[forum des associations] we only have what we give - ft. Cat

[Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne]

Septembre 2022

Nouvelle année scolaire, nouvelle rentrée. C'est toujours une grosse étape pour moi, visiblement, et je me demande s'il en sera de même à chaque fois. Je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi anxieuse alors que ma voie juridique semblait toute tracée. Peut-être y attachais-je alors moins d'importance que je ne le croyais. Fao est rentré à l'école maternelle pour la dernière fois, l'an prochain sera sans doute encore plus compliqué à gérer. En plus de mes propres angoisses, il me faudra gérer ses inquiétudes. Changement de locaux, changement de maîtresse, un cartable à ne pas oublier, dont il n'a pour l'heure guère l'habitude. Je me demande lequel de nous deux appréhende le plus, au final, et cette idée me fait doucement sourire. On en parle un peu parfois, de la prochaine classe, mais mon fils reste avare de confession. Ce n'est pas faute de tenter de lancer le sujet, le soir, lorsque je le récupère, mais je n'ai le plus souvent droit qu'à des jeux avec tout ce qui lui passe à portée de la main, un gland, une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ou une brindille faisant office de merveilleux trésor. Parfois, par chance, je peux entendre le déroulé d'une récréation, mais guère plus. Même lorsque je l'interroge sur ce qu'il a pu avoir au déjeuner, à la cantine, je me heurte le plus souvent à "j'ai oublié".

- Ah, si ! Aujourd'hui il y avait de la sauce [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !

Un exploit, visiblement, pour que j'en aie l'information un soir.

Sans doute suis-je un peu trop protectrice envers lui, mais je crois que je ne cesserai jamais de m'inquiéter pour lui. Encore moins de m'extasier devant la moindre de ses avancées. De m'émerveiller devant ses réussites, et d'accompagner ses efforts. Et si je ne peux pas prédire ce que sera son avenir scolaire, je sais qu'il n'aura guère de difficulté avec les mathématiques, son goût pour les chiffres étant visiblement déjà prononcé. Peut-être un peu comme j'avais déjà le goût des voyages, petite, et que j'ai vite été fascinée par la géographie. C'est peut-être bien un de mes regrets, de n'avoir pas vraiment pu explorer le monde à ce jour.

En revanche, je suis bien agréablement surprise de l'évolution de mes relations avec Mère. Je n'aurais pas cru, quand mon fils est venu au monde, pouvoir un jour renouer avec celle qui m'a donné le jour, pas après la façon dont Père et elle m'ont purement et simplement rejetée parce que je ne pouvais pas accepter de mettre cet enfant, mon enfant, à l'adoption. Je m'en souviens comme si c'était hier, de mes valises prêtes, dans notre demeure, déjà certaine de l'issue de la conversation qui ne manquerait pas de s'avérer houleuse - et qui le fut bien évidemment. J'en viens même, aujourd'hui, à accepter de lui laisser la garde de mon enfant, alors que je m'autorise à passer la journée sans lui, sans qu'il ne me faille gagner l'agence pour autant.

Il ne fait pas encore trop frais, et c'est vêtue d'un simple jean noir et d'un sous-pull couleur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], arborant fièrement les teintes de ma maison, que je dirige mes pas vers Hungcalf, en compagnie de mon ami Licorne. Adrian et moi conversons un peu, de tout et de rien, de ses enfants, de sa relation renaissante, aussi, et je suis heureuse de le voir à nouveau épanoui. Je sais que les années qui sont passées n'ont pas été tendres avec lui non plus, et si je n'évoque généralement pas le nom d'Eliott, il ne fait aucun doute que le dragonologue aujourd'hui disparu aura toujours une place particulière dans nos coeurs, mais plus spécialement encore dans le sien. Apprendre à vivre sans lui a demandé du temps, et sans doute son souvenir restera-t-il encore longtemps gravé dans nos mémoires à tous. Prim me manque aussi mais si nos missives sont plus qu'éparses, je la sais heureuse de l'autre côté du globe et c'est tout ce qui nous importe. Il faut vraiment que je prenne des nouvelles de Sha... songé-je sans le dire, consciente qu'il y a bien trop longtemps que je n'ai pas passé de temps avec l'héritier Muller...

