[intrigue - chap 2] L'interrogatoire de Raul Suarez (terminé)

L' interrogatoire

L'intrigue - Chapitre 2 - RP PNJ versant Ministère

15 avril 2021 – Fin d'après-midi.

L’air absent, Raul Suarez semblait attendre que le temps passe, le regard fixe devant lui, un geste mécanique et négligent fait cliqueter ses ongles entre eux, à mesure qu’il se servait de celui de son pouce pour curer les saletés sous les autres. Il n’avait pas l’air de s’émouvoir plus que cela de sa situation, assis sur cette chaise depuis plusieurs heures déjà, sans que personne ne vienne lui adresser la parole. Face à lui, il y avait cette vitre sans tain, dans laquelle se reflétait à peine son visage, trop éloigné pour que se fasse la mise au point dans son regard diminué.

On lui avait refusé papier et crayon, et évidemment, il n’avait pas pu amener sa baguette non plus, ni le moindre artefact sur lequel il aurait pu concentrer son attention pendant les longues minutes d’attentes. Il pensait s’être fait plutôt coopératifs, les premières fois, malgré le menton tremblant de la dernière auror junior qui avait taché de mener son interrogatoire plusieurs jours auparavant . C’était plus fort que lui, il était un peu … taquin, avec les employés de la justice magique. C’était surement pour cela qu’on n’avait pas daigné lui amené ne serait ce qu’un verre d’eau, c’était de bonne guerre, il le prenait fort gracieusement. Simplement, il espérait que ceux qui l’observaient derrière la vitre allait enfin se décider de la stratégie à adopter et passer le foutu pas de la porte. Il avait encore du travail à faire aujourd’hui, et cette convocation avait bouleversé son emploi du temps. Il allait devoir mettre les bouchées doubles, et peut-être même devoir sauter la pause café de l’après midi.

Sous la pulpe de son pouce, il sentit l’un de ses ongles se craqueler, se fendiller sur le bord. Il l’aurait bien arraché d’un coup de canine bien senti, mais il ne voulait pas faire mauvaise impression. Pas tout de suite. Pas encore. Il attendait de voir à qui il avait à faire, d’abord, pour ça.

Raul Suarez:

hors rp:

J'entrais dans la pièce. Sans un mot. Raul Suarez, il était simplement là. Il se rongeait les ongles. Qu'est-ce que je foutais là ? Je ne vous le dirais pas. Disons que parfois, on reçoit un ordre. Et que cet ordre, on peut pas l'esquiver. Un pas de plus, et le talon de mon pied venait refermer la porte. Pas un mot. A peine un regard. Me dirigeant vers la table, je déposais un dossier fermé, une tasse de café, et venait simplement me contenter de tirer une chaise pour m'asseoir dessus.

Cette fois, mon regard croise le sien. On est pas des inconnus l'un pour l'autre. Sans pour autant être des amis non plus. Ma main reprend ma tasse, la porte à mes lèvres, et je bois une gorgée de ce café amélioré d'une lichette de vodka. Il me fallait bien ça pour accepter l'idée d'être ici. Ensuite, je repose le mug, et prend le dossier, me servant de mes jambes pour faire tenir la chaise sur ses deux pieds arrières. J'ouvrais le dossier, regardait ce qui était écrit dedans.

Des liens, principalement. Des pistes, celles que les bouffons du Ministère avaient suivies et qui avaient amenés Mr Suarez ici présent à être justement ici présent. Une fiche signalétique aussi, qui manquait cruellement d'informations. Devait-on s'étonner, quand on connaissait le lascar et sa profession ? Probablement pas.

HRP : Garrett arrive et entre visiblement le premier dans la salle d'interrogatoire. Rin à foutre de savoir si quelqu'un est dans l'autre pièce à regarder. Il s'installe, boit son "café" et lit le dossier qu'on lui a donner.

