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Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Mer 8 Nov 2017 - 19:26
Come up to meet you, tell you I'm sorry, you don't know how lovely you are
I had to find you, tell you I need you, tell you I set you apart
Tell me your secrets and ask me your questions, oh, let's go back to the start
►
_I had to find you, tell you I need you, tell you I set you apart
Tell me your secrets and ask me your questions, oh, let's go back to the start
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« Sapph ? ...What are you doing ? » Les yeux à demi clos, Blue s'assit contre sa camarade, dont elle avait rejoint le lit cette nuit-là. Les deux jeunes femmes avaient pris l'habitude de commencer ou finir leurs nuits ensemble de temps en temps, au gré de leurs discussions tardives ou escapades nocturnes -l'une pour observer les étoiles, l'autre pour retrouver un amant-. Sapphire était en tailleur dans sa chemise de nuit, les genoux recouverts de l'épaisse couverture. Comme de nombreuses nuits récemment, elle ne trouvait pas le sommeil et essayait de s'hypnotiser en faisant léviter une petite pierre devant elle. « Shhht… Sleep, Blue. » La Lufkin grommela, ensommeillée, et se laissa tomber sur l'oreiller pour poursuivre sa nuit tandis que Sapphire s'efforçait de se vider l'esprit en fixant la pierre.
Ces dernières semaines, l'Irlandaise était agitée, elle qui se montrait d'ordinaire si calme. Soit elle restait éveillée tardivement, perdue dans ses pensées, soit elle se réveillait en pleine nuit et avait du mal à se rendormir. Son trouble fut d'abord attribué à la recherche qui occupait son esprit : trouver des informations sur Beauxbâtons. Depuis l'enfance, elle pouvait devenir obsessionnelle quand elle avait un mystère à résoudre. Ce trait de caractère avait déjà exaspéré plusieurs membres de sa famille par le passé. Elle était capable d'oublier de dormir ou de manger tant qu'elle n'avait pas trouvé la réponse voulue. Heureusement pour sa santé, elle trouvait généralement vite. Cette fois-ci, une fois l'information trouvée, après un petit cri de satisfaction, la jeune McBee n'avait pourtant pas retrouvé la paix. Elle restait songeuse et son sommeil était toujours aussi entrecoupé. Quand elle restait éveillée dans l'obscurité de sa chambre, elle pensait… aux yeux d'Hermès. Elle restait allongée à les contempler, puis à revoir le moment de leur rencontre, et celui de leur séparation. Elle se sentait à la fois heureuse et paniquée, sans savoir vraiment pourquoi. Elle ne comprenait pas, ou elle ne voulait pas comprendre, ce qui lui arrivait. C'était la première fois qu'une personne produisait cet effet sur elle, qui avait tendance à oublier les gens en se perdant dans l'admiration des astres ou des livres.
La pierre qu'elle faisait léviter ces nuits-là était runique. Elle symbolisait à la fois l'espoir et le doute. Deux facettes du sentiment qui habitait la jeune sorcière dans ces moments de contemplation. Hope. Innocemment, simplement, elle avait envie de revoir Hermès. Parce que sa présence lui avait été agréable, légère, parce qu'il était spécial sans qu'elle sache dire pourquoi. Elle se disait qu'elle ne devait pas laisser passer une rencontre pareille. Après tout lui aussi avait dit vouloir la revoir, et elle avait envie de lui dire ce qu'elle avait trouvé sur son école. Doubt. Il était insensé de vouloir le revoir, ils ne s'étaient parlé que peu de temps, moins d'une heure, ils ne se connaissaient pas. Tout cet emballement était idiot. Sapphire avait peur qu'une nouvelle rencontre ne ruine la première, et elle craignait aussi d'être ridicule. He probably forgot me.
« You have to see him again. You have to. Promise me. » Sa meilleure amie, à qui elle avait fini, sans dévoiler de qui elle parlait, par demander s'il était normal de perdre le sommeil en pensant aux yeux de quelqu'un, avait tellement insisté que Sapphire avait promis de chercher à revoir Hermès -en échange du silence de son amie, qui ne devait absolument rien dire autour d'elle, surtout pas à son frère. L'Irlandaise planifia plusieurs fois comment le revoir, renonça toujours à la dernière minute, le regretta, se trouva stupide, se repassa le film de leur rencontre chez Fleury & Bott, se trouva encore plus stupide… Et ce manège dura quelques semaines.
Dans un élan d'insouciance, un matin froid et ensoleillé, elle se retrouva dans le couloir du premier étage, devant la salle du cours de sortilèges. Puisqu'il étudiait les arts sportifs, il était probable qu'Hermès se trouve dans cette salle. Les calculs de Sapphire n'étaient pas exacts, car elle était une piètre investigatrice malgré sa curiosité savante, mais elle préférait laisser une part de chance dans cette énième tentative. Les mains dans les poches de son fin gilet gris, l'une des deux jouant impatiemment avec la pierre runique, elle se sentait nerveuse, à la fois excitée à l'idée de le revoir et inquiète des conséquences. La fin du cours retentit et la porte s'ouvrit, libérant les étudiants, qui se dirigèrent principalement du côté où elle se trouvait. Bousculée par le flot d'inconnus, elle paniqua. Elle réalisa qu'elle allait peut-être réellement le revoir, se sentit ridicule et décida de s'enfuir. Contournant le gros des étudiants qui sortaient pour partir dans la direction opposée, elle manqua de rentrer dans… évidemment, car il ne pouvait en être autrement, dans Hermès Delacroix.
Of course. Il fallait forcément que cela arrive, qu'elle tombe sur lui, que ça tombe sur elle. Les joues rosies de confusion, elle recula et se mit à balbutier. Pardon, je… Bonjour, je suis désolée, je me suis mal placée, je devrais… Tout sortait dans le désordre. Sapphire avait l'impression que ses jambes venaient de se changer en coton et qu'elles allaient se dérober sous elle. Dans la poche, ses doigts se refermèrent sur la pierre runique. Elle releva ses yeux dans ceux d'Hermès. Ces profondes billes noires, ce ciel nocturne qu'elle voudrait prendre le temps d'admirer. Un mélange d'assurance et de sérénité s'insinuait en elle, peut-être grâce à sa pierre porte-bonheur. En fait, je voulais vous voir. Tant pis, maintenant elle était là, lui aussi, la phrase était lancée. Come what may. Pour retrouver un peu de contenance, elle sortit les mains des poches, ainsi qu'un petit livre qui s'y trouvait, et croisa les bras sur sa poitrine afin d'étouffer les battements de son coeur. Pull yourself together, Sapph.
Ces dernières semaines, l'Irlandaise était agitée, elle qui se montrait d'ordinaire si calme. Soit elle restait éveillée tardivement, perdue dans ses pensées, soit elle se réveillait en pleine nuit et avait du mal à se rendormir. Son trouble fut d'abord attribué à la recherche qui occupait son esprit : trouver des informations sur Beauxbâtons. Depuis l'enfance, elle pouvait devenir obsessionnelle quand elle avait un mystère à résoudre. Ce trait de caractère avait déjà exaspéré plusieurs membres de sa famille par le passé. Elle était capable d'oublier de dormir ou de manger tant qu'elle n'avait pas trouvé la réponse voulue. Heureusement pour sa santé, elle trouvait généralement vite. Cette fois-ci, une fois l'information trouvée, après un petit cri de satisfaction, la jeune McBee n'avait pourtant pas retrouvé la paix. Elle restait songeuse et son sommeil était toujours aussi entrecoupé. Quand elle restait éveillée dans l'obscurité de sa chambre, elle pensait… aux yeux d'Hermès. Elle restait allongée à les contempler, puis à revoir le moment de leur rencontre, et celui de leur séparation. Elle se sentait à la fois heureuse et paniquée, sans savoir vraiment pourquoi. Elle ne comprenait pas, ou elle ne voulait pas comprendre, ce qui lui arrivait. C'était la première fois qu'une personne produisait cet effet sur elle, qui avait tendance à oublier les gens en se perdant dans l'admiration des astres ou des livres.
La pierre qu'elle faisait léviter ces nuits-là était runique. Elle symbolisait à la fois l'espoir et le doute. Deux facettes du sentiment qui habitait la jeune sorcière dans ces moments de contemplation. Hope. Innocemment, simplement, elle avait envie de revoir Hermès. Parce que sa présence lui avait été agréable, légère, parce qu'il était spécial sans qu'elle sache dire pourquoi. Elle se disait qu'elle ne devait pas laisser passer une rencontre pareille. Après tout lui aussi avait dit vouloir la revoir, et elle avait envie de lui dire ce qu'elle avait trouvé sur son école. Doubt. Il était insensé de vouloir le revoir, ils ne s'étaient parlé que peu de temps, moins d'une heure, ils ne se connaissaient pas. Tout cet emballement était idiot. Sapphire avait peur qu'une nouvelle rencontre ne ruine la première, et elle craignait aussi d'être ridicule. He probably forgot me.
« You have to see him again. You have to. Promise me. » Sa meilleure amie, à qui elle avait fini, sans dévoiler de qui elle parlait, par demander s'il était normal de perdre le sommeil en pensant aux yeux de quelqu'un, avait tellement insisté que Sapphire avait promis de chercher à revoir Hermès -en échange du silence de son amie, qui ne devait absolument rien dire autour d'elle, surtout pas à son frère. L'Irlandaise planifia plusieurs fois comment le revoir, renonça toujours à la dernière minute, le regretta, se trouva stupide, se repassa le film de leur rencontre chez Fleury & Bott, se trouva encore plus stupide… Et ce manège dura quelques semaines.
