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we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Ven 6 Juil 2018 - 18:09
ethan & reagan
we only said goodbye with words.
AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
Leurs mains s’entrelacent, leurs bouches se cherchent, se trouvent… Ils rient, l’un contre l’autre, dans cette bulle de douceur dans laquelle ils se lovent et s’oublient. Un rayon de lumière matinal se découpe dans la pénombre de la pièce et vient se déposer au pied du lit où ils sont allongés. Elle touche son visage du bout des doigts, le caresse tendrement et le couve d’un regard étincelant. Elle repose à ses côtés, contemplative des béatitudes auxquelles elle s’offre, mystifiée dans son propre bonheur. Son cœur gonfle et son souffle s’accélère subitement, tandis que sa gorge se serre sous l’émotion déferlante qui la submerge. Pendant une fraction de seconde, elle s’immobilise, incapable d’esquisser le moindre geste. Finalement, elle s’abandonne contre son épaule et ferme les yeux. « Je t’aime. ». Un sourire comblé flotta sur ses lèvres rosées.
Reagan quitta avec précipitation le cours d’astronomie dès qu’elle en eut l’opportunité. Ces dernières années, elle ne s’était retrouvée qu'à très peu de reprises en présence du jeune Blackwood – pour la simple et bonne raison qu’ils étaient parvenus à s’éviter avec un talent rare dans l’université. Un nœud s’était subitement formé au creux de sa gorge. Elle ne parvenait pas à se débarrasser des émotions qui s’éveillaient soudainement en elle et qui bataillaient les unes après les autres pour ressortir du coin sombre où elle les avait oubliés. Livide et fébrile, elle pressa le pas pour rejoindre le domaine universitaire – comme si mettre le plus de distance entre lui et elle lui permettrait de réduire la tornade qui la malmenait. Pauvre conne, songea-t-elle. Remets-toi. Ça fait deux ans, putain. Sa gorge était atrocement sèche et le désir – le besoin – viscéral de boire s’insinua vicieusement en elle, comme à chaque fois qu’elle sentait une situation lui échapper. Elle monta le long de muraille et, d’un tour de baguette, fit apparaître une bouteille de gin accompagné d’un verre. À l’ombre des regards, elle se servit une dose généreuse qu’elle avala rapidement avant de s’en servir un deuxième. Elle ferma les yeux. La chaleur du spiritueux se répartissait agréablement dans sa poitrine. Bientôt, elle ne sentirait plus rien. Ça va passer, ça va passer….
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Dim 8 Juil 2018 - 9:43
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
C'est bien rare, mais t'es là, présent à ce cours dont tu ne portes aucun intérêt. Pour Emma, t'as voulu faire l'élève sérieux, celui qui ne sèche pas les cours. Et voilà que ça te retombe dessus, comme une gifle pour te rappeler à l'ordre. Parce que toi, t'es pas un mec sérieux, t'es tout sauf responsable en fait. Alors qu'est-ce que tu fous là bordel ? En face d'elle, en plus. En deux ans d’esquive intensive, il a fallu que tu tombes sur elle ; maintenant. Ça t'emmerdes, ça te les brise même. Tu tires sur ta clope, si fort que la fumée te brûle la gorge. « Fais chier ... » Tu marmonnes dans ta barbe, refusant catégoriquement de regarder à ta gauche. Tu ne veux pas la regarder ; la dangereuse sirène, mangeuse de chair, briseuse de cœur. Parce que oui, elle t'a fait du mal, cette … Ah non ! T'as promis à Evie de ne plus jamais mal parlé à une fille. Tes sœurs, ton malheur. Tu soupires, écrases ta clope pour t'en rallumer une de suite. Quand t'es contrarier ou stresser, tu fumes plus qu'un pompier. Et là, non seulement t'es pas bien, mais en plus t'es énervé. Contre toi pour avoir fait un choix aussi stupide que d'aller en cours, contre elle, et contre ce putain de cours que tu détestes ! T'as envie de te casser – de tout casser -, de t'éloigner aussi loin que possible de 'Blondie'. Prononcer son prénom, même ça tu te le refuses. Ça fait deux ans que tu travailles sur la disparition totale de ta mémoire de cette fille. Deux ans que tu échoues lamentablement. Parce qu'au final rien ne s'est jamais fini entre vous. C'est elle qui a tout décidé, elle qui t'a imposé ses choix égoïstes et froids. Toi, t'as juste dû la fermer, acquiescer, et chialer. Y repenser, t'as pas envie. Tu préfères fixer Ten … Qui s'approche de la dangereuse. Eh ho là ! Qu'est-ce qu'elle fait ?! Heureusement, ta poule n'a pas le temps d'atteindre la jeune fille ; cette dernière a pris la décision de tirer sa révérence avant que tu ne le fasses. T'es pas d'accord avec ça, genre c'est toi qui déranges, alors que c'est elle ! Tu te lèves … Et tu la suis. Parce que t'es un chieur, parce que tu dois régler tes comptes avec elle. Tu marches d'un pas rapide, certain … Ou presque. T'as le cœur qui palpite, t'as l'impression que tu fais une connerie. Tant pis. T’arrives sur les murailles, tu montes les marches et tu la vois dans son coin en train de picoler. Tu sais que ce n'est pas de l'eau. « T'en fais une belle de fille sérieuse. » Elle t'a brisé les billes parce que tu buvais, parce que tu faisais trop la fête. Elle se fouterait pas un peu de ta gueule ?
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Lun 9 Juil 2018 - 11:22
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
Des flashs lui reviennent peu à peu en mémoire, flous et indistincts, éclairs de moments passés ensemble, estompés par le temps qui file et ne revient pas. Deux ans. C’est long. Tout ce temps, elle l’avait passé à ranger soigneusement tout ce qui serait susceptible de la faire regarder par-dessus son épaule, tout ce qui lui causerait du remords, des doutes. Pour autant, elle n’avait jamais cessé de se demander « et si … ? » et toutes ses interrogations commençaient ainsi – mais elle n’avait jamais trouvé le courage de se répondre réellement. Elle avait préféré s’enrouler dans un voile de déni protecteur et oublier. Oublier ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, oublier les promesses échangées au réveil, oublier la personne qu’elle était auprès de lui. Puis, ce voile avait été violemment déchiré. Elle n’aurait jamais dû l’apprendre, mais les fiançailles possibles d’un Blackwood, ça ne restait jamais longtemps un secret à l’université – d’autant plus auprès de la gente féminine. Elle secoua la tête et fit rouler une nouvelle gorgée de gin le long de sa gorge qui s’enflammait peu à peu. That shit messes with your head. Elle soupira et laissa son regard vagabonder sur les paysages écossais, espérant y dénicher la quiétude dont elle avait terriblement besoin à ce moment précis.
« T'en fais une belle de fille sérieuse. »
Reagan ne l’avait pas entendu arriver. Lorsqu’elle entendit le son de sa voix, un frisson hérissa sa peau et son myocarde se contracta douloureusement dans sa poitrine. Elle y percevait la colère et l’amertume. L’avait-il suivi jusqu’ici délibérément ? Qu’attendait-il au juste ? Ne pouvait-il pas tout simplement s’esquiver, comme ils le faisaient systématiquement, depuis toutes ces années ? Elle ne se sentait pas prête pour cette confrontation – le serait-elle-même un jour ? Il semblait, pourtant, qu’il ne lui laisserait pas le choix. Pas cette fois-ci. Il se tenait là, à quelques pas d’elle, à la dévisager droit comme un pique. Prêt à cracher sa verve.
« Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi Ethan. » Répondit-elle avec un calme olympien. Un calme de façade. Il n’en faudrait probablement pas beaucoup pour l’ébranler. Elle sentait son cœur s’emballer et un tremblement vint agiter sa main, imperceptiblement. Elle posa son verre et serra le poing pour conserver cette contenance qui lui était si précieuse. Elle voulait qu’il parte. Pour autant, elle connaissait encore suffisamment le Blackwood pour savoir que sa réponse ne lui plairait pas. Elle le piquerait et attiserait probablement une étincelle haineuse en lui. Pour autant, qu’aurait-elle pu répondre d’autre ? Oui c’est vrai, c’est mal, je range ça tout de suite ? Non. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Finit-elle par demander, sans pour autant le regarder. Se trouver en sa présence, seuls, ça lui paraissait complètement irréel. « J’imagine que ce n’est pas pour me faire la morale ? » Du moins, pas pour ça.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Mar 10 Juil 2018 - 10:29
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS
Lors de votre première rencontre, elle t'as demandé comment tu définirais un petit con, tu lui as répondu qu'être un petit con c'est chercher par tous les moyens à exaspérer les gens ; occupation dont tu as fait un art de vivre. Puis tu t'es mis à lui expliquer que le vaste monde est composé à 99% d'imbéciles ; d'imbéciles qui se prennent au sérieux, gonflés de suffisance et d'égoïsme dissimulé, que toi t'aimais rien tant que de faire chier les imbéciles, les mystifier. Et elle a rit.
Tu n'as pas réfléchi, tu la suivit. T'as bien l'air con maintenant, parce que tu ne sais pas ce que tu dois dire. Pourtant, tu t'es imaginé plusieurs fois la scène jadis ; qui finis toujours de la même manière : toi, pratiquement à genou, à inonder les oreilles de la belle de 'reviens !'. En chialant en plus, la totale. À croire que tes plans ont changé. Oui, parce que ça fait deux ans que tu fais le canard pour une donzelle qui serait prête à te rouler dessus pour avancer. Pour son avenir qu'elle t'as dit. Tu détestes tous ces cons qui parlent au futur, ceux qui écrivent, imaginent leur vie dans dix ans. Bande d'abrutis, ils n'ont pas compris que c'est le présent le plus important. Et t'en as marre. Marre d'espérer qu'elle puisse revenir un jour, marre de vivre en sursis dans ce monde alors que tu sais qu'elle vit sans toi depuis tant d'années déjà. Alors si aujourd'hui tu dois te retrouver à genoux, c'est pas en la martelant de 'reviens', mais en lui disant 'adieu' plutôt majeur levé, parce qu'elle ne t'a pas laissé le temps de le faire ; te prenant au dépourvu un lendemain de soirée, encore défoncé. Cette fois t'es prêt. Ou pas. De toute façon, tu n'as pas le choix. « Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi Ethan. » Reagan te donne le ton. Ça va être moche, parce que t'es pas du genre à être tendre dans tes propos. On te dit souvent vulgaire, bien loin de l'image de l'héritier friqué. On te dit trop impulsif aussi, vilain garçon. Hostile dans ses propos, elle te fait comprendre de bouger de là, sauf que t'as pas l'intention de te casser cette fois. « Dit celle qui m'a planté en me les brisant, à me dire que j'étais qu'un connard bien né. » Apparemment, elle n'est pas plus sainte que toi pour picoler comme une ivrogne à l'abri des regards. 'Tu préfères ta vie de con !' ; 'Moi, je n'ai pas le nom pour récupérer mes frasques !' ; 'Et tes études, t'en fais quoi ?' Bla bla bla. Tu te souviens encore avec exactitude ce qu'elle t'as reproché, ce qu'elle a utilisé pour se justifier de te jeter comme elle l'a fait. Faire la victime, ça aussi tu ne veux plus le faire. T'as pas à t'excuser de ce que tu es, pas vrai ? « Qu’est-ce que tu fais là ? J’imagine que ce n’est pas pour me faire la morale ? » Exactement. T'es là, munis d'un ciseau prêt à déchiqueter définitivement ce lien qui te lie à elle depuis trop longtemps. Bien qu'au fond, ça t'emmerde. Tu l'as aimé cette fille bordel, la toute première. Tu t'en souviens comme si c'était hier. Le premier baiser, le premier 'je t'aime' devant cette fontaine. D'elle, tu n'as plus que ce goût amer. C'est dingue. De pouvoir être si proche, et maintenant, si éloigné. « T'as toujours été perspicace. » C'est pas le moment de se dégonfler. « Tu fais chier. Tu m'as craché à la figure et tu t'es cassé sans te retourner, … sans me laisser le temps de parler. Égoïste. » Tu détournes le regard. Parce que si elle, elle ne te regarde pas ; toi, tu la fixes depuis que tu la rejoins.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Mar 10 Juil 2018 - 17:32
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
« Dit celle qui m'a planté en me les brisant, à me dire que j'étais qu'un connard bien né. » Reagan retroussa ses lèvres rosées en un rictus, piquée à vif par la remarque du jeune Blackwood. À cet instant, elle était incapable de dissimuler l’agacement qui commençait à poindre et à se dresser lentement au creux de son ventre, tel une vipère assassine prête à cracher son venin. Quand une histoire se termine, il y a toujours deux côtés à prendre en compte, deux perceptions à ne pas négliger. C’était un peu trop facile d’arriver là, face à elle, sur ses grands chevaux avec de grands airs, à lui foutre tous ses reproches sur le dos pour une rupture qui, malgré tout ce qu’il pouvait dire ou même prétendre, n’était pas venue de nulle part. C’était un peu trop facile de lui jeter le blâme parce qu’elle avait choisi de mettre un point final à une boucle qui, dorénavant, ne lui convenait plus. Comme si elle avait prémédité ses actes, comme si elle avait même souhaité en arriver là. C’était un peu trop facile de croire qu’il avait été le seul à souffrir. Les choix qu’elle avait fait, aussi égoïstes pouvaient-ils être, étaient dans son intérêt. Il n’avait jamais pris son ambition vorace au sérieux. Il fallait bien qu’elle pense à elle, puisqu’il ne pensait plus que pour lui et son amusement. Il devait comprendre que tout n’était pas un jeu. « Un connard bien né ? » Lâcha-t-elle en se retournant finalement vers lui. « Ça te choque ? T’appelles ça comment un type qui fait tout pour te foutre dans la merde, qui s’en tire tranquillement et qui manque de te faire payer ses conneries ? » Oh, elle se souvenait très bien du moment où elle lui avait balancé ces mots-là à la figure. Avec certainement beaucoup plus de netteté que lui. C’était la fois où il avait laissé traîner un sachet d’herbe bien compact dans sa chambre et qu’elle avait frôlé le conseil de discipline par sa faute – et parce que son ancienne colocataire, une véritable judas fouineuse, s’était plainte en haut. Il n’aurait probablement rien risqué – premièrement parce que c’est un Blackwood et que ces derniers s’en sortent avec un avertissement fictif. Deuxièmement, parce qu’elle n’aurait jamais prononcé son nom devant l’administration pour se sauver d’une situation pareille, aussi inconfortable pouvait-elle être. Mais elle l’avait frôlé, le blâme sur son dossier, si cela n’avait pas été contré par la bienveillance son ancien Directeur de Maison, qui avait sacrément fait pencher la balance en sa faveur.