Le visage fermé, le regard scrutant celui du suspect, Lian était pour le moment derrière la vitre reliant à la pièce d’interrogatoire. Elle porta sa tasse chaude à ses lèvres qu’elle trempa avec précaution pour boire du liquide infâme mais O combien nécessaire pour sa survie. Elle avait eu une longue nuit, dormait quasiment jamais depuis cette affaire et le café lui était précieux, bien plus que d’habitude. Elle l’observa faire en silence, elle était seule pour le moment, il était d’un calme qui pourrait en déconcerter plus d’un. Il était soit innocent, soit incroyablement fort pour cacher ses émotions et donc les faits.

Elle souffla sur sa boisson, plus par distraction que par nécessité de refroidir son café. Ses pieds bien ancrés dans le sol, elle resta statique à observer le moindre geste, regard, attitude qui pourrait lui indiquer le moindre indice sur son implication à cette affaire. Pour le moment elle ne parvenait pas à savoir. Elle en était incapable. Il fallait qu’il parle, qu’il soit interrogé. Pour le moment, elle préférait rester dans l’ombre et laisser opérer ses collègues. C’est alors que Garrett entra en jeu comme s’il avait lu dans ses pensées –et il en était incapable, le bougre- Il prit place en face de lui, dossier et café à la main. Elle ne tenta pas de savoir pour quelle raison il était là, elle n’avait probablement pas eu toutes les infos, un loup-garou était impliqué ? Elle l’ignorait. Elle laissa échapper un soupire et se contenta de reprendre une gorgée et attendit que l’interrogatoire commence.

Spoiler:

Mon caractère avait changé depuis que j’avais commencé comme stagiaire au Bureau des Aurors. Je n’étais plus ce jeune chien fou qui partait au quart de tour, j’étais désormais plus réfléchi même si je n’hésitais pas à jouer les gros bras. Même quand l’affaire était particulièrement épineuse. Je n’étais pas entré le premier dans la pièce d’interrogatoire, je n’étais pas le plus haut gradé, Lian Zhao, cheffe de section au bureau des aurors, était là elle aussi, ainsi qu’un autre homme dont l’air ne me revenait pas, il prenait trop ses aises, il était trop indomptable. Je n’étais pas particulièrement un homme obéissant, mais je savais faire la différence entre le privé et le travail, et au bureau des Aurors, la discipline était farouchement recommandée.

Je vois que Lian n’est pas décidé à rejoindre notre « collègue » dans la salle d’interrogatoire. Mais je ne pouvais pas laisser un mec de la brigade de régulation des loup-garous seul avec notre suspect. Ce Suarez ne semblait pas nous avoir tout dit. D’où sa présence dans cette pièce d’interrogatoire. Précautionneusement, avant d’entrer dans la pièce, je déposais ma baguette dans une case scellée par un enchantement. Le suspect avait été privé de baguette, alors je n’allais pas lui laisser l’opportunité de me voler la mienne pour faire je-ne-sais-quoi. Et j’avais d’autres armes à mon actif. Je quitte Lian, pour rejoindre Garrett dans la pièce d’interrogatoire. Peut-être nous rejoindra-t-elle, à moins qu’elle ne souhaite pas être vue…

J’entre avec détermination dans la pièce, je ne suis pas réputé pour mon air commode en interrogatoire. Être tolérant avec les suspects n’était jamais très utile. J’adresse à peine un regard à Malkov, préférant me concentrer sur Suarez. Une langue de plomb dont on ne sait rien. J’aurai peut-être dû interroger mon cousin, Caliban, langue-de-plomb également, mais je doute qu’il ne m’accorde la moindre attention. Je le soupçonnais d’être ravi qu’un moldu soit mort. J’observe ce Suarez, je ne sais de lui que ce dit son dossier. Peu utile, mais je m’en contenterais. Les seules chaises libres sont prises, alors je m’adosse au mur de béton, derrière Malkov.

Alors Suarez, tu te doutes de ta présence ici je suppose ? Tu n’aurais pas oublié de nous dire quelques petites choses ?

