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J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Dim 26 Nov 2017 - 20:01
Ca fait deux semaines que tu es de retour dans ces lieux que tu as jadis foulé. Deux semaines que chaque instant passé te rappelle qu’elle aurait dû être là mais qu’elle ne l’est pas. Deux semaines que tu prétends être à ta place alors que ce n’est pas le cas. Deux semaines à ne pas te rendre en cours de sortilèges et de défenses contre les forces du mal parce que tu es incapable de te servir de cette baguette. Elle n’est qu’un objet décoratif posé sur ta table de nuit alors que tu n’arrives plus à rien avec elle. Il va pourtant falloir que cela change. Tu ne pouvais continuer ainsi. Alors depuis deux semaines, tu étais presque content qu’ils t’aient obligé à suivre les cours de justice magique en vue de travailler pour le ministère américain. Parce qu’au moins, tu n’as pas à la supporter. Tu étudies les moldus que tu connais mieux que n’importe qui dans la salle. Tu apprends la politique de ce monde et l’histoire de la magie, mais tu ne la pratiques pas. Et dans le fond, c’est tout ce dont tu pouvais rêver. Tu passes tes soirées à chercher où elle pourrait bien se cacher alors que tu serres cette bague que tu étais si heureux de porter encore quelques mois plus tôt. Seul vestige d’un amour que tu pensais véritable. Mais peut-être ne l’était-il pas parce que tu lui avais trop menti, pendant trop longtemps. Mais tu ne voyais pas comment tu aurais pu lui annoncer une telle chose avant. Ce n’était pas le genre de chose que l’on annonce en premier à une moldue qui nous plait un peu trop.
Tu quittes le dortoir des Elthered. C’était étrange d’y aller de nouveau après avoir passé plus d’un an dans un appart partagé la moitié du temps avec elle. T’avais l’impression d’être retourné dans le temps, dans une autre époque, loin de cette vie presque réelle que tu avais pu mener. Une vie que tu t’étais inventée, loin de la réalité de ta triste existence. Une vie que tu aurais aimé devenir réalité alors que tu t’étais enfoncé dans le mensonge. Alors que tu étais devenu un autre pour vivre loin de cette magie qui t’avait brisé le cœur. Un petit tour dans le parc de l’université où l’air froid de novembre te fait le plus grand bien et tu es de retour. T’as un devoir pour la fin de semaine mais tu n’es pas inspiré. T’as déjà fait tout ça. Avant qu’elle ne disparaisse. Tu restes quelques instants devant le parchemin la plume à la main avant de le rouler et de le ranger. Tu manques d’inspiration. C’est pas simple de tout voir en double. Surtout que tu les aurais passé haut la main ces exams. T’étais pas forcément le meilleur dans cette discipline mais tu avais un niveau largement suffisant pour atteindre ce que tu désirais. Parce que dans le fond, ça avait toujours été dans les matières magiques que tu avais excellé. Dans ces matières où il était indispensable de réaliser des choses. Tu n’étais pas théorique, tu étais pratique.
Tu allumes machinalement la radio magique qui se trouve à côté de toi. Et là, là, il n’y a plus rien qui tourne rond dans ton monde. Tu te figes alors que les battements de ton cœur accélèrent. Y a cette voix. Tu as l’impression que tu rêves. Un doux rêve où elle serait en train de te parler. Y a ton cœur à la dérive alors qu’elle est là, dans cette radio sorcière. Tu reconnaitrais la voix de celle à qui tu as offert ton cœur entre mille. Même déformée à travers la radio tu reconnais ses intonations, tu peux l’imaginer en train de sourire à l’anecdote qu’elle est en train de raconter et tu souris comme un idiot. Parce que tu l’as retrouvée. Et lorsque la parole passe au suivant, lorsque le mot magie se mêle de cette conversation, tu te lèves. Tu prends même pas la peine de prendre un manteau. Tu t’en moques bien de la pluie qui fouette ton visage maintenant qu’elle est arrivée. Tu sais où tu te rends. Là où tu pourras la retrouver. Tu veux comprendre comment elle a pu te faire ça. Elle qui était comme toi. Pas même un mot d’explication. T’avais cru qu’elle avait eu peur et t’étais presque prêt à l’accepter même si tu aurais préféré qu’elle ne parte pas comme ça. Même si tu aurais préféré qu’elle t’aime suffisamment pour t’accepter tel que tu étais. Parce que tu l’aimais suffisamment pour te battre pour elle face à tes parents. Tu l’aimais suffisamment pour faire ta vie avec elle loin d’eux. Mais alors que tu l’avais entendu sur une radio sorcière, passée la joie de l’avoir enfin retrouvée, il ne restait plus que le goût de la trahison et de la déception.
Tu te frayes un chemin dans Inverness pour arriver devant la Chouette Enchantée. T’ouvres la porte à la volée et t’attends pas qu’on te laisse le droit d’entrer pour te diriger vers les salles d’enregistrement. Tu veux la voir. Tu veux comprendre pourquoi elle t’a fait ça. Comment elle a pu partir alors qu’elle n’avait pas à avoir peur. Elle était comme toi. Vous auriez pu être heureux ensembles dans le monde sorcier. Vous auriez pu vous comprendre. « Laissez-moi passer. » Tu bouscules une personne alors que la colère monte à mesure que tu approches d’elle. A moins que ça ne soit la peur de voir qu’elle t’a définitivement rayée de sa vie lorsqu’elle avait tout plaqué. Y a vos regards qui se croisent à travers la vitre de la salle d’enregistrement. Et là. Tu sais plus quoi dire. Tu restes muet alors que tu l’observes. T’en reviens toujours pas qu’elle soit là, juste à côté de toi, dans cette ville où tu viens d’arriver après l’avoir cherché à tant de différents endroits. L’instant de magie se brise alors qu’un bras se pose sur le tien. Alors que ça te revient et que tu arrêtes de te perdre dans ses beaux yeux. Tu te dégages et quelques secondes plus tard te voilà de l’autre côté de la porte, avec cette question qui claque dans l’air alors que tu ne comprends plus rien. « Pourquoi ? » Pourquoi est-ce que tu m’as fait ça ? Question dont tu crains la réponse autant que tu ne l’attends.
Tu quittes le dortoir des Elthered. C’était étrange d’y aller de nouveau après avoir passé plus d’un an dans un appart partagé la moitié du temps avec elle. T’avais l’impression d’être retourné dans le temps, dans une autre époque, loin de cette vie presque réelle que tu avais pu mener. Une vie que tu t’étais inventée, loin de la réalité de ta triste existence. Une vie que tu aurais aimé devenir réalité alors que tu t’étais enfoncé dans le mensonge. Alors que tu étais devenu un autre pour vivre loin de cette magie qui t’avait brisé le cœur. Un petit tour dans le parc de l’université où l’air froid de novembre te fait le plus grand bien et tu es de retour. T’as un devoir pour la fin de semaine mais tu n’es pas inspiré. T’as déjà fait tout ça. Avant qu’elle ne disparaisse. Tu restes quelques instants devant le parchemin la plume à la main avant de le rouler et de le ranger. Tu manques d’inspiration. C’est pas simple de tout voir en double. Surtout que tu les aurais passé haut la main ces exams. T’étais pas forcément le meilleur dans cette discipline mais tu avais un niveau largement suffisant pour atteindre ce que tu désirais. Parce que dans le fond, ça avait toujours été dans les matières magiques que tu avais excellé. Dans ces matières où il était indispensable de réaliser des choses. Tu n’étais pas théorique, tu étais pratique.
Tu allumes machinalement la radio magique qui se trouve à côté de toi. Et là, là, il n’y a plus rien qui tourne rond dans ton monde. Tu te figes alors que les battements de ton cœur accélèrent. Y a cette voix. Tu as l’impression que tu rêves. Un doux rêve où elle serait en train de te parler. Y a ton cœur à la dérive alors qu’elle est là, dans cette radio sorcière. Tu reconnaitrais la voix de celle à qui tu as offert ton cœur entre mille. Même déformée à travers la radio tu reconnais ses intonations, tu peux l’imaginer en train de sourire à l’anecdote qu’elle est en train de raconter et tu souris comme un idiot. Parce que tu l’as retrouvée. Et lorsque la parole passe au suivant, lorsque le mot magie se mêle de cette conversation, tu te lèves. Tu prends même pas la peine de prendre un manteau. Tu t’en moques bien de la pluie qui fouette ton visage maintenant qu’elle est arrivée. Tu sais où tu te rends. Là où tu pourras la retrouver. Tu veux comprendre comment elle a pu te faire ça. Elle qui était comme toi. Pas même un mot d’explication. T’avais cru qu’elle avait eu peur et t’étais presque prêt à l’accepter même si tu aurais préféré qu’elle ne parte pas comme ça. Même si tu aurais préféré qu’elle t’aime suffisamment pour t’accepter tel que tu étais. Parce que tu l’aimais suffisamment pour te battre pour elle face à tes parents. Tu l’aimais suffisamment pour faire ta vie avec elle loin d’eux. Mais alors que tu l’avais entendu sur une radio sorcière, passée la joie de l’avoir enfin retrouvée, il ne restait plus que le goût de la trahison et de la déception.
