- InvitéInvité
(kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Sam 29 Sep 2018 - 19:00
soupçon de rebellion ft. @Sakiko Kaneko
Rebellion is an art you still have to master
Ta voix emplie la salle alors que tu passes parmi les étudiants, leur expliquant les secrets de l’art de l’hydromancie tout en surveillant leurs moindres gestes. Le sujet du jour n’est pas particulièrement difficile mais une erreur implique de reprendre tout le rituel depuis le début, ce qui serait un gâchis d’eau et d’huile inutiles. Et puis, on ne sait jamais ce que le destin a envie de nous murmurer à l’oreille dans de tels moments ; ce ne serait pas la première fois que tu vois un étudiant prendre peur en voyant un signe sinistre dans son reflet. Tu dois être prêt à intervenir et à désamorcé une quelconque panique.
« Très bien, n’oubliez pas que cet art a la particularité d’être intimement lier à votre être et votre histoire propre. Les formes que vous voyez sont adaptées à vous ou à la personne que vous essayez de déchiffrer. C’est pour cela que vous devez régulièrement faire un travail sur vous-même et sur les autres. » Tu jettes un coup d’œil par-dessus l’épaule d’une de tes élèves -qui se trouve aussi être ta nièce rebelle – Sakiko. Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres quand tu vois les taches d’huile danser au fond de la bassine de verre et tu reprends la parole. « Par exemple, dans cette eau, on peut distinguer ce qui semble être une tête de dragon. Pour beaucoup, cet animal est le symbole de l’aventure pour les plus optimistes ou du risque pour ceux qui se croient rationnels. Or, pour Sakiko qui -comme moi- est issue du clan Kaneko dont l’emblème est un dragon, il peut signifier la famille. Même si, aux vues de son allure, je me demande si cela ne serait pas un avertissement. Peut-être sur cette fâcheuse manie d’arriver en retard au cours de son cher oncle ? » Le ton est léger, tu souris lors de tes explications ce qui leur donne un air de plaisanterie. Ta dernière phrase fait sourire quelques-uns de tes étudiants, notamment ceux qui connaissent la tendance de ta très chère nièce à se mettre dans des situations des plus délicates. Il faut savoir que même si votre lien est évident, c’est pourtant rare que tu y fasses directement allusion en public, notamment en cours. Mais tu connais tes étudiants, ils ne sont pas du genre à faire de remarque à ce sujet ou à penser que tu puisses être tenté de lui donner un avantage, tu as déjà prouvé dans le passé que tu pouvais être impartial. Toujours est-il que t'appuis cette remarque d’un regard entendu à Sakiko. Ta plaisanterie n’est pas anodine et l’avertissement de la bassine ne l’est pas non plus.
Ton cours continu sans plus de faits notables, tes étudiants sont attentifs et curieux -comme tu les aimes. Ils te remercient tous quand tu les laisses partir un peu plus tôt, tu sais que tu es leur dernier cours avant le week-end -tâche ingrate réservée à la plupart des options. Tu ne comptes pas leur gâcher la fête en traînant sur des points pas si importants du sujet du jour, et tu as une prédiction à réaliser après tout.
Alors que tu fais virevolter les bassines à présent vides autour de toi, tu sens que Sakiko attend que tu parles. Bien sûr, elle a compris le message, elle est loin d’être stupide ou d’être de ceux qui essayent de fuir les confrontations. Et puis, tu oses espérer qu’elle sait que tu es de son côté et que tu ne cherches qu’à l’aider.
