told you so (cordelia & aedan)

Dim 1 Oct 2017 - 0:23

cordela warrington & aedan galbraith

Aedan aimait ranger. Quand il était arrivé à l'université, que le professeur de sortilèges titulaires lui avait expliqué que son travail constituerait à passer après lui, Aeden s'était d'abord offusqué d'avoir à jouer les petites mains. Après tout, c'était une situation toute nouvelle pour lui ; il n'avait jamais vraiment travaillé, dans toute sa vie. Après Poudlard il avait simplement volé, et jouer les magiciens pour les Moldus n'avait rien d'une corvée. A la limite, devoir s'époumoner sur scène fatiguait vaguement ses cordes vocales, mais ça s'arrêtait là.
Mais il n'avait pas pu trop se plaindre, puisque s'il ne gardait pas un travail, c'était Azkaban. Et il aurait préféré masser des pieds de seniors à la maison de retraire plutôt que de se retrouver à Azkaban pour un crime si bête. Il s'était attelé à la tâche, même si le cœur n'y était pas, et à force de classer des livres et d'écouter son collègue rabâcher les mêmes cours à longueur de journée, Aedan avait lentement appris à aimer son poste. Regarder les élèves comme les professeurs faire les pires erreurs le faisait rire, et lui permettait aussi de flatter son ego les jours où il ne se sentait pas à son meilleur.
Le travail manuel, classer les papiers et les manuels, ranger la salle, préparer les cours suivants, faire des achats ou s'occuper de la logistique d'un cours, avait ses bons côtés également. Au début, c'était un bon moyen pour oublier sa situation. Aedan était attristé d'avoir dégringolé en bas de l'échelle, d'être forcé de tout recommencer, dans sa carrière comme dans sa vie personnelle, alors qu'il avait tout entrepris en honnête homme. Alors il serrait les lèvres et appliquait toute son énergie à essayer de comprendre le système Dewey, quand il n'y avait jamais été confronté jusque-là. Il ne repensait à sa situation que quand il s'étonnait de l'absence de son alliance.
Maintenant qu'il s'était habitué à Inverness, et au célibat, le travail du rangement de la salle n'était qu'un autre prétexte pour réfléchir très en détail à la prochaine expérience pouvant mettre sa liberté conditionnelle en danger. Dans sa tête, il rédigeait des plans étapes par étapes, dressait des listes de matériel nécessaire inutilement détaillé, tentait de se souvenir de lectures qui pourraient se révéler utiles. Absorbé dans ses réflexions, il finissait souvent par traîner et prendre plus de temps que s'il ne s'était concentré, mais menait toujours toutes ses tâches à leur aboutissement. Passer plus de temps que prévu dans les salles de cours vide ne le gênait pas. Il en appréçiait le silence, d'autant plus propice à l'introspection, et être seul dans des endroits habituellement bondés avait, à ses yeux, quelque chose d'étrange et de réconfortant.
Depuis quelques semaines -la rentrée des classes à Hungcalf-, l'idée d'essayer de devenir un Animagus l'avait à nouveau repris. Quand il avait commencé ses premiers spectacles, aux alentours de ses vingts ans, il avait eu assez d'argent pour s'offrir un grimoire onéreux mais exhaustif sur le sujet. Entre quelques représentations, il avait tenté de suivre les étapes alambiquées, sans grand succès. Mais pendant l'été, son nouveau déménagement lui avait fait re-découvrir de vieux cartons sortis d'un dépose-meubles texans, et s'était replongé dans la lecture du grimoire. L'idée, aussi complexe qu'elle soie, le démangeait à nouveau. La complexité n'était pas un problème. La difficulté avait plus tendance à stimuler Aedan qu'à le décourager.
Il examinait quelques obstacles qui pourraient mettre en danger sa capacité à réaliser les premières étapes tout en empilant des manuels destiné à être triées et à nouveau mélanger le lendemain. A travers les fenêtres de la salle, il voyait le jour décliner et espérait être à temps pour regarder une saison entière d'une série en une nuit pour éviter les spoiler. Il posait une nouvelle pile de manuels désordonné sur le bureau reconverti en centre de tri, lorsqu'on frappa à la porte.
-Entrez ! Lança-t-il d'une voix chancelante.
Il était rare que des étudiants traînent encore dans les couloirs à cette heure. Un élève avait sûrement oublié ses affaires quelque part.
Il tomba des nues lorsqu'on poussa la porte et qu'il reconnut Cordelia Warrington. Sa main se serra une seconde sur la tranche d'un livre, tressaillant à ce rappel du passé comme un nerf le ferait ; automatiquement. A vrai dire, la vision de son ex-nièce ne faisait plus grand-chose à Aedan, surtout depuis qu'il avait fait le deuil de son mariage. Elle, en revanche, semblait avoir beaucoup contre lui. Il proposa ses conditions tout de suite :
-Tu peux m'insulter autant que tu veux tant que j'ai le droit de ranger ces livres en même temps.
Leur dernière rencontre avait été assez mouvementée pour qu'Aedan sache à quoi s'attendre.

