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On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Jeu 5 Avr 2018 - 22:11
C'est en rasant les murs que je sortais de la salle commune de ma Maison en ce début de matinée, George perché le sommet de mon crâne. Je n'avais pas cours et normalement j'en profitais pour continuer à dormir, mais cette fois il m'était impossible de rester dans mes rêveries. Pour le peu de ce qu'elle m'avait enseigné durant son cours privé, le professeur Castilla avait éveillé en moi une grande motivation. Le sortilège de désillusion qu'elle essayait de m'apprendre était un réel atout pour mes projets d'avenir. J'avais conscience que c'était un sort qui normalement était appris tôt, hélas, je n'étais pas forcément douée et attentive déjà à cette époque dans ce domaine. Pourtant j'avais réussi sans trop de difficulté mes examens. J'étais peut-être ce genre d'élève à ne réviser qu'un seul sujet et tomber dessus par une chance monstrueuse lors de l'interrogatoire. Néanmoins, je préférais ne pas miser sur mon cul bordé de nouilles. Je préférais laisser mon cul tranquille et m'entraîner comme j'aurai dû toujours le faire plus tôt. Non pas que je n'étais pas douée ou idiote, simplement que j'avais manqué de pratique et de conviction dans cette matière. Au final, il était vraiment étrange que j'ai choisi l'option des sortilèges en facultatif. À croire qu'une partie de moi aimait souffrir. Je repensais à mon cul débordant de pâtes longues et arrondies. Je roulais mes yeux dans leurs orbites en ouvrant une salle que je savais vide à cette heure.
Ce n'était pas une salle de classe, je ne me le serai pas permise. Ça ressemblait d'avantage à une sorte de grande remise. Il y avait des étagères, divers objets pour étudier dont des livres. Il y avait également des bureaux et des chaises convenablement rangés dans un coin. D'ordinaire, je m'entrainais dehors, mais ce matin je ne voulais pas trop m'éloigner de l'enceinte de l'université. Je ne voulais pas risquer d'être en retard pour mon premier cours de la journée plus tard en début d'après-midi. Je repoussais un peu la porte de la salle sans pour autant la fermer. Je n'étais pas claustrophobe mais je ne voulais pas risquer qu'on m'enferme à clé par mégardes. Bon d'accord, je n'ai jamais vu cette salle fermée à clé, mais prudence est mère de sureté !
Je levais mon bras au-dessus de ma tête pour soulever doucement le ventre du hibou afin de l'inciter à quitter le haut de ma tête pour se percher sur ma main. Je ne me formalisais pas sur les serres qu'il fermait des fois nerveusement sur ma peau. J'étais habituée depuis le temps, j'avais toujours côtoyé des hiboux et des animaux au sens large du terme. Ma main et mon bras n'était pas un perchoir naturel pour George. C'est pour ça que je me rapprochais des meubles entassés pour le poser sur un renfort en bois, entre deux pieds, sur une chaise tournée à l'envers. Le volatile penchait la tête de côté pour me regarder d'un air soupçonneux. Je soupirais.
- Hey ne m'en veut pas. Tu étais le seul disponible.
George poussait un petit hululement, l'air peu convaincu.
- Ho allé, juste un petit moment, s'il te plait.
La bête tourna la tête à 90 degrés, son corps me faisant face mais son visage me tournant le dos. J'approchais ma main de son poitrail pour le lui caresser du bout de l'index.
- Fais pas la tête, tu sais que je t'aime.
En réalité, j'aurai pu commencer par m'entraîner sur autre chose que mon rapace nocturne, mais j'aimais passer du temps avec lui. Au fond, c'était mon seul ami ici, et avec lui je me sentais moi-même. Pauvre de lui. Je faisais alors quelques pas en arrière et m'éclaircissais la voix en me raclant légèrement la gorge. Je croyais me souvenir des gestes à faire tout en sortant ma baguette de Pin Sylvestre de ma poche. Son bois légèrement rosé m'interpelait toujours même après quinze ans de vie commune et de bons et loyaux services échangés. Au fond elle faisait ressortir mon côté sympa aux yeux de tous. Concentrée sur mon entraînement, je me répétais à voix basse la formule que je devais prononcer tout en agitant ma baguette avec la souplesse de mon poignet exercé. Après un instant de concentration, je lançais le sort sur George qui… perdait littéralement la tête. Elle avait totalement disparue, le sort n'ayant fonctionné que partiellement sur lui, le reste du corps étant toujours debout sur son perchoir. J'écarquillais de grands yeux effrayés et anéantis.
- AAAHHHH PUTAIN GEORGE !!!
Je parcourais les quelques pas qui me séparait de lui mais n'osait pas le toucher, de peur de lui faire mal. Pour commencer, je croyais que je venais de le décapiter.
- Ho merde ! Désolée ! Par le slip de Merlin je suis vraiment, vraaimment désolée, George !!
Ce n'était pas une salle de classe, je ne me le serai pas permise. Ça ressemblait d'avantage à une sorte de grande remise. Il y avait des étagères, divers objets pour étudier dont des livres. Il y avait également des bureaux et des chaises convenablement rangés dans un coin. D'ordinaire, je m'entrainais dehors, mais ce matin je ne voulais pas trop m'éloigner de l'enceinte de l'université. Je ne voulais pas risquer d'être en retard pour mon premier cours de la journée plus tard en début d'après-midi. Je repoussais un peu la porte de la salle sans pour autant la fermer. Je n'étais pas claustrophobe mais je ne voulais pas risquer qu'on m'enferme à clé par mégardes. Bon d'accord, je n'ai jamais vu cette salle fermée à clé, mais prudence est mère de sureté !
Je levais mon bras au-dessus de ma tête pour soulever doucement le ventre du hibou afin de l'inciter à quitter le haut de ma tête pour se percher sur ma main. Je ne me formalisais pas sur les serres qu'il fermait des fois nerveusement sur ma peau. J'étais habituée depuis le temps, j'avais toujours côtoyé des hiboux et des animaux au sens large du terme. Ma main et mon bras n'était pas un perchoir naturel pour George. C'est pour ça que je me rapprochais des meubles entassés pour le poser sur un renfort en bois, entre deux pieds, sur une chaise tournée à l'envers. Le volatile penchait la tête de côté pour me regarder d'un air soupçonneux. Je soupirais.
- Hey ne m'en veut pas. Tu étais le seul disponible.
George poussait un petit hululement, l'air peu convaincu.
- Ho allé, juste un petit moment, s'il te plait.
La bête tourna la tête à 90 degrés, son corps me faisant face mais son visage me tournant le dos. J'approchais ma main de son poitrail pour le lui caresser du bout de l'index.
- Fais pas la tête, tu sais que je t'aime.
En réalité, j'aurai pu commencer par m'entraîner sur autre chose que mon rapace nocturne, mais j'aimais passer du temps avec lui. Au fond, c'était mon seul ami ici, et avec lui je me sentais moi-même. Pauvre de lui. Je faisais alors quelques pas en arrière et m'éclaircissais la voix en me raclant légèrement la gorge. Je croyais me souvenir des gestes à faire tout en sortant ma baguette de Pin Sylvestre de ma poche. Son bois légèrement rosé m'interpelait toujours même après quinze ans de vie commune et de bons et loyaux services échangés. Au fond elle faisait ressortir mon côté sympa aux yeux de tous. Concentrée sur mon entraînement, je me répétais à voix basse la formule que je devais prononcer tout en agitant ma baguette avec la souplesse de mon poignet exercé. Après un instant de concentration, je lançais le sort sur George qui… perdait littéralement la tête. Elle avait totalement disparue, le sort n'ayant fonctionné que partiellement sur lui, le reste du corps étant toujours debout sur son perchoir. J'écarquillais de grands yeux effrayés et anéantis.
- AAAHHHH PUTAIN GEORGE !!!
Je parcourais les quelques pas qui me séparait de lui mais n'osait pas le toucher, de peur de lui faire mal. Pour commencer, je croyais que je venais de le décapiter.
- Ho merde ! Désolée ! Par le slip de Merlin je suis vraiment, vraaimment désolée, George !!
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Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mar 10 Avr 2018 - 21:19
Me voici rendu au mois d'avril. C'est amusant : chaque année, j'ai le sentiment que le temps accélère encore. Une mécanique vertigineuse autant qu’inéluctable, apparemment. Car hier encore, j'étais un enfant bercé d'insouciance et aujourd'hui... Hé bien, j'ai presque quarante ans.
On pourrait dire que c'est triste, parce que ça renvoi à l'idée de la mort ou je ne sais pas quoi... Mais en vérité, je m'en fous. Prendre de l'âge est vraiment la dernière de mes préoccupations. Je serais même tenté de dire que ce n'est pas si mal. Je suis un peu moins con qu'avant... Et surtout, un peu moins malheureux. Donc l'un dans l'autre, je m’accommode assez bien de ces tempes qui se dégarnissent.
Non, là où le constat me heurte, c'est rapport à ce dont j'ai l'habitude. Le temps file à vive allure, mais ces derniers mois ont été... Et sont toujours... Tellement fort en intensité que j'ai à peine le temps de respirer. C'en est presque étourdissant. Forcément, je ne vois plus les jours passer. Le train des événements est encore plus fou que d'habitude, pour résumer l'idée.
Sans déconner, si je réfléchis un peu, qu'est-ce que je faisais l'année dernière, à la même époque ?
Sans doute que je me biturais la gueule un jour sur deux. Vu que c'est la sortie de l'hiver, je commençais certainement à rénover le stade de Quidditch, aussi.
Oui, probablement.
Maintenant, je me prends la tête avec la famille Muller et je prévois un voyage en Roumanie. C'est dingue, ce projet ne me quitte plus depuis que j'ai repris contact avec mon paternel : je ne pense littéralement qu'à ça.
Sérieusement, ce gros con aura réussi à susciter mon intérêt, avec ses petites phrases pleines de mystères. Je suis sûr qu'il le fait exprès. Être le centre d'attention de son entourage, c'est tout ce qui l'intéresse de toute façon. Et j'ai beau le savoir, ça ne m'empêche pas de me faire avoir comme un bleu, pour le coup. Je marche à fond dans sa combine... Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher. Une part de moi espère qu'il aura effectivement des choses importantes à me dire.
Mais d'un autre côté, je sais aussi que je m'emballe sans doute un peu trop et qu'il me décevra très certainement, comme il l'a toujours fait. C'est bien simple : on ne se refait pas. Je peux espérer comme je veux, un vampire de son âge ne changera jamais.
Il est ce qu'il est, c'est tout.
Enfin bon.
Tout ça pour dire que j'ai largement de quoi cogiter en ce moment. Mes rondes ont des allures de promenades introspectives. J'essaie de me rappeler du temps où je vivais en Roumanie, de grappiller des bribes... Je ne sais pas. Des bouts de références qu'on aurait en commun.
Mais ma mémoire a été extraordinairement sélective. Avant mes six ans, j'ai très peu de souvenirs de la vie avec les miens. Je ne sais pas... Les souvenirs d'enfance ont tendance à s'effacer naturellement. C'est tout juste s'il me reste... Comme des impressions, je dirais. Des sentiments, des atmosphères. Dans l'ensemble, rien de bien agréable : je suppose que c'est aussi pour ça que ma mémoire a fait le tri.
Les élèves vont et viennent dans les couloirs. Ils discutent les uns avec les autres, relient leurs notes ou rêvassent simplement. Moi, je fend la foule sans que l'on me remarque : élément de décor parmi les autres. Le concierge de l'Université, dont la présence indiffère par son impressionnante banalité. Inutile de dire que ça me va très bien comme ça. Parce qu'en dehors d'une tête connue que me salue de temps en temps, j'ai une paix royale.
Mais bref.
Les couloirs se vident rapidement de leur monde, comme chacun s'en retourne à sa salle commune ou sa classe. Bientôt, un fragile silence s'en vient prendre possession des lieux. Ne restent que le bruit des pas pour animer l'espace ainsi figé.
Et une exclamation un peu trop vive.
Je ne sais pas trop d'où ça vient... Quoique si : un vieux bureau vide. Apparemment, un élève a décidé de s'approprier l'endroit. J'imagine qu'il s'amuse à on ne sait quelle expérience improvisée. Les jeunes ont cette habitude fâcheuse de s'isoler pour faire des conneries, là où il vaudrait mieux être entouré de personnel compétent.
Sans plus attendre, je décide donc d'entrer dans la pièce, afin de voir un peu de quoi il retourne. Une jeune femme, baguette brandie et un demi hiboux... Ok, tout va bien.
« Tu nous fais quoi la miss ?
Fais-je en entrant sans préavis. Dans la foulée, je m'en vais inspecter le volatile après avoir contourné la demoiselle, la curiosité piquée par l'étrangeté de cette vision.
« Pas génial le résultat... Sortilège de désillusion ?
Je lui demande, la regardant finalement à travers les verres teintés de mes lunettes de soleil. Un mince sourire fait son chemin sur mes traits, tandis que ma main s'en vient fouiller dans la poche intérieure de ma veste. J'en sors ma baguette magique et la brandit en direction de l'oiseau.
« Finite.
Et la bête retrouve sa tête. Mouais, c'est vaguement mieux.
On pourrait dire que c'est triste, parce que ça renvoi à l'idée de la mort ou je ne sais pas quoi... Mais en vérité, je m'en fous. Prendre de l'âge est vraiment la dernière de mes préoccupations. Je serais même tenté de dire que ce n'est pas si mal. Je suis un peu moins con qu'avant... Et surtout, un peu moins malheureux. Donc l'un dans l'autre, je m’accommode assez bien de ces tempes qui se dégarnissent.
Non, là où le constat me heurte, c'est rapport à ce dont j'ai l'habitude. Le temps file à vive allure, mais ces derniers mois ont été... Et sont toujours... Tellement fort en intensité que j'ai à peine le temps de respirer. C'en est presque étourdissant. Forcément, je ne vois plus les jours passer. Le train des événements est encore plus fou que d'habitude, pour résumer l'idée.
Sans déconner, si je réfléchis un peu, qu'est-ce que je faisais l'année dernière, à la même époque ?
Sans doute que je me biturais la gueule un jour sur deux. Vu que c'est la sortie de l'hiver, je commençais certainement à rénover le stade de Quidditch, aussi.
Oui, probablement.
Maintenant, je me prends la tête avec la famille Muller et je prévois un voyage en Roumanie. C'est dingue, ce projet ne me quitte plus depuis que j'ai repris contact avec mon paternel : je ne pense littéralement qu'à ça.
Sérieusement, ce gros con aura réussi à susciter mon intérêt, avec ses petites phrases pleines de mystères. Je suis sûr qu'il le fait exprès. Être le centre d'attention de son entourage, c'est tout ce qui l'intéresse de toute façon. Et j'ai beau le savoir, ça ne m'empêche pas de me faire avoir comme un bleu, pour le coup. Je marche à fond dans sa combine... Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher. Une part de moi espère qu'il aura effectivement des choses importantes à me dire.
Mais d'un autre côté, je sais aussi que je m'emballe sans doute un peu trop et qu'il me décevra très certainement, comme il l'a toujours fait. C'est bien simple : on ne se refait pas. Je peux espérer comme je veux, un vampire de son âge ne changera jamais.
Il est ce qu'il est, c'est tout.
Enfin bon.
Tout ça pour dire que j'ai largement de quoi cogiter en ce moment. Mes rondes ont des allures de promenades introspectives. J'essaie de me rappeler du temps où je vivais en Roumanie, de grappiller des bribes... Je ne sais pas. Des bouts de références qu'on aurait en commun.
Mais ma mémoire a été extraordinairement sélective. Avant mes six ans, j'ai très peu de souvenirs de la vie avec les miens. Je ne sais pas... Les souvenirs d'enfance ont tendance à s'effacer naturellement. C'est tout juste s'il me reste... Comme des impressions, je dirais. Des sentiments, des atmosphères. Dans l'ensemble, rien de bien agréable : je suppose que c'est aussi pour ça que ma mémoire a fait le tri.
Les élèves vont et viennent dans les couloirs. Ils discutent les uns avec les autres, relient leurs notes ou rêvassent simplement. Moi, je fend la foule sans que l'on me remarque : élément de décor parmi les autres. Le concierge de l'Université, dont la présence indiffère par son impressionnante banalité. Inutile de dire que ça me va très bien comme ça. Parce qu'en dehors d'une tête connue que me salue de temps en temps, j'ai une paix royale.
Mais bref.
Les couloirs se vident rapidement de leur monde, comme chacun s'en retourne à sa salle commune ou sa classe. Bientôt, un fragile silence s'en vient prendre possession des lieux. Ne restent que le bruit des pas pour animer l'espace ainsi figé.
Et une exclamation un peu trop vive.
Je ne sais pas trop d'où ça vient... Quoique si : un vieux bureau vide. Apparemment, un élève a décidé de s'approprier l'endroit. J'imagine qu'il s'amuse à on ne sait quelle expérience improvisée. Les jeunes ont cette habitude fâcheuse de s'isoler pour faire des conneries, là où il vaudrait mieux être entouré de personnel compétent.
Sans plus attendre, je décide donc d'entrer dans la pièce, afin de voir un peu de quoi il retourne. Une jeune femme, baguette brandie et un demi hiboux... Ok, tout va bien.
« Tu nous fais quoi la miss ?
Fais-je en entrant sans préavis. Dans la foulée, je m'en vais inspecter le volatile après avoir contourné la demoiselle, la curiosité piquée par l'étrangeté de cette vision.
« Pas génial le résultat... Sortilège de désillusion ?
Je lui demande, la regardant finalement à travers les verres teintés de mes lunettes de soleil. Un mince sourire fait son chemin sur mes traits, tandis que ma main s'en vient fouiller dans la poche intérieure de ma veste. J'en sors ma baguette magique et la brandit en direction de l'oiseau.
« Finite.
Et la bête retrouve sa tête. Mouais, c'est vaguement mieux.
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Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mer 11 Avr 2018 - 14:02
J’étais si concentrée sur George que je n’entendais pas la personne dernière moi entrer dans la pièce. Quand il m’adressait la parole dans mon dos je sursautais à tel point que j’atterrissais les fesses la première sur le bureau stocké initialement à côté de moi. Inutile de préciser le cri d’épouvante que je venais de pousser à cause de la surprise. Mon cœur dû rater plusieurs battements parce que je sentais une douleur extrêmement désagréable dans la poitrine.
Un peu terrifiée je regardais l’homme s’avancer vers mon demi-hibou. J’aurai aimé l’arrêter pour qu’il laisse mon volatile tranquille pourtant j’en étais incapable. J’avais de grands yeux ronds exorbités à cause de la peur qu’il avait suscité dès son entrée. Je voulais protéger mon petit oiseau tandis qu’il lui tournait autour, je craignais qu’il lui fasse du mal. C’était mon hibou à moi offert par ma sœur, je l’aimais… malgré sa tête manquante. Je restais donc pétrifiée, le cul sur ma table jusqu’à ce que l’homme me pose une question. Je sursautais une nouvelle fois et me laissais glisser à terre pour revenir sur mes pieds, ma baguette tenue des deux mains. J’étais toute recroquevillée et je le regardais avec timidité. Pourtant, je lui répondais calmement, de ma petite voix enfantine.
- Heu oui… je débute.
Il était inutile que j’essaie de cacher la vérité. Ça se voyait que je débutais, il manquait la moitié George, ce n’était pas rien quand même. Ses grands yeux ronds allaient ma manquer, mon pauvre. Je notais mentalement à ne plus m’entraîner sur des animaux à l’avenir. Pourtant il fallait bien que je puisse apprendre, sinon le professeur Castilla allait croire que je me laissais aller. Et ce n’était pas du tout l’image que je voulais donner de moi, au contraire. J’étais une élève appliquée et puisque notre relation avait commencé dans la rêverie, en tout cas en ce qui me concernait, je voulais prouver que j’avais changé, et surtout que je tenais parole. Elle m’avait demandé de faire des efforts, et ça ne me paraissait pas du tout insurmontable, il fallait juste que j’y mette du mieux. D’ordinaire concernant les sorts, je n’avais pas trop de mal à les exécuter, mais étrangement sur celui-ci je coinçais sur des détails idiots. Je n’étais pas bien concentrée, mon esprit décrochait sans arrêt pour aller vagabonder bien loin. Je détestais lorsque ça m’arrivait alors que j’essayais sincèrement de faire attention et de m’appliquer.
J’allais l’empêcher d’utiliser sa formule sur George alors que je le voyais brandir sa baguette. Je ne souhaitais pas qu’il transforme mon oiseau en tas de cendre, après tout, ce n’était pas un phénix. Malheureusement je n’étais pas assez rapide. Si je devais trouver un point négatif au fait d’être tout le temps seule et de ne parler à personne c’est que je suis sans arrêt surprise parce les réactions des gens. Ainsi, lorsqu’ils exécutent quelque chose qui me surprend, je reste sur place, toute penaude au lieu d’avoir le réflexe de bouger et de m’interposer. Il me fallait davantage de temps de réaction que la plupart des personnes civilisées. Le tout était accentué par le fait que j’étais timide car il me fallait le temps de sortir de ma coquille pour réagir.
Pourtant il ne fit pas de mal à mon hibou qui retrouvait alors sa tête. Heureuse comme une gamine qui vient de trouver son gâteau d’anniversaire, je prenais l’animal dans mes bras en frottant ma joue contre sa tête.
- Aaaah George, tu n’as rien, je suis si soulagée, excuses moi.
Comme s’il m’avait comprise, l’oiseau tourne son bec vers moi et vient me pincer le nez avec force. Je m’esclaffe avec douleur tout en lâchant l’animal pour venir me tenir le nez. Visiblement habitué à autant d’agitation de ma part, George se contente de battre des ailes lorsque mes bras ne le tenaient plus pour venir s’envoler et se poser sur ma tête. Celle-là, je ne l’avais pas volée. Je ne tenais pas rancune à mon oiseau tandis que je me massais le nez pour faire partir la douleur, la larme à l’œil. J’avais l’habitude à ce qu’il me pince, mais ici c’était la première fois, c’était horrible comme sensation.
Pourquoi n’avais-je pas pensé à moi-même au sortilège Finite Incantatem ? Je le connaissais pourtant mais encore une fois je n’en avais pas eu la rapidité d’esprit. Décidément aujourd’hui j’étais mal réveillée, ou alors j’étais perturbée par autre chose. En revanche, j’ignorais quoi. Je remuais le nez pour observer plus attentivement le sauveur de George. Je réalisais alors que je le connaissais. Enfin, connaître était un bien grand mot. Je l’avais déjà rencontré dans les couloirs. Une personne qui arrivait à se faire presque aussi discret que moi, forcément, je le remarquais. Avec les années j’en avais fini par comprendre que ce n’était rien d’autre que le concierge de l’université. Je le connaissais de vue mais je ne lui avais jamais adressé la parole avant ce jour. Reculant poliment d’un pas, je le regardais avec des yeux de chatons. Je ne voulais pas terminer dans son assiette.
- Pardonnez-moi je ne voulais pas utiliser cette salle sans consentement. Je m’en vais.
J’espérais que ça allait suffire pour qu’il me laisse m’enfuir. Je glissais ma baguette dans ma poche et je fis volte-face pour aller chercher mon sac. J’espérais du plus profond de mon âme qu’il ne me retienne pas. Hélas, j’avais un doute.
Un peu terrifiée je regardais l’homme s’avancer vers mon demi-hibou. J’aurai aimé l’arrêter pour qu’il laisse mon volatile tranquille pourtant j’en étais incapable. J’avais de grands yeux ronds exorbités à cause de la peur qu’il avait suscité dès son entrée. Je voulais protéger mon petit oiseau tandis qu’il lui tournait autour, je craignais qu’il lui fasse du mal. C’était mon hibou à moi offert par ma sœur, je l’aimais… malgré sa tête manquante. Je restais donc pétrifiée, le cul sur ma table jusqu’à ce que l’homme me pose une question. Je sursautais une nouvelle fois et me laissais glisser à terre pour revenir sur mes pieds, ma baguette tenue des deux mains. J’étais toute recroquevillée et je le regardais avec timidité. Pourtant, je lui répondais calmement, de ma petite voix enfantine.
- Heu oui… je débute.
Il était inutile que j’essaie de cacher la vérité. Ça se voyait que je débutais, il manquait la moitié George, ce n’était pas rien quand même. Ses grands yeux ronds allaient ma manquer, mon pauvre. Je notais mentalement à ne plus m’entraîner sur des animaux à l’avenir. Pourtant il fallait bien que je puisse apprendre, sinon le professeur Castilla allait croire que je me laissais aller. Et ce n’était pas du tout l’image que je voulais donner de moi, au contraire. J’étais une élève appliquée et puisque notre relation avait commencé dans la rêverie, en tout cas en ce qui me concernait, je voulais prouver que j’avais changé, et surtout que je tenais parole. Elle m’avait demandé de faire des efforts, et ça ne me paraissait pas du tout insurmontable, il fallait juste que j’y mette du mieux. D’ordinaire concernant les sorts, je n’avais pas trop de mal à les exécuter, mais étrangement sur celui-ci je coinçais sur des détails idiots. Je n’étais pas bien concentrée, mon esprit décrochait sans arrêt pour aller vagabonder bien loin. Je détestais lorsque ça m’arrivait alors que j’essayais sincèrement de faire attention et de m’appliquer.
