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(terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Dim 21 Juil 2019 - 15:32
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Les mirettes perdues sur l’horizon, la sirène contemplait le paysage qui s’offrait à elle, installée sur un siège de la terrasse. Quelques étoiles éclairaient la voûte ténébreuse, taches de lumière n’offrant guère illumination à la nymphe confuse, sujette à une mélancolie singulière. Brise estivale visant à étouffer la chaleur pesante de cette nuit d’été, la chevelure de la fleur virevoltait, les genoux repliés vers sa poitrine, celle qui se soulevait dans de délicats va et viens, au rythme paisible de sa respiration. Les cochons dans les bras, ils s’étaient endormis sur les épaules de leur mère, bestioles adorables qui lui donnaient tant d’amour. Par moments, les groins des petites créatures passaient contre sa nuque et sous le firmament étoilé, son coeur se laissait aller, les pensées se taisaient, se donnant à une contemplation des plus totales, sans oser méditer sur ses tourments. Soudain mouvement bravant l’interdit pour lui rappeler sa maigre condition physique et cette brûlure, cicatrisant à peine sur sa gorge. Quelques stigmates, notamment une effilée sur sa tempe et une trapue sur l’abdomen, les ecchymoses envolées, à défaut de laisser des douleurs, fantômes, mais foutrement réelle pour la sorcière. Donc, excoriations bien présentes dans l’esprit, puisque ancrées dans l’essence meurtrie. C’était d’une douceur folle, à faire rougir les pudiques, que Laelia se levait sans lâcher les bijoux somnolents, arrachant une risette tendre à la mère des cochons. Déposés sur le lit, en plus de la climatisation, ils semblaient heureux, les bébés, de quoi combler l’orchidée, qui s’en allait, vaquer à d’autres occupations.
Baume réparateur déposé sur sa nuque consumée, une simagrée étirait ses lèvres, picotements symbolisant cicatrisation mais géhenne inhospitalier, simultanément. Et puis, la fleur de Lys errait dans sa villa luxueuse, calme, aucun bruit excepté la peau de ses pieds happant tant le parquet que le carrelage. Les secondes, minutes et heures passaient, sans que son esprit ne s’apaise, ne tende vers le sommeil, le repos de l’âme : c’était toujours lors de ses crises d’insomnie que les idées noires se glissaient, là, dans un recoin de sa tête. Elle risquait à se questionner sur son existence, si elle était vaine ou son contraire, craignant, non, pensant fermement, avec conviction, qu’il n’y avait nulle place sur terre pour une telle poupée du diable. L’orchidée empoisonnée ne réalisait pas sa valeur, incapable de voir sa beauté d’âme : que les défauts lui sautaient aux yeux, de manière à ressentir une culpabilité sans nom : pourquoi elle ? Convaincue du penchant stérile de son existence, que personne ne remarquerait son macchabée, Laelia broyait du noir, dans le silence absolu, sans répandre la folie de ses songes. Parfois, elle ressentait l’envie d’en finir, de rayer son identité de la surface habitable, mais la lumière revenait chaque fois, en galopant, le nectar de la vie inhalé, ingurgité. Puis, un éclat dans l’obscurité : réellement. L’écran de son téléphone s’allumait, successivement, attirant l’attention de Laelia. Des messages signés de détresse de la part d’Hadès, le désespoir même avait écrit les mots. « Désolée, je suis occupée à ne rien faire. » Lâchait-elle au téléphone afin de l’écrire automatiquement. Pourtant, la détresse parvenait à ses narines, tournoyant dans son esprit, créant ainsi un doute : et s’il avait réellement d’elle ?
Perséphone hésitait, songeuse sur le bord du Styx, Cerbère pour compagnon et Charon comme guide spirituel, la paume tendue vers la déesse des Enfers, dans l’espoir que la diablesse tolère son appui, visant à la mener jusqu’au monde des vivants, là où Hadès s’était égaré, âme putride. Lui qui osait lui reprocher de passer la moitié de l’année sur terre, à fleurir chaque recoin de la terre, animer la flore, bafouant sa responsabilité de faire revivre la végétation au printemps. Maigre soupire et Laelia attrapait de quoi s’habiller, petite robe blanche estivale, soulignant ses courbes galbées, son épiderme basané et sandales à talons aiguilles, elle transplanait jusqu’à l’endroit indiqué. Ruelle sinueuse et peu éclairée dans laquelle Perséphone apparaissait, somptueuse Reine des cendres, avançant, déambulation ponctuée par le tintement des aiguilles la portant. Outre les déchets, bennes et sacs poubelles entassés, elle parvenait à distinguer la silhouette d’une ordure humaine, arrachant un rictus pénible à l’ouragan. L’odeur nauséabonde lui donnait envie de dégurgiter, mais bien trop élégante, elle bouchait ses narines de ses ongles parfaitement manucurés, approchant, sans perdre ses ondulations lascives innées de paon vaniteux. « Tu es répugnant. » Pestait la brune en jugeant, de sa maigre hauteur, Hadès, gisant à moitié sur le bitume crasseux d’Inverness, les doigts relâchés, happée de nouveau par la puanteur de l’endroit. « Pauvre âme égarée… » Murmurait-elle en mouvant une de ses jambes avec la pointe de sa chaussure, l’aiguille se plantant dans la chair. Reine impitoyable, désespérée par le comportement de son amant empoisonné, mais également la rancoeur des blessures présente. La créatrice demeurait inerte, stoïque, les bras croisés, à juger la charogne, une lueur assouvie dans les prunelles turquoise. Misérable pantin que Laelia prenait du plaisir à louanger, le brisement délectable en bouche, talion à demi-teinte, notable exhibition mortifère. Dégainant son téléphone portable, elle commandait un taxi, la bonté faisait son grand retour sur le devant de la scène.
Décision de s’accroupir à ses côtés, sa poigne féroce s’abattait autour de sa mâchoire. « J’espère que tu souffres bien. » Poupée contrastée, tant adorable que détestable, se redressait pour rejoindre le chauffeur de taxi. Grâce à son aide, Hadès était installé dans le véhicule, aux côtés de sa femme, qui l’entourait d’un bras protecteur. Son visage pouvait se reposer contre le plexus de la déesse, femme silencieuse, se contentant de le tenir contre elle, le temps du trajet jusqu’à son logement. En quelques minutes, l’épave et Laelia se trouvaient devant chez elle, le traînant jusqu’à sa chambre, à côté de ses cochons endormis. « Putain fait un effort ! » Lui hurlait-elle, peinant à guider sa carcasse jusqu’aux draps. Enfin, avec la plus grande tendresse du monde, l’orchidée lui avait emmené une bassine et de quoi manger, une paume volontairement mouillée sur son front pour rafraîchir le brasier. « Qu’est-ce qui t’arrive, Hadès ? » Murmure glissé, alors que la brune veillait sur lui, tendres caresses déposées contre son abdomen, les mirettes rivées sur celui qu’elle ne parvenait pas à haïr.
Baume réparateur déposé sur sa nuque consumée, une simagrée étirait ses lèvres, picotements symbolisant cicatrisation mais géhenne inhospitalier, simultanément. Et puis, la fleur de Lys errait dans sa villa luxueuse, calme, aucun bruit excepté la peau de ses pieds happant tant le parquet que le carrelage. Les secondes, minutes et heures passaient, sans que son esprit ne s’apaise, ne tende vers le sommeil, le repos de l’âme : c’était toujours lors de ses crises d’insomnie que les idées noires se glissaient, là, dans un recoin de sa tête. Elle risquait à se questionner sur son existence, si elle était vaine ou son contraire, craignant, non, pensant fermement, avec conviction, qu’il n’y avait nulle place sur terre pour une telle poupée du diable. L’orchidée empoisonnée ne réalisait pas sa valeur, incapable de voir sa beauté d’âme : que les défauts lui sautaient aux yeux, de manière à ressentir une culpabilité sans nom : pourquoi elle ? Convaincue du penchant stérile de son existence, que personne ne remarquerait son macchabée, Laelia broyait du noir, dans le silence absolu, sans répandre la folie de ses songes. Parfois, elle ressentait l’envie d’en finir, de rayer son identité de la surface habitable, mais la lumière revenait chaque fois, en galopant, le nectar de la vie inhalé, ingurgité. Puis, un éclat dans l’obscurité : réellement. L’écran de son téléphone s’allumait, successivement, attirant l’attention de Laelia. Des messages signés de détresse de la part d’Hadès, le désespoir même avait écrit les mots. « Désolée, je suis occupée à ne rien faire. » Lâchait-elle au téléphone afin de l’écrire automatiquement. Pourtant, la détresse parvenait à ses narines, tournoyant dans son esprit, créant ainsi un doute : et s’il avait réellement d’elle ?