« Tu te doutes du sujet de ce fameux avertissement, pas vrai ? » Commences-tu dans votre langue natale en te tournant vers elle, t’appuyant sur le bureau. Ton visage se veut neutre malgré cette lueur toujours joueuse au fond des yeux. Tu ne préfères pas ne pas tourner autour du pot plus longtemps. « On t’a vu t’impliquer dans des histoires pas très glorieuses, et y mettre la main à la patte. » Tu ne précises pas tes sources, non seulement parce que tu veux les garder au chaud mais aussi parce que tu veux voir sa réaction. Avec tes bras croisés, tu la fixes un instant avant de soupirer -mi amusé mi fatigué. « Crois-moi, ce n’est pas par plaisir que je te parle de ça et je n’ai pas vraiment envie de te faire la leçon. Mais ton comportement commence à beaucoup trop se faire remarquer et tu dois savoir que tu n’es pas la seule à en subir les conséquences. »
« Très bien, n’oubliez pas que cet art a la particularité d’être intimement lier à votre être et votre histoire propre. Les formes que vous voyez sont adaptées à vous ou à la personne que vous essayez de déchiffrer. C’est pour cela que vous devez régulièrement faire un travail sur vous-même et sur les autres. » Tu jettes un coup d’œil par-dessus l’épaule d’une de tes élèves -qui se trouve aussi être ta nièce rebelle – Sakiko. Un sourire en coin se dessine sur tes lèvres quand tu vois les taches d’huile danser au fond de la bassine de verre et tu reprends la parole. « Par exemple, dans cette eau, on peut distinguer ce qui semble être une tête de dragon. Pour beaucoup, cet animal est le symbole de l’aventure pour les plus optimistes ou du risque pour ceux qui se croient rationnels. Or, pour Sakiko qui -comme moi- est issue du clan Kaneko dont l’emblème est un dragon, il peut signifier la famille. Même si, aux vues de son allure, je me demande si cela ne serait pas un avertissement. Peut-être sur cette fâcheuse manie d’arriver en retard au cours de son cher oncle ? » Le ton est léger, tu souris lors de tes explications ce qui leur donne un air de plaisanterie. Ta dernière phrase fait sourire quelques-uns de tes étudiants, notamment ceux qui connaissent la tendance de ta très chère nièce à se mettre dans des situations des plus délicates. Il faut savoir que même si votre lien est évident, c’est pourtant rare que tu y fasses directement allusion en public, notamment en cours. Mais tu connais tes étudiants, ils ne sont pas du genre à faire de remarque à ce sujet ou à penser que tu puisses être tenté de lui donner un avantage, tu as déjà prouvé dans le passé que tu pouvais être impartial. Toujours est-il que t'appuis cette remarque d’un regard entendu à Sakiko. Ta plaisanterie n’est pas anodine et l’avertissement de la bassine ne l’est pas non plus.
Ton cours continu sans plus de faits notables, tes étudiants sont attentifs et curieux -comme tu les aimes. Ils te remercient tous quand tu les laisses partir un peu plus tôt, tu sais que tu es leur dernier cours avant le week-end -tâche ingrate réservée à la plupart des options. Tu ne comptes pas leur gâcher la fête en traînant sur des points pas si importants du sujet du jour, et tu as une prédiction à réaliser après tout.
Alors que tu fais virevolter les bassines à présent vides autour de toi, tu sens que Sakiko attend que tu parles. Bien sûr, elle a compris le message, elle est loin d’être stupide ou d’être de ceux qui essayent de fuir les confrontations. Et puis, tu oses espérer qu’elle sait que tu es de son côté et que tu ne cherches qu’à l’aider.
« Tu te doutes du sujet de ce fameux avertissement, pas vrai ? » Commences-tu dans votre langue natale en te tournant vers elle, t’appuyant sur le bureau. Ton visage se veut neutre malgré cette lueur toujours joueuse au fond des yeux. Tu ne préfères pas ne pas tourner autour du pot plus longtemps. « On t’a vu t’impliquer dans des histoires pas très glorieuses, et y mettre la main à la patte. » Tu ne précises pas tes sources, non seulement parce que tu veux les garder au chaud mais aussi parce que tu veux voir sa réaction. Avec tes bras croisés, tu la fixes un instant avant de soupirer -mi amusé mi fatigué. « Crois-moi, ce n’est pas par plaisir que je te parle de ça et je n’ai pas vraiment envie de te faire la leçon. Mais ton comportement commence à beaucoup trop se faire remarquer et tu dois savoir que tu n’es pas la seule à en subir les conséquences. »
©crack in time
- InvitéInvité
Re: (kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Mar 9 Oct 2018 - 23:03
- HRP:
- Je susi vraiment désolée pour le retard chaton, mais j'ai eu quelques soucis, en tous cas j'espère que ça t'ira.