Reagan se tut. Elle ne souhaitait pas entrer dans cette spirale de reproches. C’était douloureux et très certainement inutile, à ce stade. Nonobstant, après deux ans de silence et de dissimulation, il semblerait que l’abcès, exposé au grand jour, dût être crevé une bonne fois pour toute. Ça lui faisait étrange de lui parler – d’autant plus que les mots tranchaient l’air où la tension s’accumulait. Pour autant, elle ne pouvait pas se laisser dominer dans cette conversation. Que ce soit lui ou un autre. Quitte à devenir injuste. Ça lui plaisait à l’époque, sa répartie. Il avait même pris l’habitude de l’embrasser pour la faire taire et chasser sa moue boudeuse qui se transformait rapidement en un sourire. Une fois de plus, elle trembla. « T'as toujours été perspicace. Tu fais chier. Tu m'as craché à la figure et tu t'es cassé sans te retourner… Sans me laisser le temps de parler. Égoïste. » Le mot final l’atteignit en plein cœur, pour autant, elle ne broncha pas. Elle ne niait pas l’avoir été et d’avoir finalement fait passer ses priorités avant les siennes. Ça lui avait coûté, mais elle l’avait fait. « T’aurais sûrement eu le temps de dire quelque chose, si tu n’avais pas été si défoncé. » Ta gueule, Reagan. Ne commence pas. Elle porta une nouvelle fois son verre à ses lèvres et but une longue gorgée. « Et je n’ai jamais eu l’impression que tu avais voulu me retenir. » Reagan leva les yeux vers lui. Il s’était détourné d’elle et elle ne pouvait pas voir l’expression sur son visage. Elle ne chercha pas à s’approcher de lui. Si déjà à cette distance, elle se sentait faiblir, elle n’osait pas imaginer faire un pas de plus dans sa direction. Pourquoi on est là à discuter, comme deux cons. À se cracher à la gueule. À revenir au passé. Ses sentiments se débattaient de plus belle et la jeune femme planta ses ongles au creux de sa paume pour se maîtriser. C’était exactement pour ça qu’elle ne s’était jamais autorisée à en reparler – une bulle de chagrin était remontée dans sa gorge et son cœur palpitait.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Lun 16 Juil 2018 - 23:06
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS
« Un connard bien né ? Ça te choque ? T’appelles ça comment un type qui fait tout pour te foutre dans la merde, qui s’en tire tranquillement et qui manque de te faire payer ses conneries ? » Ça te rappelle vos disputes, ça te rappelle tous ces moments où avec de simples mots, elle t'a blessé. Toi qui as toujours pensé qu'il n'y avait que les poings qui pouvaient t'atteindre, la rouquine t'as apprit dans la douleur, que les mots pouvaient être encore plus destructeurs. En façade, tu n'as rien montré ce jour-là ; si ce n'est cet air 'je m'en foutiste' qui donne aux autres l'envie terrible de t'en coller une. Alors qu'au fond, à l'intérieur, elle t'a presque tué. Littéralement. C'est comme ça que tu l'as ressenti, chaque mot étant un coup de poignard ; une trahison fatale. Quand elle t'a dit que c'était fini, ton palpitant s'en est allé. Elle a tout saccagé. La chair, les os, les muscles, les sensations et les émotions. Sans te toucher, juste avec ses lèvres rosées, elle t'a mis K.O. C'est là que t'as comprit que putain tu l'aimais vraiment cette fille. Trop tard. T'as toujours un train de retard que ce soit avec elle ou Kahlan. Tu l'as vu venir pourtant, tu l'as senti. T'as remarqué que les sourires n'étaient plus aussi présent ; t'as remarqué qu'elle s'éloignait au fil du temps. Sans fouiller dans ses pensées, t'as cherché à te rassurer, parce que t'étais sûr ; certain que toi et elle c'était pour toujours, jusqu'à ce que mort s'en suive. Petit con suffisant ou gamin naïf t'as jamais pensé qu'elle sauterait le pas, qu'elle jouerait les kamikazes à se faire exploser, en te prenant au passage avec elle. Bah si, elle l'a fait, et bien même. Sans aucune hésitation. T'es con Blackwood, t'as toujours été con ; et tu l'es tellement que maintenant t'entends de toute part ses histoires où t'es plus en vedette. Ses déconvenues ou ses conquêtes, et quand tu parles de vous, on te rit au nez … Parce que tu dis 'vous'. Ils ont raison. « T’aurais sûrement eu le temps de dire quelque chose, si tu n’avais pas été si défoncé. » Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'elle t'aimerait tout le temps, toujours, à en crever ? Qu'elle t'aimerait endormie ou déprimé ? Coké, abruti, ou dégradé ? Elle t'a vu dans les situations les plus dégradantes. L'amour ça n'a pas de limite dit-on, ça n'a pas de date de péremption. Tu t'es fait avoir. Non. T'as juste pas encore compris les règles. Jeu trop compliqué où règle rime avec responsabilité. T'es pas assez grand, assez mûr pour assumer.