Perséphone hésitait, songeuse sur le bord du Styx, Cerbère pour compagnon et Charon comme guide spirituel, la paume tendue vers la déesse des Enfers, dans l’espoir que la diablesse tolère son appui, visant à la mener jusqu’au monde des vivants, là où Hadès s’était égaré, âme putride. Lui qui osait lui reprocher de passer la moitié de l’année sur terre, à fleurir chaque recoin de la terre, animer la flore, bafouant sa responsabilité de faire revivre la végétation au printemps. Maigre soupire et Laelia attrapait de quoi s’habiller, petite robe blanche estivale, soulignant ses courbes galbées, son épiderme basané et sandales à talons aiguilles, elle transplanait jusqu’à l’endroit indiqué. Ruelle sinueuse et peu éclairée dans laquelle Perséphone apparaissait, somptueuse Reine des cendres, avançant, déambulation ponctuée par le tintement des aiguilles la portant. Outre les déchets, bennes et sacs poubelles entassés, elle parvenait à distinguer la silhouette d’une ordure humaine, arrachant un rictus pénible à l’ouragan. L’odeur nauséabonde lui donnait envie de dégurgiter, mais bien trop élégante, elle bouchait ses narines de ses ongles parfaitement manucurés, approchant, sans perdre ses ondulations lascives innées de paon vaniteux. « Tu es répugnant. » Pestait la brune en jugeant, de sa maigre hauteur, Hadès, gisant à moitié sur le bitume crasseux d’Inverness, les doigts relâchés, happée de nouveau par la puanteur de l’endroit. « Pauvre âme égarée… » Murmurait-elle en mouvant une de ses jambes avec la pointe de sa chaussure, l’aiguille se plantant dans la chair. Reine impitoyable, désespérée par le comportement de son amant empoisonné, mais également la rancoeur des blessures présente. La créatrice demeurait inerte, stoïque, les bras croisés, à juger la charogne, une lueur assouvie dans les prunelles turquoise. Misérable pantin que Laelia prenait du plaisir à louanger, le brisement délectable en bouche, talion à demi-teinte, notable exhibition mortifère. Dégainant son téléphone portable, elle commandait un taxi, la bonté faisait son grand retour sur le devant de la scène.
Décision de s’accroupir à ses côtés, sa poigne féroce s’abattait autour de sa mâchoire. « J’espère que tu souffres bien. » Poupée contrastée, tant adorable que détestable, se redressait pour rejoindre le chauffeur de taxi. Grâce à son aide, Hadès était installé dans le véhicule, aux côtés de sa femme, qui l’entourait d’un bras protecteur. Son visage pouvait se reposer contre le plexus de la déesse, femme silencieuse, se contentant de le tenir contre elle, le temps du trajet jusqu’à son logement. En quelques minutes, l’épave et Laelia se trouvaient devant chez elle, le traînant jusqu’à sa chambre, à côté de ses cochons endormis. « Putain fait un effort ! » Lui hurlait-elle, peinant à guider sa carcasse jusqu’aux draps. Enfin, avec la plus grande tendresse du monde, l’orchidée lui avait emmené une bassine et de quoi manger, une paume volontairement mouillée sur son front pour rafraîchir le brasier. « Qu’est-ce qui t’arrive, Hadès ? » Murmure glissé, alors que la brune veillait sur lui, tendres caresses déposées contre son abdomen, les mirettes rivées sur celui qu’elle ne parvenait pas à haïr.
(c) DΛNDELION
> @Tiki Tamaharu
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Ven 9 Aoû 2019 - 1:36
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Égarée dans le pré de l’Asphodèle, la chair d’Hadès y demeure meurtrie des crocs de Cronos. Infâme père des dieux, le titan a surgi des profondeurs du Tartare pour venir tracer une nouvelle arabesque sur l’âme de son fils. Caresses amères, baisers acides. Sur le cœur de l’exilé, les mots de la lettre y sont comme des coups de poignards et sous ses paupières, ce sont les prunelles incendiaires qui se tracent à l’encre. Comme Caïn dans la tombe, tu ne peux échapper à cet œil, ce regard dépourvu de toute compassion, amour ou considération. Malgré les tentatives, restent gravés dans ta mémoire les gestes déplacés, souvenirs enfantins noyers dans un mélange nauséabond de névroses et d’alcools, toi, simple objet abandonné dans un coin des repas de famille. Prince à qui on a tout mutilé, roi à la couronne d’épines, loup à qui on a voulu imposer un collier de chaînes.
C’est dans les bras du Shéol, séjour des mots, que tu souhaites reposer à présent. Sur tes lèvres fleurit encore le nectar divin, accompagné de boutons vermeil, gouttes d’hémoglobines, vestiges de tes plus belles batailles. Douceur amère, le souffle te manque et ce n’est pas l’odeur nauséabonde du monde des vivants qui alimentera tes poumons. Dans les rues de la ville sorcière, tes frasques sont venues couvrir ta détresse, car comme toujours tu choisis la descente aux Enfers au chemin de Croix. Adrénaline, poudres et autres liquides étranges comme drogues, tu as hurlé, insulté, blessé, le pire des connards était de sorti. Dieu infernal venu semer la terreur parmi les pauvres mortels, rappelant dans un coup-de-poing la cruauté des Moires. Avec brio, tu donnes raison aux portraits abjects que les profanes ont peints de toi. De toute manière, tu as beau lutté, poussé des cris, ils restent muets -ou les Saints de l’Olympe jouent les sourds. À quoi bon, le mal est fait, tu es à jamais damné. Que l’on t’enterre vivant de nouveau, tu t’en moques, ça fait des années que tu étouffes. Et même si par un quelconque miracle, on vient à effacer tes crimes, ta conscience sera à jamais mutilée. Rhadamanthe se retournera contre toi, Eaque fera siffler le fouet alors que Minos fera tomber le marteau. Il n’y a aucune échappatoire pour ta pauvre âme.
Hadès (im)pitoyable, deux banes à ordures pour trône. T’as pas fière allure, bien sûr. Dernier des déchets, échoué sur son rocher, tu te laisses dériver. Tu attends ton cher Hermès, qu’il accompagne ton âme dans ton Royaume. Que tu crèves. Enfin.
Pourtant…
Ça te déchire la poitrine. De te sentir partir. Tes griffes s’enfoncent dans la poussière, ton corps tremble. Convulse. Tes yeux roulent, tes tripes te lâchent, spectacle navrant. Pauvre fou qui s’agrippe aux parois des Enfers. Déchiré entre deux désirs fous. Mourir ou vivre, tous deux destins misérables. À moitié conscient, une lueur dans l’obscurité attire ton regard. Un écran de téléphone, le tien. Sans réfléchir, un message s’envoie, destinataire choisi par le hasard ou le destin, qui sait : Perséphone en personne. Échange dénué de tendresse, elle t’ordonne de mourir et c’est avec dans un rire rauque que tu réponds. Elle n’est pas tort, ta tortionnaire. Celle qui a laissé un trou béant dans ta poitrine, recousu entre deux bécanes et à coups de messages envoyés à ton ange gardien, Ariadne. Cicatrices qui parcourent encore ta peau, serpents venus trouver leurs semblables, plus anciennes, plus profondes, au creux de ta peau. Un sursaut, mots disloqués, qu’elle vienne d’achever, contempler le déchet qui te sert de corps. Qu’elle vienne te sauver, même, si ça lui chante, si la lumière de l’Olympe a eu raison de sa cruauté. Entre les ronces de ta plus belle ennemie, tu y déposes ta vie. Enfin, doucement, tu sombres.
Puis il y a une voix, de l’autre côté du Styx. Avec Charon se tient une silhouette encapuchonnée, Perséphone se révèle. Apparence immaculée, un contraste saisissant avec ta chemise sombre ouverte sur tes profondes lésions. Elle se moque et dédaigne ton état, la déesse, ses talons aiguilles agrandissant les trous déjà présents sur ton jean noir. Rictus dévoilant les canines, à son insulte, tu répliques d’une voix voilée de ricanements : « Et toi, tu es magnifique, ma belle. » Apprêtée pour la mise à mort, la cruelle fleur se délecte de ta charogne. « Tu dois adorer le spectacle, pas vrai ? » Les souvenirs de la guerre vous opposant sont toujours gravés sur vos peaux, vous poussant à montrer les crocs malgré l’ironie de la situation. Face à son air de statue grecque, tu songes. Tu te demandes si, sur son téléphone, elle signe ton arrêt de mort ou l’ordre de te ramener dans ton royaume.
Grande dame, elle s’agenouille à tes côtés, les griffes chatouillant tes joues tirées en un sourire. Elle te souhaite de souffrir et ton regard est si doux quand tu murmures : « Depuis mes premiers cris. » Maudit dès l’instant que l’air mortel est venu infecter tes poumons, quelque part dans ce motel de banlieue. Étrange réconfort dans la violence tendre de Perséphone qui te pousse à la suivre dans un taxi. Sans un mot ou une plainte, tu laisses sa chaleur et son touché bercer tes peines, tes épaules écorchées protégées par son bras. Si la confusion est bien présente, tu te laisses aller dans cette course infernale.