Je ne prends pas la peine de retenir mon ami aux portes du hall, comme il décide de faire le tour des lieux, m'abandonnant près du tableau d'un ancien doyen, prêt à redécouvrir les clubs et les étudiants, avec un sourire aux lèvres témoin de son contentement de se retrouver, pour quelques heures, entre ces murs familiers, et pour ma part, c'est vers mon ancienne famille que je me dirige. Je ne m'attends pas vraiment à être accueillie à bras ouverts par les membres du club à la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Ma situation n'est pas vraiment celle que toutes vont envier, c'est un fait. Le modèle que j'ai pu être par le passé est à présent loin derrière moi, et si je m'arme d'un stylo pour me donner une contenance, au fond, je n'en mène pas si large. Moins encore lorsque mon regard accroche celui, glacial, de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], si fière représentante de la famille à la ronce au chignon [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. J'ai bien vu le changement, dans son regard, lorsque les rondeurs de ma grossesse se sont dévoilées. Le dégoût sur ses traits, la désapprobation dans le moindre de ses gestes, là où, je crois, je percevais auparavant une pointe d'admiration. Je m'avance pourtant, souriante, feignant la confiance, prête à ajouter mon nom à la liste des nymphes pour cette nouvelle année.
Si toutefois elles m'en laissent l'opportunité...

[Cataleya BlackthornFirefly ✩ My wings eclipse the sun]

Le dos droit et le jambes parfaitement rangé sous une robe sans plis, Cataleya dominait à la manière d'un cerbère le stand des Nymphes de Hungcalf. Voilà près d'une semaine déjà qu'elle s'acharnait à enchanter cette robe aux accents roses poudrés pour donner aux fleur venu s'y suspendre un charme tout particulier. D'entêtante flagrance et éclosion en cascade lorsque l'infante de Claudia Blackthorn venait à se redresser, offrir à ses consœurs une révérence si délicate que nier son inlassable exercice semblait tenir de l'hérésie. Tout dans sa posture, les mots choisis et tissus enfilés, avaient été minutieusement préparé. Autant sous le regard de James vers qui elle s'était acharné à courir dès lors que son cerveau lui soufflait une nouvelle idée de robe, que celui des nymphes qui lui avait permis de corriger quelques défauts sur lesquels la Blackthorn buttait. Et enfin, légère et radieuse, elle avait osé se confronter à celui de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , véritable soleil auquel elle vouait une dévotion sans faille depuis le déclin d'Holly De Launay.
La perfection était de mise lorsqu'il s'agissait de recruter de nouvelles sœurs, de futures nymphes, et manquer à ce devoir constituait la pire des trahisons aux yeux de Cataleya. Aussi s'était-elle évertuée à réagencer la couronne de perles qui trônait devant son chignon élaboré et ce, avant d’entamer sa sélection.  

Les heures s'étaient rapidement égrainés au grès des signatures, et si elle s'autorisa brièvement à échanger quelques mots avec la si brillante [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ce fut presque implacable que Cataleya revint à sa mission, s'efforçant de guider au mieux les nouveaux étudiants tout en mettant l'accent sur l'importance de rejoindre une association, autant pour nouer du lien que créer des contacts venu servir l'avenir. Et, s'il était évident qu'elle venait aujourd'hui servir les Nymphes, son regard acéré ne pouvait pourtant s'empêcher de dériver un peu, faire ses sélections pour les capes noires.  Elle avait déjà repéré un petit blond lorsqu'une ombre se dessina sur les roses en bouquet qu'elle offrait au jeune fille venue postuler. Quest-ce que...

«  Holly Morgane De Launay. Qu'elle surprise de te voir ici. » Le ton est neutre, ni teinté du mépris si caractéristique qu'elle pouvait porter au représentant de AECES tenu un peu plus loin, ni même enjoué à dire vrai. Comment l'aurait-elle pu, depuis la disparition si soudaine d'Holly dans sa vie ? Aussi, si le sourire ce fit poli, le regard tomba inexorablement sur un ventre plat qui portait sans doute les odieux stigmates d'une grossesse-catastrophe. Pour un peu, elle aurait presque osé demander si la si parfaite De Launey avait égaré son enfant, abandonné sa chose à l'orphelinat ou l'avait caché au creux du nid familial pour feindre un retour à la normal mais se laissa à dire vrai museler par le contexte et le rôle qui était le sien. «  Je suis au regret de t'apprendre que Grace n'est pas avec moi. »
Il était évident que c'était là la raison de sa venue. Après tout, Holly avait été rejeté par la plupart des Nymphe et n'était pas assez sotte pour croire qu'elle pouvait renouer, comme un fleur, avec cette sororité après autant de temps. Et pourtant, quelque chose passa dans le regard trop clair de Cataleya, à mesure que ses sourcils se fronçaient un peu. « A moins que tu sois là pour les inscriptions ? »

[Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne]

Oh ! Je le vois, ce regard implacable, transperçant jusqu'aux tréfonds de l'âme. Pourtant, alors que je m'approche du stand des Nymphes, je ne vacille pas, poursuis mon avancée sans hésitation ni précipitation, un sourire doux sur les lèvres. Celui-là même qu'elles m'ont connu, jadis.

