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bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Sam 12 Aoû 2017 - 20:16
N’empêche, il avait cette drôle d’impression que tout était trop calme pour que ce soit normal. C’était comme si quelque chose dans son être lui chuchotait que ça faisait un peu trop longtemps qu’il n’avait pas entendu parler du sale gosse. C’était son instinct qui se manifestait, si bien qu’Avgaan ne pouvait rien faire d’autres que le suivre.
Il rôda dans le domaine de l’université sous le ciel qui s’assombrissait doucement. Une nouvelle fois, il avait adopté son apparence animal, discret, on ne le remarquait pas alors qu’il inspectait les envirions. Pas de trace du gamin. Pourtant, il avait regardé dans les lieux habituels, et rien ne s’était révélé à lui. Toujours méfiant, son instinct ne l’avait jamais trahi, il avait rebroussé chemin jusqu’à sa cabane. Il y avait repris son quotidien, le même rituel barbant que tous les soirs et avait fini étalé en travers son semblant de lit, somnolant entre deux mondes. Ce ne fut que la voix douce et agréable d’une jeune femme quelque peu imbibée qui le sorti de sa transe :
« T’es sûr que c’était une bonne idée de le laisser seul là-bas ? Il va finir par s’éclater à terre…
- Parle moins fort, on est pas loin de chez l’autre cannibale là.
- Mais…
- Putain, c’est un Ethelred merde, ils sont toujours bizarres là-bas, dépêche-toi, je ne veux pas finir dépecer ! »
La porte s’ouvre soudainement, laissant apparaître la silhouette du garde-chasse. Une aura froide et inquiétante s’étendait autour de lui, figeant les deux étudiants nocturnes sur place.
« Où il est ?
- Qu… Qui ?
- L’autre con là, le Ethelred.
- Aux mu… Mur… Murailles.
- Dégagez. Avant que je sorte les crocs. »
Les deux jeunes personnes ne le firent pas se répéter, et s’éloignèrent en marchant aussi vite que possible, avec quelques regards angoissés par-dessus leurs épaules. Les rumeurs sont le passé d’Avgaan avaient parfois du bon.
Il s’avança dans la nuit, le regard fixé vers les murailles, malgré le froid. Il n’avait pris le temps que d’enfiler ce qui ressemblait vaguement à un jogging, sachant que chaque seconde aggravait le cas du sale gosse. Malgré ses pieds nus, il fut vite arrivé à destination et très vite, il remarqua un point familier sur les hauteurs des murs. Aisément, il escalada aisément les hautes murailles qui entouraient l’université pour arriver en face du gamin, qui lui tournait le dos. Il lui saisit l’épaule et le ramena violemment contre lui, une once d’inquiétude lui prit soudainement les tripes en le voyant si proche du bord :
« Je peux savoir à quoi tu joues ? »
Il avait craché ces mots, mettant les battements de son cœur sur l’effort qu’il venait de faire. Barbie faisait bien ce qu’il voulait, mais Avgaan n’allait pas lui rendre la tâche facile.
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Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Sam 12 Aoû 2017 - 22:18
ils m'ont dit de descendre, de taper la pose ; moi j'en ai rien à foutre de tout ça, ça existe déjà plus qu'dans un passé auquel j'ai rien à envier.
y a comme un parfum de fin du monde,
peut-être justement parce que je sais que j'pourrais franchir ces mètres mortels qui m'séparent du sol si j'dérapais
( ces quelques mètres de liberté )
le sourire aux lèvres, le regard dans le vague, foutu mais mortel
mortel mais foutu de toute façon, alors qu'est-ce que ça changera ?
que j'm'écrase là, que j'meurs maintenant et ici, ou plus tard et là-bas ?
bon ta gueule barbie avec tes idées de merde, t'as juste un peut trop tiré sur ton roulé. la voix de la raison m'ramène lentement à la réalité.... non en fait, elle essaie juste, elle est mise en sourdine dans un coin d'mes pensées.
y a comme un parfum de fin du monde,
puis son parfum à lui qui m'frappe de plein fouet, j'le connais bien l'air de rien, et sa voix, brûlante, qui s'élève.