Les yeux s’entrouvrent sur une insulte, ton sens de l’orientation s’enfuit. Dans un effort titanesque, tu suis la déesse, grognant légèrement en signe de protestation. Enfin, tes draps soyeux t’accueillent et tu soupires, ne sentant qu’après la présence de deux petits cochons à tes côtés. Oh. « Salut vous deux. » Politesse confuse, touchant du dos du doigt un des petits endormis. C’est là qu’elle revient, attentionnée. Tes yeux louchent sur la nourriture mais tu te retiens, profitant de la fraîcheur de sa main sur ta peau brûlante. Les paupières mi-closes, ses caresses détentent ton corps et tu prends une grande aspiration, respirant enfin. Un murmure, ton nom glisse entre ses lèvres et tu soupires, à mi-chemin entre l’apaisement et la lassitude. Tu la fixes, jaugeant le poids de chaque syllabe. Elle te connaît par cœur, la reine des ronces. « Mon père. » Chuchotement brisé, aveux à demi-mots. Ta voix tremble, pourtant ton visage est calme. « Il n’y a pas que ça. Je crois que… Je voulais que ça se termine. Tout. » Au creux de l’iris, une bouteille à la mer. « Pourquoi m’as-tu amené ici ? »
C’est dans les bras du Shéol, séjour des mots, que tu souhaites reposer à présent. Sur tes lèvres fleurit encore le nectar divin, accompagné de boutons vermeil, gouttes d’hémoglobines, vestiges de tes plus belles batailles. Douceur amère, le souffle te manque et ce n’est pas l’odeur nauséabonde du monde des vivants qui alimentera tes poumons. Dans les rues de la ville sorcière, tes frasques sont venues couvrir ta détresse, car comme toujours tu choisis la descente aux Enfers au chemin de Croix. Adrénaline, poudres et autres liquides étranges comme drogues, tu as hurlé, insulté, blessé, le pire des connards était de sorti. Dieu infernal venu semer la terreur parmi les pauvres mortels, rappelant dans un coup-de-poing la cruauté des Moires. Avec brio, tu donnes raison aux portraits abjects que les profanes ont peints de toi. De toute manière, tu as beau lutté, poussé des cris, ils restent muets -ou les Saints de l’Olympe jouent les sourds. À quoi bon, le mal est fait, tu es à jamais damné. Que l’on t’enterre vivant de nouveau, tu t’en moques, ça fait des années que tu étouffes. Et même si par un quelconque miracle, on vient à effacer tes crimes, ta conscience sera à jamais mutilée. Rhadamanthe se retournera contre toi, Eaque fera siffler le fouet alors que Minos fera tomber le marteau. Il n’y a aucune échappatoire pour ta pauvre âme.
Hadès (im)pitoyable, deux banes à ordures pour trône. T’as pas fière allure, bien sûr. Dernier des déchets, échoué sur son rocher, tu te laisses dériver. Tu attends ton cher Hermès, qu’il accompagne ton âme dans ton Royaume. Que tu crèves. Enfin.
Pourtant…
Ça te déchire la poitrine. De te sentir partir. Tes griffes s’enfoncent dans la poussière, ton corps tremble. Convulse. Tes yeux roulent, tes tripes te lâchent, spectacle navrant. Pauvre fou qui s’agrippe aux parois des Enfers. Déchiré entre deux désirs fous. Mourir ou vivre, tous deux destins misérables. À moitié conscient, une lueur dans l’obscurité attire ton regard. Un écran de téléphone, le tien. Sans réfléchir, un message s’envoie, destinataire choisi par le hasard ou le destin, qui sait : Perséphone en personne. Échange dénué de tendresse, elle t’ordonne de mourir et c’est avec dans un rire rauque que tu réponds. Elle n’est pas tort, ta tortionnaire. Celle qui a laissé un trou béant dans ta poitrine, recousu entre deux bécanes et à coups de messages envoyés à ton ange gardien, Ariadne. Cicatrices qui parcourent encore ta peau, serpents venus trouver leurs semblables, plus anciennes, plus profondes, au creux de ta peau. Un sursaut, mots disloqués, qu’elle vienne d’achever, contempler le déchet qui te sert de corps. Qu’elle vienne te sauver, même, si ça lui chante, si la lumière de l’Olympe a eu raison de sa cruauté. Entre les ronces de ta plus belle ennemie, tu y déposes ta vie. Enfin, doucement, tu sombres.
Puis il y a une voix, de l’autre côté du Styx. Avec Charon se tient une silhouette encapuchonnée, Perséphone se révèle. Apparence immaculée, un contraste saisissant avec ta chemise sombre ouverte sur tes profondes lésions. Elle se moque et dédaigne ton état, la déesse, ses talons aiguilles agrandissant les trous déjà présents sur ton jean noir. Rictus dévoilant les canines, à son insulte, tu répliques d’une voix voilée de ricanements : « Et toi, tu es magnifique, ma belle. » Apprêtée pour la mise à mort, la cruelle fleur se délecte de ta charogne. « Tu dois adorer le spectacle, pas vrai ? » Les souvenirs de la guerre vous opposant sont toujours gravés sur vos peaux, vous poussant à montrer les crocs malgré l’ironie de la situation. Face à son air de statue grecque, tu songes. Tu te demandes si, sur son téléphone, elle signe ton arrêt de mort ou l’ordre de te ramener dans ton royaume.
Grande dame, elle s’agenouille à tes côtés, les griffes chatouillant tes joues tirées en un sourire. Elle te souhaite de souffrir et ton regard est si doux quand tu murmures : « Depuis mes premiers cris. » Maudit dès l’instant que l’air mortel est venu infecter tes poumons, quelque part dans ce motel de banlieue. Étrange réconfort dans la violence tendre de Perséphone qui te pousse à la suivre dans un taxi. Sans un mot ou une plainte, tu laisses sa chaleur et son touché bercer tes peines, tes épaules écorchées protégées par son bras. Si la confusion est bien présente, tu te laisses aller dans cette course infernale.
Les yeux s’entrouvrent sur une insulte, ton sens de l’orientation s’enfuit. Dans un effort titanesque, tu suis la déesse, grognant légèrement en signe de protestation. Enfin, tes draps soyeux t’accueillent et tu soupires, ne sentant qu’après la présence de deux petits cochons à tes côtés. Oh. « Salut vous deux. » Politesse confuse, touchant du dos du doigt un des petits endormis. C’est là qu’elle revient, attentionnée. Tes yeux louchent sur la nourriture mais tu te retiens, profitant de la fraîcheur de sa main sur ta peau brûlante. Les paupières mi-closes, ses caresses détentent ton corps et tu prends une grande aspiration, respirant enfin. Un murmure, ton nom glisse entre ses lèvres et tu soupires, à mi-chemin entre l’apaisement et la lassitude. Tu la fixes, jaugeant le poids de chaque syllabe. Elle te connaît par cœur, la reine des ronces. « Mon père. » Chuchotement brisé, aveux à demi-mots. Ta voix tremble, pourtant ton visage est calme. « Il n’y a pas que ça. Je crois que… Je voulais que ça se termine. Tout. » Au creux de l’iris, une bouteille à la mer. « Pourquoi m’as-tu amené ici ? »
(c) DΛNDELION
- hrp:
- désolée de l'attente & de la qualité, j'espère que ça te plait quand même
- InvitéInvité
Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Ven 9 Aoû 2019 - 18:39
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Guère de miséricorde pour cette nymphe des Enfers, terrible succube venue pour troubler et enchanter les hommes, non pour charmer ou s’accoupler, c’était davantage malsain avec le lys empoisonné, de quoi réduire en cendres toute une existence en un battement de cils, les armes camouflées dans ses mirettes céruléennes. Océan que l’on y voyait, abysses en réalité, où les sirènes attendaient, patiemment, le naufrage, une dérive humaine. Sous ses talons aiguilles et semelles colorées du cruor de ses victimes, Laelia se pavanait, de son allure lente, mesurée et placide, flegmatique poupée, déambulant de ses hanches ondulantes, jusqu’à cette épave. Il y en avait également sur terre, des âmes en peine, attendant leur ticket pour le pandémonium, condamner à la souffrance éternelle. Des essences étaient vouées à l’élancement impérissable, sinon les seigneurs des limbes n’auraient plus de distraction, tantôt lassés de voir les mêmes enveloppes charnelles, charognes, périrent. Les talons heurtant la chair putride d’Hadès, un rictus égayait ses traits, ceux qui paraissaient satisfaits, gorgés d’affliction face à ce spectacle, la souffrance délectable lorsqu’il s’agissait de lui, c’était toujours plus simple de le détester, Tiki, de lui souhaiter tout le malheur du monde. « Je suis toujours belle. » Mouvement somptueux de cheveux en arrière, tignasse couvrant tant ses épaules que son dos, alors que ses griffes venaient lacérer le faciès lugubre du beau, l’éclat de ses canines reflétées par les rayons lunaires.
