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How can you doubt the magic looking at the stars ?
Lun 12 Fév 2018 - 21:36
Heather Kaneko
Le son de la pluie ne t'a pas bercée cette nuit. Outre le fait que tu n'as de ce fait - encore une fois - pas très bien dormi, le son des gouttes sur les volets ayant ce don de t'aider à tomber dans les bras de morphée, ça souligne quelque chose d'agréable : tu vas pouvoir voguer à nouveau à l'extérieur d'Hungcalf ; partie du château que tu ne connais pas encore assez bien à ton goût. L'intérieur, tu l'as déjà pas mal visité, ce qu'il reste à découvrir est bien trop gardé ou bien trop difficile d'accès pour le moment, même pour toi et ton côté fouine qui se réveille une fois le soleil couché. A part les murailles et la lisière de la forêt, tu n'as pas vu grand chose d'autre encore, tu as tenté les carrières mais après la nuit d'orage que tu as passé chez Oz, tu n'y as pas remis les pieds.
Alors tu as patiemment attendu dans ta chambre que la nuit tombe en entament ton stock de cigarettes fraîchement renouvelé, la lumière éteinte pour que personne ne te sache encore éveillée et vienne à ta rencontre. Une fois les derniers bruits provenant du couloir assoupis, tu as enfilé un pull, un bonnet, et tu as pris le chemin de la sortie ton sac sur le dos.
☽ ⋅ ☾
Le froid de la nuit t'a glacé les joues à la seconde où tu as mis les pieds dehors. Mais qu'importe ; ces moments sont trop précieux.
Tu as alors pris un chemin un peu au hasard, avançant doucement, la lune comme seule témoin. Tu as marché un moment, avant de t'arrêter et de faire un tour sur toi-même, appréciant ta supposée solitude. Un sourire s'est dessiné sur tes lèvres, et tu as porté une cigarette à ta bouche ; ton plaisir général associé à la nicotine, bien que tu ne veuilles pas te l'admettre.
Ta quiétude fût soudainement interrompue par un bruit de frottement dans les buissons autour de toi. La flamme à peine allumée, tu t'es arrêtée un instant et a décidé de l'éteindre discrètement, n'allumant pas la roulée entre tes lèvres. Tu as doucement rangé ton briquet dans ta poche, l’œil suspicieux, tendant l'oreille pour ne pas passer à côté de quoi que se soit. Au bout de quelques minutes - peut-être quelques secondes, qu'importe, tu n'as aucune idée du temps que tu as passé comme ça -, un autre frottement se fit entendre. Instinctivement, tu as d'abord pensé au concierge d'Hungcalf.
« Thomas ? »
Merde. N'ayant aucune réponse, et les bruissement ne cessant pas ; se faisant même de plus en plus réguliers, tu fis quelques pas en arrière le temps de réfléchir avant de faire demi tour et de partir déterminée mais le plus discrètement possible vers le château. Hors de question de se faire attraper par tu ne sais qui alors que tu commences seulement ton exploration extérieure. Tu vas partir de l'autre côté, et tu entameras cette parcelle un autre jour.
Mais les bruits ne cessent pas, l'idée que ce n'est peut-être qu'un animal effrayé qui s'enfuie ne te traversant pas l'esprit. Tu continues à marcher droit devant toi, le regard vif, arrivant aux pieds du grand bâtiment. Tu accélères un peu le pas, histoire d'arriver vite au coin du château et t'engager de l'autre côté du domaine.
Mais tu ne prends pas la peine dans ta hâte de regarder réellement devant toi - en même temps, qui tu veux croiser ici ?, et percute dans ton changement de direction quelqu'un qui était adossé là. Tu recules d'abord d'un pas, sonnée et perturbée, avant de te rendre compte que tu viens de rentrer dans quelqu'un.
« Merde, pardon ! »
Tu te retournes rapidement, vérifiant après avoir parlé à voix haute que tu n'as alerté personne, le visage inquiet - pas vraiment apeurée, juste crispée à l'idée qu'on t'interdise de sortir. Tu vois d'abord quatre pattes se dégager des herbes hautes, avant de prendre la fuite dans le sens inverse. Ton corps se détends, toujours tournée vers ce qui ne s'avère n'être qu'une bête.
