- InvitéInvité
Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Mar 9 Nov 2021 - 14:20
Mardi 16 novembre
Voilà. Une deuxième journée de cours vient de s'achever. J'ai rejoint avec impatience le feutré de la salle commune de ma maison. Je suis revenu de l'hôpital depuis seulement dimanche soir, et déjà je ne supporte plus les regards que l'ont peut porter sur moi. Mais si, vous savez, ce genre de regard compatissant, celui où on ressent toute la pitié qu'on peut inspirer. Pauvre petit chou que je suis, il fallait maintenant se préoccuper de moi, me sourire, me complimenter. Cette hypocrisie crasseuse me donnait la nausée, quand ces visages étaient les mêmes que ceux qui m'ignoraient quand je me faisais harceler, ou que je m'écroulais, terrassé par une crise d'angoisse. Il y avait eux, qui d'une certaine façon, devez vouloir se purger de leur propre culpabilité de ne pas avoir essayé de m'aider, se persuadant qu'ils ne savaient pas que j'allais aussi mal, que sinon ils auraient essayés, et qu'ils sont quand même des gens biens, irréprochables, dont personne ne peut remettre en question ne serait-ce qu'un gramme de leur moralité. Et puis il a les autres, ceux qui continuent de faire semblant de ne pas me voir, mais que j'entends chuchoter dans mon dos "regarde, c'est le garçon qui a tenté de se suicider".
Quarante-huit heures que je suis de retour à l'université, et j'ai compris que je pouvais dire adieu à mon anonymat. Mon nom, maintenant, tout le monde le connais. Luka Agreste, le né moldu drogué et suicidaire. Parfait, je pense que je vais mettre ça en phrase d'accroche de mon futur curriculum vitae. J'ai tellement envie de me replier dans ma coquille. De leur dire de tous aller se faire voir, que c'est de leur faute à eux si j'en suis arrivé là. Mais je sais que ce serait injuste. Injuste et totalement faux. Et qu'enfiler mon armure d'épines ne doit plus être une solution. Alors je me tais, et j'avance dans les couloirs à une vitesse phénoménale. On pourrait croire que j'utilise ma magie pour accélérer, mais dans la cohue de l'accident d'Halloween, ma baguette a été brisée.
Et me voilà soupirant, heureux d'avoir échappé à la foule au regard de chiot triste, étouffante de compatissance. La salle commune est quasiment déserte, et les quelques rares personnes ici ne se retournent pas vers moi. Il faut dire qu'entre le murs des gris, j'ai une réputation déjà bien ancrée de connard notoire, et l'émotion n'a pas été la même à l'annonce de ce qu'il s'était passé. Je soupçonne certains d'être même déçu que je n'y sois pas resté. Au moins je peux faire confiance à mes confrères et consœurs les marginaux pour être honnête dans leur comportement.
J'irais bien me reposer dans ma chambre, mais j'ai peur de croiser Alexander. Je suis incapable de lui faire face après ce qu'on s'est balancé à l'hôpital. Gâcher sa première relation amoureuse en huit ans juste en une semaine, franchement, j'avais fait fort. Du coup, je reste dans la salle commune et m'installe sur une table afin de travailler. En temps normal, c'est là que j'aurais mis mon casque pour mettre ma musique assez fort pour me rendre sourd et activer le système anti bruit afin de m'isoler. Mais au prix d'un effort surhumain, je ne le fais pas. Il faut s'ouvrir au monde, m'a dit mon psychomage. Si j'empêche les autres de m'approcher, jamais je ne pourrais leur donner la possibilité de savoir qui je suis vraiment. Et par la même occasion, je me priverai moi même de ce savoir, parce qu'en fin de compte, on n'existe bien que par le regard de l'autre. Alors je sors livre, parchemin, plume et encrier, et je commence à rattraper mon retard sur un cours concernant l'usage des runes dans l'antiquité.
