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demena ◊ is there a way out ?
Lun 27 Nov 2017 - 23:48
Le fracas des verres qui s’écrasaient sur les tables, le bruit des chaises de bar reculées sans ménagement, le bourdonnement de la musique que tu finis par ne plus entendre, les effluves d’alcool et de sueurs qui se mêlent dans une atmosphère pesante et moite : il n’y avait rien de plus triste qu’un club à l’approche de Noël. Alors que les ruelles d’Inverness se paraient de leurs plus beaux atouts, se transformant à l’approche des fêtes de fin d’années en chemins de lumières et de rire, il n’y avait rien de tout ça une fois les portes du Vampire’s Night passé. Rien des chansons entêtantes et joyeuses, rien des passants pressés et enjoués qui débutaient leurs achats : rien à part des fêtards enivrés qui se rapprochaient et se détachaient, des histoires d’un soir et les laissés pour compte qui finissaient par s’enfoncer un peu trop profondément dans leur verre ambroisie.
Et s’il n’y avait qu’une bouteille de soda pour empêcher ton palais de s’assécher, tu te plaçais sans ménagement dans la seconde case : oubliée de la fête tu évoluais dans l’ombre, portant un regard toujours plus critique sur les scènes qui se déroulaient sous le toit de l’établissement. Spectatrice de la vie des autres tu faisais de tous les clients, habitués ou de passage, de nouveaux personnages de cette pièce qui oscillait entre comédie et tragédie : l’histoire se dessiner sous les traits fluides de ton crayon sur une serviette qui trainait là. Une atmosphère, un tableau suintant de drame ou de bonheur et ta plume créative s’en retrouvait inspirée pour la soirée. Tu n’avais jamais autant écrit que depuis ton arrivée à Inverness. Et si le ton de tes compositions gardait toujours cette lueur de joie et d’innocence, quiconque te connaissait assez pourrait aisément y déceler les parts d’ombre et les fausses sonorités : il y avait toujours une part sombre face à la vérité lumineuse, toujours des larmes derrière les sourires de tes muses, inspirant sans le savoir tes dernières créations.
Peut-être cette valse d’effusions créatives cherchait seulement à mettre des mots sur les troubles auxquels tu cherchais à échapper : Malgré les sourires et les paroles l’oiseau s’essoufflait déjà dans sa cage aux attraits de prison. Tu rêvais de liberté, déjà, une liberté que le monde sorcier ne t’offrait pas plus que ce que le monde moldu avait tenté de faire. Tu te sentais étouffer dans ce rôle taillé bien trop grand pour toi. Tu n’étais qu’une enfant après tout, qui avait pris les traits d’une adulte bien trop mesurée et détachée pour pouvoir t’y tenir réellement. Tu virevoltais, bien trop vite, bien trop fort : tu changeais de rôle autant que de tenues et tu finissais par te perdre. Si tu ne prenais pas le temps de t’inquiéter de ton visage qui s’amaigrissait a mesure que le temps passait, la fatigue était de plus en plus difficile à supporter aux dernières heures de ta journée. Pourtant, tu restais vigilante, car si tu souffrais, ton épuisement n’était pas partagé par les oiseaux de nuit qui poussaient les portes du club.
Ce soir là n’échappait pas à la règle, malgré la lassitude qui pesait sur tes épaules tu évoluais à travers la salle dans une cadence infernale : pourtant depuis quelques jours, ta course était entravées par un poids inhabituel dans la poche de ton uniforme. Une bagarre de trop t’avait laissée avec un vilain hématome sur la pommette. Et si tu étais résignée à ne pas pouvoir te protéger à l’aide d’une baguette, c’est aux moldus que tu avais empruntés un moyen de te protéger. Une simple bombe lacrymogène qui datait de tes mois passés aux États-Unis mais que tu aurais bien laissé dans tes cartons en reposant les pieds sur le vieux continent. Comme quoi, les sorciers n’étaient pas des êtres divins : la noirceur et le vice polluaient tout autant l’un et l’autre des mondes.
Alors que tu profitais d’une seconde de répit pour te reposer derrière le bar, une ombre vient troubler ton champs de vision. Tu avais l’habitude que des clients se rapprochent plus que de raison du bar, mais, malgré toute la bonne volonté que tu mettais à poursuivre ton service tu te sentais épiée. Ce n’est que lorsque tu lèves les yeux de tes cocktails que tu te retrouves face à ce visage terriblement familier : « Démétrius ! » Tu échappes un hoquet de surprise et manque de laisser échapper le verre que tu prépares. « Qu’est ce… » Tu essuies tes mains sur un torchon avant de te rapprocher un peu plus de ton cousin, si vous ne vous étiez plus vu depuis des années, il t’était impossible de ne pas reconnaitre ses yeux clairs qui te fixent avec leur détachement habituel. Tu as l’impression de redevenir l’enfant turbulente qui s’attirait les foudres de ses ainés durant les nombreux repas de famille que vous aviez partagé : pourtant tu n’étais plus une enfant. Alors pourquoi avais-tu l’impression que son regard était glacial ? Et surtout, pourquoi te sentais tu si honteuse face à lui ? « Je ne m’attendais pas à te voir ici… » Ce n’était pas pour rien que tu avais volontairement omis de lui parler de ton retour, ou de ta situation actuelle : tu savais qu’il n’en penserait que du mal et l’idée de le décevoir te mettait extrêmement mal à l’aise.