« Un sanglier. Un putain de sanglier. »
Tu souris en soupirant, soulagée, en oubliant presque que tu viens de foncer tête baissée dans tu ne sais qui - tu n'as même pas réellement réagit, un petit rire nerveux sortant à travers ton souffle fatigué.
@Heather Kaneko
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Re: How can you doubt the magic looking at the stars ?
Ven 16 Fév 2018 - 15:51
Tu traversais les couloirs avec la plus grande précaution du monde pour pouvoir atteindre l'extérieur du château sans que personne ne puisse empêcher ta libération. Lorsque ton corps arriva enfin dehors, le froid encore agressif de l'hiver, laissait une douce trace rose sur tes joues et le bout de ton nez, tes veines n'attendaient que ça, bouillonnant à l'intérieur, elles étaient enfin titillés, stimulées. Même tes poumons se sentaient revivre, libres, quand ils inhalèrent cette première bouffée glaciale. Ton corps ne portait qu'un seul mot. « Enfin » Tu te dirigeais vers un des côtés du château pour t'y installer, t'adossant à un mur, tu sortis une cigarette de ton sac, et l'allumer du bout de ta baguette. Tu aspirais la fumer et alors que tu l'expirait avec lenteur, que la fumée toxique mélangée à la buée brûlante de ton corps s'échappait de ta bouche, ton regard suivait sa danse qui montait encore et encore dans le ciel, jusqu'à arriver sur celle que tu admirais, celle qui changeait de forme, celle qui avait été témoin de beaucoup trop de choses, celle qui brillait avec pudeur malgré ses cicatrices, celle qui était ronde cette nuit là. Tu aimais tellement la regarder, tu pouvais y passer des heures, à juste la contempler, avec juste une cigarette dans la bouche. En fait, très honnêtement, tu aimais tout simplement ce décor qui semblait se transformer en autre monde, ce même décor qui accueillait ce ciel bleu, il n'y a peu. Tout semblait changer sans changer, l'obscurité semblait nous faire voir le monde d'une autre façon, comme une alternative. Et tu te sentais bien dans cette vision là, tu te sentais presque libre, dans ce silence lourd qui n'était pas en vérité. Le vent sifflait doucement dans tes oreilles, et ton regard se détourna, lorsque tu entendais les environs bouger. Tu savais qu'ils étaient là eux aussi, c'était aussi leur maison après tout, alors tu souris. C'est juste qu'on avait tendance à oublier avec le rythme universitaire, le monde qui nous était voisin, parmi les arbres, parmi les eaux, parmi le ciel, parmi la terre. On les oubliait, eux, nos voisins, parce qu'ils se faisaient timides devant notre énergie mais on arrivait à les retrouver dans l'intimité de la nuit, dans les mouvements furtifs des buissons. Peut-être était-ce finalement rassurant que tout ne soit pas silence ?
Et bientôt ce qui te semblait des bribes de voix humaine vint s'ajouter à tout cela puis plus rien. « J'ai rêvé ? » Tes yeux remontèrent au ciel et tes lèvres retournèrent sur la cigarette malgré ta question intérieure. Heureusement pour toi, ou pas, ton interrogation ne resta pas sans réponse très longtemps. Néanmoins, tu ne t'attendais pas à une réponse aussi rentre-dedans et aussi assomante, pour tout dire, mais alors que tout semblait tranquille, c'était bien une jeune femme qui te rentra littéralement dedans. Une fille que tu avais déjà vu, parce qu'elle faisait tout simplement partie de ta maison. A cette rencontre peu banale, un peu sonnée, ta première réaction devait sûrement ressembler à ça : « Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui m'est tombé dessus ? Oh, une humaine. » puis vint la question du pourquoi et comment, « Qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici ? Une insomniaque aussi ? » Mais rien ne sortit de ta bouche, même lorsqu'elle s'excusa de sa maladresse, tu ne répondit rien, tu acquieçais juste de la tête pour montrer que tout allait bien. La grise repartit aussi brutalement qu'elle était arrivée, lorsqu'elle entendit un bruit derrière les buissons. Tu laissais échapper un sourire face à l'inquiétude de la jeune femme, qui se renforça lorsque tu entendis ses paroles soulagées un peu plus loin. La clope au bec, tu décidais de la rejoindre, c'était pas tous les jours qu'on rencontrait des compagnons nocturnes et quand tu arrivais enfin à sa hauteur, un sourire maintenant devenu malicieux, tu commençais votre premier réel échange. « Faut pas se promener la nuit si la présence d'un sanglier te crispe comme ça, de toute façon se promener la nuit n'est pas du tout recommendable voyons. » Une voix ironique et parodique finissait tes mots.