Spoiler:

L' interrogatoire

L'intrigue - Chapitre 2 - RP PNJ versant Ministère

15 avril 2021 – Fin d'après-midi.

Il avait à peine levé les yeux de sa manucure quand Garrett était entré dans la pièce : il le connaissait, un peu, ils avaient eu parfois à bosser ensemble, sur quelques thématiques très, très précises, sur le calcul du temps d’effet de la lune sur les lycanthropes, notamment. C’était pas le plus con du lot, malgré le fait que ses manières laissaient souvent à désirer. La preuve, pas une salutation, pas un bonjour, alors qu’il était là depuis de longues minutes sans la moindre interaction. Vraiment très impoli, ils en rediscuteraient plus tard. Rapidement, c’était un autre type, un minot bien peigné qui passait la porte avec l’air de celui à qui on a enfoncé un bout de sa baguette dans le fondement. Le suspect s’enfonça un petit peu plus contre le dossier de sa chaise et, pour la première fois depuis une heure, sa face de poupée de cire fondue se contracta pour esquisser un demi sourire peu engageant, alors que son œil valide fixait Cael sans plus d’éclat : les aurors demeuraient ses grands amis, ses petits chouchous. Surtout ceux qui bombaient si bien le torse, avec l’aftershave qui permettait de les suivre à la trace jusque dans les chiottes. Malgré tout, il se sentit presque vexé qu’on lui refile la bleusaille, considérant que cette pauvre Karen se farcissait ce taré de William Fastenburry. Bah, au moins, il aurait l’occasion de s’amuser un peu.

- J’ai bien failli vous attendre, j’ai cru qu’on s’était manqué …

Sa voix était douce, basse, presque aigrelette sur l’intonation flutée, qui dissonait de son apparence inquiétante. Son œil vitreux passait de l’un à l’autre, guettant les mouvements du vétéran et les réactions du jeunot, qui avait décidé d’entamer les hostilités.

- Vous avez raisons, je suis du genre tête en l’air parfois. Vous direz à vos mères que je suis navré qu’elles se soient croisées à la sortie du motel, je savais pas qu’elles tapinaient au même endroit, mais je les aime toutes les deux aussi fort.

Il avait posé une main pleine de gros doigts épais sur sa poitrine, l’air faussement navré, avant de se remurer dans le silence et la contemplation de ses ongles. Qu’ils se rappellent à qui il s’adressait. Il n’était pas un perdreau de l’année, ce n’était pas deux cuir-moustaches qui allaient lui faire faire dans son pantalon cotelé. Ni trois d’ailleurs, considérant qu’il y en avait probablement un planqué derrière la vitre sans tain.

Bravo, Muller. Véritable petit con comme on en trouve des dizaines dans ce service de tapettes que sont les Aurors. Et je soupire alors même qu'il ouvre la bouche, la réponse de ce cher Raul tellement prévisible. Et il sait, l'enfoiré, où taper hein. Il en faudrait pas beaucoup plus pour que je m'énerve d'un rien, décidant de prendre sa tête pour en découvrir la solidité de cette table à laquelle on est assis. Pourtant, je termine ma tasse avant de la reposer, dans un regard un rien plus froid à son encontre.

"T'a du te tromper gamin. Répétition claquette, c'est deux portes plus loin." déclarais-je à l'intention de Caël, tout en redeposant le dossier devant moi, sur la table. "C'est soit ça, soit t'es celui qu'on envoie pour ramener la bouffe et la bière, mais dans ce cas, t'es assez con pour venir sans l'un et l'autre."

Revenant à Raul, je ne voyais qu'une question à lui poser. Une seule : "Tes pronos pour le match de samedi. Que je sache si ça vaut la peine de parier sur ton équipe ou sur leurs adversaires ?" Bah ouais. Fallait bien arrondir ses fins de mois comme on pouvait et certaines fois, le Suarez, il m'avait permis de gagner quelques paris, alors je prenais son avis en compte. Au moins quand il s'agissait d'un match des Orgueils.