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Mar 9 Nov 2021 - 16:22
Dire que j'ai la tête dans le cul est un euphémisme. Je suis crevée. C'était une journée de merde. Déjà parce que j'ai mal dormi. J'ai fais un cauchemar. J'ai rêvé que @June Reynolds embrassait un mâle devant moi, puis me regardait d'un air narquois en mode « tu ne m'auras plus jamais ». Quelle horreur ! Ces derniers temps, je n'arrive pas à me la sortir de l'esprit... Du cœur. Elle me hante depuis que nous nous sommes retrouvées, expliquées... Sans parler du week-end romantique ! Cette fille... Bon sang mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je me demande... Est-ce qu'elle pense à moi, elle aussi ? Est-ce qu'elle... ? Non... Arrête Tyler tu te fais du mal. Comment elle pourrait aimer quelqu'un comme moi ? Surtout après notre passé... Elle ne pourra probablement plus jamais vraiment me faire confiance. Elle aura probablement toujours peur que je lui pourrisse à nouveau la vie. Non... Elle ne doit pas m'aimer et je me fais du mal à m'investir autant émotionnellement parlant. Déjà que je ne suis pas très stable dans mes émotions, ce n'est pas pour me jeter à corps perdu dans une histoire qui ne mène à rien... Car... Ça ne mène à rien ? Je ne sais pas. Elle est si adorable avec moi pourtant... En tout cas, moi je la trouve adorable. Perdue dans mes pensées, je bouscule un élève et ne m'excuse pas particulièrement même quand il me regarde de travers. Haussement d'épaule nonchalant et hop je reprends ma route pour la salle commune de ma maison.
J'ai besoin de me détendre. Non seulement ma nuit à été traumatisante, littéralement, mais aussi parce que ma journée n'était pas mieux. J'ai foutu le feu à ma table en cours de botanique... Pourtant je voulais juste la nettoyer... La désinfecter... Pour le coup, elle est désinfectée, aucun problème ! La vermine à été exterminée... Mais... La table aussi. Je crois que ma baguette aime bien cramer des trucs. Ça craint ! Alors non seulement je me retrouve recouverte de suie, mais en plus je me suis faite engueuler ! Sois disant que à mon niveau je suis sensée maîtriser des trucs basique comme le nettoyage de son plan de travail... Alors bon, soyons honnêtes, quand on m’engueule, ben je me braque encore plus ! Du coup... C'est possible que j'ai un peu, mais genre juste un peu, élevée la voix contre la prof. Ah et puis... C'est aussi possible que j'ai traité la fille gothique de croque-mort... En même temps, c'est sa faute ! Elle avait cas pas se mêler de mon engueulade avec la prof hein... Résultat, je me tape une retenue. Fais chier !
Autant dire que quand j'entre dans notre salle commune, je ne suis pas vraiment de très bonne humeur. Mais je me dis qu'un thé ici me fera du bien. Il est bon généralement. Pas que je sois très sociable... Et en toute honnêteté, je m'en fiche un peu de mes camarades de maison. J'ai envie de dire : chacun vie sa vie, et c'est très bien comme ça. Je passe donc prendre une tasse dans un coin que je remplis d'eau chaude et y plonge le sachet de thé au Jasmin avant de me retourner et de voir une tête qui m'arrache une grimace de mécontentement. Je peux pas le blairer lui ! Comme la majorité des gars de tout façon. Mais lui, encore une peu plus car il est exécrable. Pourtant, j'ai déjà parlé de lui avec ma Nymphe. Pour une raison qui m'échappe totalement, elle l'apprécie et essaie de l'aider. J'ai cru comprendre qu'il a des soucis... Perso, j'en ai rien à carrer, mais si ma Nymphe s'est attachée à lui alors... J'imagine que je vais devoir faire des efforts. Je ne veux plus la décevoir... Je veux qu'elle voit que j'essaie de m'améliorer. D'être une personne meilleure. Ouais ok y'a encore du taf mais... C'est en cours hein ! Faut pas mettre la charrue avant les boeufs comme on dit ! Dépitée, je soupire et prépare une deuxième tasse de thé puis je m'approche de tronche de cake pour poser la tasse devant lui avant de lui mettre une petite tape derrière la tête pour le « réveiller ».
