Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Ne me demandez pas comment j’ai atterri ici. J'avais un don très particulier pour squatter des soirées dont je ne connaissais même pas les organisateurs. C'était l’un de mes nouveaux collègues qui m’a invité à cette fête, et évidemment, je n'allais pas refuser. C'était une manière de faire connaissance avec d'autres personnes… Voir plus que ça. La soirée était déjà bien avancée, en gros, j’avais déjà enchaîné quelques shoots et autres boissons. C'était loin d'être terminé, puisque j'étais en pleine partie de bière pong et c'était mon dernier tire. Ça se jouait entre eux, et nous. Un verre chacun, balle de match en quelque sorte. Je n’ai jamais autant concentré de ma vie. Oui oui, jamais. Je frottais la balle entre mes mains, comme si ça allait me porter chance.

Le suspense était insoutenable, la balle lancée, on retenait presque notre respiration jusqu’au moment où elle atterrissait directement dans le gobelet après un seul rebond avant. Je levais les bras, criant de joie avec mon comparse de jeu, lui sautant dans les bras par la même occasion. Un simple jeu pouvait rendre très complice deux simples inconnus. Avec l'alcool, ça aidait aussi grandement évidemment.

Il fallait que je mange un peu là. J'étais plutôt résistant à l’alcool, ayant - malheureusement ? - un peu trop d’expérience dans ce domaine. Mais il ne fallait pas que j’abuse de mes capacités. Il y avait deux trois trucs à grignoter sur une table spécifique. Je m'en rapprochais, il y avait quelques personnes, mais bizarrement, beaucoup plus se trouvait proche des boissons. Il y avait d'autres une jeune demoiselle qui ne me semblait pas inconnue. Rousse…

Excuse-moi mais… On se connait, non ? Non je sais ce que tu es en train d'imaginer, c'est la vieille phrase d'accroche pour t'aborder… Ce qui en soit, ne serait pas totalement faux mais c’pas le sujet… Non c’est vrai, j’ai déjà l’impression de t’avoir déjà vu…

Verre en main, je buvais une énième gorgée, j’avais arrêté de compter, pour enfin faire tilt dans ma tête. Ça se voyait clairement sur mon visage que je venais d’avoir une illumination.

Oh mais je sais… Tu travailles au Styx, non ? Si si ! D’ailleurs… Tu danses très bien…

Maintenant, c'était limpide dans mon esprit. Peut-être un peu trop. Il faut dire que j’avais un peu trop regardé son show la veille… Oui, mater, on pouvait dire ça aussi.

(Poke @Apsara Chankimha)

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

Ces dernières semaines avaient été particulièrement difficiles à vivre pour la thaïlandaise. Le premier coup avait été porté par le saccage du Lovingblow, son paradis sur terre, et le meurtre affreux qui y avait été commis. Mauvais endroit, mauvais moment. Ça n’en restait pas moins affreux, d’autant plus que l’artiste qui avait quitté ce monde ne lui était pas inconnu. Pire encore, il était un bout de l'univers de @James Blackthorn . L’injustice avait frappé plus d’une âme et voir cet être qui lui était si cher s’effondrer avait été le coup de grâce. Chacun avait géré son deuil à sa façon. Le sien avait été particulièrement chaotique. Sa chambre, ou du moins le bout d’atelier qui lui était dévolu, avait été mis sans dessus dessous. Elle avait détruit chaque petite pièce l’affiliant à cette famille qu’elle aimait, craignait et haïssait tout à la fois. Elle avait commis l’ultime sacrilège et s’en était pris à ce corps qui ne lui avait jamais appartenu tout à fait. Ses cheveux d’ébènes avaient brulés sous l’effet de multiples sortilèges et souffert sous la frénésie de ses ciseaux. @Maximilien Leroy avait rattrapé la casse et avait transformé le carnage en quelque chose d’étonnamment ravissant. Cet homme avait des doigts de fée, à n’en pas douter. @Erawan Chankimha , malheureusement, n’eut droit qu’à la vision épouvantable d’une harpie poil-de-carotte. Déso, pas déso.

Elle s’était également jetée à corps perdu dans des révisions interminables, tenant le coup grâce à l’alternance de caféine et de sable dodo. Il y avait clairement plus sain comme résilience mais au moins, elle s’était donnée un but. Elle comptait bien réussir ses examens haut la main et prouver qu’elle valait plus que le rôle de poule pondeuse qu’on lui prédestinait depuis sa naissance. Elle avait de la valeur. @Joeïa Yoon le lui avait dit quelques mois plus tôt et elle s’accrochait à ses mots avec force. Peut-être un brin de désespoir aussi. C’était grâce à elle, aussi, qu’elle avait pu sentir son cœur se remettre à battre. La danseuse l’avait invité à rejoindre le Styx et à embrasser un public qu’elle ne pensait jamais avoir. Ses passages sur scène la remettaient à flot. Qu’importe son état de détresse ou sa fatigue intense. Se remettre à danser lui avait sauvé la vie, à n’en pas douter.

Enfin ! Les examens étaient terminés. Apsara était libérée. Des cernes bleutés avaient fait leurs apparitions sous ses grands yeux sombres mais qu’importe. Elle ne comptait pas les faire disparaitre ce soir. @Dakota Davies l’avait harcelé pour qu’elle le rejoigne à une fête estudiantine toute la sainte journée. Elle avait fini par accéder à sa demande. Comme toujours. Sortir de sa zone de confort lui ferait sans doute du bien. Elle n’avait pas encore commencé à Sainte-Marie, n’avait plus besoin d’enfoncer son nez dans des bouquins compliqués et était de repos pour les trois prochaines soirées. Prendre son envol loin de James , figure rassurante à laquelle elle n’a de cesse de se coller depuis son retour au bercail, lui permettrait peut-être de se lâcher une bonne fois pour toute. Pas de peur de le décevoir s’il n’est pas là pour la voir, n’est-ce pas ? @Tia Nsar le garderait bien au chaud dans leur drap pendant qu’elle profiterait d’un premier moment OFF amplement mérité.

Veste rouge. Pull crème. Pantalon slim. La sorcière ne fit pas le moindre effort, ce qui agacerait très certainement le géant. Parait-il qu’elle était un cas désespéré, allergique à sa propre féminité. Il n’y avait que sur la scène qu’elle osait l’embrasser. Lorsqu’elle revenait à la vie réelle, montrer le moindre bout de peau devenait pour elle un supplice -Quoiqu’elle tende à soigner cette fâcheuse habitude. Un projet parmi tant d’autres. Converses au pied, elle quitta la Lunar à l’heure des fêtards.
Une fois arrivée, la Violette n’eut même pas le temps de crier boursouflet qu’un gobelet en plastique remplit à ras-bord lui fut collé dans la main. Il ne fallut pas plus de temps pour qu’elle ne le lève et trinque auprès de qui le voulait. Pas de signe de Dakota pour l’heure, mais elle n’en prit pas ombrage. Elle pouvait très bien s’amuser seule et comptait bien rejoindre la piste sitôt sa boisson terminée. La party était déjà bien avancée et l’ambiance réellement plaisante. Elle profita d’une ligne de shoots en rejoignant un groupe dont elle oubliera certainement les visages, fit des aller-retours entre le semblant de piste de danse et le buffet. Comme à chaque fois qu’elle avait un peu d’alcool dans le sang, la sorcière se faisait avenante et prenait même soin de concocter des assiettes (en carton) de qualité pour ceux qui le lui demandaient. On la remerciait de toutes les façons : par un câlin, une tape sur l’épaule, un verre offert. La moindre petite attention touchait son âme d’auto-préposée au buffet. A combien était-elle de verres déjà ? Hmmm… Elle leva une jambe et se mit à sourire. Si elle ne s’était pas vautrée, c’était qu’elle était encore loin de sa limite. Monstrueuse, selon la rumeur qui courait.

