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Sometimes it’s better not to react ft Caël Muller
Mer 28 Fév 2024 - 14:32
Sometimes it’s better not to react.@Caël Muller
28 février 2024
« Tu t’fous de moi Smith ? »
Le vouvoiement avait clairement pris la tangente, tout comme la moindre forme de respect que le Barghest avait pu, un jour, tenter d’exprimer à l’encontre de son mentor. Ce n’était rien de plus qu’une langue piquante qui venait claquer contre son palais, à défaut de pouvoir abattre ses poings sur un nez exagérément tordu. En visant bien, il pourrait s’refaire la facade. Non. Trop d’honneur. Autant éclater ses paumes contre du bureau derrière lequel l’auror se tenait. A bonne distance. Bien, parce qu’il était à deux doigts de mordre.
« J’ai bossé sur s’dossier toute cette putain de semaine. Je t’ai mâché ton travail et toi, tu m’dis que c’est plus recevable parce que t’as mal orthographié un nom ? Mais c’est pas possible d’être aussi con ! T’as mère t’a bercé trop près du mur c’est ça ? Dis-le. Y’a des aides pour ça. J’vois pas d’autres explications. »
Il fulminait, le stagiaire. Sa voix tonnait dans la pièce modeste, se répercutait contre les murs. Elle prenait de l’ampleur, en parfaite adéquation avec cette veine qui ne cessait de pulser contre sa tempe. De tous les tuteurs disponibles, il avait fallu qu’il tombe sur le pire. Incompétent. Débile. Méprisable. Il cumulait tous les défauts, sans laisser entrevoir une seule qualité. Comment pouvait-il encore prétendre à son poste ?
« J’en ai ma claque de passer derrière ton cul ! J’suis pas là pour ça putain d’merde. »
Et pourquoi il se levait au juste ? Il n’avait pas encore compris que la seule chose qui l’empêchait de l’attraper par le col était justement le meuble horriblement mal rangé qu’il essayait de contourner ? A quoi est-ce qu’il jouait au juste ? T’as merdé mec. Fais pas le malin. D’aucuns diront que vu leurs positions hiérarchiques respectives, c’était plutôt à lui de baisser d’un ton mais c’était bien trop lui demander. Il avait gardé sa bouche fermée par miracle jusque là mais là, la ligne rouge venait d’être passée. Largement. Sa mine était sévère. Sa mâchoire durement contractée. Ses muscles tendus, prêt à l’emploi. Non, vraiment, qu’il ne s’la ramène pas.
« Baisse d’un ton Barghest. Est-ce que tu sais à qui tu pa-»
Et voilà. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir envoyé une vingtaine de signaux. Merde. Il voulait vraiment jouer à qui pissait le plus loin ? Comme s’il avait que ça à foutre. Et cet index impérieux qui venait de taper contre son torse, comme si ça suffisait à le repousser. Ou le rebooter ? Il n’aurait pas dû. Au contraire. Sa main empoigna le pull, en malmena la laine et le repoussa brutalement. Le pot à crayon tomba, comme une pile de dossiers devant être traité depuis la veille.
« Me touche pas. » Reste où tu es. Lewis en avait sa claque ! C’était à ça que ressemblait un auror senior ? A se cacher derrière de la paperasse et perdre la notion de la réalité ? De ne vivre que pour la sécurité d’un 9-17 et se contenter du minimum syndical ? Ça le dégoutait. Il n’avait pas signé pour ça. C’était pas ça, l’image de la justice qu’il souhaitait embrasser.
Il se relèva. Lui se tendit. Son poing se lanca. Lui se contenta de sourire. Carnassier. A croire qu’il n’attendait que ça. Ses reflexes ne tardèrent pas à prendre l’ascendant sur une supposée expérience. Il attrapa son bras, le releva dans son dos en maintenant fermement le coude. Encore un peu et l’articulation craquerait. Il ne le savait que trop bien pour en avoir fait les frais au club de duel. Enfin, c’était des années en arrière. Il s’était amélioré depuis, tout en aimant toujours autant jouer avec le feu. Pousser le vice, histoire de se faire comprendre. A défaut de péter un rotateur, il pouvait bien lui écraser la tête contre une feuille ? Il imprimerait peut-être mieux les infos...