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Re: How can you doubt the magic looking at the stars ?
Sam 17 Fév 2018 - 21:34
Heather Kaneko
Tu retrouves ta respiration peu à peu, ton rythme cardiaque redescendant en même temps que tes épaules. Tes excursions ne sont donc pas tant en danger que ça.
« Faut pas se promener la nuit si la présence d'un sanglier te crispe comme ça, »
Tu tournes ta tête vers la voix qui s'élève, qui ne t'es pas inconnue. Tu reconnais une des filles qui partage ton cours de potion et de musique, si tu te souviens bien, mais tu n'es pas sûre de réussir à bien réfléchir. Tu te sens encore plus idiote, que quelqu'un qui te côtoie ai assisté à cette scène.
Tu scrutes son visage et y décèle un sourire malicieux. Tu as d'abord pensé qu'elle était sérieuse, mais sa voix se révèle ironique. Tu la regardes un instant, pendant qu'elle tire sur sa cigarette, les yeux légèrement plissés, avant de lâcher un léger rire. La pression redescends définitivement.
« Je pensais pas que... » T'as l'habitude d'en croiser des trucs bizarres, dans Hungcalf, mais dans les couloirs, tu ne croises pas beaucoup de sanglier. « Ok, j'ai pas d'excuse. C'était ridicule. »
Tu lui souris doucement, consciente que dans une pareille situation, tu te serais moquée toi aussi. Ridicule.
« Je pensais que j'étais suivie par, je sais pas, quelqu'un du staff ou je n'sais qui. J'ai eu peur de ne pas pouvoir continuer tranquille. »
C'est pas ton genre de te justifier, mais tu te sens vraiment bête face à ta camarade. Maintenant un peu plus posée ; ça te revient, elle est aussi dans la même maison que toi. C'est parce que tu t'en ai rendue compte que tu te permets de laisser sous entendre que tu veux traîner tranquillement ce soir, aussi parce que tu vois de par son accoutrement qu'elle devait chercher la même chose que toi.
Tu souffles en regardant la lune un instant.
« De toute façon se promener la nuit n'est pas du tout recommandable voyons.
Ça a beau ne pas être recommandable, c'est quand même vachement agréable. »
Tu sais qu'elle sait de quel plaisir tu parles. Des habits chauds, un sac : elle comptait passer un petit moment dehors elle aussi. A l'exception près qu'elle a l'air de mieux connaître les lieux que toi. Les extérieurs, du moins.
T'as l'impression de passer pour une vraie débutante, une gamine apeurée au moindre bruit, et ça te pique dans ton orgueil. Ton sourire se pince légèrement. T'es loin de l'aventurière hors pair, mais merde, t'as pas envie de t'attirer des problèmes si tôt dans l'année. Ça ne te fait pas vraiment peur, mais les punitions, les restrictions, no grazie.
« Encore désolée. Je ne pensais vraiment pas croiser quelqu'un ici, j'ai pas vraiment fait attention ou j'allais et... » Tu lèves les yeux un instant en souriant. Ce n'est pas de la honte, non plus de la timidité, tu es juste consciente à quelle point la situation est grotesque.
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