Dans un élan d'insouciance, un matin froid et ensoleillé, elle se retrouva dans le couloir du premier étage, devant la salle du cours de sortilèges. Puisqu'il étudiait les arts sportifs, il était probable qu'Hermès se trouve dans cette salle. Les calculs de Sapphire n'étaient pas exacts, car elle était une piètre investigatrice malgré sa curiosité savante, mais elle préférait laisser une part de chance dans cette énième tentative. Les mains dans les poches de son fin gilet gris, l'une des deux jouant impatiemment avec la pierre runique, elle se sentait nerveuse, à la fois excitée à l'idée de le revoir et inquiète des conséquences. La fin du cours retentit et la porte s'ouvrit, libérant les étudiants, qui se dirigèrent principalement du côté où elle se trouvait. Bousculée par le flot d'inconnus, elle paniqua. Elle réalisa qu'elle allait peut-être réellement le revoir, se sentit ridicule et décida de s'enfuir. Contournant le gros des étudiants qui sortaient pour partir dans la direction opposée, elle manqua de rentrer dans… évidemment, car il ne pouvait en être autrement, dans Hermès Delacroix.
Of course. Il fallait forcément que cela arrive, qu'elle tombe sur lui, que ça tombe sur elle. Les joues rosies de confusion, elle recula et se mit à balbutier. Pardon, je… Bonjour, je suis désolée, je me suis mal placée, je devrais… Tout sortait dans le désordre. Sapphire avait l'impression que ses jambes venaient de se changer en coton et qu'elles allaient se dérober sous elle. Dans la poche, ses doigts se refermèrent sur la pierre runique. Elle releva ses yeux dans ceux d'Hermès. Ces profondes billes noires, ce ciel nocturne qu'elle voudrait prendre le temps d'admirer. Un mélange d'assurance et de sérénité s'insinuait en elle, peut-être grâce à sa pierre porte-bonheur. En fait, je voulais vous voir. Tant pis, maintenant elle était là, lui aussi, la phrase était lancée. Come what may. Pour retrouver un peu de contenance, elle sortit les mains des poches, ainsi qu'un petit livre qui s'y trouvait, et croisa les bras sur sa poitrine afin d'étouffer les battements de son coeur. Pull yourself together, Sapph.
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Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Sam 18 Nov 2017 - 18:19
Une rencontre, aussi brève soit-elle, pouvait métamorphoser une personne, laissant tantôt des cicatrices indélébiles, tantôt des souvenirs mémorables dans sa tête. Le quart de siècle franchi, Hermès connaissait désormais les deux facettes d’un tête-à-tête. La blessure ouverte il y a maintenant huit ans se refermait doucement au fil des mois, des années qui s’écoulaient, mais le jeune homme en garderait certainement les stigmates jusqu’à la fin de ses jours. Bien plus taciturne depuis cette fameuse nuit de l’an 2009, Delacroix semblait pourtant se libérer de ses démons. Il rayonnait depuis la rentrée, comme si un voile de nuages sombres avait laissé place à des éclaircies sur son visage. Certains de ses amis les plus proches, comme Sullivan, le remarquèrent bien assez tôt, même si le joueur des Frelons de Wimbourne ne pouvait pas toujours fournir une explication à ce changement. Son meilleur ami savait, bien évidemment, qu’une fille se cachait derrière cette transformation radicale, mais il ne connaissait toujours son identité. Le français ne cracha en effet qu’une partie du morceau, notamment parce qu’il ignorait si les sentiments qu’il ressentait pour Miss McBee étaient réciproques, persuadé comme toujours que cela n’était qu’une illusion. Assis à une table située vers le fond de la classe de Sortilèges, aux côtés d’un ami, Delacroix soupira. Miss Castilla, son agent et probablement plus grande amie, lui conseillait de ne pas trop se disperser et de ne penser qu’à ses études et, surtout, au Quidditch, et le sorcier comprenait bien ce point de vue. Les Jaune et Noir comptaient sur lui, comme sur n’importe quel autre élément de l’équipe, pour remporter le championnat et faire un parcours honorable en Coupe d’Europe, et un joueur titulaire en plein doute, même sur sa vie sentimentale, risquait de mettre les objectifs de l’écurie en péril. Pourtant, en se levant chaque matin, il espérait rencontrer Sapphire une nouvelle fois, au détour d’un couloir ou bien à la bibliothèque où il se rendait régulièrement et où il imaginait la revoir, puisqu’ils semblaient partager le même goût pour les livres. Son cœur lui disait parfois de provoquer ce nouveau tête-à-tête, ne serait-ce que pour poursuivre leur conversation de la dernière fois, mais sa tête le retenait, lui signalant qu’il risquerait peut-être de déranger la jeune sorcière et, pis encore, de mettre un terme à son rêve éveillé.
La cloche retentit finalement, mettant un terme à ce premier et unique cours de la journée pour Delacroix, puisqu’une partie de son après-midi était consacrée, non pas aux cours optionnels tel que les Défenses Contre les Forces du Mal et l’Histoire de la Magie, mais à un énième entraînement avec les Frelons. Rangeant ses rouleaux de parchemin, son encrier et sa plume calmement dans son cartable ainsi que sa baguette magique dans le fourreau qui lui était dédiée, Hermès fut l’un des derniers étudiants à sortir de la salle de classe. Ayant plusieurs heures de libres devant lui avant la pause déjeuner, il suivit ses camarades en compagnie d’un ami qui lui montrait un article de journal. Celui-ci parlait du prochain match à l’extérieur face aux Harpies de Holyhead. La capitaine des Verts disait, entre autre, qu’elle souhaitait que son équipe « rentre dans le lard des Frelons avec l’appui du public ». Cela amusait le français, et lorsqu’il voulut s’emparer de la Gazette du Sorcier pour en savoir plus, il fut percuté par une jeune femme aux longs cheveux blonds, presque blancs, qu’il reconnut immédiatement : Sapphire McBee, celle-là même à qui il pensait depuis maintenant plus de deux mois. La sorcière, les joues rosies, recula alors de quelques pas et s’excusa. Le Wright, planté à l’endroit de la collision, s’empressa alors de répondre à son interlocutrice, tout aussi confus que cette dernière :
- Non, je pense que c’est entièrement de ma faute, Miss McBee. Je… j’étais un peu distrait avec… euh… Il jeta un coup d’œil à son ami qui s’éloignait, comme pour laisser les deux étudiants tranquilles, tout en lui adressant un signe des poings. Hermès fronça les sourcils durant quelques secondes, ne sachant pas s’il s’agissait d’un encouragement lié au prochain match ou s’il espérait, lui aussi, que le français conclut enfin avec une fille. Le jeune homme secoua légèrement la tête de gauche à droite, interprétant ainsi le geste de son compère de la plus mauvaise des manières, et reporta son attention sur la Lufkin. Celle-ci lui avouait qu’elle souhaitait le revoir, ce pourquoi elle avait semble-t-il provoqué cette nouvelle rencontre. Delacroix partageait cette envie depuis leur séparation lors de leur premier tête-à-tête. Ce jour-là, il aurait aimé offrir une glace à Sapphire, mais ses obligations avec son club de Quidditch l’avait contraint à partir avant même qu’ils puissent se rendre chez Florian Fortarôme tous les deux. Ah oui ? fit-il d’un air surpris, lui qui n’en croyait visiblement pas ses oreilles. Pardonnez-moi ma surprise, poursuivit-il en reprenant un air un peu plus convenable, mais je ne pensais pas vous revoir, termina-t-il avec un sourire timide qui traduisait fort bien ce qu’il ressentait à cet instant : du bonheur mêlé à de la gêne, parce qu’il pensait que ses sentiments envers Miss McBee étaient parfaitement lisibles sur son front. Hermès se surprit même à détourner légèrement le regard plusieurs fois, n’osant pas la regarder dans les yeux à cause de ce qu’il éprouvait, jusqu’à ce qu’il aperçoive le livre sous la poitrine de la jeune femme. Qu’étiez-vous en train de lire ?
Le Wright tentait d’entrevoir un titre sur la couverture du livre, mais les bras de la sorcière masquait une bonne partie de l’ouvrage, et celui-ci étant sous la gorge de Miss McBee, il plongea finalement son regard dans les yeux saphir de la demoiselle, de crainte que celle-ci pense qu’il profitait de la vue.