Cataleya Blackthorn est sublime et mon âme de styliste repère dans l'instant le travail acharné qu'elle a dû abattre pour la toilette dont elle est aujourd'hui parée. Bien plus travaillé que ma tenue autrement plus simple du jour. Une queue de cheval haute plaquant mes mèches blondes en arrière virevolte derrière moi comme je franchis les derniers mètres pour rejoindre celles qui ont autrefois été mes consoeurs - et que j'espère encore rejoindre - et ondule encore quelques instants, même après que je me sois arrêtée à leur hauteur. Immédiatement, ses prunelles glacées accrochent les miennes, cherchant à imposer leur suprématie.

«  Holly Morgane De Launay. Quelle surprise de te voir ici. »
- Bonjour Cataleya. lui réponds-je simplement, polie.

Je ne me dépars pas de ce sourire aimable que j'arbore depuis mon arrivée et à vrai dire, il n'est même pas vraiment forcé. Avoir dû faire une pause dans mes études à l'arrivée de Faolán n'a pas réellement été un choix, même si je ne regrette pas la présence de mon fils dans ma vie. La reprise de mon cursus en stylisme, cependant, m'a prouvé à quel point les études me manquaient et la communauté ici présente particulièrement. Je savais que l'organisation d'événements me tenait particulièrement à coeur, et pouvoir travailler à l'agence reste une bénédiction. Mais les Nymphes oeuvraient dans un tout autre registre, et je ne peux nier que l'aspect caritatif me manque.
Et la sociabilisation qui en découlait aussi.
Quand bien même le contact social ici présent s'annonce quelque peu houleux...

«  Je suis au regret de t'apprendre que Grace n'est pas avec moi. »
- Je te remercie, mais je ne suis pas à la recherche de ma soeur.

Mon ton reste aimable, tout comme le sien se veut poli, mais je ne suis pas dupe. Je ne saurais trop me prononcer sur la façon dont les autres Nymphes ont accueilli la nouvelle de ma grossesse, et mon abandon de poste forcé. J'imagine aisément comme la si parfaite Holly De Launay a pu tomber de son piédestal pour bon nombre des membres de la sororité, et pourtant, je veux encore croire que les graines de modernisme que nous étions plusieurs à tenter de semer lorsque je faisais encore partie de cette faction ont quelque peu germé. Je ne suis pas partie sans prévenir, non plus. Dès l'annonce de ma grossesse, après avoir prévenu famille de sang et famille de coeur - mes précieuses licornes - c'est bel et bien mes consoeurs que je suis venue informée de ma situation. Les choses avaient été claires : j'oeuvrais pour le gala de Noël, jusqu'au bout, mais je devrais rendre les armes ensuite. Et Faolán a pointé le bout de son nez le soir dit, comme pour manifester clairement cet état de fait.
Ou peut-être qu'à vouloir tout gérer jusqu'au bout, j'en avais trop fait.

« A moins que tu sois là pour les inscriptions ? »

Le regard de la descendante Blackthorn se fait perplexe, incrédule, presque.

- N'est-ce pas le but de cette journée ?

Je laisse une seconde de silence, le temps que l'information s'imprègne dans son esprit qui y semble particulièrement hermétique - et je n'en suis guère étonnée.

- Ecoute...

Mon regard survole un instant les autres membres présentes, cherchant quelque peu d'attention de leur part également.

- Lorsque j'ai intégré les Nymphes pour la première fois il y a... je soupire réalisant le temps qui file un peu trop vite à mon goût. douze ans déjà, la question de l'objectif principal du club restait... disons controversée. Droits des femmes - de toutes les femmes - à défendre, ou mise en avant d'un certain classicisme...

Je secoue la tête, manifestant aussi par ma gestuelle quelque part que ce point n'est sans doute à l'heure actuelle pas encore tranché.

- Je ne vais pas débattre de ce sujet maintenant, mais une chose reste certaine : chaque année, les Nymphes organisent un gala caritatif, qui peut prendre des formes diverses et oeuvrent pour une association différente chaque fois. Et pour ça je suis douée, et tu le sais...

Ce n'est même pas vraiment de l'arrogance, c'est un fait. C'est aussi ce qui me permet de gagner ma vie à l'heure actuelle, s'il y avait encore besoin d'autres preuves.