Et puis, semblant d’hésitation, la terrible escortait son époux macabre sur la banquette arrière, lui octroyant protection, chaleur, sous son bras frêle. Le silence, repos des âmes, Laelia le trainait de ses maigres forces, soie côtoyant le dos brûlant de Tiki, confort immédiat de ce lit dégueulant le luxe. De quoi prendre soin de lui, Perséphone délaissait ses chaussures et venait humidifier son visage luisant de sueur, contraste de température tant agréable que surprenante. Lovés sous la pénombre de la pièce, éclairés par l’astre nocturne, les amants maudits se regardaient, sans l’once d’une violence quelconque, la femme presque attendrie par l’attention accordée à ses deux créatures aux groins étincelants. Aucun jugement sur le visage de la brune, une oreille attentive alors que l’orchidée essorait avec précision la serviette, parcourant son épiderme meurtri jusqu’à ses épaules et son torse, qu’elle soulageait en ôtant sa chemise obscure. « Qu’est-ce qu’il a fait ? » Elle en avait entendu parler de ce paternel instable, de ce cocon familial dans lequel il avait grandi, ce qui expliquait sûrement le côté inachevé du brun, les fêlures peinant à être comblées. L’esprit évasif, ses doigts remontaient jusqu’à son visage, que la fleur venait caresser, lentement, pour ne pas le brusquer, pulpe s’accrochant à son derme par moments. « J’ai tenté de me tuer, peu après notre accident. J’avais aussi envie d’en finir. » Sans quitter ses prunelles, sa voix se faisait un peu plus douce alors qu’elle terminait par déballer un des cheeseburgers pour lui tendre, le tenant à ses lèvres pour qu’il ne bouge pas, qu’il se laisse cajoler.
« J’étais déprimée parce que j'avais l’impression que je n’arriverai pas à me défaire de Lazaro, que Lilium ne marcherait pas, que je ne me remettrai jamais de mes blessures… J’avais juste envie de mourir. » Rictus faussé, sa paume libre s’échouait contre sa chevelure épaisse, la caressant. « Je pensais que je ne valais rien, que personne ne remarquerait et ne pleurerait ma perte, que j’étais une erreur et que je n’avais ma place nulle part. » Elle n’en avait jamais parlé de ça, Laelia, sauf à Agneas, ange gardien veillant sur elle. « J’ai tenu grâce à Agneas, même si elle ne me lâche pas depuis… » Verre d’eau tendu, la brune venait déposer son visage contre son abdomen, tendrement, sans le quitter du regard, son précieux. « Tu peux me parler, de tout. » Parce que c’était plus facile face à Perséphone, ravagée par la vie.
Et puis, semblant d’hésitation, la terrible escortait son époux macabre sur la banquette arrière, lui octroyant protection, chaleur, sous son bras frêle. Le silence, repos des âmes, Laelia le trainait de ses maigres forces, soie côtoyant le dos brûlant de Tiki, confort immédiat de ce lit dégueulant le luxe. De quoi prendre soin de lui, Perséphone délaissait ses chaussures et venait humidifier son visage luisant de sueur, contraste de température tant agréable que surprenante. Lovés sous la pénombre de la pièce, éclairés par l’astre nocturne, les amants maudits se regardaient, sans l’once d’une violence quelconque, la femme presque attendrie par l’attention accordée à ses deux créatures aux groins étincelants. Aucun jugement sur le visage de la brune, une oreille attentive alors que l’orchidée essorait avec précision la serviette, parcourant son épiderme meurtri jusqu’à ses épaules et son torse, qu’elle soulageait en ôtant sa chemise obscure. « Qu’est-ce qu’il a fait ? » Elle en avait entendu parler de ce paternel instable, de ce cocon familial dans lequel il avait grandi, ce qui expliquait sûrement le côté inachevé du brun, les fêlures peinant à être comblées. L’esprit évasif, ses doigts remontaient jusqu’à son visage, que la fleur venait caresser, lentement, pour ne pas le brusquer, pulpe s’accrochant à son derme par moments. « J’ai tenté de me tuer, peu après notre accident. J’avais aussi envie d’en finir. » Sans quitter ses prunelles, sa voix se faisait un peu plus douce alors qu’elle terminait par déballer un des cheeseburgers pour lui tendre, le tenant à ses lèvres pour qu’il ne bouge pas, qu’il se laisse cajoler.
« J’étais déprimée parce que j'avais l’impression que je n’arriverai pas à me défaire de Lazaro, que Lilium ne marcherait pas, que je ne me remettrai jamais de mes blessures… J’avais juste envie de mourir. » Rictus faussé, sa paume libre s’échouait contre sa chevelure épaisse, la caressant. « Je pensais que je ne valais rien, que personne ne remarquerait et ne pleurerait ma perte, que j’étais une erreur et que je n’avais ma place nulle part. » Elle n’en avait jamais parlé de ça, Laelia, sauf à Agneas, ange gardien veillant sur elle. « J’ai tenu grâce à Agneas, même si elle ne me lâche pas depuis… » Verre d’eau tendu, la brune venait déposer son visage contre son abdomen, tendrement, sans le quitter du regard, son précieux. « Tu peux me parler, de tout. » Parce que c’était plus facile face à Perséphone, ravagée par la vie.
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- Spoiler:
- 01/09 : Suite à quelques changements, j'ai du modifié très légèrement ma réponse.
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Lun 23 Sep 2019 - 11:39
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
L’obscurité est votre refuge, tu ne souhaites plus voir la lumière. Elle t’a trop longtemps aveuglée de haine et de jalousie, soulignant tes imperfections et ta bâtardise dans une cruelle caresse. À présent, tu ne désires plus que le confort de la soie et des ronces de ta tortionnaire, dans ce lit trop grand pour toi et ce luxe qui t’est devenu étranger. Lové contre les deux petites créatures, tu sens s’écouler lentement les secondes de l’inconnu, brisant toujours un peu plus le rôle dans lequel tu t’es enfermé. Loin de la violence qui vous possède habituellement, tu laisses ses caresses en retirer les résidus alors que tes yeux mi-clos détaillent son épiderme. Elle a raison, Perséphone, elle est toujours belle. Bien sûr, tu le savais déjà pour l’avoir désiré -cette beauté. Pourtant jamais tu ne l’avais vu ainsi, les traits apaisés, un regard attendri en ta direction. Nouvelle facette, la face cachée de la lune. C’est une sensation étrange, que ce soit elle qui entende ta voix se briser sur un aveu. Purifiant ta peau de ton sang, elle ôte ta chemise et expose ton torse, là où se confonde mille-et-une entaille, tatouages et bleus. Tu ne l’entends pas tout de suite, sa question sur les crimes commis par l’infâme père des dieux. Tu trembles dans ses bras, séisme qui creuse des failles sous ta peau. « Il a… » Il m’a battu, châtie, renié, il m’a haïe et humilié, il m’a insulté, violenté, brisé. Ces mots ne franchissent pas tes lèvres, au risque de les brûler ou d’invoquer les souvenirs rejetés au fond de ton esprit -Échidna de tes névroses immondes. Tu te tais, tu ne peux pas. Rire amer et défaitiste. « Disons qu’il n’a pas oublié mon anniversaire. » La date n’a pas encore sonné, mais déjà les lettres s’enchaînent, deux déjà. La première prise comme une plaisanterie, brûlée au bout d’une cigarette, abandonné aux pas impérieux des passants. Une deuxième, ce matin, aux arabesques si cruelles que tu as tenté de t’ouvrir le torse pour les empêcher de s’y ancrer. La troisième est dû quand les astres seront habités de la férocité du félin de Némée, le septième jour d’août ; promesse paternelle.
Tempête silencieuse de ton esprit, la fleur vient alors caresser ton visage, délicatesse qui t’est étrangère. C’est à son tour qu’elle se confie, vulnérable dans l’intimité de ce lit. Surpris, tes yeux se lèvent vers elle quand elle avoue avoir tenté la mort, accueillant Thanatos à son chevet. Tu veux parler mais son récit te fait taire. Alors tu écoutes, hypnotisé, conscient du mal dont tu es en parti responsable, tes propres mots au venin de jalousie et de haine pure te revenant en mémoire. Bercé, tu manges sans résistance la nourriture qu’elle te tend -acceptant pendant un instant d’être son patin.
Son sourire te ment, mais ses paroles sont vraies, comme un écho à tes pensées les plus sombres. Et ça te frappe, vos ressemblances. Oh, vous le saviez déjà, qu’être ne face l’un de l’autre était comme être face à un miroir déformé, mais jamais tu ne n’aurais pensé que la détresse de Perséphone serait la tienne. Tu ne la voyais que comme l’Olympienne que l’on t’avait refusé, orgueilleuse de son succès et de ses mensonges florissants de renom impur. Une prisonnière qui avait fait de sa prison dorée sa gloire. Tu la pensais une victorieuse lâche, ayant renié ses lésions pour prendre son envol. Mais comme Icare, ses ailes n’ont pu la sauver face au Soleil, la lumière d’Hélios a fini par la replonger dans les ténèbres.
Aujourd’hui tu la vois habillée de toutes ses faiblesses et c’est dans une étrange douceur que ton cœur se serre. Tu ne sais pas si tu aimes ou hais ce tableau qui se dresse devant toi.