La cloche retentit finalement, mettant un terme à ce premier et unique cours de la journée pour Delacroix, puisqu’une partie de son après-midi était consacrée, non pas aux cours optionnels tel que les Défenses Contre les Forces du Mal et l’Histoire de la Magie, mais à un énième entraînement avec les Frelons. Rangeant ses rouleaux de parchemin, son encrier et sa plume calmement dans son cartable ainsi que sa baguette magique dans le fourreau qui lui était dédiée, Hermès fut l’un des derniers étudiants à sortir de la salle de classe. Ayant plusieurs heures de libres devant lui avant la pause déjeuner, il suivit ses camarades en compagnie d’un ami qui lui montrait un article de journal. Celui-ci parlait du prochain match à l’extérieur face aux Harpies de Holyhead. La capitaine des Verts disait, entre autre, qu’elle souhaitait que son équipe « rentre dans le lard des Frelons avec l’appui du public ». Cela amusait le français, et lorsqu’il voulut s’emparer de la Gazette du Sorcier pour en savoir plus, il fut percuté par une jeune femme aux longs cheveux blonds, presque blancs, qu’il reconnut immédiatement : Sapphire McBee, celle-là même à qui il pensait depuis maintenant plus de deux mois. La sorcière, les joues rosies, recula alors de quelques pas et s’excusa. Le Wright, planté à l’endroit de la collision, s’empressa alors de répondre à son interlocutrice, tout aussi confus que cette dernière :
- Non, je pense que c’est entièrement de ma faute, Miss McBee. Je… j’étais un peu distrait avec… euh… Il jeta un coup d’œil à son ami qui s’éloignait, comme pour laisser les deux étudiants tranquilles, tout en lui adressant un signe des poings. Hermès fronça les sourcils durant quelques secondes, ne sachant pas s’il s’agissait d’un encouragement lié au prochain match ou s’il espérait, lui aussi, que le français conclut enfin avec une fille. Le jeune homme secoua légèrement la tête de gauche à droite, interprétant ainsi le geste de son compère de la plus mauvaise des manières, et reporta son attention sur la Lufkin. Celle-ci lui avouait qu’elle souhaitait le revoir, ce pourquoi elle avait semble-t-il provoqué cette nouvelle rencontre. Delacroix partageait cette envie depuis leur séparation lors de leur premier tête-à-tête. Ce jour-là, il aurait aimé offrir une glace à Sapphire, mais ses obligations avec son club de Quidditch l’avait contraint à partir avant même qu’ils puissent se rendre chez Florian Fortarôme tous les deux. Ah oui ? fit-il d’un air surpris, lui qui n’en croyait visiblement pas ses oreilles. Pardonnez-moi ma surprise, poursuivit-il en reprenant un air un peu plus convenable, mais je ne pensais pas vous revoir, termina-t-il avec un sourire timide qui traduisait fort bien ce qu’il ressentait à cet instant : du bonheur mêlé à de la gêne, parce qu’il pensait que ses sentiments envers Miss McBee étaient parfaitement lisibles sur son front. Hermès se surprit même à détourner légèrement le regard plusieurs fois, n’osant pas la regarder dans les yeux à cause de ce qu’il éprouvait, jusqu’à ce qu’il aperçoive le livre sous la poitrine de la jeune femme. Qu’étiez-vous en train de lire ?
Le Wright tentait d’entrevoir un titre sur la couverture du livre, mais les bras de la sorcière masquait une bonne partie de l’ouvrage, et celui-ci étant sous la gorge de Miss McBee, il plongea finalement son regard dans les yeux saphir de la demoiselle, de crainte que celle-ci pense qu’il profitait de la vue.
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Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Dim 19 Nov 2017 - 10:01
Quelle plus douce collision que celle qui lui permettait de se retrouver face à lui, de croiser ce regard qui lui avait volé son sommeil, de parler à cet ange trop vite aperçu ? Les émotions se mélangeaient dans une confusion envahissante dans le corps innocent de Sapphire. Elle se sentait de feu, enflammée d'une irrésistible envie de le voir, de se consacrer à lui ; d'eau glacée, qui lui coulait le long de l'échine sous la forme d'un frisson de panique ; d'air, car le souffle lui manquait presque et le sol se dérobait sous ses pieds, la contraignant à léviter face à lui, avec la légèreté de la joie et le manque de contenance dû au stress. Ils balbutièrent tous les deux, pris de court par un moment qu'ils avaient pourtant espéré depuis plusieurs semaines. Non, je pense que c’est entièrement de ma faute, Miss McBee. Je… j’étais un peu distrait avec… euh… Avide de ses mots et curieuse de savoir à quoi elle l'avait arraché en se présentant de manière aussi abrupte, la Lufkin chercha à suivre son regard qui se perdit dans la foule des étudiants qui sortaient. Elle ne comprit évidemment pas de quoi il parlait, ni pourquoi il sembla contrarié. Sa confusion l'empêchait d'observer la scène proprement, et son inexpérience sociale ne lui aurait de toute manière probablement pas permis d'interpréter le geste adressé à Hermès par un camarade. Peu importait. Sapphire retrouva un peu de sérénité, ce qui l'aida à dissimuler sa nervosité. Grâce à la pierre runique qu'elle gardait cachée au creux de sa paume, grâce aux yeux noirs du jeune homme qui l'inspiraient plus que toute autre chose depuis qu'elle les avait croisés. Elle annonça qu'elle voulait voir le sorcier, d'un ton calme et anodin alors qu'il lui semblait que c'était la phrase la plus difficile et risquée qu'elle n'avait jamais eu à prononcer. Ah oui ? Pardonnez-moi ma surprise, mais je ne pensais pas vous revoir. Il termina sa phrase avec un sourire timide, mais la surprise avait été clairement visible. Sapphire aurait été incapable de dire la réaction qu'elle attendait, mais elle était certaine que ce n'était pas celle-ci. Je ne pensais pas vous revoir. On n'aurait pas mieux choisi une arme pour appuyer là où ça faisait mal. Les mots pressaient sur son coeur comme autant de pointes prêtes à le faire éclater. Il n'avait pas l'intention de la revoir. Elle avait passé plusieurs semaines sans appétit et sans sommeil parce qu'elle mourait d'envie de le revoir, et lui n'y comptait pas. Of course he didn't plan to see you again. Why would he ? Une teinte rose teinta de nouveau ses joues, de honte cette fois-ci. Sapphire se sentait idiote et ridicule.
Qu’étiez-vous en train de lire ? La voix du Wright tira la sorcière de ses pensées déçues, en mentionnant le petit livre qu'elle tenait contre elle. Cette diversion aurait pu lui permettre de changer de sujet et de masquer sa ridicule tentative de rencontre romantique, mais l'objet de la curiosité du sorcier était une nouvelle arme qu'il retournait contre elle, pour être sûr d'achever son coeur blessé. L'ouvrage qu'elle avait apporté était destiné à Hermès. Comment lui offrir désormais, puisqu'il ne comptait même pas la revoir ? S'il avait été surpris de sa venue, il trouverait vraiment bizarre qu'elle lui apporte un cadeau. A cet instant précis, la Lufkin aurait voulu pouvoir disparaître. Elle dissimula encore plus le livre derrière ses bras, mal à l'aise. Oh… Rien, c'est… Ce n'est qu'un vieux livre personnel. Sa voix s'étranglait presque dans sa gorge, resserrée par le stress. Sapphire avait envie de partir. Maintenant. Elle lui dirait qu'elle était désolée, qu'elle s'était trompée, qu'elle n'aurait pas dû venir le déranger. Tout ce qu'elle avait imaginé, les heures passées à se dire qu'elle devait le revoir parce que lui aussi avait dû ressentir ce quelque chose de spécial, ce sentiment indéfinissable, tout cela lui semblait complètement stupide. Elle n'en revenait pas de s'être convaincue toute seule de venir se ridiculiser devant lui.
Pourtant, la jeune sorcière ne partit pas. Elle aurait eu l'air encore plus étrange si elle s'en allait brusquement alors qu'elle lui était rentrée dedans en lui annonçant qu'elle voulait le voir. Et même si cette seconde rencontre ne se déroulait pas comme elle l'espérait, Hermès restait un jeune homme agréable et poli, à qui elle devait une certaine tenue, par respect. Elle se devait donc de rester, d'affronter la sensation des miettes de son coeur qui se désagrègent, et de lui dire pourquoi elle était venue. Du moins, la seule raison qu'elle pouvait se permettre d'énoncer. Vous vous souvenez du défi que vous m'avez lancé, lors de notre discussion chez Whizzhard Books ? Notre rencontre. C'était le mot qu'elle aurait voulu employer, mais il pesait trop lourd dans sa bouche, dans sa gorge, dans son coeur. Notre rencontre. Cette rencontre fatale, celle qui avait déclenché ce délicieux tourment, cette douloureuse euphorie, cette folie passagère qui l'avait amenée à attendre Hermès après son cours de sortilèges. Vous ne vous attendiez peut-être pas à ce que je vienne vous voir pour vous l'annoncer, mais j'ai fini par trouver. Ses yeux bleus s'allumèrent tristement avec fierté. Sa victoire lui semblait amère et futile : après tout, ce n'était pas pour ça qu'elle avait si peu dormi. You suck at love, but you're good with research. Yay you. Enfin, j'ai trouvé des informations sur les maisons de Beauxbâtons, je peux essayer de deviner dans laquelle vous étiez même si je ne prétends pas vous connaître. Elle avait cru, le connaître. Avoir perçu quelque chose chez lui, avoir partagé un moment hors du temps et croisé des étoiles dans ces grands yeux noirs qui la troublaient. Visiblement, elle s'était trompée. Puisqu'il n'y avait plus besoin de camoufler sa poitrine de peur que les battements de son coeur ne s'entendent, elle décroisa les bras. Le petit livre et la pierre retournèrent dans les poches de son gilet, et la jeune sorcière plaça les mains dans son dos, sagement, attendant la fin de son supplice avec la dignité d'une Irlandaise.