J’allais l’empêcher d’utiliser sa formule sur George alors que je le voyais brandir sa baguette. Je ne souhaitais pas qu’il transforme mon oiseau en tas de cendre, après tout, ce n’était pas un phénix. Malheureusement je n’étais pas assez rapide. Si je devais trouver un point négatif au fait d’être tout le temps seule et de ne parler à personne c’est que je suis sans arrêt surprise parce les réactions des gens. Ainsi, lorsqu’ils exécutent quelque chose qui me surprend, je reste sur place, toute penaude au lieu d’avoir le réflexe de bouger et de m’interposer. Il me fallait davantage de temps de réaction que la plupart des personnes civilisées. Le tout était accentué par le fait que j’étais timide car il me fallait le temps de sortir de ma coquille pour réagir.
Pourtant il ne fit pas de mal à mon hibou qui retrouvait alors sa tête. Heureuse comme une gamine qui vient de trouver son gâteau d’anniversaire, je prenais l’animal dans mes bras en frottant ma joue contre sa tête.
- Aaaah George, tu n’as rien, je suis si soulagée, excuses moi.
Comme s’il m’avait comprise, l’oiseau tourne son bec vers moi et vient me pincer le nez avec force. Je m’esclaffe avec douleur tout en lâchant l’animal pour venir me tenir le nez. Visiblement habitué à autant d’agitation de ma part, George se contente de battre des ailes lorsque mes bras ne le tenaient plus pour venir s’envoler et se poser sur ma tête. Celle-là, je ne l’avais pas volée. Je ne tenais pas rancune à mon oiseau tandis que je me massais le nez pour faire partir la douleur, la larme à l’œil. J’avais l’habitude à ce qu’il me pince, mais ici c’était la première fois, c’était horrible comme sensation.
Pourquoi n’avais-je pas pensé à moi-même au sortilège Finite Incantatem ? Je le connaissais pourtant mais encore une fois je n’en avais pas eu la rapidité d’esprit. Décidément aujourd’hui j’étais mal réveillée, ou alors j’étais perturbée par autre chose. En revanche, j’ignorais quoi. Je remuais le nez pour observer plus attentivement le sauveur de George. Je réalisais alors que je le connaissais. Enfin, connaître était un bien grand mot. Je l’avais déjà rencontré dans les couloirs. Une personne qui arrivait à se faire presque aussi discret que moi, forcément, je le remarquais. Avec les années j’en avais fini par comprendre que ce n’était rien d’autre que le concierge de l’université. Je le connaissais de vue mais je ne lui avais jamais adressé la parole avant ce jour. Reculant poliment d’un pas, je le regardais avec des yeux de chatons. Je ne voulais pas terminer dans son assiette.
- Pardonnez-moi je ne voulais pas utiliser cette salle sans consentement. Je m’en vais.
J’espérais que ça allait suffire pour qu’il me laisse m’enfuir. Je glissais ma baguette dans ma poche et je fis volte-face pour aller chercher mon sac. J’espérais du plus profond de mon âme qu’il ne me retienne pas. Hélas, j’avais un doute.
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Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Lun 23 Avr 2018 - 23:31
La demoiselle semble exagérément intimidée par mon intervention. Je la vois qui se fait toute petite, à glisser au sol comme si cela pouvait l'aider à disparaître. Ironique, quand on sait qu'elle a tenté de réaliser un sortilège de désillusion... Enfin, c'est vrai qu'il est particulièrement sournois, celui-là. Moi-même, j'avais bien pété un câble au moment de l'apprendre. Adora avait dû m'extraire du Vampire's Night à grand coup de pompe, pour que j'accepte de m'y remettre... Cela dit, maintenant que je l'ai assimilé, c'est fait. Et pas à moitié en plus. Donc bon... Tout ça pour dire que ça vaut le coup de s'entraîner.
Une fois la situation arrangée, la jeune femme retrouve avec bonheur son compagnon. Lui, par contre, ne semble pas vraiment d'humeur à témoigner d'une quelconque forme d'affection à l'égard de sa maîtresse. C'est amusant : on dirait un peu Clarice. Elle aussi a un caractère infâme.... Enfin, dans le cas présent, il s'agit peut-être juste de rancune. Après tout, une punition, c'est bien la moindre des choses avec ce qui vient de se passer.
Après un moment, l'attention de l'Ethelred s'en retourne finalement à moi. Dans son regard, je vois qu'elle est en train de comprendre qui je suis et la situation. Ses yeux traduisent un genre de fragilité enfantine, un peu comme si elle me suppliait de ne pas la manger. Je ne suis même pas sûr que cela soit lié avec ma réputation de vampire, pour le coup. Non, je crois que je suis juste tombé sur une authentique timide.
« C'est pas grave. Fais-je simplement, en haussant les épaules, quand elle s'excuse. C'est juste une salle.
Une salle vide qui plus est... Comme il y en a des dizaines dans le château. Et dans son cas, je n'avais vraiment aucun souci à me faire. Ce n'était clairement pas le genre à organiser des soirées clandestines ou dealer de l'herbe en douce. Pas besoin d'être un aigle pour s'en rendre compte.
Sans rien ajouter de plus pendant quelques secondes, je l'observe qui s'empresse de remballer ses affaires. J'imagine qu'elle a bien hâte de disparaître... Cela dit, j'ai bien peur de la décevoir, puisque je n'ai pas l'intention de la laisser s'en tirer si facilement.
« Ne t'envole pas comme ça, la miss.
Mon ton est teinté d'une pointe d'autorité. Le genre sympa, mais qui laisse clairement entendre qu'il vaut mieux obéir... Esquissant l'ombre d'un sourire, j'approche ensuite de quelques pas et la toise brièvement. C'est idiot, mais terroriser les élèves me fait toujours un peu plaisir. Je laisse donc durer le suspense pendant quelques secondes de plus, un air faussement menaçant sur le visage.
« C'est bien de s'entraîner sur des sortilèges qui te donnent du mal, mais pourquoi tu ne fais pas ça avec tes camarades ou dans la salle commune ? Je veux dire, ce serait plus sympa et confortable pour travailler.
Mon intonation s'est radoucie... Ouais : que du bluff. En vrai je suis juste curieux.
« D'ailleurs, tant que j'y suis, c'est quoi ton nom ?
Une fois la situation arrangée, la jeune femme retrouve avec bonheur son compagnon. Lui, par contre, ne semble pas vraiment d'humeur à témoigner d'une quelconque forme d'affection à l'égard de sa maîtresse. C'est amusant : on dirait un peu Clarice. Elle aussi a un caractère infâme.... Enfin, dans le cas présent, il s'agit peut-être juste de rancune. Après tout, une punition, c'est bien la moindre des choses avec ce qui vient de se passer.
Après un moment, l'attention de l'Ethelred s'en retourne finalement à moi. Dans son regard, je vois qu'elle est en train de comprendre qui je suis et la situation. Ses yeux traduisent un genre de fragilité enfantine, un peu comme si elle me suppliait de ne pas la manger. Je ne suis même pas sûr que cela soit lié avec ma réputation de vampire, pour le coup. Non, je crois que je suis juste tombé sur une authentique timide.
« C'est pas grave. Fais-je simplement, en haussant les épaules, quand elle s'excuse. C'est juste une salle.
Une salle vide qui plus est... Comme il y en a des dizaines dans le château. Et dans son cas, je n'avais vraiment aucun souci à me faire. Ce n'était clairement pas le genre à organiser des soirées clandestines ou dealer de l'herbe en douce. Pas besoin d'être un aigle pour s'en rendre compte.
Sans rien ajouter de plus pendant quelques secondes, je l'observe qui s'empresse de remballer ses affaires. J'imagine qu'elle a bien hâte de disparaître... Cela dit, j'ai bien peur de la décevoir, puisque je n'ai pas l'intention de la laisser s'en tirer si facilement.
« Ne t'envole pas comme ça, la miss.
Mon ton est teinté d'une pointe d'autorité. Le genre sympa, mais qui laisse clairement entendre qu'il vaut mieux obéir... Esquissant l'ombre d'un sourire, j'approche ensuite de quelques pas et la toise brièvement. C'est idiot, mais terroriser les élèves me fait toujours un peu plaisir. Je laisse donc durer le suspense pendant quelques secondes de plus, un air faussement menaçant sur le visage.
« C'est bien de s'entraîner sur des sortilèges qui te donnent du mal, mais pourquoi tu ne fais pas ça avec tes camarades ou dans la salle commune ? Je veux dire, ce serait plus sympa et confortable pour travailler.
Mon intonation s'est radoucie... Ouais : que du bluff. En vrai je suis juste curieux.
« D'ailleurs, tant que j'y suis, c'est quoi ton nom ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mar 24 Avr 2018 - 13:31
Je me fixais lorsque le concierge me retenait. Une jambe relevée en l'air, un bras tendu en avant, j'avais été stoppée net dans mon élan pour m'enfuir. Merde, j'étais certaine qu'il allait m'arrêter, j'étais cuite et recuite. Le hibou sur ma tête semblait amusé par la situation puisqu'il lâchait un hululement joyeux en agitant les ailes. Sale traitre ce George. Qui plus est, l'homme avait un ton dur et sec avec moi. J'étais certaine que j'allais devoir récurer cette salle jusqu'à la fin de mes études, et ça aurait été une bien maigre punition pour m'être incrustée sans autorisation dans un salle de cours, aussi inutilisée soit-elle.
Je reprenais une position normale lorsqu'il s'approchait pour me toiser. Moi, je me contentais d'enfoncer ma tête dans mes épaules à l'instar d'une tortue face à un danger. Perché dans mes cheveux le hibou vint picorer le sommet de mon crâne, m'obligeant à fermer les yeux pour perdre un instant de vue mon interlocuteur. J'étais certaine qu'il allait me frapper, pourtant, rien ne vint. J'écoutais alors ses paroles, et s'est intriguée que je rouvrais un œil, puis le second. Cet homme m'avait l'air bien menaçant et je n'arrivais pas à me détendre. Et c'est en adoptant un regard fuyant et en faisant un pas de côté pour m'éloigner que je lui répondais, un peu hésitante.
- Et bien j… j'ai l'habitude de m'entraîner seule…
Ça ne concernait pas que les entraînements bien sûrs. Je passais la plupart de mon temps seule, mais ce n'était pas pour me déranger, au contraire, je m'y faisais plutôt bien. Ma timidité me forçait à la solitude, pourtant je m'en accommodais parfaitement. Je préférais être seule que mal accompagnée. Pourtant, je n'avais pas besoin de parler de tout ça à l'homme en face de moi, ça ne le concernait après tout pas. Et je n'étais pas ici en consultation psychologique… enfin c'est ce qui me semblait… Discrètement je remuais les pieds pour m'éloigner de lui, millimètres par millimètres, très doucement. Je préférais largement être en compagnie de gens qui n'essayait pas de me terroriser, et pourtant, je n'en connaissais pas beaucoup, si ce n'est personne, au fond. Tout le monde me terrorisais plus ou moins...
Néanmoins, je le voyais se radoucir ensuite, comme s'il avait bluffé tout du long. Ça m'arrachait un petit mouvement de tête intrigué. Il était bizarre comme monsieur, il voulait quoi à la fin ? Me bouffer, me punir ou discuter ? Ou les trois.
Et très franchement, il avait vraiment le temps de tenir une conversation en étant concierge de l'université ? Parce que bon, il y en avait des endroits à dépoussiérer là. Et la poussière n'attendait pas, aller, hop, hop, au boulot mon gars.
Je remuais un peu la bouche quand il me demandait mon nom, pourtant je lui répondais sans chercher à me cacher. Il avait bien le droit de savoir après tout.
- Abigaïl Dowell monsieur…
Voilà, maintenant qu'il avait mon identité il allait pouvoir me chercher dans ses petits papiers et me faire vivre un enfer jusqu'à ma sortie des études. Je n'avais pas mérité ça, je voulais juste m'entraîner sinon la prof allait encore me disputer. Encore… j'exagérai, d'accord, elle ne m'avait pas disputé, mais je n'avais quand même pas envie d'avoir une remarque de sa part. J'avais donné ma parole, il fallait absolument que je maitrise mieux ce sortilège avant vendredi prochain sinon j'allais me faire arracher les yeux. Si je ne me débrouillais pas mieux elle risquait de penser que je n'avais fais aucun effort et mettre fin à nos entrevues, et ça, je n'en avais absolument pas envie. Je voulais en apprendre plus sur les sortilèges, elle avait su éveiller mon esprit et mon intérêt. Il ne fallait pas que je perde ce sentiment de motivation. Or, je savais que dorénavant j'irai m'exercer dans le parc ou la forêt, au moins j'étais certaine que je n'y rencontrerai personne pour venir m'emmerder et décider de me pourrir la vie et mes études. Enfin… j'y allais peut-être un peu fort là.
Je relevais des yeux suppliants vers l'homme qui me faisait face. Durant tout ce temps je n'avais cessé de remuer sur moi-même pour m'écarter petit à petit. Dans l'espoir qu'il me lâche plus facilement la grappe, je décidais de lui expliquer grossièrement ma présence ici.
- C'est pour un devoir… il me faut me faire la main. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Excusez-moi.
Pourtant, je ne bougeais pas, comme si j'attendais son autorisation. Après tout, il n'allait pas retenir une pauvre élève qui n'avait de motivation que celle d'apprendre !?....
Si ?
Je reprenais une position normale lorsqu'il s'approchait pour me toiser. Moi, je me contentais d'enfoncer ma tête dans mes épaules à l'instar d'une tortue face à un danger. Perché dans mes cheveux le hibou vint picorer le sommet de mon crâne, m'obligeant à fermer les yeux pour perdre un instant de vue mon interlocuteur. J'étais certaine qu'il allait me frapper, pourtant, rien ne vint. J'écoutais alors ses paroles, et s'est intriguée que je rouvrais un œil, puis le second. Cet homme m'avait l'air bien menaçant et je n'arrivais pas à me détendre. Et c'est en adoptant un regard fuyant et en faisant un pas de côté pour m'éloigner que je lui répondais, un peu hésitante.
- Et bien j… j'ai l'habitude de m'entraîner seule…
Ça ne concernait pas que les entraînements bien sûrs. Je passais la plupart de mon temps seule, mais ce n'était pas pour me déranger, au contraire, je m'y faisais plutôt bien. Ma timidité me forçait à la solitude, pourtant je m'en accommodais parfaitement. Je préférais être seule que mal accompagnée. Pourtant, je n'avais pas besoin de parler de tout ça à l'homme en face de moi, ça ne le concernait après tout pas. Et je n'étais pas ici en consultation psychologique… enfin c'est ce qui me semblait… Discrètement je remuais les pieds pour m'éloigner de lui, millimètres par millimètres, très doucement. Je préférais largement être en compagnie de gens qui n'essayait pas de me terroriser, et pourtant, je n'en connaissais pas beaucoup, si ce n'est personne, au fond. Tout le monde me terrorisais plus ou moins...
Néanmoins, je le voyais se radoucir ensuite, comme s'il avait bluffé tout du long. Ça m'arrachait un petit mouvement de tête intrigué. Il était bizarre comme monsieur, il voulait quoi à la fin ? Me bouffer, me punir ou discuter ? Ou les trois.
Et très franchement, il avait vraiment le temps de tenir une conversation en étant concierge de l'université ? Parce que bon, il y en avait des endroits à dépoussiérer là. Et la poussière n'attendait pas, aller, hop, hop, au boulot mon gars.
Je remuais un peu la bouche quand il me demandait mon nom, pourtant je lui répondais sans chercher à me cacher. Il avait bien le droit de savoir après tout.
- Abigaïl Dowell monsieur…
Voilà, maintenant qu'il avait mon identité il allait pouvoir me chercher dans ses petits papiers et me faire vivre un enfer jusqu'à ma sortie des études. Je n'avais pas mérité ça, je voulais juste m'entraîner sinon la prof allait encore me disputer. Encore… j'exagérai, d'accord, elle ne m'avait pas disputé, mais je n'avais quand même pas envie d'avoir une remarque de sa part. J'avais donné ma parole, il fallait absolument que je maitrise mieux ce sortilège avant vendredi prochain sinon j'allais me faire arracher les yeux. Si je ne me débrouillais pas mieux elle risquait de penser que je n'avais fais aucun effort et mettre fin à nos entrevues, et ça, je n'en avais absolument pas envie. Je voulais en apprendre plus sur les sortilèges, elle avait su éveiller mon esprit et mon intérêt. Il ne fallait pas que je perde ce sentiment de motivation. Or, je savais que dorénavant j'irai m'exercer dans le parc ou la forêt, au moins j'étais certaine que je n'y rencontrerai personne pour venir m'emmerder et décider de me pourrir la vie et mes études. Enfin… j'y allais peut-être un peu fort là.
Je relevais des yeux suppliants vers l'homme qui me faisait face. Durant tout ce temps je n'avais cessé de remuer sur moi-même pour m'écarter petit à petit. Dans l'espoir qu'il me lâche plus facilement la grappe, je décidais de lui expliquer grossièrement ma présence ici.
- C'est pour un devoir… il me faut me faire la main. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Excusez-moi.
Pourtant, je ne bougeais pas, comme si j'attendais son autorisation. Après tout, il n'allait pas retenir une pauvre élève qui n'avait de motivation que celle d'apprendre !?....
Si ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 27 Avr 2018 - 12:09
La jeune femme n’est visiblement pas à l’aise en face de moi. Il faut dire que mon attitude n’invite pas spécialement à la détente... Cela dit, on observe toutes sortes de réactions, d’un tempérament à l’autre. Et là, je vois bien que j’ai affaire à une demoiselle introvertie, voire carrément timide. A en croire son regard fuyant et l’intonation de sa voix, on pourrait croire que je m’apprête à la bouffer.
Mais passons…
Quand elle me dit avoir pour habitude de s’entraîner seule, je ne suis pas étonné. J’imagine qu’elle a toujours peur de déranger, ou ce genre de trucs que se disent les timides pour s’épargner d’avoir à socialiser. Chacun est comme il est, mais c’est vrai qu’en tant qu’extraverti, j’ai toujours eu un peu de mal à comprendre ce type de tempérament. C’est typiquement le genre de choses qui me donne envie d’intervenir… Même si bon, je sais que c’est le pire truc à faire, face à des gens comme ça.
Après un moment à tenter de s’enfuir plus ou moins discrètement, elle finit par me donner son nom : je le note mentalement dans ma petite liste et esquisse un petit sourire, après avoir acquiescé d’un signe de tête. Puis, elle m’explique en deux mots ce qui l’a poussé à venir s’entrainer ici.
« Un devoir ? Je répète, ignorant les supplications de son langage corporel trahissant son envie de fuite. Pour Castilla je suppose. Pas facile...T’as effectivement intérêt à beaucoup t’entrainer.
J’y avais eu droit aussi, alors je savais de quoi je parle. C’est son moyen de jauger le niveau des élèves, parce qu’il y a plusieurs façons de le réussir. Moins on est visible à la fin, mieux c’est.
« Je ne vais pas te retenir plus longtemps, mais si jamais tu as besoin d’un coup de main, n’hésite pas... Je m’en sors plutôt bien avec ce sortilège.
Je hausse simplement les épaules, avec un petit sourire. Inutile de traumatiser plus longtemps cette pauvre demoiselle. Je fais donc un pas en arrière, comme une manière de lui ouvrir la voie vers la sortie. Cette petite histoire sera sans conséquences : je ne vois pas l’intérêt de punir une nana qui s’entraîne aux sortilèges. Et puis Adora serait fichue de me le reprocher, après coup.
« Quand Castilla insiste sur un truc, c’est qu’elle croît qu’il y a du potentiel derrière. Tu peux avoir confiance. Alors… Bon courage.
J’ajoute gentiment : ce sont de simples mots d'encouragement. C’est gratuit et ça ne fait jamais de mal. Parce que autant il y a des gens qui ont besoin de challenge et de compétition pour s’en sortir, autant y’en a d’autres pour qui ont besoin de sentir qu’ils sont capables pour réussir. Je ne sais pas dans quelle case elle se place, mais bon… Au pire elle n’en fera rien et pour moi, ça ne coûtera pas plus cher.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 27 Avr 2018 - 15:05
Ho bah ? Comment il savait que mon devoir était pour Madame Castilla ? J'étais déjà surveillée alors que je n'avais rien fais ? Non mieux, cet homme était en réalité un espion, russe de surcroît. Il savait déjà donc tout sur moi, absolument tout, même plus que ce que moi je savais sur moi. Peut-être même qu'il avait eu une aventure avec ma grand-mère. Aaaahh ! Par Merlin non ! Pas Mémé !
Je laissais le flot de mes pensées m'envahir alors que mon regard se tournait à droite et à gauche, totalement fuyant. Pourtant, il mentionnait une chose qui réussissait à me détendre un peu. Que en effet, connaissant la prof, je devais m'entraîner. Bon au moins on était d'accord sur un point, c'était déjà un bon début.
Alors que j'étais prête à m'enfuir, j'écoutais quand même poliment ses dernières paroles. Après tout s'en aller pendant que quelqu'un était en train de discuter c'était très vilain. Et j'étais tout sauf vilaine… enfin, je crois. De plus, je ne refusais jamais un coup de main lorsqu'on me le proposait même si j'avais l'habitude de travailler seule. Je le faisais davantage pour ne pas déranger les autres et imposer ma présence. Je n'avais pourtant jamais eu de problème à discuter et à tenir une conversation, lorsque je me sentais vaguement à l'aise, et non pas comme un futur hachis parmentier. Néanmoins l'homme semblait s'être radouci, du coup, je me calmais également. Dans un sens, j'étais flattée par ses paroles, et j'aurais pu en rougir si je n'avais pas une aussi bonne maitrise de moi en ce moment précis. Je gardais pourtant mon sens du devoir bien présent pour ne pas me laisser emporter sur mes autres émotions. Je faisais un dernier pas de côté pour mettre une distance minimum de sécurité entre nous alors que je remettais convenablement la lanière de mon sac sur mon épaule. J'aurai pu partir… j'aurai pu. Mais je ne le faisais pas.
George, perché sur le sommet, de mon crâne fermait ses grands yeux ronds comme s'il attendait que je me décide. Ce n'était pourtant pas si long. Timidement, je me raclais légèrement la gorge.
- Mmh… si vous avez des conseils, je prends.
Je m'osais à lui adresser un léger sourire poli. Encore une fois, j'étais timide mais pas totalement idiote, et je savais voir une opportunité quand il y en avait. Ce sortilège était difficile, mais pas insurmontable, j'étais convaincue que même sans l'aide de cet homme, j'y arriverai d'une manière ou d'une autre. Toutefois, pourquoi me priver d'une main tendue vers moi ? Ça ne me fera qu'avancer plus vite. C'était bénéfique, d'autant plus que si je pouvais satisfaire l'enseignante par des progrès rapides, je n'allais pas m'abstenir.
Pour joindre la pensée au geste, je reposais mon sac par terre, contre le mur. Je soulevais ma main droite sous le ventre du hibou, qui, mécontent que je dérange dans sa sieste, vint me pincer. Je retenais un cri et des larmes de douleur. Pourtant, il venait sauter sur ma main pour que je puisse le déposer sur mon sac. Sale bête… je le ferai voler jusqu'à Glasgow en passant par la Chine pour me venger. Il était aussi têtu que moi. Pour essayer de calmer la douleur je portais mon doigt à ma bouche tandis que je reportais mon attention sur le concierge. De ma poche, je sortais ma baguette rosée pour la lever devant moi, lâchant mon autre main de ma bouche.
- Mon problème est surtout que je n'y arrive que partiellement… comme des taches.
Pour joindre le geste à la parole, je venais de mon plein gré aux côtés de l'homme pour terminer par agiter ma baguette en direction d'une chaise alors que je lançais mon sortilège. Comme je l'avais signalé tantôt, le meuble ne disparaissait qu'à moitié, comme si des points de transparence avait été posé dessus. Ou comme la tête de George juste avant notre rencontre. Je ne réussissais le sors que sur des objets plus petits, sûrement parce que ça englobait toute la forme. À présent, je devais y arriver sur quelque chose de plus volumineux.
Je laissais le flot de mes pensées m'envahir alors que mon regard se tournait à droite et à gauche, totalement fuyant. Pourtant, il mentionnait une chose qui réussissait à me détendre un peu. Que en effet, connaissant la prof, je devais m'entraîner. Bon au moins on était d'accord sur un point, c'était déjà un bon début.