il a vu rouge, ça déteint dans ses mots. je peux savoir à quoi tu joues ?
battement de paupières, proximité décadente,
paroles qui s'écroulent, balbutiement de cils,
lèvres entrouvertes sur du silence en manque d'inspiration. c'est dingue ce que j'avais froid, et c'est dingue de s'dire que j'avais besoin de sentir sa chaleur pour m'en rendre compte.
t'es un peu con barbie. et un peu faible aussi.
je joue pas, que j'lui souffle, depuis quand j'm'amuse de ce genre de trucs ? le sarcasme est comme enveloppé dans une couche de douceur presque romantique. la respiration chargée de poisons hallucinogènes, le regard brillant de provocation.
t'es relou, avgaan, tu sais. c'pas ta belle gueule qui t'pardonnera ton tempérament de merde.
j'ricane un peu, presque fier de ma répartie, presque noyé dans le manque de discernement. parce que c'est pas comme ça qu'on parle à avgaan.
c'est pas comme ça que je lui parlerais. jamais. et pourtant.
barbie fragile, barbie fébrile, barbie futile, barbie un peu stupide.
- InvitéInvité
Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Dim 13 Aoû 2017 - 0:03
Le jeter par-dessus bord. C’était la première pensée qui le traversa quand Barbie essaya le sarcasme sur lui. Pour ne plus avoir toutes ces émotions parasites autour de lui, ces émotions qui se glissaient sous sa peau et qui modifiaient tout chez lui, qui ajoutaient de la tension dans ses muscles et dans sa voix. Dire qu’il avait sauvé ce petit con, qu’il l’avait déjà soigné. Ses yeux scrutent ceux de son vis-à-vis, débordant de ses paupières, gorgés de la drogue ou de provocation qu’il aimait à grandes doses. Pourquoi dépenser ne serait-ce que quelques secondes de sa vie pour ce gamin ? Pourquoi n’avait-il pas simplement suivi sa première pensée, et laisser tituber le garçon jusqu’au précipice ? Parce qu’il y avait un truc. Un truc dans la voix du sale gosse, un truc qui lui disait qu’il avait été là à de trop nombreux moments de sa vie pour simplement le laisser tomber, au sens propre cette fois-ci. C’était sucré, ça ne leur allait pas dans un sens, mais il s’en foutait. Avgaan savait que Barbie était défoncé, il l’était presque toujours, il savait encaisser le sarcasme, malgré son regard qui s’assombrissait. Il vit le corps plus frêle frissonnait, le monde autour d’eux était glacial et il n’avait rien sur lui à donner, alors il le garda près de lui. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. C’était ce qu’il se disait. Fierté mal placée.
Il était toujours en colère, bien sûr. Ce gosse était dingue, et il était persuadé qu’il essayait de le rendre comme lui. Lui qui se pensait atteint. Il pouvait parfaitement sentir l’haleine empoisonnée, et scruter ce visage peint par un Michel-Ange sous acides, qu’il avait envie de défigurer ce tableau autant qu’il voulait le préserver.
« T’es relou, Avgaan, tu sais. C’pas ta belle gueule qui t'pardonnera ton tempérament de merde. »
Le visage d’Avgaan est de pierre. Mais sa prise autour du sale gosse se resserra à en faire mal, et un sourcil levé brisa son masque de marbre. Le ricanement du sale gosse lui donnait d’enfoncer ses crocs dans sa jugulaire pour lui apprendre les bonnes manières, mais il n’en montra rien. Un sourire en coin, inquiétant pour toute personne saine d’esprit, pas Barbie donc, se dessina lentement sur ses lèvres. D’un coup sec, il fit pencher le jeune homme au-dessus du vide, le tenant que par le col de son haut.
« Je ne savais pas que tu aimais autant ma belle gueule, ça te dirait de l’admirait d’un peu plus bas ? Tu sais, comme ça, tu n’auras plus à subir mon tempérament de merde. »
C’était dangereux, mais Avgaan faisait confiance à sa force. C’était aussi stupide, de suspendre dans le vide Barbie qui n’était pas spécialement connu pour en avoir grand-chose à foutre de sa vie.