HRP - Résumé: Garrett vanne Cael, sans réagir à la réponse de Raul. Ensuite, il lui demande un pronostic sur le prochain match de l'équipe fétiche du suspect. Il compte bien parié encore une fois pour arrondir sa fin de mois.

Cela faisait désormais plusieurs années que je travaillais au bureau des aurors, mais cela ne faisait que moins d’un que j’avais gagné mes gallons définitifs d’auror-senior, la suite logique d’un stage de plusieurs années pendant mes études en forces publiques à Hungcalf. Et pourtant, certains avaient du mal encore avec mon jeune âge, surtout dans les brigades annexes, les brigades inférieures dans la hiérarchie, comme celle de capture des loup-garous. Et il allait falloir que je me coltine Malkov pendant cet interrogatoire. Je me demandais bien ce qu’il faisait ici, je ne voyais pas en quoi son unité était concernée. Surtout pour interroger un langue-de-plomb, même si les deux hommes semblaient partager leur manque de sentiment naturel de sympathie. Même avec la meilleure volonté de monde, on ne pouvait être enclin à leur offrir un café, si vous voyez ce que je veux dire. Surtout Malkov. J’étais à peine entré que cet imbécile essayé de me décrédibiliser face au suspect. Quel idiot, c’était la dernière des stratégies à avoir, souhaitait-il vraiment faire capoter toute cette affaire ? Etait-ce la raison de sa présence ici ? Je ne relevais pas les propos de ce chien rempli de puces. Je ne m’abaisserai pas à son niveau, je me contentai de le fixer d’un air noir, cela serait suffisant. Allait-il m’aider dans cet interrogatoire ? Je n’en avais pas l’impression, il semblait plus intéressé par les pronostics du suspect sur le prochain match de quidditch. Sérieusement ? Je soupirais.

Apparemment certains se sont effectivement trompé de bureau, les salles pour parier ses gallions sur les matchs c’est la Taverne du Troll, sûrement que mon collègue devrait y faire un tour pendant que nous travaillons sérieusement ici ?

Je remets mes cheveux en place en passant mes doigts dans ceux-ci. Nouveau soupir. Il était en train de mettre à l’air le suspect alors que l’ambiance général était de susciter le stress chez lui : pas de baguette, pas de nourriture ni même un verre d’eau. Et voilà qu’il discutait quidditch. L’affront de Suarez d’ailleurs ne me secoua pas. Je n’avais pas un lien suffisant avec ma mère pour être choqué de ses paroles. Il fut un temps où il aurait déjà eu mon poing dans sa face de rat, mais aujourd’hui je ne pouvais pas risquer de mettre en péril l’enquête par ma colère.

Bon Suarez, nous n’avons pas de temps à perdre, alors avant de passer aux gros moyens, revenons sur ce qui nous intéresse. Connaissiez-vous Thomas Kanakys ? Et donnez-nous précisément votre programme du 22 février 2021, heure par heure. Je me contrefiche du secret de votre profession.

Spoiler:

L' interrogatoire

L'intrigue - Chapitre 2 - RP PNJ versant Ministère

15 avril 2021 – Fin d'après-midi.

Raul observa ses deux vis à vis avec un petit sourire sur ses lèvres fines : au moins avait-on eu le bon goût de lui présenter des interlocuteurs qui ne se laisseraient pas démonter trop aisément, cela rajouterait du piment à cette attente aussi désagréable qu’inutile. Il connaissait vaguement le russe, suffisamment pour ne pas le considérer par un antagonisme par défaut. S’agissant du jeune auror … sa tête lui disait vaguement quelque chose, mais il ne s’était pas présenté en passant la porte, et le prévenu ne manqua pas de lui faire la remarque sans animosité.