« Lève la tête face de pet ! Tiens, bois, ça te fera du bien. Et si tu dis non, je te pète les dents. »
Je contourne la table pour aller m'asseoir en face de lui, franchement j'arrive pas à croire que je fais ça. Qu'est-ce que je ne ferai pas par amour... AMOUR ?! Oh la vache je déraille totalement moi ! Je ne suis pas amoureuse... N'importe quoi... Quelle folie... Disons juste que... Je suis sous le charme. Ouais. Voilà. Disons ça ! Bref, qu'importe les termes utiliser, faut avouer que pour les beaux yeux de June je serais prête aux pires folies... Je prends quelques gorgées de thé, surveillant que l'autre glandu en prenne aussi, puis je passe mes mains sur mon t-shirt et ma veste en jean usée pour essayer d'enlever la suie noire dessus. Peine perdue... J'suis bonne pour faire une lessive en rentrant ! Franchement des fois je suis un vrai boulet. Je me demande si je ne devrais pas arrêter mes études ? Ma magie est trop instable... Mais je ne peux pas abandonner. J'ai besoin de mon diplôme pour réaliser mon rêve ! Je penche en avant par dessus la table pour chuchoter, n'ayant pas envie qu'on m'entende. J'ai une réputation à tenir moi ! Hors de question qu'on sache que je suis peut-être... je dis bien PEUT-ÊTRE, amoureuse...
« Dis donc... Est-ce que par hasard ma jolie Nymphe t'aurais parlé de moi ? Non parce que... Juste pour savoir hein... J'ai envie de lui envoyer un hibou pour un nouveau rendez-vous mais j'ai peur... » Merde ! Quelle conne ! Qu'est ce que je viens d'avouer là par mégarde ! « Si tu répète ça à quelqu'un je te désintègre je te préviens ! »
Vu comment ma baguette fait des siennes... Ça serait assez facile ! Quoi qu'elle serait capable de lui offrir des fleurs plutôt que de le désintégrer juste pour m'emmerder la bougresse !
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Lun 15 Nov 2021 - 1:46
La tête dans mon bouquin et mes rouleaux de parchemins, je me rends compte qu'avec un peu de concentration, je n'ai pas besoin de la présence de mon casque sur les oreilles pour parvenir à recréer cette bulle dans laquelle je sais m'isoler, afin de totalement me dédier au travail que je suis en train d'effectuer. Finalement, ma psy avait raison, ce n'était qu'un artefact de défense pour empêcher les autres de venir vers moi, une pièce d'armure destinée à me protéger, mais pas vraiment à m'aider.
Ainsi, je parviens à me mettre rapidement à la tâche, décryptant les runes de l'exercice proposé grâce au codex qui nous a été présenté en cours. Le process est d'abord fastidieux, mais petit à petit, je reprend mes marques, arrivant même à en reconnaitre certaines sans avoir besoin de me référer à ce que j'avais en guise de clé. Je finis par trouver une certaine fluidité, et d'un coup, mon labeur est interrompu par une tasse de thé qui se pose à côté de ma main sans la moindre délicatesse. Je relève la tête d'un coup, qui va d'elle même à la rencontre de la main prête à la taper. Aïeuuuh ...
Je me retourne vers la nouvelle venue sans comprendre ce qu'il vient de se passer, sans doute les yeux un peu écarquillés et la bouche entre ouverte. Ouais, là, tout de suite, j'ai pas l'air incroyablement intelligent. Mais ses paroles me scotch littéralement. Est-ce qu'elle vient de me menacer tout en m'apportant en thé ? Wao, j'ai jamais eu à faire à une agression aussi ... britannique. Euh .... Merci ? Je suppose ? Est-ce que je dois m'attendre à trouver un arrière goût de mort aux rats quand je vais le goûter ?
J'observe alors la nouvelle venue. Je ne suis plus sûr de son prénom. D'ailleurs, est-ce que c'est vraiment elle ? Son apparence est un peu déstabilisante, mais il me semble que c'est comme ça qu'elle se présente. Si je dois m'ouvrir aux autres, il va falloir que je fasse plus attention à ce genre de détail. Mais ... Pourquoi elle vient me parler comme ça ? Dans mes souvenirs, on n'est pas très très copain elle est moi, même plutôt loin de là. Ouais, l'hypothèse de la mort aux rats semble se confirmer. Pourtant ... Si je veux changer, peut-être que je dois moi aussi laisser une chance aux autres d'être différents de l'image que j'ai d'eux ? S'ouvrir aux autres ... Elle a fait le premier pas vers moi, et je viens déjà de faire un effort surhumain pour passer outre le charmant surnom duquel elle m'a affublé. Alors, pourquoi pas essayer ?