« Je n’aurai jamais pensé que tu arriverais encore à me surprendre. » Léger rire, complice alors que tu prends le verre et en fixes le fond. « Tu n’as pas idée à quel point le monde s’est déchiré pour t’avoir, toi et tes faveurs. Quand on s’est battu, le nombre de menaces que j’ai reçues... Mais peut-être ça le problème, le fait que l’on essayait de t’avoir sans jamais te comprendre. » Hélène de Troie, provoquant mille-et-un désastres sur son passage par sa seule beauté. Pourtant, jamais la parole de l’infante de Zeus n’a été entendue ou respectée. Tu devrais t’en délecter, et au fond de toi, tu as cette légère satisfaction -qui serait plus intense si tu ne pensais pas le baiser de Thanatos ne t’avait pas frôlé quelques instants auparavant. Tu es devenu las de vouloir la voir se briser entre tes doigts. « Je te haïs, parce que tu es comme moi et pourtant, le monde semble à tes pieds. Parce qu'à chaque fois que tu es à terre, tu sembles te relever avec tant d'aisance. Parce que c’est plus facile comme ça, et après tout, tu me le rends bien. Je suis jaloux parce que je te voulais et voulais tout ce que tu avais, c’est aussi simple que ça. Je pensais te connaître par cœur, te lire facilement. J’avais tort, peut-être, au fond. » Les fleurs fanent et renaissent au printemps, inlassables. Et toi, idiot, tu pensais qu’il suffisait de les piétiner pour les achever.
Tempête silencieuse de ton esprit, la fleur vient alors caresser ton visage, délicatesse qui t’est étrangère. C’est à son tour qu’elle se confie, vulnérable dans l’intimité de ce lit. Surpris, tes yeux se lèvent vers elle quand elle avoue avoir tenté la mort, accueillant Thanatos à son chevet. Tu veux parler mais son récit te fait taire. Alors tu écoutes, hypnotisé, conscient du mal dont tu es en parti responsable, tes propres mots au venin de jalousie et de haine pure te revenant en mémoire. Bercé, tu manges sans résistance la nourriture qu’elle te tend -acceptant pendant un instant d’être son patin.
Son sourire te ment, mais ses paroles sont vraies, comme un écho à tes pensées les plus sombres. Et ça te frappe, vos ressemblances. Oh, vous le saviez déjà, qu’être ne face l’un de l’autre était comme être face à un miroir déformé, mais jamais tu ne n’aurais pensé que la détresse de Perséphone serait la tienne. Tu ne la voyais que comme l’Olympienne que l’on t’avait refusé, orgueilleuse de son succès et de ses mensonges florissants de renom impur. Une prisonnière qui avait fait de sa prison dorée sa gloire. Tu la pensais une victorieuse lâche, ayant renié ses lésions pour prendre son envol. Mais comme Icare, ses ailes n’ont pu la sauver face au Soleil, la lumière d’Hélios a fini par la replonger dans les ténèbres.
Aujourd’hui tu la vois habillée de toutes ses faiblesses et c’est dans une étrange douceur que ton cœur se serre. Tu ne sais pas si tu aimes ou hais ce tableau qui se dresse devant toi.
« Je n’aurai jamais pensé que tu arriverais encore à me surprendre. » Léger rire, complice alors que tu prends le verre et en fixes le fond. « Tu n’as pas idée à quel point le monde s’est déchiré pour t’avoir, toi et tes faveurs. Quand on s’est battu, le nombre de menaces que j’ai reçues... Mais peut-être ça le problème, le fait que l’on essayait de t’avoir sans jamais te comprendre. » Hélène de Troie, provoquant mille-et-un désastres sur son passage par sa seule beauté. Pourtant, jamais la parole de l’infante de Zeus n’a été entendue ou respectée. Tu devrais t’en délecter, et au fond de toi, tu as cette légère satisfaction -qui serait plus intense si tu ne pensais pas le baiser de Thanatos ne t’avait pas frôlé quelques instants auparavant. Tu es devenu las de vouloir la voir se briser entre tes doigts. « Je te haïs, parce que tu es comme moi et pourtant, le monde semble à tes pieds. Parce qu'à chaque fois que tu es à terre, tu sembles te relever avec tant d'aisance. Parce que c’est plus facile comme ça, et après tout, tu me le rends bien. Je suis jaloux parce que je te voulais et voulais tout ce que tu avais, c’est aussi simple que ça. Je pensais te connaître par cœur, te lire facilement. J’avais tort, peut-être, au fond. » Les fleurs fanent et renaissent au printemps, inlassables. Et toi, idiot, tu pensais qu’il suffisait de les piétiner pour les achever.
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Lun 23 Sep 2019 - 23:14
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Il y avait quelque chose d’inédit et d’inavouable dans cet instant : étreinte réelle des âmes, le tout parsemé d’affection et de tendresse, des éléments jamais perçus chez ces amants maudits. Assise prêt de lui, Laelia veillait sur lui, à la manière de Cerbère gardant les Enfers, nuls intrus ne pouvaient s’insérer dans le moment d’intimité des enfants terribles. Si ce n’était, la présence chaleureuse des deux cochons, dormant paisiblement sur le lit de soie, bien trop grand pour son petit corps. Au travers de son silence et de son air évasif, elle était d’une présence irréfutable, la précieuse, tentatrice mais bienveillante, depuis peu, s’essayant à la gentillesse, courtoisie et baume au coeur. Envoutée par cet élan d’affection, la bienséance presque respectée, Laelia le couvait du regard, sagement installée sur le bord du lit, tentant de ne pas déranger l’épave gisant dans ses draps de soie. Question simple et pourtant, la brune ne lisait que du tourment ainsi que des non-dits au travers des prunelles obscures de son partenaire. Elle respectait son silence, certainement ses mensonges et cette nécessité de ne rien dévoiler, les blessures sûrement trop fraîches pour l’instant. Et il y avait la confession facile, maintenant que le mystère était révélé, le sourire pourtant faussé, habité de chimères du passé, des fantômes qui peinaient à s’en aller. Oui, la faucheuse avait rôdé auprès de la sirène, prête à l’emporter dans son royaume et pourtant, Laelia avait survécu, pour mieux redémarrer.
Sourire attendri, elle se penchait en avant, le visage dans le creux de ses mains, pour ne jamais le lâcher du regard. « Je suis pleine de surprise. » Qu’elle lançait, la Princesse, le rire facile et cet écho agréable de son rire, celui léger, un brin fleuri, aérien. Lentement, sa paume glissait dans celle de Tiki, l’enlaçant d’une tendresse rare, le visage lové sur son torse, légèrement soulevé par sa respiration régulière. Du bout des doigts, Perséphone dessinait des formes lentes sur l’intérieur de sa main, douces cajoleries. Et elle l’écoutait, l’orchidée, sans l’interrompre, bien que certains propos lui faisaient du mal, parce qu’il était dans l’erreur, à croire que tout était facile pour elle, que l’on se battait pour elle, alors qu’elle avait été malmenée toute son existence. « Tu te trompes. Rien n’a été facile et personne ne s’est battu pour moi, au contraire. L’on a cherché à me soumettre, à me ranger dans une case, que je me taise et subisse. » La voix moins assurée, presque cassée, elle fermait un moment ses paupières, apposant la paume d’Hadès sur sa joue veloutée, son derme basané. « Personne n’est à mes pieds, si je ne me bats pas au quotidien, je n’ai rien, parce que je ne vaux rien, et c’est là que tu te trompes, que tu penses comme les autres : si je ne fais rien, je n’ai rien. Alors, je n’ai jamais cessé de me battre, surtout lorsque Lazaro m’a déshérité publiquement, m’a rabaissé comme l’erreur de la famille. » Maigre rictus amer, Laelia se redressait, pour confronter leurs visages l’un à l’autre, des confessions et des mots doux qui lui faisaient du bien.