C'est pas la drogue qui t'a cloué le bec. C'est elle. C'est elle, sa putain de volonté, sa détermination à en finir avec toi et tes frasques. Tu le sais. T'as fait le con mais … « T'as toujours su qui j'étais. C'est quoi qui a changé ? » C'est ça que tu n'arrives pas à avaler. Elle a toujours su qui tu étais ; qui tu seras toujours. Un petit con suffisant, un garçon violent. Un enfant qui envoie se faire foutre le monde entier pour faire ce qui lui plaît. Tu pensais qu'elle aimait ça chez toi, du moins, elle te l'a fait croire. Est-ce qu'elle a fait semblant ? La question tourne dans ton esprit, te hante depuis deux ans. L'amour peut être factice. Après tout c'est facile de faire semblant, plus dure d'aimer réellement. « Et je n’ai jamais eu l’impression que tu avais voulu me retenir. » Pardon ? Là, tu vois rouge, au point que tu te retournes pour lui faire face. Elle oublie vraiment ce qui l'arrange. « Quoi ? J'suis le sale con qui a tué un hibou de fatigue à force de t'envoyer des mots pour te dire de revenir ! » Qu'elle assume elle aussi. Tu cries, tu te fiche bien que le monde puisse t'entendre. T'en a rien à foutre même. Laver ton linge sale devant un publique, tu l'as souvent fait avec Reagan. Deux ans après, c'est toujours la même histoire. Tu t'approches d'elle, mange de pas rapides la distance ; reprenant vite contenance. T'en as marre d'être celui qui s'en prend tout le temps pleins la gueule. Parce que t'es le fautif ; c'est toujours ta faute d'après ses dires. « Je crois que je me suis trompé sur toi. » Tes pupilles rencontrent les siennes, et tu poursuis « J'suis peut-être qu'un connard bien né, mais toi, t'es qu'une saloperie d'opportuniste. Y a quoi ? Un sang pur ça ne te suffisait pas ? Tu voulais le sang, l'argent, et le comportement ? » T'es bon pour t'en prendre une, tu deviens vilain. Méchant garçon.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Jeu 19 Juil 2018 - 17:38
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
« T'as toujours su qui j'étais. C'est quoi qui a changé ? » La main de Reagan se resserra autour de son verre, si fort qu’elle aurait pu le briser entre ses doigts fins. La question, c’était plutôt : qu’est-ce qui n’avait pas changé dans leur relation ? Ils n’avaient jamais cessé de s’aimer, et ce, d’une passion dévorante. Jusqu’au dernier jour, cette journée fatale où elle avait fauché les espoirs et les promesses. Elle, elle se vouait toujours à devenir architecte et s’investissait corps et âme dans ses projets d’étude. Lui, il s’enfonçait, encore, dans ses frasques multiples – alcools, drogues, fêtes. Tout le temps. Vint une période où il ne passait plus le pas de la porte sans porter sur lui les effluves de ses escapades nocturnes. Et autour d’eux, à l’extérieur de cette bulle plus ou moins hermétique dans laquelle ils évoluaient ensemble, le monde lui, continuait de tourner – et elle avait été étreinte, froidement, par le sentiment angoissant de se perdre elle-même, en ne suivant pas la grande cadence. Elle n’était plus en mesure de rejeter les responsabilités, comme il savait si bien le faire – de tout remettre à demain parce que de toute de façon « c’est pas grave, t’as le temps ». Elle ne voulait plus mettre son ambitieux futur entre parenthèses. Et puis le futur, en auraient-ils vraiment eu un ensemble ? Fêlures. Cette fois-là où il lui avait confié que son père était rentré dans une colère noire en apprenant son existence, cette « sang-de-bourbe qui fricote avec mon fils », ça l’avait cassée. 20 ans à l’époque, elle avait déjà beaucoup trop longtemps enduré d’être abjectement méprisée par cet aspect. C’était qu’une gamine – contre toutes attentes, elle avait été lâche. ‘Cause I saw the end, before it begun... Elle avait capitulé. En la regardant aujourd’hui, qui pourrait dire que Reagan Bale avait un jour baissé les yeux… « Je ne m’attends pas à ce que tu comprennes. » Répliqua-t-elle la gorge serrée. En-dehors de tout ce superflu, ces deux dernières années n’avaient rien changé pour elle – elle n’était pas parvenue à le remplacer, à l’oublier – elle n’avait seulement pas la hardiesse de l’admettre – même à elle-même, dans un coin de sa tête. Ce n’était certainement pas une réponse pour lui, mais elle ne pouvait lui répondre autrement. Injustement. Je suis désolée Ethan... I’m so hollow baby, I’m so hollow… Ses lèvres restèrent scellées.
Les mots qu’elle prononça ensuite mirent le feu aux poudres. Du coin de l’œil, elle le vit faire volteface et si elle n’avait pas été emmurée dans son flegme d’apparat, elle aurait sans doute reculé. « Quoi ? J'suis le sale con qui a tué un hibou de fatigue à force de t'envoyer des mots pour te dire de revenir ! » Cria-t-il, si fort qu’il aurait pu en faire trembler les murs En contrebas, Reagan aperçut des étudiants rebrousser chemin, juste après avoir distingué les éclats de voix. Ils n’avaient jamais été discrets – ce n’est pas maintenant qu’ils allaient commencer à l’être. Reagan se remémorait très bien – c’était l’été, elle était rentrée à Cardiff pour rester en famille, quelques mois avant la disparition de sa mère. En reconnaissant son écriture, légèrement penchée, sur les missives qu’elle recevait, elle fermait les yeux et rangeait chacune d’elle dans un tiroir, sans les lire. Elle ne pouvait pas. « Revenir et puis quoi ? » Riposta-t-elle. « Reprendre exactement là où en était ? T’aurais pas changé d’un iota Ethan. T’as pas compris. T’as pas compris que… » j’avais peur, putain. Elle s’interrompit brusquement et voulut se détourner. Le gin lui laissait un goût amer sur la langue – ou bien étaient l’insipidité de ses propres désillusions, mêlées à sa faiblesse d’expression. Elle n’avait jamais su extérioriser correctement ses émotions et la tension la rendait terriblement malhabile. Elle se sentait oppressée. Il la rejoignit en quelques enjambées et le myocarde de la jeune femme s’accéléra. « Je crois que je me suis trompé sur toi. J'suis peut-être qu'un connard bien né, mais toi, t'es qu'une saloperie d'opportuniste. Y a quoi ? Un sang pur ça ne te suffisait pas ? Tu voulais le sang, l'argent, et le comportement ? » Reagan n’aurait pas eu plus mal s’il l’avait frappé. Ses rétines azur étaient plongées dans les siennes – elle sentait son haleine et le tabac sur son visage. Une bile haineuse lui monta à la bouche. Elle approcha son visage du sien, ne se plaçant qu’à quelques centimètres de lui et elle vrilla. « C’est vrai, j’aurais peut-être mieux fait de miser sur ton frère. » Asséna-t-elle, implacable. Ils étaient aussi excellemment mauvais l’un que l’autre à ce jeu-là. C’était leur mécanisme de défense – ils n’en connaissaient pas d’autres. « Toi et ton sang-pur, c’est à moi que tu dis ça… » Finit-elle par murmurer pour briser l'absurdité de leurs mots. Elle plaça ses mains sur son torse pour le repousser. « Va te faire foutre, Blackwood. Va te faire foutre ! » Sa voix se fêla. Elle aurait voulu le frapper.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Lun 23 Juil 2018 - 8:40
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS
« C’est vrai, j’aurais peut-être mieux fait de miser sur ton frère. » Un rictus mauvais se dessine sur ce visage que tu tentes tant bien que mal à lui montrer neutre. Elle ne te ménage pas la vilaine, au contraire. Au fond, elle te poignarde de nouveau ; tueuse implacable. T'es en train de mourir une deuxième fois, et ça t'énerve putain, parce que ça fait deux ans ; et elle arrive encore à t'atteindre. Juste avec des mots, quelques phrases ici et là. Elle sait appuyer où ça fait mal. Encore. Tu détestes ce sentiment, t'as juré. T'as juré que plus jamais elle ne t’abîmerait. Pourtant, tu pars en vrille actuellement. Tu veux lui faire mal aussi ; t'es ce genre de gamin qui ne riposte qu'en faisant souffrir les autres. Par les poings, et par les mots. Tu te protèges comme tu peux. Parler aux gens, leur faire comprendre ce que tu ressens ; tu ne sais pas comment on fait ou tu le fais mal. Et qu'est-ce que tu ressens pour Reagan ? « T'as raison, c'est l’aîné qui rafle tout l'héritage … Mais bon, j'suis pas sûr que t'arrives à la lui faire lever. » T'es cru, mais c'est toi. Tu te fiches bien que la princesse se sent bousculée, au contraire ; c'est le résultat que tu cherches. Voilà maintenant à quoi se résume votre histoire, votre relation. La passion, le rejet. L'amour, la haine. Il n'y a qu'un pas dit-on, et tu l'as franchi. Non. Reagan t'a poussé derrière la ligne plutôt. Elle t'a forcé à ressentir toutes ces choses, contradictoires, néfastes. Parce c'est elle qui a choisit, t'as pas eu ton mot à dire. Tu aurais voulu que les choses se passent autrement, tu aurais peut-être fait des efforts si tu avais compris. Sauf que t'as trop joué au con. Tu as fait l'aveugle, te persuadant que tout allait bien entres vous. Les 'si' t'ont assez bousillé l'existence, t'en as marre de vivre avec des espoirs que tu sais vains ; morts et enterrés. Elle est mieux toute seule ? Et bien soit, qu'elle bouge, et qu'elle te rende ce palpitant qu'elle a mit en miette.