Est-ce qu’il s’inquiéta du raffut engendré par leur argumentaire ? Non. Pas une seconde. Ca lui passait tellement au-dessus, à cet instant précis, qu’il ne fit même pas attention à la porte qui venait de claquer derrière lui.
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Re: Sometimes it’s better not to react ft Caël Muller
Lun 18 Mar 2024 - 17:58
Je travaillais tranquillement dans mon bureau. Enfin travailler… C’était un bien grand mot car en réalité, suite à la nuit que je venais de passer en planque dans un bar miteux perdu dans une sombre ruelle de Galway, en Irlande, je n’avais qu’une envie, dormir. Mais pourtant je devais faire mon rapport et rédiger mon dossier d’enquête pour ensuite pouvoir faire un dossier administratif destiné à avoir un mandat de perquisition. Rien de très grave, mais il semblerait que le sorcier en question, que je pistais, s’adonnait au marché noir, et il vendrait des ingrédients qui étaient interdits à la vente, tout ce qu’il fallait en tout cas pour faire de la magie noire, et à défaut de l’arrêter, nous espérions trouver chez lui des indices sur ses clients, pour ensuite démanteler tout un réseau de petits sorciers qui s’amusaient à lancer des malédictions aux moldus. Pour le moment, nous avions réussi à éteindre le feu et à étouffer la fumée grâce au service des oubliators, et la majorité des moldus victimes de ces malédictions étaient persuadées que leur déconvenue était due à la malchance, et non pas à un sombre crétin qui semblait trouver intelligent de lancer des malédictions sur des moldus, violant au moins une douzaine de lois magiques. Mais je devais bien l’avouer, la paperasse ce n’était pas mon fort, et ce malgré les cafés que j’avais pu prendre depuis mon retour de mission. Cela devait bien faire vingt-quatre heures que je n’avais pas dormi, et je commençais à le sentir, mes yeux se fermaient devant les lignes d’encre bleu qui s’alignaient devant moi. Je détestais les démarches administratives, il manquait toujours un formulaire B-trucmuche. Par le passé, ça m’avait déjà valu quelques réprimandes de la part du département du juge, et Calliope était sévère quand elle travaillait alors pour lui.
Tout ça pour dire qu’au bout d’une trentaine de minutes (vingt), je m’étais décidé à faire une petite sieste, dans le vain espoir de me réveiller en forme et d’avoir le courage de m’y mettre. Une sieste qui ne devait pas durer plus de vingt minutes, mais ça c’était plus facile à dire qu’à faire. De toute manière, je n’eus pas l’occasion de dormir beaucoup plus car j’avais été soudain réveillé par du bruit dans l’un des bureaux voisins. De ce que j’entendais, deux collègues se prenaient le chou. J’essayais de refermer les yeux, mais les éclats de voix ne s’arrêtaient pas. Aussi aimable qu’un ours mal léché, je me décide à aller voir ce qu’il se passe.
A peine ai-je glissé un œil par la porte que je vois Barghest, un stagiaire, en train de faire une clé de bras à un de mes collègues auror senior. Mais qu’est-ce qu’il fout ce troll miniature ? Il veut finir au trou pour violence sur un supérieur hiérarchique ? Passer en commission disciplinaire ? Les aurors ont toujours eu l’habitude de ne pas être des tendres, mais malgré tout il y avait une hiérarchie à respecter, je l’avais moi-même appris durement plus jeune. Je le connaissais un peu ce jeune, mais je connaissais surtout Smith. Un incapable. Aussi vif qu’un véracrasse. Je soupire. Je vais devoir faire le gendarme.
Barghest tu le lâches tout de suite.
