il m'en coûtait. Si j'étais amené à perdre ma place d'enseignant, j'ouvrirai un nouveau cabinet de divination, avec l'assurance qu'il serait toujours rempli, grâce à la réputation que mes livres m'avaient rapportée. Mais que ferait Primerose ? Je ne voulais pas non plus compromettre son avenir, mais chaque cellule de mon corps tout entier la suppliait de dire oui. Un simple oui. Trois lettres pour sceller la naissance de notre relation.
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Dim 2 Juil 2017 - 1:55
Give me a sign.
LA BRANCHE & LA BRINDILLE
« Une... fille comme toi ? Primerose, j'ai rencontré beaucoup de monde tout au fil de ma vie et je n'avais jamais croisé une personne aussi... Douce, attentive, créative, spontanée, généreuse et innocente que toi ! » S’emporta-t-il, les sourcils froncés et le regard dur, avant de continuer sur un ton plus modéré – presque gêné. « Je... Je croyais que tu m'évitais aussi... J'étais convaincu de ne pas te mériter, de ne pas être assez bien... J'avais peur, aussi, peur de t'avoir mis trop de poids sur les épaules ou de t'avoir embarrassée lorsque j'ai dit... Ce que j'ai dit, dans la réserve » M’avoua-t-il, les yeux brillants de sincérité tandis que je le regardai machinalement se mordiller les lèvres. Merlin, qu’il est beau… Pensais-je avant de secouer nonchalamment la tête et me rappeler les quelques mots qu’il m’avait dits, ce jour-là, au fond de la réserve. Trois mots que j’avais un mal de chien à prononcer – pour je ne sais quelle raison – et qui pourtant, me brûlaient les lèvres. « Mais je ne regrette pas de te l'avoir dit. Parce que c'est ce que je ressens au plus profond de moi. Comme toi, j'ai envie et besoin d'être à tes côtés et chaque heure de chaque jour qui nous sépare, comme la semaine passée, est une insoutenable torture. » Continua-t-il, avant de me saisir les mains et faire un pas vers moi – réduisant au passage la distance qui demeurait toujours entre nous. « Il ne nous reste plus qu'un obstacle à surmonter... L'école. Si nous décidons de... Nous engager dans une histoire, tous les deux, maintenant, et que nous sommes découverts... Il y aura des conséquences. Nous risquons tous les deux des sanctions disciplinaires et une exclusion de l'école... Je sais que tu en es consciente, mais... Pourras-tu te satisfaire d'une relation "discrète", au moins, au début ? Le temps de trouver un moyen de se défaire de ces contraintes. » Conclut-il, l’air grave, alors que je prenais pleinement conscience de la situation.
Si je ne mettais jamais vraiment posé la question, il était clair qu’une relation comme la nôtre impliquerait pas mal de désagréments. Nous ne pourrions pas vivre notre amour au grand jour comme n’importe quel couple. Nous devrions vivre cachés pour être heureux. Faire semblant, jouer la comédie afin de sauver les apparences, être dans la retenue lorsque nous serions en public… Tout cela serait notre lot quotidien. Pourtant, et malgré toutes ces contraintes, je me sentais prête. Prête à me battre. Prête à endurer tout cela pour lui. Après tout, ne méritions-nous pas de nous donner une chance ? Ne valait-il pas tous les sacrifices ? Je le regardai intensément tout en lui serrant fermement les mains. « Je veux être avec toi… » Murmurais-je doucement, avant de faire un pas vers lui.