Alors que j'étais prête à m'enfuir, j'écoutais quand même poliment ses dernières paroles. Après tout s'en aller pendant que quelqu'un était en train de discuter c'était très vilain. Et j'étais tout sauf vilaine… enfin, je crois. De plus, je ne refusais jamais un coup de main lorsqu'on me le proposait même si j'avais l'habitude de travailler seule. Je le faisais davantage pour ne pas déranger les autres et imposer ma présence. Je n'avais pourtant jamais eu de problème à discuter et à tenir une conversation, lorsque je me sentais vaguement à l'aise, et non pas comme un futur hachis parmentier. Néanmoins l'homme semblait s'être radouci, du coup, je me calmais également. Dans un sens, j'étais flattée par ses paroles, et j'aurais pu en rougir si je n'avais pas une aussi bonne maitrise de moi en ce moment précis. Je gardais pourtant mon sens du devoir bien présent pour ne pas me laisser emporter sur mes autres émotions. Je faisais un dernier pas de côté pour mettre une distance minimum de sécurité entre nous alors que je remettais convenablement la lanière de mon sac sur mon épaule. J'aurai pu partir… j'aurai pu. Mais je ne le faisais pas.
George, perché sur le sommet, de mon crâne fermait ses grands yeux ronds comme s'il attendait que je me décide. Ce n'était pourtant pas si long. Timidement, je me raclais légèrement la gorge.
- Mmh… si vous avez des conseils, je prends.
Je m'osais à lui adresser un léger sourire poli. Encore une fois, j'étais timide mais pas totalement idiote, et je savais voir une opportunité quand il y en avait. Ce sortilège était difficile, mais pas insurmontable, j'étais convaincue que même sans l'aide de cet homme, j'y arriverai d'une manière ou d'une autre. Toutefois, pourquoi me priver d'une main tendue vers moi ? Ça ne me fera qu'avancer plus vite. C'était bénéfique, d'autant plus que si je pouvais satisfaire l'enseignante par des progrès rapides, je n'allais pas m'abstenir.
Pour joindre la pensée au geste, je reposais mon sac par terre, contre le mur. Je soulevais ma main droite sous le ventre du hibou, qui, mécontent que je dérange dans sa sieste, vint me pincer. Je retenais un cri et des larmes de douleur. Pourtant, il venait sauter sur ma main pour que je puisse le déposer sur mon sac. Sale bête… je le ferai voler jusqu'à Glasgow en passant par la Chine pour me venger. Il était aussi têtu que moi. Pour essayer de calmer la douleur je portais mon doigt à ma bouche tandis que je reportais mon attention sur le concierge. De ma poche, je sortais ma baguette rosée pour la lever devant moi, lâchant mon autre main de ma bouche.
- Mon problème est surtout que je n'y arrive que partiellement… comme des taches.
Pour joindre le geste à la parole, je venais de mon plein gré aux côtés de l'homme pour terminer par agiter ma baguette en direction d'une chaise alors que je lançais mon sortilège. Comme je l'avais signalé tantôt, le meuble ne disparaissait qu'à moitié, comme si des points de transparence avait été posé dessus. Ou comme la tête de George juste avant notre rencontre. Je ne réussissais le sors que sur des objets plus petits, sûrement parce que ça englobait toute la forme. À présent, je devais y arriver sur quelque chose de plus volumineux.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Dim 6 Mai 2018 - 9:46
La demoiselle n'est pas contre quelques conseils, apparemment. Je la vois même qui se hasarde même à un petit sourire. Du coup, j’acquiesce simplement et la laisse venir se placer à côté de moi pour me faire la démonstration de ses difficultés. Et en effet, le résultat concorde à ce qu'elle venait de me décrire : l'objet ne disparaissait pas complètement, seulement par endroits.
« Oh, c'est bizarre effectivement...
J'approche un peu de la chaise, histoire de mesurer la qualité des zones de disparition. A dire vrai, c'est plutôt pas mal. Il y a une belle transparence, beaucoup plus jolie que l'effet caméléon habituel. En fait, il faudrait qu'elle arrive à diluer son sortilège sur une surface plus grande... Après, elle pourrait travailler sa puissance pour que le rendu soit plus propre.
« Quand tu lances ton sort, il faut avoir bien conscience de la forme sur laquelle tu vas le poser. Plus c'est grand, plus ça va te demander de la concentration.
Je glisse la main dans la poche intérieure de ma veste afin de sortir ma baguette de sycomore. Mon regard dévie ensuite sur la table qui se trouve à côté de la chaise.
« Le geste doit être précis. La magie, c'est souvent une affaire de conviction... Pense au sortilège de patronus, si ça te paraît un peu abstrait ce que je te raconte : pour réussir son patronus, il faut une grande concentration et de la détermination. La, c'est pareil.
En réalité, c'est valable pour tous les sortilèges. On ne s'en rend pas forcément compte parce-que les sorts du quotidien sont souvent assez basiques et demandent peu d'engagement de la part du lanceur. Mais dès qu'on va taper un peu dans la difficulté, c'est là qu'on voit qui arrive à sortir ses tripes.
Joignant le geste à la parole, je lance mon enchantement d'un geste sec et précis. La table disparaît alors dans le néant, comme si elle n'avait jamais existé. Adora m'avait permis d'atteindre un très haut niveau sur le sortilège de désillusion. Il est clair que je n'avais plus à rougir du résultat, désormais.
« Comme ça.
Mon regard se reporte alors sur Abigail. Je me dis qu'il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une nana timide comme elle ait du mal à s'affirmer dans la magie : les traits qui font l'humain au quotidien font aussi le sorcier. Ce n'est pas pour rien que la composition des baguettes magiques reflète le caractère de leur porteur...
« Sors tes tripes et recommence. On verra si ça change quelque chose...
Lui dis-je avec un petit sourire, avant de dissiper les sortilèges actifs d'un « Finite ». Son problème pouvait tout aussi bien se situer ailleurs, mais il fallait bien commencer quelque part.
« Oh, c'est bizarre effectivement...
J'approche un peu de la chaise, histoire de mesurer la qualité des zones de disparition. A dire vrai, c'est plutôt pas mal. Il y a une belle transparence, beaucoup plus jolie que l'effet caméléon habituel. En fait, il faudrait qu'elle arrive à diluer son sortilège sur une surface plus grande... Après, elle pourrait travailler sa puissance pour que le rendu soit plus propre.
« Quand tu lances ton sort, il faut avoir bien conscience de la forme sur laquelle tu vas le poser. Plus c'est grand, plus ça va te demander de la concentration.
Je glisse la main dans la poche intérieure de ma veste afin de sortir ma baguette de sycomore. Mon regard dévie ensuite sur la table qui se trouve à côté de la chaise.
« Le geste doit être précis. La magie, c'est souvent une affaire de conviction... Pense au sortilège de patronus, si ça te paraît un peu abstrait ce que je te raconte : pour réussir son patronus, il faut une grande concentration et de la détermination. La, c'est pareil.
En réalité, c'est valable pour tous les sortilèges. On ne s'en rend pas forcément compte parce-que les sorts du quotidien sont souvent assez basiques et demandent peu d'engagement de la part du lanceur. Mais dès qu'on va taper un peu dans la difficulté, c'est là qu'on voit qui arrive à sortir ses tripes.
Joignant le geste à la parole, je lance mon enchantement d'un geste sec et précis. La table disparaît alors dans le néant, comme si elle n'avait jamais existé. Adora m'avait permis d'atteindre un très haut niveau sur le sortilège de désillusion. Il est clair que je n'avais plus à rougir du résultat, désormais.
« Comme ça.
Mon regard se reporte alors sur Abigail. Je me dis qu'il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une nana timide comme elle ait du mal à s'affirmer dans la magie : les traits qui font l'humain au quotidien font aussi le sorcier. Ce n'est pas pour rien que la composition des baguettes magiques reflète le caractère de leur porteur...
« Sors tes tripes et recommence. On verra si ça change quelque chose...
Lui dis-je avec un petit sourire, avant de dissiper les sortilèges actifs d'un « Finite ». Son problème pouvait tout aussi bien se situer ailleurs, mais il fallait bien commencer quelque part.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Dim 6 Mai 2018 - 15:06
Je laissais l'homme vérifier la qualité de mon sort un peu honteuse sur ce que je venais d'exécuter. Puisque ce n'était pas parfait je n'étais absolument pas satisfaite de moi et de ma performance. Pourtant j'avais réellement envie d'y arriver, je voyais un but, ça allait véritablement m'aider pour la suite, pour mes études en dragonologie. J'avais donc une véritable envie à parvenir à exécuter ce sort convenablement. Autant il y en avait je ne voyais pas l'intérêt pour moi et je ne me donnais peu de moyens, autant pour celui-ci j'étais motivée. C'était bien pour ce manque d'attrait que la professeure de Sortilèges m'avait suggéré des cours privés. Ça me permettait de me concentrer sur ce qui me sera utile plus tard, et en échange, je faisais des efforts pour suivre attentivement chacun de ses cours avec la même motivation. Ce n'était pas toujours évident pour moi, mais je voulais tenir parole.
Mon sort était bien lancé dans le sens où l'effet caméléon était peu présent, puisque la magie était concentrée dans des zones. C'était ces fameuses circonférences que je devais étaler pour faire disparaître l'entier de l'objet, même si la transparence allait être amoindrie au profit de ce côté protée. Je laissais l'homme revenir vers moi et fixer la table. Attentive, je l'observais et j'écoutais ses conseils, en bonne élève que j'étais.
Pourtant, lorsqu'il me parlait du sortilège de Patronus, j'avais en tête un grand trou noir. C'était en effet l'un des rares sortilège de Poudlard que je n'avais pas pu acquérir, et ça n'avais pas été faute de le vouloir. J'avais eu une grande période d'absence pour cause de maladie, et j'avais été incapable de rattraper certain retard. Le Patronus en faisait partie. Jusqu'à aujourd'hui je m'en étais très bien accommodée car je n'avais jamais eu besoin de ce sortilège, mais maintenant qu'il en faisait mention, je ressentais une légère gêne. Ainsi, je ne connaissais pas tout ce travail qu'il fallait faire sur sa propre personne pour pouvoir exécuter le Patronus de manière convaincante. C'était peut-être aussi pour ça que j'avais du mal à me concentrer réellement sur certain sort. C'était peut-être ça que Madame Castilla avait détecté sans trop savoir de quoi il s'agissait.
Je n'avais jamais dit à quiconque je ne connaissais pas l'Expecto Patronum parce que personne ne m'avait posé la question et tout simplement parce que j'avais oublié, je n'y pensais tout simplement pas.
Néanmoins, tout ce que me disait mon interlocuteur n'était pas abstrait à mes yeux. Ressortir mes tripes, ressentir les choses, être déterminée et concentrée… je savais le faire presque uniquement lorsque je soignais des animaux chez les Dandelions, mais encore plus lorsque j'étais en présence des dragons. Je savais me métamorphoser pour devenir redoutable d'efficacité. C'était ce genre de sentiment que je devais donc reproduire pour réussir mon sortilège de désillusion. Au fond… ça ne paraissait pas si compliqué.
Dans un silence respectueux je l'observais lancer son sortilège. Je ne relevais pas à voix haute la qualité incroyable du résultat, mais je l'avais bien remarqué et noté dans un coin de ma tête. Peut-être que mon regard étonné trahissait mes pensées, pourtant je n'en restais pas moins sérieuse et concentrée. Arriver à un tel niveau final relevait d'un don particulièrement impressionnant de niveau magique. D'un regard légèrement de biais je fixais le concierge. Qui pourrait soupçonner, en le regardant juste d'un coup d'œil rapide, qu'il pouvait être capable d'autant de talent ? J'en venais à me demander s'il avait une prédisposition naturelle, ou si tout découlait de la professeure Castilla.
Je n'étais pas envieuse. J'avais de la facilité, mais je ne cherchais pas les sommets et l'absolu, je voulais atteindre simplement le niveau qu'il me fallait pour être une dragonologue accomplie. Peut-être presque que je n'avais pas d'ambition, c'était difficile à décrire. Je ne ressentais donc aucune jalousie, ni aucune envie de vouloir atteindre un tel niveau. Je voulais simplement y arriver, humblement.
Je me raclais un peu la gorge lorsqu'il me demandait de faire un nouvel essai. Je n'avais pas l'habitude de travailler avec quelqu'un d'autre, de plus, j'étais toujours intimidée par notre rencontre, j'avais donc du mal à me mettre en condition. Pourtant je savais bien qu'à présent il souhaitait m'aider et le petit temps qu'il prenait pour moi me touchait. Il avait peut-être d'autres choses à faire, et je ne voulais pas le déranger trop longtemps. J'étais donc résolue à y arriver le plus vite possible. Non seulement pour pouvoir m'enfuir, mais aussi pour le libérer de ce boulet que j'étais.
C'est avec précision que j'agitais ma baguette en direction de la chaise, bien plus déterminée que les fois précédentes. Et le résultat était là. Le meuble disparaissait presque totalement, les taches d'invisibilité s'étaient étalées sur l'entier de la chaise pour reproduire cet effet caméléon, la performance transparente étant amoindrie du coup. Il ne restait de visible qu'une partie des pieds.
Toujours insatisfaite du résultat, j'étais déjà heureuse de pouvoir en arriver là aussi vite après quelques conseils reçus. Je regardais alors l'homme en souriant.
- Merci
Mon sort était bien lancé dans le sens où l'effet caméléon était peu présent, puisque la magie était concentrée dans des zones. C'était ces fameuses circonférences que je devais étaler pour faire disparaître l'entier de l'objet, même si la transparence allait être amoindrie au profit de ce côté protée. Je laissais l'homme revenir vers moi et fixer la table. Attentive, je l'observais et j'écoutais ses conseils, en bonne élève que j'étais.
Pourtant, lorsqu'il me parlait du sortilège de Patronus, j'avais en tête un grand trou noir. C'était en effet l'un des rares sortilège de Poudlard que je n'avais pas pu acquérir, et ça n'avais pas été faute de le vouloir. J'avais eu une grande période d'absence pour cause de maladie, et j'avais été incapable de rattraper certain retard. Le Patronus en faisait partie. Jusqu'à aujourd'hui je m'en étais très bien accommodée car je n'avais jamais eu besoin de ce sortilège, mais maintenant qu'il en faisait mention, je ressentais une légère gêne. Ainsi, je ne connaissais pas tout ce travail qu'il fallait faire sur sa propre personne pour pouvoir exécuter le Patronus de manière convaincante. C'était peut-être aussi pour ça que j'avais du mal à me concentrer réellement sur certain sort. C'était peut-être ça que Madame Castilla avait détecté sans trop savoir de quoi il s'agissait.
Je n'avais jamais dit à quiconque je ne connaissais pas l'Expecto Patronum parce que personne ne m'avait posé la question et tout simplement parce que j'avais oublié, je n'y pensais tout simplement pas.
Néanmoins, tout ce que me disait mon interlocuteur n'était pas abstrait à mes yeux. Ressortir mes tripes, ressentir les choses, être déterminée et concentrée… je savais le faire presque uniquement lorsque je soignais des animaux chez les Dandelions, mais encore plus lorsque j'étais en présence des dragons. Je savais me métamorphoser pour devenir redoutable d'efficacité. C'était ce genre de sentiment que je devais donc reproduire pour réussir mon sortilège de désillusion. Au fond… ça ne paraissait pas si compliqué.
Dans un silence respectueux je l'observais lancer son sortilège. Je ne relevais pas à voix haute la qualité incroyable du résultat, mais je l'avais bien remarqué et noté dans un coin de ma tête. Peut-être que mon regard étonné trahissait mes pensées, pourtant je n'en restais pas moins sérieuse et concentrée. Arriver à un tel niveau final relevait d'un don particulièrement impressionnant de niveau magique. D'un regard légèrement de biais je fixais le concierge. Qui pourrait soupçonner, en le regardant juste d'un coup d'œil rapide, qu'il pouvait être capable d'autant de talent ? J'en venais à me demander s'il avait une prédisposition naturelle, ou si tout découlait de la professeure Castilla.
Je n'étais pas envieuse. J'avais de la facilité, mais je ne cherchais pas les sommets et l'absolu, je voulais atteindre simplement le niveau qu'il me fallait pour être une dragonologue accomplie. Peut-être presque que je n'avais pas d'ambition, c'était difficile à décrire. Je ne ressentais donc aucune jalousie, ni aucune envie de vouloir atteindre un tel niveau. Je voulais simplement y arriver, humblement.
Je me raclais un peu la gorge lorsqu'il me demandait de faire un nouvel essai. Je n'avais pas l'habitude de travailler avec quelqu'un d'autre, de plus, j'étais toujours intimidée par notre rencontre, j'avais donc du mal à me mettre en condition. Pourtant je savais bien qu'à présent il souhaitait m'aider et le petit temps qu'il prenait pour moi me touchait. Il avait peut-être d'autres choses à faire, et je ne voulais pas le déranger trop longtemps. J'étais donc résolue à y arriver le plus vite possible. Non seulement pour pouvoir m'enfuir, mais aussi pour le libérer de ce boulet que j'étais.
C'est avec précision que j'agitais ma baguette en direction de la chaise, bien plus déterminée que les fois précédentes. Et le résultat était là. Le meuble disparaissait presque totalement, les taches d'invisibilité s'étaient étalées sur l'entier de la chaise pour reproduire cet effet caméléon, la performance transparente étant amoindrie du coup. Il ne restait de visible qu'une partie des pieds.
Toujours insatisfaite du résultat, j'étais déjà heureuse de pouvoir en arriver là aussi vite après quelques conseils reçus. Je regardais alors l'homme en souriant.
- Merci
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Jeu 10 Mai 2018 - 11:39
J'esquisse un petit sourire en regardant la demoiselle se préparer à lancer son sort. Elle n'a pas beaucoup parlé ni laissé transparaître une quelconque forme d'approbation en réponse à mes propos... En dehors d'un air attentif bien sûr, ce qui me laisse tout de même à penser que ce que je raconte a été entendu. Enfin, j'ignore tout de même si ce que je lui ai dit est complètement abstrait, ou si ça fait sens pour elle. Dans tous les cas, je m'en rendrais rapidement compte après un nouvel essai.
Sans rien ajouter de plus, je fais un petit pas en arrière histoire de lui donner de l'espace pour bien se concentrer. Qu'elle puisse faire abstraction de ma présence, en somme. Je sais qu'il peut être intimidant de se produire devant un public quand on n'a pas l'habitude... surtout lorsqu'il s'agit d'être jugé à la fin. Mais enfin, il va bien falloir qu'elle s'y habitue de toute façon : la vie l'exige. Alors, disons que cela fait aussi parti de l’entraînement.
Le sort part à travers un geste empreint de détermination, cette fois-ci. En réaction, mon regard se dirige sur la chaise et je constate que celle ci s'est pratiquement entièrement fondue dans le décors. L'amélioration est très nette, il n'y a aucun doute à avoir là dessus. Je laisse échapper un petit rire de satisfaction, avant de la regarder d'un air impressionné. Elle, semble également satisfaite du résultat : elle sourit et me remercie. Je vois que ça lui fait plaisir : c'est parfait.
« Pas de quoi. Tu as vite pigé le truc on dirait... Encore un peu de pratique et tu l'as dans la poche.
A croire que c'était aussi simple que ça.
« Franchement, bravo.
Fais-je d'un ton encourageant. Il est toujours important de signifier aux gens ce qu'ils font de bien, de manière générale. Je sais ce que c'est d'avoir du retard et de sans cesse se déprécier. On manque d'appréciations positives sur ce que l'on fait et ça n'aide pas à progresser.
« Tu avais l'air d'en vouloir, ce coup-ci. Tu pensais à quoi ? Sans indiscrétion...
Une timide qui se meut en nana qui en veut en un tour de main, je trouve ça intéressant. Forcément, ça me donne envie de causer.
Sans rien ajouter de plus, je fais un petit pas en arrière histoire de lui donner de l'espace pour bien se concentrer. Qu'elle puisse faire abstraction de ma présence, en somme. Je sais qu'il peut être intimidant de se produire devant un public quand on n'a pas l'habitude... surtout lorsqu'il s'agit d'être jugé à la fin. Mais enfin, il va bien falloir qu'elle s'y habitue de toute façon : la vie l'exige. Alors, disons que cela fait aussi parti de l’entraînement.
Le sort part à travers un geste empreint de détermination, cette fois-ci. En réaction, mon regard se dirige sur la chaise et je constate que celle ci s'est pratiquement entièrement fondue dans le décors. L'amélioration est très nette, il n'y a aucun doute à avoir là dessus. Je laisse échapper un petit rire de satisfaction, avant de la regarder d'un air impressionné. Elle, semble également satisfaite du résultat : elle sourit et me remercie. Je vois que ça lui fait plaisir : c'est parfait.
« Pas de quoi. Tu as vite pigé le truc on dirait... Encore un peu de pratique et tu l'as dans la poche.
A croire que c'était aussi simple que ça.
« Franchement, bravo.
Fais-je d'un ton encourageant. Il est toujours important de signifier aux gens ce qu'ils font de bien, de manière générale. Je sais ce que c'est d'avoir du retard et de sans cesse se déprécier. On manque d'appréciations positives sur ce que l'on fait et ça n'aide pas à progresser.
« Tu avais l'air d'en vouloir, ce coup-ci. Tu pensais à quoi ? Sans indiscrétion...
Une timide qui se meut en nana qui en veut en un tour de main, je trouve ça intéressant. Forcément, ça me donne envie de causer.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 11 Mai 2018 - 12:57
J'appréciais la délicatesse avec laquelle il faisait preuve en s'éloignant pour me laisser mon espace de concentration. J'étais un peu surprise de le voir agir ainsi alors qu'il avait essayé de paraître effrayant un peu plus tôt. Comme quoi il ne fallait pas se fier aux premières impressions de rencontre. Pour le coup, l'homme me paraissait presque sympathique, et il avait un je ne sais quoi d'énigmatique et de mystique qui était plutôt attirant… ce qui éveillait mon instinct méfiant car je n'étais jamais attirée par personne. Pas de cette manière là en tout cas. Alors je trouvais ça très louche… Je mettais donc ces ressentiments de côté pour me concentrer sur mon sortilège, et je devais admettre que je n'étais pas peu fière de moi.
J'étais davantage satisfaite de voir que mon tuteur de l'instant semblait très étonné de l'amélioration soudaine dont j'avais pu faire preuve. Ses sourires et ses encouragements me faisaient du bien, ils me réchauffaient le cœur et me donnaient vraiment envie de continuer à encore m'améliorer et y arriver… pour que l'enseignante des Sortilèges puissent être aussi fière de moi en voyant le résultat.
- Merci. Je n'y serai pas arrivée aussi vite sans vos conseils.
Je rougissais un peu en lui répondant, prise par ma gêne et ma timidité. Ça ne m'empêchait pas d'être sincère. Lorsqu'on voulait me donner un coup de main et que j'arrivais à suivre les conseils, j'étais toujours heureuse. Ma timidité ne m'empêchait pas d'apprécier le contact et les discussions avec les autres, c'était simplement que je ne me trouvais pas assez intéressante pour engager la première une conversation. Pourtant, je savais que c'était faux, je n'étais pas moins cultivée ou plus idiote que d'autre. De plus, et c'était un peu ce que je reprochais de manière générale à l'humanité, il était plus simple de se souvenir des mauvais comportements et des mauvais actes des gens. Ce qui était bon et gentil, aimable et serviable, étrangement, on en parlait moins. Il suffisait de se planter devant une Gazette ou n'importe quel journal, la télévision moldue ou écouter la radio pour s'en rendre compte. Alors forcément, obtenir des encouragements aussi rapidement de la part d'un inconnu, ça me touchait.
Pourtant, sa dernière question me surprenait. Elle était néanmoins logique et il me fallut un petit instant pour comprendre son fond.
Je ramenais ma baguette vers moi en reprenant une position un peu timide, pourtant mon visage restait ouvert et ne se renfermait pas. Je me doutais néanmoins que mon inspiration pouvait le surprendre, et j'essayais de trouver les mots justes, sans grand succès. Il n'y avait pas dix milles manière de dire que j'appréciais particulièrement les dragons… et encore … apprécier c'était un bien petit mot. C'était totalement une vocation pour moi. Son exemple du patronus n'avait guère pu me parler puisque je n'avais pas appris le sortilège… c'était quelque chose qu'il allait me falloir corriger, et je le notais dans un coin de ma tête pour le demander un jour à Madame Castilla… même si c'était étrange pour mon âge de ne pas connaître ce sort. Il allait donc me falloir avant tout passer par-dessus cette honte que je ressentais sans raison. Ainsi, après un petit instant d'hésitation, je répondais à ma manière, sincèrement.
- Ce que vous avez dit sur les patronus m'a parlé…
Je détournais un instant le regard vers mon sac et George qui s'était rendormi en attendant que je revienne le chercher.
- J'ai simplement songé à mon objectif de vie, ce que je ressens à ce sujet. Ça m'a suffi
Revenant sur le concierge, je lui souriais aimablement, il m'avait donné un sacré tuyau, et je me doutais qu'énormément de sortilèges, si ce n'était pas la magie toute entière, devaient être exécuté ainsi. Avec les tripes. Finalement, cette rencontre n'allait pas m'être si inutile, bien au contraire. Par habitude, je venais joindre mes mains dans mon dos en regardant alors la chaise.
- Enfin… ça m'a presque suffi.