Ce n’est pas une demande. C’est un ordre, mais avec le bon ton, un ton respectueux et surtout un regard qui ne laisse pas la place au doute. J’entre volontairement dans la pièce, pour le dissuader de se rebeller. Je ne suis pas Smith, et j’espère que le peu de crédibilité que j’ai suffira à lui faire entendre raison.
Ne me donne pas une raison de t’en mettre une, Smith serait trop content.
Oui, moi non plus je n’appréciais pas l’auror senior. Mais je pouvais me le permettre, nous avions le même grade. D’ailleurs ce dernier nous lance à tous deux un regard noir. Je le sens prêt à sortir sa baguette.
Auror Smith, je me charge de cet écervelé. Je vous laisse retourner à vos occupations, je suis sûr que vous avez beaucoup de paperasses à finir. Il vaut mieux pour tout le monde que cette altercation prenne fin ici non ?
Il maugrée, mais j’ai déjà pris congé, entraînant Barghest à ma suite. Il est encore en rage. Je me retiens de le gifler pour lui faire ravaler sa bile. Quel idiot. A la place, je lui indique mon bureau.
Bien, et si maintenant tu m’expliquais pourquoi tu veux te faire virer ?
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Re: Sometimes it’s better not to react ft Caël Muller
Mer 27 Mar 2024 - 12:01
Sometimes it’s better not to react.@Caël Muller
Une langue claqua dans son dos et aboya un ordre dont il se serait bien passé. Le lâcher ? Hm. Mouai. C’était un auror senior non ? Smith n’avait qu’à se libérer lui-même de sa clef de bras. Ce n’était pas bien compliqué si on s’y prenait bien. Même @Joeïa Yoon aurait réussi à se contorsionner suffisamment pour y parvenir, quitte à tirer un peu sur l’acromion. Elle lui aurait même collé une droite en guise de réponse, puisque mue par une fierté typique au sein de leur famille. Lui, il en était incapable. Un moins que rien. Même pas foutu de se faire respecter par un cadet, ou de remplir correctement un dossier prémâché. Et c’était un type comme ça qui devait lui donner des leçons, lui apprendre la vie ? Pathétique. Jamais il ne deviendra comme cette loque qui se tordait sous ses yeux, à cracher du venin plutôt qu’autre chose. Sa place, il la méritera. Il ne la devra à personne d’autres qu’à lui.
Les molaires s’écrasèrent avec force sur leurs jumelles, contractant par la même les zygomatiques. Il ne soupira pas de mécontentement, mais c’était tout comme. Retirer une souris des griffes d’un chat et il vous feulera dessus, si ce n’est plus. L’œil s’aventura sur l’ombre qui venait de se placer à son côté. Qui ? Encore un gratte-papier ? Non. Arf. De tous, il fallait qu’il tombe sur le plus grincheux du service. C’était bien sa veine. Si encore, il était tombé sur @Ian McCavish … Quoiqu’il lui aurait surement déjà savaté la tronche. Rien à voir avec la bonne époque. Le regard sombre se planta dans celui de l’Auror -le vrai, entendons-nous, et y chercha durant quelques secondes l’échappatoire parfaite. Chier… Muller avait raison. Quoiqu’il dise ou fasse, Lewis aurait tord et lui ne s’en porterait que mieux. Foutue hiérarchie de mes deux. Il avait hâte de pouvoir y mettre un bon coup de pied.
Les commissures de sa bouche finirent par remonter légèrement, avant que son attention ne se reporte sur l’hideuse créature. Mauvais signe ? Ouai, carrément. La pression augmenta en diapason des contours de son sourire. Il avait tout d’un angelot, avec les grains de beauté qui adoucissaient sa face. Tu parles… Le chat de gouttière relâcha finalement sa proie, non sans émettre un ultime grognement à son attention.