« Toi et ton sang-pur, c’est à moi que tu dis ça … » Tu soutiens son regard. Tu te veux provocateur, petit con de toujours. T'as envie qu'elle explose devant toi ; tu veux qu'elle chiale, que des putains de larmes coulent sur son visage. « Tu veux que je répète ? » Parce qu'il n'y a pas pire que l'indifférence. Le jour où elle te regardera sans amour, sans colère, sans rien ; ce jour-là elle tuera la dernière partie de toi. « Va te faire foutre, Blackwood. Va te faire foutre ! » Elle pose ses mains sur ton torse la belle, première fois depuis des lustres qu'elle te touche. Et ce n'est certainement pas pour se lover dans tes bras comme elle l'aurait fait auparavant, mais bel et bien pour te pousser. C'est bien. Tu voulais la voir rager, la colère explosant dans ses yeux bleutés. T'es vraiment qu'une enflure Blackwood. Tu ne bouges pas vraiment - voir pas du tout - sous son assaut. T'es plus grand, plus lourd également. À côté, c'est qu'une brindille. Tu laisses faire, t’encaisses sans broncher. « Bien sûr, je ne vais pas me gêner ! » T'as une réputation de tombeur, on te prête de nombreuses relations ; rumeurs pour la plupart fausses. Toi, t'es de ces garçonssensiblesamoureux des filles autant de l'âme que du corps. Si elles ont ce 'petit quelque chose', tu tombes dans le panneau. Les filles c'est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu'elles font quelque chose de chouette tu tombes à moitié amoureux d'elles et alors tu ne sais plus ou tu en es. Les filles. Bordel. Elles peuvent te rendre dingue. Comme rien. Vraiment. Tu attrapes ses poignets pour l'arrêter. T'as l'impression que ça fait une éternité que tu n'as pas sentie sa peau sous tes doigts. « C'est toi l'idiote, celle qui ne comprends rien. » L'amour que tu ressentais pour elle ne lui a pas suffi. « C'est ton ambition qui nous a tués. » La libérant de ton emprise, tu recules.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Mer 25 Juil 2018 - 12:56
ethan & reagan
we only said goodbye with words.
AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
« Tu veux que je répète ? » Non, je veux que tu t’en ailles. La colère la faisait quasiment trembler et elle ne parvenait pas à détourner ses pupilles bleutées du regard mauvais qu’il posait sur elle. C’était l’absurdité la plus laide qu’il aurait pu lui balancer à la gueule – et sa verve, d’une précision hargneuse, n’avait pas manqué d’atteindre sa cible, fauchant la colombe en plein vol. Tyran, il voulait qu’elle souffre sous son emprise et so be it – que ses mots soient vrais ou faux, ils la morcelaient bribes par bribes sans qu’elle puisse y faire grand-chose. Elle ne pouvait pas être cohérente face à la connerie - et les remords qu’elle aurait pu avoir à s’en prendre à lui de cette façon se noyait dans sa fureur. L’ironie du sort, c’était que ce sang-pur, cette fortune dont il se vantait cruellement, c’était bien ce qui avait semé les premières incertitudes en elle – et, entre autre, l’avait poussé vers la porte. Reagan serra les poings et le repoussa férocement. Va te faire foutre. Elle était fatiguée. Sa silhouette oscilla imperceptiblement, la faute à son vertige enivré. Lui, il ne s’ébranla pas d’un centimètre, immuable, les deux pieds ancrés face à elle. « Bien sûr, je ne vais pas me gêner ! » Répliqua-t-il. Rouge. Et là, contre toute attente, la dernière digue de maîtrise, aussi bancale pouvait-elle être jusqu’ici, céda. Elle ne réalisa pas tout de suite ce qu’il se passait. D’ailleurs après coup, elle ne saurait dire si cela était dû à son propre flegme forcé, à l’arrogance ostentatoire du Blackwood ou à autre chose – peut-être un mélange risqué des trois – mais elle explosa. Elle ne pouvait plus supporter sa suffisance, sans broncher. La Bale pivota alors sur ses hanches et sanguine, lui balança son poing au visage, qu’il n’eut pas le temps d’esquiver – non, Reagan n’était pas du genre à se contenter de gifler. Ses phalanges craquèrent en entrant en collision avec sa pommette et une onde de douleur remonta le long de son bras – salvatrice. La jeune femme aurait très certainement continué sur sa lancée, s’il n’avait pas attrapé ses poignets pour la contenir. Elle en aurait hurlé de frustration – le contact de sa peau contre la sienne la troublait. Elle lutta pour s’y dérober, en vain. « Ne me touche pas ! » siffla-t-elle avec fureur.
Sourd à ses sollicitations, il vrilla de nouveau son regard sombre vers le sien, ferme. « C'est toi l'idiote, celle qui ne comprends rien. C'est ton ambition qui nous a tués. » Elle secoua la tête, il la lâcha. La tension retombe. Si elle avait pu sortir d’elle-même à cet instant précis, elle l’aurait fait volontiers. Au lieu d’être là, à lui faire face, à se briser contre sa haine. C’était tout ce qu’elle récolterait désormais – c’était peut-être tout ce qu’elle méritait. Si une infirme part d’elle-même, étouffée sous un tas de récusations, espérait encore retrouver sa bienveillance et sa tendresse, elle savait que c’était perdu d’avance. « Tu as toujours su qui j'étais, aussi. » Murmura-t-elle, reprenant ses propres mots. Reagan passa ses mains sur son visage et s’adossa au mur face à lui. « Tu savais que j’aspirais à beaucoup de choses. Peut-être beaucoup trop, c'est vrai. Je crevais d'envie de réussir. » Poursuivit-elle, sentant le flot de mots s’écouler en-dehors de sa bouche rosée, sans parvenir à les retenir. Il n’allait certainement pas la contredire. « T’as jamais rien eu à prouver à qui que ce soit, dans ce monde. » Moi si. Et son juge le plus sévère n’était autre qu’elle-même. Elle se poussait toujours plus haut, quitte à se brûler les ailes, y compris ce qu’il y avait sur son passage. C’était comme ça depuis qu’elle avait découvert qu’elle était une sorcière – il lui avait fallu des années interminables avant d’assimiler qu’elle méritait, comme tous les autres, sa place dans le monde de la sorcellerie et qu’elle n’était pas juste une sang-de-bourbe tout juste à bonne à nettoyer un chaudron. Ça, il ne pouvait pas le comprendre – réussir ici, ça avait quelque chose de personnel pour elle.