"for all i know, the best is over and the worse is yet to come.(@paramore // beerus)

Dim 8 Oct 2017 - 0:52

cordelia warrington & aedan galbraith

« Mademoiselle Warrington, il s’agirait de quitter la bibliothèque cela fait des heures que vous n’avez pas pris l’air. » Tu relèves les yeux de ton ouvrage te retrouvant nez à nez avec la bibliothécaire qui te fixe d’un air quelque inquiet. Tu sens le feu te monter au joues et tu détaches tes cheveux et secoue légèrement la tête pour te remettre les esprits en place. « Je pense que je me suis un peu laissée emportée oui. Puis-je emprunter cet ouvrage? » Demandes-tu en regroupant rapidement tes affaires pour les ranger dans ton sac.
A peine quelques minutes plus tard, tu déambules dans les couloirs, le lourd ouvrage sous le bras et une pile de parchemin dans l’autre main. Les élèves se font rares, il est tard et tu ne pensais pas que les pages jaunâtres du manuscrit centenaire que tu avais subtilisé aux étagères de la bibliothèque te passionnerait à ce point : Un ouvrage sur les difficultés légales qu’impliquaient les relations mixtes, sorciers moldus que cela soit dans la sphère publique ou dans la sphère privée ; tu trouvais écho à ton histoire dans cet ouvrage qui datait du dix-neuvième siècle, à l’époque déjà, le mélange faisait débat, mais ce qui était le plus déstabilisant était que rien n’avait changé depuis ce temps là.
Tu penses à remonter dans la salle commune des Wright, mais tu as encore quelque chose à régler pour que cette journée se termine en douceur, alors, tu te rends au premier étage d’un pas décidé.

Tu toques à la porte de la salle de sortilèges, perdue dans tes pensées tu ne te rend pas compte que la voix qui t’indique de rentrer n’est pas celle de ton professeur. « Bonsoir monsieur excusez moi de.. » Tu te fixes, t’arrêtant dans ta phrase, lorsque tu remarques que ce n’est pas le directeur de ta maison qui se trouve dans la salle de cours. « Ah, c’est toi. » Le sourire aimable qui s’était invité sur ton visage laisse place à une moue dédaigneuse quand tu reconnais . « Je suis pas une furie, je sais me tenir même si l’idée de t’insulter améliorerait grandement la tournure de ma journée. » Ta réflexion acerbe et brulante d’ironie résonne dans la salle de classe tandis que tu resserres ta veste : le froid qui s’était abattu sur la pièce faisait écho à la tension qui existait entre vous deux, ta rancoeur n’avait d’égale que l’absence de réaction de l’homme. « Mais, je n’ai pas vraiment que ça à faire de perdre du temps avec un simple assistant. » Cet esprit hautain ne te ressemblait pas Cordelia, tu n’étais pas de ces filles qui se plaisaient à rabaisser les autres pour se sentir exister, mais la seule présence d’Aedan dans la pièce déchaînaient en toi des torrents rancuniers.