- Je peux apporter beaucoup au club à ce sujet. Tu connais mon sens de l'organisation, tu n'es pas non plus sans savoir que l'organisation d'événements, c'est mon travail encore aujourd'hui. Je peux amener des contacts que ce soit pour la logistique, la décoration, la restauration ou l'animation. J'ai l'expérience des nombreux galas passés et celles des événements de mon agence. Et même si les Quenouilles n'existent plus aujourd'hui, tu sais que je peux aussi apporter de l'aide en ce qui concerne la haute-couture à celles qui pourraient en avoir besoin...

Ce n'est à l'évidence pas son cas personnel et si je sais d'avance qu'un compliment serait rejeté autant qu'une absence de notification de ses efforts vaudrait une pique cinglante, je ne peux m'empêcher de souligner la perfection de ce que je vois à cet instant.

- Je doute que tu en fasses partie, cependant : cette toilette est absolument exquise.

Je le sais, qu'elle va me le renvoyer en plein visage, d'une manière ou d'une autre, mais cela m'importe peu. Quelque part, de façon peut-être un peu aberrante, je me sens fière de la voir ainsi, comme si quelque part, la De Launay de l'époque avait pu être un modèle, apporté sa petite pierre à l'édifice de la jeune femme sublime qu'elle est aujourd'hui. Je ne suis pas certaine d'avoir été parfaitement démonstrative, mais j'ai toujours été maternelle envers ma fratrie et par extension, à couver du regard leurs amis. Si Grace était davantage proche de Juliet, je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir responsable, en quelque sorte, de la jeune Blackthorn lorsqu'elle a intégré les rangs des Nymphes et la minutie évidente, le soin apporté à cette tenue force mon respect.
Quand bien même la réciproque n'est sans doute pas vraie.


(petit tag à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui peuvent à tout moment être témoins de la scène au stand des Nymphes ^^)

[Cataleya BlackthornFirefly ✩ My wings eclipse the sun]

« Ecoute »

Si les jambes de Cataleya se croisent dans l'instant sous une volonté à peine dissimulé de se fermer au dialogue, c'est animé de toute la meilleure volonté du monde qu'elle ne se coule pas dans son siège et garde ses griffes là, savamment posé sur leur table. Elle refuse de passer pour une gamine capricieuse Cataleya, et encore moins amère, mais son regard s'aiguise malgré elle sur l'héritière de Launay. Son sourire se pince en une expression polie mais contenue. Tout son corps semble à dire vrai se tordre sous la poigne que referme sur elle la bienséance, presque par réflexe d'opposition. Alors, si Holly cherche le regard de ses consoeurs comme on rechercherait un appuis pour ne faillir, la cinquième adopté Blackthorn penchent doucement la nuque en arrière, à peine. Elle aussi balaye inlassablement leur regard, comme pour adapter son discourt, se calquer sur la ligne de conduite qu'induirait leur levé de sourcil ou expression à peine offertes. Un peu perdue, quoi qu'elle ne l'avouerait jamais.

Pour autant, lorsque Holly entame son plaidoyer et semble renouer avec une assurance appréciable, Cataleya redresse le dos et ramène ses iris céruléenne sur elle. Jette cet océan véritable à son visage comme pour l'entraîner au rythme de ses vagues incessantes, si loin des rivage, de tout repère, et armé d'une telle intensité qu'elle aurait sans doute pu l'y noyer. Et dès lors qu'elle s'accroche aux prunelles trop douce d'Holly, s’immisce à la manière d'un froid serpent dans son esprit, Cataleya ne la lâche plus. Elle soutient son regard avec tellement de force, croise ses pupilles à chaque tentative de fuite qu'il se fait évident que ce simple « écoute » les a englué dans une situation qui éveille en la jolie rousse une défiance toute particulière.
Fondamentalement rancunière et franchement pas facile, Cataleya fait face sans ciller. Quoi qu'elle semble mordre l'intérieur de sa joue pour se contraindre au silence. Pourtant, elle s’évertue encore à contrer mentalement les arguments avancés par la De Launay. Visualise de nouveau les souvenirs d'une grossesse qui avaient autant fait jasé que souiller la réputation des Nymphes. Quelques temps du moins. Balayer les médisances et redorer le blason de la sororité n'avaient pas été aussi insurmontable que prévu, loin de là même. Les Nymphes étaient forte, leur esprits aussi aiguisés que l'était leur langue, et Cataleya n'étaient parvenue à se mentir à elle même ; Si elles avaient fait front commun pour protéger Holly, sans doute, certainement même que la situation auraient été plus simple à gérer. Pour elle. Pour elles.