Grognement réitéré, bien qu’un poil plus étouffé, à l’encontre du « sauveur ». Il était frustré l’aspirant auror mais aussi et surtout étouffé par un sentiment d’injustice dont il n’arrivait pas à se dépêtre. Il ne comprenait pas comment un type comme lui pouvait continuer à exercer sans que personne ne s’y oppose ? Chacune de ses actions avait une incidence sur un dossier. Chaque preuve souillée, chaque rature, chaque oubli, impactait le déroulé de l’affaire. Combien en avait-il fait foirer, sagement assis derrière son bureau ? Ça le révoltait !
Et pourtant, son regard restait fiché dans le dos de boucles d’or. Et pourtant, il suivait le pas de senior sans se le faire répéter. Et pourtant, Dieu sait qu’il méprisait naturellement l’autorité. Pas besoin de mots pour le prouver. Son attitude, sa posture, son regard. Tout prouvait une dissidence qui, face à l’homme, semblait fondre lentement. Le Rouge avait eu vent de son parcours, suivait avec attention ses interventions quotidiennes. Il l’admirait, en quelque sorte, puisqu’il correspondait à l’image précise qu’il se faisait du métier. De quoi lui rabattre le caquet pour un temps, à défaut d’adoucir ses traits. Revêche par habitude, ou par nécessité, il s’abstint de s’asseoir à la place indiquée. Il était trop énervé pour empêcher ses genoux de sauter contre le bureau, de toute façon. Il s’accouda toutefois au dossier de la chaise et se mit à faire rouler ses épaules, histoire de se décharger de la tension.
« Si tu tenais à me faire virer, tu ne chercherais pas à entendre ma version. »
Petit con. Ce n’était plus avec une pelle qu’il creusait, là… Un air de défi mal miroita dans ses prunelles brunes. S’il tenait à le mettre à la porte, il ne lui aurait pas ordonné de lâcher prise. Il ne l’aurait pas gentiment convié à le suivre. Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Le mal était fait, non ?
« Ce crétin méritait une leçon. Il a encore merdé. »
Et j’ai peut-être dépassé les bornes. Est-ce qu’il y montrait du regret, une once de culpabilité ? Non. C’était bien ça le problème. Si la machine tournait correctement, jamais il n’aura eu à quitter sa posture de stagiaire. Ses pensées dévièrent un instant vers les Chauffe-plats, vers @Charlie Keir qui était la victime d’une injustice qu’il n’avait su empêcher, vers @Andrew Hill qui attendait énormément de lui sans qu’il ne parvienne à le satisfaire. Caractère de merde ! C’était pourtant grâce à lui qu’il avait été remarqué par les Capes noires. Grâce à ces idéaux aussi, sa soif de justice… Ouai. C’était pas gagné.
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Re: Sometimes it’s better not to react ft Caël Muller
Lun 15 Avr 2024 - 17:01
Je me reconnaissais parfois dans les traits d’humeur et les réponses de Barghest. Moi aussi, en mon temps, j’avais été ce jeune chien fou complètement indomptable, qui n’en faisait qu’à sa tête, alors même que je venais d’une famille au sang-pur réputée pour son intransigeance et sa discipline certaine. Mais j’avais toujours été un rebelle, et si aujourd’hui je m’étais calmé, je me souvenais avec précision d’une époque où j’étais comme Lewis. Le nombre de fois où j’avais fini à l’infirmerie après m’être battu avec un autre étudiant était bien trop important pour que je puisse le dire à voix haute. Et finalement, je n’avais pas si mal fini à vrai dire. Je comprenais au fond la frustration du garçon, il fallait dire que le collègue n’était pas le Nimbus le plus rapide du bureau des aurors, et ce n’était pas la première fois que de sa faute une affaire avait failli capoter pour des raisons idiotes d’erreurs administratives. Moi-même, je me demandais parfois s’il ne fallait pas le mettre au placard, et je sais que certains rapports avaient été envoyés à notre supérieur hiérarchique, mais l’administration était très lente… Beaucoup trop lente en tous cas quand il s’agissait d’un véracrasse comme lui, alors qu’elle était bien plus diligente pour sanctionner un comportement un peu trop brutal en mission, question de proportion de la réponse armée, une connerie dans ce genre-là. Calliope saurait bien plus l’expliquer que moi à vrai dire.