Je sens son regard peser sur la tasse de thé. Ok, ok, je bois. Bon, je me brûle un peu la langue, mais à première vu, aucun poison mortel dans la tasse, juste de l'eau bouillante et des plantes. Cool, elle n'a visiblement pas décidée de me tuer. Je la vois alors se pencher vers moi, et me parler à vois basse. Et là, je reste interdis. Je suis censé avoir compris quelque chose à ce qu'elle vient de dire, ou ... ? Je pense qu'elle peut voir dans mon regard que je suis en grande réflexion ... Sa nymphe ? Mais pourquoi elle me parle de ça comme si je savais ? Je connais une nymphe moi ? C'est pas comme si j'avais beaucoup d'amis, encore moins qu'on puisse qualifier de cette façon. Je fais un rapide état des lieux, parce que j'imagine mal Maximilien en nymphe, et tout d'un coup, je me rappel que l'australienne m'a parlait d'une rendez-vous avec une fille quand elle était venu me rendre visite une fois à Ste Mangouste. Oh, June ! Je le dis sans doute un peu plus fort qu'elle ne l'aurais souhaitée, mais l'éclair de compréhension dans mon regard fait comprendre que ce n'était pas prémédité. Euh ... oui, enfin pas vraiment, elle m'a dit qu'elle avait rendez-vous avec quelqu'un, mais elle ne s'est pas vraiment attardée. J'avais le droit qu'à un temps de visite limité.
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Lun 15 Nov 2021 - 11:17
LE FOU ! Il cri presque le nom de ma Nymphe ! Bon sang la discrétion c'est pas son truc ! Je pousse sur mes pattes pour me jeter sur lui et poser ma main sur sa bouche alors que l'autre main agrippe fermement son col. Bon sang il n'a pas besoin d'ameuter le quarter en hurlant le nom de ma Faiblesse !
« Sois plus discret ! J'ai pas envie que ça s'ébruite ! »
Je le relâche avec une grimace de dégoût tout en essayant mes mains sur mes vêtements. Heureusement pour lui il ne m'a pas bavé sur la main ! Bon, je me doute qu'il n'est pas particulièrement sale, il ne sent pas trop mauvais pour un gars. Mais c'est pas pour autant que ça me plaît de le toucher. Moins j'ai de contact, mieux c'est.
Dans tous les cas, je l'écoute et me renfrogne, me plongeant dans ma tasse de thé. Elle m'a « mentionnée » sans vraiment me mentionner... C'est mieux que rien j'imagine ? Mais moi, cela ne me satisfait pas. Je me sens... Dépitée. Quelle idée j'ai eut de tomber sous son charme. Enfin, on ne peut pas dire que je l'ai choisi. C'est venu comme ça. Je me suis voilée la face quand on était « ensemble ». Je refusais de voir la réalité des choses car j'ai trop peur de l'engagement. Et au final, il est sûrement trop tard pour moi. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même de toute façon. C'est ma faute. La mienne. J'ai été conne. Une nouvelle vision de ma Nymphe au bras d'un autre, ou d'une autre, vient polluer mon esprit, me rendant encore plus triste. Pourquoi faut-il que je ressente toutes les émotions aussi fortes ? Des fois, j'aimerai être normale. Je soupire lourdement, d'un air dépité, et prends quelques gorgées de mon thé.
« Je vois... »
Que dire de plus ? Elle ne m'aime probablement pas comme je l'aime. Pourquoi je m'acharnerai ? Je ne fais que me rajouter du mal. Ouais, je ferai mieux d'oublier l'idée de lui proposer un deuxième rendez-vous. Je ne pense pas que je pourrai supporter un refus de sa part, et encore moins si c'est au profit d'une autre personne. Je me suis foutue dans la merde toute seule. J'aurai dû continuer mes conneries. Enchaîner les filles sans sentiments. Au moins, quand on fait ça, on ne souffre pas. L'amour c'est de la connerie. Des mois que j'ai pas touché une fille car à chaque fois que je commence à en toucher une, c'est le visage de June que je vois. Dans quoi je me suis embarquée sérieux... Ça me servira de leçon pour l'avenir.