- InvitéInvité
Re: (kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Dim 2 Déc 2018 - 23:24
soupçon de rebellion ft. @Sakiko Kaneko
Rebellion is an art you still have to master
Elle est comme toi, Kiko, au fond. À vouloir se faire plus inatteignable qu’elle ne l’est, à ne jamais s’arrêter de jouer -surtout si c’est face à une figure d’autorité. Combien de fois le doyen, à tes débuts ici, a voulu te remonter les bretelles avant de se prendre ton petit rire mesquin dans la fierté ? Alors non, ses mots ne t’étonnent pas ni même te font particulièrement réagir. C’est dur de lui donner tort, mais tu ne peux pas lui donner raison non plus. Tu gardes ses paroles dans un coin de ta tête, si tu as conscience des agissements de certains de tes pairs, tu aimerais aussi que ta famille mérite le prestige qu’on lui accord -sans les traditions étouffantes. C’est pour cela que tu comptes sur la jeune génération, pour montrer une voix inédite. Une voie tracée dans la rébellion, certes, mais la rébellion juste et efficace.
Après avoir endossé ton rôle d’oncle, tu l’écoutes se justifier. Tu tends l’oreille aux nuances dans sa voix et tu scrutes les expressions de son visage, sachant très bien qu’elle ne te livra rien sur un plateau d’argent. Surement de fierté de dragon ou prudence d’âme rebelle. Tes traits s’adoucissent, même si tu doutes que cela lui fasse plaisir : elle pourrait prendre cela pour de la pitié. Tu l’entends bien dans sa voix qu’elle joue encore un rôle.
À ses dernières paroles, tu ris et secoues la tête. « Mais oui, tu as toujours été la plus raisonnable d’entre nous pas vrai ? On dirait moi à ton âge. » Ironie qui coule dans vos veines. Une main vient se perdre dans tes cheveux, alors que tu murmures un « Ah, je déteste faire les adultes. » Tu reprends ensuite, avec plus de sérieux. « Ce n’est pas parce que notre famille a certains antécédents que ce que tu fais ne portes pas préjudice. Certains ainés n’empruntent pas des routes qu’il faut suivre, parce que beaucoup se trompent et ne réalisent pas qu’ils devraient en prendre un autre. Même moi, je me suis perdu -plus de fois que je ne veux bien l’admettre. Mais maintenant, j’ai réussi à être libre sans avoir perdu la famille qu’il me restait. » Ta voix reste stable, tu ne veux pas jouer la corde sensible mais tu voudrais pouvoir aider Sakiko avant qu’elle ne s’aventure trop loin. Tu t’inquiètes juste, c’est plus fort que toi. « Et puis il faut que tu réalises quelque chose, je m’en fous que ce que tu fasses entache ma réputation. Celle de la famille, je ne dis pas, je suis peut-être fou mais j’ai encore espoir de la sauver. Non, je m’inquiète pour toi et pour ce que tes trafics peuvent apporter de mal. La rébellion ce n’est pas s’amuser avec des choses aussi graves que la santé mentale et physique des gens, ce que la drogue fait. Je sais que tu vaux mieux que ça et que tu as d’autres moyens de prouver aux Kaneko que tu n’as pas besoin d’eux pour t’imposer des règles totalement inutiles. »
Après avoir endossé ton rôle d’oncle, tu l’écoutes se justifier. Tu tends l’oreille aux nuances dans sa voix et tu scrutes les expressions de son visage, sachant très bien qu’elle ne te livra rien sur un plateau d’argent. Surement de fierté de dragon ou prudence d’âme rebelle. Tes traits s’adoucissent, même si tu doutes que cela lui fasse plaisir : elle pourrait prendre cela pour de la pitié. Tu l’entends bien dans sa voix qu’elle joue encore un rôle.
