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La rage au coeur #Lancom
Jeu 17 Aoû 2017 - 17:09
# La rage au coeur #
Save me from myself
Malcom & Landry
Save me from myself
Malcom & Landry
Le regard froid, le rythme cardiaque affolé, j'errais dans le parc de l'université, mes pas me guidant vers un lieu de refuge que j'affectionnais: un banc qui me servait régulièrement de poste d'observation pour récolter nombre d'informations sur mes camarades et qui me servait aussi de quartier général pour monter de mauvais coups en solo. Sans les GODs. Mais aujourd'hui, ce n'était aucune de ces passions que j'allais assouvir. Non, j'y venais car j'avais besoin d'un repère stable, d'un lieu qui m'apaise. Voilà presque une heure que je suis parti de la maison sur un coup de tête. La faute à qui? A mon frère ainé qui avait décidé de me prendre la tête une énième fois. Honnêtement, j'aurais pu l'ignorer, comme je le faisais si souvent. Mais mon père s'en était mêlé et là, c'en était trop pour moi. A peine avais-je attrapé ma veste en cuir que je disparaissais de l'antre familial, sans même un mot à Hermine. Le coeur en branle, l'esprit échauffé par ces disputes, je marchais d'un bon pas, tirant sur une cigarette qui devait être la dernière de mon paquet. Pathétique. J'avais même presque l'impression qu'il allait pleuvoir, comme un reflet de mon humeur. Comme à chaque fois que les choses allaient trop loin avec ma famille, je prenais la fuite, préférant m'éclipser que d'en venir aux mains avec eux. Avec les autres, j'en avais rien à foutre. Une fois arrivé au niveau du banc, je montais dessus pour m'assoir sur le dossier, histoire d'être en hauteur.
D'ordinaire, j'aurais surement cherché la solitude. Parce que c'est ce dont j'avais besoin. Pourtant, aujourd'hui, je sentais qu'une oreille attentive pourrait être utile. Alors, dans un réflexe que je trouvais complètement désespéré, j'avais envoyé un peu plus tôt un message à Landry. S'il y en avait un qui pouvait me comprendre et me soutenir, c'était bien lui. Et il était suffisamment solide pour m'aider à me stabiliser sur l'instant. J'pouvais être une vraie bombe à retardement. De ce que j'avais compris, mon mentor était resté dans le coin pour l'été. Franchement, j'aurais du faire la même chose, ça m'aurait évité toutes ces merdes. Alors que je grimaçais en constatant que ma cigarette était pas loin de me lâcher, un bruit d'ailes attira mon attention. Mon regard se posa sur l'arbre en face. Un corbeau. L'animal semblait m'observer et pour cause, je savais très bien qui il était. Je baissais les yeux, passant une main dans mes cheveux d'un air dépité. "Avoue, je te fais pitié, hein?" Le regard planté sur le sol, je balançais mon mégot et ajoutais doucement, une pointe d'ironie dans la voix: "P'têtre que mon frère a raison finalement, j'suis vraiment qu'un bon à rien." Oh, j'aimais me faire plaindre parfois, même si ce n'était pas mon genre de me laisser aller. Nouveau soupir. Seulement, il y avait des jours où je n'avais pas envie d'être ce mec rusé et manipulateur, mais juste ce gamin paumé qui voulait un peu d'attention.
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Re: La rage au coeur #Lancom
Ven 25 Aoû 2017 - 15:44
la rage au coeur
tomorrow is another day
and you won’t have to hide away.
you’ll be a man, boy.
but for now it’s time to run.
and you won’t have to hide away.
you’ll be a man, boy.
but for now it’s time to run.