La relation que tu entretenais avec Aedan ne datait pas d’hier, ce dernier avait été marié avec ta tante, Dot, et pouvait donc être considéré comme ton ex-oncle. Cela te paraissait tellement absurde d’imaginer un quelconque lien familial avec le magicien : vous n’aviez strictement aucune affinité l’un pour l’autre et tu te sentais accablée par le fait de ne pas le considérer comme faisant partie de ton cercle. Ton père t’avait appris que la famille devait être la première de tes priorités : mais impossible pour toi de placer quelconque espoir dans un rapprochement avec Aedan, il n’était pas ta famille, seulement un sorcier inconscient et irrationnel qui n’avait aucune idée de ce que ses actions pouvaient engendrer pour son entourage.

Soupirant légèrement tu croises les bras sous ta poitrine l’air un peu renfrogné. « Tu sais où est Sir Westergraad? J’ai besoin qu’il signe une convention. » Indiques-tu d’une voix un peu plus enjouée en désignant la parchemin que tu tenais dans ta main. Le simple paraphe de ce bout de parchemin par la main de ton directeur de maison signifierai l’avènement de ta liberté et t’étais plutôt agacée que Aeden, même sans le faire exprès, vienne retarder cet évènement annonciateur de grandes choses. T’avais décidé de passer une partie de ton temps à l’extérieur de l’université cette année ; pour te frotter au monde adulte, pour participer à autre chose qu’aux fades anecdotes étudiantes. L’optique de tes D.E.F.I.S t’avait poussée à entrevoir autre chose que le rythme des cours : tu avais besoin de nouveauté, et surtout d’air. Tu te doutais bien que les employés du ministère ne t’offriraient pas la fantaisie rafraichissante que tu recherchais mais l’idée de côtoyer d’autres personnes que les étudiants de l’université avait terminé de te convaincre de troquer la familiarité de Hungcalf pour l’inconnu.