« Tu peux m’avoir… » Qu’elle murmurait, ce je-ne-sais-quoi de différent dans les prunelles et cette proximité, des lèvres qui se frôlaient aux souffles qui se frappaient, allant jusqu’aux pulsations égales des palpitants, la voix enjôleuse, ses mirettes céruléennes qui clignaient d’une lenteur phénoménale. Peut-être émue par ce semblant de déclaration, tout était plus calme, silence de mort, l’accalmie pure. « Apprends à me connaître. » Au-delà des comédies qu’elle laissait apparaître, des masques qu’elle enfilait trop facilement, la connaître comme personne jusqu’à présent, cette nymphe désabusée, mais jamais démotivée, ambitieuse jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Sourire attendri, elle se penchait en avant, le visage dans le creux de ses mains, pour ne jamais le lâcher du regard. « Je suis pleine de surprise. » Qu’elle lançait, la Princesse, le rire facile et cet écho agréable de son rire, celui léger, un brin fleuri, aérien. Lentement, sa paume glissait dans celle de Tiki, l’enlaçant d’une tendresse rare, le visage lové sur son torse, légèrement soulevé par sa respiration régulière. Du bout des doigts, Perséphone dessinait des formes lentes sur l’intérieur de sa main, douces cajoleries. Et elle l’écoutait, l’orchidée, sans l’interrompre, bien que certains propos lui faisaient du mal, parce qu’il était dans l’erreur, à croire que tout était facile pour elle, que l’on se battait pour elle, alors qu’elle avait été malmenée toute son existence. « Tu te trompes. Rien n’a été facile et personne ne s’est battu pour moi, au contraire. L’on a cherché à me soumettre, à me ranger dans une case, que je me taise et subisse. » La voix moins assurée, presque cassée, elle fermait un moment ses paupières, apposant la paume d’Hadès sur sa joue veloutée, son derme basané. « Personne n’est à mes pieds, si je ne me bats pas au quotidien, je n’ai rien, parce que je ne vaux rien, et c’est là que tu te trompes, que tu penses comme les autres : si je ne fais rien, je n’ai rien. Alors, je n’ai jamais cessé de me battre, surtout lorsque Lazaro m’a déshérité publiquement, m’a rabaissé comme l’erreur de la famille. » Maigre rictus amer, Laelia se redressait, pour confronter leurs visages l’un à l’autre, des confessions et des mots doux qui lui faisaient du bien.
« Tu peux m’avoir… » Qu’elle murmurait, ce je-ne-sais-quoi de différent dans les prunelles et cette proximité, des lèvres qui se frôlaient aux souffles qui se frappaient, allant jusqu’aux pulsations égales des palpitants, la voix enjôleuse, ses mirettes céruléennes qui clignaient d’une lenteur phénoménale. Peut-être émue par ce semblant de déclaration, tout était plus calme, silence de mort, l’accalmie pure. « Apprends à me connaître. » Au-delà des comédies qu’elle laissait apparaître, des masques qu’elle enfilait trop facilement, la connaître comme personne jusqu’à présent, cette nymphe désabusée, mais jamais démotivée, ambitieuse jusqu’à ce que mort s’ensuive.
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- Simple et court, navrée.
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Mar 12 Nov 2019 - 15:42
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Blotti contre le sein de Perséphone, tu laisses son souffle te bercer, étrange croisière sur le Styx. Pourtant, les aveux ne franchissent pas les lèvres vermeilles ; la marque du vil Chronos les a scellés au fer-blanc. La brûlure est trop récente, cela serait se passer la corde au cou de vouloir dénouer ce nœud dans ta gorge. Mais l’infante comprend, un respect pour ce silence pourtant meurtrier. Tu voudrais que ces draps de soi t’engloutisse, ce serait une belle fin, pour l’héritier né sur un tissu taché d’un miteux motel. Laisser Thanatos te réclamait à ses côtés, dans les bras de cette beauté tant détestée. Comme une berceuse, elle conte ses névroses, chante ses fantômes. Dans ses iris lugubres dansent des chimères, sur ses lèvres se dessinent le mensonge. Tout va bien, alors qu’hier encore embrasser les lames des Moires était un souhait des plus chers.
Ses ronces deviennent pétales sur ta peau, encadrant ton visage pour que jamais tes yeux ne quittent les siens. Un sourire se fraye un chemin sur tes lèvres, tes yeux se plissent pour le rendre plus vrai encore. Elle rit aussi, dans une mélodie qui semble venue d’un rêve. Puis il y a sa main qui glisse dans la tienne, sa joue sur ton torse et sensation étrange, le souffle fébrile. Irréel et pourtant si vrai. Se lançant aller aux cajoleries, tu fabules sur ce que tu pensais vérité. T’avais les paroles homicides, pour cette beauté déshéritée. Aujourd’hui elle te corrige, posant ta main sur ta joue. Doucement, tu la caresses, lançant sa voix se briser contre toi, idiot roi. Elle invoque le tyran de sa vie, Lazaro et tes sourcils se joignent quand tu réalises que ton humiliation est devenue sienne. « Regarde-toi maintenant, un phénix insoumis. Avec moi dans tes draps, tu m’as prouvé que j’avais tort. Que nous avions tous tort. » Un murmure de vérité, quelques doigts jouent dans ses cheveux. Devant elle, tu es face à tes peurs, sur une montagne d’erreur. Miroir déformé, elle est comme toi ; un monstre d’orgueil bâti sur des névroses et insécurités.
Puis il y a ce souffle qui heurte ta bouche, se faufilent entre elles et provoque un cataclysme dans ton être. Oh, ce que tu aurais tué pour entendre cette phrase, il y a une poignée d’années ; pensant avoir soumis l’orchidée à être tienne, gagner les honneurs de l’odieux paternel. Pourtant, ce n’est pas de la satisfaction que tu ressens. C’est autre chose, plus doux et un peu amer. Suspendus dans ce silence macabre, tes cils se baissent sur ses lèvres et un rictus se dessine sur tes lèvres. « Je reste le diable en personne, tu sais. » Le dos de ta main glisse sur son derme lentement, avant qu’elle ne se glisse sur sa nuque pour l’attirer un peu plus, jouer avec le feu qui née entre vos lèvres. Apprends à me connaître, t’ordonne-t-elle. Alors tu obéis et l’embrasses. Tu commenceras par connaître ses lèvres pour mieux accéder à son âme. Ainsi sonne le glas de cette mascarade, la fin de ce jeu où vous avez perdu tant de plumes. Icare tombé depuis si longtemps dans le Cocyte, tu places dans ce baiser un peu de ton brasier avant de te séparer. Ton index sous son menton, conscient de l’éphémère, tu détailles avec attention son visage. Ton front contre le sien, les yeux mi-clos un sourcil levé et un sourire complice habitent tes traits quand tu murmures : « Je veux tout connaître de toi. »
Ses ronces deviennent pétales sur ta peau, encadrant ton visage pour que jamais tes yeux ne quittent les siens. Un sourire se fraye un chemin sur tes lèvres, tes yeux se plissent pour le rendre plus vrai encore. Elle rit aussi, dans une mélodie qui semble venue d’un rêve. Puis il y a sa main qui glisse dans la tienne, sa joue sur ton torse et sensation étrange, le souffle fébrile. Irréel et pourtant si vrai. Se lançant aller aux cajoleries, tu fabules sur ce que tu pensais vérité. T’avais les paroles homicides, pour cette beauté déshéritée. Aujourd’hui elle te corrige, posant ta main sur ta joue. Doucement, tu la caresses, lançant sa voix se briser contre toi, idiot roi. Elle invoque le tyran de sa vie, Lazaro et tes sourcils se joignent quand tu réalises que ton humiliation est devenue sienne. « Regarde-toi maintenant, un phénix insoumis. Avec moi dans tes draps, tu m’as prouvé que j’avais tort. Que nous avions tous tort. » Un murmure de vérité, quelques doigts jouent dans ses cheveux. Devant elle, tu es face à tes peurs, sur une montagne d’erreur. Miroir déformé, elle est comme toi ; un monstre d’orgueil bâti sur des névroses et insécurités.
Puis il y a ce souffle qui heurte ta bouche, se faufilent entre elles et provoque un cataclysme dans ton être. Oh, ce que tu aurais tué pour entendre cette phrase, il y a une poignée d’années ; pensant avoir soumis l’orchidée à être tienne, gagner les honneurs de l’odieux paternel. Pourtant, ce n’est pas de la satisfaction que tu ressens. C’est autre chose, plus doux et un peu amer. Suspendus dans ce silence macabre, tes cils se baissent sur ses lèvres et un rictus se dessine sur tes lèvres. « Je reste le diable en personne, tu sais. » Le dos de ta main glisse sur son derme lentement, avant qu’elle ne se glisse sur sa nuque pour l’attirer un peu plus, jouer avec le feu qui née entre vos lèvres. Apprends à me connaître, t’ordonne-t-elle. Alors tu obéis et l’embrasses. Tu commenceras par connaître ses lèvres pour mieux accéder à son âme. Ainsi sonne le glas de cette mascarade, la fin de ce jeu où vous avez perdu tant de plumes. Icare tombé depuis si longtemps dans le Cocyte, tu places dans ce baiser un peu de ton brasier avant de te séparer. Ton index sous son menton, conscient de l’éphémère, tu détailles avec attention son visage. Ton front contre le sien, les yeux mi-clos un sourcil levé et un sourire complice habitent tes traits quand tu murmures : « Je veux tout connaître de toi. »
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- dis moi si tu as assez de matière pour répondre !