À ses dernières paroles, tu ris et secoues la tête. « Mais oui, tu as toujours été la plus raisonnable d’entre nous pas vrai ? On dirait moi à ton âge. » Ironie qui coule dans vos veines. Une main vient se perdre dans tes cheveux, alors que tu murmures un « Ah, je déteste faire les adultes. » Tu reprends ensuite, avec plus de sérieux. « Ce n’est pas parce que notre famille a certains antécédents que ce que tu fais ne portes pas préjudice. Certains ainés n’empruntent pas des routes qu’il faut suivre, parce que beaucoup se trompent et ne réalisent pas qu’ils devraient en prendre un autre. Même moi, je me suis perdu -plus de fois que je ne veux bien l’admettre. Mais maintenant, j’ai réussi à être libre sans avoir perdu la famille qu’il me restait. » Ta voix reste stable, tu ne veux pas jouer la corde sensible mais tu voudrais pouvoir aider Sakiko avant qu’elle ne s’aventure trop loin. Tu t’inquiètes juste, c’est plus fort que toi. « Et puis il faut que tu réalises quelque chose, je m’en fous que ce que tu fasses entache ma réputation. Celle de la famille, je ne dis pas, je suis peut-être fou mais j’ai encore espoir de la sauver. Non, je m’inquiète pour toi et pour ce que tes trafics peuvent apporter de mal. La rébellion ce n’est pas s’amuser avec des choses aussi graves que la santé mentale et physique des gens, ce que la drogue fait. Je sais que tu vaux mieux que ça et que tu as d’autres moyens de prouver aux Kaneko que tu n’as pas besoin d’eux pour t’imposer des règles totalement inutiles. »
©crack in time
- InvitéInvité
Re: (kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Mer 26 Déc 2018 - 18:21
- HRP:
- Désolée pour le temps d'attente, chaton J'espère que ça t'ira Et joyeux Noël un peu en retard
- InvitéInvité
Re: (kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Jeu 3 Jan 2019 - 20:49
soupçon de rebellion ft. @Sakiko Kaneko
Rebellion is an art you still have to master
Tu ne peux t’empêcher de te livrer un peu, il le faut au fond. Pour que tes mots prennent du sens et qu’elle sache que tu ne joues pas un rôle pour sauver les apparences. Il faut qu’elle saisisse combien de choses vous avez en commun -et à quel point vous êtes différents. Tu refuses que cette nouvelle génération de dragons soit comme la précédente, brisée de l’intérieur. Il suffit de voir ta relation avec Ichiro pour le comprendre. Vous étiez si proches, tu aimais ton frère à en crever et c’était sûrement réciproque. Mais maintenant, si un jour tu vois la mort le guetter au fond de ta tasse de thé, c’est un soupir de soulagement qui franchira tes lèvres.
Ces pensées rangées au fond de ton esprit, tu souris face à sa question qui se veut philosophique. Mais est-ce que la raison est forcément morale ? Comme toujours cela dépend comment on définit raison, comme un jugement, un motif ou un principe mathématique. Si c’est le premier cas, alors oui. La raison est la capacité de juger et la morale au sens de savoir discerner le bien du mal est étroitement liée à cela. Sans que tu réalises, tu commences à disserter dans ton esprit mais tu te rappelles bien vite à l’ordre ; tu n’as pas besoin de te lancer dans cela maintenant. Kant peut bien attendre.