Il laissa quelques secondes de suspens, observant avec la tête penchée sur le côté le jeune homme, avant de ramener toujours avec aussi peu de délicatesse son sale gosse préféré près (contre) lui, hors de danger du gouffre sous leurs pieds. Toujours avec ce sourire flottant sur ses lèvres.
« Tu aimes tellement t’amuser à ces petits jeux, mais t’es encore trop jeune pour me parler sur ce ton mon petit. En revanche… »
Son sourire était parti, laissant transparaître la colère froide qui grondait en lui depuis quelques instants :
« La prochaine que tu joues autant au con avec moi, c’est avec mes dents dans ton cou que je te tiendrais au-dessus du sol. »
Menaces en l’air ou promesses, même Avgaan n’en savait rien, de toute façon, il ne savait jamais rien quand il était avec Barbie.
- Spoiler:
- coucou
- InvitéInvité
Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Mar 15 Aoû 2017 - 11:17
et les ta gueule, et les je te déteste, ils sont où ?
et sa haine, sa colère, elles sont où ?
et bah c'est tout. et la température de mon corps chute un peu, et mon visage retrouve sa couleur normale, et mes yeux se fixent dans les siens. ils lui gueulent fais attention à moi frappe moi fais genre tu t'inquiétais pour moi pète un câble je sais pas. mais il fera rien, parce que c'est avgaan, le mec raisonnable, et moi j'suis rien qu'barbie le sale gosse qui écoute pas.
il provoque, j'sens le vent dans mes cheveux, mais à cette heure-là, alors qu'mon cerveau se noie dans les stupéfiants, mon instinct de survie en vacances, j'suis incapable de protester.
alors j'ricane, j'suis habitué après tout, à m'amuser, à merder tout c'que je fais.
la prochaine que tu joues autant au con avec moi, c’est avec mes dents dans ton cou que je te tiendrais au-dessus du sol.
et de nouveau j'suis contre lui, et de nouveau j'm'y accroche comme si ma vie en dépendait, comme si la tempête allait nous emporter tous les deux, comme si le gouffre tentait d'm'arracher à lui. subconscient bancal.
et sa voix gronde, et l'adrénaline gonfle mes veines. c'était ce que je recherchais, ce dont j'avais besoin, d'un peu de cette fureur pour me relever comme si de rien n'était.
au fond, c'toujours la même affaire, la même galère.
hâte de voir ça mon beau. voix brisée en deux, rongée à l'os, inhalations contagieuses. puis moi j'veux bien l'admirer, sa belle gueule. juste là ou de plus bas, quelle différence.
tu veux pas m'foutre la paix maintenant ? c'bon j'peux descendre tout seul tu sais j'suis pas un bébé.
provocation encore toujours j'aimerais qu'il comprenne que mes mots vont à contre-sens, que c'est pas c'que je pense vraiment, évidemment que j'ai pas besoin de lui pour me porter bien, mais quand il est là, pour m'aider à me redresser, à respirer, c'est plus aisé.
mais ça j'lui avouerai jamais.
arabesques de tendresse erronée, essais ratés d'amitié intoxiquée, ma main passe dans ses cheveux. c'est dingue c'qu'ils sont doux. (la drogue fait parfois cet effet, j'devrais le savoir à force d'en ingérer.) battement de paupières, étincelles dans les yeux déglingués.
j'ai pas tant fumé que ça
enfin j'crois. au moins j'aurais essayé.
désolé inscrit entre les sonorités, parce que j'ai l'impression de décevoir à chaque fois que j'me détruis un peu plus le cerveau, poisson rouge dans un verre d'eau.
- Spoiler:
- coucou ptn j'aime trop ce gif et je viens de le voir
- InvitéInvité
Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Mar 15 Aoû 2017 - 19:33
« Hâte de voir ça mon beau. »
Son visage se tord en une étrange grimace alors qu’il lève les yeux au ciel, tu es un cas plus désespérant que désespéré quand tu es défoncé. Ta voix provoque en lui une vague d’inquiétude, mais ta provocation le retient sur terre.