« Je doute que tu en fasses partie, cependant : cette toilette est absolument exquise. »
Un sourire échappe à ses lèvres pincés, plus sincère qu'elle ne l'aurait voulu à dire vrai. Cataleya aurait espéré pouvoir tenir sa posture de titan, cette expression peu encourageante plus longtemps et ce, afin d'asseoir une sévérité et intransigeance toute maternelle, mais force était d'admettre qu'elle ne s'appelait pas Claudia Blackthorn. Et qu'elle était bien trop démonstrative pour un jour pouvoir se glisser dans ses talons aiguilles.
« Flatter mon incommensurable égo ne t'ouvrira pas les portes, et tu le sais Holly. » Tout comme ouvrir les cuisses devant son cher et tendre ne lui avait visiblement pas assuré la meilleure des vies songea t'elle, sans pour autant parvenir à rassembler suffisamment de venin pour le cracher au visage de la jolie blonde. Elle avait définitivement épuisé tout son fiel sur les rondeur encore juvénile de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] . « Mais j'apprécie ton expertise. Elle est le fruit d'absence de sommeil, de bien de larme de frustration, et d'un soupçon d'aide parce que je suis encore loin de pouvoir t’égaler seule, quoi que j'y suis presque, tu en conviendras. » Si le sourire se renforce un peu et le timbre de voix se fait plus léger, une étincelle de fierté niché dans ses grands yeux bleu, quelque chose semble brusquement se casser. S'effondrer véritablement pour contraindre Cataleya à renouer avec une austérité toute Blackthorn.

 « Remettre en question tes qualités intrinsèques tiendrait de l'hérésie, et il est vrai que ton sens de l'organisation nous a été bien utile durant ces douze années, mais soyons honnête ; tout le monde est remplaçable Holly. Il y a ici des femmes tout aussi talentueuses qui n'attendent que d'une chance pour être mise en lumière, et il serait injuste de ma part d'injecter un soleil venu les éclipser tu ne crois pas ? Il est du devoir de chaque génération d'assurer la pérénité de la suivante, de s'effacer pour la laisser grandir. » Elle laisse sa phrase en suspension Cataleya, le regard planté dans celui de celle qui fut autrefois un mentor véritable. La main venue réagencer ses coiffures lorsque, pétri par l'angoisse, la jolie rousse s'évertuait à faire les cents pas à l'aube des gala.  « Et puis l'association n'a pas vœux de se changer en garderie. Si tu te laisse une fois de plus engrosser. par.. Quoi que, le père de ton enfant est toujours enfermé à Azkaban n'est-ce pas ? Quel dommage.. J'espère que son absence ne marquera pas trop ton bâtard. »

Les mains de Quarta se ramène presque intuitivement sur ses lèvres, comme pour se contraindre un peu tardivement au silence, mais l'étincelle qui niche dans ses grands yeux bleu ne trompe pas. Elle pique délibérément cette odieuse pixie. Si l'intention de faire mal est clairement là, Cataleya n'est surtout pas dupe : si Holly est incapable d'encaisser ses médisances, elle sortirait des Nymphes détruite. Il y a là derrière plus violent et plus fourbe encore, plus cruel que sa langue acéré et ses sourires narquois. Alors elle jauge Cataleya, semble un instant se perdre sur le visage de la De Launay comme pour y guetter les sursauts de son esprit, mais finit par réagencer les bouquets de rose posé soigneusement sur sa table. Un fin soupire posé sur les lèvres.  « Tu es une Nymphe Holly, tu sais bien mieux que moi ce qui t'attend si je daigne ne serait-ce qu'inscrire les premières lettre de ton prénom. C'est du pur masochisme. Et puis je tiens un minimum à ma réputation ; si tu tombes, je tombe avec toi.  »

[Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne]

Dans sa posture, tout dénote de sa volonté d'éviter le dialogue. De m'éviter, moi. Je vois bien son regard polaire dardé sur moi, et ses lèvres trop fines, témoins d'une rancoeur savamment dissimulée sous le masque de la politesse. Tout comme moi, elle balaie l'espace du regard, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] observant sa cour, comme pour chercher un appui, d'un regard à peine perceptible pourtant. Je ne saurais parfaitement affirmer quelles sont les Nymphes qui abonderaient dans son sens, là, attendant ma chute en public, mais j'accroche un instant le regard d'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dont je ne suis pas sans ignorer la situation familiale. La différence résidant précisément dans son statut marital, je ne doute pas que ce point puisse être soulevé si je venais à la citer en exemple, mais il me semble légitime de pouvoir compter au moins sur son appui parmi les représentantes des roses présentes.