Tu te frayes un chemin dans Inverness pour arriver devant la Chouette Enchantée. T’ouvres la porte à la volée et t’attends pas qu’on te laisse le droit d’entrer pour te diriger vers les salles d’enregistrement. Tu veux la voir. Tu veux comprendre pourquoi elle t’a fait ça. Comment elle a pu partir alors qu’elle n’avait pas à avoir peur. Elle était comme toi. Vous auriez pu être heureux ensembles dans le monde sorcier. Vous auriez pu vous comprendre. « Laissez-moi passer. » Tu bouscules une personne alors que la colère monte à mesure que tu approches d’elle. A moins que ça ne soit la peur de voir qu’elle t’a définitivement rayée de sa vie lorsqu’elle avait tout plaqué. Y a vos regards qui se croisent à travers la vitre de la salle d’enregistrement. Et là. Tu sais plus quoi dire. Tu restes muet alors que tu l’observes. T’en reviens toujours pas qu’elle soit là, juste à côté de toi, dans cette ville où tu viens d’arriver après l’avoir cherché à tant de différents endroits. L’instant de magie se brise alors qu’un bras se pose sur le tien. Alors que ça te revient et que tu arrêtes de te perdre dans ses beaux yeux. Tu te dégages et quelques secondes plus tard te voilà de l’autre côté de la porte, avec cette question qui claque dans l’air alors que tu ne comprends plus rien. « Pourquoi ? » Pourquoi est-ce que tu m’as fait ça ? Question dont tu crains la réponse autant que tu ne l’attends.
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Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Mar 28 Nov 2017 - 18:13
Les dernières notes de la chanson résonnent dans ton casque et tu conclues habillement ton émission à l’heure prévue. « C’était Ravena pour votre rubrique musicale, rendez vous demain pour de nouvelles découvertes. » Le sourire qui s’était installé dans ta voix disparait en même temps que tu coupes ton micro, si tu appréciais ton travail du jour plus que celui de la nuit tu ne pouvais t’empêcher d’être amère à la fin de chacune de tes chroniques. Ce n’est pas l’animation radiophonique qui t’avait poussée, quelques semaines plus tôt à pousser les portes de la Chouette Enchainée. Mais qui ferait confiance à une jeune femme sortie de nulle part et ne possédant aucun diplôme ou certificat quelconque ? Tu ne pouvais comprendre la réaction, frileuse, de tes employeurs, pourtant tu avais l’impression que tu t’épanouirais nettement plus sur de la rédaction que dans ta cabine d’enregistrement.
L’idée même de servir de divertissement aux étudiants de l’université te rendait d’humeur maussade : oscillant entre jalouse et honte d’avoir l’impression d’être un monstre de foire pour une entité supérieure. C’était le cauchemar qui te tenait éveillée toutes les nuits, t’arrachant aux quelques heures de repos que tu parvenais difficilement à t’offrir. Si tu pensais avoir accepté ta nature il y a des années, l’idée de te retrouvée entourée de sorciers, à toute heure du jour et de la nuit te rendait malade. A chaque coin de rue tu te retrouvais face à ton échec, à ta faiblesse : cette image magnifiée de toi même que tu ne pourrais jamais atteindre malgré tous tes efforts.
Tu te perds à entonner quelques mélodies en rangeant tes affaires, l’esprit voguant entre deux océans alors que tes ailes te semblaient définitivement brisées te condamnant à rester clouée au sol. Perdue dans tes pensées tu ne te rends pas compte de l’agitation qui règne de l’autre côté de la paroi de verre qui marquait la salle d’enregistrement. Si tu avais su, peut-être aurais-tu disparu dans les couloirs du bâtiment un peu plus rapidement. Ce n’est qu’en relevant la tête de tes carnets que tu l’aperçois.
Et soudain la bague qui trônait toujours et malgré tout sur ton annulaire, comme pour te rappeler ce que tu avais perdu autant que les bons souvenirs, semble peser autant que tes regrets : le métal froid te donne l’impression de te bruler et c’est par des gestes saccadés que tu parviens finalement à détacher le bijou du ton doigt, le souffle court et le regard hagard tu le serres dans ta main tandis qu’il s’approche.
Lorsque tu croises son regard, à travers la vitre, il te semble y trouver autant de questions que de haine, comment pourrait-il finalement en être autrement ? Étrangement rodée au fil des mois aux retrouvailles inattendues et douloureuses tu étais prise de court de retrouver celui qui avait été la bouffée d’oxygène de toute une vie. Il y a encore quelques semaines, tout te semblait facile quand il s’agissait de lui, vous aviez réussi à vous apprivoiser sans même réellement vous connaitre, vous vous aimiez d’un amour simple et sans vices. Du moins, c’était ce que tu pensais, ce dont tu essayais de te persuader. Car le poids de vos mensonges respectifs avait fini par t’étouffer. Et si tu tentais de te persuader qu’il n’y avait eu que son erreur pour te faire fuir de l’autre côté de l’Atlantique, c’était bien le reflet face à tes propres illusions qui t’avait glacée.
Il parvient jusqu’à toi, sous le regard affolé de tes collègues tu te redresses comme au ralenti, pas encore totalement consciente qu’il se trouvait face à toi. Tu pensais avoir tiré un trait sur lui et sur tout ce qu’il impliquait en quittant Washington et les prémices de votre vie à deux, et à cet instant précis tu étais forcée de croire que ce n’était pas le cas. « C’est bon. » Indiques-tu d’une voix plus calme que tu ne l’aurais cru à un collègue qui tente encore de faire barrière entre vous.
« Matthew… » Le murmure reprend les douces intonations de vos moments partagés : ceux que tu avais enfermés au plus loin de ton coeur pour l’empêcher de s’embourber dans le rythme latent de tes sentiments. Tu aurais voulu le prendre dans tes bras, le supplier de te pardonner et lui confier tout ce qui t’avait poussée à fuir pourtant il n’y a que ta voix et une légère lueur dans tes yeux noirs pour laisser transparaître ces désirs. Pour te donner contenance tu repenses à ce sentiment de trahison qui t’avait animée quelques mois plus tôt, si tu n’étais pas aussi blanche que neige dans cette histoire, il y avait aussi ses mensonges qui pesaient dans la balance.
Tu serres les dents en entendant sa question, ce simple mot de sa part réveille en toi des émotions qui te semblaient taries par le temps et les larmes : Etais-tu seulement capable de justifier ton geste ? Tu n’en étais pas sûre, tu n’étais pas adepte de beaux discours, les relations humaines n’avaient pas la même couleur à tes yeux qu’à ceux de ton entourage, maladroite et surtout bornée à te croire incapable de te faire preuve de la moindre empathie tu baisses légèrement la tête avant de soupirer : « J’imagine que nous avions tous deux nos secrets. » Ce n’était certainement pas ce qu’il espérait entendre, mais tu te sentais pas capable d’une réponse plus claire à cet instant précis. Sonnée par cette chute qui t’avait ramenée à tes plus grands travers.
Tu croises les bras sous ta poitrine, autant pour en cacher les tremblements incontrôlés que pour paraître moins frêle et fragile que ta silhouette fluette ne pouvait le laisser imaginer tu sondes son visage d’un regard sombre avant de reprendre : « Ne restons pas là, suis-moi. » Et tes pas vous entrainent à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Dans un bureau désert tu finis ta course, te jetant toi-même dans la gueule du loup tandis que tu refermes avec application la porte derrière vous. « Qu'est ce que tu fais ici Matthew ? » Tu avais besoin de comprendre, toi aussi, pourquoi vos chemins se croisaient à nouveau. N’avais-tu pas fais assez de chemin pour éviter de te retrouver encore une fois face à la montagne de mensonges que vous aviez l’un et l’autre fait grandir ?
Mattena
Take an angel by the wings Beg her now for anything Beg her now for one more day Take an angel by the wings Time to tell her everything Ask her for the strength to stay
L’idée même de servir de divertissement aux étudiants de l’université te rendait d’humeur maussade : oscillant entre jalouse et honte d’avoir l’impression d’être un monstre de foire pour une entité supérieure. C’était le cauchemar qui te tenait éveillée toutes les nuits, t’arrachant aux quelques heures de repos que tu parvenais difficilement à t’offrir. Si tu pensais avoir accepté ta nature il y a des années, l’idée de te retrouvée entourée de sorciers, à toute heure du jour et de la nuit te rendait malade. A chaque coin de rue tu te retrouvais face à ton échec, à ta faiblesse : cette image magnifiée de toi même que tu ne pourrais jamais atteindre malgré tous tes efforts.
Tu te perds à entonner quelques mélodies en rangeant tes affaires, l’esprit voguant entre deux océans alors que tes ailes te semblaient définitivement brisées te condamnant à rester clouée au sol. Perdue dans tes pensées tu ne te rends pas compte de l’agitation qui règne de l’autre côté de la paroi de verre qui marquait la salle d’enregistrement. Si tu avais su, peut-être aurais-tu disparu dans les couloirs du bâtiment un peu plus rapidement. Ce n’est qu’en relevant la tête de tes carnets que tu l’aperçois.