« Qu'importe... J'aurai pas dû attendre je ne sais quoi de toute façon. Et sinon, t'étais où pour avoir un droit de visite machin-truc ? En taule ? Désolée de te dire que t'as clairement pas la gueule du criminel hein. »
Quoi que s'il a fait des conneries, il remontera peut être TRÈS légèrement dans mon estime. Au lieu d'être au ras des pâquerettes comme les autres mâles, il serai peut-être au dessus du gazon ? Je dis bien peut-être... Après tout, du peu que j'ai entendu des rumeurs, il a des soucis. Le reste... J'en sais rien et je m'en branle. Mais vu qu'on est tout les deux là et que je suis trop déprimée pour bouger mon gros cul, autant faire la conversation.
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Lun 15 Nov 2021 - 19:16
J'ai un mouvement de recul quand elle me saute littéralement dessus. Bah ouais, des années à me faire harceler et malmener, ça laisse des marques quand un mouvement est un peu trop brusque. Mais je fini par comprendre qu'elle veut juste que j'évite de crier le nom de celle dont elle parlait. Comment je peux deviner, moi, que c'est une information classée secret défense ? Et forcément, sa façon de l'exprimer est ... tout aussi marginale qu'elle ? Que moi ? Que nous en fait ? Vive les gris pour avoir des relations sociales dans lesquels tu risques jamais de t'ennuyer, bande de petites créatures si soigneusement ackwards que nous sommes. Néanmoins, je crois que lire la déception sur son visage me fait de la peine. Pas de la pitié, mais simplement, je connais trop cette émotion pour la souhaiter à quelqu'un d'autre.
Hum ... Tu sais, on parle plus souvent de mes problèmes que de sa vie privée, ce que je sais moi, ça veut pas forcément dire quelque chose ... Est-ce que je tente de la rassurer alors que la minute d'avant je la soupçonnait de vouloir m'empoisonner ? Ouais, c'est ce que je suis en train de faire. Parce que cette mine triste, je ne la connais que trop bien, et j'ai beau avoir une réputation de connard dont je dois désormais essayer de me dépêtrer, je suis en réalité pas démuni d'empathie. Je sais ce que ça fait d'avoir le cœur en morceau, et je me dis que si quelqu'un avait été là à ce moment là, je n'aurai peut-être pas fait toutes les conneries qui ont suivies. Bon, d'accord, il y a huit ans, j'aurais rejeté n'importe qui essayant de m'aider parce que c'était ma seule façon de fonctionner, mais c'est pas une raison pour ne pas tenter avec elle, non ?
Pas en taule non, même si ça aurait pu, parce que je suis ... j'étais un dealer. Mais on m'a dit que ce ne serai pas retenu dans mon dossier puisque mon état psychologique était une circonstance atténuante. Non, j'étais en service de psychiatrie, parce que j'ai tenté de me suicider le soir d'Halloween. Tu dois êtres l'une des seules personnes à pas avoir entendu la rumeur ... C'est étrange de le dire à haute voix dans un endroit publique, loin du feutré du bureau du psychomage de Ste Mangouste. Alors que je m'étais fait une règle d'or que le cannabis ne rentre jamais à l'université, j'avais fait mon arrêt cardiaque devant la grande salle, un joint allumé à la main, du coup je suppose que maintenant, l'information avait eu le temps de circuler. Oui, j'avais été un dealer, un camé et un suicidaire, et voilà à présent un peu plus de deux semaines que je n'ai rien touché dans le but de me sevrer. Rien, ni tabac, alcool, cannabis forcément ... Même pas les anxiolytiques qui avaient été l'instruments de ma mort si Maximilien n'avait pas été là pour me réanimer. J'ai l'air presque déconnecté de la réalité lorsque j'énonce ces faits, comme je parlais de quelqu'un d'autre, que c'était pas moi le sujet. J'avais pas vraiment prévu de discuter de ça, encore moins avec elle, mais puisqu'elle semble vouloir faire la conversation ... S'ouvriiiiiiir aux auuuutres on a dit.