« Hm ? » Son pied se reposa sur sol un poil vite mais heureusement, le niveau de son verre était suffisamment descendu pour que rien ne soit renversé. Interdiction de gâcher la moindre goutte. D’ailleurs, elle ramena son index à ses lèvres et récupéra une malheureuse qui avait tenté de s’échapper.

Ses prunelles sombres se mirent à détailler sans vergogne le visage qui lui faisait face. Mignon, lui susurra un Jiminy Cricket un peu pompette à l’oreille. Elle aussi, elle avait cette impression de déjà-vu… Mais où ? MAIS OUI ! Le Styx, bien sûr ! Maintenant qu’il le dit c’est -Non. Stop ! CHUT. Sans réfléchir, la rousse fracassa son pauvre gobelet sur la table et posa ses mains sur la bouche de l’inconnu-un-peu-connu.

« Je… Garde le pour toi. Je tiens pas trop à ce que ça se sache. »

Le cœur battant à tout rompre, elle regarda à gauche et à droite. Personne n’en avait rien à faire d’eux, ce qui la rassura quelque peu. Les épaules se détendirent et elle soupira longuement, avant de lui offrir un sourire bien maladroit.

« Tu… T’es client là-bas ? » Par Merlin, Apsa ! Elle retira vivement ses mains et les rangea soigneusement dans les poches de son pantalon. Ses joues lui chauffaient un peu mais elle ne savait si c’était l’idée de croiser un spectateur l’ayant vu comme [i]ça[i] en chair et en os, qu’il l’ait complimenté à ce sujet ou… L’ivresse. Peut-être les trois en même temps. « Tu… C’est vrai ? T’as bien aimé ? »

by Nathie

Ce que j’appréciais dans ces villes de taille moyenne, c’est qu’on pouvait facilement retrouver des personnes qu’on pouvait croiser. Dis comme ça, ça faisait un peu psychopathe mais non, je ne l'imaginais pas comme ça. Je n'étais pas un tueur en série. Ça me permettait juste de pouvoir discuter avec une personne, chose que je n'aurais pas pu faire avant. Toujours pas clair ? Eh bien, j’avais l’exemple parfait avec je-ne-sais-pas-encore-son-prénom, ce soir. Je l'avais déjà croisé, j'étais prêt à mettre ma main à couper. J’avais tendance à retenir certains visages, notamment féminin, plutôt jolis, avec un très beau sourire. J’avais la possibilité de pouvoir discuter avec elle, contrairement à la dernière fois.

En même temps, c'était au boulot, car oui, j’avais réussi à retrouver le lieu où je l’avais déjà vu. Durant ma première journée, au Styx, ce fut furtif, mais je m’en souvenais, c’est qu'il y avait une - très - bonne raison. Comment oublier une danse très sexy, sur scène, avec les effets de lumière ? On était presque obligé de regarder. D’ailleurs, je tenais à dire que j’avais réussi à servir les clients malgré la possibilité d'être distrait… C'était peut-être un test ? Si t’arrives à bosser, faire des cocktails, être à l'écoute des clients alors que des danseuses étaient sur scènes ? On t'embauchait directement. Je devrais ne plus être en période d’essai rien que pour ça.

Je m'égarais légèrement, mais je ne manquais pas de lui informer d’où on s'était vu. Je ne m'attendais pas à ce qu’elle pose ses mains sur ma bouche pour que je me taise, pour être poli. Sourcil relevé, je ne comprenais pas bien où était le problème. Mes yeux regardaient dans la même direction qu'elle, ne pouvant plus tellement bouger le reste, comme figé, la crainte qu’il pouvait arriver quelque chose, mais quoi ? Apparemment, je ne devais juste pas dire haut et fort qu'elle travaillait au Styx. Là encore, c'était un peu flou pour moi… Pourquoi ? Est-ce que c'était juste elle ou bien tout le personnel travaillant dans ce lieu ne devait pas dire qui était leur employeur ? Parce que si c'était le cas, je n'étais clairement pas au courant.

J’aimerais bien pouvoir lui répondre, la rassurer que j’allais - essayer - d'être plus discret mais compliqué quand j'avais la bouche clouée par deux mains. Je n’avais pas du tout imaginé qu’elle puisse penser que j'étais l’un de ses clients. Je n'avais pas non plus précisé que je l’avais croisé en tant que collègue… Boulette.

Attends, quoi ? Moi, client ? Ah non mais pas du touuut ! J’y travaille aussi et ouai j'ai…

Je me rendais compte que je l’avais dit haut et fort, je mis ma main sur ma bouche, comme si je venais de dévoiler un énorme secret. Je décidais de me rapprocher d’elle, pour pouvoir parler à voix basse et qu’elle puisse me comprendre sans devoir lire sur mes lèvres.

Enfin… J’veux dire que je bosse aussi au Styx… Mais apparemment, faut que ça reste secret…

J’avais vraiment rien compris, mais il fallait m’excuser pour ça, l’alcool n’aidant clairement pas. Je m’écartais, reprenant une distance raisonnable entre nous.

Mais du coup, ouai, j’ai grave aimé ! C'était presque… Hypnotisant ! Bon après, je devais essayer de rester focus Je mimais des œillères, comme si ce n'était pas assez explicite C'était mon premier jour, au bar… Pas en tant que consommateur hein ! Enfin, t’as compris maintenant…

Ce que je pouvais être bavard quand je m'y mettais. Si je me voyais, je me mettrais des claques, à coup sûr.

J'me suis même pas présenté, Owen, du coup, collègue au… cette fois-ci, elle a dû lire sur mes lèvres pour y voir “Styx”.

Je lui tendais la main, attendant qu'elle vienne la serrer.

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

Apsara ne savait où se mettre. Elle se serait bien transformée en petite souris histoire de filer se cacher dans un trou, peu fière de sa réaction. Elle avait littéralement bondi sur un homme qu’elle ne connaissait pas et pire encore, un client supposé. Ralentie par l’alcool, elle ne retira pas tout de suite ses paumes de la bouche de… Comment est-ce qu’il s’appelait déjà ? Elle remonta le fil de la discussion -courte, heureusement, et se félicita de ne pas avoir simplement oublié son prénom. Ce ne serait pas étonnant venant d’elle à ce stade de la soirée cela dit. C’est donc les mains sagement rangées au fond de ses poches qu’elle le questionna. Pour dissimuler sa nervosité, son corps se mit à se balancer d’un pied à l’autre. Ew. Mauvais plan. L’équilibre n’était clairement plus présent.

J’y travaille aussi et ouai j'ai… Un intense soupir de soulagement précéda son rire. Franc. Chantant. Totalement nature peinture. Certainement pas un de ceux qu’on retenait poliment ou qu’on se sentait obligé de forcer pour briser un silence pesant. Pour sa défense, les mimiques de son collègue étaient amusantes.
Mim’s même. Elle ne broncha pas lorsqu’il se rapprocha d’elle et se mit même sur la pointe des pieds pour mieux tendre l’oreille. A croire qu’un secret d’état allait être partagé ! En réponse à sa confession, la rousse hocha vivement la tête. Bien sûr que ça devait rester secret ! Sinon tout le monde chercherait à s’y rendre et le Styx ne serait plus… Le Styx. Sa main gauche s’échappa de sa prison et l’index vint se poser sur ses lippes. Les siennes. Pas deux fois la même erreur quand même. Motus. Elle regretta un peu la distance, la ligne de shot floutant la raison et les bonnes distances sociales.

« Ah ouai ? Je suis contente si ça t’a plu. Je n’ai pas forcément de retour alors… Enfin un œil critique, c’est toujours bon à prendre ! Tant que l’autre se concentre sur la préparation des cocktails. »

La sorcière se mit à rire de nouveau et profita de cette petite coupure pour rattraper son verre. Elle le fit "tinter" contre le sien avant de boire une grande gorgée. Elle glissa son autre main dans celle d’Owen et pressa doucement ses doigts. Tiens, depuis quand est-ce qu’elle était sortie de sa poche celle-là ?