Et soudain la bague qui trônait toujours et malgré tout sur ton annulaire, comme pour te rappeler ce que tu avais perdu autant que les bons souvenirs, semble peser autant que tes regrets : le métal froid te donne l’impression de te bruler et c’est par des gestes saccadés que tu parviens finalement à détacher le bijou du ton doigt, le souffle court et le regard hagard tu le serres dans ta main tandis qu’il s’approche.
Lorsque tu croises son regard, à travers la vitre, il te semble y trouver autant de questions que de haine, comment pourrait-il finalement en être autrement ? Étrangement rodée au fil des mois aux retrouvailles inattendues et douloureuses tu étais prise de court de retrouver celui qui avait été la bouffée d’oxygène de toute une vie. Il y a encore quelques semaines, tout te semblait facile quand il s’agissait de lui, vous aviez réussi à vous apprivoiser sans même réellement vous connaitre, vous vous aimiez d’un amour simple et sans vices. Du moins, c’était ce que tu pensais, ce dont tu essayais de te persuader. Car le poids de vos mensonges respectifs avait fini par t’étouffer. Et si tu tentais de te persuader qu’il n’y avait eu que son erreur pour te faire fuir de l’autre côté de l’Atlantique, c’était bien le reflet face à tes propres illusions qui t’avait glacée.
Il parvient jusqu’à toi, sous le regard affolé de tes collègues tu te redresses comme au ralenti, pas encore totalement consciente qu’il se trouvait face à toi. Tu pensais avoir tiré un trait sur lui et sur tout ce qu’il impliquait en quittant Washington et les prémices de votre vie à deux, et à cet instant précis tu étais forcée de croire que ce n’était pas le cas. « C’est bon. » Indiques-tu d’une voix plus calme que tu ne l’aurais cru à un collègue qui tente encore de faire barrière entre vous.
« Matthew… » Le murmure reprend les douces intonations de vos moments partagés : ceux que tu avais enfermés au plus loin de ton coeur pour l’empêcher de s’embourber dans le rythme latent de tes sentiments. Tu aurais voulu le prendre dans tes bras, le supplier de te pardonner et lui confier tout ce qui t’avait poussée à fuir pourtant il n’y a que ta voix et une légère lueur dans tes yeux noirs pour laisser transparaître ces désirs. Pour te donner contenance tu repenses à ce sentiment de trahison qui t’avait animée quelques mois plus tôt, si tu n’étais pas aussi blanche que neige dans cette histoire, il y avait aussi ses mensonges qui pesaient dans la balance.
Tu serres les dents en entendant sa question, ce simple mot de sa part réveille en toi des émotions qui te semblaient taries par le temps et les larmes : Etais-tu seulement capable de justifier ton geste ? Tu n’en étais pas sûre, tu n’étais pas adepte de beaux discours, les relations humaines n’avaient pas la même couleur à tes yeux qu’à ceux de ton entourage, maladroite et surtout bornée à te croire incapable de te faire preuve de la moindre empathie tu baisses légèrement la tête avant de soupirer : « J’imagine que nous avions tous deux nos secrets. » Ce n’était certainement pas ce qu’il espérait entendre, mais tu te sentais pas capable d’une réponse plus claire à cet instant précis. Sonnée par cette chute qui t’avait ramenée à tes plus grands travers.
Tu croises les bras sous ta poitrine, autant pour en cacher les tremblements incontrôlés que pour paraître moins frêle et fragile que ta silhouette fluette ne pouvait le laisser imaginer tu sondes son visage d’un regard sombre avant de reprendre : « Ne restons pas là, suis-moi. » Et tes pas vous entrainent à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Dans un bureau désert tu finis ta course, te jetant toi-même dans la gueule du loup tandis que tu refermes avec application la porte derrière vous. « Qu'est ce que tu fais ici Matthew ? » Tu avais besoin de comprendre, toi aussi, pourquoi vos chemins se croisaient à nouveau. N’avais-tu pas fais assez de chemin pour éviter de te retrouver encore une fois face à la montagne de mensonges que vous aviez l’un et l’autre fait grandir ?
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Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Lun 4 Déc 2017 - 19:28
T’avais entendu le son de sa voix et brusquement l’ensemble de ton existence avait basculé. Parce qu’elle était là, parce que tu l’avais retrouvé. Mais aussi parce que tu comprenais tout ce que cela représentait qu’elle soit derrière le micro d’une radio sorcière. Alors t’avais senti ton cœur se fêler. Parce que t’avais cru qu’elle avait pris peur mais tu comprenais que ce n’était pas le cas. Elle était juste partie, comme ça, sans explications alors que tout en toi ne désirait qu’elle à tes côtés. T’as couru dans la ville pour aller la rejoindre. T’aurais pu transplaner si seulement t’arrivais encore à te servir de ta baguette. Mais c’était loin d’être le cas alors tu la jouais à la moldue, avec tes pieds. Tu entres dans le batiment et tous semblent vouloir se mettre entre toi et elle. Ils veulent empêcher des retrouvailles. Y a vos regards qui se croisent, y a les battements de ton cœur à l’agonie qui accélèrent. Tu comprends pas. Comment est-ce qu’elle avait pu te faire une chose pareille. Tu l’aimais tellement. Tu aurais tout sacrifié pour vivre à ses côtés. T’étais peut-être pas un moldu mais ça ne changeait rien vu qu’elle n’en était pas une non plus. La déception était aussi grande que la douleur de la trahison. Pourtant, quand y a tes yeux qui se perdent dans les siens, t’oublies pendant quelques secondes tout ça. Parce que t’es si heureux de l’avoir retrouvée.
Le charme est bien vite rompu par la patte d’un collègue qui se pose sur ton bras. Lui qui tente de t’éloigner d’elle. T’as envie de lui hurler qu’elle n’a pas besoin de son aide pour se débarrasser de toi, qu’elle sait très bien le faire seule. « C’est bon. » Sa voix brise le silence qui s’était installé dans la pièce et elle t’appaise. Tu sens les regards qui sont braqués sur vous, mais tu t’en moques. Parce que le tien n’est braqué que sur elle et elle seule. Elle dont tu veux des explications. « Matthew… » Y a ton cœur qui se serre encore un peu plus alors qu’elle prononce ton prénom. Qu’elle le prononce avec douceur, comme elle l’avait fait des centaines de fois auparavant. Tu tentes de lire quelque chose dans ce regard qui croise le tien sans grand succès. T’aurais voulu y lire ce que tu y avais lu des centaines de fois. Mais t’arrive pas à la voir cette douceur, ce désir, cet amour. Tu n’y arrives pas parce que tu n’y crois plus. Pourquoi serait-elle partie si elle t’aimait encore un minimum. Il y a ta question, un simple mot, qui claque dans l’air. Une simple question pour expulser toute ton incompréhension. T’as peur. D’entendre sa réponse. De finir avec le cœur en miettes. Pourtant, ça en vaut la peine. Parce qu’elle en valait la peine. « J’imagine que nous avions tous deux nos secrets. » Il y a son regard qui se baise, que tu ne peux plus croiser. Tu aimerais pouvoir y lire un mensonge mal caché mais cela t’es impossible. Tu as juste à y croire. Des secrets. Jamais tu n’aurais plus aimé rester un moldu qu’en cet instant. Si elle savait comme tu avais regretté de lui avoir dit la vérité. Parce qu’elle aurait pu ne jamais l’apprendre et alors vous seriez toujours ensembles à l’heure actuelle.
« Ne restons pas là, suis-moi. » Tu la suis machinalement. Parce qu’elle a raison. Parce que tout ceci ne concerne que vous deux. Vous deux et votre histoire brisée en plein vol. Tu rentres dans un bureau à sa suite. « Qu'est ce que tu fais ici Matthew ? » Qu’est-ce que tu faisais ici ? C’était elle qui te posait cette question. Y a la colère qui gronde, celle que tu tentes de contenir sans le pouvoir. Parce que t’étais enfin de nouveau heureux et elle t’avait tout arraché d’un coup. Elle était partie et ton bonheur avec ce jour-là. « Tu crois pas que c’est plutôt à moi de te demander ce que tu fais là ? » Tu marques quelques secondes de silence. « C’est vrai qu’est-ce qu’un sorcier de vingt-deux ans peut bien foutre à Inverness, on se le demande. » Y a l’ironie qui pointe. Tu lui en veux et tu lui montres. « Dire que je pensais que t’avais pris peur, que je t’ai cherché pendant des semaines et là… Là je te retrouve ici. Qu’est-ce que j’ai été con. » Con de lui avoir fait confiance. Con de l’avoir laissé te briser aussi facilement. Con de l’aimer encore comme un fou et de la chercher pendant des semaines alors qu’elle ne voulait clairement pas de toi. Con de n’avoir rien vu, toi qui était tout autant un sorcier qu’elle.