Tu la sens qui s’adoucit mais malheureusement, tu te fais plus distant pour lui dire ce que tu as à lui dire. Avec ce ton d’adulte que tu n’aimes pas. Mais au fond, c’est ce que tu es et fuir tes responsabilités serait criminel. Tu ne peux pas prétendre vouloir l’aider sans la confronter, la pousser à enlever ce masque que tu sens de moins en moins stable. Tes paroles ne l’apaisent pas, au contraire, tu sens sa mâchoire crispée et les mots qui fusent font trembler la tienne. Explique moi, comment ne pas abandonner, quand on t'a déjà abandonné ? Comme tu as abandonné ta terre natale quand on t’a rejeté, tu n’avais bien plus que ta mère pour t’aimer -le reste de la fratrie était effrayée du contrôle paternel. Il a fallu des années pour que le contact se rétablisse et la mort du père pour pouvoir se prendre librement dans les bras -sauf pour Ichiro. Mais tu avais Nao, Nao qui est devenu ton monde, Nao qui t’a sauvé. Sakiko, a-t-elle seulement eu quelqu’un ? Certes tu l’as aidé, mais tu l’as fait dans la distance, t’imposant devant tes frères dès que Hitoshi t’a appelé à l’aide. L’histoire de Sakiko n’est pas la tienne, elles se ressemblent mais tu ne peux décemment pas dire que tu peux tout comprendre. Avec douceur, tu demandes avant de continuer ta tirade « La famille se résume-t-elle à tes parents ? J’ai parlé de la famille qu’il me restait, ne pense pas que j’inclue n’importe qui dedans. » Parfois il vaut mieux se faire une raison, les liens du sang sont puissants, c’est souvent pour cela qu’il ne faut pas les laisser devenir toxiques et les couper si c’est le cas.
Les larmes montent à ses yeux comme la colère en toi. Oh bien-sûr, elle n’est pas sa cible. Tu es juste incroyablement frustré de la situation, toi qui veux juste que tout s’arrange et que vous en sortiez plus fort. Mais tu serres les poings et continue ta tirade, pour qu’elle comprenne – お願い.
Et sa réponse te déçoit. Oui. Si elle sait ce qu’elle fait alors elle n’a plus d’excuse. Tu te figes, c’est donc ça ce qu’elle veut, se détruire en entrainant d’autres dans sa chute ? Puis elle remet en cause ta place, te demandant où tu étais, des sentiments jaillissants d’une posture trop longtemps tenue. Tu pourrais lui répliquer la simple vérité -que tu étais un exilé, que tu avais un fils à élever, que tu aurais très bien pu laisser tes frères mettre en œuvre leur plan. Mais es-tu assez cruel pour cela ? Celle qui voulait se rebellait n’a finalement fait que suivre le chemin d’un homme qu’elle hait. Ton cœur se pince.
Elle pleure et toi tu es en proie à la même tempête. Tu veux la prendre dans tes bras, cette enfant en pleurs, mais est-ce que cela la blessera dans son égo ? Avant que tu puisses répondre à cette question, tes bras se tendent et tu l’enveloppes. Elle t’énerve autant qu’elle t’attendrit, Sakiko. D’une voix tremblante, tu commences : « Sakiko, écoute-moi juste. Je sais que je vais sonner comme un vieux qui radote mais il faut que tu comprennes que je suis désolé. Je ne veux pas ta pitié mais écoute mon histoire. » Tu te sépares légèrement, lui laissant sa liberté de mouvement. « J’avais quatorze ans quand mon père m’a exilé une première fois -à Poudlard. Je devais être un gentil garçon et aider papa à étendre son réseau, loin de chez moi -seul. C’est là-bas que je l’ai rencontrée, la mère de Nao. On avait dix-sept ans quand on s’est mis ensemble et à dix-neuf ans elle a été fiancée de force à un autre. Je l’ai vu dépérir Kiko, je l’ai vu… Et moi, je suis tombé dans la drogue alors que des amis succombaient autour de moi d’overdose. Je cherchais ‘une fausse once d’espoir’ comme tu dis. Je me rebellais en me salissant les mains. Puis un jour Nao est apparu et elle a tourné les talons -elle avait abandonné. Elle s’était rangée au côté de ses parents, d’un homme qu’elle haïssait. J’aurais pu la sauver -si je n’étais pas embarqué dans une fausse rébellion. Mais au fond, qui était là pour me sauver aussi ? Je n’avais plus qu’un fils tombé du ciel. » Tu soupires, serres et