Qu’étiez-vous en train de lire ? La voix du Wright tira la sorcière de ses pensées déçues, en mentionnant le petit livre qu'elle tenait contre elle. Cette diversion aurait pu lui permettre de changer de sujet et de masquer sa ridicule tentative de rencontre romantique, mais l'objet de la curiosité du sorcier était une nouvelle arme qu'il retournait contre elle, pour être sûr d'achever son coeur blessé. L'ouvrage qu'elle avait apporté était destiné à Hermès. Comment lui offrir désormais, puisqu'il ne comptait même pas la revoir ? S'il avait été surpris de sa venue, il trouverait vraiment bizarre qu'elle lui apporte un cadeau. A cet instant précis, la Lufkin aurait voulu pouvoir disparaître. Elle dissimula encore plus le livre derrière ses bras, mal à l'aise. Oh… Rien, c'est… Ce n'est qu'un vieux livre personnel. Sa voix s'étranglait presque dans sa gorge, resserrée par le stress. Sapphire avait envie de partir. Maintenant. Elle lui dirait qu'elle était désolée, qu'elle s'était trompée, qu'elle n'aurait pas dû venir le déranger. Tout ce qu'elle avait imaginé, les heures passées à se dire qu'elle devait le revoir parce que lui aussi avait dû ressentir ce quelque chose de spécial, ce sentiment indéfinissable, tout cela lui semblait complètement stupide. Elle n'en revenait pas de s'être convaincue toute seule de venir se ridiculiser devant lui.
Pourtant, la jeune sorcière ne partit pas. Elle aurait eu l'air encore plus étrange si elle s'en allait brusquement alors qu'elle lui était rentrée dedans en lui annonçant qu'elle voulait le voir. Et même si cette seconde rencontre ne se déroulait pas comme elle l'espérait, Hermès restait un jeune homme agréable et poli, à qui elle devait une certaine tenue, par respect. Elle se devait donc de rester, d'affronter la sensation des miettes de son coeur qui se désagrègent, et de lui dire pourquoi elle était venue. Du moins, la seule raison qu'elle pouvait se permettre d'énoncer. Vous vous souvenez du défi que vous m'avez lancé, lors de notre discussion chez Whizzhard Books ? Notre rencontre. C'était le mot qu'elle aurait voulu employer, mais il pesait trop lourd dans sa bouche, dans sa gorge, dans son coeur. Notre rencontre. Cette rencontre fatale, celle qui avait déclenché ce délicieux tourment, cette douloureuse euphorie, cette folie passagère qui l'avait amenée à attendre Hermès après son cours de sortilèges. Vous ne vous attendiez peut-être pas à ce que je vienne vous voir pour vous l'annoncer, mais j'ai fini par trouver. Ses yeux bleus s'allumèrent tristement avec fierté. Sa victoire lui semblait amère et futile : après tout, ce n'était pas pour ça qu'elle avait si peu dormi. You suck at love, but you're good with research. Yay you. Enfin, j'ai trouvé des informations sur les maisons de Beauxbâtons, je peux essayer de deviner dans laquelle vous étiez même si je ne prétends pas vous connaître. Elle avait cru, le connaître. Avoir perçu quelque chose chez lui, avoir partagé un moment hors du temps et croisé des étoiles dans ces grands yeux noirs qui la troublaient. Visiblement, elle s'était trompée. Puisqu'il n'y avait plus besoin de camoufler sa poitrine de peur que les battements de son coeur ne s'entendent, elle décroisa les bras. Le petit livre et la pierre retournèrent dans les poches de son gilet, et la jeune sorcière plaça les mains dans son dos, sagement, attendant la fin de son supplice avec la dignité d'une Irlandaise.
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Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Sam 9 Déc 2017 - 20:38
L’embarras, mêlé à la surprise, se lisait clairement sur le visage de Hermès, tandis qu’il prononçait des mots maladroits à l’adresse de la jeune femme qui se tenait face à lui, les bras croisés sous la poitrine. Une autre formule aurait sûrement été plus appropriée en guise de salutations, et il s’en rendit compte bien vite. Le français se mordit la lèvre, conscient de sa maladresse et peiné par sa propre étourderie. Les termes employés par le sorcier pouvaient en effet être mal interprétés par la Lufkin, mettant ainsi tous ses espoirs en ruines. Car si le Wright fit part de sa surprise en déclarant à la sorcière qu’il ne pensait pas la revoir, ce fut à cause de ce qu’il ressentait pour elle, ou plutôt parce qu’il craignait que ses sentiments soient parfaitement lisibles sur son visage, alors qu’il ignorait quels étaient ceux de la jeune femme à son égard. Peut-être qu’il s’emballait une fois de plus avec cette fille, comme ce fut le cas pour tant d’autres autrefois, à une époque où l’adolescent qu’il était se sentait mal dans sa peau. Peut-être que Sapphire le voyait simplement comme un ami, et non comme un potentiel époux, contrairement à lui. L’irlandaise semblait être une véritable obsession pour le garçon qui rêvait souvent d’Elle, sans doute parce qu’il ne pensait qu’à Elle ces derniers temps. Une nuit, Hermès rêva ainsi que son meilleur ami, Sullivan Phelps, savait ce qu’il ressentait pour la sorcière et, tandis que celle-ci se tenait assise derrière eux à l’occasion d’un devoir sur table, lui proposa de l’observer discrètement pour savoir si elle le regardait. Plus tard, durant une autre nuit, un nouveau songe le mit en scène dans le Hall d’entrée de Beauxbâtons avec Miss McBee, au loin, et une foule d’étudiants plus ou moins connus du rêveur entre eux. Trop occupé à contempler l’élue de son cœur, le garçon ignora involontairement une autre jeune femme venue lui faire la bise pour le saluer. Le français ne comptait pour le moment pas moins de neuf rêves liés à Sapphire, que celle-ci soit ou non présente physiquement à l’intérieur. Tentant de masquer sa gêne, Delacroix remarqua le petit ouvrage que la sorcière tenait dans ses bras et, prit d’une curiosité soudaine, lui demanda tout simplement ce qu’elle était en train de lire. La jeune femme semblait mal à l’aise, déclarant alors qu’il s’agissait d’un livre personnel. Hermès pensait naïvement à un journal intime, jugeant cela mignon, touchant, même si ça lui paraissait étrange de se balader dans les couloirs de l’école avec un tel objet si personnel.
- Je comprend, répondit-il avec un sourire amical. Nous avons tous notre petit jardin secret. Le garçon posa son cartable à ses pieds et mit les mains dans les poches de son blazer bleu marine, essayant d’adopter une attitude décontractée face à la sorcière qui occupait une si grande place dans son cœur qu’il en était presque mal à l’aise. Refusant néanmoins de se dérober comme un jeune homme impoli, Hermès annonçait, par ce geste, qu’il se tenait à la disposition de Miss McBee et qu’il souhaitait partager un peu de son temps avec elle. En sortant de la salle de classe du cours de Sortilèges, Delacroix voulut rejoindre la bibliothèque au deuxième étage, juste au-dessus, pour pouvoir travailler un peu, mais puisque la jeune femme était là, il reporterait ses devoirs à plus tard. Il aura sans doute du retard à rattraper durant les prochaines soirées, mais à ses yeux, l’irlandaise en valait la peine.
Sapphire mentionna le défi que Hermès lui avait gaiement lancé lors de leur première rencontre sur le Chemin de Traverse, taquin face à la curiosité de la jeune femme. Il s’en souvenait très bien.
- Oui, je m’en souviens. Nous nous rendions chez WhizzHard Books, à vrai dire, rectifia-t-il avec un léger sourire. Je crois que la propriétaire m’aurait grondé pour de bon si je vous avais lancé ce défi à l’intérieur de sa librairie, poursuivit-il en riant, se remémorant l’exclamation qu’il eut en découvrant l’ouvrage intitulé Godric Gryffondor : père fondateur de la communauté magique moderne en haut de l’étagère et la douce réprimande de Miss McBee à cet instant. La Lufkin lui annonça qu’elle était parvenue à dénicher des informations au sujet de Beauxbâtons, notamment à propos des différentes maisons. Le jeune homme haussa les sourcils, étonné que l’irlandaise ait pu découvrir ces informations, l’école de sorcellerie française étant plutôt discrète. Ah oui ? J’espère que vous n’êtes pas venue en France pour obtenir ces informations en oubliant de passer au Salon des Grimoires, la librairie de mes parents, dit-il sur le ton de la plaisanterie, même si au fond, il aurait aimé qu’elle vienne le voir en Normandie, quelques jours avant la rentrée. Miss McBee releva cependant un point cruellement vrai, et ceci eut le même effet qu’un coup de massue sur la tête : elle le connaissait très peu, tout comme Hermès. Le jeune homme s’était-il emballé ces dernières semaines, ces derniers mois, tandis qu’il ne savait pas grand-chose de la jeune femme, si ce n’est qu’elle était une irlandaise passionnée par les secrets que pouvaient renfermer les livres et qu’elle ne semblait pas être une fan de Quidditch ? La mine du garçon s’assombrit face à cette terrible vérité. C’est vrai, fit-il, alors que les mots « on se connaît peu » restaient sagement au fond de sa gorge. Je suis prêt à vous dire tout ce dont vous avez besoin de savoir, si cela peut vous aider. Il sous-entendait par là qu’il souhaitait faire davantage connaissance avec elle, sans le dire explicitement pour ne pas paraître trop intimiste.