« T’as voué ta vie à me rendre taré ? »
Sa langue claque après ces mots et il poussa un soupir en laissant son pouce sur ta nuque jouer pensivement. Il te regarde, l’oxymore sur pattes, le sale gosse, son sale gosse, quelque part. Il a été le premier à t’appeler comme ça, dans ce qui vous sert de « clan », c’était sorti si naturellement de ses lèvres que ça en est effrayant.
« Tu veux pas m'foutre la paix maintenant ? c'bon j'peux descendre tout seul tu sais j'suis pas un bébé. »
Tu essaies de nouveau de le mordre, mais cette fois, il contient sa colère. Du moins, il ne sert pas aussi fort qu’il le voudrait ta nuque. Comment te faire comprendre. Quand lui-même ne comprend pas. Au fait, tu le bernes à peine, il voit la désharmonie entre tes paroles et ton regard, et cette fois, il ne te lâche pas. Même si tu le voulais vraiment, il ne te lâcherait pas. C’est Avgaan après tout, s’il suivait les ordres des autres, il n’aurait peut-être jamais atterri ici. Et il n’a pas envie de te lâcher si proche du gouffre, mais il se tait.
Il va pour te répondre quelque d’autre, une connerie comme quoi les bébés, eux, ont l’avantage d’être un minimum mignon (même si le terme « mignon » ne faisait pas vraiment parti de son vocabulaire) mais ta main dans ses cheveux le fait se taire. Ses yeux s’écarquillent légèrement, il te regarde avec un mélange d’étonnement et quelque chose de plus doux, décidément, tu es un mystère sans en être un pour lui. Il fait une esquisse de mouvement pour se dégager, parce qu’après tout, il ne peut pas te laisser t’en tirer avec juste une caresse, aussi agréable soit-elle, mais il s’arrête à mi-chemin.
« J'ai pas tant fumé que ça. Enfin, j'crois. Au moins j'aurais essayé. »
Il soupire et ne te regarde plus, les lèvres à présent pincées. Il comprend le sous-texte, mais il a l’impression d’avoir déjà entendu cette mélodie cent fois.
« Tu me chantes toujours la même connerie Barbie. »
Il essaie de paraître froid et sérieux, quand il fait rencontrer votre regard. Qu’est-il supposé faire ? Il n’a jamais eu à s’occuper d’un cas comme tout avant, des gamins à la grande gueule, il en bouffe par pelletées tous les jours. Il faut toujours qu’il y ait une exception. Et bien sûr, c’est toi. Il ne veut pas te le dire, d’ailleurs, à quoi ça pourrait servir de le dire ? Avgaan oublie parfois qu’il est humain, que c’est normal qu’il ressente de l’inquiétude ou qu’il ait froid à moitié nue sur les murailles d’une université.
« Qu’est-ce que je vais foutre de toi. »
Arrête. Arrête de vouloir te faire du mal. Il n’a pas spécialement envie de t’enterrer. Il veut bien que tu fasses des conneries, que tu cherches parfois la merde, il l’a fait, parfois même avec toi dans les pattes. Mais quand il dit de respecter la nature, ça ne veut pas dire la fumer à tout bout de champ. Tu as une chance que les autres du clan n’ont plus. Et s’il te faut une paire de baffes pour que tu le comprennes, tu les auras. C’est fou à dire, mais Avgaan en a quelque chose à foutre, de ta gueule.