desserres les poings, tremblant. « Tu comprends maintenant pourquoi je ne pouvais pas laisser Ichiro vous marier de force -toi et ton frère. Pourquoi je ne peux pas te laisser devenir comme eux, ton oncle et ton grand-père. Je suis désolé, les adultes ont foiré, j’ai foiré. Je suis désolé que tu aies eu à vivre tout ça, que tu te sentes perdue à ce point. Tu vaux tellement mieux que ça, tu as toutes les chances pour tout changer mais… » Tu recules, sachant qu’elle n’aimera pas ces prochains mots. « Mais pour l’instant ton trafic de drogue ne fait honneur qu’aux idéaux de Ichiro. Détruire des vies pour avoir l’impression de contrôler la sienne n’est pas une rébellion. Et tu le sais, ce qui rend les choses bien trop graves. Je ne suis pas un sauveur, mais je peux t’aider -uniquement si tu veux bien que je le fasse. Si ta fierté ne te l'empêche pas. Je ne veux et ne peux rien t’imposer. »
Ces pensées rangées au fond de ton esprit, tu souris face à sa question qui se veut philosophique. Mais est-ce que la raison est forcément morale ? Comme toujours cela dépend comment on définit raison, comme un jugement, un motif ou un principe mathématique. Si c’est le premier cas, alors oui. La raison est la capacité de juger et la morale au sens de savoir discerner le bien du mal est étroitement liée à cela. Sans que tu réalises, tu commences à disserter dans ton esprit mais tu te rappelles bien vite à l’ordre ; tu n’as pas besoin de te lancer dans cela maintenant. Kant peut bien attendre.
Tu la sens qui s’adoucit mais malheureusement, tu te fais plus distant pour lui dire ce que tu as à lui dire. Avec ce ton d’adulte que tu n’aimes pas. Mais au fond, c’est ce que tu es et fuir tes responsabilités serait criminel. Tu ne peux pas prétendre vouloir l’aider sans la confronter, la pousser à enlever ce masque que tu sens de moins en moins stable. Tes paroles ne l’apaisent pas, au contraire, tu sens sa mâchoire crispée et les mots qui fusent font trembler la tienne. Explique moi, comment ne pas abandonner, quand on t'a déjà abandonné ? Comme tu as abandonné ta terre natale quand on t’a rejeté, tu n’avais bien plus que ta mère pour t’aimer -le reste de la fratrie était effrayée du contrôle paternel. Il a fallu des années pour que le contact se rétablisse et la mort du père pour pouvoir se prendre librement dans les bras -sauf pour Ichiro. Mais tu avais Nao, Nao qui est devenu ton monde, Nao qui t’a sauvé. Sakiko, a-t-elle seulement eu quelqu’un ? Certes tu l’as aidé, mais tu l’as fait dans la distance, t’imposant devant tes frères dès que Hitoshi t’a appelé à l’aide. L’histoire de Sakiko n’est pas la tienne, elles se ressemblent mais tu ne peux décemment pas dire que tu peux tout comprendre. Avec douceur, tu demandes avant de continuer ta tirade « La famille se résume-t-elle à tes parents ? J’ai parlé de la famille qu’il me restait, ne pense pas que j’inclue n’importe qui dedans. » Parfois il vaut mieux se faire une raison, les liens du sang sont puissants, c’est souvent pour cela qu’il ne faut pas les laisser devenir toxiques et les couper si c’est le cas.
Les larmes montent à ses yeux comme la colère en toi. Oh bien-sûr, elle n’est pas sa cible. Tu es juste incroyablement frustré de la situation, toi qui veux juste que tout s’arrange et que vous en sortiez plus fort. Mais tu serres les poings et continue ta tirade, pour qu’elle comprenne – お願い.
Et sa réponse te déçoit. Oui. Si elle sait ce qu’elle fait alors elle n’a plus d’excuse. Tu te figes, c’est donc ça ce qu’elle veut, se détruire en entrainant d’autres dans sa chute ? Puis elle remet en cause ta place, te demandant où tu étais, des sentiments jaillissants d’une posture trop longtemps tenue. Tu pourrais lui répliquer la simple vérité -que tu étais un exilé, que tu avais un fils à élever, que tu aurais très bien pu laisser tes frères mettre en œuvre leur plan. Mais es-tu assez cruel pour cela ? Celle qui voulait se rebellait n’a finalement fait que suivre le chemin d’un homme qu’elle hait. Ton cœur se pince.