- Je comprend, répondit-il avec un sourire amical. Nous avons tous notre petit jardin secret. Le garçon posa son cartable à ses pieds et mit les mains dans les poches de son blazer bleu marine, essayant d’adopter une attitude décontractée face à la sorcière qui occupait une si grande place dans son cœur qu’il en était presque mal à l’aise. Refusant néanmoins de se dérober comme un jeune homme impoli, Hermès annonçait, par ce geste, qu’il se tenait à la disposition de Miss McBee et qu’il souhaitait partager un peu de son temps avec elle. En sortant de la salle de classe du cours de Sortilèges, Delacroix voulut rejoindre la bibliothèque au deuxième étage, juste au-dessus, pour pouvoir travailler un peu, mais puisque la jeune femme était là, il reporterait ses devoirs à plus tard. Il aura sans doute du retard à rattraper durant les prochaines soirées, mais à ses yeux, l’irlandaise en valait la peine.
Sapphire mentionna le défi que Hermès lui avait gaiement lancé lors de leur première rencontre sur le Chemin de Traverse, taquin face à la curiosité de la jeune femme. Il s’en souvenait très bien.
- Oui, je m’en souviens. Nous nous rendions chez WhizzHard Books, à vrai dire, rectifia-t-il avec un léger sourire. Je crois que la propriétaire m’aurait grondé pour de bon si je vous avais lancé ce défi à l’intérieur de sa librairie, poursuivit-il en riant, se remémorant l’exclamation qu’il eut en découvrant l’ouvrage intitulé Godric Gryffondor : père fondateur de la communauté magique moderne en haut de l’étagère et la douce réprimande de Miss McBee à cet instant. La Lufkin lui annonça qu’elle était parvenue à dénicher des informations au sujet de Beauxbâtons, notamment à propos des différentes maisons. Le jeune homme haussa les sourcils, étonné que l’irlandaise ait pu découvrir ces informations, l’école de sorcellerie française étant plutôt discrète. Ah oui ? J’espère que vous n’êtes pas venue en France pour obtenir ces informations en oubliant de passer au Salon des Grimoires, la librairie de mes parents, dit-il sur le ton de la plaisanterie, même si au fond, il aurait aimé qu’elle vienne le voir en Normandie, quelques jours avant la rentrée. Miss McBee releva cependant un point cruellement vrai, et ceci eut le même effet qu’un coup de massue sur la tête : elle le connaissait très peu, tout comme Hermès. Le jeune homme s’était-il emballé ces dernières semaines, ces derniers mois, tandis qu’il ne savait pas grand-chose de la jeune femme, si ce n’est qu’elle était une irlandaise passionnée par les secrets que pouvaient renfermer les livres et qu’elle ne semblait pas être une fan de Quidditch ? La mine du garçon s’assombrit face à cette terrible vérité. C’est vrai, fit-il, alors que les mots « on se connaît peu » restaient sagement au fond de sa gorge. Je suis prêt à vous dire tout ce dont vous avez besoin de savoir, si cela peut vous aider. Il sous-entendait par là qu’il souhaitait faire davantage connaissance avec elle, sans le dire explicitement pour ne pas paraître trop intimiste.
- InvitéInvité
Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Dim 10 Déc 2017 - 11:45
Nous avons tous notre petit jardin secret. La phrase d'Hermès closit le sujet du livre mystérieux que Sapphire avait apporté, présumant, dans son élan sentimental, qu'elle pouvait faire un cadeau à celui qui occupait ses moindres pensées. Se doutait-il qu'il tenait une place de choix dans son propre jardin secret ? Ses sentiments pour lui, ses espoirs, sa déception, tout cela y prenait tant de place qu'elle avait presque la sensation d'étouffer. Pourtant il lui fallait faire bonne figure : il n'était pas question de se ridiculiser en révélant l'illusion qu'elle s'était faite à son sujet. Sapphire aquiesça d'un sourire triste à sa phrase, les yeux rivés sur ce visage qui hantait ses nuits.
Vous vous souvenez du défi que vous m'avez lancé, lors de notre discussion chez Whizzhard Books ? lança-t-elle pour changer de sujet et revenir à une raison avouable pour être venue trouver le sorcier. Oui, je m’en souviens. Nous nous rendions chez WhizzHard Books, à vrai dire, rectifia-t-il amicalement. Je crois que la propriétaire m’aurait grondé pour de bon si je vous avais lancé ce défi à l’intérieur de sa librairie, poursuivit-il, le ton rieur. La précision sembla inutile au coeur meurtri de la sorcière. Elle ne voulait pas penser encore à ce souvenir doux-amer, ce moment charmant qu'elle avait passé avec lui, hors du temps, avec ce sentiment de ressentir quelque chose de spécial et de partagé. Si elle s'était repassé ce film dans sa tête pendant des semaines avec fébrilité, elle revoyait maintenant la scène avec la sensation d'avoir été stupide. Vous ne vous attendiez peut-être pas à ce que je vienne vous voir pour vous l'annoncer, mais j'ai fini par trouver. Ses yeux bleus s'allumèrent tristement avec fierté. Le jeune homme haussa les sourcils, et son étonnement renforça Sapphire dans sa résolution. Elle avait rempli sa mission, elle avait relevé un défi qu'il semblait penser difficile, elle devrait se contenter de cela. Ah oui ? J’espère que vous n’êtes pas venue en France pour obtenir ces informations en oubliant de passer au Salon des Grimoires, la librairie de mes parents, dit-il sur le ton de la plaisanterie. Heureusement pour elle, non. Si elle était passée voir ses parents, son imagination se serait emballée davantage. Et si elle les avait trouvés charmants ? Et si elle s'était imaginée là-bas avec lui, intégrant une part de sa vie ? Sapphire regretta sa capacité à se projeter aussi vite. Pourquoi ne pouvait-elle pas vivre dans le présent ? Il fallait toujours qu'elle rêve les yeux ouverts, qu'elle cherche à retrouver dans ses yeux noirs les étoiles qu'elle avait senti briller dans les siens.
Non, non, je ne me suis pas rendue en France, se contenta-t-elle de répondre. J'ai trouvé des informations sur les maisons de Beauxbâtons. Je peux essayer de deviner dans laquelle vous étiez même si je ne prétends pas vous connaître. Sa propre précision lui serrait le coeur. Elle pinça les lèvres le temps de reprendre contenance et décroisa les bras. Le petit livre et la pierre, objets inutiles de ses espoirs futiles, retournèrent dans les poches de son gilet, et la jeune sorcière plaça les mains dans son dos. C’est vrai, fit Hermès gravement. Je suis prêt à vous dire tout ce dont vous avez besoin de savoir, si cela peut vous aider. Lancée dans son sujet, la jeune sorcière prit cette proposition pour une banale invitation à poser des questions sur Beauxbâtons, afin de vérifier son hypothèse. Elle avait rectifié son initiative insensée vers un sujet sérieux et neutre, et Hermès la suivait dans cette voie. Après un regard au sol pour rassembler sa concentration, Sapphire prit une inspiration apaisante et reprit la discussion. Il me semble que vos maisons sont représentées par les éléments, et celle de l'Air a retenu mon attention. Quoique les considérations des élèves de la Terre m'ont fait hésiter également. Diriez-vous que vous êtes de ceux qui privilégient la vérité, qui tentent de changer les choses selon leur idéal ? Si je ne me trompe pas je fais référence à l'emblême du Pégase, qui est un animal majestueux et poétique à mes yeux. Qui ressemblait tellement à l'idée qu'elle se faisait d'Hermès. Un Hermès, messager divin, représenté par un cheval ailé, quoi de plus aérien et enchanteur ? En tant qu'amoureuse du ciel, Sapphire ne pouvait qu'aimer cette image. Dites moi si je fais fausse route.
En attendant, les éléments de la scène lui parvinrent dans le désordre : Sapphire percevait son environnement souvent à retardement, il lui fallait sortir de ses rêveries pour comprendre véritablement ce qui lui arrivait. La proposition du sorcier revint dans son esprit et prit un tout autre sens. Elle remarqua, seulement maintenant, qu'il avait posé son cartable au sol et placé ses mains au chaud, comme s'il comptait rester là le temps de discuter avec elle. Il ne semblait pas ennuyé par son apparition soudaine, ni pressé de retourner à ses occupations. Troublée, Sapphire replongea ses yeux azur dans le ciel noir de ceux du sorcier. Lui avait-il suggéré qu'ils fassent connaissance ? You're still taking your dreams for reality. Stop doing that. Elle avait tellement envie qu'il ressente la même chose qu'elle, cette envie absurde de rester avec lui, de l'écouter, de le regarder, de le connaître. Cette panique apaisante, cette ivresse évidente, qui effaçait tout le reste autour, ne laissant visible que lui, lui et ses yeux, lui et sa voix, lui et sa présence. Son esprit était si encombré de pensées et de sentiments contradictoires que la jeune femme avait presque envie d'exploser, d'hurler, de faire quelque chose pour arrêter de réfléchir. Elle avait tant espéré le revoir, et désormais face à lui elle parasitait ce moment par ses hésitations douloureuses. Il fallait qu'elle profite de ces instants volés, du privilège d'échanger quelques mots avec lui. Tant pis pour son coeur brisé. Elle aurait bien le temps et la solitude pour pleurer sa déception plus tard. Pour le moment, il était là, il lui parlait et elle ne voulait plus en perdre une miette. Il lui avait proposé de répondre à toutes ses questions. Amusée par sa propre spontanéité, Sapphire entendait son coeur lui souffler les questions à poser. What do you feel for me ? Am I just an anonymous student ? Doesn't your heart beat too ? Who are those stars in your eyes for ? Do you have any idea how often I thought about you ? Son élan de sentiments la rendait à la fois triste et charmée. C'était la première fois qu'elle ressentait cela, et même s'il était difficile de croire que ce n'était pas partagé, c'était terriblement agréable. La sorcière se pinça les lèvres encore une fois, retenant ses mots. Elle qui d'ordinaire disait tout ce qui lui passait par la tête, pressentait qu'elle ne pouvait pas lui dire tout cela, de but en blanc. Il la prendrait pour une folle. Ne l'était-elle pas depuis qu'elle ne dormait plus à cause de lui ? Je ne pensais pas qu'il y avait des étudiants comme vous chez les Wright. Je veux dire, c'est probablement mal de ma part, mais je les imaginais uniquement portés sur la fête. Les rares fois où j'en croise, ils ne font pas preuve de beaucoup de délicatesse. Et ils ne sont pas particulièrement intéressés par les livres. Est-ce que je m'en suis fait une image fausse, ou est-ce que vous êtes réellement différent d'eux ? Derrière ses questions, elle lui demandait presque si elle se trompait sur lui… et sur ce qu'elle avait cru ressentir entre eux. Sapphire n'avait rien contre les Rouges, ils lui apparaissaient un peu brutaux, un peu trop portés sur le physique, mais ils restaient une bande sympathique. Seulement elle n'aurait jamais cru tomber sous le charme de l'un d'entre eux. Cette attirance chaste et pure était-elle possible entre eux ?