Alors mes prunelles claires reviennent vers celles qui me foudroient déjà sur place, et ne les quitte plus. Vaciller signifierait abdiquer, je n’en ai guère l’intention. Pour autant, je n’ai guère envie de livrer bataille contre l’héritière Blackthorn. Quoi qu’elle puisse en penser, elle a toujours fait partie des personnes chères à mon coeur, au même titre que les plus jeunes de sa fratrie, proches de ma cadette. Je crois que d’une certaine manière, je me suis toujours sentie en devoir de veiller sur eux. Une envie, plus exactement. Si j’avais le moindre doute concernant mon instinct maternel, voir les jumeaux grandir autant que leurs amis en a confirmé l’existence.

N’en a-t-elle pas été le témoin privilégié, par le passé ? Le souvenir fugace de jeux enfantins, à l’époque où elle arpentait comme nous les couloirs de Terenez dans des robes de princesse [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] effleure mon esprit et mon sourire poli se fait plus tendre. C’est un temps bien lointain, révolu, et pourtant la nostalgie m’étreint chaque fois que mes pensées s’égarent vers les terres bretonnes. Je doute cependant de pouvoir les fouler à nouveau, tant les relations avec Père ne sont pas prêtes de s’arranger, et c’est un deuil que j’ai bien du mal à faire.

Dans ce fin sourire qu’elle tente encore de dissimuler, dans l’éclat de ses iris azurées, je perçois pourtant la satisfaction, quand bien même ses propos rejettent mon compliment. Et s’il peut sembler fourbe, visant à l’amadouer, il n’en reste pas moins parfaitement sincère. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qu’elle a pris pour modèle de sa toilette m’échappe, mais le résultat est tout simplement époustouflant. Et ce parfum délicat qui émane d’elle à chaque révérence, purement exquis. L’aveu des heures passées attire ma sympathie, je ne connais que bien ce temps passé pour parfaire le moindre détail, et la frustration grandissante, chaque fois qu’une étape peut nous résister. L’espace d’un instant, je retrouve presque l’enfant qui suivait mes pas. Un bref instant seulement.

Et puis sa langue se fait acérée à nouveau, cherchant les mots pour faire mouche. J’écoute, impassible, les attaques à peine voilées quant à un ego que je chercherais supposément à asseoir au détriment des autres Nymphes. Ce point ne me touche guère, je n’ai pas de volonté de prendre le moindre pouvoir au sein des Nymphes, simplement d’apporter ma pierre à l’édifice. Quant à assurer la pérennité de la génération suivante, j’en suis tout autant consciente, et même parfaitement volontaire pour transmettre le flambeau, partager mon expertise et voir les plus jeunes grandir au sein de la sororité. N’est-ce pas d’ailleurs ce que je faisais auprès d’elle, il y a quelques années ? Elle le sait, je le sais également, et ce point m’effleure à peine.

Les piques concernant mon fils, cependant, me sont plus difficiles à encaisser. Elles écorchent mon coeur de maman, appuient là où les blessures ne sont peut-être pas tout à fait cicatrisées. Je reste stoïque, autant que possible, pourtant, refusant de céder à la colère. La Furie aurait tôt fait de prendre le relais, si je ne la muselais, consciente en mon coeur qu’on touche à mon bien le plus précieux. Ma voix reste alors aussi neutre que possible, mondaine, comme j’ai si bien appris à le faire, il y a longtemps.

- Il se porte aussi bien que possible, mais nous savons tous que dans nos familles, rien n’est jamais parfait, n’est-ce pas ? Quant à l’éventualité d’imposer à la communauté un autre [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], je peux t’assurer qu’il n’en est pas question pour l’heure.

Oserais-je ajouter qu’il valait mieux pour lui être un bâtard De Launay qu’un Blackthorn légitime ? Non, bien sûr que non… Je ne veux pas de cette guerre ouverte, en réalité, et si je ne souhaite pas me laisser faire, je n’ai aucune volonté de voir un scandale éclater non plus. Je n’ai pas davantage envie de m’étendre sur les relations entre Gideon et moi - ou leur absence, au demeurant. J’observe donc mon interlocutrice agencer avec soin les roses près d’elle, silencieusement, m’attendant aux nouvelles piques qui ne manqueront pas d’arriver.