Puisque le meuble n'avait pas totalement disparu ce n'était pas non plus un accomplissement total. Il me fallait encore faire des progrès et je savais que j'avais encore du travail devant moi, pourtant j'allais à présent avoir bien plus de facilité grâce à lui, et pas uniquement pour le sortilège de désillusion, peut-être pour bien d'autres choses encore. Je me risquais à un peu de curiosité en le regardant.
- Comment avez-vous appris ce sortilège ?
J'étais davantage satisfaite de voir que mon tuteur de l'instant semblait très étonné de l'amélioration soudaine dont j'avais pu faire preuve. Ses sourires et ses encouragements me faisaient du bien, ils me réchauffaient le cœur et me donnaient vraiment envie de continuer à encore m'améliorer et y arriver… pour que l'enseignante des Sortilèges puissent être aussi fière de moi en voyant le résultat.
- Merci. Je n'y serai pas arrivée aussi vite sans vos conseils.
Je rougissais un peu en lui répondant, prise par ma gêne et ma timidité. Ça ne m'empêchait pas d'être sincère. Lorsqu'on voulait me donner un coup de main et que j'arrivais à suivre les conseils, j'étais toujours heureuse. Ma timidité ne m'empêchait pas d'apprécier le contact et les discussions avec les autres, c'était simplement que je ne me trouvais pas assez intéressante pour engager la première une conversation. Pourtant, je savais que c'était faux, je n'étais pas moins cultivée ou plus idiote que d'autre. De plus, et c'était un peu ce que je reprochais de manière générale à l'humanité, il était plus simple de se souvenir des mauvais comportements et des mauvais actes des gens. Ce qui était bon et gentil, aimable et serviable, étrangement, on en parlait moins. Il suffisait de se planter devant une Gazette ou n'importe quel journal, la télévision moldue ou écouter la radio pour s'en rendre compte. Alors forcément, obtenir des encouragements aussi rapidement de la part d'un inconnu, ça me touchait.
Pourtant, sa dernière question me surprenait. Elle était néanmoins logique et il me fallut un petit instant pour comprendre son fond.
Je ramenais ma baguette vers moi en reprenant une position un peu timide, pourtant mon visage restait ouvert et ne se renfermait pas. Je me doutais néanmoins que mon inspiration pouvait le surprendre, et j'essayais de trouver les mots justes, sans grand succès. Il n'y avait pas dix milles manière de dire que j'appréciais particulièrement les dragons… et encore … apprécier c'était un bien petit mot. C'était totalement une vocation pour moi. Son exemple du patronus n'avait guère pu me parler puisque je n'avais pas appris le sortilège… c'était quelque chose qu'il allait me falloir corriger, et je le notais dans un coin de ma tête pour le demander un jour à Madame Castilla… même si c'était étrange pour mon âge de ne pas connaître ce sort. Il allait donc me falloir avant tout passer par-dessus cette honte que je ressentais sans raison. Ainsi, après un petit instant d'hésitation, je répondais à ma manière, sincèrement.
- Ce que vous avez dit sur les patronus m'a parlé…
Je détournais un instant le regard vers mon sac et George qui s'était rendormi en attendant que je revienne le chercher.
- J'ai simplement songé à mon objectif de vie, ce que je ressens à ce sujet. Ça m'a suffi
Revenant sur le concierge, je lui souriais aimablement, il m'avait donné un sacré tuyau, et je me doutais qu'énormément de sortilèges, si ce n'était pas la magie toute entière, devaient être exécuté ainsi. Avec les tripes. Finalement, cette rencontre n'allait pas m'être si inutile, bien au contraire. Par habitude, je venais joindre mes mains dans mon dos en regardant alors la chaise.
- Enfin… ça m'a presque suffi.
Puisque le meuble n'avait pas totalement disparu ce n'était pas non plus un accomplissement total. Il me fallait encore faire des progrès et je savais que j'avais encore du travail devant moi, pourtant j'allais à présent avoir bien plus de facilité grâce à lui, et pas uniquement pour le sortilège de désillusion, peut-être pour bien d'autres choses encore. Je me risquais à un peu de curiosité en le regardant.
- Comment avez-vous appris ce sortilège ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 18 Mai 2018 - 12:58
Je réponds aux remerciements de la demoiselle par un petit hochement de tête assorti d'un sourire en coin. Je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand chose, mais dans la mesure où ça a marché, je suis content. Comme quoi... Il suffit parfois de trouver la petite phrase qui débloque le truc pour que ça avance. Abigail possède visiblement une nature assez réceptive aux conseils...
Moi, j'avais eu besoin d'une sacré dose d'acharnement pour que Castilla parvienne à me faire dépasser mes blocages. Venir me chercher en plein milieu de la nuit au Vampire's night, me retirer le verre des mains, me faire parler... ça avait été une longue nuit.
Mais à la fin, je m'en étais tiré avec une volonté plus forte. Maintenant, ça allait beaucoup mieux même s'il m'arrivait encore de baliser comme un gros con. Rome ne s'est pas faite en un jour, comme on dit. Il est clair qu'aucun de nous ne deviendra le prochain Merlin d'un simple claquement de doigt.
Abigail m'explique alors que c'est la comparaison avec le patronus qui lui a parlé. C'est vrai qu'on a souvent tendance à oublier l'importance de la conviction quand on parle de magie, au profit de la technique seule. Lire des bouquins c'est utile, n'empêche que ça ne suffit pas forcément, dans les faits... C'est aussi une question de feeling. Le sorcier doit se sentir en accort avec lui même pour parvenir à canaliser correctement ses pouvoirs.
Comme je m'apprête à interroger la jeune femme sur ce fameux objectif de vie qui l'a tant inspiré, cette dernière me devance : elle veut savoir comment j'ai appris ce sortilège.
J'hésite un peu à répondre, me demandant s'il ne vaudrait pas mieux inventer une version facile à assumer... Et puis, assez rapidement, je décide d'être honnête en disant la vérité.
« Avec Castilla.
Ç’aurait été un autre élève, je n'aurais rien dit. Mais vu qu'on est dans la même situation elle et moi, je ne trouve pas inintéressant de lui faire part de ce petit secret. Qui sait, ça la fera peut-être cogiter... Dans le bon sens, je veux dire.
« J'ai jamais fait d'études supérieures parce-que... Ben, j'étais pas doué à l'école, tout simplement.
Je hausse les épaules, l'air de dire qu'il n'y a rien de bien extraordinaire là dedans. Les gens dans mon cas sont assez nombreux, mais c'est vrai qu'à Hungcalf, on ne s'en rend pas compte. Tout le monde mène à bien ses études, c'est un milieu élitiste... Donc bon, la mentalité est un peu particulière.
« Cela dit, quand elle est arrivé, je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire. Donc... Je lui ai demandé de me donner des cours. Et voilà.
L'idée derrière cet aveux, c'est de dire qu'il n'est jamais trop tard pour reprendre sa vie en main. On n'est pas obligé d'être une grosse tâche toute sa vie, en somme.
« Bon, par contre, tu gardes ça pour toi.
Mon intonation est un poil plus sérieuse, histoire de bien insister sur le fait qu'il est important pour moi que cette information ne s'ébruite pas.
« Je ne tiens pas à passer pour un gros naze dans tout l'établissement.
J'esquisse un petit sourire et croise les bras, comme pour recoller les morceaux de ma fierté un peu dispersés par cet aveux de faiblesse.
« Au fait, tu parlais d'un objectif de vie... C'est quoi ?
Moi, j'avais eu besoin d'une sacré dose d'acharnement pour que Castilla parvienne à me faire dépasser mes blocages. Venir me chercher en plein milieu de la nuit au Vampire's night, me retirer le verre des mains, me faire parler... ça avait été une longue nuit.
Mais à la fin, je m'en étais tiré avec une volonté plus forte. Maintenant, ça allait beaucoup mieux même s'il m'arrivait encore de baliser comme un gros con. Rome ne s'est pas faite en un jour, comme on dit. Il est clair qu'aucun de nous ne deviendra le prochain Merlin d'un simple claquement de doigt.
Abigail m'explique alors que c'est la comparaison avec le patronus qui lui a parlé. C'est vrai qu'on a souvent tendance à oublier l'importance de la conviction quand on parle de magie, au profit de la technique seule. Lire des bouquins c'est utile, n'empêche que ça ne suffit pas forcément, dans les faits... C'est aussi une question de feeling. Le sorcier doit se sentir en accort avec lui même pour parvenir à canaliser correctement ses pouvoirs.
Comme je m'apprête à interroger la jeune femme sur ce fameux objectif de vie qui l'a tant inspiré, cette dernière me devance : elle veut savoir comment j'ai appris ce sortilège.
J'hésite un peu à répondre, me demandant s'il ne vaudrait pas mieux inventer une version facile à assumer... Et puis, assez rapidement, je décide d'être honnête en disant la vérité.
« Avec Castilla.
Ç’aurait été un autre élève, je n'aurais rien dit. Mais vu qu'on est dans la même situation elle et moi, je ne trouve pas inintéressant de lui faire part de ce petit secret. Qui sait, ça la fera peut-être cogiter... Dans le bon sens, je veux dire.
« J'ai jamais fait d'études supérieures parce-que... Ben, j'étais pas doué à l'école, tout simplement.
Je hausse les épaules, l'air de dire qu'il n'y a rien de bien extraordinaire là dedans. Les gens dans mon cas sont assez nombreux, mais c'est vrai qu'à Hungcalf, on ne s'en rend pas compte. Tout le monde mène à bien ses études, c'est un milieu élitiste... Donc bon, la mentalité est un peu particulière.
« Cela dit, quand elle est arrivé, je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire. Donc... Je lui ai demandé de me donner des cours. Et voilà.
L'idée derrière cet aveux, c'est de dire qu'il n'est jamais trop tard pour reprendre sa vie en main. On n'est pas obligé d'être une grosse tâche toute sa vie, en somme.
« Bon, par contre, tu gardes ça pour toi.
Mon intonation est un poil plus sérieuse, histoire de bien insister sur le fait qu'il est important pour moi que cette information ne s'ébruite pas.
« Je ne tiens pas à passer pour un gros naze dans tout l'établissement.
J'esquisse un petit sourire et croise les bras, comme pour recoller les morceaux de ma fierté un peu dispersés par cet aveux de faiblesse.
« Au fait, tu parlais d'un objectif de vie... C'est quoi ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 18 Mai 2018 - 15:51
Il me semblait voir de l'hésitation dans l'attitude de l'homme avant qu'il ne réponde à ma question. Pourtant, aucun jugement de ma part ne transparaissait, que ce soit par ma tenue, ou mes pensées. Je ne comprenais pas très bien pourquoi il avait semblé si hésitant de primes abords, puis je comprenais avec la suite de ses explications. Je n'en avais pas tant demandé d'ailleurs, pourtant je le laissais me dire ce qu'il souhaitait me confier, sans l'interrompre, avec politesse et respect. Décidément cet homme était particulièrement intriguant. Ne pas avoir fait d'études supérieures comme ici à Hungcalf, et réussir à lancer un sort de désillusion de cette qualité… j'étais véritablement bluffée, et j'en perdais un peu la parole. Je dû me râcler un peu la gorge pour me reprendre.
- Ben vous savez… les études ça ne fait pas tout…
Et j'étais sincère en prononçant ses paroles. J'en étais d'ailleurs le parfait exemple. Je faisais peut-être des études supérieures, mais c'était avant tout pour être diplômée en dragonologie. Le reste, je m'en fichais un peu, même si tout ce que j'apprenais ici était passionnant. Ça ne faisait pas de moi une élite, et encore moins une sorcière particulièrement douée. La preuve, je n'avais pas de patronus et j'avais du mal à lancer un sort de désillusion. Je ne cherchais pas à atteindre les sommets, même en dragonologie je n'avais pas l'ambition d'être la meilleure. Je voulais simplement me sentir en paix avec moi-même et avec ce que je faisais. J'y arrivais plutôt bien.
L'homme en face de moi était un genre d'opposé. Il n'avait peut-être pas été un grand féru d'étude, pourtant il semblait manier sa baguette avec un certain talent, talent que je n'obtiendrais peut-être jamais à son âge et après mes études.
Néanmoins, s'il y avait bien quelque chose qui nous rapprochait malgré nous, un genre de chainons manquant, c'était madame Castilla. Elle lui avait donc à lui aussi donné des cours privés… pourtant, si j'en croyais ses paroles, c'était lui qui était venu lui demander de l'aide. Dans mon cas, c'était elle qui était venue me chercher. C'était intéressé de sa part puisqu'elle souhaitait que je sois attentive à tous ses cours et non pas uniquement à certains… pourtant le geste était là. Nous lui étions donc redevable tous les deux, et je ne pouvais pas m'empêcher de d'avoir un petit sourire… avant de le perdre et d'arrondir un peu mes yeux. Ressentant l'intonation sérieuse de l'homme et l'importance que ce qu'il venait de me révéler, je hochais frénétiquement la tête de haut en bas.
- Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.
Je prononçais ses mots d'un air exagérément solennel avant de m'esclaffer légèrement à ses paroles, un petit sourire aux lèvres, sans moqueries toutefois.
- Un gros naze ? Je ne vois pas pourquoi vous seriez considéré ainsi avec la démonstration que j'ai pu voir.
Je faisais évidemment allusion à son coup de maître sur le sort de désillusion. Avec gentillesse, je lui souriais alors. Ma timidité ne s'effaçait pas pour autant, ça se voyait à ma tête enfoncée dans mes épaules et mon attitude toute recroquevillée, pourtant j'avais l'habitude de lutter là-contre et de suivre une conversation presque comme une personne normale.
- Vous ne devriez pas vous sous-estimer.
Ce n'était peut-être pas dans ses habitudes de se sous-estimer, et je ne voulais pas paraître être dans le jugement. Pourtant, c'est ce que je comprenais dans ses mots. Ce n'était pas parce qu'il était concierge dans une université, qu'il n'avait pas été doué à l'école et qu'il avait demandé de l'aide à une enseignante que ça faisait de lui un gros naze… enfin, je ne voyais pas pourquoi, très franchement. Ce qui faisait ce qu'il était, c'était ses actes maintenant et aujourd'hui, pas ce qu'il avait été.
Mais mettant de côté mon raisonnement, je me décidais à répondre à sa question, sincère à mon tour.
- La dragonologie. Étudier et approcher les dragons, c'est ce que j'ai toujours voulu faire, depuis toute petite.
Je tournais un instant le regard vers la chaise puis lançais un Finite pour lui rendre son apparence normale. Cette révélation en général en surprenait toujours plus d'un. Après tout, j'avais des airs d'une adolescente de 16 ans du haut de mon mètre soixante, timide, un peu chétive et malhabile. J'étais même habitué à ce qu'on se moque de moi lorsque je me révélais. Ça pouvait sonner faux et absurde… pourtant c'était la pure vérité. Peut-être voyais-je en les dragons ce que je souhaitais être et que je ne parvenais pas à atteindre. Peut-être que les étudier me permettais de me comprendre moi-même. Néanmoins je n'avais jamais poussé la réflexion de ma passion jusque-là, et je n'en avais pas envie. Je tournais alors à nouveau mon regard sur l'homme à mes côtés.
- C'est pour ça que j'ai besoin de maîtriser le sort de désillusion. Sur le terrain, ça pourrait m'être utile.
- Ben vous savez… les études ça ne fait pas tout…
Et j'étais sincère en prononçant ses paroles. J'en étais d'ailleurs le parfait exemple. Je faisais peut-être des études supérieures, mais c'était avant tout pour être diplômée en dragonologie. Le reste, je m'en fichais un peu, même si tout ce que j'apprenais ici était passionnant. Ça ne faisait pas de moi une élite, et encore moins une sorcière particulièrement douée. La preuve, je n'avais pas de patronus et j'avais du mal à lancer un sort de désillusion. Je ne cherchais pas à atteindre les sommets, même en dragonologie je n'avais pas l'ambition d'être la meilleure. Je voulais simplement me sentir en paix avec moi-même et avec ce que je faisais. J'y arrivais plutôt bien.
L'homme en face de moi était un genre d'opposé. Il n'avait peut-être pas été un grand féru d'étude, pourtant il semblait manier sa baguette avec un certain talent, talent que je n'obtiendrais peut-être jamais à son âge et après mes études.
Néanmoins, s'il y avait bien quelque chose qui nous rapprochait malgré nous, un genre de chainons manquant, c'était madame Castilla. Elle lui avait donc à lui aussi donné des cours privés… pourtant, si j'en croyais ses paroles, c'était lui qui était venu lui demander de l'aide. Dans mon cas, c'était elle qui était venue me chercher. C'était intéressé de sa part puisqu'elle souhaitait que je sois attentive à tous ses cours et non pas uniquement à certains… pourtant le geste était là. Nous lui étions donc redevable tous les deux, et je ne pouvais pas m'empêcher de d'avoir un petit sourire… avant de le perdre et d'arrondir un peu mes yeux. Ressentant l'intonation sérieuse de l'homme et l'importance que ce qu'il venait de me révéler, je hochais frénétiquement la tête de haut en bas.
- Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.
Je prononçais ses mots d'un air exagérément solennel avant de m'esclaffer légèrement à ses paroles, un petit sourire aux lèvres, sans moqueries toutefois.
- Un gros naze ? Je ne vois pas pourquoi vous seriez considéré ainsi avec la démonstration que j'ai pu voir.
Je faisais évidemment allusion à son coup de maître sur le sort de désillusion. Avec gentillesse, je lui souriais alors. Ma timidité ne s'effaçait pas pour autant, ça se voyait à ma tête enfoncée dans mes épaules et mon attitude toute recroquevillée, pourtant j'avais l'habitude de lutter là-contre et de suivre une conversation presque comme une personne normale.
- Vous ne devriez pas vous sous-estimer.
Ce n'était peut-être pas dans ses habitudes de se sous-estimer, et je ne voulais pas paraître être dans le jugement. Pourtant, c'est ce que je comprenais dans ses mots. Ce n'était pas parce qu'il était concierge dans une université, qu'il n'avait pas été doué à l'école et qu'il avait demandé de l'aide à une enseignante que ça faisait de lui un gros naze… enfin, je ne voyais pas pourquoi, très franchement. Ce qui faisait ce qu'il était, c'était ses actes maintenant et aujourd'hui, pas ce qu'il avait été.
Mais mettant de côté mon raisonnement, je me décidais à répondre à sa question, sincère à mon tour.
- La dragonologie. Étudier et approcher les dragons, c'est ce que j'ai toujours voulu faire, depuis toute petite.
Je tournais un instant le regard vers la chaise puis lançais un Finite pour lui rendre son apparence normale. Cette révélation en général en surprenait toujours plus d'un. Après tout, j'avais des airs d'une adolescente de 16 ans du haut de mon mètre soixante, timide, un peu chétive et malhabile. J'étais même habitué à ce qu'on se moque de moi lorsque je me révélais. Ça pouvait sonner faux et absurde… pourtant c'était la pure vérité. Peut-être voyais-je en les dragons ce que je souhaitais être et que je ne parvenais pas à atteindre. Peut-être que les étudier me permettais de me comprendre moi-même. Néanmoins je n'avais jamais poussé la réflexion de ma passion jusque-là, et je n'en avais pas envie. Je tournais alors à nouveau mon regard sur l'homme à mes côtés.
- C'est pour ça que j'ai besoin de maîtriser le sort de désillusion. Sur le terrain, ça pourrait m'être utile.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Ven 18 Mai 2018 - 20:12
Je ne peux qu'être d'accord avec Abigail, sur ce coup : les études supérieures ne font pas tout. La preuve, j'avais réussi à atteindre le niveau le plus élevé du sortilège de désillusion sans avoir jamais mis les pieds dans une université autrement qu'en tant que Concierge.
Cela dit, cela ne m'empêchait pas de mal le vivre. Dans ma famille, on est plutôt des intellectuels : ma mère fait de la recherche, mon père est artiste... C'est un milieu au sein duquel la culture et le savoir sont importants.
Le truc, c'est que j'avais de l'ambition étant gamin. Ce n'est pas pour rien que j'ai fais toute ma scolarité à Serpentard... Et le fait de n'avoir jamais pu faire d'études, c'est un échec personnel, une déception. Je me retrouve à récurer des chiottes et surveiller des couloirs, quand j'aurais pu devenir... Je ne sais pas... Autre chose. Un truc un peu sympa.
Enfin bon... Qu'importe maintenant.
Je n'en étais plus à regretter tout ça... C'était même plutôt l'inverse : je me démenais pour rattraper mon retard. Pas de quoi rougir en somme... Surtout quand on voyait le résultat. A ce titre, la remarque d'Abigail va dans ce sens.
« C'est clair que maintenant, je peux me la péter, on est d'accord.
Lui dis-je, souriant en réaction à ses manières, au moment de me promettre de garder pour elle ce petit secret. Après quoi, elle me dit de ne pas me sous estimer. Je hausse alors simplement les épaules, tandis que mon sourire s'atténue pour n'afficher plus qu'une légère courbure de sympathie.
« C'est gentil.
Ça l'était en effet. J'avais fait des progrès, chose qu'elle ne pouvait pas savoir, mais ça comptait. Le truc avec l'échec, ce n'est pas tant pour soi... C'est aussi lié au regard des autres. Si ça ne tenait qu'à moi, je pense que je ne vivrais pas si mal d'être ce que je suis devenu. Après tout, je suis heureux et ma condition est carrément correcte... Mais c'est de savoir que mes proches sont peut-être déçus, d'être regardé de travers ou moqué.
Je passe mon temps à côtoyer des gens plus éduqués que moi et même si la plupart d'entre eux sont bienveillant, on n'a pas la même vie... On n'a pas les mêmes références, les mêmes moyens, les mêmes possibilités. Ça passe par des tournures de phrases, des remarques qui ne sont même pas dites de manière malveillante... mais ça creuse le sentiment de différence. D'être moins bien, d'une certaine façon.
Il faut le vivre pour comprendre.
Enfin qu'importe. On n'était pas là pour discuter de violence symbolique. Abigail m'explique justement ce qui l'a tant inspiré, à savoir... La dragonologie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas banal venant d'une demoiselle au tempérament si effacé. Encore que : les grands timides ont souvent un bon feeling avec les animaux. C'est le côté observateur... Et patient, aussi. Ils sentent les menaces mieux que personne.
« Oh, tu dois bien t'entendre avec Even alors.
Fais-je en souriant. Le prof superstar de tous les étudiants passionnés de reptiles volant... Et beau gosse en plus, le salaud.
« C'est assez impressionnant en tout cas. J'ajoute avec un brin d'enthousiasme. Personnellement, plus loin je me tiens des dragons, mieux je me porte... Je ne pige rien à leur fonctionnement et puis... ça a des dents comme ça... ça crache du feu. Rien que d'y penser ça me...
Je termine ma phrase par une grimace éloquente. Au début de l'année, je m'étais justement fait cramer une partie de l'avant bras par un bébé à peine sorti de l’œuf... Heureusement pour mon bras d'ailleurs. Mais depuis, je n'étais plus retourné près de l'enclos. J'étais, pour ainsi dire, vacciné.
« Mais du coup oui, tu fais bien d'apprendre ce sortilège... Encore que y'a un côté un peu inquiétant à se dire qu'on a intérêt à devenir invisible face à ces bestioles...
Nouvelle moue, pas calculée ce coup-ci. L'image de ces créature a réellement tendance à m'inquiéter, faut croire.
Cela dit, cela ne m'empêchait pas de mal le vivre. Dans ma famille, on est plutôt des intellectuels : ma mère fait de la recherche, mon père est artiste... C'est un milieu au sein duquel la culture et le savoir sont importants.
Le truc, c'est que j'avais de l'ambition étant gamin. Ce n'est pas pour rien que j'ai fais toute ma scolarité à Serpentard... Et le fait de n'avoir jamais pu faire d'études, c'est un échec personnel, une déception. Je me retrouve à récurer des chiottes et surveiller des couloirs, quand j'aurais pu devenir... Je ne sais pas... Autre chose. Un truc un peu sympa.
Enfin bon... Qu'importe maintenant.
Je n'en étais plus à regretter tout ça... C'était même plutôt l'inverse : je me démenais pour rattraper mon retard. Pas de quoi rougir en somme... Surtout quand on voyait le résultat. A ce titre, la remarque d'Abigail va dans ce sens.
« C'est clair que maintenant, je peux me la péter, on est d'accord.
Lui dis-je, souriant en réaction à ses manières, au moment de me promettre de garder pour elle ce petit secret. Après quoi, elle me dit de ne pas me sous estimer. Je hausse alors simplement les épaules, tandis que mon sourire s'atténue pour n'afficher plus qu'une légère courbure de sympathie.
« C'est gentil.
Ça l'était en effet. J'avais fait des progrès, chose qu'elle ne pouvait pas savoir, mais ça comptait. Le truc avec l'échec, ce n'est pas tant pour soi... C'est aussi lié au regard des autres. Si ça ne tenait qu'à moi, je pense que je ne vivrais pas si mal d'être ce que je suis devenu. Après tout, je suis heureux et ma condition est carrément correcte... Mais c'est de savoir que mes proches sont peut-être déçus, d'être regardé de travers ou moqué.