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Mer 13 Nov 2019 - 20:39
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Tendre mélodie d’un palpitant calme, apaisé, dépourvu de tourments, Laelia se laissait aller au rythme mélodieux d’Hadès, les doigts dessinant les lignes de sa paume brûlante, température semblable à celle des flammes du purgatoire, dans lequel le couple damné régnait. Ces figures emblématiques de la mythologie leur allaient à la perfection, eux aux âmes écorchées, qui s’assemblaient et se défaisaient en fonction des humeurs, le soleil comme la lune, des amants maudits, comme ceux qui pouvaient se retrouver qu’une moitié durant l’année. « Tout le monde avait tort. » Sourire satisfait, camouflant ses peines et ses plaies pour celle que l’on ne comprenait pas, qui brillait désormais malgré son apparence de vilain petit canard, celui que l’on rejetait ou dont on se moquait, mêlant ceci à la crainte perpétuelle des sentences inquisitrices de la déesse des limbes. Lentement, alors que les prunelles semblaient se mêler pour l’éternité, Laelia se perdait dans la contemplation muette des mirettes ébène de Tiki, dialogue dépourvu de sons, c’était comme si les sentiments et ressentis se multipliaient. « Non, tu es mon seigneur bien-aimé des enfers. » Brasier brûlant qui naissait entre leurs lèvres, le souffle ardent luttant contre l’adversaire, des cierges risquant de leur brûler les entrailles, au même titre que les caresses octroyées le long de son derme épicé, si finement vêtu. Enfin, le ballet débutait, les pulpes charnues humides se mêlant dans une danse sensuelle, envoûtante, si bien que les flammes ne cessaient guère de grandir. Cette étreinte avait un goût différent des autres baisers échangés durant les débordements, les élans de folies grandioses, dont les enveloppes portaient des cicatrices indélébiles.
Alors que la danse endiablée perdait en ardeur, Laelia posait son front contre le sien, les bouts de nez se frottant l’un à l’autre et ce sourire, comblé, égayant les traits de la nymphe. « On va jouer à un jeu, Hadès. » Maîtresse de ses démons, la nymphe se levait de manière à chevaucher ses hanches, sa robe immaculée en mouvement et ses doigts jouant avec le tissu, lenteur déchirante, la créatrice jouait de ses charmes. De la sensualité de son corps à ses mouvements, la brune souriait, petit rictus fascinateur qui plaisait à son partenaire et la peau bronzée dévoilée par moments. Danse digne d’un serpent, le corps en harmonie et cette ondulation ensorceleuse, sa voix se faisait murmure dans l’obscurité. « Mes parents ont été tués devant mes yeux, j’ai été envoyée dans un orphelinat car personne ne s’est manifesté pour s’occuper de moi… Là-bas, j’ai été enfermée quatre années, sans jamais voir la lumière… Séquestrée, malade, battue, violée, je ne mangeais que très peu et je suis tombée très malade… » Récit qui se voudrait aphrodisiaque si les termes n’étaient pas morbides et enfin, sa robe chutait, déposée sur le lit de manière à achever sa danse, dentelle délicate, digne des plus sublimes. Teinte verte empire, symbiose d’épiderme basané et les nuances obscures de la lingerie, harmonie des sens comme de la nature. « À toi. » Penchée en avant, ses pulpes épousaient uniquement la commissure des lèvres de Tiki, muscle rosé se mêlant à la partie afin de créer le désir, le manque, cette odieuse poupée jouant avec les sens de son Hadès.
Alors que la danse endiablée perdait en ardeur, Laelia posait son front contre le sien, les bouts de nez se frottant l’un à l’autre et ce sourire, comblé, égayant les traits de la nymphe. « On va jouer à un jeu, Hadès. » Maîtresse de ses démons, la nymphe se levait de manière à chevaucher ses hanches, sa robe immaculée en mouvement et ses doigts jouant avec le tissu, lenteur déchirante, la créatrice jouait de ses charmes. De la sensualité de son corps à ses mouvements, la brune souriait, petit rictus fascinateur qui plaisait à son partenaire et la peau bronzée dévoilée par moments. Danse digne d’un serpent, le corps en harmonie et cette ondulation ensorceleuse, sa voix se faisait murmure dans l’obscurité. « Mes parents ont été tués devant mes yeux, j’ai été envoyée dans un orphelinat car personne ne s’est manifesté pour s’occuper de moi… Là-bas, j’ai été enfermée quatre années, sans jamais voir la lumière… Séquestrée, malade, battue, violée, je ne mangeais que très peu et je suis tombée très malade… » Récit qui se voudrait aphrodisiaque si les termes n’étaient pas morbides et enfin, sa robe chutait, déposée sur le lit de manière à achever sa danse, dentelle délicate, digne des plus sublimes. Teinte verte empire, symbiose d’épiderme basané et les nuances obscures de la lingerie, harmonie des sens comme de la nature. « À toi. » Penchée en avant, ses pulpes épousaient uniquement la commissure des lèvres de Tiki, muscle rosé se mêlant à la partie afin de créer le désir, le manque, cette odieuse poupée jouant avec les sens de son Hadès.
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Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Dim 8 Mar 2020 - 10:19
yeux disent le contraire
hadès & perséphone
Hadès se laisse aller dans les bras de sa promise, puissant roi heureux d’avoir retrouvé sa moitié après son exil forcé à la surface. Ton corps brûle encore de tes blessures fraîches, mais, à cet instant, cela ne devient plus qu’un détail. Il y a une flamme bien plus grande qui embrase ton âme, mais aussi plus douce, plus amère, plus délicieuse encore. Alors tu te laisses porter, trop conscient que vos secondes sont comptées et que la nuit finit toujours par mourir. Oreille attentive, tu écoutes le récit murmuré avec attention. Dans les mots de la reine, c’est le silence qui porte tout son sens -il faut donc avoir l’ouïe agile. Tes yeux, eux, sont perdus dans l’onyx des siens.
Aussi étrange soit-il, la rancœur des siècles à se haïr chavire alors dans le Léthé. Tu es mon seigneur bien-aimé des enfers, paroles qui font fleurir sur tes lèvres un rictus satisfait -tyran comblé. Mais déjà celles-ci se font tentatrices sur les siennes, et c’est un ballet de sensualité qui débute. Son derme que tu flattes du bout des doigts, ses caresses qui sont bénédictions sur tes chairs meurtries, tu te perds avec désir dans ces veloutes guerrières. Heureux, tu constates que la lutte se trouve toujours dans votre passion.
Emporté dans ton propre élan, il faut que la reine intime la fin du baiser pour que tu libères ses lèvres. Un léger rire rauque s’échappe de ta gorge et trouve écho dans son sourire. La nymphe propose alors un jeu et tu ne peux que relever le défi -tu es un joueur après tout. « Et quel est le prix ? » Pour mieux te laisser enivrer par sa danse séductrice, tu t’appuies sur tes coudes et laisses ton regard ravir chacun des détails de son corps, le tissu le flattant avec élégance. Il te faut bien de la patience, pour dominer tes gestes et ne pas toucher immédiatement Laelia. Ton visage marqué de promesses, le coin de ta bouche se tord dans une expression prédatrice. Pourtant, des nuages de cendre voilent tes prunelles au récit qui commence alors. Perséphone débute son récit, mêlant érotisme et morbide. Et toi, Hadès, tu ne peux que vouloir convoquer le tribunal infernal pour envoyer au Tartare les Moires pour le destin qu’elles ont réservé à ta reine. Mais tu sais qu’une Vendetta n’est pas ce qu’elle veut provoquer chez toi. Elle sait ton âme bien trop tordue pour agir comme un sain d’esprit, en interrompant ce jeu de séduction et s’assurer que la belle à panser toutes ses blessures -non, elle connaît assez ta noirceur pour voir que les effets de son chant sur ton corps. Puis elle se libère du tissu de sa robe, et tu apprécies l’émeraude qui l’orne alors. Toi qui, une poignée d’heures encore, voulais séjourner dans le royaume du Shéol, mutilé par ta détresse, te voilà offert sur un plateau d’argent la plus belle des nymphes. Pour que tu puisses enfin la connaître, après des années à ne côtoyer que vos effroyables, elle te dévoile son corps et son âme, ses blessures profondes comme ses ballets les plus captivantes.
Puis elle te murmure de commencer ton récit, ta triste et ironique épopée. Elle ne te rend pas la tâche facile, t’embrassant avant que tu ne puisses ne serait-ce que réfléchir au commencement de cette vaste blague qu’est ta vie. Pour t’offrir quelques secondes de réflexion, tu saisis ses hanches et, avec délicatesse, tu inverses vos rôles. Appréciant le tableau qui s’offre alors à toi, un léger sifflement d’admiration s’échappe de tes lèvres. Déjà, tu te penches pour laisser tes lèvres dégringoler de sa mâchoire à sa clavicule, y déposant un peu de brasier avec application. Tu en oublierais presque son ordre. Oh, tu ne sais où commencer. « Le bâtard d’un connard, voilà ce que je suis. » Murmures-tu contre sa peau, descendant toujours un peu plus bas entre ses seins. « Pourquoi il ne m’a pas tué enfant, je me le demande encore. Mais il se plaît à me rappeler à chaque lettre qu’il pourrait très bien changer d’avis. Enfant, j’ai été haï par ce qui aurait dû être ma mère, regardé comme un parasite avant même que je puisse apprendre à parler. Alors je me suis plu à leur donner de vraies raisons de me haïr, pour que les insultes et les coups aient un sens. J’ai foutu le feu à chacun de mes relations, parce que je me prenais parfois à espérer et que c’était stupide. J’ai conclu des pactes avec le diable, mais jamais j’ai eu l’impression d’avoir ma place à la surface et que mon âme était toujours perdue en enfer. J’ai été à la rue, je me suis drogué et l’alcoolisme est toujours à un cheveu de m’achever. J’me bute à la violence, j’me mens constamment. Je suis mon pire ennemi. » Tu places un baiser sur le bas de son ventre avant de rire -trouvant tes propres mots stupides. Pour faire taire tes démons, tu en deviens un, jouant sur la peau de Perséphone pour te venger de ses tentations.