À son tour, elle s'approcha de lui, sans pour autant le toucher. Sommes-nous vraiment morts ? semblait crier ses pupilles. Le coup qu’elle lui avait porté un peu plus tôt bleuissait sa peau à vue d’œil. Reagan posa sa main sur sa joue – un seconde qui lui parut en suspens – avant de laisser retomber son bras contre sa taille. « Je suis désolée » Murmura-t-elle. Pour le coup ? Ou pour tout le reste ? Le doute était permis.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Dim 5 Aoû 2018 - 20:58
ethan & reagan
we only said goodbye with words.
AVENGEDINCHAINS
Tu voulais que des larmes coulent sur son visage de nacre ; tu voulais qu'elle crie, qu'elle hurle toute sa « sympathie ». Parce que plus que la haine, c'est l'indifférence que tu crains. Absurdité d'un gamin nombriliste ; tu veux qu'elle réagisse à chaque fois qu'elle te regarde. De haine ou de dégoût, qu'importe. Tu veux qu'elle garde les cicatrices du passé, vives et douloureuses ; comme les tiennes. Elles n'ont jamais guéri, ne se sont jamais refermées quand la vilaine t'a laissé pour mort sur le pas de ta porte. C'est le seul moyen que t'as trouvé pour te venger, pour adoucir les plaies qu'elle s'est amusée à t'infliger. Parce que t'en as marre de fuir, tu veux agir. Lui faire payer à ce jour ce dont tu n'as pas réussi à te défaire depuis : tu n'aurais jamais imaginé être à ce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules, par des mains. Tu n'aurais jamais pensé te sentir perdu, ne sachant pas où aller après avoir quitté ses yeux bleus où il faisait si bon d'y vivre. Il a fallu que tu perdes tout pour t'en rendre compte. Et putain qu'est-ce que ça te fait chier bordel. T'en veut à la Terre entière. Alors tu emploies volontairement des mots durs, des mots qui se veulent blessants. Tu la martèles pour que son bouclier tombe. Et ça marche. Elle fait tomber les masques, mais ce ne sont pas des larmes qui coulent sur son visage. Dommage. Tu réveilles une colère féroce qui dévore ses pupilles, elle a le feu aux bords des yeux. Toi qui pensais te prendre une gifle, c'est un coup de poing que t’encaisses. Ça te ferait presque mal, alors que c'est une gonzesse qui attaque. Dans d'autres circonstances, tu l'aurais sans doute applaudi ; mais tu te contentes de la contenir. « Ne me touche pas ! » Tu finis par la lâcher, ne l'entravant plus avec tes mains, mais juste avec tes yeux. Tu la scrutes, dévorant chacune de ses réactions. Tu te nourris de ça, espérant faire revivre ce palpitant qui se veut mort depuis trop longtemps. Parce que tu veux t'exorciser d'elle. « Tu as toujours su qui j'étais, aussi. Tu savais que j’aspirais à beaucoup de choses. Peut-être beaucoup trop, c'est vrai. Je crevais d'envie de réussir. » C'est vrai, t'as toujours su qu'elle ambitieuse elle était.
Tu te souviens encore de ses rêves, de ses aspirations qu'elle t'a conté mille fois au creux de l'oreiller. T'aimais l'écouter, bien que tu n'aies jamais compris cet aspect de sa personnalité. Parler de futur, entrevoir l'avenir comme si la vie était toute tracée … C'est un concept flou, incohérent. Pour toi, il n'y a que le présent. Cette différence que tu croyais être une force, plus qu'elle ne vous aura unis, elle vous a détruit. C'est maintenant que tu le comprends. « Moi, je t'aurai choisi toi. » L'avenir, ta famille, tout. T'aurais tout envoyé boulet pour cette fille ; vérité absolue que t'a toujours voulue lui révélé pour qu'elle comprenne. Elle qui jadis fut ta reine. Fataliste, tu la regardes dépiter. Tu te sens con, terriblement con d'avoir pensé qu'elle aurait fait pareille. Désabusé, tu te sens floué là. On dit toujours qu'il y en a un qui aime plus l'autre dans un couple, bah c'est toi apparemment, le dindon de la farce. Pourquoi ça te surprend ? Elle t'a piétiné dessus, elle t'a poignardé. Que pourrait-elle ne pas faire ? « T’as jamais rien eu à prouver à qui que ce soit, dans ce monde. » Pardon ? Tu fronces les sourcils, constatant à quel point elle ne sait rien de toi. « Et toi, tu ne sais rien de mon monde. » Depuis que tu es né, depuis ta première respiration t'as dû prouver bien des choses. À ta famille, à tes parents … À ton paternel surtout. À ce putain de monde de sang-pur pour qui tu ne ressens qu’écœurement et dégoût. Mais t'as pas flanché, tu ne t'es pas plié. Majeur levé, t’envoie tout valser depuis des années. Tu leur dis 'merde' à tous, 'qu'ils aillent se faire foutre'. Elle s'approche. Pour te frapper de nouveau ? Tu ne bouges pas pour autant, parce que rien ni personne ne te fera jamais reculer. Et si tu t'attendais à un sursaut de violence, c'est un geste tendre qu'elle t'adresse. Sa main glisse sur ta joue meurtrie. « Je suis désolée. » Tu comprends rien. « T'as pas le droit de t'excuser putain ... » Parce que c'est trop facile. Elle t'a blessé, elle s'est tirée sans se retourner ; elle vient de te frapper … Et maintenant elle s'excuse ? « Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? » Pourquoi tu fais ça Reagan ?
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Jeu 16 Aoû 2018 - 13:50
ethan & reagan
we only said goodbye with words.
AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
« Moi, je t'aurai choisi toi. » Reagan frémit. Ses mots résonnèrent douloureusement à l’intérieur de son crâne, leur écho saccageant les certitudes auxquelles elle s’efforçait de se tenir ces deux dernières années. Plus rien n’avait de sens – ses choix, sa volonté d’avancer, sa logique. Rien. Elle se sentait dans un tel état de vulnérabilité, qu’elle aurait pu se craqueler sous son regard perçant. Une boule de chagrin remonta dans sa gorge et ses yeux étincelèrent – une larme, puis deux, roulèrent sur ses joues de porcelaine. Elle les essuya bien rapidement d’un revers de main – obéissant à cet instinct maladif de toujours garder la tête haute, de se planquer. En vain. She was a mess. Elle avait envie de lui dire. Lui faire comprendre qu’il n’y avait pas un jour où elle ne repensait pas à eux – pas une journée sans qu’elle ne regrette, au plus profond d’elle-même. Sans qu’elle ne soit obligée de s’abrutir pour oublier ce sentiment qui continuait de la ronger, continuellement. Dans son déni, elle avait fini par croire à ses propres mensonges – mais ceux-ci ne planent qu’en façade. Sa bouche s’entrouvrit, mais aucun son n’en sortit. Elle en aurait presque suffoqué dans son mutisme ; les mots, non, ça n’avait jamais été pour elle. Elle ne savait pas les manier ; ils lui semblaient ridiculement vides et insignifiants, toujours. Dans d’autres circonstances, elle en aurait admiré la force avec laquelle il s’exprimait. La jeune Bale s’adossa au mur de pierre et ses épaules s’affaissèrent – elle lui parla comme si elle devait se justifier ; et en réalité, elle en avait terriblement besoin. Qu’il voit les choses comme elle les avait perçus autrefois, pour qu’enfin, tout ça ne s’avère pas être le terrible gâchis de son orgueil exacerbé.