- InvitéInvité
Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Mar 15 Aoû 2017 - 21:02
ce s'rait une drôle de vie ça, tiens. mais pas aussi merdique que celle-là, à coup sûr. j'souris à ces mots, un réel sourire mi amusé, mi attristé.
aigre-doux.
envie d'un joint.
pas envie de le décevoir encore. de décevoir tout le monde. de rater ma vie, de niquer ma santé, de noyer mes poumons, de scléroser mes sales pensées. et pourtant. pourtant la drogue est comme une vieille amante, elle fait chier mais on veut pas la larguer.
il me parle mal. menteur, qu'il me dit en sourdine.
tu me chantes toujours la même connerie.
et moi j'ai beau être à côté de la plaque, j'vois ses yeux, ses lèvres, son visage entier voyager vers des expressions nouvelles alors que ma main se perd dans ses cheveux,
et moi j'ai beau être presque satisfait, j'vois l'erreur que j'suis en train d'effectuer, la stupidité de mon toucher, de mes idées trop spontanées.
soupir. qu'est-ce que j'vais foutre de toi.
il meurt d'envie de s'échapper. et moi de le retenir, s'il osait. mais il ose pas, justement. il me fixe juste comme si j'descendais d'un objet volant non identifié (ça se trouve dans c'monde-là, ils savent même pas c'que c'est
faut dire qu'ils ont pas grandi aux films tous ces sorciers)
alors en silence, j'le supplie de nous descendre d'ici.
ou à l'opposé, qu'on puisse y rester jusqu'à pas d'heure, jusqu'à que tous les autres ados un peu cons soient partis.
c'que tu voudras. j'suis pas capable de choisir pour moi-même.
j'merde tout c'que j'entreprends, tu vois l'genre.
j'regarde mes mains et j'me dis, cette fois-ci non plus ça a pas marché
c'pourtant pas faute d'avoir essayé.
c'est compliqué de se taire une fois que les mots ont ravagé la porte d'entrée ; ils défilent comme des boules de neige en avalanche, et moi j'me sens flancher. j'veux crier fuck au monde, fuck le danger, fuck avgaan et ses inquiétudes à deux balles dont j'ai rien à carer.
mais ce serait un joli jeu d'acteur.
j'te l'ai dit que t'as une belle gueule ?
j'm'envole loin de là, à cette heure-là mon vaisseau finit par décoller. j'comprends plus rien, j'pense plus à rien, j'm'accroche au rien, seul et mal accompagné dans mon trip de camé.
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Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Dim 20 Aoû 2017 - 23:55
Mais toi, tu avais cette capacité à le faire sentir inutile. Comme s’il ne peut rien faire d’autre que te regarder te détruire petit à petit, malgré ses misérables tentatives de te sauver. Tu le déconcertes toujours quand tu es dans cet état, quand tu ne mords pas en retour, quand tu parles de toi-même avec des mots qui te salissent. Ça lui va sur les nerfs. Il a envie de te faire fermer la gueule de toutes les manières possibles, toujours coincé dans le paradoxe où tu l’as jeté.
Le vent se lève, et il s’en sert d’excuse pour resserrer sa prise sur toi. Quand tu réponds à ta question, qui n’en était pas vraiment une, il émet ce qui semble être un rire mêlé à un soupir et il baisse sa tête contre la tienne.
« C'que tu voudras. J'suis pas capable de choisir pour moi-même. J'merde tout c'que j'entreprends, tu vois l'genre. J'regarde mes mains et j'me dis, cette fois-ci non plus ça a pas marché, c'pourtant pas faute d'avoir essayé.
- Tu penses trop. »
Et c’est pas avec ce que tu fumes que ça va s’arrêter. Il se redresse un peu, et prend un peu de distance, pour mieux te regarder. Il se demande s’il est vraiment sur le point de te faire une leçon de vie. Il te voit perdu, et il a juste envie de d’embarquer loin. Il regarde le vide, marmonnant :
« C'est juste con d'arrêter d'essayer après quelques échecs. Tu ne te rends même pas compte, de ce que tu vaux. »
C’est un conseil nul, si conseil il y a, c’est sûrement pas la solution miracle, mais est-ce qu'« assistante sociale » est inscrit sur sa gueule ? Il ne veut pas que son temps ait servi à rien. Il essaie d’être égoïste, encore une fois, jusqu’ici, c’est ce qui l’a toujours sauvé. Il passe un bras sous les tiens pour te forcer à marcher à ses côtés, sans vraiment de délicatesse, car Avgaan reste Avgaan. Il t’emmène vers un endroit sûr pour que vous puissiez descendre tous les deux, même s’il se voit bien simplement sauter, il n’est pas seul dans cette histoire.