Vous vous souvenez du défi que vous m'avez lancé, lors de notre discussion chez Whizzhard Books ? lança-t-elle pour changer de sujet et revenir à une raison avouable pour être venue trouver le sorcier. Oui, je m’en souviens. Nous nous rendions chez WhizzHard Books, à vrai dire, rectifia-t-il amicalement. Je crois que la propriétaire m’aurait grondé pour de bon si je vous avais lancé ce défi à l’intérieur de sa librairie, poursuivit-il, le ton rieur. La précision sembla inutile au coeur meurtri de la sorcière. Elle ne voulait pas penser encore à ce souvenir doux-amer, ce moment charmant qu'elle avait passé avec lui, hors du temps, avec ce sentiment de ressentir quelque chose de spécial et de partagé. Si elle s'était repassé ce film dans sa tête pendant des semaines avec fébrilité, elle revoyait maintenant la scène avec la sensation d'avoir été stupide. Vous ne vous attendiez peut-être pas à ce que je vienne vous voir pour vous l'annoncer, mais j'ai fini par trouver. Ses yeux bleus s'allumèrent tristement avec fierté. Le jeune homme haussa les sourcils, et son étonnement renforça Sapphire dans sa résolution. Elle avait rempli sa mission, elle avait relevé un défi qu'il semblait penser difficile, elle devrait se contenter de cela. Ah oui ? J’espère que vous n’êtes pas venue en France pour obtenir ces informations en oubliant de passer au Salon des Grimoires, la librairie de mes parents, dit-il sur le ton de la plaisanterie. Heureusement pour elle, non. Si elle était passée voir ses parents, son imagination se serait emballée davantage. Et si elle les avait trouvés charmants ? Et si elle s'était imaginée là-bas avec lui, intégrant une part de sa vie ? Sapphire regretta sa capacité à se projeter aussi vite. Pourquoi ne pouvait-elle pas vivre dans le présent ? Il fallait toujours qu'elle rêve les yeux ouverts, qu'elle cherche à retrouver dans ses yeux noirs les étoiles qu'elle avait senti briller dans les siens.
Non, non, je ne me suis pas rendue en France, se contenta-t-elle de répondre. J'ai trouvé des informations sur les maisons de Beauxbâtons. Je peux essayer de deviner dans laquelle vous étiez même si je ne prétends pas vous connaître. Sa propre précision lui serrait le coeur. Elle pinça les lèvres le temps de reprendre contenance et décroisa les bras. Le petit livre et la pierre, objets inutiles de ses espoirs futiles, retournèrent dans les poches de son gilet, et la jeune sorcière plaça les mains dans son dos. C’est vrai, fit Hermès gravement. Je suis prêt à vous dire tout ce dont vous avez besoin de savoir, si cela peut vous aider. Lancée dans son sujet, la jeune sorcière prit cette proposition pour une banale invitation à poser des questions sur Beauxbâtons, afin de vérifier son hypothèse. Elle avait rectifié son initiative insensée vers un sujet sérieux et neutre, et Hermès la suivait dans cette voie. Après un regard au sol pour rassembler sa concentration, Sapphire prit une inspiration apaisante et reprit la discussion. Il me semble que vos maisons sont représentées par les éléments, et celle de l'Air a retenu mon attention. Quoique les considérations des élèves de la Terre m'ont fait hésiter également. Diriez-vous que vous êtes de ceux qui privilégient la vérité, qui tentent de changer les choses selon leur idéal ? Si je ne me trompe pas je fais référence à l'emblême du Pégase, qui est un animal majestueux et poétique à mes yeux. Qui ressemblait tellement à l'idée qu'elle se faisait d'Hermès. Un Hermès, messager divin, représenté par un cheval ailé, quoi de plus aérien et enchanteur ? En tant qu'amoureuse du ciel, Sapphire ne pouvait qu'aimer cette image. Dites moi si je fais fausse route.
En attendant, les éléments de la scène lui parvinrent dans le désordre : Sapphire percevait son environnement souvent à retardement, il lui fallait sortir de ses rêveries pour comprendre véritablement ce qui lui arrivait. La proposition du sorcier revint dans son esprit et prit un tout autre sens. Elle remarqua, seulement maintenant, qu'il avait posé son cartable au sol et placé ses mains au chaud, comme s'il comptait rester là le temps de discuter avec elle. Il ne semblait pas ennuyé par son apparition soudaine, ni pressé de retourner à ses occupations. Troublée, Sapphire replongea ses yeux azur dans le ciel noir de ceux du sorcier. Lui avait-il suggéré qu'ils fassent connaissance ? You're still taking your dreams for reality. Stop doing that. Elle avait tellement envie qu'il ressente la même chose qu'elle, cette envie absurde de rester avec lui, de l'écouter, de le regarder, de le connaître. Cette panique apaisante, cette ivresse évidente, qui effaçait tout le reste autour, ne laissant visible que lui, lui et ses yeux, lui et sa voix, lui et sa présence. Son esprit était si encombré de pensées et de sentiments contradictoires que la jeune femme avait presque envie d'exploser, d'hurler, de faire quelque chose pour arrêter de réfléchir. Elle avait tant espéré le revoir, et désormais face à lui elle parasitait ce moment par ses hésitations douloureuses. Il fallait qu'elle profite de ces instants volés, du privilège d'échanger quelques mots avec lui. Tant pis pour son coeur brisé. Elle aurait bien le temps et la solitude pour pleurer sa déception plus tard. Pour le moment, il était là, il lui parlait et elle ne voulait plus en perdre une miette. Il lui avait proposé de répondre à toutes ses questions. Amusée par sa propre spontanéité, Sapphire entendait son coeur lui souffler les questions à poser. What do you feel for me ? Am I just an anonymous student ? Doesn't your heart beat too ? Who are those stars in your eyes for ? Do you have any idea how often I thought about you ? Son élan de sentiments la rendait à la fois triste et charmée. C'était la première fois qu'elle ressentait cela, et même s'il était difficile de croire que ce n'était pas partagé, c'était terriblement agréable. La sorcière se pinça les lèvres encore une fois, retenant ses mots. Elle qui d'ordinaire disait tout ce qui lui passait par la tête, pressentait qu'elle ne pouvait pas lui dire tout cela, de but en blanc. Il la prendrait pour une folle. Ne l'était-elle pas depuis qu'elle ne dormait plus à cause de lui ? Je ne pensais pas qu'il y avait des étudiants comme vous chez les Wright. Je veux dire, c'est probablement mal de ma part, mais je les imaginais uniquement portés sur la fête. Les rares fois où j'en croise, ils ne font pas preuve de beaucoup de délicatesse. Et ils ne sont pas particulièrement intéressés par les livres. Est-ce que je m'en suis fait une image fausse, ou est-ce que vous êtes réellement différent d'eux ? Derrière ses questions, elle lui demandait presque si elle se trompait sur lui… et sur ce qu'elle avait cru ressentir entre eux. Sapphire n'avait rien contre les Rouges, ils lui apparaissaient un peu brutaux, un peu trop portés sur le physique, mais ils restaient une bande sympathique. Seulement elle n'aurait jamais cru tomber sous le charme de l'un d'entre eux. Cette attirance chaste et pure était-elle possible entre eux ?