Le charme est bien vite rompu par la patte d’un collègue qui se pose sur ton bras. Lui qui tente de t’éloigner d’elle. T’as envie de lui hurler qu’elle n’a pas besoin de son aide pour se débarrasser de toi, qu’elle sait très bien le faire seule. « C’est bon. » Sa voix brise le silence qui s’était installé dans la pièce et elle t’appaise. Tu sens les regards qui sont braqués sur vous, mais tu t’en moques. Parce que le tien n’est braqué que sur elle et elle seule. Elle dont tu veux des explications. « Matthew… » Y a ton cœur qui se serre encore un peu plus alors qu’elle prononce ton prénom. Qu’elle le prononce avec douceur, comme elle l’avait fait des centaines de fois auparavant. Tu tentes de lire quelque chose dans ce regard qui croise le tien sans grand succès. T’aurais voulu y lire ce que tu y avais lu des centaines de fois. Mais t’arrive pas à la voir cette douceur, ce désir, cet amour. Tu n’y arrives pas parce que tu n’y crois plus. Pourquoi serait-elle partie si elle t’aimait encore un minimum. Il y a ta question, un simple mot, qui claque dans l’air. Une simple question pour expulser toute ton incompréhension. T’as peur. D’entendre sa réponse. De finir avec le cœur en miettes. Pourtant, ça en vaut la peine. Parce qu’elle en valait la peine. « J’imagine que nous avions tous deux nos secrets. » Il y a son regard qui se baise, que tu ne peux plus croiser. Tu aimerais pouvoir y lire un mensonge mal caché mais cela t’es impossible. Tu as juste à y croire. Des secrets. Jamais tu n’aurais plus aimé rester un moldu qu’en cet instant. Si elle savait comme tu avais regretté de lui avoir dit la vérité. Parce qu’elle aurait pu ne jamais l’apprendre et alors vous seriez toujours ensembles à l’heure actuelle.
« Ne restons pas là, suis-moi. » Tu la suis machinalement. Parce qu’elle a raison. Parce que tout ceci ne concerne que vous deux. Vous deux et votre histoire brisée en plein vol. Tu rentres dans un bureau à sa suite. « Qu'est ce que tu fais ici Matthew ? » Qu’est-ce que tu faisais ici ? C’était elle qui te posait cette question. Y a la colère qui gronde, celle que tu tentes de contenir sans le pouvoir. Parce que t’étais enfin de nouveau heureux et elle t’avait tout arraché d’un coup. Elle était partie et ton bonheur avec ce jour-là. « Tu crois pas que c’est plutôt à moi de te demander ce que tu fais là ? » Tu marques quelques secondes de silence. « C’est vrai qu’est-ce qu’un sorcier de vingt-deux ans peut bien foutre à Inverness, on se le demande. » Y a l’ironie qui pointe. Tu lui en veux et tu lui montres. « Dire que je pensais que t’avais pris peur, que je t’ai cherché pendant des semaines et là… Là je te retrouve ici. Qu’est-ce que j’ai été con. » Con de lui avoir fait confiance. Con de l’avoir laissé te briser aussi facilement. Con de l’aimer encore comme un fou et de la chercher pendant des semaines alors qu’elle ne voulait clairement pas de toi. Con de n’avoir rien vu, toi qui était tout autant un sorcier qu’elle.
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Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Mar 5 Déc 2017 - 7:41
Tu serres les dents lorsqu’il évoque le fait qu’Inverness semblait être tout à propos pour un sorcier de son âge. Car il ne savait pas. Il ne savait pas que ce que tu cachais encore derrière ton visage qui se voulait impassible. Tu n’étais pas sûre d’être prête à lui faire cet aveu qui pourtant justifierait, ne serait-ce qu’un peu, ta fuite. Etait-ce plus facile de te dire qu’il te haïssait ? Que vous étiez des amants maudits que la vie avait décidé de balayer ? Certainement était-ce plus facile de rejeter la faute sur le destin plutôt que sur toi-même.
Tu roules deux yeux, comme si le seul fait que tu te retrouves ici, face à lui, avait pu décrédibiliser tout ce que tu avais pu penser quelques semaines plus tôt : après sa révélation. « J’ai eu peur ! » Tu t’emportes et ta voix se brise un instant. Tu serres des poings, agacée par tes propres mots et tu t’appuies sur le dossier d’une chaise qui trainait là, incapable de rester aussi froide et détachée que tu l’aurais voulu dans cette situation. Tu marques une pause, le temps de retrouver tes esprits et de maitriser les spasmes de ta voix : « J’étais terrifiée. » Et tu te haïssais d'être aussi faible. De l'avoir été du moins, même si tu te rendais compte que rien n'avait vraiment changé depuis ce moment là. Comme si cet aveux libérait toutes les émotions brimées jusqu’à présent, tu reprends, mettant des mots sur cette journée que tu aurais voulu vivre seulement en cauchemar : « Et blessée et en colère. » Comme il l’était actuellement. Tu lisais la colère, l’incompréhension et surtout la tristesse dans toutes les parcelles de son corps. De ces yeux, à sa posture, jusqu’à l’intonation de sa voix. Tu le connaissais par coeur, ou du moins tu te reprenais à y croire. Malgré les mensonges peut-être que tu avais rencontré le vrai Matthew il y a un an et quelques mois, entre deux avions, sur le parvis d’un aéroport de Washington. « Surtout, je ne savais plus où j’en étais. » Ni ce que j'étais. Tu avais cru que t’éloigner serait plus aisé. Et cela l’avait été. Tu avais fait taire tes remords, tes souvenirs et ce pendant des semaines. Prête à laisser entendre à quiconque que cette vie faisait partie du passé.
Tu fermes quelques secondes les yeux, tu n’étais pas sûre d’être prête pour lever le voile sur une année de faux semblants. Mais tu te doutais bien que le jeune homme ne te laisserait pas t’échapper. Pas encore une fois. Soupirant, tu rouvres les yeux et les plante dans les siens : « Je suis ici car une partie de ma famille vit ici. » Certainement pas la plus reluisante, certainement celle qui avait été ravie de te voir revenir de tes escapades autours du monde : mais ta famille tout de même. Tu te foutais de leur avis, à cette période de ta vie tu avais juste eu besoin d’une bouée à laquelle te raccrocher. Une vérité immuable que rien ne pourrait faire basculer : ils étaient ta famille, ton sang, et rien ne pourrais changer ça. Ni leurs mots, ni leurs gestes : encore moins une stupide convention selon laquelle tu étais persona non grata au sein de la maison. Qu’ils essayent. « Les Vautier. Peut-être en as-tu déjà croisé certains. » Tu avais bien éludé ton nom plus d’une fois lorsque tu avais traversé l’Atlantique. Comme si le sentiment de faire partie de leur clan pouvait être effacé par la distance et l’oubli. Car tu ne voulais plus être décrite comme une Vautier. Car tu ne méritais pas ce patronyme, car, comme tu le faisais à chaque fois depuis, tu les avais abandonnés avant de leur laisser le temps de le faire. « Je suis ici... » Et tu parlais de la radio, de ce bureau poussiéreux et de cette vie que tu haïssais malgré le sourire que tu abordais en permanence : « Car moi, contrairement à ce que tu penses être gravé dans la pierre je n’ai pas eu la possibilité de rejoindre l’université d’Hungcalf. » Et Merlin savait que tu aurais tout donné pour le faire. Car vous seriez ensemble n’est-ce-pas ? Tu l’aurais rencontré, d’une manière ou d’une autre. Au détours d’un couloir, peut-être même auriez vous rejoint la même maison, participé aux mêmes cours. Vous vous seriez rencontrés, car le destin le voulait. Seulement, vous n’auriez pas eu à vous cacher derrière ce masque de mensonge qui avait fini par vous couter bien plus que vous ne l’auriez pensé. « Allez, demande moi pourquoi Matthew. Demande moi pourquoi je me retrouve à enchainer deux boulots pour côtoyer une plèbe de sorciers aussi arrogants qu’enviables ? » Les mots sifflent, tu en voulais à la terre entière et surtout, tu lui en voulais à lui de ne pas pouvoir lire en toi. Les mots te déchiraient. Tu avais l’impression de redevenir cette adolescente qui n’avait pas encore fait un trait sur ses ambitions d’antan. Cette adolescente même qui avait fuit le cocon familial pour se créer une vie propre : cette adolescente qui avait lamentablement échoué et qui avait blessé plus qu’elle ne l’aurait voulu.
Tu croises les bras, une nouvelle fois tu tentes de te protéger : comme s’il avait ne serait-ce qu’une fois cherché à te faire du mal consciemment. Ton regard parcourt ses traits, tu cherches à le comprendre, à le découvrir à nouveau et ton coeur se serre lorsque tu te rends compte à quel point la distance entre vous semble désormais infranchissable : Bon sang tu n’aurais jamais pensé que cela soit si douloureux.