« Apsara. Ravie de faire ta connaissance Owen. » Une drôle de moue apparut sur sa bouille, signe d’une intense réflexion. « Hey ! Faut qu’on fête ton premier jour. C’est important. Enfin, t’as peut-être autre chose de prévu ? » Des amis à surveiller, des toilettes à trouver, que sais-je. Le grand sourire qu’elle lui présentait, par contre, ne souffrait clairement aucun refus.

by Nathie

Son rire à gorge déployée me surpris dans un premier temps, puis, il devenait contagieux. Un peu du moins. Très vite, je venais de réaliser que j'avais probablement fait une nouvelle boulette et j’essayais de rectifier le tir comme je le pouvais. Étant déjà bien bourré, j’essayais d'être le plus discret possible, mais en réalité, si on prenait le temps d'observer la scène, c'était complètement ridicule. N’importe qui de sobre verrait très bien que des messes basses seraient en cours et que c'était forcément à ce moment précis que des oreilles pouvaient traîner. Une chance pour nous que la plupart des personnes autour de nous étaient quasiment dans le même état.

Au moins, nous étions sur la même longueur d'onde. Travailler au styx devait rester un secret. Oui, complètement ridicule, comme je le disais. Quel était l’intérêt de garder ça secret ? De mon côté, il n’y avait absolument aucun enjeu, pensant juste que c'était une règle d’or de ce bar. Si je n'étais pas si alcoolisé que ça, peut-être que je me questionnerais un peu plus sur cette réelle raison.

Tu n’as pas de retour ? Sérieux ?! Personne ne t’a dit que tu dansais super bien et que tu étais sexy sur scène ? Mais ils sont nuls les gens ! Quand tu veux je deviens ton œil critique personnel…

Évidemment, ça ne voulait absolument rien dire. ”Œil critique personnel ? Vraiment ? En somme, j'étais prêt à donner mon avis, à tout moment, quand elle le désirait. Dis de cette façon, c'était probablement plus clair.

Évidemment, le deuxième, toujours concentré sur la préparation de cocktail Finis-je par dire avec un clin d’œil.

Il était peut-être temps de se présenter. J’en oubliais presque les bonnes manières. J’en avais un peu marre de la qualifier de “ Je-ne-sais-pas-encore-son-prénom dans ma tête. Verres qui s’entrechoquent, grande gorgée et serrage de main, les présentations étaient faites.

Plaisir partagé Apsara…

Nos mains se secouaient toujours ensemble, même lorsqu’elle me proposait de fêter ce premier jour de travail. Ça ne m’avait pas plus perturber que ça. Au point où je lui répondais, toujours nos mains liées.

Autre chose de prévu ? Moi ? Absolument pas ! J’suis venu avec un autre gars du… enfin, t’as compris, mais… Aucune idée d’où il est… Donc totalement libre !

Enfin libre, c'était vite dit vu que j'étais toujours lié par la main.

Je crois qu’on peut arrêter de se serrer la main, non ? Enfin moi, ça ne me dérange pas… Mais je risque d’en avoir besoin si on se fait une rangée de shoot, non ?

Ce n'était évidemment pas par méchanceté que je disais ça, bien au contraire, ça me faisait sourire - dévoilant une petite fossette sur le coin - et j'étais aussi responsable, j'aimais bien avoir sa main dans la mienne. Une fois libéré, je réitèrais ma proposition.

Alors ? Partante… ?

Est-ce que j'étais en train de lui lancer un défi ? Plus ou moins…

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

Son rire avait ce petit quelque chose d’attendrissant, amené par une spontanéité qu’elle mettait sur le compte de la boisson. Sa propre sensibilité devait également être impactée puisqu’elle paraissait bien incapable de se départir de son propre sourire, sans qu’aucune raison ne puisse le justifier. Apsara ne pouvait s’empêcher de détailler ce visage et dû invoquer toute sa volonté pour ne pas rire aux éclats pour la seconde fois. Ou plus ? Mince. Elle avait perdu le compte. Il était impossible pour elle de rester sérieuse tant ses expressions défilaient à la vitesse du son. C’était plutôt étrange de voir un épais gaillard de dix centimètres de plus se rapprocher d’elle pour venir faire des cachoteries. Pensait-il être discret ? Elle ne voyait que lui, comique au possible dans toute sa savante stratégie. De bonne composition quand l’instant aurait dû l’arracher à cette proximité, elle s’était hissée sur la pointe des pieds pour accueillir cette mystérieuse conversation. Par habitude, son index vint rabattre une flammèche ondulée derrière l’oreille tendue. Sa tête se mit à hocher énergiquement la tête à la mention du secret d’état. Ses lèvres, ternes puisqu’exempt du moindre maquillage, furent écraser par un index impérieux. Ils devaient être vigilants ou leur couverture risquait d’être grillé. Une drôle de d’expression apparut sur sa bouille alors que l’agent secret s’éloignait. Loin. Moins d’un mètre. Ses talons touchèrent le sol un petit temps après, consciente que le rapprochement n’avait plus lieu d’être. Ils ne devaient pas être repérés après tout ! Un petit gloussement ponctua cette pensée et elle trempa aussitôt ses lèvres dans son gobelet, s’étant miraculeusement souvenue de l’endroit où elle l’avait déposé.

« Non pas tellement. Leucosie était à mes côtés pour mes débuts mais plus maintenant. Elle a aussi ses shows à assurer. Si tu as aimé mes prestations, tu finiras ensorceler par les siennes. Elle, elle envoie du lourd. » @Joeïa Yoon était talentueuse au possible, en plus d’être infiniment ravissante. L’écart entre les deux sorcières lui gigantesque mais, curieusement, il ne lui faisait pas peur. Bien au contraire. Elle rêvait d’arriver à son niveau et s’entrainait encore plus régulièrement. Entendre dire qu’elle était sexy fit flamber ses joues. Vraisemblablement, elle n’était pas encore assez alcoolisée pour que ce genre de commentaire glisse sur elle sans conséquence. « Hm. Je… Merci ! Ça fait plaisir d’entendre des compliments. » Apsara et l’art de cibler l’évidence. Arf. « Tu sais quoi ? Je t’engage ! Enfin une fois que tu auras terminé ta période d’essai. Si tu la termines… » Ses sourcils montèrent et descendirent rapidement, avant qu’elle ne lui donne une minuscule tape sur l’avant-bras. D’ici là, il aura succombé au charme de sa collègue. Elle n’avait aucun doute là-dessus.

Owen. C’était un prénom peu commun qu’elle ne risquait pas d’oublier. Elle l’espérait. Quelle honte ça serait si ça se produisait alors qu’elle était amenée à le recroiser par la suite ? Un peu de concentration !

Ou pas. Ses sens devaient commencer à s’effriter à cause des quelques verres ingurgitées au cours de la soirée. Sa main avait trouvé sa place contre la sienne et ne semblait pas vouloir s’en éloigner. A croire qu’il y avait quelque chose de suffisamment agréable pour qu’elle ne cherche à la récupérer. Au lieu de ça, elle parlait le plus normalement du monde et lui proposait même de passer un peu de temps à ses côtés pour fêter sa presque prise de poste. Décidemment, la sorcière semblait prête à se jeter sur la première excuse pour ruiner le peu de conscience qui lui restait. Puisqu’elle avait comme objectif de se détruire ce soir, autant le faire en bonne compagnie.

« Oh ! Pardon ! Tiens. Je ne sais pas ce qui m’a pris. » Oui, elle avait bel et bien attrapé la main du jeune homme pour la lui redonner. A combien était-elle de verre déjà ? Aucune idée. Bien. Elle était sur la bonne voie. Ses pommettes rougirent davantage et elle tenta de baisser les yeux. Vieux reflexe endigué par la vision de deux petits trous au centre de ses joues. Intriguée comme un papillon le serait par une lumière au cœur de la nuit, sa main vint s’en rapprocher et index et majeur s’unirent pour toucher l’une des fossettes. Aussitôt, un sourire éclatant apparut sur sa bouille d’ange.