- Ne te méprends pas, je sais parfaitement les obstacles que nous pourrons rencontrer - y compris au sein du club - et je peux t’assurer que je suis bien loin de voir la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et croire que tout sera facile. Néanmoins, je crois que notre objectif se doit d’être d’apporter notre soutien aux femmes, d’aider leur émancipation, de quelque manière que ce soit. Certes, mon exemple n’est peut-être pas le modèle à suivre, mais je veux croire qu’il peut aussi être un message d’espoir pour celles qui se trouveraient dans une situation délicate. Nous savons toutes bien comme il est facile de se retrouver dans la précarité dès lors que les ponts se trouvent coupés… Pourtant aucune femme ne devrait avoir besoin d’un homme pour subvenir à ses besoins, ne crois-tu pas ?… Quant à tomber… Je n’ai guère l’intention de laisser qui que ce soit me faire trébucher. Et tu sais comme moi que si tel était malgré tout le cas, je saurai toujours me relever. Et aider les autres à se relever également.

Si je ne suis pas certaine d’obtenir son adhésion pour autant, le message est absolument clair. Nous ne tomberons pas Cataleya, je ferai tout pour l’éviter. Mais si toutefois cela devait arriver, tu ne resterais pas seule, jamais. Ce n’est peut-être pas l’idée que partagent toutes les Nymphes, mais c’est bel et bien ma vision d’une telle sororité et ma loyauté n’est sans doute plus à prouver. Mes couleurs en témoignent sans doute, par ailleurs…

[Cataleya BlackthornFirefly ✩ My wings eclipse the sun]

Elle ne cède pas Holly, et c'est quelque peu admirative que Cataleya contemple cette hermine glisser entre ses épines, échapper sans grands mal aux écueils offert sans même sourciller et avec tant hardiesse à dire vrai que plus d'un capitaine aurait succombé au malaise et sueur froide devant pareille manœuvre. Elle glisse Holly, sans même s'érafler, et ça en est captivant. La Blackthorn aurait pourtant aimé surprendre un froncement de sourcil ou un air pincé glisser là, sur le visage de cette jeune mère lorsqu'elle pointa odieusement son enfant du bout de sa langue fourchu mais, non. Pas un sursaut de voix, pas un éclat de colère, Holly demeurait Holly ; inflexible et pugnace. Sublime en tout point lorsqu'elle redressa un peu le dos et que le jour sculpta plus encore son charme et sa beauté. Stupéfiante dans chacun de ses aspects lorsqu'elle faisait face et refusait de céder, sans même tomber dans le travers d'une contre attaque féroce et irraisonnée. Cataleya, elle, aurait craché feu et enfers à sa place, aurait tout bonnement tenté d'annihiler son interlocutrice si elle avait ne serait-ce qu'osé effleurer le nom Blackthorn mais pas la de Launay, et si Cataleya le déplorait un peu -après tout elle vouait un culte aux joutes verbales les plus piquantes- force était d'admettre que la blonde avait eu du flair. Jouer la sobriété lissait forcément le dialogue, et dénicher un tord sur lequel rebondir, trouver des aspérités dans lesquels plonger les griffes étaient moins aisé pour celle qui fut un temps sa presque disciple. Cataleya peinait à trouver des prises dans cette ascension pour la coincer, et l'envie n'y était plus même là.

Alors elle l'écoute, Cat. Prend une à une les roses qui lui font face pour les tresser entres elle, plus dans un souci de s'occuper les mains que par manque d'intérêt. Elle murmure parfois quelques incantations à voix basses, entrecoupant le plaidoyer d'une jeune femme qui ne se laisse pourtant pas démonter et, lorsque vient son ode au féminisme, force est d'admettre que Cataleya peine à taire ce fin sourire en coin venu illuminer ce visage. Elle force la moue, c'est évident, mais plus les mots défilent, plus ses doigts entremêlements les roses, et plus Cataleya retrouve celle qui lui avait tant insuffler de force par le passé. Holly aurait incarné superbe leader, Cataleya l'avait toujours pressentit, et ces simples réminiscences mêlées aux quelques mots soufflés semblèrent le lui ancrer de nouveau dans le crâne. Ce n'était pas là un discourt vide de sens, la Blackthorn le savait, c'était celui d'une Nymphe comme elle les admirait ; Souveraine, rayonnante, puissante. Il était indéniable qu'Holly inspirerait plus d'une femme sur son passage. Il était indéniable qu'Holly apporterait une réelle plus-value aux événement organisés, et une expertise appréciable, et il était indéniable qu'aucune Nymphe ne se laisserait couler sous quelques médisances si cela venait à se rependre autour de l'héritière de Launay.