« Tu ne reviens pas à la maison cet été ? Même pas quelques jours ? » Te demande t’elle, l’air presque suppliant, une valise entre les mains. « Non » Lui réponds-tu sans même te donner la peine de lui fournir quelques explications. Planté devant ta sœur au beau milieu de la grande salle, tu passes une main dans ta barbe de trois jours avant de lui déposer un baiser sur la joue et de tourner les talons. Même si tu aimes Rosie plus que tout, tu préfères mettre rapidement un terme à votre conversation. Il est inutile de lui rappeler que tu n’as aucune envie de retourner au manoir ; elle sait très bien pourquoi tu refuses de rentrer…
Arrivé dans le hall du château, non loin des escaliers menant vers les sous-sols, tu marques une petite pause lorsque tu entends un léger bruissement d’ailes. Hm ? Tu tournes légèrement la tête et aperçois du coin de l’œil – à quelques mètres de là – un hibou grand-duc fièrement posté sur le pilier de la rambarde, une lettre dans le bec. Tu décides donc de t’approcher du volatile qui se met à frémir et saisi la missive avant de lui caresser doucement les ailes du bout des doigts. « Merci l’ami … » Lui chuchotes-tu avant de t’éloigner tout en glissant la lettre dans la poche intérieure de ta veste. Tu sais qui t’a envoyé ce hibou ; même si tu ne t’y attendais pas. Il t’a suffi de lire ton nom écrit à l’encre noire pour reconnaître l’écriture de l’expéditeur : Malcom MacNaughton, l’un de tes oisillons qui avait pris son envol bien plus tôt que tu ne l’aurais cru …
Tu dévales les escaliers à une vitesse folle et rejoins rapidement ta salle commune avant de filer tout droit vers ta chambre – ignorant au passage les quelques étudiants qui étaient là, affalés de tous leurs longs dans les canapés près de la cheminée. Une fois à l’intérieur, tu fermes la porte à la hâte et t’installe sur ton lit à moitié défait. Pourquoi t’avait-il envoyé une lettre ? Avait-il un problème ? Une information à te faire passer ? Tu fronces les sourcils et récupères l’enveloppe en un rien de temps avant de la déchirer sous tes doigts agiles. Une fois entre les mains, tu lis rapidement la missive :
J’ai appris que tu étais resté à Hungcalf.
Viens me voir quand t’as deux minutes …
J’crois que j’ai besoin de parler à quelqu’un.
Malc’
Viens me voir quand t’as deux minutes …
J’crois que j’ai besoin de parler à quelqu’un.
Malc’
Les yeux dans le vague, tu réfléchis au sens de sa dernière phrase avant de froncer les sourcils, l’air inquiet. Ton protégé n’était pas vraiment du genre à réclamer de l’aide pour un rien. Il n’était pas non plus dans ses habitudes de t’envoyer un hibou … Tu décides donc de partir à sa recherche après avoir froissé et balancé le bout de parchemin dans un recoin de ta chambre. Tu quittes ta piaule en trombe et refais le chemin inverse pour finalement t’arrêter près de la grande porte d’entrée ou tu te caches derrière une énorme statue. Une fois à l’abri des regards, tu te transformes en un clin d’œil et bats des ailes jusqu’à atteindre la cour intérieure où tu prends pleinement ton envol.
Sous ta forme de corvidé, tu explores le domaine à tir d’ailes et tombe rapidement sur celui que tu cherches. Assis sur son banc fétiche, dans le parc, Malcom tire furieusement sur sa cigarette. Il semble paumé. A-t-il des problèmes ? Tu décides de l’observer discrètement en te posant sur la branche d’un arbre, juste en face de lui. Mais ton petit manège ne dure qu’un temps, puisque l’Ethelred te remarque rapidement et te lance un « Avoue, je te fais pitié, hein ? » avant de baisser les yeux et balancer son mégot. « P'têtre que mon frère a raison finalement, j'suis vraiment qu'un bon à rien » Finit-il par ajouter alors que tu descends de ton arbre pour mieux reprendre ta forme humaine. « Qu’est-ce que tu racontes gamin ? » Lui réponds-tu en secouant nonchalamment la tête. « Tu t’es pris la tête avec ton frère ? William, c’est ça ? » Un rictus de mépris se dessine sur tes lèvres tandis que tu prononces son nom. Tu connais le frère de ton protégé, Landry. Vous avez presque le même âge et tu n’as jamais pu le blairer. La faute à son petit air condescendant et son ton bien trop moralisateur … « Ton frère n’est qu’un connard, Malcom. N’écoute pas ce qu’il te dit, il ne t’apportera rien de bon. » Craches-tu avant lui adresser un clin d’œil. « Mais au fait, tu ne devais pas passer tout l’été chez tes parents ? » Tu arques les sourcils et fais mine de prendre une clope dans la poche arrière de ton jean avant de t’asseoir près du renard, en silence.