Je passe mon temps à côtoyer des gens plus éduqués que moi et même si la plupart d'entre eux sont bienveillant, on n'a pas la même vie... On n'a pas les mêmes références, les mêmes moyens, les mêmes possibilités. Ça passe par des tournures de phrases, des remarques qui ne sont même pas dites de manière malveillante... mais ça creuse le sentiment de différence. D'être moins bien, d'une certaine façon.
Il faut le vivre pour comprendre.
Enfin qu'importe. On n'était pas là pour discuter de violence symbolique. Abigail m'explique justement ce qui l'a tant inspiré, à savoir... La dragonologie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas banal venant d'une demoiselle au tempérament si effacé. Encore que : les grands timides ont souvent un bon feeling avec les animaux. C'est le côté observateur... Et patient, aussi. Ils sentent les menaces mieux que personne.
« Oh, tu dois bien t'entendre avec Even alors.
Fais-je en souriant. Le prof superstar de tous les étudiants passionnés de reptiles volant... Et beau gosse en plus, le salaud.
« C'est assez impressionnant en tout cas. J'ajoute avec un brin d'enthousiasme. Personnellement, plus loin je me tiens des dragons, mieux je me porte... Je ne pige rien à leur fonctionnement et puis... ça a des dents comme ça... ça crache du feu. Rien que d'y penser ça me...
Je termine ma phrase par une grimace éloquente. Au début de l'année, je m'étais justement fait cramer une partie de l'avant bras par un bébé à peine sorti de l’œuf... Heureusement pour mon bras d'ailleurs. Mais depuis, je n'étais plus retourné près de l'enclos. J'étais, pour ainsi dire, vacciné.
« Mais du coup oui, tu fais bien d'apprendre ce sortilège... Encore que y'a un côté un peu inquiétant à se dire qu'on a intérêt à devenir invisible face à ces bestioles...
Nouvelle moue, pas calculée ce coup-ci. L'image de ces créature a réellement tendance à m'inquiéter, faut croire.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Sam 19 Mai 2018 - 12:48
Dans certains cas, les différences pouvaient rapprocher. Ça ne m'était arrivé que peu de fois, et la plupart du temps, les connaissances que j'avais eue, car je ne pouvais pas les considérer comme des amis, avaient fini par se lasser de moi, de mon comportement timide ou de ma trop grande extravagance. Voilà pourquoi je ne cherchais plus à me faire d'amis, et encore moins à me mettre en couple. J'allais finir vieille fille, au plus grand damne de mes parents et de ma sœur, mais je n'en avais cure. Je me maquerais avec ma profession et je serai la femme la plus heureuse du monde. Il ne me fallait pas plus, pas moins.
Ainsi, je me contentais de sourire à l'homme en face de moi comme si soudainement je comprenais nos différences et que j'en considérais, pour la première fois, toute l'ampleur.
En effet, habituée depuis toute petite à être différente et à subir le regard des autres, en dehors de celui de ma famille, j'avais toujours plus ou moins bien vécu le fait d'être mise de côté, à l'écart. De subir les moqueries des autres, de sentir leurs regards sur moi. Ça, c'était peut-être le plus désagréable. Voilà pourquoi je m'étais tant appliquée à devenir invisible, transparente, ignorée. Ça avait plutôt bien marché car tant que je ne mettais pas l'attention sur moi je vivais bien. C'était devenu un style de vie, aussi bien à Poudlard qu'ici, à Hungcalf.
Peut-être comme celui que j'avais en face de moi, il y avait un fossé entre les autres et moi, pourtant j'étais bien, sur mon ilot, esseulée. Je pouvais contempler le monde en y étant, sans pour autant en faire partie. J'étais tranquille et je n'avais aucune histoire. Rien de palpitant à raconter, j'étais sans doute la personne la plus banale et la moins intéressante de l'université. Ça me plaisait. Que j'en finisse vite avec ces études interminables, que je puisse partir et m'envoler pour enfin étudier les dragons.
Avec eux au moins je ne me sentais pas jugée. J'étais simplement la proie. Les règles du jeu étaient bien plus simples. Rester prudente, ou être mangée. Les animaux ne mentaient pas, il n'y avait pas de coups bas, pas de trahisons, pas de commérages. Il y avait juste l'action. Un chien venait se frotter contre ma jambe, il voulait une caresse. Un dragon menaçait de me cramer, il ne voulait pas que je m'approche, et ainsi de suite. Il n'y avait pas de ronds de jambes puis par derrière des messes basses. Ce n'était que comme ça que je me sentais à l'aise, et vivre. L'adrénaline que je ressentais en présence des grands reptiles volants faisait de moi une toute autre personne. J'étais la véritable moi, celle qui utilisait ses tripes, à défaut de les utiliser avec la magie.
Un grand sourire traversa mes lèvres.
- En effet nous nous entendons particulièrement bien.
Even… ce professeur de dragonologie était mon idole… il était l'image de ce que je voulais devenir plus tard, en dehors de la case enseignant. Car transmettre mon savoir, devenir instructeur ne m'intéressait absolument pas. Ou alors lorsque je serais vieille et ridée et que j'en aurai marre d'avoir des dragons aux fesses prêts à me cramer…. Mais encore fallait-il que mon corps veuille bien se rider un jour, ce dont je doutais vu mon apparence actuelle. J'avais déjà dix ans de retard, alors peut-être qu'à 80 ans, je ressemblerais enfin à quelqu'un qui en a 30 ? L'espoir fait vivre.
Et maintenant que la conversation ne pouvait que m'intéresser, j'étais moins tendue et je gardais mon sourire aux lèvres.
- Merci… mais vous savez, ce n'est qu'une question de feeling… Il ne faut pas se fier aux apparences, souvent l'habit ne fait pas le moine.
C'était une citation qui m'allait comme un gant, et je reluquais le concierge de haut en bas en prononçant ses mots, je n'avais aucun doute que ça lui seyait très bien également. À mon tour, je haussais un peu les épaules.
- Je pense que ce ne sont que des bêtes incomprises.
C'était ma théorie… aussi simple que ça. Après tout, dans le monde moldu, ils étaient en train de remettre toutes leurs connaissances en cause concernant l'éducation des chiens. Que le punitif n'était plus bon, qu'il fallait passer au positif, etc. Pourquoi, sous prétexte qu'ils sont dénués de pouvoirs magiques, ils seraient plus idiots que nous, les sorciers ? Non j'étais persuadée que leurs méthodes envers les animaux, avaient beaucoup à nous apprendre. Après tout, beaucoup de magiciens utilisaient la force sur les dragons. Je ne voulais pas être de ceux-là. C'était sans doute une utopie, mais sans essayer, je ne pouvais pas en avoir le cœur net. Une fois diplômée, j'espérais bien y arriver, prouver qu'il est possible de changer, de se rapprocher de ces animaux, aussi dangereux soient-ils.
Sa dernière remarque néanmoins me tirait un nouveau petit pouffement de rire.
- Vous savez, j'ai intérêt à devenir invisible face à n'importe qui… les dragons ne sont qu'un élément supplémentaire.
Avec une lueur d'amusement dans les yeux je regardais le concierge avant de me tourner à nouveau vers la chaise. D'un geste à nouveau précis et déterminé, je lançais le sortilège. Comme si la conversation m'avait fait du bien, comme un miracle, la chaise disparaissait pour se fondre parfaitement bien dans le décor. J'étais très loin du niveau de Thomas, pourtant j'avais rapidement appris avec ses conseils, car je restais une sorcière qui avait de la facilité dans l'exécution de ses sortilèges, même sans y mettre mes tripes.
Encore fallait-il qu'en sortant de cette pièce, je puisse ressentir le même sentiment que maintenant, pour reproduire le même résultat. Ça, ce n'était pas gagné.
Ainsi, je me contentais de sourire à l'homme en face de moi comme si soudainement je comprenais nos différences et que j'en considérais, pour la première fois, toute l'ampleur.
En effet, habituée depuis toute petite à être différente et à subir le regard des autres, en dehors de celui de ma famille, j'avais toujours plus ou moins bien vécu le fait d'être mise de côté, à l'écart. De subir les moqueries des autres, de sentir leurs regards sur moi. Ça, c'était peut-être le plus désagréable. Voilà pourquoi je m'étais tant appliquée à devenir invisible, transparente, ignorée. Ça avait plutôt bien marché car tant que je ne mettais pas l'attention sur moi je vivais bien. C'était devenu un style de vie, aussi bien à Poudlard qu'ici, à Hungcalf.
Peut-être comme celui que j'avais en face de moi, il y avait un fossé entre les autres et moi, pourtant j'étais bien, sur mon ilot, esseulée. Je pouvais contempler le monde en y étant, sans pour autant en faire partie. J'étais tranquille et je n'avais aucune histoire. Rien de palpitant à raconter, j'étais sans doute la personne la plus banale et la moins intéressante de l'université. Ça me plaisait. Que j'en finisse vite avec ces études interminables, que je puisse partir et m'envoler pour enfin étudier les dragons.
Avec eux au moins je ne me sentais pas jugée. J'étais simplement la proie. Les règles du jeu étaient bien plus simples. Rester prudente, ou être mangée. Les animaux ne mentaient pas, il n'y avait pas de coups bas, pas de trahisons, pas de commérages. Il y avait juste l'action. Un chien venait se frotter contre ma jambe, il voulait une caresse. Un dragon menaçait de me cramer, il ne voulait pas que je m'approche, et ainsi de suite. Il n'y avait pas de ronds de jambes puis par derrière des messes basses. Ce n'était que comme ça que je me sentais à l'aise, et vivre. L'adrénaline que je ressentais en présence des grands reptiles volants faisait de moi une toute autre personne. J'étais la véritable moi, celle qui utilisait ses tripes, à défaut de les utiliser avec la magie.
Un grand sourire traversa mes lèvres.
- En effet nous nous entendons particulièrement bien.
Even… ce professeur de dragonologie était mon idole… il était l'image de ce que je voulais devenir plus tard, en dehors de la case enseignant. Car transmettre mon savoir, devenir instructeur ne m'intéressait absolument pas. Ou alors lorsque je serais vieille et ridée et que j'en aurai marre d'avoir des dragons aux fesses prêts à me cramer…. Mais encore fallait-il que mon corps veuille bien se rider un jour, ce dont je doutais vu mon apparence actuelle. J'avais déjà dix ans de retard, alors peut-être qu'à 80 ans, je ressemblerais enfin à quelqu'un qui en a 30 ? L'espoir fait vivre.
Et maintenant que la conversation ne pouvait que m'intéresser, j'étais moins tendue et je gardais mon sourire aux lèvres.
- Merci… mais vous savez, ce n'est qu'une question de feeling… Il ne faut pas se fier aux apparences, souvent l'habit ne fait pas le moine.
C'était une citation qui m'allait comme un gant, et je reluquais le concierge de haut en bas en prononçant ses mots, je n'avais aucun doute que ça lui seyait très bien également. À mon tour, je haussais un peu les épaules.
- Je pense que ce ne sont que des bêtes incomprises.
C'était ma théorie… aussi simple que ça. Après tout, dans le monde moldu, ils étaient en train de remettre toutes leurs connaissances en cause concernant l'éducation des chiens. Que le punitif n'était plus bon, qu'il fallait passer au positif, etc. Pourquoi, sous prétexte qu'ils sont dénués de pouvoirs magiques, ils seraient plus idiots que nous, les sorciers ? Non j'étais persuadée que leurs méthodes envers les animaux, avaient beaucoup à nous apprendre. Après tout, beaucoup de magiciens utilisaient la force sur les dragons. Je ne voulais pas être de ceux-là. C'était sans doute une utopie, mais sans essayer, je ne pouvais pas en avoir le cœur net. Une fois diplômée, j'espérais bien y arriver, prouver qu'il est possible de changer, de se rapprocher de ces animaux, aussi dangereux soient-ils.
Sa dernière remarque néanmoins me tirait un nouveau petit pouffement de rire.
- Vous savez, j'ai intérêt à devenir invisible face à n'importe qui… les dragons ne sont qu'un élément supplémentaire.
Avec une lueur d'amusement dans les yeux je regardais le concierge avant de me tourner à nouveau vers la chaise. D'un geste à nouveau précis et déterminé, je lançais le sortilège. Comme si la conversation m'avait fait du bien, comme un miracle, la chaise disparaissait pour se fondre parfaitement bien dans le décor. J'étais très loin du niveau de Thomas, pourtant j'avais rapidement appris avec ses conseils, car je restais une sorcière qui avait de la facilité dans l'exécution de ses sortilèges, même sans y mettre mes tripes.
Encore fallait-il qu'en sortant de cette pièce, je puisse ressentir le même sentiment que maintenant, pour reproduire le même résultat. Ça, ce n'était pas gagné.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mer 23 Mai 2018 - 18:13
Les tempéraments introvertis, je ne les comprends pas bien. Quand je vois un élève faire tout ce qu'il peut pour passer inaperçu, ça me fait toujours un petit quelque chose, même si je m'applique à le laisser tranquille la plupart du temps. Après tout, les gens sont comme ils sont et je ne vois pas l'intérêt de brusquer une nature solitaire (et dieu sait qu'un extraverti dans mon genre en a la capacité). Mais bon, tout ça pour dire que je suis toujours heureux de découvrir ce qui fait sortir les Bernard l’ermite les plus récalcitrants de leur coquille.
Là, c'est amusant de voir comme le visage de la demoiselle s'éclaire à mesure que progresse la conversation. On évoque sa passion et tout de suite, elle sourit. Que l'on aime les dragons ou pas, il est clair que cela fait plaisir à voir. D'ailleurs, elle n'hésite pas à me confirmer qu'effectivement, elle s'entend très bien avec Even. « Particulièrement bien », même : je me rappellerais de lui parler d'elle à l'occasion... De ses petits yeux qui brillent et tout. Je constate une fois de plus que ce type a une belle cote avec les étudiantes. Rien de bien étonnant là dedans, tu me diras.
Abigail rebondit maintenant sur mon sentiment à l'endroit des grands reptiles volants. Ce qu'elle me dit me parle assez naturellement, même si ma tête est beaucoup trop dure pour y chasser toute opinion négative. J'admets néanmoins qu'elle a sûrement raison.
Après tout, les bêtes incomprises, j'en connais un rayon. Il m'arrive parfois de considérer ma propre famille comme un ramassis de « bêtes incomprises » justement. Cela dit, je garde en tête l'idée que des créatures avec des modes de vie tellement différent des nôtres feraient mieux de mener leur existence dans leur coin. Et réciproquement.
Les humains ont cette fâcheuse tendance à vouloir fourrer leur nez partout, à tout comprendre et tout étudier. Que l'on soit sorcier ou moldu, c'est une constante. D'ailleurs, de nombreuses espèces leur en font le reproche : centaure, gobelin... Même les vampires, qui sont pourtant un prédateur naturel de l'espèce humaine, leur reconnaissent une certaine forme d'arrogance. Peut-être que les dragons s'y mettraient aussi, s'ils pouvaient parler.
Enfin... Je vais sans doute un peu trop loin dans mes réflexions. Pas sûr que tout ceci ait beaucoup de sens, à posteriori.
« Pourquoi tu veux les étudier ? Je veux dire... Qu'est-ce qui te passionne tant chez eux ? C'est quoi le but que tu voudrais donner à tes recherches ?
Interroger ses motivations m'intéresse. Le monde magique est très différent du monde moldu. Les rapports de force ne sont pas évidents et on peut toujours questionner notre place dans le grand tout (là où les moldus se considèrent au sommet de l'évolution). Abigail semble une jeune femme pleine d'esprit... Du coup, je suis assez curieux de savoir comment elle se place. Appréhender les racines d'une passion, c'est un bon début.
« Face aux humains, mieux vaut s'imposer que chercher à devenir invisible. C'est plus rude au début, mais rentable à l'arrivée...
Répondis-je à sa dernière remarque, tout en la regardant lancer à nouveau son sortilège. La qualité de ce dernier s'était encore accrue. Un effet positif de l'expression de sa passion je suppose. Elle se sent plus détendue, à causer de ce qui lui plaît. Je suis content.
« Bien joué. Lui dis-je, acquiesçant d'approbation. Tu apprends vite... Plus que moi en tout cas : j'ai galéré un moment dessus au début.
Là, c'est amusant de voir comme le visage de la demoiselle s'éclaire à mesure que progresse la conversation. On évoque sa passion et tout de suite, elle sourit. Que l'on aime les dragons ou pas, il est clair que cela fait plaisir à voir. D'ailleurs, elle n'hésite pas à me confirmer qu'effectivement, elle s'entend très bien avec Even. « Particulièrement bien », même : je me rappellerais de lui parler d'elle à l'occasion... De ses petits yeux qui brillent et tout. Je constate une fois de plus que ce type a une belle cote avec les étudiantes. Rien de bien étonnant là dedans, tu me diras.
Abigail rebondit maintenant sur mon sentiment à l'endroit des grands reptiles volants. Ce qu'elle me dit me parle assez naturellement, même si ma tête est beaucoup trop dure pour y chasser toute opinion négative. J'admets néanmoins qu'elle a sûrement raison.
Après tout, les bêtes incomprises, j'en connais un rayon. Il m'arrive parfois de considérer ma propre famille comme un ramassis de « bêtes incomprises » justement. Cela dit, je garde en tête l'idée que des créatures avec des modes de vie tellement différent des nôtres feraient mieux de mener leur existence dans leur coin. Et réciproquement.
Les humains ont cette fâcheuse tendance à vouloir fourrer leur nez partout, à tout comprendre et tout étudier. Que l'on soit sorcier ou moldu, c'est une constante. D'ailleurs, de nombreuses espèces leur en font le reproche : centaure, gobelin... Même les vampires, qui sont pourtant un prédateur naturel de l'espèce humaine, leur reconnaissent une certaine forme d'arrogance. Peut-être que les dragons s'y mettraient aussi, s'ils pouvaient parler.
Enfin... Je vais sans doute un peu trop loin dans mes réflexions. Pas sûr que tout ceci ait beaucoup de sens, à posteriori.
« Pourquoi tu veux les étudier ? Je veux dire... Qu'est-ce qui te passionne tant chez eux ? C'est quoi le but que tu voudrais donner à tes recherches ?
Interroger ses motivations m'intéresse. Le monde magique est très différent du monde moldu. Les rapports de force ne sont pas évidents et on peut toujours questionner notre place dans le grand tout (là où les moldus se considèrent au sommet de l'évolution). Abigail semble une jeune femme pleine d'esprit... Du coup, je suis assez curieux de savoir comment elle se place. Appréhender les racines d'une passion, c'est un bon début.
« Face aux humains, mieux vaut s'imposer que chercher à devenir invisible. C'est plus rude au début, mais rentable à l'arrivée...
Répondis-je à sa dernière remarque, tout en la regardant lancer à nouveau son sortilège. La qualité de ce dernier s'était encore accrue. Un effet positif de l'expression de sa passion je suppose. Elle se sent plus détendue, à causer de ce qui lui plaît. Je suis content.
« Bien joué. Lui dis-je, acquiesçant d'approbation. Tu apprends vite... Plus que moi en tout cas : j'ai galéré un moment dessus au début.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mer 23 Mai 2018 - 20:09
La question de mon interlocuteur me prenait au dépourvu. Pourquoi est-ce que je voulais étudier les dragons ? Au final, je ne m’étais jamais vraiment posée la question, et ma surprise pouvait sûrement se lire aisément sur mon visage. À dire vrai, c’était presque une question de vie ou de mort pour moi, et ce, depuis toute petite. Tout comme le but que je voulais donner à mes recherches. C’était comme si j’étais un gouffre sans fond qu’il fallait remplir, encore et encore. Et je trouvais matière à me nourrir en étudiant les dragons. Je savais que je ne serai jamais rassasiée, pourtant l’expliquer de cette manière devait paraître aussi étrange qu’absurde. Je prenais le temps de réfléchir, sincèrement, et comme pour l’enchantement de désillusion, j’essayais de chercher au fond de moi.
- C’est difficile à répondre…
Je levais les yeux au plafond pour trouver les bons mots qui s’entrechoquaient dans ma tête. J’essayais d’y mettre de l’ordre.
- Je suis passionnée par les dragons aussi loin que je puisse me souvenir.
Fermant un œil tout en réfléchissant encore, je croisais les bras. C’était difficile de mettre des mots sur des sentiments… voilà pourquoi je ne cherchais pas à tomber amoureuse. C’était beaucoup trop chiant quoi…
- Ils ont ce quelque chose de mystique qui m’attire. Ils sont l’incarnation de la noblesse et de la sagesse, ils sont une perfection de la nature, ils ont tout pour eux. La résistance du mithril, une intelligence redoutable, la beauté de la plus grande muse, la puissance d’un titan, et la capacité de voler comme un oiseau. Si je devais définir la perfection, ce serait un dragon. Comment ne pas être fasciné par tout ça ?
Je prenais un instant pour rassembler mes idées avant de continuer.
- Peut-être aussi qu’au fond de moi, j’ai peur d’eux, je les crains… et ce qui me fait peur me fascine, car je souhaite comprendre pourquoi j’ai peur.
Hé oui… j’étais timide, et je pouvais avoir l’air d’être un steak frite dans un fast food lorsque j’étais dans la foule, il n’empêchait que je cherchais toujours à comprendre pourquoi j’avais des craintes. Je redoutais les gens et la foule et je savais pourquoi. Pour les dragons c’était aussi évident et j’étais certaine que je n’avais pas besoin de l’expliquer au concierge. Néanmoins… ma réponse n’était pas encore totalement complète. Je reprenais donc.
- Vous savez, je n’aime pas trop l’injustice, et je n’aime pas non plus juger aux premiers abords. Comme je l’ai dis, les dragons sont des créatures incomprises. Je n’aime pas qu’on puisse prétendre qu’ils sont dangereux juste à cause de leur aspect, ou juste sous prétexte qu’ils crachent du feu. Ils ont de quoi se défendre… mais l’être humain n’est pas moins un monstre qu’un dragon. Nous détruisons tout ce qui nous entoure, nous voulons tout posséder et tout contrôler. Le dragon est exempt de ce genre d’action, ce qui le rend noble, comme presque toutes les créatures de ce monde. Et… je ne sais pas… dans un sens… je m’identifie sûrement à eux. Comme si j’étais davantage dragon qu’humaine. Je voudrais que mes recherches puissent aider les gens à comprendre cet aspect, à voir autre chose que le monstre. Aucune créature ne nait foncièrement mauvaise. Je voudrais que mes recherches puissent contribuer aux biens être des élevages et des réserves pour les dragons, mais aussi pour les autres créatures, magiques ou non.
Je rougissais un peu à ces mots qui pouvaient paraître risibles et absurdes, enfantins et complètement cons. Pourtant, j’avais répondu en toute sincérité, avec mon âme et mon cœur. Ma réponse accompagnait ainsi également la phrase suivante du vampire en face de moi. Je ne voyais pas pourquoi je devais m’imposer puisque ce n’était pas dans mon caractère de le faire. Ce n’était justement pas dans cette méthodologie que je voulais étudier les dragons, je ne le faisais donc pas avec mes propres semblables.
- S’imposer pourquoi faire ? Je ne comprends pas bien.
Je haussais un sourcil pour accentuer mon incompréhension. Puisque ce n’était pas ma manière de faire et que je ne songeais pas spécialement aux autres éventualités, je ne comprenais pas forcément les autres motivations. Quoiqu’il en soit je n’étais pas fermée à la discussion ou à en apprendre davantage.
Me rendant auprès de la chaise, je lui rendais son aspect tout en souriant, heureuse, des compliments de mon interlocuteur. Ça faisait toujours chaud au cœur. Pourtant, je restais modeste et je haussais simplement les épaules.
- Vous avez un bien meilleur niveau que moi.
- C’est difficile à répondre…
Je levais les yeux au plafond pour trouver les bons mots qui s’entrechoquaient dans ma tête. J’essayais d’y mettre de l’ordre.
- Je suis passionnée par les dragons aussi loin que je puisse me souvenir.
Fermant un œil tout en réfléchissant encore, je croisais les bras. C’était difficile de mettre des mots sur des sentiments… voilà pourquoi je ne cherchais pas à tomber amoureuse. C’était beaucoup trop chiant quoi…
- Ils ont ce quelque chose de mystique qui m’attire. Ils sont l’incarnation de la noblesse et de la sagesse, ils sont une perfection de la nature, ils ont tout pour eux. La résistance du mithril, une intelligence redoutable, la beauté de la plus grande muse, la puissance d’un titan, et la capacité de voler comme un oiseau. Si je devais définir la perfection, ce serait un dragon. Comment ne pas être fasciné par tout ça ?
Je prenais un instant pour rassembler mes idées avant de continuer.
- Peut-être aussi qu’au fond de moi, j’ai peur d’eux, je les crains… et ce qui me fait peur me fascine, car je souhaite comprendre pourquoi j’ai peur.
Hé oui… j’étais timide, et je pouvais avoir l’air d’être un steak frite dans un fast food lorsque j’étais dans la foule, il n’empêchait que je cherchais toujours à comprendre pourquoi j’avais des craintes. Je redoutais les gens et la foule et je savais pourquoi. Pour les dragons c’était aussi évident et j’étais certaine que je n’avais pas besoin de l’expliquer au concierge. Néanmoins… ma réponse n’était pas encore totalement complète. Je reprenais donc.