- InvitéInvité
Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Lun 25 Déc 2017 - 15:50
Sous le charme de Miss McBee, Hermès préféra reporter ses devoirs à un autre moment afin de partager son temps libre avec elle. Il aurait certainement beaucoup de travail à rattraper et de nombreuses soirées à sacrifier, mais peu lui importait à cet instant. L’irlandaise occupait une place de choix dans son cœur, habitant même ses rêves les plus intimes, et il semblait bien décidé à le lui montrer d’une façon ou d’une autre. Le français se mit ainsi à la disposition de la Lufkin en adoptant une attitude détendue, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, malgré le malaise qui persistait chez lui en raison de ses sentiments qu’il peinait selon lui à cacher. La douce voix de cette princesse berçait ses oreilles comme une symphonie harmonieuse chaque fois qu’elle prenait la parole, provoquant alors chez le Wright des sourires parfois plus naturels, plus sincères que lors d’autres occasions. Souhaitant sans doute prouver qu’il se souvenait parfaitement de leur première rencontre jusque dans les moindres détails, Hermès rectifia les dires de la jolie colombe au sujet du défi qu’il lui lança ce jour-là, précisant qu’ils se rendaient en réalité tous deux chez WhizzHard Books. Son interlocutrice ne semblait pas relever la correction apportée par le jeune homme, si bien que celui-ci se retrancha à son tour dans sa coquille d’huître, persuadé qu’elle ne partageait pas les mêmes sentiments que lui. Delacroix fut néanmoins agréablement surprit lorsque Sapphire lui annonça l’objet de cette visite impromptue, révélant qu’elle connaissait les spécificités de Beauxbâtons, une école de sorcellerie pourtant bien discrète au niveau des informations qu’elle divulguait. Décidément démonstratif face à Miss McBee, bien que ses mots puissent être également interprétés comme de la simple politesse, le garçon renouvela son invitation, se confrontant une nouvelle fois à un mur de pierres. Le sorcier écoutait la Lufkin, admettant avec regret qu’ils se connaissaient peu. Il acquiesçait de la tête lorsque la jeune femme disait que les quatre éléments représentaient chacun une maison de l’établissement, et il resta bouche bée lorsqu’elle évoqua celle de l’Air, et plus particulièrement l’emblème du Pégase. Les yeux sombres d’Hermès s’illuminèrent à nouveau au moment où Sapphire précisa que le Pégase était à ses yeux un animal majestueux et poétique. Sa réaction paraissait sans doute disproportionnée, mais ils épousaient quasiment le même point de vue à ce propos. Le jeune homme étudia en effet parmi les étudiants de la maison de l’Air sous le signe du Pégase, créature fantastique à laquelle il aimait beaucoup s’identifier.
- Non... Non, bredouilla-t-il alors, émerveillé par Sapphire. Vous ne faites absolument pas fausse route. J’ai effectivement étudié parmi les Pégases, et il est vrai que je supporte difficilement le mensonge. Hermès fit une pause et reprit une attitude un peu plus correcte face à la jeune femme. Vous m’impressionnez, pour quelqu’un qui disait ne pas me connaître, termina-t-il en lui adressant un sourire amical.
Le Wright conservait de beaux souvenirs avec les membres de cette maison, même si les premières années furent plus compliquées. Lors de sa dernière année, Hermès eut l’honneur de hisser l’équipe de Quidditch au sommet de son art en remportant la Coupe tant convoitée, les joueurs de l’Air échouant parfois à un cheveu du titre les saisons précédentes. Certains sorciers n’ayant pas eu le privilège de rejoindre les Gévaudans ou les Pégases enviaient ceux qui eurent cette chance, car ces derniers représentaient le pouvoir sous ses deux formes. Les Gévaudans n’hésitaient jamais, en effet, à se montrer agressifs pour obtenir ce qu’ils désiraient, alors qu’en face, les Pégases, plus idéalistes, privilégiaient les nobles causes et les intérêts collectifs.
Miss McBee reprit alors la parole et semblait complimenter Hermès, pensant qu’il était différent des Wrights qu’elle put croiser jusqu’à présent. La remarque de la jeune sorcière l’amusa beaucoup, et il ne put s’empêcher de retenir un rire. Le français n’eut aucunement la prétention de croire et d’affirmer qu’il se démarquait en effet des autres, croyant simplement qu’un groupe pouvait rassembler un tas d’individus hétérogènes, même s’ils partageaient un certain nombre de valeurs comme le courage et l’audace. Certains rouges correspondaient plus ou moins à la description de la jeune femme, ceux-ci préférant effectivement faire la tête, mais en même temps, son opinion était fondée à partir de quelques clichés.
- Je ne me permettrais pas de remettre votre parole en doute quant à l’opinion que vous avez au sujet des Wrights, commença-t-il en aborant un sourire chaleureux. Vous avez certainement croisé certains Wrights peu délicats à votre égard et plus intéressés par les fêtes et le sport que par les livres et l’Histoire. Mais comment pouvez-vous juger tous les Wrights de la même manière si vous n’en croisez que quelques-uns de temps en temps ? C’est un peu comme si je vous disais que tous les Lufkins sont hautains. Je sais que ce n’est absolument pas votre cas, ce qui me permet de considérer que ce cliché est probablement faux. Quant à savoir si je suis différents des autres étudiants de ma maison, poursuivit-il en détournant légèrement le regard le temps de la réflexion, je pense que j’ai simplement eu la chance de grandir dans une librairie avec des livres à portée de main. Sinon, je ne crois pas être si différent. Nous partageons tous certaines valeurs, comme une aversion pour l’injustice, par exemple.
La famille Delacroix ne roulait pas sur l’or, se trouvant plutôt parmi les sorciers de classe moyenne. Pourtant, ils semblaient bien plus riches que les personnes se vantant d’avoir un gros compte en banque à Gringotts. Le savoir était en effet une richesse aux yeux de l’ancien Pégase, et celui-ci se trouvait nulle part ailleurs que dans les grimoires.
- Non... Non, bredouilla-t-il alors, émerveillé par Sapphire. Vous ne faites absolument pas fausse route. J’ai effectivement étudié parmi les Pégases, et il est vrai que je supporte difficilement le mensonge. Hermès fit une pause et reprit une attitude un peu plus correcte face à la jeune femme. Vous m’impressionnez, pour quelqu’un qui disait ne pas me connaître, termina-t-il en lui adressant un sourire amical.
Le Wright conservait de beaux souvenirs avec les membres de cette maison, même si les premières années furent plus compliquées. Lors de sa dernière année, Hermès eut l’honneur de hisser l’équipe de Quidditch au sommet de son art en remportant la Coupe tant convoitée, les joueurs de l’Air échouant parfois à un cheveu du titre les saisons précédentes. Certains sorciers n’ayant pas eu le privilège de rejoindre les Gévaudans ou les Pégases enviaient ceux qui eurent cette chance, car ces derniers représentaient le pouvoir sous ses deux formes. Les Gévaudans n’hésitaient jamais, en effet, à se montrer agressifs pour obtenir ce qu’ils désiraient, alors qu’en face, les Pégases, plus idéalistes, privilégiaient les nobles causes et les intérêts collectifs.
Miss McBee reprit alors la parole et semblait complimenter Hermès, pensant qu’il était différent des Wrights qu’elle put croiser jusqu’à présent. La remarque de la jeune sorcière l’amusa beaucoup, et il ne put s’empêcher de retenir un rire. Le français n’eut aucunement la prétention de croire et d’affirmer qu’il se démarquait en effet des autres, croyant simplement qu’un groupe pouvait rassembler un tas d’individus hétérogènes, même s’ils partageaient un certain nombre de valeurs comme le courage et l’audace. Certains rouges correspondaient plus ou moins à la description de la jeune femme, ceux-ci préférant effectivement faire la tête, mais en même temps, son opinion était fondée à partir de quelques clichés.
- Je ne me permettrais pas de remettre votre parole en doute quant à l’opinion que vous avez au sujet des Wrights, commença-t-il en aborant un sourire chaleureux. Vous avez certainement croisé certains Wrights peu délicats à votre égard et plus intéressés par les fêtes et le sport que par les livres et l’Histoire. Mais comment pouvez-vous juger tous les Wrights de la même manière si vous n’en croisez que quelques-uns de temps en temps ? C’est un peu comme si je vous disais que tous les Lufkins sont hautains. Je sais que ce n’est absolument pas votre cas, ce qui me permet de considérer que ce cliché est probablement faux. Quant à savoir si je suis différents des autres étudiants de ma maison, poursuivit-il en détournant légèrement le regard le temps de la réflexion, je pense que j’ai simplement eu la chance de grandir dans une librairie avec des livres à portée de main. Sinon, je ne crois pas être si différent. Nous partageons tous certaines valeurs, comme une aversion pour l’injustice, par exemple.
La famille Delacroix ne roulait pas sur l’or, se trouvant plutôt parmi les sorciers de classe moyenne. Pourtant, ils semblaient bien plus riches que les personnes se vantant d’avoir un gros compte en banque à Gringotts. Le savoir était en effet une richesse aux yeux de l’ancien Pégase, et celui-ci se trouvait nulle part ailleurs que dans les grimoires.
- Spoiler:
- Désolé pour ce gros retard, Miss McBeautiful...