Elle pleure et toi tu es en proie à la même tempête. Tu veux la prendre dans tes bras, cette enfant en pleurs, mais est-ce que cela la blessera dans son égo ? Avant que tu puisses répondre à cette question, tes bras se tendent et tu l’enveloppes. Elle t’énerve autant qu’elle t’attendrit, Sakiko. D’une voix tremblante, tu commences : « Sakiko, écoute-moi juste. Je sais que je vais sonner comme un vieux qui radote mais il faut que tu comprennes que je suis désolé. Je ne veux pas ta pitié mais écoute mon histoire. » Tu te sépares légèrement, lui laissant sa liberté de mouvement. « J’avais quatorze ans quand mon père m’a exilé une première fois -à Poudlard. Je devais être un gentil garçon et aider papa à étendre son réseau, loin de chez moi -seul. C’est là-bas que je l’ai rencontrée, la mère de Nao. On avait dix-sept ans quand on s’est mis ensemble et à dix-neuf ans elle a été fiancée de force à un autre. Je l’ai vu dépérir Kiko, je l’ai vu… Et moi, je suis tombé dans la drogue alors que des amis succombaient autour de moi d’overdose. Je cherchais ‘une fausse once d’espoir’ comme tu dis. Je me rebellais en me salissant les mains. Puis un jour Nao est apparu et elle a tourné les talons -elle avait abandonné. Elle s’était rangée au côté de ses parents, d’un homme qu’elle haïssait. J’aurais pu la sauver -si je n’étais pas embarqué dans une fausse rébellion. Mais au fond, qui était là pour me sauver aussi ? Je n’avais plus qu’un fils tombé du ciel. » Tu soupires, serres et desserres les poings, tremblant. « Tu comprends maintenant pourquoi je ne pouvais pas laisser Ichiro vous marier de force -toi et ton frère. Pourquoi je ne peux pas te laisser devenir comme eux, ton oncle et ton grand-père. Je suis désolé, les adultes ont foiré, j’ai foiré. Je suis désolé que tu aies eu à vivre tout ça, que tu te sentes perdue à ce point. Tu vaux tellement mieux que ça, tu as toutes les chances pour tout changer mais… » Tu recules, sachant qu’elle n’aimera pas ces prochains mots. « Mais pour l’instant ton trafic de drogue ne fait honneur qu’aux idéaux de Ichiro. Détruire des vies pour avoir l’impression de contrôler la sienne n’est pas une rébellion. Et tu le sais, ce qui rend les choses bien trop graves. Je ne suis pas un sauveur, mais je peux t’aider -uniquement si tu veux bien que je le fasse. Si ta fierté ne te l'empêche pas. Je ne veux et ne peux rien t’imposer. »
©crack in time
- InvitéInvité
Re: (kiko) ✵ un soupçon de rebellion
Jeu 14 Fév 2019 - 1:38
とても多くのものが痛い。 « Alors c'est elle... Celle qui a été cachée. Est-ce qu'il est au courant, celui qui t'a sauvé ? Pour celle que tu as aimé. » Une voix enrouée de tristesse, d'une douceur déjà nostalgique. La découverte rattrapée par l'amertume que tout est déjà passé et gâché. Sentiment déjà-vu, beaucoup trop répétitif chez vous. Un énième soupire, comme force pour reprendre. « Tu comprends maintenant pourquoi je ne pouvais pas laisser Ichiro vous marier de force -toi et ton frère. Pourquoi je ne peux pas te laisser devenir comme eux, ton oncle et ton grand-père. Je suis désolé, les adultes ont foiré, j’ai foiré. Je suis désolé que tu aies eu à vivre tout ça, que tu te sentes perdue à ce point. Tu vaux tellement mieux que ça, tu as toutes les chances pour tout changer mais… » Pincement au cœur, d'entendre tant d'excuses. どうしたの? Pour en être là ? « Oui, vous avez foiré. On a tous foiré. Merci, mais en vérité, ce n'est même pas ça