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Mar 16 Nov 2021 - 13:29
J'arque un sourcil en relevant mon air de chien battu sur lui. Il essai de faire quoi là ? De me remonter le moral ? Même si je ne lui dirai jamais, par fierté totalement mal placée et assumée, j'apprécie le geste... Mais ça ne sert à rien qu'il se fatigue, alors je hausse les épaules et retourne à mon thé. Je sais que tout ça, c'est ma faute. C'est moi qui ai tout gâché quand on était « ensemble ». Et probablement que maintenant, malgré tous mes efforts, malgré tout ce que je pourrais faire pour « nous », ça ne servira à rien. Elle mérite mieux qu'une moins que rien comme moi de toute façon. Sérieusement à quoi je pensais ? Qu'une fille comme elle pourrait être amoureuse d'une fille comme moi ? Elle l'a été à un moment donné pourtant. Elle m'a aimé. Et moi, par peur, j'ai tout foutu en l'air. Alors que maintenant c'est moi qui lui court après. Je crois qu'il faut que j'accepte la réalité des faits. Elle et moi, ça ne se fera plus... Même si j'ai eu droit à quelques extras depuis... Pour ce qui est d'une relation sérieuse, je peux m'asseoir dessus. Je commence à le comprendre. Et ça fait mal. Affreusement mal. Faudrait peut-être que je reprenne rendez-vous avec mon psy... Ça fait une éternité que je n'y suis pas retourné.
En tout cas, ce p'tit mâle suscite de plus en plus ma curiosité et j'ai du mal à cacher mon air perplexe quand il me raconte sa life d'un air tellement détaché que j'ai l'impression qu'on parle de la météo. Comme quoi, faut pas toujours se fier aux apparences. Mais bon, franchement, au final, j'en ai rien à carrer de sa biographie. Il a fait ce qu'il a fait, bien ou mal, et il a payer pour ça. Probablement le prix fort d'ailleurs vu qu'il en est venu à faire une TS. Alors... J'ai pas de jugement à avoir. Il semble avoir « compris la leçon », je doute qu'il recommence ses conneries. C'est le plus important.
« Faut dire aussi que j'en ai rien à carrer des rumeurs et autres ragots de couloirs, alors ça joue sur le fait que j'en ai pas vraiment entendu parler. Et bois ton thé putain j'te l'ai pas fait pour rien ! » Oui, le thé, c'est important ! Sacré même ! « Au moins, on peut dire que toi le concept de Halloween t'as poussé ça à fond hein ! Pour Noël tu compte faire quoi ? Te transformer en Père Noël ? Évite nous ce spectacle tu veux ? »
Beurk ! Un gros barbu qui se promène en faisant des Oh Oh Oh... Non merci ! C'est vraiment malaisant et malsain. J'aime pas trop Noël... Enfin, j'ai rien contre ça mais, j'imagine que c'est parce que je ne suis pas très à l'aise avec toutes les émotions de guimauves qui emplissent l'air et rendent les gens... Vraiment débiles et hypocritea. À Noël, t'as l'impression de vivre dans le monde des Bisounours. Les gens ne pensent qu'à s'amuser et se goinfrer et mettent des œillères éphémères sur le monde. Ça m'énerve. Je comprends qu'ils puissent vouloir profiter en famille etc, mais pendant ce temps, des gens continuent à mourir de faim, des gens continuent à se faire tuer, des femmes continuent à être battues... Ouais, non, « l'esprit de noël » c'est clairement pas mon truc.
« Dans tous les cas, crois pas que c'est parce que je suis sympa là qu'on va faire copains-copains hein ! Te méprends pas le mâle ! Je fais juste acte de... de... Sociabilité. Ouais, voilà. Je sociabilise ! Mais te pointe pas un jour pour me proposer une soirée pizza guimauve parce que non seulement je ne partage pas, du moins pas avec les gars, mais en plus tu repartiras dans l'autre sens à coup de pied au cul. Ah et bien sûr si tu as dans l'idée de refaire une connerie qui pourrait inquiéter ma Nymphe, je te pète les jambes. C'est assez clair ? »
Hors de question qu'il s'incruste trop dans ma vie, ou qu'il rende triste ma June ! Sinon ça va être sa fête.