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Re: La rage au coeur #Lancom
Jeu 31 Aoû 2017 - 19:41
A n'en pas douter, Landry devait avoir honte de moi. De cette vision pathétique d'un manipulateur en plein doute. Si d'ordinaire, je gardais mon calme et mon esprit calculateur en toutes circonstances, ma famille arrivait toujours à me faire douter de moi-même, à toucher là où ça faisait mal, à me pousser dans les derniers retranchements. Trouver du réconfort était difficile, car j'étais un être solitaire qui n'aimait pas s'ouvrir aux autres, et encore moins parler de mes soucis. J'étais de ceux qui se confiaient aux étoiles et aux ténèbres, pas à cette multitude de sourires bienveillants qui pullulaient à l'université. Alors, réclamer de l'aide à Landry m'avait couté bien plus que je ne pourrais le dire. Sortir de ma carapace pour expulser mes démons et chercher de la reconnaissance et du réconfort auprès d'une tierce personne autre que ma soeur Hermine. Je le sentis descendre à mes côtés bien plus que je ne le vis, le regard planté au sol. Le fil des pensées était tortueux et épineux, et je n'arrivais plus à réfléchir clairement. En revanche, la voix de Landry, claire et familière, fit office de bouée de sauvetage pour mon esprit. Il me ramenait à la réalité, comme toujours. « Qu’est-ce que tu racontes gamin ? » Je soupirais doucement en haussant les épaules. Je savais bien que mes paroles ne devaient avoir aucun sens sorties de leur contexte. « Tu t’es pris la tête avec ton frère ? William, c’est ça ? » Je grimaçais en entendant le nom de mon frère ainé. Il me connaissait bien le Mormont. "Lui et mon père. C'est comme s'ils s'étaient ligués contre moi. D'ordinaire, ça me passe au dessus de la tête, mais là... j'sais pas, ça m'a soulé." Parce que l'accumulation avait abaissé mon taux de résistance. Parce que je ne pouvais pas toujours être au top de mes performances. Et quand on s'y met à deux pour faire des reproches et ne même pas essayer de me comprendre, ouais, ça me prend aux tripes. Au fond, ils voulaient que mon bien -c'était ce qu'ils disaient- mais moi je le ressentais comme une attaque. « Ton frère n’est qu’un connard, Malcom. N’écoute pas ce qu’il te dit, il ne t’apportera rien de bon. » Son ton clairement haineux envers mon frère réussit à m'arracher un sourire, l'un des premiers en quelques heures. William et Landry ne pouvaient pas se voir, et à bonne raison. Ils avaient un caractère totalement opposé. De ceux qui ne pourraient jamais s'accorder. "J'vais essayer... De toute façon, y'a de fortes chances pour qu'il me retrouve... Faut que je sois prêt à le recevoir." que je répondais sur un ton hésitant mais néanmoins déterminé. Avec Landry à mes côtés, je ne pouvais que réussir à l'envoyer bouler, non? Mon mentor avait le don de me rendre plus performant, de m'encourager dans mes efforts. Et son clin d'oeil suffit à me faire relever la tête. Un brin de courage de nouveau dans le coeur. « Mais au fait, tu ne devais pas passer tout l’été chez tes parents ? » Honnêtement, j'écoutais à peine sa question, fasciné que j'étais par la clope qu'il venait de sortir de son pantalon. Le regard plein d'espoir et tiraillé par le manque, je demandais fébrilement: "Je peux en avoir une? J'en ai plus depuis..." Depuis à peine quelques minutes en réalité. Sauf qu'en cas de crise, ma consommation de nicotine doublait -alors qu'elle était déjà forte en temps normal- et je ne pouvais décemment pas être efficace sans elle. Mais Landry devait bien s'en douter. Repensant à sa question précédente, je décidais d'attendre sa réponse en répondant lentement, sur un ton morne et peu enthousiaste. "J'suis resté presque un mois ici, j'avais presque de bonnes excuses... Puis j'suis rentré chez mes parents en août mais... Mais je me sens en prison chez eux. Y'a que sur la plage que je me sens bien, y'a personne pour me faire chier. Hermine était là... Mais elle n'est pas comme moi et elle ne peut pas toujours prendre ma défense. J'ai juste l'impression qu'ils me comprennent pas. Et peut-être que c'est mieux comme ça." Passant une main distraite dans mes cheveux, je soupirais à nouveau. Rien n'était plus épuisant que de dire ce qu'on avait sur le coeur. Et même si le Grymm était un des seuls capable de me faire parler autant, il y avait des choses que je n'arrivais même pas à exprimer correctement. Levant les yeux vers mon mentor, je cherchais dans son regard une aide, quelque chose à quoi me raccrocher. Et puis soudain, alors que mon corps réclamait sa dose, je me surpris à penser à Grace et ce moment dans la salle de danse. Un fin sourire éclaira l'espace d'une seconde mon visage. "Et toi... Tu as trouvé des distractions par ici? J'imagine qu'il devait y avoir une ou deux fêtes intéressantes, non?" Oh, bien sûr, quand je disais intéressantes, je le disais du point de vue informations, rumeurs et potins. De ces informations croustillantes qui nous permettraient d'avoir du pouvoir sur d'autres élèves. Et mon regard se fit plus curieux.
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