- InvitéInvité
Re: Do my eyes speak as loud as my heart ? - Hermire (terminé)
Mer 27 Déc 2017 - 17:15
Bien sûr que ce n'était pas de Beauxbâtons qu'elle avait envie de parler. Sapphire aurait voulu avoir le courage et la liberté d'envoyer promener sa pudeur, sa peur, ses principes, pour avouer à Hermès la confusion et le doux tourbillon qui emplissaient son coeur. Elle pouvait presque s'imaginer le faire, mais son corps lui semblait de plomb et sa gorge se serrait d'émotion. Condamnant ses sentiments au silence, elle se contentait d'énumérer le fruit de ses recherches, incarnant le rôle de la parfaite étudiante qui présentait son exposé. Quand elle demanda confirmation à l'ancien étudiant français, elle croisa dans ses yeux une lueur d'émerveillement qui lui donna brusquement chaud. Son estomac se retourna avec une sensation si délicieuse qu'elle dut soupirer légèrement pour chasser son trouble. Non... Non. Vous ne faites absolument pas fausse route. J’ai effectivement étudié parmi les Pégases, et il est vrai que je supporte difficilement le mensonge. L'Irlandaise sourit, satisfaite d'avoir trouvé la maison à laquelle il appartenait. Elle aimait que cela lui corresponde. Elle aimait qu'il soit quelqu'un de sincère et de fiable. N'était-ce pas ce qu'elle avait toujours cherché chez la personne qui gagnerait son coeur ? Quelqu'un d'intègre, dont elle n'aurait pas à se méfier. Le mensonge lui était étranger, elle ne savait pas mentir et n'y pensait même pas. Elle était si pure qu'elle oubliait souvent que les autres pouvaient lui mentir, ce qui lui causait parfois des déconvenues. Instinctivement elle avait eu confiance en Hermès dès leur première rencontre et il confirmait la bonne impression qu'il lui avait faite. Vous m’impressionnez, pour quelqu’un qui disait ne pas me connaître, reprit le sorcier avec un sourire. Sapphire eut la sensation que ce sourire avait tout pouvoir sur elle. Un élan spontané la rapprocha d'Hermès, tout en légèreté, avec discrétion. C'était comme si des ailes lui poussaient dans le dos. Qu'il était doux d'être auprès de lui, de croiser ses yeux noirs, d'être la source de son sourire, d'apprendre à le connaître. La Lufkin ne souhaitait rien de plus. Elle sentait son coeur battre à nouveau, son regard briller… elle savait qu'elle était en train de se perdre encore dans ce qu'elle rêvait entre Hermès et elle. Elle ne pouvait pas, au risque de trop se dévoiler et d'exposer le chagrin qui émiéttait son coeur.
Il fallait parler d'autre chose, vite, retrouver un sujet de conversation neutre et banal, qui l'empêcherait de dire ce qu'elle avait réellement en tête. Je ne pensais pas qu'il y avait des étudiants comme vous chez les Wright. Je veux dire, c'est probablement mal de ma part, mais je les imaginais uniquement portés sur la fête. Les rares fois où j'en croise, ils ne font pas preuve de beaucoup de délicatesse. Et ils ne sont pas particulièrement intéressés par les livres. Est-ce que je m'en suis fait une image fausse, ou est-ce que vous êtes réellement différent d'eux ? Le Rouge retint un rire, visiblement amusé par ses paroles. Je ne me permettrais pas de remettre votre parole en doute quant à l’opinion que vous avez au sujet des Wrights, vous avez certainement croisé certains Wrights peu délicats à votre égard et plus intéressés par les fêtes et le sport que par les livres et l’Histoire. Mais comment pouvez-vous juger tous les Wrights de la même manière si vous n’en croisez que quelques-uns de temps en temps ? Sapphire ne s'attendait pas à cette réponse de la part d'Hermès. Elle se rendit compte qu'elle passait pour une personne qui juge les autres sans les connaître, et en l'occurrence les membres de la maison du sorcier aux yeux de qui elle aurait aimé paraître moins superficielle. Balbutiante, confuse, elle baissa les yeux au sol. C’est un peu comme si je vous disais que tous les Lufkins sont hautains. Je sais que ce n’est absolument pas votre cas, ce qui me permet de considérer que ce cliché est probablement faux. Il avait évidemment raison. Sapphire était bien placée pour savoir que tous les Lufkin n'étaient pas les mêmes, et elle ne s'attardait jamais sur la maison des gens qu'elle rencontrait. A trop vouloir taire ce qu'elle voulait dire, elle avait énoncé des banalités, qui ne lui ressemblaient pas et qui l'éloignaient d'Hermès.
Quant à savoir si je suis différents des autres étudiants de ma maison, je pense que j’ai simplement eu la chance de grandir dans une librairie avec des livres à portée de main. Sinon, je ne crois pas être si différent. Nous partageons tous certaines valeurs, comme une aversion pour l’injustice, par exemple. Dans d'autres circonstances, l'Irlandaise aurait apprécié cette mention de leur point commun, l'amour pour les livres. Mais pour le moment elle ne pouvait songer qu'à l'échec de son initiative : elle était venue pour… Pour quoi, déjà ? Lui avouer ses sentiments ? Lui demander si lui non plus n'arrivait pas à l'oublier ? L'idée lui semblait tellement idiote désormais. Elle s'était imaginée beaucoup trop de choses, il fallait revenir sur terre. La cloche de Hungcalf s'en chargea, en sonnant l'heure de cours suivante. Sapphire était censée se rendre au cours d'arithmancie. Accueillant le signal avec un triste soulagement, la sorcière joignit les mains. Vous avez raison. J'ai été maladroite. Je m'en excuse. Logiquement, elle parlait de son propos sur les Wright, mais son coeur blessé savait qu'elle parlait plus largement pour sa démarche naïve envers le sorcier. C'était certainement pour cela que sa voix s'était légèrement brisée en prononçant ses paroles d'adieu. Pudique, digne, secrète, elle releva la tête pour afficher un air poli. Je dois me rendre en cours à présent. Je… Inutile de trop s'épancher. Sapphire sentait la douleur de son chagrin lui remonter dans la gorge. Cela m'a fait plaisir de vous voir. Bonne journée, Hermès. Refermant son gilet contre elle, elle se faufila dans le flot des étudiants et disparut, emportant avec elle les miettes de son coeur, emplies du parfum d'Hermès et du sourire éclatant qui ne serait jamais à elle.
Il fallait parler d'autre chose, vite, retrouver un sujet de conversation neutre et banal, qui l'empêcherait de dire ce qu'elle avait réellement en tête. Je ne pensais pas qu'il y avait des étudiants comme vous chez les Wright. Je veux dire, c'est probablement mal de ma part, mais je les imaginais uniquement portés sur la fête. Les rares fois où j'en croise, ils ne font pas preuve de beaucoup de délicatesse. Et ils ne sont pas particulièrement intéressés par les livres. Est-ce que je m'en suis fait une image fausse, ou est-ce que vous êtes réellement différent d'eux ? Le Rouge retint un rire, visiblement amusé par ses paroles. Je ne me permettrais pas de remettre votre parole en doute quant à l’opinion que vous avez au sujet des Wrights, vous avez certainement croisé certains Wrights peu délicats à votre égard et plus intéressés par les fêtes et le sport que par les livres et l’Histoire. Mais comment pouvez-vous juger tous les Wrights de la même manière si vous n’en croisez que quelques-uns de temps en temps ? Sapphire ne s'attendait pas à cette réponse de la part d'Hermès. Elle se rendit compte qu'elle passait pour une personne qui juge les autres sans les connaître, et en l'occurrence les membres de la maison du sorcier aux yeux de qui elle aurait aimé paraître moins superficielle. Balbutiante, confuse, elle baissa les yeux au sol. C’est un peu comme si je vous disais que tous les Lufkins sont hautains. Je sais que ce n’est absolument pas votre cas, ce qui me permet de considérer que ce cliché est probablement faux. Il avait évidemment raison. Sapphire était bien placée pour savoir que tous les Lufkin n'étaient pas les mêmes, et elle ne s'attardait jamais sur la maison des gens qu'elle rencontrait. A trop vouloir taire ce qu'elle voulait dire, elle avait énoncé des banalités, qui ne lui ressemblaient pas et qui l'éloignaient d'Hermès.
Quant à savoir si je suis différents des autres étudiants de ma maison, je pense que j’ai simplement eu la chance de grandir dans une librairie avec des livres à portée de main. Sinon, je ne crois pas être si différent. Nous partageons tous certaines valeurs, comme une aversion pour l’injustice, par exemple. Dans d'autres circonstances, l'Irlandaise aurait apprécié cette mention de leur point commun, l'amour pour les livres. Mais pour le moment elle ne pouvait songer qu'à l'échec de son initiative : elle était venue pour… Pour quoi, déjà ? Lui avouer ses sentiments ? Lui demander si lui non plus n'arrivait pas à l'oublier ? L'idée lui semblait tellement idiote désormais. Elle s'était imaginée beaucoup trop de choses, il fallait revenir sur terre. La cloche de Hungcalf s'en chargea, en sonnant l'heure de cours suivante. Sapphire était censée se rendre au cours d'arithmancie. Accueillant le signal avec un triste soulagement, la sorcière joignit les mains. Vous avez raison. J'ai été maladroite. Je m'en excuse. Logiquement, elle parlait de son propos sur les Wright, mais son coeur blessé savait qu'elle parlait plus largement pour sa démarche naïve envers le sorcier. C'était certainement pour cela que sa voix s'était légèrement brisée en prononçant ses paroles d'adieu. Pudique, digne, secrète, elle releva la tête pour afficher un air poli. Je dois me rendre en cours à présent. Je… Inutile de trop s'épancher. Sapphire sentait la douleur de son chagrin lui remonter dans la gorge. Cela m'a fait plaisir de vous voir. Bonne journée, Hermès. Refermant son gilet contre elle, elle se faufila dans le flot des étudiants et disparut, emportant avec elle les miettes de son coeur, emplies du parfum d'Hermès et du sourire éclatant qui ne serait jamais à elle.
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