« T’as pas idée ! Tu nous prépares ça ? Vois ça comme une mise en situation pro. »

Une légère brise secoua la chevelure simplement coiffée, emmêlant quelques bruns sur son passage. Angélique ? Mon cul. Elle avait tout d’un démon avec ces deux épis formés et cet éclat de défi dans le regard.

« On va voir si le géant tient la distance. » Dix centimètres d’écart, on le rappelle. Il était donc gigantesque, oui oui !

Tout sourire, pour le meilleur et surtout pour le pire, la sorcière le suivi jusqu’au point de non-retour. Face à son shot, comme un coureur sur son startingblock, elle attendait le top départ. A croire que sans la folle présence de Dakota ou le l'attachiant @Magnus Moen, Apsara devenait incontrôlable.

by Nathie

Ensorcelé, carrément ? Intéressant… Finis-je par dire en buvant une autre gorgée de ma boisson, juste mon regard malicieux qui y dépassait.

Si elle était si bien, je ne devrais pas être déçu. Rien que la prestation que j'ai pu constater de mes yeux durant ma première journée de travail était déjà amplement satisfaisante. En réalité, je n’allais probablement pas avoir un regard très objectif, ni connaissant absolument rien sur ce métier ou cet art. Ce qui me faisait être une critique sans prise de tête, tout allait forcément me plaire. Mais je n’avais pas hésité à la complimenter - les joues écarlates ne sont pas passées inaperçues - mais aussi proposer un soutien, si je pouvais le qualifier de la sorte.

Je m'étais réjouis bien trop vite, montrant dans un premier temps mon enthousiasme, pliant mon bras, serrant mon poing, comme si je venais de gagner une belle récompense, mais c'était sans compter l’ascenseur émotionnel et me faire redescendre très vite concernant cette condition.

Tu doutes de mes capacités ? Rien que pour ça, je pourrais me donner à fond dans mon travail… Un peu comme une… Motivation.

Une excellente motivation même. Pouvoir assister au avant-première de ce genre de show, je signais directement en bas du contrat, sans forcément lire les petites lignes, c’est pour dire. Mais avant ça, il fallait peut-être que je sache le nom de mon ”employeur”, c'était la base, non ? J'étais vraiment très heureux de pouvoir faire sa connaissance, en bonne et due forme. Peut-être, trop. Le serrage de main fut plus long que la moyenne, clairement.

Non non mais t’inquiètes pas… Comme dit, ça ne me dérangeait pas vraiment en soi… Sinon, je l'aurais retiré plus tôt

Deuxième rouge écarlate/tomate

Je trouvais ça presque mignon sa réaction. Pas de manière péjorative bien sûr, bien au contraire. Cette naïveté naturelle me faisait beaucoup sourire, me plaisait même. Une personne qui aurait l’habitude de me côtoyer aurait tout de suite compris mes intentions, se lisant clairement sur mon visage. Ce n'était pas bien difficile à comprendre, elle était sexy sur scène, de très belles formes, mignonne et naturelle. Tout ce que j'appréciais chez une femme. À voir si elle allait comprendre les différents signaux que j'allais pouvoir lui lancer. Ça marchait aussi dans l’autre sens, parce que clairement, je ne m'attendais pas à cette approche de sa part, posant ses doigts sur ma joue, les retirant aussi vite qu'ils étaient apparus. C'était intriguant, mais pas désagréable pour autant. Forcément, je ne pus m'empêcher de sourire plus.

Me voilà plus que ravie de voir qu’elle était motivée pour les shots. Ni une, ni deux, j’engloutis mon restant de bière, cul sec évidemment, posais mon verre sur la table et frappais mes mains, les frottant l’une à l'autre montrant bien ma détermination.

Tu ne seras pas déçu ! Bon, après, je fais avec les moyens du bord hein ! montrant la table en face de nous, où c'était clairement un peu le bordel.

Sans perdre trop de temps, comme si elle risquait de changer d'avis durant la préparation, je récupérais différents gobelets - difficile de trouver de vrai shooter ici - y mettant un fond d’alcool dans 4 verres différents, on va commencer soft. Je tournais mon visage vers elle, durant l’installation, sourire en coin. C'était bien la première fois qu’on me qualifiait de géant. Je n'étais pas très grand pour un mec, c'était un fait. Rien qu'avec ce genre de qualificatif, elle ne pouvait que me plaire.

Tu vas très vite le regretter… Finis-je par lui répondre, remontant et descendant mes sourcils rapidement.

Tout était fin prêt, chacun son premier gobelet en main. Tout ce qu’il nous restait à faire, c'était de se lancer. Mais qui lançait le top départ sans qu'il n’y ait triche. On connaissait la technique de prendre un chouille d'avance…

Attends attends ! je posais une main sur son verre pour la stopper. Je me tournais au premier inconnu qui était proche de nous. Et toi, tu peux nous donner le départ ?

Il n’avait pas vraiment le choix, l’attirant vers nous directement.

Prête ? Ok c'est bon, quand tu veux mec.

J'étais au taquet, mon coude était prêt à dégainer, ça serait dommage de perdre, non ? Sauf s’il y avait un lot de consolation…

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

La rouquine hocha vivement la tête pour appuyer les propos du sorcier-dont-elle-ne-savait-pas-encore-le-nom. Joeïa était une artiste talentueuse, splendide et pleine de passion. Jamais elle ne pourrait se lasser de la regarder évoluer sur scène, aussi lui semblait-il tout naturel de venter ses mérites. Ça l’était bien plus que de recevoir un compliment, qui plus est dans ce genre-là. Elle ne savait pas où se mettre et sentit ses joues se mettre à lui chauffer très fort. La honte… Le hasard, l’instinct ou le fort taux d’alcool dans son sang lui permis de sortir de sa torpeur et de donner le change. Un peu. Le taquiner était une solution de facilité mais elle ne regretta pas un seul instant. Au contraire, elle ne put que rire de bon cœur en voyant avec quelle énergie il tendit le poing. Peu connaisseuse de la culture moldue, si ce n’est en ce qui concernait la musique, elle se surprit à trouver une certaine similarité entre le sorcier et un personnage de dessin animé. Comment est-ce qu’il s’appelle déjà ? Hmmm… Oui ! C’est ça. Popeye ! Le muscle se dégonfla tout aussi vite que son entrain, ce qui la fit culpabiliser quelque peu. Une seconde. Rien de bien méchant. L’idée que cet assistanat le motive autant lui fit lever les yeux au ciel. Pas trop sinon ça donnait le tournis.

« Tout doux Popeye. Tu n’es pas à l’abri que tes collègues te fassent vivre un enfer. Tu n’es pas employé n’importe où, après tout… »

Les cils s’abattirent et offrirent un clin d’œil magistral, détruisant le peu de terreur qu’elle aurait pu imaginer lui inspirer. C’était agréable de parler avec Owen. Il n’y avait aucune prise de tête, des rires à tout va et une ambiance festive. Imbibée, lui soufflerait sa conscience si elle n’était pas en plein coma.