- Vous savez, je n’aime pas trop l’injustice, et je n’aime pas non plus juger aux premiers abords. Comme je l’ai dis, les dragons sont des créatures incomprises. Je n’aime pas qu’on puisse prétendre qu’ils sont dangereux juste à cause de leur aspect, ou juste sous prétexte qu’ils crachent du feu. Ils ont de quoi se défendre… mais l’être humain n’est pas moins un monstre qu’un dragon. Nous détruisons tout ce qui nous entoure, nous voulons tout posséder et tout contrôler. Le dragon est exempt de ce genre d’action, ce qui le rend noble, comme presque toutes les créatures de ce monde. Et… je ne sais pas… dans un sens… je m’identifie sûrement à eux. Comme si j’étais davantage dragon qu’humaine. Je voudrais que mes recherches puissent aider les gens à comprendre cet aspect, à voir autre chose que le monstre. Aucune créature ne nait foncièrement mauvaise. Je voudrais que mes recherches puissent contribuer aux biens être des élevages et des réserves pour les dragons, mais aussi pour les autres créatures, magiques ou non.
Je rougissais un peu à ces mots qui pouvaient paraître risibles et absurdes, enfantins et complètement cons. Pourtant, j’avais répondu en toute sincérité, avec mon âme et mon cœur. Ma réponse accompagnait ainsi également la phrase suivante du vampire en face de moi. Je ne voyais pas pourquoi je devais m’imposer puisque ce n’était pas dans mon caractère de le faire. Ce n’était justement pas dans cette méthodologie que je voulais étudier les dragons, je ne le faisais donc pas avec mes propres semblables.
- S’imposer pourquoi faire ? Je ne comprends pas bien.
Je haussais un sourcil pour accentuer mon incompréhension. Puisque ce n’était pas ma manière de faire et que je ne songeais pas spécialement aux autres éventualités, je ne comprenais pas forcément les autres motivations. Quoiqu’il en soit je n’étais pas fermée à la discussion ou à en apprendre davantage.
Me rendant auprès de la chaise, je lui rendais son aspect tout en souriant, heureuse, des compliments de mon interlocuteur. Ça faisait toujours chaud au cœur. Pourtant, je restais modeste et je haussais simplement les épaules.
- Vous avez un bien meilleur niveau que moi.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Lun 28 Mai 2018 - 21:21
J'écoute patiemment Abigail élaborer sur sa passion des dragons. Ses premiers mots m'invitent à penser qu'elle est liée à l'enfance. Imprégnée depuis toujours par l'existence de ces bêtes mystiques... J'en viens à me demander si un membre de sa famille ne travaillerait pas dans le milieu. Peut-être qu'ayant été baigné dedans depuis toute petite... Les vocations naissent parfois aussi simplement que cela.
Je me laisse emmener dans son récit sans résistance. L'image des créatures s'accompagnent de ses mots enflammés : une véritable déclaration d'amour. Je comprends où elle veut en venir, même si cela ne me parle pas personnellement. Par empathie, je comprends oui.
Et d'invoquer ainsi la peur, c'est intéressant. Ça me parle en tant qu'hybride. Car les vampires dansent entre peur et fascination mieux que toute autre créature. Bon nombre de mes propres relations jouaient sur ce type de rapport ambiguë. On séduit autant que l'on inspire la crainte. C'est dans notre nature. Donc... Oui, je comprends.
Abigail poursuit au sujet de ses objectifs. Là aussi, sa vision des choses est intéressante, quoiqu'un brin misanthrope. Mais cela colle bien avec ce que j'ai cru cerner de sa personnalité... Dans tous les cas, j'ai le sentiment de me trouver face à quelqu'un de passionné et déterminé. Deux choses que je respecte profondément. Il est clair qu'avec un tel tempérament, rien ne devrait l'empêcher d'atteindre ses objectifs. Ou ce serait bien étonnant...
Puis, elle m'interroge enfin au sujet de cette phrase un peu évasive que j'ai laissé échapper tout à l'heure. Je souris doucement avant de répondre.
« Parce qu'il y a des gens qui ne se gênent pas pour vous marcher sur la gueule, si on les laisse faire.
Il était question de devenir invisible face aux gens.
Je suppose que jusqu'ici, Abigail a réussi à mener sa vie sans que personne ne lui demande rien... Mais avec un projet aussi ambitieux que le sien, elle sera nécessairement amenée à se confronter à des gens aux avis divergents. A ce moment là, je lui souhaite de parvenir à faire entendre sa voix : quand on n'a pas l'habitude, ce n'est pas facile. Surtout quand on ne souhaite rien de moins que changer des pratiques bien ancrées.
C'est un fait que les personnes raisonnables ont parfois du mal à concevoir : certaines personnes ne veulent pas discuter intelligemment. Pour se faire entendre d'elles, il faut forcer, sortir les muscles, dominer. Cela peut sembler absurde, mais c'est ainsi. Les grands timides n'en ont souvent pas conscience, parce qu'ils évitent les situations à débat. Et c'est toujours à regret qu'ils le découvrent...
En ce qui me concerne, ma vie s'était faite sous cette configuration d'affrontement perpétuel. En tant qu'hybride, je perdais un temps considérable à légitimer mon existence auprès de personnes tout à fait respectables, mais qui estiment que je n'ai voix à aucun chapitre. Forcément, ma vision des rapports humain était beaucoup plus combative que la sienne (et celle de la plupart de mes contemporains, d'ailleurs).
« Je te souhaite de réussir en tout cas. Ce sont de beaux projets...
J'approche de la table et tire une chaise afin de m'y asseoir. Mon regard s'en vient chercher celui d'Abigail, qui venait de faire réapparaître la sienne entre temps.
« Thé ?
Je lui demande, tout en invoquant une théière, deux tasses et une assiette de biscuits d'un coup de baguette magique. J'aimais bien discuter, mais c'était encore plus sympathique autour d'une bonne boisson chaude.
« C'est intéressant la manière dont tu présentes la chose. Moi, tu vois, je viens de Roumanie. Il y a beaucoup de vampires là bas et la cohabitation avec les humains n'est pas toujours simple. Donc ça me parle ce que tu racontes... Parce qu'eux aussi sont des prédateurs considérés comme dangereux (et ils le sont objectivement). On a parfois du mal à savoir comment vivre avec eux.
Je sers le thé, avant de me prendre une cigarette et jeter un sortilège anti fumée.
« Tu penses qu'il suffit de comprendre le fonctionnement de l'autre pour pouvoir vivre en bonne entente ?
Je me laisse emmener dans son récit sans résistance. L'image des créatures s'accompagnent de ses mots enflammés : une véritable déclaration d'amour. Je comprends où elle veut en venir, même si cela ne me parle pas personnellement. Par empathie, je comprends oui.
Et d'invoquer ainsi la peur, c'est intéressant. Ça me parle en tant qu'hybride. Car les vampires dansent entre peur et fascination mieux que toute autre créature. Bon nombre de mes propres relations jouaient sur ce type de rapport ambiguë. On séduit autant que l'on inspire la crainte. C'est dans notre nature. Donc... Oui, je comprends.
Abigail poursuit au sujet de ses objectifs. Là aussi, sa vision des choses est intéressante, quoiqu'un brin misanthrope. Mais cela colle bien avec ce que j'ai cru cerner de sa personnalité... Dans tous les cas, j'ai le sentiment de me trouver face à quelqu'un de passionné et déterminé. Deux choses que je respecte profondément. Il est clair qu'avec un tel tempérament, rien ne devrait l'empêcher d'atteindre ses objectifs. Ou ce serait bien étonnant...
Puis, elle m'interroge enfin au sujet de cette phrase un peu évasive que j'ai laissé échapper tout à l'heure. Je souris doucement avant de répondre.
« Parce qu'il y a des gens qui ne se gênent pas pour vous marcher sur la gueule, si on les laisse faire.
Il était question de devenir invisible face aux gens.
Je suppose que jusqu'ici, Abigail a réussi à mener sa vie sans que personne ne lui demande rien... Mais avec un projet aussi ambitieux que le sien, elle sera nécessairement amenée à se confronter à des gens aux avis divergents. A ce moment là, je lui souhaite de parvenir à faire entendre sa voix : quand on n'a pas l'habitude, ce n'est pas facile. Surtout quand on ne souhaite rien de moins que changer des pratiques bien ancrées.
C'est un fait que les personnes raisonnables ont parfois du mal à concevoir : certaines personnes ne veulent pas discuter intelligemment. Pour se faire entendre d'elles, il faut forcer, sortir les muscles, dominer. Cela peut sembler absurde, mais c'est ainsi. Les grands timides n'en ont souvent pas conscience, parce qu'ils évitent les situations à débat. Et c'est toujours à regret qu'ils le découvrent...
En ce qui me concerne, ma vie s'était faite sous cette configuration d'affrontement perpétuel. En tant qu'hybride, je perdais un temps considérable à légitimer mon existence auprès de personnes tout à fait respectables, mais qui estiment que je n'ai voix à aucun chapitre. Forcément, ma vision des rapports humain était beaucoup plus combative que la sienne (et celle de la plupart de mes contemporains, d'ailleurs).
« Je te souhaite de réussir en tout cas. Ce sont de beaux projets...
J'approche de la table et tire une chaise afin de m'y asseoir. Mon regard s'en vient chercher celui d'Abigail, qui venait de faire réapparaître la sienne entre temps.
« Thé ?
Je lui demande, tout en invoquant une théière, deux tasses et une assiette de biscuits d'un coup de baguette magique. J'aimais bien discuter, mais c'était encore plus sympathique autour d'une bonne boisson chaude.
« C'est intéressant la manière dont tu présentes la chose. Moi, tu vois, je viens de Roumanie. Il y a beaucoup de vampires là bas et la cohabitation avec les humains n'est pas toujours simple. Donc ça me parle ce que tu racontes... Parce qu'eux aussi sont des prédateurs considérés comme dangereux (et ils le sont objectivement). On a parfois du mal à savoir comment vivre avec eux.
Je sers le thé, avant de me prendre une cigarette et jeter un sortilège anti fumée.
« Tu penses qu'il suffit de comprendre le fonctionnement de l'autre pour pouvoir vivre en bonne entente ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mar 29 Mai 2018 - 12:06
La réponse du concierge eut pour effet de me faire réfléchir un instant. Je savais bien que des gens aimaient marcher sur les plates-bandes des autres, et ce n'était pas forcément agréable. Même si ça ne m'étais jamais arrivée parce que j'avais un sens de l'esquive aiguë, j'avais déjà pu le constater et l'observer. Néanmoins, je prenais les mises en garde de l'homme en face de moi avec considération. Peut-être qu'au fond, un jour, j'allais devoir m'y mettre, et je n'aurai pas bien le choix, je le réalisais maintenant que j'avais prononcé mes projets de future dragonologiste à voix haute. Si je voulais faire changer les points de vue, j'allais sans doute devoir enfoncer des portes alors que ce n'était pas dans mon caractère. Évidemment je ne voulais pas aller à l'encontre des lois, comme celle par exemple qui interdisait le dressage de dragon, même si je préférais parler d'éducation, pourtant je voulais faire mes preuves. Montrer qu'il était possible ne serait-ce que d'amorcer une approche différente, plus douce. Je prenais alors conscience, à cet instant précis, que j'allais devoir me changer un peu, changer ma façon de faire, pour qu'on puisse entendre ma voix fluette d'adolescente et me voir du haut de mon mètre soixante. Ça n'allait pas être simple et un réel travail de titan m'attendait, mais je devais bien tenter le coup. C'était mon avenir après tout.
Ayant retrouvé ma tranquillité, presque à l'aise, je lui souriais mais je ne pouvais m'empêcher d'endormir cette méfiance qui tirait la sonnette d'alarme en moi, sans que je réussisse à en définir l'origine.
- Merci, c'est gentil.
Je le regardais tirer la chaise pour s'asseoir. J'allais ouvrir la bouche pour lui poser une question mais je m'interrompais lorsque je le voyais invoquer une théière et des tasses avec son invitation. Je refermais la bouche non sans cacher ma surprise. J'avais encore des cours aujourd'hui, je ne devais pas oublier l'heure, mais je savais que j'avais encore un peu de temps. Tournant un instant le regard vers mon sac, comme hésitante, j'y voyais George endormi comme une vieille marmotte. Comme le signe que c'était sans doute que je pouvais me le permettre. Tranquillement, même si quelque peu sur la défensive, je venais m'asseoir, très lentement.
- Volontiers, merci.
En l'observant verser la boisson chaude, j'écoutais ses paroles. J'aimais la Roumanie, non pas spécialement pour le pays ou ses dragons, mais pour les contes et légendes qu'il y avait là-bas, un peu comme le Japon ou la Chine. La nourriture était aussi excellente soit dit en passant. Pourtant, je joignais calmement mes mains sur la table en fixant l'homme en face de moi non sans plisser légèrement les yeux. Je croyais comprendre qu'il en venait à parler de lui, et je respectais cela, je le laissais donc me raconter ce qu'il avait envie.
Lorsqu'il avançait la tasse vers moi, j'y jetais un œil distrait tout en revenant sur lui à sa question. Je pris cette fois plus de temps pour trouver la bonne formulation avant de répondre, sans le quitter un instant de mon regard calme et sans la moindre lueur de jugement.
- Pas seulement le fonctionnement. Il faut le comprendre dans son ensemble, c'est un tout, avec un point de vue objectif, ce qui est le plus difficile.
Je marquais une pause en plissant un peu les sourcils. Ce n'était pas une question évidente, moi qui me fichais éperdument de la relation avec les autres, pourtant, j'avais mon opinion là-dessus.
- Il faut aussi de la tolérance. Nous pouvons comprendre le fonctionnement de l'autre sans pour autant l'approuver. La bonne entente sans mettre un peu d'eau dans son vin semble compromise.
Doucement, j'attrapais ma tasse de thé entre mes doigts en la serrant, comme si je cherchais à me réchauffer. À dire vrai, ma constitution quelque peu fragile m'avait déjà faites tomber malade plusieurs fois, j'étais ainsi devenue une amatrice de thé. Et j'avais donc pris l'habitude d'attraper mes tasses de la sorte. Et c'est le plus naturellement du monde que je rajoutais.
- Vous en êtes un ? De vampire ?
J'aurai tout aussi bien pu lui demander s'il pleuvait dehors que mon ton et mon attitude aurait été les mêmes. Je me fichais de ce qu'il était, et je n'avais aucun apriori sur ces créatures de la nuit, mon attitude le montrait très bien. Toutefois, j'allais peut-être enfin comprendre pourquoi mon instinct me dictait de rester prudente, si j'étais face à un potentiel prédateur. Mes expériences avec les dragons avaient exacerbés mon sens de la survie. C'était pratique. Même en buvant une tasse de thé dans une salle inutilisée d'une université renommée.
Ayant retrouvé ma tranquillité, presque à l'aise, je lui souriais mais je ne pouvais m'empêcher d'endormir cette méfiance qui tirait la sonnette d'alarme en moi, sans que je réussisse à en définir l'origine.
- Merci, c'est gentil.
Je le regardais tirer la chaise pour s'asseoir. J'allais ouvrir la bouche pour lui poser une question mais je m'interrompais lorsque je le voyais invoquer une théière et des tasses avec son invitation. Je refermais la bouche non sans cacher ma surprise. J'avais encore des cours aujourd'hui, je ne devais pas oublier l'heure, mais je savais que j'avais encore un peu de temps. Tournant un instant le regard vers mon sac, comme hésitante, j'y voyais George endormi comme une vieille marmotte. Comme le signe que c'était sans doute que je pouvais me le permettre. Tranquillement, même si quelque peu sur la défensive, je venais m'asseoir, très lentement.
- Volontiers, merci.
En l'observant verser la boisson chaude, j'écoutais ses paroles. J'aimais la Roumanie, non pas spécialement pour le pays ou ses dragons, mais pour les contes et légendes qu'il y avait là-bas, un peu comme le Japon ou la Chine. La nourriture était aussi excellente soit dit en passant. Pourtant, je joignais calmement mes mains sur la table en fixant l'homme en face de moi non sans plisser légèrement les yeux. Je croyais comprendre qu'il en venait à parler de lui, et je respectais cela, je le laissais donc me raconter ce qu'il avait envie.
Lorsqu'il avançait la tasse vers moi, j'y jetais un œil distrait tout en revenant sur lui à sa question. Je pris cette fois plus de temps pour trouver la bonne formulation avant de répondre, sans le quitter un instant de mon regard calme et sans la moindre lueur de jugement.
- Pas seulement le fonctionnement. Il faut le comprendre dans son ensemble, c'est un tout, avec un point de vue objectif, ce qui est le plus difficile.
Je marquais une pause en plissant un peu les sourcils. Ce n'était pas une question évidente, moi qui me fichais éperdument de la relation avec les autres, pourtant, j'avais mon opinion là-dessus.
- Il faut aussi de la tolérance. Nous pouvons comprendre le fonctionnement de l'autre sans pour autant l'approuver. La bonne entente sans mettre un peu d'eau dans son vin semble compromise.
Doucement, j'attrapais ma tasse de thé entre mes doigts en la serrant, comme si je cherchais à me réchauffer. À dire vrai, ma constitution quelque peu fragile m'avait déjà faites tomber malade plusieurs fois, j'étais ainsi devenue une amatrice de thé. Et j'avais donc pris l'habitude d'attraper mes tasses de la sorte. Et c'est le plus naturellement du monde que je rajoutais.
- Vous en êtes un ? De vampire ?
J'aurai tout aussi bien pu lui demander s'il pleuvait dehors que mon ton et mon attitude aurait été les mêmes. Je me fichais de ce qu'il était, et je n'avais aucun apriori sur ces créatures de la nuit, mon attitude le montrait très bien. Toutefois, j'allais peut-être enfin comprendre pourquoi mon instinct me dictait de rester prudente, si j'étais face à un potentiel prédateur. Mes expériences avec les dragons avaient exacerbés mon sens de la survie. C'était pratique. Même en buvant une tasse de thé dans une salle inutilisée d'une université renommée.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mar 29 Mai 2018 - 21:34
Abigail consent à se joindre à moi pour cette petite partie de thé improvisée. Je l'observe s'asseoir lentement, notant malgré moi le caractère un brin défensif de sa gestuelle. Malgré une impression de banalité, je décèle toujours une forme de méfiance dans son regard. Un sentiment que je sais n'être pas dû à une quelconque forme de timidité, mais bien à ce qu'inspire mon aura particulière.
J'ai, en effet, appris à déceler les réponses inconscientes de ce que j'inspire à mes contemporains, avec le temps. Bien que la plupart des humains soient inconscient de se trouver sous l'emprise de mon pouvoir, d'autres ont les sens en éveil, même s'ils ignorent vers quoi se tourne leur intuition. Ça les dérange, quelque part... Ils cherchent, ils furètent, mais trouvent rarement.
C'est amusant : de me faire ainsi rappeler à ma nature a toujours tendu à exciter mon propre instinct de chasse. Un peu comme un chat discutant avec une souris et qui, tiré à la moustache, se rappellerait qu'il est à même de croquer son interlocutrice. Quand je la vois prendre des pincettes face à moi (aussi subtiles soient-elles), ça me donne envie de jouer.
C'est donc fort de cette pointe d'amusement que je l'écoute me répondre, scrutant ses mimiques à travers les verres teintés de mes lunettes de soleil. Je l'écoute et oublie provisoirement l'aiguisement de mes sens, préférant élaborer sur ce qu'elle vient de dire... Mais alors, sans que rien ne le laisse présager, voilà qu'elle interroge ma nature.
Je hausse un sourcil en réaction, surpris.
Si elle avait voulu que je lui passe un biscuit, sans doute aurait-elle employé le même ton. Je dois bien admettre n'avoir pas l'habitude que l'on fasse preuve d'une telle nonchalance à l'endroit de ma particularité. Naturellement, je me demande si elle est bien sérieuse ou si cette question recèle une plaisanterie... Après tout, c'est tellement incongru...
« Non.
Lui dis-je simplement. A ce titre, mon intonation est extraordinairement neutre. Je l'accompagne néanmoins d'un sourire qui, bien que large, ne dévoile pas ma dentition.
« Pourquoi, j'en ai l'air ? Ou c'est parce-que j'ai dis venir de Roumanie ?
Cette fois-ci, mon ton est beaucoup plus désinvolte, voire taquin. Je ricane, avant de prendre une gorgée de thé et une bouffée de cigarette.
Aurais-je dû me montrer plus évasif ? Ou bien dire simplement la vérité ? Non... Mon hybridation est un sujet trop délicat pour que je me hasarde à la dévoiler au premier étudiant venu. J'ai besoin de temps et de me sentir parfaitement en confiance pour le faire... Ou bien, on le découvre malgré moi, en raison de mon teint, mes crocs, mes yeux...
Je ne dois la vérité à personne. Le dire ou ne pas le dire, c'est la seule liberté dont je dispose dans cette histoire. Le reste m'échappe cruellement.
« Je connais quelqu'un qui s'est intéressé aux vampires, un peu comme toi tu veux le faire avec les dragons. Nouvelle bouffée de cigarette. Elle a vécu avec eux, les a étudié pendant des années... Mais, au bout d'un moment, elle a dû y renoncer.
Brève pause : je songe.
« Tu vois, même si elle les comprenait, le fait est qu'à un moment ou un autre... Ils s'en prenaient aux siens. Elle ne pouvait pas les empêcher de le faire : c'est dans leur nature. Le paradoxe que ça a créé chez elle, ça a été... Très dur à avaler, je pense. Alors... Elle est partie. Ça a été terminé, les vampires.
J'ai, en effet, appris à déceler les réponses inconscientes de ce que j'inspire à mes contemporains, avec le temps. Bien que la plupart des humains soient inconscient de se trouver sous l'emprise de mon pouvoir, d'autres ont les sens en éveil, même s'ils ignorent vers quoi se tourne leur intuition. Ça les dérange, quelque part... Ils cherchent, ils furètent, mais trouvent rarement.
C'est amusant : de me faire ainsi rappeler à ma nature a toujours tendu à exciter mon propre instinct de chasse. Un peu comme un chat discutant avec une souris et qui, tiré à la moustache, se rappellerait qu'il est à même de croquer son interlocutrice. Quand je la vois prendre des pincettes face à moi (aussi subtiles soient-elles), ça me donne envie de jouer.
C'est donc fort de cette pointe d'amusement que je l'écoute me répondre, scrutant ses mimiques à travers les verres teintés de mes lunettes de soleil. Je l'écoute et oublie provisoirement l'aiguisement de mes sens, préférant élaborer sur ce qu'elle vient de dire... Mais alors, sans que rien ne le laisse présager, voilà qu'elle interroge ma nature.
Je hausse un sourcil en réaction, surpris.
Si elle avait voulu que je lui passe un biscuit, sans doute aurait-elle employé le même ton. Je dois bien admettre n'avoir pas l'habitude que l'on fasse preuve d'une telle nonchalance à l'endroit de ma particularité. Naturellement, je me demande si elle est bien sérieuse ou si cette question recèle une plaisanterie... Après tout, c'est tellement incongru...
« Non.
Lui dis-je simplement. A ce titre, mon intonation est extraordinairement neutre. Je l'accompagne néanmoins d'un sourire qui, bien que large, ne dévoile pas ma dentition.
« Pourquoi, j'en ai l'air ? Ou c'est parce-que j'ai dis venir de Roumanie ?
Cette fois-ci, mon ton est beaucoup plus désinvolte, voire taquin. Je ricane, avant de prendre une gorgée de thé et une bouffée de cigarette.
Aurais-je dû me montrer plus évasif ? Ou bien dire simplement la vérité ? Non... Mon hybridation est un sujet trop délicat pour que je me hasarde à la dévoiler au premier étudiant venu. J'ai besoin de temps et de me sentir parfaitement en confiance pour le faire... Ou bien, on le découvre malgré moi, en raison de mon teint, mes crocs, mes yeux...
Je ne dois la vérité à personne. Le dire ou ne pas le dire, c'est la seule liberté dont je dispose dans cette histoire. Le reste m'échappe cruellement.
« Je connais quelqu'un qui s'est intéressé aux vampires, un peu comme toi tu veux le faire avec les dragons. Nouvelle bouffée de cigarette. Elle a vécu avec eux, les a étudié pendant des années... Mais, au bout d'un moment, elle a dû y renoncer.
Brève pause : je songe.