Demena
I try to understand How we're here again In the middle of the storm There's no way to go, no way to go But straight through the smoke, And the fight is all we know The fight is all we know
Et s’il n’y avait qu’une bouteille de soda pour empêcher ton palais de s’assécher, tu te plaçais sans ménagement dans la seconde case : oubliée de la fête tu évoluais dans l’ombre, portant un regard toujours plus critique sur les scènes qui se déroulaient sous le toit de l’établissement. Spectatrice de la vie des autres tu faisais de tous les clients, habitués ou de passage, de nouveaux personnages de cette pièce qui oscillait entre comédie et tragédie : l’histoire se dessiner sous les traits fluides de ton crayon sur une serviette qui trainait là. Une atmosphère, un tableau suintant de drame ou de bonheur et ta plume créative s’en retrouvait inspirée pour la soirée. Tu n’avais jamais autant écrit que depuis ton arrivée à Inverness. Et si le ton de tes compositions gardait toujours cette lueur de joie et d’innocence, quiconque te connaissait assez pourrait aisément y déceler les parts d’ombre et les fausses sonorités : il y avait toujours une part sombre face à la vérité lumineuse, toujours des larmes derrière les sourires de tes muses, inspirant sans le savoir tes dernières créations.
Peut-être cette valse d’effusions créatives cherchait seulement à mettre des mots sur les troubles auxquels tu cherchais à échapper : Malgré les sourires et les paroles l’oiseau s’essoufflait déjà dans sa cage aux attraits de prison. Tu rêvais de liberté, déjà, une liberté que le monde sorcier ne t’offrait pas plus que ce que le monde moldu avait tenté de faire. Tu te sentais étouffer dans ce rôle taillé bien trop grand pour toi. Tu n’étais qu’une enfant après tout, qui avait pris les traits d’une adulte bien trop mesurée et détachée pour pouvoir t’y tenir réellement. Tu virevoltais, bien trop vite, bien trop fort : tu changeais de rôle autant que de tenues et tu finissais par te perdre. Si tu ne prenais pas le temps de t’inquiéter de ton visage qui s’amaigrissait a mesure que le temps passait, la fatigue était de plus en plus difficile à supporter aux dernières heures de ta journée. Pourtant, tu restais vigilante, car si tu souffrais, ton épuisement n’était pas partagé par les oiseaux de nuit qui poussaient les portes du club.
Ce soir là n’échappait pas à la règle, malgré la lassitude qui pesait sur tes épaules tu évoluais à travers la salle dans une cadence infernale : pourtant depuis quelques jours, ta course était entravées par un poids inhabituel dans la poche de ton uniforme. Une bagarre de trop t’avait laissée avec un vilain hématome sur la pommette. Et si tu étais résignée à ne pas pouvoir te protéger à l’aide d’une baguette, c’est aux moldus que tu avais empruntés un moyen de te protéger. Une simple bombe lacrymogène qui datait de tes mois passés aux États-Unis mais que tu aurais bien laissé dans tes cartons en reposant les pieds sur le vieux continent. Comme quoi, les sorciers n’étaient pas des êtres divins : la noirceur et le vice polluaient tout autant l’un et l’autre des mondes.
Alors que tu profitais d’une seconde de répit pour te reposer derrière le bar, une ombre vient troubler ton champs de vision. Tu avais l’habitude que des clients se rapprochent plus que de raison du bar, mais, malgré toute la bonne volonté que tu mettais à poursuivre ton service tu te sentais épiée. Ce n’est que lorsque tu lèves les yeux de tes cocktails que tu te retrouves face à ce visage terriblement familier : « Démétrius ! » Tu échappes un hoquet de surprise et manque de laisser échapper le verre que tu prépares. « Qu’est ce… » Tu essuies tes mains sur un torchon avant de te rapprocher un peu plus de ton cousin, si vous ne vous étiez plus vu depuis des années, il t’était impossible de ne pas reconnaitre ses yeux clairs qui te fixent avec leur détachement habituel. Tu as l’impression de redevenir l’enfant turbulente qui s’attirait les foudres de ses ainés durant les nombreux repas de famille que vous aviez partagé : pourtant tu n’étais plus une enfant. Alors pourquoi avais-tu l’impression que son regard était glacial ? Et surtout, pourquoi te sentais tu si honteuse face à lui ? « Je ne m’attendais pas à te voir ici… » Ce n’était pas pour rien que tu avais volontairement omis de lui parler de ton retour, ou de ta situation actuelle : tu savais qu’il n’en penserait que du mal et l’idée de le décevoir te mettait extrêmement mal à l’aise.
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