- C’est à dire que je suis moyennement enclin à répondre aux questions d’un type qui ne m’a pas présenté son badge ni donné son ptit nom, qu’est ce qui me dit que vous n’êtes pas un connard de taré échappé d’une autre salle d’interrogatoire pour faire le mariole ?

Il haussa les épaules pour tourner la tête vers Garrett, conscient que ce dernier aurait probablement déjà collé un pain au troisième larron si ce dernier n’était pas estampillé Ministère, mais enfin, si il pouvait emmerder un auror, il ne boudait jamais son plaisir.

- Les flèches d’Appleby joueront sur leurs terres, mais ils ont perdu leur meilleur batteur deux matchs auparavant. Ça dépendra donc de la météo, probablement, si il fait beau, on est foutu. S’il pleut ou qu’il y a de la brume, tu peux poser une pièce sur les Orgueils. Donc on en saura plus le jour même. Je ne connaissais pas Kanakys, on bosse pas ensemble, je ne l’avais pour ainsi jamais croisé auparavant. Vous connaissez tous les nigauds des services inutiles de la maison, vous ? Moi non, j’ai un vrai travail, j’ai pas le temps pour ces conneries.

Posant son œil valide sur Cael, les mains croisées sur ventre comme pour montrer un peu plus, si cela était possible, à quel point il était décontracté, il reprit la parole sans jamais élever la voix.

- Si vous vous voulez des réponses claires, posez des questions précises, j’vais pas vous apprendre votre putain de métier. Et le secret professionnel chez les langues de plomb va un petit au-delà de notre bonne volonté et notre étique, on ne vous apprends pas ça, dans vos belles écoles de petits singes ?

"Top. Tu sais quoi ? Il annonce de la pluie." Est-ce que je me moquais de la présence du p'tit jeune ? Non. Vraiment pas. En réalité il était parfait dans le role du méchant flic. Ou du bon ? Bref, dans son role. Pour autant, j'allais réellement envisager de parier sur les Orgueils.

"C'est marrant quand même comment tout tourne toujours autour de ce Kanakys. Le mec meure, et il devient la vedette du mois." Je les regardais à tour de rôles. J'étais sérieux. Ce mec sortait de nulle part et voila que parce qu'on le retrouvait mort, c'était la crise. Et en même temps, on m'avait bien envoyé ici. Dans cette pièce. Face à lui et accompagné de Baby Muller. "C'est vrai alors ? Tu le connais pas Raul ? Mais ..."

Je regardais fixement la langue de plomb face à moi. "Mets-toi à sa place. Y a surement sa cheffe la derrière qui le regarde. Aide le un peu. Kanakys, t'a deja du le croiser. Entendre parler de lui. Connaitre sa femme ou j'sais pas moi. Par exemple, tu serais le tueur, t'aurais fait comment ? "

Résumé : Garrett pose des questions à Raul au sujet de Kanakys, dans le but d'aider un peu Caël. Il ne croit pas Raul coupable de quoi que ce soit.

Il joue au mariole. A vrai dire, je ne suis pas étonné, il s’agit d’un langue-de-plomb et ils sont connus pour être les plus réfractaires aux interrogatoires, ce qui nous arrange bien quand l’un d’entre eux est capturé par l’ennemi comme cela a pu arriver pendant la Guerre froide, mais aujourd’hui ce n’est pas le bon jour pour faire de la résistance. Et je ne suis pas aidé avec le Malkov. Sa remarque se veut neutre, mais je vois très bien qu’il cherche à gagner du temps. Et du temps, je n’en ai pas. Peut-être est-ce la jeunesse ou ma fougue qui ne m’a jamais vraiment quitté, mais je n’ai pas de temps à perdre et je ne suis pas connu pour être l’auror le plus patient du service.

Oh croyez-moi, si j’étais un connard échappé d’une autre salle d’interrogatoire, je ne me contenterai pas de poser des questions. Vous jouez au malin en voulant me déstabiliser, joue donc, mais nous n’avons pas tout notre temps, et si nos efforts ne sont pas suffisants, je suis sûr que nos services sauront autoriser des méthodes plus rapides.