qui me fait le plus mal, c'est que je ne suis pas la seule à vivre ça. Les autres aussi, se sont fait briser de par leur sang Kaneko, d'une manière ou d'une autre. Et je les vois, ils essaient tous de s'enfuir si ce n'est pas déjà fait, tout comme moi. On est tous perdu, par ce qu'on a tous partagé. Je veux sûrement mieux, oui. A savoir quelle est ma valeur, maintenant. Tu dis que tu as été sauvé par celui que tu as mis au monde, celui qui est devenu ta famille. Mais je n'ai pas ça. Parce que tu as connu ce que je n'ai jamais connu, quelqu'un pour qui vivre, loin des dégâts et du sang ruiné. Par choix ou par obligation. Comme une nouvelle page blanche. Mais moi je ne sais pas si je serais capable d'une telle immensité, et je ne sais pas si quelqu'un le ferait pour moi non plus, d'un œil aussi pur. ce sera peut-être... ぜかそれが一番の宝物。» C'était la grande différence entre vous. L'amour. Il l'avait connu, appris puis perdu. Mais il l'a retrouvé. Et quelqu'un l'a aimé aussi et l'aime. Il a osé se laisser à aimer et à être aimé, contrairement à toi, terrifiée par ce sentiment, qui pourtant serait la clé pour beaucoup de choses. Que pourtant tu recherches dans les bras que tu croises, mais auquel tu renonces, apeurée par toi-même. Tu laisses alors les draps en seuls souvenirs. Même l'idée d'être mère t'angoisse, parce que tu as perdu tout espoir de savoir comment cela doit être et de répéter la même erreur. Ton oncle recule, comme si une bombe allait exploser entre vous deux, et toi tu appréhende le mais sur lequel il t'a laissé. « Mais pour l’instant ton trafic de drogue ne fait honneur qu’aux idéaux de Ichiro. Détruire des vies pour avoir l’impression de contrôler la sienne n’est pas une rébellion. Et tu le sais, ce qui rend les choses bien trop graves. Je ne suis pas un sauveur, mais je peux t’aider -uniquement si tu veux bien que je le fasse. Si ta fierté ne te l'empêche pas. Je ne veux et ne peux rien t’imposer. » Les premiers mots font comme un éléctrochoc, réanimant la haine qui bout en toi. Ton regard devient lame, et paradoxalemet tu deviens dragon qui crache son feu. « JE NE SUIS PAS COMME LUI, JE NE SERAIS JAMAIS COMME LUI. ET JE NE FERAIS JAMAIS RIEN POUR LUI. » Tu te brise la cage thoracique alors que ta voix fait trembler, tu ne supporte pas que ton nom soit relié au sien, tu essaies de rependre ton souffle alors que la colère te le réchauffe, te faisant suffoquer. Tu essaies de te calmer, même si tu te fais encore un peu piquante, un coup en plus dans la plaie. « Et je n'ai jamais dit que je détruisais des vies pour avoir l'impression de contrôler la mienne, je disais que je les comprenais par empathie, j'ai l'impression de contrôler la mienne en détruisant la mienne tout comme eux. Je ne suis pas comme lui, je n'écrase pas les gens par plaisir, je ne détruis pas, juste pour détruire. Et je n'ai jamais dit que j'en étais fière et que c'était ça, être en rébellion, loin de là. Mais je suis arrivée là, c'est tout. Rien de noble, non. Je ne suis pas un héro, désolée. Et oui j'aimerai pouvoir changer, mais même si j'arrivais à mettre ma fierté de côté et que j'acceptais ton aide, est-ce que tu pourrais vraiment faire quelque chose ? Parce qu'au final, je suis seule avec ma vie entre les mains. Et je ne sais pas, si j'arriverai à renaître de tout ça, sans succomber ou sans me perdre moi-même totalement. »
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