Mattena
Take an angel by the wings Beg her now for anything Beg her now for one more day Take an angel by the wings Time to tell her everything Ask her for the strength to stay
Tu roules deux yeux, comme si le seul fait que tu te retrouves ici, face à lui, avait pu décrédibiliser tout ce que tu avais pu penser quelques semaines plus tôt : après sa révélation. « J’ai eu peur ! » Tu t’emportes et ta voix se brise un instant. Tu serres des poings, agacée par tes propres mots et tu t’appuies sur le dossier d’une chaise qui trainait là, incapable de rester aussi froide et détachée que tu l’aurais voulu dans cette situation. Tu marques une pause, le temps de retrouver tes esprits et de maitriser les spasmes de ta voix : « J’étais terrifiée. » Et tu te haïssais d'être aussi faible. De l'avoir été du moins, même si tu te rendais compte que rien n'avait vraiment changé depuis ce moment là. Comme si cet aveux libérait toutes les émotions brimées jusqu’à présent, tu reprends, mettant des mots sur cette journée que tu aurais voulu vivre seulement en cauchemar : « Et blessée et en colère. » Comme il l’était actuellement. Tu lisais la colère, l’incompréhension et surtout la tristesse dans toutes les parcelles de son corps. De ces yeux, à sa posture, jusqu’à l’intonation de sa voix. Tu le connaissais par coeur, ou du moins tu te reprenais à y croire. Malgré les mensonges peut-être que tu avais rencontré le vrai Matthew il y a un an et quelques mois, entre deux avions, sur le parvis d’un aéroport de Washington. « Surtout, je ne savais plus où j’en étais. » Ni ce que j'étais. Tu avais cru que t’éloigner serait plus aisé. Et cela l’avait été. Tu avais fait taire tes remords, tes souvenirs et ce pendant des semaines. Prête à laisser entendre à quiconque que cette vie faisait partie du passé.
Tu fermes quelques secondes les yeux, tu n’étais pas sûre d’être prête pour lever le voile sur une année de faux semblants. Mais tu te doutais bien que le jeune homme ne te laisserait pas t’échapper. Pas encore une fois. Soupirant, tu rouvres les yeux et les plante dans les siens : « Je suis ici car une partie de ma famille vit ici. » Certainement pas la plus reluisante, certainement celle qui avait été ravie de te voir revenir de tes escapades autours du monde : mais ta famille tout de même. Tu te foutais de leur avis, à cette période de ta vie tu avais juste eu besoin d’une bouée à laquelle te raccrocher. Une vérité immuable que rien ne pourrait faire basculer : ils étaient ta famille, ton sang, et rien ne pourrais changer ça. Ni leurs mots, ni leurs gestes : encore moins une stupide convention selon laquelle tu étais persona non grata au sein de la maison. Qu’ils essayent. « Les Vautier. Peut-être en as-tu déjà croisé certains. » Tu avais bien éludé ton nom plus d’une fois lorsque tu avais traversé l’Atlantique. Comme si le sentiment de faire partie de leur clan pouvait être effacé par la distance et l’oubli. Car tu ne voulais plus être décrite comme une Vautier. Car tu ne méritais pas ce patronyme, car, comme tu le faisais à chaque fois depuis, tu les avais abandonnés avant de leur laisser le temps de le faire. « Je suis ici... » Et tu parlais de la radio, de ce bureau poussiéreux et de cette vie que tu haïssais malgré le sourire que tu abordais en permanence : « Car moi, contrairement à ce que tu penses être gravé dans la pierre je n’ai pas eu la possibilité de rejoindre l’université d’Hungcalf. » Et Merlin savait que tu aurais tout donné pour le faire. Car vous seriez ensemble n’est-ce-pas ? Tu l’aurais rencontré, d’une manière ou d’une autre. Au détours d’un couloir, peut-être même auriez vous rejoint la même maison, participé aux mêmes cours. Vous vous seriez rencontrés, car le destin le voulait. Seulement, vous n’auriez pas eu à vous cacher derrière ce masque de mensonge qui avait fini par vous couter bien plus que vous ne l’auriez pensé. « Allez, demande moi pourquoi Matthew. Demande moi pourquoi je me retrouve à enchainer deux boulots pour côtoyer une plèbe de sorciers aussi arrogants qu’enviables ? » Les mots sifflent, tu en voulais à la terre entière et surtout, tu lui en voulais à lui de ne pas pouvoir lire en toi. Les mots te déchiraient. Tu avais l’impression de redevenir cette adolescente qui n’avait pas encore fait un trait sur ses ambitions d’antan. Cette adolescente même qui avait fuit le cocon familial pour se créer une vie propre : cette adolescente qui avait lamentablement échoué et qui avait blessé plus qu’elle ne l’aurait voulu.
Tu croises les bras, une nouvelle fois tu tentes de te protéger : comme s’il avait ne serait-ce qu’une fois cherché à te faire du mal consciemment. Ton regard parcourt ses traits, tu cherches à le comprendre, à le découvrir à nouveau et ton coeur se serre lorsque tu te rends compte à quel point la distance entre vous semble désormais infranchissable : Bon sang tu n’aurais jamais pensé que cela soit si douloureux.
- InvitéInvité
Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Ven 8 Déc 2017 - 0:43
Tu ne peux retenir l’ironie qui pointe dans ta voix. Tu lui en veux et il n’y a rien que tu ne puisses faire contre ça. Parce qu’elle venait de te briser une seconde fois alors que tu venais de comprendre qu’elle était une sorcière. Alors l’ensemble des excuses que tu lui avais trouvé venaient de s’effondrer en quelques instants. Les quelques secondes qu’il t’avait fallu pour reconnaitre le son de cette voix que tu chérissais tant dans la radio sorcière. « J’ai eu peur ! » Tu ne comprends pas comme elle a pu avoir peur. Tu ne vois pas comment elle pouvait avoir peur. Parce qu’il n’y avait aucune raison que cela soit le cas. Tu sens la fébrilité de sa voix et ça te fait du bien. Parce qu’au moins ce n’est pas plus facile pour elle que pour toi. C’était difficile pour vous deux et t’es heureux que cela soit le cas. Parce que tu n’aurais pas supporté de la voir heureuse et ayant déjà oublié vos longs mois de vie commune. « J’étais terrifiée. » Y a ton regard qui est rempli d’incompréhension. Parce que tu peux pas comprendre. Parce que tu ne comprends pas. Parce que les excuses qu’elles te sortent ne veulent rien dire. Elles ne font que grandir un peu plus cette colère et cette douleur qui te ronge. « Et blessée et en colère. » Parce que tu lui avais menti ? Elle pourtant plus que quiconque aurait dû savoir que vous ne pouviez révéler ce que vous étiez aussi facilement que cela. Que ça n’avait rien de blessant de mentir. Que tu avais fini par lui donner cette vérité sur qui tu étais lorsqu’elle ne l’avait jamais fait de son côté. « Tu devais pourtant savoir que c’est une chose que l’on ne dit pas du départ. » Que c’était une marque de confiance extrême envers elle et qu’elle n’avait pas à le voir comme une façon de la blesser. « Surtout, je ne savais plus où j’en étais. » Cœur qui sombre du non-dit derrière cette phrase. Il y a ton regard qui tombe sur ses mains vides de tout anneau et toi qui te sens tellement idiot. Parce que toi tu as cet anneau qui est pendu à ton cou. Parce que tu y crois encore alors qu’il ne semblait plus y avoir aucune raison que ce soit le cas. Amour brisé avant même d’avoir pu commencer ou presque. Promesse brisée avant que les vœux ne soient prononcés.