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Mar 24 Oct 2017 - 22:42

cordelia warrington & aedan galbraith

Cordelia pila net dans sa phrase, amenant Aedan à la conclusion qu'ils étaient tous les deux désagréablement surpris. Sans répondre à son « c'est toi » visiblement dépité, il demeura les yeux rivés sur les tranches des manuels qu'il devait classer par ordre alphabétique avant de les acheminer dans les rayonnages à l'autre bout de la classe. Son manque d'intérêt serait sûrement assez pour prouver à Cordelia que continuer à se disputer avec son ex-belle-famille était la dernière de ses envies. Il avait déjà assez subi les foudres de Dodie et de son frère comme ça durant la procédure du divorce -même assez pour voir d'où Cordelia tenait son étonnant sens de la répartie, alors que jusqu'alors elle avait paru à Aedan comme une gosse plutôt timorée. C'était comme si une huître s'ouvrait en deux pour révéler deux rangées de dents tranchantes -inattendu, dérangeant et vaguement terrifiant. Elle répond d'ailleurs à son entrée en matière en promettant qu'elle n'avait pas l'intention de s'attaquer à lui à nouveau -mais son ton acerbe indiquait une intention toute contraire. Elle enfonça à nouveau le cloue en insistant sur l'état rétrograde de son travail -Aedan s'en fichait pas mal. Il aurait préféré désinfecter des toilettes plutôt qu'aller à Azkaban ; et il avait frôlé de près la prison.
Ca avait quelque chose de désarmant, de penser que bien qu'elle le haïsse, Cordelia était peut-être aussi la raison pour laquelle il était encore en liberté. A l'heure qu'il était, il aurait aussi bien pu être en train de moisir dans une cellule à Azkaban, ou en train d'avoir les derniers fragments de son âme aspiré par les Détraqueurs, si ce n'avait été pour le sage et simple conseil judiciaire de Cordelia -se rendre. C'était peut-être une des raisons qui la faisaient tant enrager dès qu'ils se croisaient : elle s'était presque mise toute seule dans cette situation gênante, de devoir fréquenter un type qui avait, sous certains angles, terriblement trahi sa tante.
Le plus rageant était peut-être même qu'elle semblait penser qu'Aedan ne se sentait pas coupable de cette trahison, et donc qu'elle avait à le punir elle-même. Il souffrait assez bien des mensonges fait à Dodie comme ça, et rien que le fait d'avoir dû divorcer était une pénitence importante -même disproportionnée, pensait-il des fois. Il se gardait cependant bien de le signaler -elle semblait déterminée à l'attaquer, ce n'était pas donc le moment pour des confessions intimes.
-Il est absent. Et non, je ne saurais pas dire quand il reviendra.
Le ton de Cordelia s'était fait plus sympathique, mais Aedan ne remarqua pas cette subtilité dans sa voix.
-A la limite, j'peux te signer ta convention, si ça te fait partir plus rapidement.
Il avait du travail à faire et même s'il pouvait le poursuivre tout en se faisant copieusement insulter, comme la dernière fois, il serait mille fois plus efficace sans Cordelia dans ses pattes. Devoir écouter sa conversation occupait toute une partie de son cerveau, et l'empêchait de se concentrer complètement sur les tâches à réaliser. Maintenant qu'elle était là, il avait envie de tout boucler rapidement pour aller se terrer chez lui, s'endormir devant la télé avec des restes froids de son repas d'hier -il préférait de loin s'isoler plutôt que devoir faire la conversation avec quelqu'un qui avait montré une si claire haine pour lui un peu plus tôt.
Il avait proposé à Cordelia de le signer parce qu'il n'avait pas trop d'information sur son supérieur hiérarchique à l'heure actuelle, et s'attendait à des questions supplémentaires de Cordelia sur ses allées et venues. Mais maintenant qu'il repensait à ses paroles, il devinait bien qu'il n'aurait pas assez de poids professionnellement pour que sa signature sur une convention serve à quelque chose. Convention de quoi ? Ce n'était pas important. Il fallait plutôt proposer à Cordelia une alternative acceptable, pour s'en débarrasser rapidement :
-J'ai vite appris à imiter sa signature.
Son côté faussaire ne le quittait jamais, bien qu'il fasse beaucoup d'efforts pour se défaire de ses habitudes de criminel -chassez le naturel, il revient au galop. Pour prouver à Cordelia qu'il ne s'agissait pas d'une blague, et qu'il était effectivement prêt à le faire, il se pencha vers le bureau pour attraper un stylo, qu'il fit cliquer plusieurs fois dans sa main.

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Dim 29 Oct 2017 - 12:41

cordelia warrington & aedan galbraith

Ton humeur oscillait entre deux extrêmes, tu aurais presque pu être aimable avec Aedan si seulement il n’était pas qui il était. Tu avais beau être d’une candeur presque légendaire, la justice prenait une grande place dans ton esprit et rien que le fait qu’il ait tenté de s’y soustraire, qu’il ait réussi, te dérange profondément. D’autant plus qu’au final, c’était sous tes conseils, avisés malgré toi, qu’il avait réussi à échapper à la punition qu’il méritait. « Comme si le ministère allait prendre en compte la signature d’un repris de justice, c’est plus un coup à finir dans leur liste noire. » Tu ris mais tu es amère. Rien que l’idée qu’il en soit arrivé à se rapprocher d’un poste d’enseignement à l’université te paraissait plus qu’aberrante. Tu ne comprenais pas la décision du doyen. Hungcalf se targuait d’accueillir les futurs grands esprits du monde sorcier occidental mais acceptait dans le corps professoral un criminel qui n’était même pas diplômé de l’enseignement de troisième cycle. Criminel le mot était fort pour certains, pas pour toi. Il n’y avait pas mort d’homme, t’avait souvent répété ton père lorsque tu t’emportais au sujet de celui qui fut jadis membre de ta famille. Mais tu estimais que la mort d’un homme n’était pas la seule conséquence qui pouvait définir un crime. Et tu avais déjà assez fait pour son salut sans avoir en plus à lui pardonner ce qu’il avait fait subir à ta tante. Depuis cet épisode, cette dernière refusait même les invitations de ton père à se rendre en Suède pendant l’été, surement encore sous le choc du mensonge dans lequel elle a été plongée des années durant. Tu aimais ta tante de tout ton coeur et cet éloignement forcé t’agaçait, tu ne pouvais t’empêcher de tenir son ex-mari responsable de la situation et ce même si c’était profondément hypocrite puisque depuis vingt-cinq ans que tu étais née, tes parents cachaient l’existence du monde magique à ta famille paternelle.