Bon, en réalité, je ne suis pas sûr, mais je peux toujours essayer de convaincre Lian de faire quelque chose, que ce soit faire venir un legilimens, un potionniste ou un détraqueur, que sais-je. Je laisse les deux imbéciles discuter de quidditch mais cela ne m’intéresse pas. D’ordinaire, dans d’autres circonstances, oui, peut-être, mais pas là. On a une affaire de meurtre à régler, alors je me contrefiche des pronostics sur le prochain match des flèches d’Appleby. Mais il finit enfin par répondre à quelques questions. Ainsi, il ne connait pas la victime. Qu’ils ne travaillaient pas ensemble, on le savait déjà. J’allais répondre à sa petite phrase assassine mais l’autre Malkov s’en charge, en remettant une nouvelle couche. Comme si j’avais besoin que ma cheffe me surveille pour faire mon boulot.

Ecoutez Suarez, si vous êtes ici c’est parce que nos services pensent que votre témoignage pourrait être un minimum utile. Vous nous dites avoir un vrai travail, alors certes peut-être que vous travaillez effectivement deux ou trois heures par jour sur vos stupides retourneurs de temps quand vous ne passez pas votre temps sur les bancs du hall en train de manger vos sandwichs et à commenter l’actualité d’une des équipes les plus décevantes que l’on connaisse dans le monde du Quidditch, surtout à côté des Frelons. Mais justement, à force de traîner au ministère, vous devez sûrement déjà avoir croisé cet homme « inutile » comme vous dites. Regardez bien son visage : vous avez déjà remarqué un comportement suspect, ou entendu des collègues parler de lui ? c’était un moldu, ça se remarque vite dans notre communauté n’est-ce pas ? peut-être même que selon vous il n’avait pas sa place au ministère ?

Je le pousse dans ses retranchements, quitte à le fâcher définitivement en insultant son équipe de quidditch. Peut-être que ça marchera …

Spoiler:

L' interrogatoire

L'intrigue - Chapitre 2 - RP PNJ versant Ministère

15 avril 2021 – Fin d'après-midi.

Le regard du Langue de plomb passait de l’un à l’autre de ses questionneurs, sans plus d’expressions sur son visage grelé. Difficile, dans ces conditions, pour Garrett comme Cael de déterminer si leurs propos avaient fait mouche sur l’étrange personnage, ou non. Il restait longtemps, très longtemps silencieux, à fixer le mur derrière eux, sans souffler un mot. Il n’y avait bien que leurs trois respirations pour déchirer le silence de mort qui était tombé comme un voile sur l’ensemble de la pièce. Quand enfin Raul rouvrit la bouche, on eut dit qu’il venait de se réveiller d’une sieste aux yeux grands ouverts, avec un baillement à se décrocher les mâchoires.

- Vous pétez les cojones, les gars. Ta question est totalement con, Malkov, si j’étais le tueur, je ne serais pas dans cette pièce avec vous, maintenant, tu t’en doutes bien. Votre Kanakys est un moldu, c’est pas comme si je pouvais discuter sport avec. Je serais foutrement incapable de vous dire quoi que ce soit à son sujet, même si j’avais envie de vous faire plaisir, ce qui n’est même pas le cas. Par contre …

Un reniflement, puis un nouveau silence. L’ongle de son index frôla l’intérieur de son nez dans un mouvement peu gracieux. Provocateur.