Il va pour ajouter un truc, quelque chose pour t’aider à ouvrir les yeux, mais il faut que tu ouvres ta gueule :
« J'te l'ai dit que t'as une belle gueule ?
- Oui, plusieurs fois. »
Il te sent partir, et il se demande si tu te souviendras de cette discussion dans quelques heures ou si tout ça, encore une fois, ça a été du vent. Est-ce que ça servait à quelques choses qu’il réfléchisse à ses mots. Il resserre sa prise, pour te retenir. Il t’observe du coin de l’œil.
« Toi aussi, t’as une belle gueule, à ta manière. Dire que t’essaies toi-même de la détruire. Laisse-moi cet honneur. »
Son ton se veut léger, pourtant, ses mots sont lourds sur sa langue. Il passe cette dernière sur ses lèvres, il repense à ta main dans ses cheveux, il t’en faudra plus pour le calmer. Vous êtes arrivés aux escaliers pour descendre et il te saisit la nuque, pour pas que tu t’échappes, mais aussi pour te soutenir, et sa prise est forte. Encore une fois, il se demande si ta nuque se brisait aussi facilement qu’il l’imagine avec un peu plus de pression, mais il enterre vite cette pensée.
« Allez, pour une fois dans ta vie, tu vas décider. Sa voix est dure, froide et ses yeux sont impénétrables. Soit on oublie tout pour ce soir et tu fais le gentil garçon en rentrant dans ton dortoir sans histoire, soit tu assumes tes conneries et je m’occupe de toi pour la nuit, et tu fais face aux conséquences. Tu as bien dit que je faisais ce que je voulais de toi ? »
- InvitéInvité
Re: bargaan » sos sale(s) gosse(s) en détresse
Mer 23 Aoû 2017 - 23:19
j'sais pas s'il me protège, s'il me complimente,
s'il me gronde ou s'il me déteste.
j'sais jamais rien, si on y pense en profondeur, si on m'regarde deux secondes, si on passe une soirée avec moi, si on entend la façon dont j'ouvre ma grande gueule sur tout et sur rien, sur la vie, comme si j'y connaissais quelque chose, à la vie, moi.
tu ne te rends même pas compte, de ce que tu vaux. toi aussi, t’as une belle gueule. pour une fois dans ta vie, tu vas décider.
ça flotte un peu, tout ça, dans ma tête. trop d'informations à la fois.
depuis quand avgaan me parle sur ce ton là ?
puis je cligne des yeux, coup de sang, je recompose le tout,
il m'a demandé de choisir et j'suis là, comme un con, à l'fixer.
à lui répéter, encore et encore les mêmes conneries vidées de sens, dénuées d'expression personnelle. parce qu'entre oublier et assumer, comment savoir de quoi j'suis capable ?
wesh beau gosse, t'as cru j'étais qui ?
j'suis pas un fragile, j'vois la réalité en face moi, j'suis un vrai moi, si seulement putain, j'récolte c'que j'ai semé moi, si seulement j'avais les épaules pour ça.
j'lui sers le sourire de flingué censé endormir ses soucis.
[ barbie utilise ramassis de conneries. ce n'est pas très efficace. ]
ouais chef, t'fais c'que tu veux d'moi.
j'ai rien à m'reprocher t'vois.
mais j'me sens seul même face à moi-même, peut-être parce que mes mots sont trop faux, trop façonnés, trop lointains d'ma propre réalité pour faire leur effet.
je vacille, on est plus sur les hauteurs, on finit toujours par atterrir. au moins j'me suis senti vivant l'espace d'un instant de danger.
pourtant j'ai toujours l'impression de tomber.
j'm'accroche à lui.
tu m'sens ? j'le fixe avec de grands yeux noirs. j'flippe de rester seul en fait c'tout. j'le dis comme si j'lui affirmais ne pas avoir besoin de lui, j'lui dis sans trop me rendre compte.
plutôt cool, ma vie.
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