« Je… Je… Cool ! Parce que c’était un peu… Enfin… Ouai tu vois quoi ! Mais c’est cool ! »

Nouvelle vague de chaleur. Cette fois-ci, la thaïlandaise sentit le feu lui monter jusqu’à la pointe des oreilles. Qu’on lui donne des rames, qu’elle se flanque un coup avec histoire de se réveiller. Sérieusement ! Elle se mit à mâchonner l’intérieur de sa joue, comme si ça pouvait réduire le flot d’absurdité qu’elle était capable de déverser. Idée de génie ! Encore aurait-il fallu qu’elle se flanque un second coup pour réveiller ses méninges. Est-ce qu’elle venait vraiment de lui enfoncer l’index dans la joue ? Là, comme ça ? N’importe quoi Apsa ! Elle retira sa main aussi vite que possible et ne put, malgré toute sa bonne volonté, décrocher son regard de ce sourire. De ces deux fossettes, plus précisément. Il était curieux qu’elle puisse les encore aussi nettement d’ailleurs. Elle devait avoir un peu de retard sur le programme je-me-cuite prévu dès le début de soirée. Heureusement pour elle, le barman lui offrit la possibilité de le rattraper et de satisfaire ce besoin de sabordage. Tout sourire, elle le suivit en bondissant et… Oula. Erreur fatale. Quelqu’un avait rendu le sol tout mou sous ses pieds ! Dangereux comme sorcellerie ! Elle avait manqué de s’étaler et avait fini le nez écrasé contre son dos. Oupsi. Plus ou moins stabilisée, elle s’écarta d’un pas à peine et se frotta le nez.

« Aucun motif de déception jusqu’à présent. » Ben oui, il était drôle et promettait de lui offrir des shooters de qualité. De quoi diable se plaindrait-elle ? AH. Oui. Attendre. Ben quoi ? Il n’allait quand même pas la lâcher pour une pause pipi ? Y’avait des priorités quand même !

« Oooh. T’as du génie en plus ! »

La danseuse lui offrit un sourire des plus enfantins, comme s’il venait de lui tendre le plus beau des cadeaux au pied du sapin. Elle bondirait presque de joie mais l’heure n’était pas à pareille frivolité. Féroce compétitrice, elle échauffa coudes et poignets.

« Lances le décompte chaton. » Oui, tous les inconnus en soirée s’appelaient chaton. Ça limitait les erreurs de parcours.

« Quatre… Trois… Deux... Un… GO ! »

Plus rapide que son ombre, Apsara dégaina et s’enfila un à un les shooters disposés devant elle. Ça lui arracha à chaque fois un peu plus la gorge, mais ça en valait la peine. Le dernier verre claqua contre la table avant que son coude gauche n’y prenne appuie. Le poing droit s’accrocha à sa hanche et c’est avec un regard hautement satisfait qu’elle toisa son adversaire.

« Ben alors Wouin wouin, qui regrette maintenant ? »

Savourer sa victoire ne faisait pas d’elle une mauvaise gagnante. Elle laissa tomber mollement sa tête sans cesser de le regarder. Allait-il s’énerver après elle ? Se trouver des excuses ? Ou se montrer plus intéressant que ces mecs bourrés d’égo qu’elle avait pu affronter par le passé ? Elle voulait un second tour, ce qui expliquait sans doute pourquoi l’asticoter l’amusait autant.

Résultat du dé (victoire)

by Nathie

“Popeye” ? On en était déjà au point de se donner des petits surnoms ? Pourquoi pas, ça m'allait bien. Je voyais très bien le personnage, ayant une mère moldue, ça aidait à connaître certains classiques de ce monde-là. Ce n'était pas si péjoratif comme surnom, si ? Il avait une certaine musculature on va dire… Elle me voyait comme ça ? Intéressant. Par contre, c'est la suite de ses propos qui devraient m’inquiéter. C'était une menace ? Les collègues au styx étaient si affreux ? Pourtant, je n'en avais pas tellement l’impression, ou alors j'étais complètement aveugle. Il faut dire que je n’y ai passé qu’une seule journée, difficile de se faire un vrai avis pour le coup. Pour le moment, je ne voyais pas mal, entre le collègue qui m’a invité à cette soirée et surtout, la rencontre de cette collègue en particulier, Apsara. Non, difficile de juger négativement.

Vraiment ? Tu t’inclues dans “ces” collègues ? Ou bien… Je pourrais compter sur toi ?

C'était toujours sympa d’avoir un/une allié(e) dans l’équipe. Surtout quand cette alliée était féminine, plutôt jolie… Et un très beau sourire, c'est bien, vous suivez. Je trouvais ça assez drôle de la déstabiliser, c'était probablement un peu mesquin comme manière de penser, mais, si au moindre de mes compliments, ou sourire ravageur, elle réagissait de cette manière, c'est qu’il y avait un feeling qui passait entre nous, non ? Que, potentiellement, je l'intéressais ? Non plus ? Je me faisais des films ? Peut-être bien, l’alcool devait clairement m'aider pour ça… Et encore. Entre ça, et qu’elle cherche le contact, j'avais toute mes chances, continuons dans cette lancée alors.

Pourquoi pas une série de shooters pour augmenter mes chances. Mon but n'était pas non plus de la rendre ivre morte, juste, qu’elle soit le plus détendue possible. Elle n’avait pas refusé, chose qu’elle aurait pu, elle était donc consentante. C'est fou comme mes pensées pouvaient paraître perverse, mais pas du tout. Je voulais juste m'éclater avec une fille qui avait l’air bien fun. Elle me faisait clairement comprendre que, pour le moment, je ne la décevais pas, j’avais clairement une ouverture là, non ? On verra plus tard. Moi aussi je vais commencer à rougir si elle continue les compliments.

Au mot génie, je levais mes sourcils pour les redescendre rapidement, tout en tapotant ma tempe avec mon index, comme pour montrer qu’il y en avait là dedans. Je pouvais être couillon, j’en avais bien conscience, mais quand il s’agissait d’une compétition, autant faire les choses dans les règles. J'étais prêt à dégainer, comme un cowboy en plein défi, sauf que mon revolver, c'était mon premier verre. Au top départ, je faisais de mon mieux, posant chacun de mes verres vides, à l'envers, prouvant que le contenu se trouvait bien dans mon bide. Ça, il n’y avait aucun doute, je le sentais bien passer même. J'étais tellement concentré que je n'avais pas vu le faible avancé de mon adversaire. Au point où quand je posais mon dernier verre, j'étais prêt à crier victoire, mais apparemment, ce n’était pas le cas.

Hein ? Quoi ? Je me tournais vers notre arbitre du soir Elle a vraiment gagné ?

Apparemment oui. Oh merde. Il est vrai que mon égo avait pris un coup. Je levais les sourcils, étonné par ce second surnom. Celui-là en revanche, il m'avait l'air moins gratifiant. Wouin Wouin ?

Alors, premièrement pour bien comprendre, je levais mon index pour illustrer mes propos Je ne regrette absolument rien… C'est l’jeux… et… J’ai perdu, selon l’arbitre… petit regard en sa direction, un peu blasée et de deux deuxième doigt Wouin Wouin ?! Rien que pour ça, tu me dois une revanche !

Non mais elle faisait la maligne, très bien. C’était peut-être la chance de débutant. L'était-elle vraiment ? Je ne devrais probablement pas la sous-estimer. Avant même d’avoir sa validation, je préparais déjà la tournée suivante. Notre arbitre, toujours présent, avait bien l’air motivé par ce combat qui se déroulait sous ses yeux, et, apparemment, ce n'était pas le seul, ça avait amené d'autres curieux. Premier verre en main, j'étais fin prêt, mais je mis un stop à nouveau.

Attends attends… Pour ce coup-ci… On donne un gage au perdant.. ou gagnant, tu l'interprètes comme tu veux ! Si je gagne… J’ai le droit à un bisou sur la joue. Ça va, c'est sur la joue ! Et toi ? Si tu gagnes ?

C'était une approche comme une autre… Mais pour ce coup là, il fallait que je donne tout.

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

« Est-ce que tu me croirais si je te disais que c’était de moi dont il fallait le plus te méfier ? »

Apsara fit de son mieux pour paraitre la plus hautaine possible mais ce fut vain. Ses sourcils, dramatiquement relevés, s’étaient naturellement courbés. Ses zygomatiques ne cessait de travailler depuis qu’Owen avait rejoint ses côtés. Il avait ce petit côté solaire qu’on ne pouvait repousser. Ses fossettes, captivantes au possible, étaient des armes terribles qui eurent tôt fait de mettre fin à ses machinations. Dommage. C’était amusant de l’asticoter mais le rouge brûlant ses joues la condamnait à perdre la bataille. Ce n’était pourtant pas faute de mettre du cœur à l’ouvrage. Qu’elle justifiait ça à cause de l’alcool ou non, elle ne pouvait nier que le voir sourire était une vision particulièrement addictive. Ew. Le dernier verre devait vraisemblablement lui être monté trop vite au cerveau. Allait-elle calmer le jeu pour autant ? Certainement pas. Ce soir, elle ne serait pas raisonnable. C’était décidé.