Aussi étrange soit-il, la rancœur des siècles à se haïr chavire alors dans le Léthé. Tu es mon seigneur bien-aimé des enfers, paroles qui font fleurir sur tes lèvres un rictus satisfait -tyran comblé. Mais déjà celles-ci se font tentatrices sur les siennes, et c’est un ballet de sensualité qui débute. Son derme que tu flattes du bout des doigts, ses caresses qui sont bénédictions sur tes chairs meurtries, tu te perds avec désir dans ces veloutes guerrières. Heureux, tu constates que la lutte se trouve toujours dans votre passion.
Emporté dans ton propre élan, il faut que la reine intime la fin du baiser pour que tu libères ses lèvres. Un léger rire rauque s’échappe de ta gorge et trouve écho dans son sourire. La nymphe propose alors un jeu et tu ne peux que relever le défi -tu es un joueur après tout. « Et quel est le prix ? » Pour mieux te laisser enivrer par sa danse séductrice, tu t’appuies sur tes coudes et laisses ton regard ravir chacun des détails de son corps, le tissu le flattant avec élégance. Il te faut bien de la patience, pour dominer tes gestes et ne pas toucher immédiatement Laelia. Ton visage marqué de promesses, le coin de ta bouche se tord dans une expression prédatrice. Pourtant, des nuages de cendre voilent tes prunelles au récit qui commence alors. Perséphone débute son récit, mêlant érotisme et morbide. Et toi, Hadès, tu ne peux que vouloir convoquer le tribunal infernal pour envoyer au Tartare les Moires pour le destin qu’elles ont réservé à ta reine. Mais tu sais qu’une Vendetta n’est pas ce qu’elle veut provoquer chez toi. Elle sait ton âme bien trop tordue pour agir comme un sain d’esprit, en interrompant ce jeu de séduction et s’assurer que la belle à panser toutes ses blessures -non, elle connaît assez ta noirceur pour voir que les effets de son chant sur ton corps. Puis elle se libère du tissu de sa robe, et tu apprécies l’émeraude qui l’orne alors. Toi qui, une poignée d’heures encore, voulais séjourner dans le royaume du Shéol, mutilé par ta détresse, te voilà offert sur un plateau d’argent la plus belle des nymphes. Pour que tu puisses enfin la connaître, après des années à ne côtoyer que vos effroyables, elle te dévoile son corps et son âme, ses blessures profondes comme ses ballets les plus captivantes.
Puis elle te murmure de commencer ton récit, ta triste et ironique épopée. Elle ne te rend pas la tâche facile, t’embrassant avant que tu ne puisses ne serait-ce que réfléchir au commencement de cette vaste blague qu’est ta vie. Pour t’offrir quelques secondes de réflexion, tu saisis ses hanches et, avec délicatesse, tu inverses vos rôles. Appréciant le tableau qui s’offre alors à toi, un léger sifflement d’admiration s’échappe de tes lèvres. Déjà, tu te penches pour laisser tes lèvres dégringoler de sa mâchoire à sa clavicule, y déposant un peu de brasier avec application. Tu en oublierais presque son ordre. Oh, tu ne sais où commencer. « Le bâtard d’un connard, voilà ce que je suis. » Murmures-tu contre sa peau, descendant toujours un peu plus bas entre ses seins. « Pourquoi il ne m’a pas tué enfant, je me le demande encore. Mais il se plaît à me rappeler à chaque lettre qu’il pourrait très bien changer d’avis. Enfant, j’ai été haï par ce qui aurait dû être ma mère, regardé comme un parasite avant même que je puisse apprendre à parler. Alors je me suis plu à leur donner de vraies raisons de me haïr, pour que les insultes et les coups aient un sens. J’ai foutu le feu à chacun de mes relations, parce que je me prenais parfois à espérer et que c’était stupide. J’ai conclu des pactes avec le diable, mais jamais j’ai eu l’impression d’avoir ma place à la surface et que mon âme était toujours perdue en enfer. J’ai été à la rue, je me suis drogué et l’alcoolisme est toujours à un cheveu de m’achever. J’me bute à la violence, j’me mens constamment. Je suis mon pire ennemi. » Tu places un baiser sur le bas de son ventre avant de rire -trouvant tes propres mots stupides. Pour faire taire tes démons, tu en deviens un, jouant sur la peau de Perséphone pour te venger de ses tentations.
(c) DΛNDELION
- hrp:
- désolée de la (très grande) attente
- InvitéInvité
Re: (terminé/hadès & perséphone) yeux disent le contraire.
Lun 30 Mar 2020 - 19:14
Laelia, elle mêlait avec perfection, aisance et grâce la délicieuse mixture du morbide et de l’érotisme. La voix enjôleuse, l’attitude ensorcelante, elle savait ô combien ses charmes pouvaient adoucir le moindre de ses propos flinguant, si bien qu’elle s’en servait aisément, tout en mélangeant ses atouts physiques à sa capacité de convaincre, par les propos martelés, les arguments à l’état brut. Alors, lorsque le tissu quittait son enveloppe charnelle, combinant les épices et le soleil du sud, un rictus passait la frontière de ses lèvres, en le regardant sous ses cuisses. Hadès, il n’avait jamais eu droit à de telles attentions, non, pas même l’once d’un regard attendrit sur sa carcasse. Il avait fallu qu’elle le retrouve gisant comme un rat mort dans une ruelle délabrée pour qu’elle lui accorde audience à sa cour. Impératrice des limbes, dirigeante exigeante, l’attention de Perséphone était une denrée rare, l’on s’arrachait la moindre oeillade, hautaine ou indifférente, comme trophée de la plus grande des compétitions. Lentement, son corps ondulait au rythme de ses propos, jouant de son regard céruléen perçant et de son anatomie, celle qui se dévoilait progressivement pour ne laisser la place qu’à de la dentelle de sa marque, Lilium, le précieux, le bijou. Hadès, il était titillé par son épouse infernale, celle qui jouait de ses faiblesses en se dévoilant sur les vestiges d’un passé particulièrement mouvementé, agité. Un baiser pour sceller cette fraîche union et voilà Perséphone destituer de son trône pour reprendre place dans les draps de soie, dénudée, la chevelure impeccable, comme si ce n’était pas possible de la décoiffer, cette nymphe interdite. À son tour de découvrir l’histoire de son reflet, effet de miroir brisé. L’épiderme basané baisé par le passage somptueux de ses pulpes charnues, Laelia laissait aller ses ongles derrière sa tête, l’attrapant pour échanger un long baiser, pour mieux reprendre les cajoleries, ponctuées par ce récit des plus dramatiques. Oh, cela ne l’étonnait que très peu, Laelia, observatrice des comportements, certains éléments venaient en compléter d’autres, pour former un portrait des plus attrayants, mais des plus intimes également : la naissance de leur lien. À deux, ils se découvraient, prenant soin de l’autre, tant blessé, tant brisé, mais jamais étudié avec précision. Lentement, il parcourait son corps, passant par son ventre d’où la cicatrice qu’il lui avait faite, demeurait. Un rictus amer passait sur ses lèvres lorsqu’il riait ironiquement sur son ventre plat. Redressant ses jambes pour les nouer autour de sa taille, Laelia se relevait pour entourer ses épaules de ses bras frêles, noyant l’azur de ses prunelles dans celles obscures de Tiki. « On est ensemble, maintenant. » Tant de tendresse émanait de la scène, de l’instant. Petit à petit, ils tissaient une toile, alors que les yeux ne se quittaient pas une seule fois, que l’étreinte s’affirmait. « On s’est rencontrés. » Et ce n’était pas uniquement négatif. En détournant le regard, l’on pouvait admirer les changements dans leur relation : des insultes à la provocation à la violence puis les étreintes et les confessions. « Je ne te lâche pas. » Qu’elle murmurait au creux de son oreille, basculant sur le côté pour l’admirer silencieusement, un maigre sourire aux lèvres et une de ses paumes brûlantes venaient caresser le dos d’Hadès, dessinant des formes abstraites sur sa peau nue, sa chevelure. Elle se sentait bien. C'était ainsi qu'ils s'étaient laissé aller dans les bras l'un de l'autre, à contempler les meurtrissures de l'autre. Un étrange mélange de passion et désir, au milieu d'une affection réelle, autre que celle de la violence. Un nouveau départ, en soit, sur des bases solides.
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