« Tu vois, même si elle les comprenait, le fait est qu'à un moment ou un autre... Ils s'en prenaient aux siens. Elle ne pouvait pas les empêcher de le faire : c'est dans leur nature. Le paradoxe que ça a créé chez elle, ça a été... Très dur à avaler, je pense. Alors... Elle est partie. Ça a été terminé, les vampires.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Mer 30 Mai 2018 - 20:36
Ma question avait été tout à fait sérieuse même si mon air détaché pouvait ne pas le montrer. Pourtant j'étais loin de me moquer ou de juger, au contraire, j'étais curieuse. Rencontrer de nouvelles personnes, aussi étranges soient-elles était toujours enrichissant, et oui, c'est une experte de la timidité qui le pensait. J'aurai beaucoup aimé pouvoir échanger davantage avec certaines créatures. Les gobelins étaient imbuvables, mais les centaures par exemple… évidemment, je savais qu'ils étaient très dangereux, mais j'avais cru comprendre qu'il était possible de communiquer avec eux. J'aurai aimé pouvoir en faire de même avec les dragons, mais ils n'étaient doués de langage commun que dans certaines versions moldues hélas. Alors, discuter avec un vampire… pourquoi pas. Je devrai par ailleurs plutôt avoir le réflexe de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir à toute vitesse, pourtant je n'en faisais rien… et encore une fois, ce comportement, un peu malgré moi, m'intriguait. Depuis le début de ma rencontre avec cet homme je ne pouvais m'empêcher de me sentir tout aussi bien attirée qu'effrayée, mon instinct me dictant la prudence.
À sa réponse, je me contentais de regarder la translucidité du thé dans ma tasse, un peu dubitative. Néanmoins, je respectais ce qu'il me disait et je ne cherchais pas à en savoir plus. Je souriais même lorsqu'il me questionnait et c'est toujours dans mon optique d'être sincère, comme toujours, que je lui répondais.
- Un peu des deux en fait.
Je le fixais, moi aussi avec une lueur légèrement taquine dans les yeux alors qu'il en faisait de même. Parler de la Roumanie et des vampires n'était pas vraiment une conversation anodine. De plus, l'attraction étrange que je ressens pour lui me met en alerte, puisque ça ne m'est jamais arrivé avec qui que ce soit. Il n'y avait pas de raison que ça commence là, dans une salle vide servant d'entrepôt avec un homme qui savait faire disparaître des meubles. Sérieusement, c'était ça le meilleur plan drague que j'avais connu ? Non, je refusais d'y croire. Et dernier point… alors, je n'étais pas une experte en vampire loin de là, mais porter des lunettes de soleil un matin d'avril, à l'intérieur d'un château comme Hungcalf… c'était pour le moins bizarre. Ho encore une fois je ne jugeais pas. Mais soit tout ceci étaient des coïncidences, soit il me fallait changer de vocation.
Portant la tasse à mes lèvres, je buvais une gorgée en sentant le liquide réchauffer délicieusement l'intérieur de mon corps. J'appréciais cette sensation. C'était comme si je me sentais vivre un peu plus complètement, de prendre conscience de mon corps alors qu'il s'éveillait à la chaleur. Des fois j'appréciais cet effet avec l'alcool aussi, mais c'était beaucoup plus rare.
Mes yeux marrons ne quittant pas l'homme en face de moi, je l'écoutais avec attention. En bonne élève, même s'il n'était pas l'un de mes professeurs, je prenais le temps de réfléchir à tout ce qu'il disait comme s'il y avait un sens caché que je devais comprendre. Comme s'il allait me révéler quelque chose d'important et que je devais me tenir prête, comme dans presque chacun de mes cours, d'avantage dans ceux de dragonologie. Monsieur Helsing était fourbe à ce sujet, surtout avec moi.
Ma très grande empathie me permettait d'imaginer ce que cette femme avait vécu, sans peut-être pour autant en comprendre l'entièreté. Je faisais mentalement le rapport avec sa question de tout à l'heure ainsi que ma réponse qui, en effet, maintenant semblait aussi déplacée qu'amusante. Évidemment, je n'avais pas pu deviner qu'il parlait de vampires à ce moment, je m'étais donc focalisée sur les relations humaines.
Entretenir une relation étroite avec une créature mystique comme le vampire ne devait pas être une sinécure. On ne devait en effet pas ressortir indemne de ce genre d'attache. Sans me défaire de ma tranquillité, je posais ma tasse de thé pour m'accouder à la table et joindre mes deux mains. Je posais mon menton sur le dos de celles-ci en osant chercher le regard du concierge.
- Au moins, elle a eu le courage de partir… étudier ce genre de… personnes ? Créatures ? Prenez le mot que vous préférez, ça doit demander une puissante dose de courage, un peu comme se jeter dans la gueule du loup, peut-être.
Je faisais légèrement la moue en décollant mon menton de mes mains pour continuer.
- Ça a dû lui coûter de partir, tout autant que de rester, le choix n'a pas dû être aisé. Dans le fond… si je me fais brûler par un dragon et que je m'en sors, j'ignore si je serai capable d'arrêter de les étudier. Ce genre passion ça peut devenir… comme une drogue, et ça nous envahi. Ça nous ronge quand on ne le satisfait pas, mais ça nous ronge aussi parce que le danger est présent quand on le satisfait.
Un peu comme l'amour en somme, qui était peut-être la plus puissante des passions et des drogues. Que Merlin m'en préserve. Attrapant un biscuit pour le grignoter, je baissais à nouveau les yeux sur ma tasse de thé.
- Comment va-t-elle aujourd'hui ?
À sa réponse, je me contentais de regarder la translucidité du thé dans ma tasse, un peu dubitative. Néanmoins, je respectais ce qu'il me disait et je ne cherchais pas à en savoir plus. Je souriais même lorsqu'il me questionnait et c'est toujours dans mon optique d'être sincère, comme toujours, que je lui répondais.
- Un peu des deux en fait.
Je le fixais, moi aussi avec une lueur légèrement taquine dans les yeux alors qu'il en faisait de même. Parler de la Roumanie et des vampires n'était pas vraiment une conversation anodine. De plus, l'attraction étrange que je ressens pour lui me met en alerte, puisque ça ne m'est jamais arrivé avec qui que ce soit. Il n'y avait pas de raison que ça commence là, dans une salle vide servant d'entrepôt avec un homme qui savait faire disparaître des meubles. Sérieusement, c'était ça le meilleur plan drague que j'avais connu ? Non, je refusais d'y croire. Et dernier point… alors, je n'étais pas une experte en vampire loin de là, mais porter des lunettes de soleil un matin d'avril, à l'intérieur d'un château comme Hungcalf… c'était pour le moins bizarre. Ho encore une fois je ne jugeais pas. Mais soit tout ceci étaient des coïncidences, soit il me fallait changer de vocation.
Portant la tasse à mes lèvres, je buvais une gorgée en sentant le liquide réchauffer délicieusement l'intérieur de mon corps. J'appréciais cette sensation. C'était comme si je me sentais vivre un peu plus complètement, de prendre conscience de mon corps alors qu'il s'éveillait à la chaleur. Des fois j'appréciais cet effet avec l'alcool aussi, mais c'était beaucoup plus rare.
Mes yeux marrons ne quittant pas l'homme en face de moi, je l'écoutais avec attention. En bonne élève, même s'il n'était pas l'un de mes professeurs, je prenais le temps de réfléchir à tout ce qu'il disait comme s'il y avait un sens caché que je devais comprendre. Comme s'il allait me révéler quelque chose d'important et que je devais me tenir prête, comme dans presque chacun de mes cours, d'avantage dans ceux de dragonologie. Monsieur Helsing était fourbe à ce sujet, surtout avec moi.
Ma très grande empathie me permettait d'imaginer ce que cette femme avait vécu, sans peut-être pour autant en comprendre l'entièreté. Je faisais mentalement le rapport avec sa question de tout à l'heure ainsi que ma réponse qui, en effet, maintenant semblait aussi déplacée qu'amusante. Évidemment, je n'avais pas pu deviner qu'il parlait de vampires à ce moment, je m'étais donc focalisée sur les relations humaines.
Entretenir une relation étroite avec une créature mystique comme le vampire ne devait pas être une sinécure. On ne devait en effet pas ressortir indemne de ce genre d'attache. Sans me défaire de ma tranquillité, je posais ma tasse de thé pour m'accouder à la table et joindre mes deux mains. Je posais mon menton sur le dos de celles-ci en osant chercher le regard du concierge.
- Au moins, elle a eu le courage de partir… étudier ce genre de… personnes ? Créatures ? Prenez le mot que vous préférez, ça doit demander une puissante dose de courage, un peu comme se jeter dans la gueule du loup, peut-être.
Je faisais légèrement la moue en décollant mon menton de mes mains pour continuer.
- Ça a dû lui coûter de partir, tout autant que de rester, le choix n'a pas dû être aisé. Dans le fond… si je me fais brûler par un dragon et que je m'en sors, j'ignore si je serai capable d'arrêter de les étudier. Ce genre passion ça peut devenir… comme une drogue, et ça nous envahi. Ça nous ronge quand on ne le satisfait pas, mais ça nous ronge aussi parce que le danger est présent quand on le satisfait.
Un peu comme l'amour en somme, qui était peut-être la plus puissante des passions et des drogues. Que Merlin m'en préserve. Attrapant un biscuit pour le grignoter, je baissais à nouveau les yeux sur ma tasse de thé.
- Comment va-t-elle aujourd'hui ?
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Sam 2 Juin 2018 - 16:52
Nos regards se croisent l'espace d'un instant, taquin. Pourtant, je suis presque persuadé de l'avoir pas totalement convaincue en contrariant ainsi ce que lui murmure (probablement) son instinct. Trop de détails étranges, trop de signes... Amusement de façade, donc.
Mon attention se reporte alors sur ma tasse de thé. Dans le même temps, je l'écoute répliquer à l'endroit de cette femme présentée en guise d'exemple, comme parallèle éloquent du rapport au dragon que nous évoquions plus tôt.
« Des êtres.
Dis-je en guise de note, quand elle hésite sur la terminologie à employer au sujet des vampires. L'on dit « des êtres », en effet. Quoique pour être tout à fait exact, il s'agit de créatures « partiellement humaines ». Ce qui tend à présenter le concept d'humanité comme un spectre sur lequel on pourrait se situer. Inutile de préciser qu'à ce titre, les hybrides ne peuvent être considérés tout à fait comme humains non plus.
Mon regard se reporte alors sur Abigail. J'aime l'humilité dont elle fait preuve concernant sa passion. Quand on est jeune, on a tendance à raisonner dans l'absolu. On se jure que l'on fera ceci ou cela, persuadé qu'il n'y a que la volonté qui compte. Mais dans les faits, la prise de décision s'avère souvent bien plus complexe que cela.
Les passions contribuent à donner un sens à la vie, la chose est certaine. Mais les années passant, on se questionne. On en arrive à un point où la question du sens se présente à nouveau. Un point où l'on doit se demander ce qui compte vraiment, ce qui vaut la peine. Ce n'est pas toujours facile. Surtout quand on n'imaginait pas que les choses puissent perdre en éclat au fil des ans.
« Elle va bien. Dis-je alors, en réponse à sa question. Elle n'est plus retourné étudier ses vampires Roumains... Cela dit, en rentrant elle avait de quoi écrire. Alors... Quelques années après son retour, elle s'y est remise. Tu peux trouver certains de ses livres à la bibliothèque d'ailleurs. C'est l'une des grandes spécialistes de la question vampire en Grande Bretagne.
Je m'en viens poser mon menton au creux de ma paume, le coude posé sur la table.
« Autant les dragons intéressent pas mal de monde, autant les vampires... C'est un cercle plus restreint. Un peu comme pour les autres créatures magiques, tu me diras.
A Hungcalf, seuls les dragons bénéficient d'un enseignement spécialisé. L'étude des vampires, des gobelins, des centaures, des êtres de l'eau et autre se faisait indistinctement en soin aux créatures magiques. On ne se spécialisait qu'en fin d'étude et il fallait se démener pour trouver un chercheur compétent prêt à vous prendre sous son aile pour superviser ses travaux.
« Toi, tu as déjà l'impression que c'est un drogue les dragons ?
Je lui demande avec un petit rictus en coin.
« Quand je vois un mec comme Even, je me dis qu'il a pas trop mal tourné, dans le genre... Y'a pas trop de souci à se faire...
J'ajoute avant de glousser.
Mon attention se reporte alors sur ma tasse de thé. Dans le même temps, je l'écoute répliquer à l'endroit de cette femme présentée en guise d'exemple, comme parallèle éloquent du rapport au dragon que nous évoquions plus tôt.
« Des êtres.
Dis-je en guise de note, quand elle hésite sur la terminologie à employer au sujet des vampires. L'on dit « des êtres », en effet. Quoique pour être tout à fait exact, il s'agit de créatures « partiellement humaines ». Ce qui tend à présenter le concept d'humanité comme un spectre sur lequel on pourrait se situer. Inutile de préciser qu'à ce titre, les hybrides ne peuvent être considérés tout à fait comme humains non plus.
Mon regard se reporte alors sur Abigail. J'aime l'humilité dont elle fait preuve concernant sa passion. Quand on est jeune, on a tendance à raisonner dans l'absolu. On se jure que l'on fera ceci ou cela, persuadé qu'il n'y a que la volonté qui compte. Mais dans les faits, la prise de décision s'avère souvent bien plus complexe que cela.
Les passions contribuent à donner un sens à la vie, la chose est certaine. Mais les années passant, on se questionne. On en arrive à un point où la question du sens se présente à nouveau. Un point où l'on doit se demander ce qui compte vraiment, ce qui vaut la peine. Ce n'est pas toujours facile. Surtout quand on n'imaginait pas que les choses puissent perdre en éclat au fil des ans.
« Elle va bien. Dis-je alors, en réponse à sa question. Elle n'est plus retourné étudier ses vampires Roumains... Cela dit, en rentrant elle avait de quoi écrire. Alors... Quelques années après son retour, elle s'y est remise. Tu peux trouver certains de ses livres à la bibliothèque d'ailleurs. C'est l'une des grandes spécialistes de la question vampire en Grande Bretagne.
Je m'en viens poser mon menton au creux de ma paume, le coude posé sur la table.
« Autant les dragons intéressent pas mal de monde, autant les vampires... C'est un cercle plus restreint. Un peu comme pour les autres créatures magiques, tu me diras.
A Hungcalf, seuls les dragons bénéficient d'un enseignement spécialisé. L'étude des vampires, des gobelins, des centaures, des êtres de l'eau et autre se faisait indistinctement en soin aux créatures magiques. On ne se spécialisait qu'en fin d'étude et il fallait se démener pour trouver un chercheur compétent prêt à vous prendre sous son aile pour superviser ses travaux.
« Toi, tu as déjà l'impression que c'est un drogue les dragons ?
Je lui demande avec un petit rictus en coin.
« Quand je vois un mec comme Even, je me dis qu'il a pas trop mal tourné, dans le genre... Y'a pas trop de souci à se faire...
J'ajoute avant de glousser.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Sam 2 Juin 2018 - 20:59
- Des êtres
Répétais-je avec un petit sourire d'excuse. Je n'avais pas voulu paraître offensante, mais le mot ne m'était pas venu à l'esprit tout de suite. À présent que je l'avais, je n'allais plus le lâcher pour éviter de blesser mon interlocuteur d'une quelconque façon.
C'est tout en trempant mes lèvres dans ma tasse pour boire mon thé que j'écoutais les paroles de l'homme en face de moi, un peu distraite par les biscuits non loin. J'hésitais à en prendre un, j'ignorais si c'était bien raisonnable. Après tout, je n'étais pas en surpoids et je me savais très gourmande. Ho et pourquoi pas, ça fera mon repas du matin. J'attrapais donc l'objet de ma convoitise avec un geste mesuré et prudent, et je ne m'en défaisais pas lorsque je le portais à ma bouche.
Ce que me disait le concierge m'attristait quelque peu. Qu'une passion aussi débordante puisse ne plus être assouvie… c'était digne du plus grand cauchemar pour moi, et si un jour ça devait m'arriver, ce qui sera sûrement le cas, je ne savais pas comment j'allais pouvoir m'en sortir. Évidemment, j'évitais la plupart du temps de me questionner sur le sujet, néanmoins je n'étais pas dupe et je savais qu'il me fallait un plan B. Que ce soit à cause d'un accident, d'un événement similaire à cette femme, ou d'une autre raison que je n'imaginais pas encore, je n'allais peut-être pas pouvoir étudier les dragons jusqu'à la fin de mes jours. Ça m'attristait beaucoup d'y songer et d'en venir à cette conclusion. C'était comme abandonner un rêve, un projet de vie, une raison de vivre même… Ce n'était tout simplement pas envisageable pour l'instant, après tout, je n'avais même pas réellement commencé.
- Je me renseignerais sur ses ouvrages dans ce cas.
Mon sourire ne quittait pas mes lèvres, et j'étais sincère en disant cela. J'étais véritablement intéressée par toutes les créatures magiques de toutes sortes, les vampires en faisaient donc partie. Maintenant que j'avais un intérêt à me renseigner, je me connaissais, j'allais me rendre à la bibliothèque dès que l'occasion allait se présenter pour me renseigner sur cette femme. Qui plus est, son histoire allait peut-être pouvoir m'aider, j'allais peut-être m'y identifier, et apprendre sur ce qu'il y avait à faire, ou ne pas faire.
Mâchouillant la fin de mon biscuit, je considérais avec attention ce qu'il racontait sur les cours. C'était vrai que je ne m'étais jamais posée la question, je n'avais jamais réalisé en fait, trop tournée sur la dragonologie. Je fronçais un peu les sourcils à cette réflexion tout en essayant de comprendre l'origine de ce manque.
- En effet c'est étrange… Cela dit, les dragons sont un peu victimes de leur succès, et malgré les lois mises en place il y a beaucoup de trafique, d'élevages et de réserves qui essayent de pratiquer le dressage.
Je grimaçais un peu à ce dernier mot. Je n'aimais pas ce terme. Dresser. Ça m'évoquait un peu ces pauvres bêtes non magiques dans les cirques moldus, obéissant contre leur gré à un fouet et un idiot en froufrou rouge et doré. Je préférais largement parler d'éducation, comme pour les enfants. Certains moldus commençaient d'ailleurs à changer leurs méthodes concernant les chiens et les chats. Je voulais en faire de même pour les dragons.
- Peut-être que les êtres comme les vampires ont moins la cote, et ça ne remplirait pas assez une salle de classe ? Mais c'est peut-être un mal pour un bien. Et pourtant, ils ne sont pas moins intéressants je trouve. Je parle des créatures magiques en général.
Tout m'intéressait. En tant que passionnée il m'était difficile d'être impartiale sur ce sujet, pourtant je le pensais vraiment. C'était toujours dommage de voir des préférences et d'autres mis de côté. Je savais ce que ça faisait, d'être sans cesse mis sur la touche, j'y étais donc forcément sensible même si concernant ma propre personne ça m'indifférait. Je n'aimais guère l'injustice. Pourtant, les dragons subissaient leur célébrité, il y avait beaucoup de trafiques. C'était pourtant un animal qui avaient grand besoin d'équilibre au risque de le voir devenir particulièrement dangereux. C'était sans doute le cas pour n'importe qui bien sûr. Si les autres créatures magiques n'étaient pas étudiées comme les dragons, elles pouvaient garder une partie d'intimité et pouvoir se préserver. C'était très important.
Je buvais encore une gorgée de thé mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir, enfin, un sourire particulièrement sincère lorsqu'il évoquait ma "drogue" et qu'il citait monsieur Helsing. Je reposais ma tasse de thé tranquillement en détournant le regard, gloussant légèrement.
- "Déjà l'impression" c'est un euphémisme. Je crois que je me nourrissais déjà de cette passion dans le ventre de ma mère.
Je plissais les yeux pour essayer de trouver les bons mots.
- Vous savez c'est comme si c'était inscrit dans mes gênes. C'est plus fort que moi. Alors… évidemment que c'est ma drogue, et j'en abuse en toute conscience. J'en suis même fière.
Je ne relevais pas ce qui concernait mon professeur de dragonologie. Je savais que le métier donnait plusieurs débouchés, et il était plus ou moins à risque suivant la place que je pouvais occuper. Monsieur Helsing arrivait à arrondir parfaitement ses fins de mois en étant devenu enseignant et je devais admettre que c'était un bon plan dans l'ensemble. Mais l'enseignement n'était vraiment pas mon truc, j'étais bien trop timide et réservée pour pouvoir m'imposer devant des élèves. Je préférais largement être sur le terrain. Mais peut-être que les choses allaient changer avec le temps, comme je le sous entendais avec crainte un peu plus tôt.
Joignant calmement mes doigts sur la table, devant ma tasse de thé, je regardais mon interlocuteur, curieuse, mais sans vouloir paraître indiscrète.
- Et vous ? Qu'avez-vous comme ambition ? Faire le ménage dans une université doit être passionnant je n'en doute pas, néanmoins vous aviez peut-être d'autres projets ?
J'étais légèrement ironique évidemment. Même si je ne remettais pas en cause sa manière de travailler, que je trouvais excellente, j'avais du mal à m'imaginer que, petit, ce cher enfant Cioban disait à ses parents "je veux être le meilleur concierge d'une université reconnue". Quoique… c'était un rêve que je trouvais étrange, mais après tout, il fallait de tout pour faire un monde. J'étais bien une adulte dans un corps d'adolescente, timide, qui souhaitait faire changer l'opinion public à propos des dragons. Côté étrange, je me plaçais là aussi.
Répétais-je avec un petit sourire d'excuse. Je n'avais pas voulu paraître offensante, mais le mot ne m'était pas venu à l'esprit tout de suite. À présent que je l'avais, je n'allais plus le lâcher pour éviter de blesser mon interlocuteur d'une quelconque façon.
C'est tout en trempant mes lèvres dans ma tasse pour boire mon thé que j'écoutais les paroles de l'homme en face de moi, un peu distraite par les biscuits non loin. J'hésitais à en prendre un, j'ignorais si c'était bien raisonnable. Après tout, je n'étais pas en surpoids et je me savais très gourmande. Ho et pourquoi pas, ça fera mon repas du matin. J'attrapais donc l'objet de ma convoitise avec un geste mesuré et prudent, et je ne m'en défaisais pas lorsque je le portais à ma bouche.
Ce que me disait le concierge m'attristait quelque peu. Qu'une passion aussi débordante puisse ne plus être assouvie… c'était digne du plus grand cauchemar pour moi, et si un jour ça devait m'arriver, ce qui sera sûrement le cas, je ne savais pas comment j'allais pouvoir m'en sortir. Évidemment, j'évitais la plupart du temps de me questionner sur le sujet, néanmoins je n'étais pas dupe et je savais qu'il me fallait un plan B. Que ce soit à cause d'un accident, d'un événement similaire à cette femme, ou d'une autre raison que je n'imaginais pas encore, je n'allais peut-être pas pouvoir étudier les dragons jusqu'à la fin de mes jours. Ça m'attristait beaucoup d'y songer et d'en venir à cette conclusion. C'était comme abandonner un rêve, un projet de vie, une raison de vivre même… Ce n'était tout simplement pas envisageable pour l'instant, après tout, je n'avais même pas réellement commencé.
- Je me renseignerais sur ses ouvrages dans ce cas.
Mon sourire ne quittait pas mes lèvres, et j'étais sincère en disant cela. J'étais véritablement intéressée par toutes les créatures magiques de toutes sortes, les vampires en faisaient donc partie. Maintenant que j'avais un intérêt à me renseigner, je me connaissais, j'allais me rendre à la bibliothèque dès que l'occasion allait se présenter pour me renseigner sur cette femme. Qui plus est, son histoire allait peut-être pouvoir m'aider, j'allais peut-être m'y identifier, et apprendre sur ce qu'il y avait à faire, ou ne pas faire.
Mâchouillant la fin de mon biscuit, je considérais avec attention ce qu'il racontait sur les cours. C'était vrai que je ne m'étais jamais posée la question, je n'avais jamais réalisé en fait, trop tournée sur la dragonologie. Je fronçais un peu les sourcils à cette réflexion tout en essayant de comprendre l'origine de ce manque.
- En effet c'est étrange… Cela dit, les dragons sont un peu victimes de leur succès, et malgré les lois mises en place il y a beaucoup de trafique, d'élevages et de réserves qui essayent de pratiquer le dressage.
Je grimaçais un peu à ce dernier mot. Je n'aimais pas ce terme. Dresser. Ça m'évoquait un peu ces pauvres bêtes non magiques dans les cirques moldus, obéissant contre leur gré à un fouet et un idiot en froufrou rouge et doré. Je préférais largement parler d'éducation, comme pour les enfants. Certains moldus commençaient d'ailleurs à changer leurs méthodes concernant les chiens et les chats. Je voulais en faire de même pour les dragons.
- Peut-être que les êtres comme les vampires ont moins la cote, et ça ne remplirait pas assez une salle de classe ? Mais c'est peut-être un mal pour un bien. Et pourtant, ils ne sont pas moins intéressants je trouve. Je parle des créatures magiques en général.
Tout m'intéressait. En tant que passionnée il m'était difficile d'être impartiale sur ce sujet, pourtant je le pensais vraiment. C'était toujours dommage de voir des préférences et d'autres mis de côté. Je savais ce que ça faisait, d'être sans cesse mis sur la touche, j'y étais donc forcément sensible même si concernant ma propre personne ça m'indifférait. Je n'aimais guère l'injustice. Pourtant, les dragons subissaient leur célébrité, il y avait beaucoup de trafiques. C'était pourtant un animal qui avaient grand besoin d'équilibre au risque de le voir devenir particulièrement dangereux. C'était sans doute le cas pour n'importe qui bien sûr. Si les autres créatures magiques n'étaient pas étudiées comme les dragons, elles pouvaient garder une partie d'intimité et pouvoir se préserver. C'était très important.