Sa proposition te laisse quelques secondes perplexe, te proposait-il vraiment ça ? Après cette mascarade qui vous liait cela te paraissait terriblement prétentieux et surtout inconscient de sa part. Mais tu n’avais jamais été compréhensive et tolérante avec lui, pourtant tu avais essayé. « T’as vraiment pas appris de tes erreurs. » Soupires-tu en le jaugeant ton interlocuteur d’un regard froid. « Enfin, pourquoi me suis-je imaginé le contraire. Tu n’as absolument pas changé, ni grandis, n’est ce pas ? » Un soupir, presque déçue s’échappe de tes lèvres pincées, tu avais toujours l’espoir que les gens se transcendent dans une meilleure version d’eux mêmes, c’était certainement ton petit côté idéaliste. « Tes magouilles ont failli te couter ta liberté, elles ont gâché ton mariage, brisées ma famille mais tu t’en fou n’est-ce pas? Tu serais prêt à recommencer à tout moment. » Un simple geste de sa part prenait vraiment des proportions inconsidérées, c’était plus fort que toi. « Il n’y a que ton petit confort qui t’importe. » Tu fais une pause, un sourire mauvais se glisse sur tes lèvres, tu étais bien loin de la jeune femme timide et inquiète qui évoluait habituellement dans les couloirs de l'université. « Enfin ça et cette manie de toujours chercher à forcer les choses. » Ajoutes-tu en levant les yeux au ciel en l’observant faire cliquer le stylo frénétiquement. « Je ne veux pas de ta signature alors range ton stylo et ton petit air satisfait. » Reprends-tu froidement en glissant d’un geste le précieux feuillet dans ton sac à main : tu te résignais à ce qu’il ne soit pas signé aujourd’hui. « Je préfère encore me couper une main que de t’encourager dans tes manigances de délinquant de bas étages. » Siffles-tu finalement. Tu t’étonnais toi même de la facilité avec laquelle tes accusations fusaient. Tu n’étais pourtant pas une duelliste aguerrie quand il s’agissait de joutes verbales, mais certains seraient très fiers de te voir tenir tête à l’assistant.

Tu serres les dents, agacées et te rapproche dangereusement d’Aedan, tu avais encore suffisamment de contrôle pour ne pas hurler des choses qui vous seraient regrettables à tous les deux : « Cela n’aurait pas été pour Dodie ta place était à Azkaban. » Tu susurres à son oreille, ton intonation a rarement été aussi tranchante. Mais, plus que la rancoeur, c’est la déception qui t’anime tandis que tu finis par te reculer en secouant la tête : lasse de cette situation. Tu ne cherchais pas à l’attaquer, mais son comportement te mettait hors de toi. « Tu devrais remercier le ciel ne pas y moisir, alors par Merlin ait un minimum de décence ! » Tu croises les bras sous ta poitrine, un petit air revêche au fond de tes pupilles habituellement si douces. Il fallait l’avouer, il n’y avait que lui pour te mettre dans de tels états, comme si tout en lui te poussait à la démesure, à cette tempête d’émotions négatives.