Un jeu de regard se mit en place avec Lewis, mais très vite il comprit qu’il avait tout intérêt à l’écouter et à le suivre plutôt qu’à continuer à molester son aîné. Il finit alors par lâcher le collègue, et malgré son regard noir, où je pouvais lire de nombreux sentiments contradictoires mais surtout de la colère, de la rage, de la frustration et de l’ego, Lewis finit par me suivre dans mon bureau. A le regarder, il ne fallait pas chercher bien loin pour comprendre qu’il ne supportait pas l’autorité, et qu’il l’affichait ouvertement. Ca tombait bien, je n’agissais pas en tant que supérieur, mais plutôt comme un ancien chien fou qui apprenait au plus jeune à ne pas sortir ses crocs au premier coup dans le museau. Des conseils que moi-même j’aurais parfois aimé avoir plus jeune. Plutôt que de s’asseoir, le rouge s’accoude au dossier de la chaise, la nervosité secouant ses épaules comme s’il ne tenait pas en place. Fichu sac de testostérone, c’est d’un punching ball dont il aurait besoin, et Smith ferait sûrement l’affaire, mais il en était hors de question. Son comportement commence m’agacer, et maintenant je comprends l’attitude de mes supérieurs quand j’avais son âge, si je me montrais tout aussi insolent et brut.
Ecoute, joue pas au con avec moi, je ne suis pas Smith donc si t’as envie de décharger ta colère, frappe le mur, ça te remettra les idées en place. Je ne cherche pas à te faire virer abruti, mais à ne pas donner d’excuses à Smith pour demander ton renvoi ou ta suspension.
Je soupire, me frottant les sourcils dans un excès de fatigue, je sentais qu’il allait me les casser bonbon, et j’étais sûrement intervenu à temps. Le gamin soutient mon regard, une lueur de défi dans les yeux. Tu ne sais pas à qui tu t’affrontes là … J’étais calme, mais on ne pouvait me retirer ma nature, j’étais tout aussi sanguin que lui, même si j’avais appris à prendre du recul.
Oui c’est un crétin. Mais s’il a une leçon à recevoir ce n’est pas de toi. S’il a merdé, on fait un rapport au directeur du Bureau, et il s’en chargera, si besoin il recevra un blâme ou une suspension. Maintenant faut te calmer. Tu ne fais pas la loi ici, et si tu as trop d’hormones à décharger, y a plein de moyens de le faire. Tu trouves un sac de boxe, un mannequin d’entraînement ou une fille, mais c’est la dernière fois que tu t’en prends à un supérieur ici t’as compris ?
Je ne rigole pas, adossé contre un mur du bureau, les bras croisés sur lesquels volent une nuée de dragons, un tatouage magique fait il y a plusieurs années.
Bon allez, explique-moi ce qu’il a fait et pourquoi tu lui en veux autant. Whisky ?
Ok, ce n’est pas déontologique, mais on s’en fout, je sors une bouteille de whisky pur feu d’un tiroir avec deux verres. Ca fera redescendre la tension. Je ne suis pas là pour le faire chier.
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Sometimes it’s better not to react.@Caël Muller
Ecoute, joue pas au con avec moi. Trop tard. C’était plus fort que lui. C’était… Epidermique, en tout point semblable à une réaction allergique. Il avait l’autorité en horreur et l’injustice pour cauchemars, et ce savant cocktail lui brûlait l’estomac de part et d’autre. Quoi ? Il aurait dû bien sagement tenir sa langue, baisser la tête et laisser faire ? Si personne ne disait jamais rien face à ce genre d’attitude, les choses ne changeraient jamais. Il aurait pu serrer fort les dents Barghest, quitte à se briser les molaires. Non, pour la simple et bonne raison qu’il n’en avait pas envie. Certains y verraient là un caprice d’enfant, d’autres une manifestation cacophonique de grands idéaux. Qu’importe. Ça le faisait ouvertement chier et le respect qu’il ressentait envers son ainé ne suffisait pas à le cacher. Il ne lui fit même pas l’affront d’essayer, en réalité.