Je buvais encore une gorgée de thé mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir, enfin, un sourire particulièrement sincère lorsqu'il évoquait ma "drogue" et qu'il citait monsieur Helsing. Je reposais ma tasse de thé tranquillement en détournant le regard, gloussant légèrement.
- "Déjà l'impression" c'est un euphémisme. Je crois que je me nourrissais déjà de cette passion dans le ventre de ma mère.
Je plissais les yeux pour essayer de trouver les bons mots.
- Vous savez c'est comme si c'était inscrit dans mes gênes. C'est plus fort que moi. Alors… évidemment que c'est ma drogue, et j'en abuse en toute conscience. J'en suis même fière.
Je ne relevais pas ce qui concernait mon professeur de dragonologie. Je savais que le métier donnait plusieurs débouchés, et il était plus ou moins à risque suivant la place que je pouvais occuper. Monsieur Helsing arrivait à arrondir parfaitement ses fins de mois en étant devenu enseignant et je devais admettre que c'était un bon plan dans l'ensemble. Mais l'enseignement n'était vraiment pas mon truc, j'étais bien trop timide et réservée pour pouvoir m'imposer devant des élèves. Je préférais largement être sur le terrain. Mais peut-être que les choses allaient changer avec le temps, comme je le sous entendais avec crainte un peu plus tôt.
Joignant calmement mes doigts sur la table, devant ma tasse de thé, je regardais mon interlocuteur, curieuse, mais sans vouloir paraître indiscrète.
- Et vous ? Qu'avez-vous comme ambition ? Faire le ménage dans une université doit être passionnant je n'en doute pas, néanmoins vous aviez peut-être d'autres projets ?
J'étais légèrement ironique évidemment. Même si je ne remettais pas en cause sa manière de travailler, que je trouvais excellente, j'avais du mal à m'imaginer que, petit, ce cher enfant Cioban disait à ses parents "je veux être le meilleur concierge d'une université reconnue". Quoique… c'était un rêve que je trouvais étrange, mais après tout, il fallait de tout pour faire un monde. J'étais bien une adulte dans un corps d'adolescente, timide, qui souhaitait faire changer l'opinion public à propos des dragons. Côté étrange, je me plaçais là aussi.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Sam 2 Juin 2018 - 22:17
Je ne répond rien quand la jeune femme annonce qu'elle ira farfouiller dans la bibliothèque, en quête de ces fameux livres que j'ai vaguement évoqué un peu plus tôt. A ce sujet, je connais bien les références du catalogue. Je sais qu'elle n'aura aucun mal à les trouver, si elle souhaite vraiment tomber dessus.
Cela dit, il y a peu de chances pour qu'elle s'intéresse plus avant au personnage en lui même qu'au contenu... Enfin je pense. J'avoue que je n'avais pas tellement anticipé une quelconque forme d'intérêt de sa part, au moment de l'évoquer. Mais depuis que je travaille à l'Université, aucun étudiant n'a jamais relié cette auteure à moi, donc il n'y a pas de raison pour que ça arrive maintenant. D'ailleurs, nous ne portons pas le même nom de famille.
Pas de mystère : je parle évidemment de ma mère.
La conversation s'en revient finalement aux dragons et le succès qu'ils rencontrent dans l'enseignement supérieur. J'imagine que l'idée d'aventure les suit à la trace. On rêve de grands espaces, de dominer les forces brutes de la nature... C'est beaucoup plus glamour que la représentation commune que l'on a des autres créatures en général. Jusqu'ici on a parlé de vampires, mais il y a aussi les géants. Franchement, je ne blâme personne de préférer les dragons aux géants : ce sont des créatures vraiment stupides et violents, pour le coup.
« Ah bon ?
Fais-je d'un ton intéressé quand elle évoque les pratiques autour des réserves.
« J'avais déjà entendu parler de trafic, cela dit. Il y a des œufs qui passent sous le manteau, dans certains coins. Y'a pas besoin de chercher longtemps pour en trouver... Cela dit, le dressage, je ne vois pas bien l'intérêt. En dehors des cas spéciaux, comme Gringotts par exemple...
La manière dont était traité le dragon de Gringotts soulevait l'indignation de bon nombre de défenseurs de la cause animale magique. Cela dit, il était bien difficile pour des sorciers de faire valoir un quelconque droit sur les gobelins, au risque de passer pour des suprémacistes. A ce titre, on avait là un parfait exemple de diplomatie inter espèce compliquée à gérer.
« Les vampires, c'est comme les centaures ou les gobelins. Fais-je après la jeune femme. Tu ne peux pas les étudier comme ça... Ils ont leur fierté et leur dignité. Les mettre au centre d'une recherche est toujours délicat parce-que ça réveille très vite les vieilles tensions. Si on prend les gobelins, par exemple... Ils ne voient pas en quoi ils devraient partager leurs pratiques avec les sorciers, alors que ces derniers gardent toujours pour eux les secrets de fabrication des baguettes magiques. C'est un peu le cas des autres espèces dites « intelligentes ». Le sorcier est toujours vu comme arrogant et plein de certitudes.
Je m'arrête un instant pour prendre une gorgée de thé et tirer sur ma cigarette qui attend depuis un moment.
« Mais j'ai envie de dire : tant mieux, si les vampires ne remplissent pas les classes. Vu l'ambiance que tu as dans certains coins de Roumanie, mieux vaut éviter que les populations se rencontrent de trop.
Je peux te dire qu'un vampire, ça peut être aussi dangereux qu'un dragon, dans son genre... Autant l'animal, tu peux voir venir... Mais le charme, c'est autre chose.
Et le caractère imprévisible, parlons en. Quand je vois la mine assurée de certains étudiants, j'imagine qu'ils ne tiendraient pas deux minutes face à des vampires Roumains. Trop habitués au couple policé du night club d'Inverness... Ceux là sont d'une toute autre trempe.
« Tes parents travaillent dans le milieu ? Je lui demande alors, quand elle m'avoue avoir toujours été passionnée par le sujet. Ils font quoi ?
A l'entendre parler, on dirait bel et bien que c'est de famille. Je m'étais déjà fait la réflexion un peu plus tôt dans la conversation, mais là ça semble évident.
La regardant toujours, je m'accorde une nouvelle bouffée de cigarette. Puis, fatalement, la jeune femme en vient à me retourner la question des ambitions. J'esquisse un petit sourire quand elle me tacle sur ma profession, considérant que c'est de bonne guerre dans le rapport élève/personnel.
« Pas de grandes ambitions, j'en ai peur. Lui dis-je simplement. A mon âge, c'est un peu tard... Cela dit, j'ai toute ma vie personnelle pour m'occuper.
Je sais qu'ici, les gens ont tous un minimum d'ambition... Mais apprendre un sort nouveau de temps en temps... Aller boire un coup entre pote... Rendre sa copine heureuse, c'est bien aussi.
J'expire un long trait de fumée.
« Je m'y suis fait et ça me convient.
Cela dit, il y a peu de chances pour qu'elle s'intéresse plus avant au personnage en lui même qu'au contenu... Enfin je pense. J'avoue que je n'avais pas tellement anticipé une quelconque forme d'intérêt de sa part, au moment de l'évoquer. Mais depuis que je travaille à l'Université, aucun étudiant n'a jamais relié cette auteure à moi, donc il n'y a pas de raison pour que ça arrive maintenant. D'ailleurs, nous ne portons pas le même nom de famille.
Pas de mystère : je parle évidemment de ma mère.
La conversation s'en revient finalement aux dragons et le succès qu'ils rencontrent dans l'enseignement supérieur. J'imagine que l'idée d'aventure les suit à la trace. On rêve de grands espaces, de dominer les forces brutes de la nature... C'est beaucoup plus glamour que la représentation commune que l'on a des autres créatures en général. Jusqu'ici on a parlé de vampires, mais il y a aussi les géants. Franchement, je ne blâme personne de préférer les dragons aux géants : ce sont des créatures vraiment stupides et violents, pour le coup.
« Ah bon ?
Fais-je d'un ton intéressé quand elle évoque les pratiques autour des réserves.
« J'avais déjà entendu parler de trafic, cela dit. Il y a des œufs qui passent sous le manteau, dans certains coins. Y'a pas besoin de chercher longtemps pour en trouver... Cela dit, le dressage, je ne vois pas bien l'intérêt. En dehors des cas spéciaux, comme Gringotts par exemple...
La manière dont était traité le dragon de Gringotts soulevait l'indignation de bon nombre de défenseurs de la cause animale magique. Cela dit, il était bien difficile pour des sorciers de faire valoir un quelconque droit sur les gobelins, au risque de passer pour des suprémacistes. A ce titre, on avait là un parfait exemple de diplomatie inter espèce compliquée à gérer.
« Les vampires, c'est comme les centaures ou les gobelins. Fais-je après la jeune femme. Tu ne peux pas les étudier comme ça... Ils ont leur fierté et leur dignité. Les mettre au centre d'une recherche est toujours délicat parce-que ça réveille très vite les vieilles tensions. Si on prend les gobelins, par exemple... Ils ne voient pas en quoi ils devraient partager leurs pratiques avec les sorciers, alors que ces derniers gardent toujours pour eux les secrets de fabrication des baguettes magiques. C'est un peu le cas des autres espèces dites « intelligentes ». Le sorcier est toujours vu comme arrogant et plein de certitudes.
Je m'arrête un instant pour prendre une gorgée de thé et tirer sur ma cigarette qui attend depuis un moment.
« Mais j'ai envie de dire : tant mieux, si les vampires ne remplissent pas les classes. Vu l'ambiance que tu as dans certains coins de Roumanie, mieux vaut éviter que les populations se rencontrent de trop.
Je peux te dire qu'un vampire, ça peut être aussi dangereux qu'un dragon, dans son genre... Autant l'animal, tu peux voir venir... Mais le charme, c'est autre chose.
Et le caractère imprévisible, parlons en. Quand je vois la mine assurée de certains étudiants, j'imagine qu'ils ne tiendraient pas deux minutes face à des vampires Roumains. Trop habitués au couple policé du night club d'Inverness... Ceux là sont d'une toute autre trempe.
« Tes parents travaillent dans le milieu ? Je lui demande alors, quand elle m'avoue avoir toujours été passionnée par le sujet. Ils font quoi ?
A l'entendre parler, on dirait bel et bien que c'est de famille. Je m'étais déjà fait la réflexion un peu plus tôt dans la conversation, mais là ça semble évident.
La regardant toujours, je m'accorde une nouvelle bouffée de cigarette. Puis, fatalement, la jeune femme en vient à me retourner la question des ambitions. J'esquisse un petit sourire quand elle me tacle sur ma profession, considérant que c'est de bonne guerre dans le rapport élève/personnel.
« Pas de grandes ambitions, j'en ai peur. Lui dis-je simplement. A mon âge, c'est un peu tard... Cela dit, j'ai toute ma vie personnelle pour m'occuper.
Je sais qu'ici, les gens ont tous un minimum d'ambition... Mais apprendre un sort nouveau de temps en temps... Aller boire un coup entre pote... Rendre sa copine heureuse, c'est bien aussi.
J'expire un long trait de fumée.
« Je m'y suis fait et ça me convient.
- InvitéInvité
Re: On me voit, on me voit plus, on me voit un peu [Terminé]
Dim 3 Juin 2018 - 9:59
Je ne pouvais m'empêcher de grimacer légèrement lorsqu'il évoquait les pratiques de dressage et Gringotts. Bien évidemment il n'y avait aucun fait avéré, les gobelins étaient bien trop mystérieux, énigmatiques et mesquins pour que les passionnés de dragonologie comme moi puissent réellement prouver quoique ce soit. Ça me brisait le cœur rien que d'imaginer qu'une de ces bêtes puissent être enfermée dans un endroit aussi étrange que cette banque, mais surtout qu'il en souffre. Je n'avais aucun doute sur le fait que les gobelins ne faisaient pas usage de mes méthodes pour faire obéir les dragons et qu'ils préféraient largement la torture et la peur. C'était ce qui fonctionnait le plus rapidement, et sans effort de la part du propriétaire. Encore une fois, c'était valable pour tous les animaux. Un chien aboie ? On lui donne un claque sur le museau ou on le retourne. Pourtant, lorsque nous nous parlons et communiquons, nous ne sommes pas sans cesse frappés. Résultat, le chien apprend à ne plus rien dire, il ne prévient plus de son malaise et de son mal être, et lorsque vraiment ses limites sont atteintes, il en vient à mordre. Et en finalité, qui est-ce qu'on juge dangereux et qu'on euthanasie ? Le chien, bien sûr. Le maître, lui, ne se remet jamais en question. Il a usé de la force et de l'intimidation pour faire obéir son animal et ça marchait… jusqu'au jour où la bête n'a plus aucune tolérance, et j'avais pu constater déjà de nombreuses fois à quel point ils en ont énormément.
Il était beaucoup plus compliqué, et ça demandait bien plus d'investissement de notre personne de prendre le temps, d'observer, d'essayer de comprendre le langage, de récompenser plutôt que de punir. Même dans l'éducation des enfants, beaucoup d'adultes préféraient punir plutôt que d'encourager. Résultat, nous étions une génération avec un énorme manque de confiance en soit, qui ne sait voir que le négatif sans jamais s'arrêter sur le positif, ou très peu. C'était, pour moi, une aberration mondiale, et les animaux, magiques ou non, m'ouvraient les yeux, et m'aidaient à mieux agir avec mon entourage, pour faire cesser ce cercle vicieux improductif et péjoratif.
- Même si c'est pour un établissement comme Gringotts je n'encourage pas le dressage. Je préfère parler d'éducation. Mais qu'importe le terme, l'utilité est flagrante. Ça nous permet de mieux comprendre l'animal, d'en percer les mystères, de pouvoir l'observer… et pourquoi pas, devenir plus humble…
Je baissais les yeux sur le thé contenu dans ma tasse, pensive à ma dernière phrase. Si je suivais ce cursus, c'était parce que j'étais une personne profondément convaincue que la nature, que ce soit de la faune ou de la flore, pouvait nous apprendre énormément. Les moldus s'étaient totalement détachés d'elle, ils vivaient mal et la plupart étaient tristes. Ils détruisaient la planète sur laquelle nous vivions, et nous n'avions aucun autre foyer. Beaucoup de sorciers les aidaient, à leur manière, et je le déplorais. Bien sûr, je ne me plaçais pas comme une grande écologiste et une fervente défenseuse de la cause animale, mais j'y étais sensible et, à mon échelle, j'essayais de faire le plus attention possible.
Relevant les yeux sur mon interlocuteur lorsqu'il reprenait la parole, il trouvait, encore une fois, les mots que je n'avais pas réussi à trouver précédemment. La forme intelligente. Le dragon l'était bien évidemment, mais pas comme les gobelins ou les vampires… ou même nous, les sorciers. Tout ceci rendait leurs études particulièrement difficile et… malaisante, oui. À mes yeux, ça se rapprochait presque à une forme de racisme.
- C'est vrai oui, je n'avais pas poussé la réflexion jusque-là… et je vous crois sur parole que les vampires puissent être davantage redoutables que les dragons. Un dragon au moins… on le voit et on l'entend venir. La plupart du temps.
Je faisais la moue en souriant. Beaucoup d'espèces de dragons pouvaient se déplacer aussi silencieusement qu'un chat malgré leurs tailles, ce qui les rendait tout aussi fascinants que dangereux. Les vampires en revanche… à propos de ce charme. Oui, ça devait être une arme redoutable et je n'en doutais pas un seul instant. Je ne pouvais m'empêcher de regarder l'homme en face de moi on songeant à ça. Justement, je n'avais jamais vraiment été sous le charme de quelqu'un, et que je puisse me sentir attirée par un inconnu tel que lui m'intriguait depuis tout à l'heure. Évidemment, je ressentais presque la même chose lorsque je discutais avec les tenanciers du Vampire's Night. Même si je ne les connaissais pas plus que ça, lorsqu'il m'arrivait de me rendre là-bas, je pouvais me sentir… oui, charmée, c'était le mot. Pourtant, la sensation avec le concierge était encore différente. Ça me troublait énormément.
Je mettais cette sensation de côté alors qu'il s'intéressait à ma famille. Je ne pouvais m'empêcher de sourire encore une fois, amusée, en secouant un peu la tête.
- Non ils ne sont pas dans le milieu. Mon père est Médicomage et ma mère est vétérinaire.
Je le disais le plus naturellement du monde puis réalisait que j'avais parlé d'un métier moldu. Je ne cachais pas mon sang-mêlé, j'avais été éduquée de manière très équilibrée dans les deux mondes, ça me paraissait donc normal mais je savais que ce n'était pas le cas de tout le monde. Je me précisais donc.
- Elle soigne des animaux moldus.
Reprenant un biscuit, gourmande, je croquais dedans avec un air un peu timide. Hé non, ma passion pour les dragons ne me venaient pas du métier de mes parents, ni de mes parents tout simplement. Mon père m'avait simplement raconté les contes sorciers lorsque j'étais petite. Comme tout adulte le ferait avec sa progéniture. Ça me venait de là, comme une maladie que j'avais attrapée avant que je m'endorme, et qui me rongeait de l'intérieur depuis. En général je n'abordais pas le sujet de ma famille ici, j'étais assez réservée, pourtant il n'y avait pas de secret à avoir pour le moment, la conversation restait banale et … il fallait dire ce qui était, les Dowell étaient une famille tout ce qui était de plus simple. Avec ma timidité et ma passion dévorante pour les dragons qui venait un peu de nulle part, j'étais sans doute l'enfant raté de la famille, pourtant je n'avais jamais été rejetée ou jugée. Enfin, pas trop.
Lorsqu'il parlait de lui, je ne pouvais m'empêcher de le fixer respectueusement. Ce qu'il disait était lourd de sens, et presque beau. Je devais admettre que j'étais attendrie.
- C'est une vie simple… et c'est sûrement la plus saine. Le faire dans un milieu comme cette université demande une certaine forme de courage je trouve.
Je lui souriais avec gentillesse. Vouloir vivre simplement et tranquillement au milieu de gens plein d'ambitions et de projets, ça ne devait pas être simple tous les jours. Nous pouvions être tellement condescendants… Quoiqu'il en soit, le fait qu'il sous-entende qu'il ait une petite-amie n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde même si je ne montrais pas que je l'avais relevé. À quoi bon ? Ce n'était pas mes affaires, et au contraire, j'étais heureuse pour lui qu'il puisse s'épanouir. Et dans un sens, j'étais rassérénée. Si j'étais influencée d'une certaine forme de charme à ses côtés, peut-être pouvait-il en faire bon usage s'il partageait sa vie avec quelqu'un. Ça n'endormait pas mon instinct et ma méfiance pour autant.
- Mais moi je pense qu'il n'est jamais trop tard pour avoir des projets et des ambitions.
Il était beaucoup plus compliqué, et ça demandait bien plus d'investissement de notre personne de prendre le temps, d'observer, d'essayer de comprendre le langage, de récompenser plutôt que de punir. Même dans l'éducation des enfants, beaucoup d'adultes préféraient punir plutôt que d'encourager. Résultat, nous étions une génération avec un énorme manque de confiance en soit, qui ne sait voir que le négatif sans jamais s'arrêter sur le positif, ou très peu. C'était, pour moi, une aberration mondiale, et les animaux, magiques ou non, m'ouvraient les yeux, et m'aidaient à mieux agir avec mon entourage, pour faire cesser ce cercle vicieux improductif et péjoratif.
- Même si c'est pour un établissement comme Gringotts je n'encourage pas le dressage. Je préfère parler d'éducation. Mais qu'importe le terme, l'utilité est flagrante. Ça nous permet de mieux comprendre l'animal, d'en percer les mystères, de pouvoir l'observer… et pourquoi pas, devenir plus humble…
Je baissais les yeux sur le thé contenu dans ma tasse, pensive à ma dernière phrase. Si je suivais ce cursus, c'était parce que j'étais une personne profondément convaincue que la nature, que ce soit de la faune ou de la flore, pouvait nous apprendre énormément. Les moldus s'étaient totalement détachés d'elle, ils vivaient mal et la plupart étaient tristes. Ils détruisaient la planète sur laquelle nous vivions, et nous n'avions aucun autre foyer. Beaucoup de sorciers les aidaient, à leur manière, et je le déplorais. Bien sûr, je ne me plaçais pas comme une grande écologiste et une fervente défenseuse de la cause animale, mais j'y étais sensible et, à mon échelle, j'essayais de faire le plus attention possible.
Relevant les yeux sur mon interlocuteur lorsqu'il reprenait la parole, il trouvait, encore une fois, les mots que je n'avais pas réussi à trouver précédemment. La forme intelligente. Le dragon l'était bien évidemment, mais pas comme les gobelins ou les vampires… ou même nous, les sorciers. Tout ceci rendait leurs études particulièrement difficile et… malaisante, oui. À mes yeux, ça se rapprochait presque à une forme de racisme.
- C'est vrai oui, je n'avais pas poussé la réflexion jusque-là… et je vous crois sur parole que les vampires puissent être davantage redoutables que les dragons. Un dragon au moins… on le voit et on l'entend venir. La plupart du temps.
Je faisais la moue en souriant. Beaucoup d'espèces de dragons pouvaient se déplacer aussi silencieusement qu'un chat malgré leurs tailles, ce qui les rendait tout aussi fascinants que dangereux. Les vampires en revanche… à propos de ce charme. Oui, ça devait être une arme redoutable et je n'en doutais pas un seul instant. Je ne pouvais m'empêcher de regarder l'homme en face de moi on songeant à ça. Justement, je n'avais jamais vraiment été sous le charme de quelqu'un, et que je puisse me sentir attirée par un inconnu tel que lui m'intriguait depuis tout à l'heure. Évidemment, je ressentais presque la même chose lorsque je discutais avec les tenanciers du Vampire's Night. Même si je ne les connaissais pas plus que ça, lorsqu'il m'arrivait de me rendre là-bas, je pouvais me sentir… oui, charmée, c'était le mot. Pourtant, la sensation avec le concierge était encore différente. Ça me troublait énormément.
Je mettais cette sensation de côté alors qu'il s'intéressait à ma famille. Je ne pouvais m'empêcher de sourire encore une fois, amusée, en secouant un peu la tête.
- Non ils ne sont pas dans le milieu. Mon père est Médicomage et ma mère est vétérinaire.
Je le disais le plus naturellement du monde puis réalisait que j'avais parlé d'un métier moldu. Je ne cachais pas mon sang-mêlé, j'avais été éduquée de manière très équilibrée dans les deux mondes, ça me paraissait donc normal mais je savais que ce n'était pas le cas de tout le monde. Je me précisais donc.
- Elle soigne des animaux moldus.
Reprenant un biscuit, gourmande, je croquais dedans avec un air un peu timide. Hé non, ma passion pour les dragons ne me venaient pas du métier de mes parents, ni de mes parents tout simplement. Mon père m'avait simplement raconté les contes sorciers lorsque j'étais petite. Comme tout adulte le ferait avec sa progéniture. Ça me venait de là, comme une maladie que j'avais attrapée avant que je m'endorme, et qui me rongeait de l'intérieur depuis. En général je n'abordais pas le sujet de ma famille ici, j'étais assez réservée, pourtant il n'y avait pas de secret à avoir pour le moment, la conversation restait banale et … il fallait dire ce qui était, les Dowell étaient une famille tout ce qui était de plus simple. Avec ma timidité et ma passion dévorante pour les dragons qui venait un peu de nulle part, j'étais sans doute l'enfant raté de la famille, pourtant je n'avais jamais été rejetée ou jugée. Enfin, pas trop.
Lorsqu'il parlait de lui, je ne pouvais m'empêcher de le fixer respectueusement. Ce qu'il disait était lourd de sens, et presque beau. Je devais admettre que j'étais attendrie.
- C'est une vie simple… et c'est sûrement la plus saine. Le faire dans un milieu comme cette université demande une certaine forme de courage je trouve.
Je lui souriais avec gentillesse. Vouloir vivre simplement et tranquillement au milieu de gens plein d'ambitions et de projets, ça ne devait pas être simple tous les jours. Nous pouvions être tellement condescendants… Quoiqu'il en soit, le fait qu'il sous-entende qu'il ait une petite-amie n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde même si je ne montrais pas que je l'avais relevé. À quoi bon ? Ce n'était pas mes affaires, et au contraire, j'étais heureuse pour lui qu'il puisse s'épanouir. Et dans un sens, j'étais rassérénée. Si j'étais influencée d'une certaine forme de charme à ses côtés, peut-être pouvait-il en faire bon usage s'il partageait sa vie avec quelqu'un. Ça n'endormait pas mon instinct et ma méfiance pour autant.
- Mais moi je pense qu'il n'est jamais trop tard pour avoir des projets et des ambitions.
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