Seul le silence lui répond. Parce que tu veux la suite. Tu veux des explications sur son mensonge. Toi, elle savait tout, tu lui avais dit alors que tu étais encore là-bas. Alors que tu avais lâché cette bombe qui vous avez pulvérisés en plein vol. « Je suis ici car une partie de ma famille vit ici. » Comme c’était amusant, une partie de la tienne était également ici, dans cette université à laquelle tu étais. Tu dois en connaitre une partie dans ce cas. « Les Vautier. Peut-être en as-tu déjà croisé certains. » Une Vautier ? C’était une Vautier ? Tu ne connais pas tous les Vautiers mais tu les connaissais de nom. Pour ce qu’ils étaient. Pour ce qu’ils représentaient. Une famille aussi fermée que pouvait être la tienne. C’était étonnant comme le destin avait pu vous permettre de vous croiser à l’autre bout du monde alors que vous apparteniez à ce même monde. « Je suis ici... » Il y a ce léger silence que tu ne brises pas. Tu veux savoir. « Car moi, contrairement à ce que tu penses être gravé dans la pierre je n’ai pas eu la possibilité de rejoindre l’université d’Hungcalf. » Quoi ? Tu ne veux pas croire ce que cette phrase cache. Tu ne veux pas comprendre où elle en vient. C’était pourtant assez évident quand on savait tout ce qu’elle avait dit avant. Mais tu ne l’entendais pas. Parce que ça n’aurait pu être que dans un sketch, une blague du destin. « Allez, demande moi pourquoi Matthew. Demande moi pourquoi je me retrouve à enchainer deux boulots pour côtoyer une plèbe de sorciers aussi arrogants qu’enviables ? » Sa colère et sa douleur te transpercent. Elles font écho à celles qui résonnent en toi. Tu comprends la vérité criante cachée derrière ses paroles. Une vérité à laquelle tu n’aurais jamais pu penser. Une vérité qui bouscule tout dans cette nouvelle idée que tu t’étais faite d’elle alors que tu l’avais entendu à la radio. Pourtant, malgré tout, c’est la colère qui commence par s’exprimer. « C’est vraiment ce que tu penses de moi ? » Un sorcier arrogant ? Au final, la magie vous avez tout autant brisé l’un que l’autre. Elle ne lui avait jamais donné ce qu’elle désirait le plus au monde et elle t’avait volé ta moitié, ton double, ton âme-sœur, celle sans qui tu errais à la recherche de quelque chose que tu ignorais. « Et tu crois que ça aurait changé quelque chose de mon côté ? » Quelques secondes s’égrainent alors que ton regard glisse sur la pièce. Partout sauf sur elle. « Je t’ai fait confiance quand je t’ai dit que j’étais un sorcier. J’ai cru en celle que je pensais être une moldue pourrait m’accepter tel que j’étais. Et tu sais ce qui me désole le plus. Que tu n’aies pas cru un seul instant que je pourrais faire pareil pour toi. » Il y a tes poings qui se serrent, il y a les yeux qui se brouillent légèrement. T’aimerais lui dire que t’aurais été prêt à tout pour elle. A quitter le monde sorcier. A partir t’installer dans n’importe quelle ville. A rester dans votre petit appart, même à vraiment te lancer dans des études de sociologie. Mais c’est trop tard. Parce que tout avait changé lorsqu’elle avait vu que t’étais un sorcier. Vous étiez un putain de sketch, entre elle qui t’en voulait d’avoir de la magie alors qu’elle n’avait pas eu ce droit, et toi qu’étais incapable de lancer le moindre sort depuis qu’elle te l’avait volé et qui aurait préféré qu’elle n’ait jamais existé car alors elle aurait toujours été en vie.
Seul le silence lui répond. Parce que tu veux la suite. Tu veux des explications sur son mensonge. Toi, elle savait tout, tu lui avais dit alors que tu étais encore là-bas. Alors que tu avais lâché cette bombe qui vous avez pulvérisés en plein vol. « Je suis ici car une partie de ma famille vit ici. » Comme c’était amusant, une partie de la tienne était également ici, dans cette université à laquelle tu étais. Tu dois en connaitre une partie dans ce cas. « Les Vautier. Peut-être en as-tu déjà croisé certains. » Une Vautier ? C’était une Vautier ? Tu ne connais pas tous les Vautiers mais tu les connaissais de nom. Pour ce qu’ils étaient. Pour ce qu’ils représentaient. Une famille aussi fermée que pouvait être la tienne. C’était étonnant comme le destin avait pu vous permettre de vous croiser à l’autre bout du monde alors que vous apparteniez à ce même monde. « Je suis ici... » Il y a ce léger silence que tu ne brises pas. Tu veux savoir. « Car moi, contrairement à ce que tu penses être gravé dans la pierre je n’ai pas eu la possibilité de rejoindre l’université d’Hungcalf. » Quoi ? Tu ne veux pas croire ce que cette phrase cache. Tu ne veux pas comprendre où elle en vient. C’était pourtant assez évident quand on savait tout ce qu’elle avait dit avant. Mais tu ne l’entendais pas. Parce que ça n’aurait pu être que dans un sketch, une blague du destin. « Allez, demande moi pourquoi Matthew. Demande moi pourquoi je me retrouve à enchainer deux boulots pour côtoyer une plèbe de sorciers aussi arrogants qu’enviables ? » Sa colère et sa douleur te transpercent. Elles font écho à celles qui résonnent en toi. Tu comprends la vérité criante cachée derrière ses paroles. Une vérité à laquelle tu n’aurais jamais pu penser. Une vérité qui bouscule tout dans cette nouvelle idée que tu t’étais faite d’elle alors que tu l’avais entendu à la radio. Pourtant, malgré tout, c’est la colère qui commence par s’exprimer. « C’est vraiment ce que tu penses de moi ? » Un sorcier arrogant ? Au final, la magie vous avez tout autant brisé l’un que l’autre. Elle ne lui avait jamais donné ce qu’elle désirait le plus au monde et elle t’avait volé ta moitié, ton double, ton âme-sœur, celle sans qui tu errais à la recherche de quelque chose que tu ignorais. « Et tu crois que ça aurait changé quelque chose de mon côté ? » Quelques secondes s’égrainent alors que ton regard glisse sur la pièce. Partout sauf sur elle. « Je t’ai fait confiance quand je t’ai dit que j’étais un sorcier. J’ai cru en celle que je pensais être une moldue pourrait m’accepter tel que j’étais. Et tu sais ce qui me désole le plus. Que tu n’aies pas cru un seul instant que je pourrais faire pareil pour toi. » Il y a tes poings qui se serrent, il y a les yeux qui se brouillent légèrement. T’aimerais lui dire que t’aurais été prêt à tout pour elle. A quitter le monde sorcier. A partir t’installer dans n’importe quelle ville. A rester dans votre petit appart, même à vraiment te lancer dans des études de sociologie. Mais c’est trop tard. Parce que tout avait changé lorsqu’elle avait vu que t’étais un sorcier. Vous étiez un putain de sketch, entre elle qui t’en voulait d’avoir de la magie alors qu’elle n’avait pas eu ce droit, et toi qu’étais incapable de lancer le moindre sort depuis qu’elle te l’avait volé et qui aurait préféré qu’elle n’ait jamais existé car alors elle aurait toujours été en vie.
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Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Dim 17 Déc 2017 - 19:39
Malgré toi, tes yeux ballaient ses traits : tu ne savais pourtant pas si tu préférais y trouver de la tristesse, de la haine ou bien une lueur qui signifierait qu’il allait bien. Tu ne lui souhaitais pas d’aller mal, tu aurais juste souhaité ne pas avoir l’occasion de t’en rendre compte. Tu sens des larmes te monter aux yeux, tu te détournes, tu ne veux pas qu’il te voit aussi faible : tu ne voulais pas que cette altercation t’atteigne autant. Tu profites qu’il évite ton regard pour secouer la tête et faire disparaitre tes larmes du revers de la main avant de te concentrer à nouveau sur lui redécouvrant ses intonations outre-atlantiques avec une nostalgie que tu n’aurais pas imaginé exister.
Tu fronces les sourcils à la suite de ses paroles, essayant de te distancer de votre dispute quoi que visiblement affectée par la situation. Tes bras, toujours croisés sur ta poitrine se crispent autant que ta mâchoire : s’il y avait bien une personne à qui tu avais fait confiance, c’était Matthew. Voilà à quoi cela vous menait aujourd’hui. « Parce que tu penses que le problème était la confiance que je pouvais, ou non, te porter ? » Tu siffles, détachant les mots autant que possible malgré le torrent d’émotions qui gronde en toi. Tu le haïssais à cet instant de faire ressurgir de douloureux souvenirs et des blessures que tu pensais cicatrisées depuis longtemps. Il était un sorcier, et ses belles paroles ne changeaient rien à cela. Vos mensonges avaient beau s’emmêler tu n’arrivais pas à faire la part des choses. Tu avais fuis le monde sorcier et avais terminé dans ses bras, la recherche de la différence n’avait fait que te rapprocher de ce que tu redoutais le plus : les clivages de la magie, le fossé entre ceux qui avait été touchés par elle et ceux, comme toi, qui restaient enchainés au sol. Peut-être était-ce pour cela que tu t’envolais sans cesse, à la découverte de nouveaux horizons, à la recherche d’un peu d’air pur : pour remplacer l’euphorie de la magie.
La bague que tu serres depuis son arrivée dans ta main manque de t’échapper tant tu es secouée par les tremblements. La faisant glisser entre tes doigts, frôlant la gravure à vos initiales tu la replaces, presque malgré toi, sur ton annulaire : enchainée sans même comprendre pourquoi à cette mascarade qui était désormais la vôtre. « Je connais l’aversion des sorciers pour les gens comme moi et quelques soient les raisons pour te faire passer pour ce que tu n’étais pas elles ont été assez fortes pour que tu mentes pendant une année, aies au moins la décence de respecter que les miennes n’aient pas été ébranlées par ta révélation. » Tu connaissais leurs regards suffisants, la dureté de leurs mots et de leurs actes : cette obsession qu’ils avaient à te faire comprendre que tu ne faisais pas partie de leur monde. Et, l’année partagée avec lui t’avait donné l’impression que le monde moldu pourrait finalement t’accepter : mais ce n’était bien sûr pas le cas vu que tout avait été un mensonge. Tu avais pensé pouvoir faire disparaitre la magie de ton monde : il fallait croire qu’en Russie comme aux Etats Unis tu n’en étais pas capable : à chaque fois tu finissais par t’attacher à ceux que tu enviais. Etais-tu finalement destinée à ne trouver ta place dans aucun des deux mondes ?