Ce fut tout naturellement qu’elle accepta l’épreuve de haut vol proposé par son adversaire. Son petit gabarit n’avait rien à envier aux montagnes auprès de qui elle s’était longuement entrainée ces dernières années. Elle avait appris des meilleurs et comptait bien le lui montrer ! Ou, à défaut, s’imbiber suffisamment la langue pour rincer le goût de la défaite. Non ! Personne ne devait se lancer dans une compétition en ayant idée de la perdre. Bam ! Une gifle mentale et la voilà prête à en découvre. Il n’avait qu’à bien se tenir ! Elle était prête à en découvre et s’échauffait le plus sérieusement du monde -fou rire mis à part. Déjà qu’elle avait tendance à rire de tout et surtout pour rien, là, elle était totalement en roue libre. Qui faisait ce genre d’expression ? Du coin de l’œil, elle l’avisa et se demanda s’il était aussi naturel lorsqu’il était sobre.

Trêve de plaisanterie. C’était l’heure du duel ! Qui de la danseuse lilliputienne ou du barman-tout-sourire allait l’emporter ? Paf. Paf. Paf. PAF. Le peu d’avance pris lui permis de remporter la manche et elle n’en était pas peu fière. La réaction du perdant étira d’autant plus la commissure de ses lèvres. Bien évidemment qu’elle avait vraiment gagné. Difficile à croire et pourtant vrai. De nouveau, elle ne put se retenir de le titiller et l’affubla d’un surnom de qualité. Wouin wouin.

Un ricanement d’hyène lui racla la gorge lors du décompte. Pas de regret, pas de regret… Il ne voyait pas sa tête ! Elle non plus d’ailleurs. Soucis de mise au point. Sa tête, vraisemblablement trop lourde, tomba contre son épaule et elle le regardait comme un parent patient attendant la fin du plaidoyer de son enfant. Qu’importe combien il s’agitait, le résultat resterait le même aussi attendrissant soit-il. Ses yeux pétillaient de malice -ou d’ivresse, elle débattait encore intérieurement. Il voulait une revanche ? Très bien.

« Tu vois ? Je savais que tu ne me décevrais pas ! »

La sorcière fut bien tentée de chahuter un peu mais préféra conserver un semblant d’équilibre. Alors, au lieu d’abattre son poing avec sa force incommensurable de mouche contre son épaule, elle se contenta d’une vulgaire caresse contre son bras. Bien moins spectaculaire, certes, mais au moins… Au moins… Oui. Voilà. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait ni pourquoi le toucher lui avait paru être une bonne idée. Qu’importe !

« Un gage ? T’as peur de rien Wouin wouin. » Sa bouille d’ange porta haut un sourire en tout point machiavélique. Haut oui, mais pas assez fort pour qu’il ne s’effondre sous la surprise. Un bisou ? Sérieusement ? Elle était tout de suite moins sûre d’elle mais tenta de gonfler le torse malgré tout. Dotée d’une fierté mal placée, elle ne pouvait décemment pas faire machine arrière. Pas après tout son cinéma.

« C’est d’accord ! Pour la joue hein. En espérant que tu ne piques pas. »

A son tour, elle fit mine de réfléchir à un gage une seconde ou deux. En réalité, son idée était toute trouvée. Elle utilisa plutôt ce temps pour reprendre un semblant de concentration. S’imaginer poser sa bouche contre sa joue... Ah ! Les siennes lui brûlaient de plus belle. Un petit coup de tête pour camoufler le tout de ses mèches rousses et la voici fin prête.

« Si je gagne, je veux un massage. » A son tour de présenter son index, puis d’y rajouter le majeur. « Epaules et nuque. Pas de fantaisie. »

Bien décidée à l’emporter, elle se positionna de nouveau face à la table et laissa les encouragements de la foule (trois personnes) la galvaniser. L’épreuve terminée, elle claqua ses paumes contre la table avant de se mettre à sautiller tout autour d’Owen.

« Et c’est une deuxième victoire pour Chankimha ! »

Oula non. Pas sauter. Ca tournait vraiment là...
Résultat du dé (victoire II)

by Nathie

J’vais peut-être devoir rester sur mes gardes alors…

Yeux légèrement plissés, sourcil froncés, mais sourire en coin, mon instinct me faisait dire tout l’inverse. Je ne voyais pas tellement en quoi je devais être méfiant d’Apsara. Elle avait l’air innocente, peut-être trop ? Il faut dire que je ne la connaissais pas tellement. Ce n'était pas en une heure, à peine, qu’on savait tout d’une personne, ou alors, ça serait inquiétant. Parfois, il fallait même plusieurs années pour connaître parfaitement un(e) ami(e), connaître ses goûts, ses peurs, son passé et futur. J’en suis loin du compte avec cette personne qui était, pour le moment, simplement une collègue qui aimait bien faire la fête. Ça nous faisait déjà un point commun. Comment je le savais ? Accepter de se lancer dans une série de shooters, étant déjà alcoolisé, était plutôt un bon indice.

Autre indice, apparemment, c'était loin d'être sa première fois de faire ce genre de défi. J'étais pas le plus nul dans le domaine, ayant plusieurs années d’expériences même, j’ai souvent eu de très belles victoires. Sauf que, pour cette fois, on me l’a volé à ça À un cheveux, vraiment pas grand chose. Est-ce que je l’avais mauvaise ? Non… Ça arrivait même au meilleur de perdre, parfois. Je me disais juste qu'elle avait probablement eu un coup de chance - ou que l’arbitre n'avait pas les yeux en face des trous - obligé de proposer une revanche, juste pour être certain qu’il n’y avait pas méprise sur le gagnant. Ça n'avait pas l’air de déplaire à mon adversaire…

J’suis pas du genre à décevoir moi…

Je regardais cette main me caresser (?) le bras. Je commençais à apprendre une nouvelle facette d’Apsara, elle semblait être assez tactile. Entre ça et de m’avoir touché le visage plus tôt, rares sont celles qui le soient aussi tôt. Je n'allais pas m’en plaindre, bien au contraire, ça pouvait être du donnant-donnant. Il était fort probable que l’alcool devait clairement aider ses approches…

Il était temps de passer aux choses sérieuses, passer à un niveau au-dessus. La première manche ? C'était pour rire, aucun enjeu. Là, c'était différent. Ça risquait de prendre une toute autre tournure en imposant la règle des gages. Le mien était déjà posé, simple mais efficace. Elle accepta, mais ça n’avait pas l’air de l’arranger. J’avais bien vu ce sourire s’effacer bien vite à l’annonce de celui-ci. Tout l’inverse de mon côté qui ne fait que s’accroître…

J’suis tout doux moi ! Tu veux toucher ? disais-je en tendant ma joue.

Au moins, elle sera fixée. Peut-être que ça lui donnera envie… ? Oui, je sais, je m'emballe. J’attendais l'annonce de son gage, j’étais presque à lui dire que nous n’avions pas non plus toute la soirée, surtout que ce match se jouait en présence de public, ça serait dommage de les faire patienter… Quand la sentence tomba enfin. Un massage ? Vraiment ? Je relevais rapidement mes sourcils, surpris par cette demande. Je mis une demi seconde de trop pour réaliser… C'était un gage ça ? Enfin, ça ne risquait pas d'être désagréable d'en faire un… On savait comment ça pouvait se transformer par la suite.

Un massage ? T’es sûr de toi ? Non non mais ok, ça me va ! On ne change plus !