« Et toi, tu ne sais rien de mon monde. » Répliqua-t-il, en prenant soin de bien ponctuer ses syllabes, comme pour marquer la limite qu’il y avait entre lui et elle. « J’en sais suffisamment pour savoir que je n’aurais pas pu en faire partie » Lâcha-t-elle, brutalement, ravivant au passage ses anciennes craintes. Comme si le patriarche Blackwood allait sérieusement laisser son fils s’amouracher d’une née-moldue. Aurait-il tenu tête ? Aurait-il vraiment tourné le dos à tous, pour elle ? Autrefois, elle l’ignorait. Aujourd’hui, elle n’avait que sa parole – et un murmure vicieux lui rappela qu’il n’y avait jamais manqué. Elle se mordit la lèvre, s’extirpant de ses pénibles conjectures. Reagan s’approcha doucement de lui et ses yeux se posèrent sur l’ecchymose bleutée qui commençait à apparaître sur la pommette du jeune homme. Elle la caressa du dos de la main, se muant dans une tendresse aussi inattendue pour lui que pour elle. Je suis désolée. Elle soupira, presque de soulagement. Enfin, elle parvenait à faire abstraction de sa colère, de sa propre immaturité, de son orgueil. Elle mettait peu à peu de côté ces critères futiles, pour exprimer ce qu’elle avait à dire – et tant pis si elle se cognait à un mur de rancune au passage. « T'as pas le droit de t'excuser putain ... » La mâchoire de la Bale se carra et elle laissa retomber sa main le long de sa taille. Sous le ton accusateur du jeune homme, elle aurait presque demandé pardon ; mais elle se contenta de le dévisager, s’interdisant de regarder ailleurs, ou d’éluder. Elle se tenait face à lui comme une pécheresse en quête d’absolution – elle n’avait plus rien à perdre, face à lui. Elle avait d’ores et déjà tout foutu en l’air. « Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? » Les pupilles du Blackwood s’écarquillaient sous l’incompréhension – finalement, il était aussi paumé qu’elle ne l’était. « Parce que j’ai jamais eu l’occasion de le faire. » Murmura-t-elle, sans réfléchir. S’il n’avait jamais eu l’opportunité de dire ce qu’il avait sur le cœur, la réciproque était bien réelle aussi. À la différence qu’elle s’était empêchée de le faire – elle ne s’était jamais estimée en droit de réclamer son pardon. Là encore, devant lui, elle doutait de sa légitimité à dire ces choses-là. « Et parce que tu as raison. J'ai été stupide. » Poursuivit-elle sur sa lancée, sans prendre le temps d’analyser ses propres paroles, les laissant couler en-dehors d’elle, sans se barricader. « J’aurais jamais pensé qu’on finirait comme ça. » À se déchirer, à se détester à ce point – et pourtant… « Mes choix... Ça avait du sens à l’époque, tout me semblait clair. Mais ça ne l’était pas, j’étais perdue. Je me suis trompée. Si j’avais su combien ça me coûterait de te laisser… » Elle se mordit la lèvre – elle craignait presque de voir la fureur ou le mépris apparaître sur le visage de son ancien amant. Ses épaules tremblèrent. Il avait fallu qu’elle abandonne tout pour se rendre compte que ce à quoi elle aspirait n’avait aucune valeur, si elle ne pouvait pas le partager avec lui. « Je n’ai jamais… » Commença-t-elle, luttant pour chercher ses mots, articulant maladroitement chaque syllabe. « Je n’ai jamais pu t’oublier, Ethan. » Elle le fixa, d’un regard presque suppliant – elle avait besoin qu’il la croit. Elle donnerait n’importe quoi pour qu’il ne pense pas qu’elle se jouait de lui, encore une fois. Qu’il ne pense pas qu’elle se complaisait à dire ces choses-là pour retourner le couteau dans la plaie. « J’ai appris pour tes fiançailles » Ajouta-t-elle, finalement, reculant d’un pas et croisant les bras autour d’elle-même. « Je n’attends rien de toi en disant ça… » La jeune Bale fut agitée d’un sursaut ; son enivrement l’avait désinhibé, mais il ne lui permettait pas de faire face plus longtemps. « Putain, j’aurais… J’aurais pas dû dire ça. » Elle se détourna de lui. Elle redoutait l’expression sur son visage et les mots qui allaient suivre.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Ven 24 Aoû 2018 - 1:34
ethan & reagan
we only said goodbye with words.
AVENGEDINCHAINS
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Après tant d'années de silence. « Parce que j’ai jamais eu l’occasion de le faire. Et parce que tu as raison. J'ai été stupide. » Tes yeux s'agrandissent, au grand jamais tu n'aurais pensé un jour entendre ces mots venant de sa bouche ; tout ça en étant sobre en plus. Contrairement à elle. Sa bouteille, tu la soupçonnes de parler pour la belle. Pire, tu as son côté manipulateur dans le collimateur. Sans doute n'arrives-tu plus à voir ce qui est beau chez elle, ne voyant désormais que le plus laid ; parce qu'elle t'as laissé pour mort, elle est devenue ce genre de démon, le tien. T'as cette crainte, cette petite voix qui te souffle l'idée qu'elle est en train de te mentir, qu'elle veut t'achever une bonne fois pour toute sur les hautes murailles, là où il n'y a aucun regard indiscret. Elle s'acharne la sirène, voulant dévorer le dernier bout de chaire qu'il te reste. « J’aurais jamais pensé qu’on finirait comme ça. Mes choix... Ça avait du sens à l’époque, tout me semblait clair. Mais ça ne l’était pas, j’étais perdue. Je me suis trompée. Si j’avais su combien ça me coûterait de te laisser … » Petit mordillement de la lèvre, les épaules qui tremblotent à mesure qu'elle s'effeuille pour te dévoiler ce qu'elle cache à l'intérieur. Tu la regardes, un doute vicieux s’immisçant avec lenteur entres tes grandes convictions de l'envoyer sur les roses. Tu n'as jamais été quelqu'un d'insensible, de profondément méchant ; percevant à chaque fois la détresse des gens. Et là, la sienne, tu la vois. Tu la ressens. Tu fronces les sourcils. T'es paumé mec. Que faire ? Que dire ? Putain, il y a quelques minutes encore t'étais prêt à l'envoyer boulet ! Fais-le bordel ! Sauf que la rage n'est plus. La colère se dissipe à force de la regarder. Tu fais le dur, mais au fond t'es qu'un sensible. Une putain de meringue qui se ramollit à chaque larme, chaque mot, chaque regard qu'une personne te donne. Surtout elle. Parce qu'il y a longtemps, elle t'a marqué au fer rouge ; cette fausse rousse, parfois blonde. « Je n’ai jamais … Je n’ai jamais pu t’oublier, Ethan. » Un sursaut dans la poitrine. Vif, douloureux. À quoi elle joue ? Si tu as rêvé plusieurs fois qu'elle te dise ses mots, maintenant que c'est fait, tu regrettes tes pensées. Parce que dans tes rêves tu finis toujours par lui rire au nez, mais là, t'en mènes pas large. Ce n'est pas des coups de poignard qu'elle te donne, mais des coups de massue. T'es assommé. Par le poids des mots, par leurs conséquences. Parce que ça ne te rend pas indifférent. Pas du tout. Alors tu restes silencieux.