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Mer 17 Nov 2021 - 17:51
Elle se rend compte que je tente quelque chose pour lui remonter le moral, je le comprend à la perplexité que j'observe dans sa réaction. Néanmoins, elle ne fait aucun commentaire. Je suppose que c'est déjà un bon point, au moins elle ne m'accuse pas de la considérer comme une petite chose fragile qui aurait besoin de sa compassion. En même temps, je pourrais comprendre, lire de la pitié à mon égards dans le regard des gens, moi aussi ça me gave.
J'étais comme toi, mais quand c'est toi le sujet du ragot, t'as malheureusement pas le choix. Et je porte de nouveau à mes lèvres ce foutu mug de thé auquel elle semble tellement tenir. Ce coup ci, le liquide est moins bouillant et ne me brûler plus la langue, je peux donc en boire une plus grande gorgée et également mieux en apprécier le goût, plutôt agréable par ailleurs. Est-ce que c'est une note de jasmin que je sens ? Je ne peux m'empêcher de pouffer alors. Faut reconnaitre que sa réplique était sacrément bien envoyée. En fait, je crois que je l'aime bien finalement, quand elle essai pas de me bâillonner et m'étrangler en même temps. Un vieux pervers dégueulasse qui fait s'asseoir des gamins sur ses genoux ? Eurk, non, je t'en pris ... Je préfère encore jouer le rôle du rêne Rudolph. Je n'ai rien contre les fêtes de fin d'années, mais dans ma famille cela n'a jamais été non plus un grand évènement. Un repas un peu plus copieux, quelques présents échangés entre ma mère et moi ... rien à voir avec l'univers hivernal somptueux qui m'environnait lors de cette période à l'académie Beauxbâtons. Un truc auquel je ne m'étais jamais identifié d'ailleurs, bien que l'école m'ait toujours charmé par son idée de l'élégance à la française.
Alors déjà, pizza guimauve c'est sans doute pire que la pizza ananas, vous avez quoi contre la spécialité culinaire de mon pays tous ? Et c'est gentil de t'en inquiéter, mais non, plus de conneries ... Je me tape pas des heures de psychanalyse pour recommencer ... Non mais décidément, les gens ont décidés de briser mon petit cœur de franco-italien avec leurs pizza étranges. Mais la réaction de la jeune femme me fait sourire. Elle fait pas copain copain, elle sociabilise ? Visiblement, on a le même projet elle et moi. Parce que sociabiliser, jusqu'à présent, c'était pas vraiment ma spécialité, mais il parait que je dois travailler sur ça. Il faut s'ouvrir aux autres Luka, l'ouverture aux autres, s'ouvrir aux autres, arrêter d'envoyer tout le monde chier ... Dans le fond, je sais bien que c'était pas la solution, mais c'était si confortable. Enfin, quand on voit où ça m'a mené ...
- InvitéInvité
Re: Je vis donc je suis | ft. Tyler (terminé)
Jeu 18 Nov 2021 - 8:30
Je vis donc je suis
Tyler MoonAvatar Le Regard
À nouveau, je hausse les épaules d'un air détaché. Je m'en carre autant des ragots sur les autres que sur moi-même. Pourtant, c'est pas ça qui doit manquer ! Avec mon caractère de merde, faut dire que je ne passe pas vraiment inaperçu. Puis j'ai sûrement renvoyer chier une bonne partie des élèves de l'université, sans trop exagérer, sans parler des soucis que je donne aux profs à cause de mon instabilité qui fait que j'ai du mal à suivre en cours. J'ai un vrai problème d'attention, je ne fonctionne pas comme les autres. Je décroche très rapidement pour faire autre chose, alors suivre deux heures de cours pour moi ça relève pas mal du miracle. Pas étonnant que des fois je fasse cramer mes bureaux, plus ou moins volontairement... Faut bien que je m'occupe pendant les cours quand je ne suis plus, non ? Non, ouais, clairement des ragots sur moi, doit yen avoir à la pelle. Eh ben... Ça me passe clairement au-dessus.