- J’étais au bureau jusqu’à tard ce soir là. Comme tous les soirs en réalité, et j’ai eu les crocs, vers, quoi, deux, ou trois heures du matin. Je suis allé dans les cantines pour réclamer un casse croute aux elfes de permanence ce soir là. En revenant avec mon casse-croute à la groseille à maquereau, j’ai entendu des éclats de voix, quelques étages plus haut. Des hommes, qui s’engueulaient en pleine nuit, dans un couloir, ça résonnait dans le grand hall. Je n’ai pas reconnu les voix, donc je ne me suis pas arrêté, j’avais un projet à rendre pour la fin de la semaine et, clairement, à cette heure là d’ordinaire, ce sont souvent les vigiles qui se braillent dessus parce que l’un d’entre eux à tricher à la bataille explosive, ou des aurors qui rentrent de mission et que l’un deux a chié dans la colle. Ça aussi, ça arrive souvent. J’ai eu la flemme de les croiser dans la cage d’escalier, alors j’ai pris l’ascenseur. Pendant que je rentrais dans le mieux, ya un type qui sortait de celui d’à coté.

HRP : 1er indice débloqué : le soir du meurtre, Raul a entendu deux hommes se chamailler vers deux ou trois heures du matin.

"Raul, Raul, Raul..." Sonorité descendante, témoin de mon léger manque de patience en l'état. Faute à la présence d'un gêneur mais soit. "Autant j'adore quand tu t'moques des aurors, et Dieu sait que c'est un de mes passes-temps favoris..." Fallait l'avouer. "Autant toi et moi on sait que si je suis ici, c'est pas pour boire le thé, même si j'adore tes conseils en matière de pari sportif." On m'avait bel et bien demandé de venir, d'assister à cet interrogatoire, et donc il y avait une raison.

"Et il se trouve, c'est marrant, que j'ai rencard avec ma nièce bientôt. Le genre de rencard que tu rates pas tu vois. J'ai genre P-R-O-M-I-S d'être là. Alors s'il-te-plait, fais plaisir à ton dentiste et à ton boss, dis ce que tu sais." Parce que le temps, c'était précieux, surtout le mien. Et que sa foutue habitude de langue-de-plomb commençait autant à me courir que la mèche de l'auror à coté.

"Toi et moi on est potes non, tu sais ce qu'il va s'passer si tu continues à jouer au con que tu n'es pas. Alors accouches. Qui sortait de ce putain d'ascenseur et qui t'a entendu ? Balances ce que tu sais. Parce que vraiment là, j'ai plus le temps. Et la danseuse là pourra rentrer son rapport nickel chrome. Et toi... Bah tu seras en état de voir ce fameux prochain match..."

Résumé:

J’essayais de le piéger, de le mettre hors de lui, mais nous étions face à un langue de plomb, les pires dans les interrogatoires, on nous l’avait souvent dit dans nos stages d’Auror. Mais la réalité était bien plus marquée que ça, j’avais l’impression d’être face à une de ces statues de l’île de Pâques, ces grands visages de pierre impassibles. Mais pourtant, au bout d’un moment, un long moment, alors que je m’apprêtais même à taper du poing sur la table pour le faire réagir – surtout une réaction qui aurait amusé mon « collègue », il se décida à parler. Je l’écoutais attentivement. Tiens donc, d’après lui il était impossible de parler sport avec un moldu. Encore, parler quidditch, c’était sûr, mais sport ? La suite de ses propos étaient plus intéressants. Une dispute. Des éclats de voix. Mais rien de plus. Ni identification du sujet de conversation, ni même de description physique des individus croisés ce soir-là. Un peu léger tout de même, et je me contrefichais de son sandwich à la groseille à maquereau. Et encore plus de ses allusions sur les bavures des Aurors. Il n’y avait bien que ceux qui ne bougeaient pas leurs fesses de leur bureau de langue-de-plomb pour se plaindre. C’est sûr qu’il n’y avait aucun risque d’erreur à ne pas être sur le terrain… j’allais intervenir mais cet idiot de Malkov fut plus rapide que moi. Inconsistant, désobligeant … La danseuse ? Il était sérieux ? Je n’avais jamais critiqué son unité de chasse clébard, mais il allait trop loin… Je ne pouvais par contre pas m’en prendre à lui devant un suspect.