Je secouais ma main dans tous les sens comme pour effacer mes questions précédentes. Je ne pouvais pas rêver mieux comme proposition, était-ce une sorte d’approche de sa part ? Intéressant. Dans ma tête, ça allait très vite… L’image de moi en train de la masser me traversait l’esprit et elle était loin d'être déplaisante… Je trouvais ça presque mieux qu’un simple bisou sur la joue… Un massage pouvait durer plus longtemps et, qui sait, par la suite je pourrais avoir ce bisou sur la joue… Ou autre part. Dans tous les cas j'étais gagnant. C’est ce que j’imaginais du moins. L'idée me vint alors… et si je perdais ?

Top départ lancé, je pris mes premiers verres assez rapidement, jetant un coup d'œil à la table voisine, voulant repérer l’avancé d’Apsara. Ce n’est que sur la fin que je décidais de ralentir un tout petit peu, juste assez pour la faire déclarer gagnante à nouveau. Quelle tristesse… Du moins, c’est ce que je devais essayer de montrer. Acteur studio, me voilà en train de faire une petite mine, montrant que cette défaite me touchait un minimum mais au fond de moi, je jubilais. Je la laissais faire sa danse de la victoire, enfin, si on pouvait appeler ça une danse. Elle me donnait presque le tournis…

Ok ok… Ça vaaaa, t'as gagné, je crois qu’on a compris… C’est… C’est vraiment dommage… Je ne vais pas pouvoir avoir ce bisou… Tellement triste…

Acteur studio je disais ? Absolument pas. On pouvait clairement entendre dans ma voix qu’il y avait beaucoup d’ironie et on pouvait même presque apercevoir un petit sourire mesquin.

Bon… J’avoue… Tu as plutôt une bonne descente, je suis presque impressionné ! Je crois que je vais devoir m'avouer vaincu pour de bon... Je me tournais vers notre grand public adoré Désolé mais, il n’y aura pas d'autres manches !

En somme, retourner dans votre coin, et laissez nous tranquille. Certaines personnes avaient presque l’air déçu. Je récupérais la main d’Apsa et l'incitais à m’accompagner pour faire une révérence, comme pour clôturer la fin d’un spectacle.

Merci merci ! On peut applaudir la grande gagnante s’il vous plaît ! Finis-je par dire en levant sa main et la montrant avec mon autre main.

Voilà, au moins, c'était clair, c'était fini, tout le monde était content. Enfin de nouveau seul, rien que nous, je me rapprochais d’Apsara pour lui parler rien qu’à elle.

Je vais te devoir un massage je crois, non ? Tu le veux quand ?

Une question très pertinente, n’est-ce pas ?

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

Apsara n’avait pas spécialement d’idée en tête en venant à cette soirée, si ce n’était qu’elle voulait se la vider. Elle n’avait pas lésiné sur les moyens d’ailleurs et avait fait son possible pour gommer toutes traces éventuelles de stress post-examens. De stress tout court, d’ailleurs ! La petite fiole de sable dodo offerte par @Magnus Moen était déjà pratiquement vide et son petit doigt ne cessait de lui dire qu’il valait mieux se rationner. Une cuite en bonne et due forme, il n’y avait rien de mieux pas vrai ? Pour certaines personnes, ça devait se rapprocher de l’autolyse mais… Aller quoi ! Ce n’était pas tous les soirs qu’elle s’autorisait un tel débordement. Endormie par l’alcool, son petit Jiminy Cricket avait fini par tomber de son épaule, emportant avec lui dignité et culpabilité. Elle avait espéré que l’engourdissement gagne l’ensemble de ses sens et avait clairement œuvré en ce but, n’ayant ni chaperon ou pupille à surveiller. Elle rêvait d’être anesthésiée, quitte à en oublier comment rentrer.

Le hic, c’était ce type. Un peu mignon. Peut-être même craquant, si on prenait le temps de loucher sur la moindre particularité de son visage. Les fossettes en top 1. Et cette façon si facile qu’il avait de la faire rire… Qu’est-ce qui t’arrive ma fille ? T’es pas bien ou quoi ? Nouvelle gifle mentale. Elle qui rêvait d’être aussi alerte qu’une feuille morte se retrouvait à avoir des pensées vraiment… Ew. Non. Pourtant, il avait ce petit quelque chose qui l’attirait. Elle ne cessait de vouloir l’asticoter. Comme avec @Alexander McCandless ! De chercher à le toucher aussi. Comme avec @Luan Nguyen ! Ca ne voulait rien dire du tout. C’était juste un type sympa, avec qui elle passait un moment méromable. Memarable. Mémo… Merde ! Inoubliable. Elle avait le cerveau imbibé, preuve qu’elle n’avait pas démérité.

« Tu n’en as pas l’air non. »

C’était vrai ça. Il n’avait que des qualités ! Drôle, bon vivant, relativement bon joueur… Et elle ne disait pas ça parce qu’elle ne le connaissait que depuis une dizaine de minutes ! Si ? Ah. Ça, couplé à la ligne de shooter descendue un peu plus tôt… Ça expliquait sûrement comment elle s’était retrouvée à toucher sa joue du bout des doigts.

« Doux comme un agneau ! »

Et la sorcière se mit à rire. Sans trop savoir pourquoi. Juste parce que… Ben, elle était bien ! Grâce à lui, elle alliait l’utile à l’agréable et regrettait presque d’avoir pris autant d’avance avec les consommations précédentes. Elle qui recherchait l’extinction cérébrale commençait à craindre de ne plus se souvenir de ce bout de soirée en particulier. Puis elle comprit et elle se visualisa grande perdante, sa bouche s’approchant de cette même joue. Electrochoc. Elle retira sa main comme prise en flag et secoua la tête. Non. Pas ça. Elle ne pouvait pas perdre. Elle ne serait jamais assez saoule pour oser faire quelque chose du genre. Pas avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Tu connais son prénom. Ok, mais ça n’avait rien à voir. C’est ton futur collègue. Encore pire !

La thaïlandaise usa du peu de matière grise encore disponible pour chercher un gage, et le proposer. Un massage, ça n’était pas une mauvaise idée ? Epaules et nuque. Rien de bien fou mais plutôt contraignant pour le perdant, non ? Quoique… Elle arqua un sourcil en voyant avec quelle facilité Owen accéda à sa requête. Qu’importe ! Valait mieux ça que le bisou, qu’il soit rasé de près ou non. Forcément, lorsque le gong retentit, elle joua sa vie. Les verres descendirent encore plus vite que la fois précédente et elle en ressentit à peine la brûlure. Etrange. Elle mordilla l’intérieur de sa joue, sa lippe, et fut surprise de ne percevoir que peu de sensation. C’était donc ça, l’effet du verre de trop ? Ce n’était pas si méchant finalement. Elle pouvait largement continuer. Comment ça, c’était une mauvaise idée ?

Une fois le dernier verre retourné et claqué contre la table, elle avisa son adversaire. Trois. Deux. Un. L’aspirante médicomage se mit à bondir comme une folle, bien trop heureuse d’avoir encore couché son adversaire. Ouh. Non. Moins de saut. Elle avait l’impression d’être sur un bateau en pleine tempête et préférait éviter de se vautrer bêtement par terre. Elle serait bien incapable de se relever. En même temps, le ciel était vachement dégagé. Ça pourrait être cool de regarder les étoiles et-Hein ? Ah. Oui. La discussion.

« Pardon Wennou. Ce n’était pas très fair-play de ma part. » Touchée par l’alcool par sa moue tristoune, Apsara cessa de fanfaronner et posa sa tête contre son épaule, a deux doigts de battre des cils pour se faire pardonner. Pour voir de plus près le sourire aussi, mais ça elle le réfutera publiquement.