« Franchement, je m'en tape tout autant des ragots sur moi. Ils peuvent bien penser et dire ce qu'ils veulent, ils ne me connaissent pas. »
Pourquoi j'accorderai de l'importance aux paroles de personnes qui ne me connaissent même pas ? Ils savent rien de moi. Ils n'ont pas vécu dans mes bottes comme on dit. On le dit ? M'en fou. Ce que je veux dire, c'est qu'ils ne savent rien de ce que je vis, de ce que j'endure, des efforts de vie que je dois faire, et des épreuves que je dois surmonter jour après jour pour « essayer », sans vraiment de succès, d'être stable. Alors, tout ce qu'ils peuvent bien dire sur moi et propager comme ragot, comment ça pourrait bien avoir de la valeur à mes yeux ? Je m'en tamponne comme de ma première chemise. Face de pet devrait aussi se mettre à penser comme ça, ça lui enlèverai un poids des épaules. Mais hey, c'est pas mon problème et j'suis pas sa babysitteuse. Alors... Qu'il voit dans mes paroles ce qu'il a envie de voir. J'vais pas lui faire un cours sur je ne sais quoi alors que je suis nulle de toute façon avec les gens. Mais au moins, il se remet à boire son thé. C'est bien. J'aurai pas besoin de lui péter les dents. En tout cas, curieusement, sa description du vieux barbu m'arrache un sourire que je m'empresse de cacher derrière un raclement de gorge. Ni vu, ni connu ! hehe
« Ola tout doux face de pet. Je ne parlais pas de pizza avec de la guimauve dessus, mais d'une vrai pizza, avec en dessert des guimauves ! Tu me prends pour qui ? Un monstre ? Faut déjà être sacrément tordu pour foutre de l'ananas sur une pizza mais des guimauves... »
Je lève les yeux au ciel à sa mauvaise interprétation de mes paroles mais note mentalement l'information qu'il est italien. Enfin, je note... Plus ou moins. Au fond, ça m'est égal. Il pourrait bien être plutonien que ça ne changerait pas le fait qu'il est une face de pet. Avec ses bouclettes là... Je pourrait même l'appeler Boucle d'or. Juste pour le faire chier. Ça pourrait être drôle ! Je garde l'idée en tête pour plus tard. Je trouverai bien un contexte pour le lui ressortir !
« Bon... Tant que tu ne fais rien qui puisse blesser ma Nymphe... Enfin June... » Je soupire doucement face à mes propos. Il faut que je me fasse une raison. Elle ne sera jamais MA Nymphe. Je termine d'une traite mon thé et repose un peu brutalement ma tasse sur la table, attirant l'attention d'un élève qui est sagement entrain de lire. « Quoi ? Tu veux ma photo binoclard ? » Ben quoi ? Y'a des limites à mon envie de sociabiliser hein. Faut pas trop m'en demander. Je retourne mon attention sur la tronche de cake, un peu dépitée. « Bref, écoute, fais pas de mal à June, arrête de lui causer de l'inquiétude, et je devrais pouvoir réussir à supporter ton existence dans les parages. »
Je lève mes fesses et récupère ma tasse vide pour aller la laver dans un évier, profitant de ce moment d'éloignement avec le mal pour souffler. C'est dingue l'effort que ça me demande de parler avec quelqu'un, surtout avec un mâle. Mais la preuve est là que je peux y arriver « pas trop mal » quand je fais un effort. Je dis bien pas trop mal car quand même je prends vachement sur moi pour pas être désagréable... Tasse lavée, je la repose avec les autres et enfouis mes mains dans mes poches en retournant près de l'autre là.
« Bon, évite de t'attirer des emmerdes d'ici notre prochaine rencontre non désirée. Bye face de pet. »
Je lui tourne le dos pour prendre la direction de la porte, faut que je trouve à m'occuper l'esprit moi si je ne veux pas déprimer toute la soirée... J'vais picoler. Ouais. Ouais j'vais faire ça. Ça m'enlèvera peut-être ma sublime June de l’esprit...
Codage par Libella sur Graphiorum
|
|