Le sourire un peu plus paisible et une étincelle singulière au fond de l'oeil, Cataleya noue une dernière fois ses roses entre elle avant de finalement délier ses jambes sous la table, comme pour chasser les tensions accumulées. Elle ne redresse pourtant pas le regard, préférant laisser place au silence et à l'étrange flottement venu l'accompagnement. Préférant perfectionner cette couronne de rose, qu'elle tresse inlassablement, sublime du bout de ses doigts avec une aisance déconcertante. Elle avait toujours été une bonne enchanteresse Cataleya, et aurait certainement brillé dans ce domaine si sa magie n'était pas aussi erratique, mais force était d'admettre qu'elle semblait toujours se faire belle et intuitive lorsque la rousse la cristalliser sur quelques parures. Les douze roses scintillent un peu, pas même écloses, mais leur doux parfum possèdent les flagrances de la mûre et la vanille. Et si Cataleya entretient encore un peu le silence, c'est l'éther au bout des doigts qu'elle se redresse un peu et couronne les blondes mèches de son aîné, sans un mot, contemplant avec satisfactions les fleurs s'ouvrir en cascade, en une effusion de pétale poudré venu s'élever et se changer en papillon.

Le charme ne durera pas et Cataleya le sait, mais cette effusion coloré semble un instant la ravir avant qu'elle ne daigne offrir sa plume à la bretonne.

« Re-Bienvenue, Holly. »

[Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne]

Fière hermine, toujours, je reste droite, là, face à mon ancienne soeur. J'encaisse les piques, laisses ses ronces me frôler sans m'en émouvoir. Je n'en attendais pas moins de l'héritière Blackthorn, mieux même, je m'y étais préparée. Et puis des attaques de la sorte, combien d'autres en ai-je déjà essuyées par le passé ? Ces quelques tentatives restent vaines, et je ne me démonte pas une seconde, certaine de ma place parmi les Nymphes. Et de l'intouchabilité de mon fils. Je sais, moi, quel être exceptionnel il peut être. Et ce qu'en pensent les autres n'a aucune importance.
Ou presque. Je demeure inébranlable, mais s'il y a bien une assemblée parmi laquelle j'aurais aimé me sentir épaulée, elle est ici, face à moi. Qu'à cela ne tienne, ce sont des idées que je m'efforcerai de faire germer dans les esprits des autres roses, au cours des prochains mois, des prochaines années. Car je ne lâcherai rien, jusqu'à pouvoir ajouter mon nom au bas de la liste qui repose devant Cataleya.

Comme je regrette, d'ailleurs, que la sororité se perde une fois les études terminées... L'idée de former une association pour prendre la suite me traverse de plus en plus l'esprit, mais je dois bien admettre ne pas être en capacité logistique d'assumer cette charge-là en plus. Je la garde cependant dans un coin de mon esprit, pour plus tard. Mes études ne sont pas encore achevées de toutes les manières, bien loin de là.

La rousse porte son regard sur les roses, détournant semble-t-il son attention de mon plaidoyer, murmure quelque incantation pour elle-même. Je poursuis sans relâche pourtant, prenant quelque peu à parti les autres Nymphes sur ma route. Est-ce un sourire que je sens poindre aux commissures de ses lèvres ? L'incertitude demeure, mais je poursuis mon discours, convaincue de son bien-fondé. Et lorsque j'ai terminé, que le silence retombe autour de la tablée, tandis que les doigts habiles de la Lufkin achèvent cette couronne de rose qu'elle tresse avec minutie depuis plusieurs minutes. Un silence étrange, rendu plus surréel encore par le scintillement enchanté de la douzaine de roses entremêlées.

Je l'observe en silence, attendant patiemment le verdict de celle qui fut en quelque sorte ma pupille par le passé, sublimement rendu par cette couronne qu'elle pose sur mon front, et dont les fleurs éclosent en une volée de papillons enchanteurs. Tout aussi charmée que ma consoeur, dont le talent dans les enchantements n'est plus à prouver, je finis par baisser à nouveau le regard sur la plume qu'elle me tend.

« Re-Bienvenue, Holly. »

Je lui adresse un sourire, en même temps que j'incline légèrement la tête avant de me saisir de la plume pour apposer d'une écriture fine les trois mots qui composent mon nom à la suite des autres sur sa liste.

- Tu m'en vois ravie Cataleya.

Je lui rends l'instrument avec délicatesse, et adresse un sourire à l'assemblée des Nymphes auprès de chacune desquelles je viens me (re)présenter. Quelques minutes de mondanités - le milieu dans lequel je suis née - et si je m'attarde encore un peu, le temps d'apporter mon assistance à qui pourrait en avoir besoin, je prends congé une fois que ma présence n'est plus requise, prête à retrouver l'ancien Ethelred à la sortie, et à endosser mon autre rôle, celui de maman.

– Terminé pour moi –

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