Tu laisses échapper un long soupir, cherchant à retrouver ton calme malgré la tempête qui grondait au dessus de vos têtes. Tu n’avais pas l’habitude de perdre ton sang froid de la sorte, tu ne l’avais pas non plus habitué à ça : encore une chose qu’il découvrait sans le vouloir. Lorsque tu reprends finalement la parole, relevant les yeux vers lui qui évitait sans cesse de croiser ton regard, ta voix est plus posée, plus calme, tu espères parvenir à calmer le jeune sorcier. « Je suis désolée que tu aies appris ma présence de cette manière… » Pour ne pas dire que tu étais désolée que vos chemins se croisent une nouvelle fois. Les blessures pouvaient être pansées, mais certainement pas dans la situation dans laquelle vous vous trouviez : à vous savoir presque voisins, à vous croiser sans cesse dans les ruelles de la ville, il était presque étonnant que votre rencontre n’ait pas eu lieu plus tôt. Peut-être le destin vous jouait des tours, ou bien était-ce parce que rien n’était encore terminé. Trop de questions en suspens, une rupture bien trop brutale pour faire sens, une fuite qui t’avait maintenue liée à lui malgré tout. Tu ne savais ni quoi faire ni quoi dire pour arranger les choses, l’honnêteté te paraissait dérisoire à côté de l’océan de mensonge que vous aviez tous deux entrepris de créer. Y avait-il seulement encore quelque chose à sauver où vous étiez vous déjà noyés ? « Je… » Tu baisses les yeux vers ta bague, tu n’avais pas pu te résigner à l’enlever : trop accrochée au souvenir d’une vie basée sur des mensonges que tu aurais aimé voir se transformer en réalité. Votre réalité si cela ne devait être que ça. Mais elle n’existait plus : « Je croyais te connaitre, et ce n’est visiblement pas le cas. » Ce n’était plus un reproche, seulement une déchirante constatation et l’aveu d’un échec qui te restait en travers de la gorge. La bague quitte à nouveau ton annulaire « Je pense que j’aurais dû faire ça il y a bien des mois… » Tu lui tends l’anneau, ce n’était pas un synonyme que tout était terminé à tes yeux. Seulement un nouveau départ pour vous deux, peut-être pourriez vous traverser cet océan : repartir sur des bases nouvelles, peut-être n’était-il pas si différent de celui que tu avais rencontré un an auparavant ? Tu avais envie de croire que tout n’avait pas été feint, mais tu étais maladroite, et affectée par cette situation que tu aurais aimé ne jamais vivre alors ton visage restait fermé, ton regard froid : alors que tout ton esprit souffrait. « Je n'ai jamais cherché à te faire souffrir, j'espère que peut-être un jour tu pourras me pardonner. » Ta voix se mue en murmure, tu n'oses pas le regarder, la bague toujours au bout des doigts.
Mattena
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Tu fronces les sourcils à la suite de ses paroles, essayant de te distancer de votre dispute quoi que visiblement affectée par la situation. Tes bras, toujours croisés sur ta poitrine se crispent autant que ta mâchoire : s’il y avait bien une personne à qui tu avais fait confiance, c’était Matthew. Voilà à quoi cela vous menait aujourd’hui. « Parce que tu penses que le problème était la confiance que je pouvais, ou non, te porter ? » Tu siffles, détachant les mots autant que possible malgré le torrent d’émotions qui gronde en toi. Tu le haïssais à cet instant de faire ressurgir de douloureux souvenirs et des blessures que tu pensais cicatrisées depuis longtemps. Il était un sorcier, et ses belles paroles ne changeaient rien à cela. Vos mensonges avaient beau s’emmêler tu n’arrivais pas à faire la part des choses. Tu avais fuis le monde sorcier et avais terminé dans ses bras, la recherche de la différence n’avait fait que te rapprocher de ce que tu redoutais le plus : les clivages de la magie, le fossé entre ceux qui avait été touchés par elle et ceux, comme toi, qui restaient enchainés au sol. Peut-être était-ce pour cela que tu t’envolais sans cesse, à la découverte de nouveaux horizons, à la recherche d’un peu d’air pur : pour remplacer l’euphorie de la magie.
La bague que tu serres depuis son arrivée dans ta main manque de t’échapper tant tu es secouée par les tremblements. La faisant glisser entre tes doigts, frôlant la gravure à vos initiales tu la replaces, presque malgré toi, sur ton annulaire : enchainée sans même comprendre pourquoi à cette mascarade qui était désormais la vôtre. « Je connais l’aversion des sorciers pour les gens comme moi et quelques soient les raisons pour te faire passer pour ce que tu n’étais pas elles ont été assez fortes pour que tu mentes pendant une année, aies au moins la décence de respecter que les miennes n’aient pas été ébranlées par ta révélation. » Tu connaissais leurs regards suffisants, la dureté de leurs mots et de leurs actes : cette obsession qu’ils avaient à te faire comprendre que tu ne faisais pas partie de leur monde. Et, l’année partagée avec lui t’avait donné l’impression que le monde moldu pourrait finalement t’accepter : mais ce n’était bien sûr pas le cas vu que tout avait été un mensonge. Tu avais pensé pouvoir faire disparaitre la magie de ton monde : il fallait croire qu’en Russie comme aux Etats Unis tu n’en étais pas capable : à chaque fois tu finissais par t’attacher à ceux que tu enviais. Etais-tu finalement destinée à ne trouver ta place dans aucun des deux mondes ?
Tu laisses échapper un long soupir, cherchant à retrouver ton calme malgré la tempête qui grondait au dessus de vos têtes. Tu n’avais pas l’habitude de perdre ton sang froid de la sorte, tu ne l’avais pas non plus habitué à ça : encore une chose qu’il découvrait sans le vouloir. Lorsque tu reprends finalement la parole, relevant les yeux vers lui qui évitait sans cesse de croiser ton regard, ta voix est plus posée, plus calme, tu espères parvenir à calmer le jeune sorcier. « Je suis désolée que tu aies appris ma présence de cette manière… » Pour ne pas dire que tu étais désolée que vos chemins se croisent une nouvelle fois. Les blessures pouvaient être pansées, mais certainement pas dans la situation dans laquelle vous vous trouviez : à vous savoir presque voisins, à vous croiser sans cesse dans les ruelles de la ville, il était presque étonnant que votre rencontre n’ait pas eu lieu plus tôt. Peut-être le destin vous jouait des tours, ou bien était-ce parce que rien n’était encore terminé. Trop de questions en suspens, une rupture bien trop brutale pour faire sens, une fuite qui t’avait maintenue liée à lui malgré tout. Tu ne savais ni quoi faire ni quoi dire pour arranger les choses, l’honnêteté te paraissait dérisoire à côté de l’océan de mensonge que vous aviez tous deux entrepris de créer. Y avait-il seulement encore quelque chose à sauver où vous étiez vous déjà noyés ? « Je… » Tu baisses les yeux vers ta bague, tu n’avais pas pu te résigner à l’enlever : trop accrochée au souvenir d’une vie basée sur des mensonges que tu aurais aimé voir se transformer en réalité. Votre réalité si cela ne devait être que ça. Mais elle n’existait plus : « Je croyais te connaitre, et ce n’est visiblement pas le cas. » Ce n’était plus un reproche, seulement une déchirante constatation et l’aveu d’un échec qui te restait en travers de la gorge. La bague quitte à nouveau ton annulaire « Je pense que j’aurais dû faire ça il y a bien des mois… » Tu lui tends l’anneau, ce n’était pas un synonyme que tout était terminé à tes yeux. Seulement un nouveau départ pour vous deux, peut-être pourriez vous traverser cet océan : repartir sur des bases nouvelles, peut-être n’était-il pas si différent de celui que tu avais rencontré un an auparavant ? Tu avais envie de croire que tout n’avait pas été feint, mais tu étais maladroite, et affectée par cette situation que tu aurais aimé ne jamais vivre alors ton visage restait fermé, ton regard froid : alors que tout ton esprit souffrait. « Je n'ai jamais cherché à te faire souffrir, j'espère que peut-être un jour tu pourras me pardonner. » Ta voix se mue en murmure, tu n'oses pas le regarder, la bague toujours au bout des doigts.
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Re: J'sais bien j'l'ai trop dit, mais j'te l'dis quand même | mattena (terminé)
Mar 19 Déc 2017 - 0:39
Tu vois son regard qui se brouille un peu. Et t’aurais préféré ne pas le voir. Parce que tu détestes l’idée que vous êtes en train de détruire la plus belle chose qui te soit arrivée depuis plus d’un an. Mais c’était elle qui l’avait détruite, ce jour où elle était partie sans même te dire un mot. Et pour quoi. Parce que t’étais un sorcier. C’était tellement crétin et tu ne comprenais même pas. Elle aurait pu te faire confiance, te dire la vérité. T’étais prêt à épouser une moldue, c’était pourtant évident que ça n’aurait rien changé qu’elle aussi partage ton sang. Elle aurait même pu ne rien te dire. Tu ne l’aurais jamais su et ça aurait été parfait. Parce que dans le fond, votre mensonge il aurait pu encore continuer quelques temps. Tu t’en voulais de l’avoir brisé. Parce qu’au fond, tant que vous vous mentiez, elle était là et toi, t’étais heureux. « Parce que tu penses que le problème était la confiance que je pouvais, ou non, te porter ? » T’en sais rien. Tu sais pas. Tu sais plus. Tout est trop complexe. Tu ne comprends même pas son départ à vrai dire. T’avais cru qu’elle avait pris peur. Pris peur de ce que pouvait être un sorcier. Mais elle connaissait votre monde, elle l’avait cotoyé même si rien n’avait dû être simple pour elle. Tu le savais mieux que quiconque, elle faisait partie de ces personnes que tes parents ne voulaient pas te voir approcher. Et toi tu les avais toujours suivi. Pas par haine de la différence, loin de là. Non, tu l’avais toujours fait pour qu’elle puisse faire ce qu’elle désirait. Puisque tant que tu étais parfait, c’était sur toi qu’on braquait les projecteurs. Mais maintenant, maintenant, tout était chamboulé et ce nouveau monde que tu avais recréé de toutes pièces avait également volé en éclats.