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cordelia warrington & aedan galbraith

-Okay, je proposais juste mon aide, si t'es pas contente c'est pas grave, on oublie.
Il n'y avait vraiment pas de quoi faire une montagne d'une taupinière. Il avait simplement proposé son aide, peut-être qu'il blaguait en disant ce qu'il avait dit -mais il ne s'en souvenait déjà plus. Les disputes se rangeaient dans un coin brumeux et mal éclairé de sa mémoire ; dix minutes après que Cordelia soit partie, il ne parviendrait sûrement plus à se souvenir pourquoi elle était entrée, ou même ce qu'elle lui avait dit.
Ca le rendait très médiocre en tout ce qui concernait rixe, débat, et plus généralement interactions avec des gens qui parlaient fort pour persuader d'autres qu'ils avaient raison. Comme il ne se souvenait pas de ce qu'il avait dit deux minutes avant, il se répétait ou se contredisait. Il perdait ses moyens. Même dans sa personnalité de scène, avoir un discours cohérent lui demandait d'énormes efforts. La technique qu'il avait fini par développer, après des années à être ridiculisé dès qu'il ouvrait la bouche lors d'une dispute, consistait à se taire et attendre que ça passe. Comme s'enfermer chez soi lors d'une tempête. Il observait de loin, avec une distance, pensait à ce qu'il aurait répondu s'il aurait osé le faire, mais prenait bien soin de ne jamais sortir de lui. Pas même d'ouvrir une fenêtre. Non pas que l'envie le démangeait des fois de faire ravaler leurs atrocités à certaines personnes.
Ce n'était pas le cas avec Cordelia, puisqu'il l'avait connue sous un autre jour, un jour mille fois plus innofensif que cela. Cette attitude d'insulte sur insulte ne lui correspondait pas, sonnait faux et c'est pour cela que ses insultes glissaient sur Aedan comme de la pluie sur un imperméable.
La seule chose qui l'agaçait était la perte de temps que cette dispute unilatérale causait. Il avait eu une longue journée, s'attendait à ce que le rangement de la salle soit un temps de repos avant le retour chez lui et les quelques corvées qu'il y avait à faire, la journée du lendemain, et celle d'encore après, et ainsi de suite. Il ne s'était pas levé ce matin en se disant « tiens, j'adorerais aller me faire crier dessus par monex-nièce aujourd'hui » -ceci dit, Cordelia ne devait pas s'être levée avec ce projet en tête non plus.
Elle rangeait sa feuille, continuait à parler et parler alors qu'il s'efforçait de suivre la flopée de mots qu'elle continuait à proférer. Elle dressait presque une liste des erreurs qu'Aedan avait fait dernièrement, la plupart desquelles il était parfaitement au courant. Elle semblait se sentir investie d'une responsabilité, avoir l'impression de posséder une quelque incidence sur la vie ou les choix d'Aedan et il n'aimait pas particulièrement cela, parce qu'elle avait tort et que ce genre de comportement l'agaçait. Comme pour achever sa réfutation brûlante de dégoût, elle s'approcha finalement de lui pour murmurer à son oreille. Il s'écarta prestement. Il n'aimait pas cette invasion de son espace personnel, qui le mettait presque plus mal à l'aise que toutes les insultes que Cordelia pouvait bien proférer. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, le convainquit qu'il devait dire quelque chose et faire un effort pour se débarasser de Cordelia, pour aujourd'hui, au moins.
-Non, j'ai pas appris de mes erreurs. Je meurs d'envie d'aller commettre d'autres crimes atroces, simplement parce que oui, la seule chose qui m'intéresse est mon petit confort et, accessoirement, faire du mal à Dodie. Par ailleurs, j'ai le plaisir de t'annoncer que je cultive de l'herbe dans ma cave, au cas où tu veuilles avertir le Ministère.
Il s'interrompit une seconde pour reprendre son souffle, prier que ses paroles parviennent à calmer la colère de Cordelia -même si, il s'en rendait compte maintenant, il allait plus la motiver à contre-attaquer qu'autre chose.
-Voilà. Est-ce que ça t'avance à quelque chose de t'acharner sur moi ? Ou bien c'est juste pour le plaisir ?
Cette dernière question était plus risquée, car elle aurait bien pu y répondre par l'affirmative.

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