Je ne cherche pas à te faire virer abruti. Sans déconner. Les yeux chocolat roulèrent si fort dans leurs orbites que sa vision en fut occultée. Une seconde, à peine. Le temps nécessaire pour le Barghest de se dire qu’il avait eu raison et ce constat, si futile, suffit à tordre sa bouche d’un sourire infime. Les pupilles fondirent ensuite sur leurs voisines, sans ciller. Le sang s’était relativement refroidit, mais sa posture ne se modifia en rien. Ou si. Les épaules s’étaient à peine détenues tandis que ses mains s’étaient enfoncées dans ses poches. Con jusqu’au bout des pompes.
« Et c’est tout ? Il fait une erreur et vous, vous allez tirer votre coup ou vous défoulez sur un sac de frappe ? Pas étonnant que cette merde se sente intouchable. Avec tout mon respect, bien sûr. » Ou l’absence, en témoignait le ton moqueur qui grattait ses cordes vocales. A l’évidence, son incompétence était connue et reconnue par tous ici. Et ? Rien. Il vivait sa vie bien tranquillement, pendant que d’autres souffraient de son travail bâclé. A la réflexion, ce manque de réponse était ce qui l’énervait le plus. Des erreurs, tout le monde en faisait. Il n’était pas suffisamment imbu de lui-même pour s’ôter de l’équation. En dix ans, il s’était pris les pieds dans le tapis plus d’une fois et il continuerait surement de le faire, sauf qu’à la différence, lui cherchait à se corriger. Il apprenait, cherchait à viser l’excellence, à défaut de corriger son caractère. Un point après l’autre. Et Smith s’autorisait à se laisser aller en dépit des conséquences ? Putain. Ce n’était clairement pas le seul fautif de l’histoire. Administration pourrie jusqu’à l’os.
« Compris. » cracha-t-il à la tête du blond. Sourire abandonné. Lèvres tordues. Il feulait, le foutu chat de gouttière. Au moins, il paraissait un peu moins irrité. Sentir son point de vue partagée avait peut-être réussi à calmer sa fougue un temps.
« Sec. Merci. » Sale gosse peut-être, mais éduqué. Pas si irrécupérable que ça, l’aspirant.
Le Rouge prit une profonde inspiration et étira sa nuque, la faisant gentiment craquer de droite à gauche.
« Ce qu’il a pas fait, tu veux dire ? » Pas de vous dans sa bouche. Le cadre professionnel n’était plus si franc depuis que le whisky avait été servi. Pas plus qu’il ne l’était une dizaine de minutes plus tôt, quand son corps surplombait celui de son supérieur. Doux souvenir. « On était sur une affaire depuis presque un mois. Une gamine a été agressé en rentrant chez elle. Impossible de se souvenir de quoique ce soit à cause du PTSD. En cumulant différents témoignages, on a pu remonter jusqu’au type en question. Y’avait plus qu’à monter le dossier pour justifier l’inter et aller le cueillir. J’ai planché dessus toute une semaine pour que ça soit parfait. Irréprochable. L’autre péteux avait juste à l’prendre et faire ce qu’il fallait, mais non. Il a fait de la merde ! Résultat, le type a disparu du paysage. Faut tout reprendre ! Ça me les brise. J’comprends pas comment ce type peut dormir le soir en sachant les conneries qu’il fait à répétition. Soit sa bêtise est plus grande que son devoir, soit c’est un pourri. Dans tous les cas, j’comprends pas qu’il s’en sorte à chaque fois. »
La flamme dans le regard se fana. Ce n’était plus de la rage qu’on y lisait mais bien un dégout profond. Comment cette injustice pouvait-elle avoir lieu ? Comment pouvait-on laisser faire ?
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