« Je connais l’aversion des sorciers pour les gens comme moi et quelques soient les raisons pour te faire passer pour ce que tu n’étais pas elles ont été assez fortes pour que tu mentes pendant une année, aies au moins la décence de respecter que les miennes n’aient pas été ébranlées par ta révélation. » C’était ça sa raison ? Elle ne voulait rien avoir à faire avec les sorciers ? Non. C’était une blague. T’avais dû mal comprendre. Parce que sinon, elle était une comédienne hors pair à se retrouver ici, à Inverness, dans l’endroit qui grouillait le plus de sorciers à trente kilomètres à la ronde. « J’aurais pu rester dans le monde moldu, j’aurais pu vivre avec toi là-bas. » Mais t’étais retournée là. Dans ce monde où les sorciers avec cette grosse aversion pour elle. Etrange choix que celui qu’elle avait fait. Tu la regardes et tu ne la comprends plus. De toute façon, tu aurais pu y rester longtemps dans ce monde sans magie. Dans ce monde où chaque sort ne te rappellerait pas que c’était cette magie que tu adorais qui t’avait arraché ta sœur suite à un sort perdu. T’aurais pu découvrir la sociologie que tu prétendais étudier. T’aurais pu aller à ses concerts encore et encore. Mais il fallait croire que c’était un futur qui ne se produirait pas. Parce que le destin jouait contre toi et qu’il ne semblait pas prêt de s’arrêter. Ta jumelle, Oz, Ravena. Toutes celles qui comptaient pour toi t’étaient arrachées les unes après les autres.
« Je suis désolée que tu aies appris ma présence de cette manière… » Tu ne réponds même pas. Parce que tu comprends les mots qu’elle ne prononce pas. Tu étais celui qui était parti à sa recherche et non l’inverse. Elle était celle qui avait peut-être déjà refait sa vie. Pourtant, pourtant, il y a cette bague qui est encore glissée à son doigt. Cette bague et le lot d’espoir qu’il y a avec. Parce qu’elle ne t’avait pas oublié, pas encore. « Je… » Tu restes silencieux quelques secondes. Y a la peur qui te prend aux tripes. Parce que tu ne vois plus ta fin heureuse maintenant. T'avais rêvé du jour où tu la retrouverais. De la prendre dans tes bras et de son sourire lorsqu'elle te verrait. Mais c'était pas vraiment ça qui était en train de se produire. Les retrouvailles avaient un goût d'adieu. Un goût amer qui te restait en bouche. « Je croyais te connaitre, et ce n’est visiblement pas le cas. » Tu sens ta gorge qui se noue. T’as pas envie d’entendre ce qui va venir. Les mots qui rendront tout ça réel. Les mots qui diront que c’est vraiment fini. Parce que c’était pas le cas pour toi encore avant maintenant. « Je pense que j’aurais dû faire ça il y a bien des mois… » Tu suis l’anneau qui glisse pour se retrouver dans sa main. Y a ton cœur qui se brise en même temps que le dernier reste de votre relation. « Je n'ai jamais cherché à te faire souffrir, j'espère que peut-être un jour tu pourras me pardonner. » Ton regard se porte sur la bague qu’elle tient du bout des doigts. Cet anneau que tu récupères et que tu effleures du bout des doigts. Il y a ton regard qui se brouille de larmes alors que tu n’as rien à répondre à ça. Y a tes propres doigts qui se portent à cette alliance qui trone autour de ton cou. Et tu hésites. Et puis tu finis par le relacher. Et tu te contentes de faire demi-tour. Si t’avais pu, t’aurais transplané maintenant, pour ne pas avoir à les croiser. Eux tous qui trainent dans le couloir. Parce que le pire, c’est que t’avais pas envie de lui pardonner. T’avais envie qu’elle te pardonne, qu’elle accepte le fait que t’étais un sorcier et que ça ne changerait rien. Qu’elle te donne une deuxième chance maintenant, qu’elle apprenne à te connaitre vu qu’elle semblait penser que ce n’était pas le cas. Mais t’avais pas menti sur grand-chose dans le fond. Peut-être juste sur l’essentiel à ses yeux.
« Je connais l’aversion des sorciers pour les gens comme moi et quelques soient les raisons pour te faire passer pour ce que tu n’étais pas elles ont été assez fortes pour que tu mentes pendant une année, aies au moins la décence de respecter que les miennes n’aient pas été ébranlées par ta révélation. » C’était ça sa raison ? Elle ne voulait rien avoir à faire avec les sorciers ? Non. C’était une blague. T’avais dû mal comprendre. Parce que sinon, elle était une comédienne hors pair à se retrouver ici, à Inverness, dans l’endroit qui grouillait le plus de sorciers à trente kilomètres à la ronde. « J’aurais pu rester dans le monde moldu, j’aurais pu vivre avec toi là-bas. » Mais t’étais retournée là. Dans ce monde où les sorciers avec cette grosse aversion pour elle. Etrange choix que celui qu’elle avait fait. Tu la regardes et tu ne la comprends plus. De toute façon, tu aurais pu y rester longtemps dans ce monde sans magie. Dans ce monde où chaque sort ne te rappellerait pas que c’était cette magie que tu adorais qui t’avait arraché ta sœur suite à un sort perdu. T’aurais pu découvrir la sociologie que tu prétendais étudier. T’aurais pu aller à ses concerts encore et encore. Mais il fallait croire que c’était un futur qui ne se produirait pas. Parce que le destin jouait contre toi et qu’il ne semblait pas prêt de s’arrêter. Ta jumelle, Oz, Ravena. Toutes celles qui comptaient pour toi t’étaient arrachées les unes après les autres.
« Je suis désolée que tu aies appris ma présence de cette manière… » Tu ne réponds même pas. Parce que tu comprends les mots qu’elle ne prononce pas. Tu étais celui qui était parti à sa recherche et non l’inverse. Elle était celle qui avait peut-être déjà refait sa vie. Pourtant, pourtant, il y a cette bague qui est encore glissée à son doigt. Cette bague et le lot d’espoir qu’il y a avec. Parce qu’elle ne t’avait pas oublié, pas encore. « Je… » Tu restes silencieux quelques secondes. Y a la peur qui te prend aux tripes. Parce que tu ne vois plus ta fin heureuse maintenant. T'avais rêvé du jour où tu la retrouverais. De la prendre dans tes bras et de son sourire lorsqu'elle te verrait. Mais c'était pas vraiment ça qui était en train de se produire. Les retrouvailles avaient un goût d'adieu. Un goût amer qui te restait en bouche. « Je croyais te connaitre, et ce n’est visiblement pas le cas. » Tu sens ta gorge qui se noue. T’as pas envie d’entendre ce qui va venir. Les mots qui rendront tout ça réel. Les mots qui diront que c’est vraiment fini. Parce que c’était pas le cas pour toi encore avant maintenant. « Je pense que j’aurais dû faire ça il y a bien des mois… » Tu suis l’anneau qui glisse pour se retrouver dans sa main. Y a ton cœur qui se brise en même temps que le dernier reste de votre relation. « Je n'ai jamais cherché à te faire souffrir, j'espère que peut-être un jour tu pourras me pardonner. » Ton regard se porte sur la bague qu’elle tient du bout des doigts. Cet anneau que tu récupères et que tu effleures du bout des doigts. Il y a ton regard qui se brouille de larmes alors que tu n’as rien à répondre à ça. Y a tes propres doigts qui se portent à cette alliance qui trone autour de ton cou. Et tu hésites. Et puis tu finis par le relacher. Et tu te contentes de faire demi-tour. Si t’avais pu, t’aurais transplané maintenant, pour ne pas avoir à les croiser. Eux tous qui trainent dans le couloir. Parce que le pire, c’est que t’avais pas envie de lui pardonner. T’avais envie qu’elle te pardonne, qu’elle accepte le fait que t’étais un sorcier et que ça ne changerait rien. Qu’elle te donne une deuxième chance maintenant, qu’elle apprenne à te connaitre vu qu’elle semblait penser que ce n’était pas le cas. Mais t’avais pas menti sur grand-chose dans le fond. Peut-être juste sur l’essentiel à ses yeux.
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