Tu recommences à retomber dans le panneau, et ça te fait chier putain. T'es peut-être limite maso au fond. CQFD, ça explique pourquoi t'aimes autant te battre. « J’ai appris pour tes fiançailles. Je n’attends rien de toi en disant ça … » Vraiment ? Pourquoi elle l'énonce alors ? « Laelia et sa grande gueule ... » Après tout ce qu'elle a pu dire, la première chose que t'annonce c'est le prénom de ta conna … chère et tendre. Un tact à toute épreuve. « Putain, j’aurais… J’aurais pas dû dire ça. » Effectivement. Elle remet tout en question. Votre relation – du moins ce qu'il en reste -, votre haine mutuelle, ces deux années foutues en l'air … Absolument tout. Est-ce qu'elle s'en rend compte au moins ? Reagan te tourne le dos, pudique, après s'être mis à nue. Les mots ne viennent toujours pas dans ton cas, mais tu t'approches pas à pas, mangeant la distance, enfourchant le fossé qui s'est creusé après tant d'années. Tu te risques à avoir une telle proximité, alors que tout le monde sait que les sirènes, il ne faut pas s'en approcher. Tu sens son parfum, une odeur que tu connais bien ; que tu n'oublieras sans doute jamais. Et une de tes mains s'aventure dans ses cheveux, y capturant une mèche. Jadis, t'aimais bien jouer avec ses cheveux, et t'aimais encore plus qu'elle râle parce que tu bousillais son brushing parfait. « Trop tard, j'ai tout entendu. » T'es nostalgique, curieux. Curieux de voir ce que ça ferait de la toucher, mais tu t'abstiens alors que ton autre main était prête à se perdre contre son bassin. Par surprise, sans qu'elle ne le voit. Pourquoi tu t'arrêtes en si bon chemin ? Parce que doucement, tu te perds ; empruntant le chemin graveleux du doute, de la suspicion mordante. Tu t'égares entres plusieurs images ; plusieurs souvenirs qui ne t'appartiennent pas. Tu observes, glisse entre les prismes d'une vie, la sienne. C'est dans le désordre, tu ne saisis pas vraiment. Tu comprends mal. Mais tu ressens de nouveau, après une seule image. Tu ressens une colère sourde, indomptable. « J'ai failli tomber dans le panneau. » Ta main s'extirpe de sa chevelure, tirant dessus, volontairement. Petit rire nerveux, constatant à quel point t'es con. « C'était comment avec Sasha ? » Tu recules. Tu vas vraiment être méchant.
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Re: we only said goodbye with words (ethan) | terminé
Jeu 30 Aoû 2018 - 15:47
ethan & reagan
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AVENGEDINCHAINS // @Ethan Blackwood
Lentement, la Bale se sent défaillir – elle s’engouffre dans cet abîme jonché d’aveux où, exposée à l’air libre, elle n’a plus aucun endroit où se planquer. Dorénavant, elle y évoluait, en-dehors de sa zone de confort ; le cœur mis à nu, prêt à se rompre. Heureux les cœurs qui peuvent plier, car ils ne seront jamais brisés. Sa tension était telle, qu’elle pouvait percevoir chaque battement de son myocarde contre ses tempes ; elle redoutait terriblement la réaction du Blackwood. Tant et si bien, qu’elle faillit se recroqueviller lorsqu’elle sentit ses doigts s’aventurer dans sa longue chevelure. Ça faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas touché – du moins, sans animosité – que ça lui parut tout étrange. Comme un souffle discret, sur les braises semi-éteintes de leur passé. Ça lui rappelait toutes ces fois où il s’obstinait à la décoiffer parce qu’elle était « plus belle comme ça, putain » et toutes ces fois où elle prenait plaisir à protester, pour la forme. « Trop tard, j'ai tout entendu. » Reagan resta muette ; elle n’aurait pas su quoi ajouter d’autres. Y avait-il encore quelque chose à dire, finalement ? Elle avait exprimé à voix haute ce qu’elle gardait en elle depuis tout ce temps – beaucoup trop tard. C’était dit, mais, ça n’allait pas changer grand-chose, en fin de compte. Reagan ne s’attendait pas à recevoir un écho positif de sa part – en vérité, elle était perdue et dans sa confusion, elle ne s’autorisait pas à espérer quoi que ce soit. Un silence flotta entre eux – pendant un instant, elle crut qu’ils allaient rester sur cette note, en suspens. Sur cette caresse tendre, inattendue. Elle n’aurait sans doute jamais songé qu’un effleurement aussi ténu, de la part du Blackwood, pouvait réveiller son avidité exacerbée, ce besoin latent qu’elle avait de le sentir près d’elle. « J'ai failli tomber dans le panneau. » Reagan poussa une petite exclamation lorsqu’il dégagea sa main, brusquement, tirant sur ses cheveux sans ménagement. « Quoi ? » s’étonna-t-elle face au revirement soudain du jeune homme. Elle se retourna vers lui ; son visage était fermé, seul un rictus rageur transparaissait. Reagan fronça les sourcils. « Ethan… ? Qu’est-ce que… » Commença-t-elle – elle avait la désagréable impression d’avoir manqué quelque chose. « C'était comment avec Sasha ? »
Froide. Les dernières couleurs quittèrent le visage de la Bale ; pâle comme un linge. Contrairement à d’autres étudiantes, elle ne criait pas haut et fort le nom de ses conquêtes d’un soir, au angle des corridors de l’université. Qu’il se tende comme un arc, là, maintenant, tout de suite, ça ne voulait dire qu’une chose. Elle se sentit tout bonnement… Abusée. Jusqu’à présent, ballottée par sa franchise la plus totale, son seul refuge se délimitait derrière les barrières de son mental et, vraisemblablement, il venait de passer outre. Il s’était immiscé dans sa tête et, en faisant cela, avait trahi son intimité. « Tu ferais mieux de sortir de ma tête, Blackwood. » Articula-t-elle durement – elle s’enveloppait de nouveau dans sa carapace et après ça, il n’était plus question d’en sortir. « Si tu tiens réellement à le savoir, t’as qu’à aller lui demander. Quoi que, c’est pas vraiment ton genre de demander, tu préfères aller voir par toi-même, visiblement. » Railla-t-elle, sentant la colère se dresser à nouveau dans son abdomen. « J’aurais mis deux ans à t’avouer ce que je ressens, et toi, t’auras mis cinq minutes pour me le faire regretter. » Ajouta-t-elle. S’ouvrir aux autres, parler de ses « putains d’émotions » ce n'était pas quelque chose que Reagan avait coutume de faire, bien au contraire. Au fond, elle était démoralisée ; il n’y avait pas plus insupportable, à ses yeux, que de crier la vérité et n’être pas cru. Le sentiment d’injustice était amer, sur sa langue. « Au temps pour moi. » On ne l’y reprendra plus.
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