Bon comme ton pote l’a dit, on n’a pas toute la journée. Alors fais-nous plaisir, on sait que tu n’es pas si con que tu en as l’air, après tout ils n’embauchent pas d’idiots au département des mystères normalement. Tu dois être observateur, et tu dois bien avoir des détails à nous donner sur celui que tu as croisé sortant de l’ascenseur non ? Et les voix, de quoi parlaient-elles ? Moi, contrairement à l’autre, je ne te menacerai pas de casser la mâchoire. Mais cette garde-à-vue peut très bien se prolonger, dans la limite légale autorisée. Tu tiens à dormir dans les geôles cette nuit ? Je suis sûr qu’on peut trouver un détraqueur disponible pour te tenir compagnie …

Je marque une pause, juste pour reprendre.

Et puis ça serait dommage que nos amis du département des jeux et sports magiques t’interdisent de match s’ils suspectent un comportement inhabituel…

Est-ce que j’insinuais avoir des contacts là-bas ? Complètement, après tout, ma sœur travaillait pour Wakefield, et mon oncle était à la tête du département des jeux et sports magiques. Et mon cousin était un des collègues de Suarez. Oui, nous les Muller, on avait envahi le Ministère de la magie…

Spoiler:

L' interrogatoire

L'intrigue - Chapitre 2 - RP PNJ versant Ministère

15 avril 2021 – Fin d'après-midi.

Que cela soit l’un ou l’autre de ses interlocuteurs, Raul ne semblait pas s’accrocher au moindre de leur argument. Menace, chantage, il n’en avait pas grand-chose à faire, et pour tout dire, les ambiances pesantes et autres paranoïas faisaient partie du quotidien du langue-de-plomb. Le Muller le faisait ricaner, plus qu’autre chose, mais il ne se permit pas de l’extérioriser, de guerre lasse. Il perdait du temps, beaucoup de son temps précieux avec leurs bêtises, et ses précieuses secondes étaient bien ce qu’il évaluait le plus dans ce marchandage de souk. Ce qui l’intéressait, finalement, c’était de sortir de cette salle d’interrogatoire, retourner à ses missions et ses travaux qui, eux, auront un impact sur la société sorcière, à terme. Le regard fixe sur Caël, il lui adressa un sourire inquiétant, un peu tordu, et en complète contradiction avec l’expression neutre, presque vide de son regard : à le voir ainsi, c’était presque toute sa face qui paraissait contre nature, à la manière d’une sculpture ratée, provoquant un vague malaise à sa mire.

- Vos menaces sont pathétiques, Muller, vos parents doivent être si fiers de vous. Enfin, il y a au moins une vérité dans ce monceau d’âneries qui sortent de votre bouche comme la diarrhée d’un cul, c’est que j’ai pas votre temps, moi. Je ne sais pas si c’est le type que vous chercher, mais après avoir entendu cette fameuse engueulade, j’ai vu sortir un mec inconnu au bataillon de l’ascenseur secondaire. Taille moyenne, âge moyen, à peine identifiable, sauf à un truc : il avait une cicatrice large comme un doigt au niveau de la gorge. Un truc qu’il devait porter en collier depuis un bail, parce qu’elle était bien blanche. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser …

Dans un mouvement lent, Raul se redressa, salua les deux hommes d’un mouvement de tête distrait, puis tourna la poignée de la porte, en théorie fermé de l’extérieur. Pour une raison inconnue, de Cael et Garrett en tout cas, cette dernière s’ouvrit, et le langue de plomb disparut dans les couloirs en baillant. Ils ne risquaient pas de le revoir de si tôt, car Raul obtint un poste similaire au sien, au Paraguay, quelques semaines plus tard...

HRP : 2ème indice débloqué : Raul a vu un homme de taille moyenne, d'age moyen, mais avec une large cicatrice blanche à la gorge quitter le ministère le soir du meurtre.

RP fini, merci @Caël Muller pour ton implication (et à feu Garrett également )

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