Je savais pertinemment que ce ne serait pas facile et que j’aurais du mal à supporter cette distance. Néanmoins, j’étais convaincue que c’était la meilleure décision. Nous devions essayer. Nous faire confiance. « De toute manière, ce n’est pas comme si nous avions le choix, pas vrai ? Je veux dire… Comment vivre l’un sans l’autre, en sachant que nous désirons par-dessus tout être ensemble ? » Un sourire plus franc s’étirait sur mes lèvres tandis que je l’attirais doucement vers moi, avant de l’enlacer timidement sur la pointe des pieds. « Je t’aime Augurus » Lui chuchotais-je au creux de l’oreille tandis que mes mains agrippaient fermement sa nuque pour finalement se glisser dans ses cheveux. « Et je suis prête à tout pour toi... » Lui confiais-je enfin, le cœur battant à tout rompre alors que le parfum de sa peau glacée m’hypnotisait – me faisant ainsi oublier, l’espace d’un instant, où nous étions. « Mais je vais devoir y aller… » Soupirais-je, avant de le libérer de mon étreinte et faire un pas en arrière. « Lucrecia doit m’attendre. Tu … Tu crois qu’on pourrait se voir, ce soir ? Je ne travaille pas cette nuit, alors je me disais que j’aurais pu t’apporter ton costume dans tes appartements ? » Je savais très bien que mon excuse était très peu convaincante. Néanmoins, c’était tout ce que j’avais trouvé comme prétexte pour le revoir au plus vite. Je le regardai donc avec insistance, marchant à reculons et attendant patiemment une réponse de sa part – avant de déguerpir à contrecœur.
Si je ne mettais jamais vraiment posé la question, il était clair qu’une relation comme la nôtre impliquerait pas mal de désagréments. Nous ne pourrions pas vivre notre amour au grand jour comme n’importe quel couple. Nous devrions vivre cachés pour être heureux. Faire semblant, jouer la comédie afin de sauver les apparences, être dans la retenue lorsque nous serions en public… Tout cela serait notre lot quotidien. Pourtant, et malgré toutes ces contraintes, je me sentais prête. Prête à me battre. Prête à endurer tout cela pour lui. Après tout, ne méritions-nous pas de nous donner une chance ? Ne valait-il pas tous les sacrifices ? Je le regardai intensément tout en lui serrant fermement les mains. « Je veux être avec toi… » Murmurais-je doucement, avant de faire un pas vers lui.
Je savais pertinemment que ce ne serait pas facile et que j’aurais du mal à supporter cette distance. Néanmoins, j’étais convaincue que c’était la meilleure décision. Nous devions essayer. Nous faire confiance. « De toute manière, ce n’est pas comme si nous avions le choix, pas vrai ? Je veux dire… Comment vivre l’un sans l’autre, en sachant que nous désirons par-dessus tout être ensemble ? » Un sourire plus franc s’étirait sur mes lèvres tandis que je l’attirais doucement vers moi, avant de l’enlacer timidement sur la pointe des pieds. « Je t’aime Augurus » Lui chuchotais-je au creux de l’oreille tandis que mes mains agrippaient fermement sa nuque pour finalement se glisser dans ses cheveux. « Et je suis prête à tout pour toi... » Lui confiais-je enfin, le cœur battant à tout rompre alors que le parfum de sa peau glacée m’hypnotisait – me faisant ainsi oublier, l’espace d’un instant, où nous étions. « Mais je vais devoir y aller… » Soupirais-je, avant de le libérer de mon étreinte et faire un pas en arrière. « Lucrecia doit m’attendre. Tu … Tu crois qu’on pourrait se voir, ce soir ? Je ne travaille pas cette nuit, alors je me disais que j’aurais pu t’apporter ton costume dans tes appartements ? » Je savais très bien que mon excuse était très peu convaincante. Néanmoins, c’était tout ce que j’avais trouvé comme prétexte pour le revoir au plus vite. Je le regardai donc avec insistance, marchant à reculons et attendant patiemment une réponse de sa part – avant de déguerpir à contrecœur.
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Re: Give me a sign. [Augurose]
Lun 3 Juil 2017 - 12:29
Give me a sign.
AuguRose
La belle sembla déterminée. Elle avança d'un pas vers moi en me serrant les mains, ses deux grandes billes bleutées intensément braquées sur moi. « Je veux être avec toi… De toute manière, ce n’est pas comme si nous avions le choix, pas vrai ? Je veux dire… Comment vivre l’un sans l’autre, en sachant que nous désirons par-dessus tout être ensemble ? » Synchronisé, mon sourire s'élargit en même temps que le sien. Toutes les cellules de mon corps vibraient à l'unisson, soulagées, extatiques, excitées par ce développement inattendu et cette résolution si parfaite. Pour la première fois de ma vie, peut-être, sans doute, j'avais enfin trouvé une personne qui souhaitait ardemment, de tout son coeur, s'unir à moi quoi qu'il en coûte. Toute la gratitude du monde n'aurait pas suffi à exprimer l'émerveillement que je ressentais en moi, maintenant, pour toutes les choses de la vie, fussent-elles aussi microscopiques ou immatérielles que gigantesques. Et tandis que tout me semblait déjà merveilleusement réel, Primerose se hissa sur la pointe des pieds et m'enlaça tendrement. Une étreinte douce, qui allait certes à l'encontre du principe de prudence et de discrétion sur lequel nous venions de nous mettre d'accord, mais qui était un moment de pure allégresse.
« Je t’aime Augurus ». Quoi ? Elle a vraiment dit ça ? Ces trois mots que j'avais prononcé la semaine dernière et qui me hantaient trouvaient maintenant leur écho parfait. J'étais au comble du bonheur. Au pinacle de la joie. Je me sentais si fort que j'aurai pu déplacer des montagnes par la force de l'esprit ! Ses mains s'accrochèrent un instant à ma nuque tandis que je la serrais contre moi de plus belle, fermement décidé à ne jamais rompre la magie de ce moment.
« Et je suis prête à tout pour toi... » Je n'eus le temps de lui répondre la même chose, que j'affronterai mille soleils pour la rejoindre où qu'elle se trouve sur Terre, que je tiendrais tête à tous les directeurs et tous les règlements de toutes les écoles du monde pour pouvoir ne serait-ce qu'un instant échanger une caresse, qu'elle soupira et relâcha son étreinte. « Mais je vais devoir y aller… » Déjà... Je soupirais avec elle, chamboulé par ce trop plein d'émotions fortes qui me donnaient le tournis et déterminé à corriger cette tendance à nous séparer de manière toujours trop abrupte à mon goût. « Lucrecia doit m’attendre. Tu … Tu crois qu’on pourrait se voir, ce soir ? Je ne travaille pas cette nuit, alors je me disais que j’aurais pu t’apporter ton costume dans tes appartements ? » lança-t-elle, en marchant à reculons. Elle n'était qu'à quelques mètres et s'éloignait à petits pas, mais ses bras et elle me manquaient déjà. Primerose souhaitait me voir ce soir. Mes appartements offraient un cadre privé où nous pourrions nous enlacer à loisir sans risquer d'être surpris par un intrus, bien qu'ils se situaient quand même en plein coeur de l'école... Mais nous n'avions pas beaucoup d'autres choix. Je me représentais, un instant, l'état de mon appartement en grimaçant. Je ne l'avais pas rangé depuis un bon moment et Primerose risquait de devoir faire de l'alpinisme sur les montagnes de bouquins et de parchemins qui avaient poussé chez moi. Mais rien de tout cela ne résisterait à un bon coup de baguette magique et l'idée que ce soit elle qui propose de nous revoir ce soir me plaisait. Beaucoup. Je lui retournais son regard, assorti d'un large sourire. « J'en serai ravi... Passe à l'heure qui te convient le mieux, je t'attendrai », lançais-je en ponctuant ma phrase d'un petit clin d'oeil, une habitude depuis que Primerose et moi nous étions rencontrés. La douce reculait toujours, un sourire complice accroché à son délicat visage, comme si nous ne pouvions pas rompre l'intense contact visuel qui s'était établi entre nous. Puis, elle se retourna et zigzagua dans les allées jusqu'à disparaître derrière un gros massif floral, me laissant seul avec mes pensées et le souvenir de son "je t'aime", la plus belle chose que je n'avais jamais entendu.
Je laissais tomber ma tête en arrière, fixant béatement le toit de la serre à travers duquel je devinais l'agressivité des rayons du soleil. N'avais-je jamais vécu une aussi belle journée ? Le soleil n'était pas prêt de me laisser sortir d'ici sans m'infliger ses pires maux. Je haussais les épaules. Après tout, les serres du jardin botanique d'inverness venaient de prendre la première place dans mon classement des plus beaux endroits sur Terre, alors je fis ce que tout le monde aurait fait à ma place, je me mis à déambuler dans les allées, rêveur, tout sourire, m'émerveillant du moindre brin d'herbe et du moindre insecte, jusqu'à ce que le ciel ne se décide à m'offrir l'opportunité de rentrer à Hungcalf pour préparer cette belle soirée...
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