« Merci ! » Tout compliment est bon à prendre après tout et sa réussite n’était due qu’à de longues cessions intenses d’entrainements. « T’es un adversaire redoutable. » Les pieds se hissent sur la pointe à la façon des ballerines et elle lui susurre à l’oreille, aussi discrète qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Un ou deux spectateurs la pointe du doigt mais elle n’en tint même pas compte, pas bien certaine de ne pas voir double. « Je veux refaire une partie comme ça un jour. Jamais deux sans trois. » Hop, la voici descendue d’un étage, prête à faire une révérence au chaleureux public. Ses yeux sombres s’attardèrent sur cette main englobant la sienne et elle y enlaça ses doigts naturellement. « Et pour Owen, un adversaire comme on en voit rarement ! » Elle rit de bon cœur et dût même essuyer une petite larme accrochée à l’un de ses cils de sa main libre.

« Maintenant ? Tu vas te débiner sinon. Je le sens ! »

Pas vraiment. Elle n’était plus capable de sentir grand-chose à vrai dire. Owen avait peut-être bien fait de mettre fin à cette rude compétition, en fin de compte. C’était comme le sentir si proche d’elle. Elle savait qu’elle aurait dû se sentir déranger, qu’elle aurait dû faire un pas de côté. Juste… Non. Ça ne venait pas. Son instinct de survie devait être en plein coma éthylique à l’heure qu’il est. Ça ne l’empêcha pas de tendre l’index et de tapoter sévèrement le torse face à elle.

« Pas de coup tordu. Je sais faire des clefs de bras. »

Enfin, elle était entrain d’apprendre. C’était presque la même chose.

by Nathie

Doux comme un agneau . Ça m’arrivait de l'être. Non, en réalité, au fond, je l'étais complètement, une crème même. Mais cette facette, j’avais tendance à la garder bien enfoui en moi, ne voulant pas montrer ma vulnérabilité trop vite à des inconnus. Mes amis les plus proches savaient qu'ils pouvaient compter sur moi, j’étais même aux petits soins pour eux. Mais pour en arriver jusque là, il fallait que j’ai vraiment totalement confiance en la personne. Avec Apsara, on n’en était pas encore à ce stade. J'étais doux, physiquement parlant. Pour le moment, je trouvais sa compagnie très agréable, comme sa main sur ma joue. Je lui laissais le loisir de profiter de ce contact. Jusqu’à maintenant, c'était probablement elle qui en a le plus profité, touchant souvent la partie de mon visage. En y pensant, c'était assez étrange d’ailleurs, ce n'était pas forcément la partie du corps qu’on avait tendance à toucher dans un premier temps. Arrêtez vos arrières pensées, je parlais plus des bras, du torse… Bon ok, après des parties un peu plus basses mais après . Apsara avait comme une fixette sur mon visage, et ça changeait, elle était intrigante.

J’allais peut-être pouvoir profiter de certains rapprochement. L'idée de lui faire un massage en était une excellente. Malin comme un lynx, j’avais malencontreusement perdu cette deuxième manche pour accomplir ce devoir. Oui, je le prenais très sérieusement. Ça va, au final, tout le monde était gagnant : Apsara joyeuse comme tout pensant qu'elle avait gagné à la loyale, et moi imaginant la suite de la soirée en débutant ce massage. Peut-être qu’elle abusait un peu trop en fêtant cette victoire. Peut-être, qu’indirectement, je sentais le mauvais joueur en moi qui refaisait surface. Pourtant, c'était débile puisque que j’avais fait exprès de perdre. Sauf qu’Apsara, elle savait y faire pour remonter le morale, avec sa petite tête, montrant un peu d’empathie. Cela me fit décrocher un semblant de sourire.

Non mais t’as raison, tu as le droit de fêter cette victoire… Deuxième victoire même…

Il fallait l'avouer, elle était un adversaire redoutable malgré tout. Pourtant, c'était à si méprendre. Je ne dis pas que les filles n’ont pas une bonne descente, comme si ça ne pouvait jamais arriver - la preuve - mais elle n’avait juste pas l’air d'avoir ces capacités. Surprenante la petite. Avait-elle d’autres talents cachés ? J’aimerais bien le découvrir.

Arrête ! en secouant la main devant moi Tu vas presque me faire rougir… Presque ! Je ne suis pas si redoutable que ça… La preuve.

Automatiquement, ma main se posa sur son bras lorsqu’elle me murmura ses mots à l’oreille. Il y avait de nouveau un rapprochement là, non ? Sourire en coin, j’articulais ces mots ”Quand tu veux”, n'émettant aucun son, elle devait juste lire sur mes lèvres pour les comprendre. Hyper simple quand on avait trois grammes d’alcool dans le sang, non ? Il était temps de conclure. La partie, conclure la partie, pas autre chose évidemment. Il y avait un peu trop de gens à mon goût et il fallait trouver une solution pour qu'on se retrouve juste nous deux. Saluer le public, excellente idée. Ça me permettait d’avoir sa main dans la mienne, et ça n'avait pas l’air de lui déplaire, sentant ses doigts s'enrouler autour des miens. Il était évident que tous les signes étaient au vert, je n'étais pas fou ?

Merci, merci ! Finis-je par dire en saluant la foule une dernière fois.

Rien que nous deux, une seule question se posait: Quand est-ce que j'allais bien pouvoir faire ce massage ? A savoir que j’avais toujours sa main dans la mienne, elle n’avait pas chercher à la retirer, pourquoi je le ferais ? Maintenant ? Genre, là, ici ? En plein milieu de cette soirée ? Certes, il n’y avait plus notre public adoré, mais il restait des gens autours. C'était vraiment le lieu idéal pour faire un massage ?

Moi ? disais-je en me pointant du doigt. Oh mais c’est très mal me connaître ma chère… J’avais expressément parlé en français pour les deux derniers mots. T’es sûr de vouloir le faire là ? Maintenant ? C’est toi qui choisis, c'est ton gage… Mais je ne le ferai qu'une fois hein… Autant que ça soit un minimum confortable…

Après, si vraiment elle y tenait, j'étais prêt à le faire en plein milieu de la soirée. Elle avait l’air très à cheval sur ses conditions en revanche. Ça me faisait beaucoup sourire. Pourtant, je ne devrais pas, elle était clairement en train de me menacer. Là encore, je ne devrais probablement pas la sous-estimer. Je levais alors ma main droite - ça tombait bien que c'était celle qui était libre - avant de lui répondre:

Ok ooook ! C’est promis, pas de coup tordu ! T’façon, t’as bien dit que les bisous étaient autorisés et que je pouvais m’aventurer dans le bas du dos ?

Au vu de sa tête, ce n'était clairement pas ce qu'elle avait précisé.

Ça va, ça vaaaa, je rigole ! Nuque et épaule seulement, capiche!

Ah ? Maintenant je parlais italien ? Pourquoi pas.

T’es absolument sûr de le vouloir, genre là ? Y’a pas un endroit ici plus… sympa ? J’sais pas… par exemple… un canapé, un fauteuil… ? Un lit ?

Qui ne tente rien n'a rien, non ? Elle connaissait peut-être les lieux. Les seules endroits que je connaissais c'était le bar et la zone de bouffe… Je n’avais pas cherché à m’aventurer plus loin.

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En soirée,
début juin 2024

Et l’attaque atteignît sa cible. Finger in the nose ! Même pas besoin de battre des cils pour chasser le vilain nuage. A la réflexion, peut-être qu’elle aurait dû. Les contours lui paraissaient moins net depuis quelques minutes et sans cette proximité, nul doute qu’elle serait déjà entrain de froncer les sourcils tant il lui faudrait se concentrer. Elle était vachement bien Apsara ! Elle se sentait toute légère et bien incapable de se torturer l’esprit. Une bien fâcheuse manie, si vous voulez son avis. Avoir sa tête appuyée contre l’épaule d’Owen lui donnait un peu de stabilité quand tout autour d’elle paraissait tourner. Heureusement qu’il était là !

« Deux victoires oui ! Battu à plate couture ! » Là. Voilà. Elle papillonnait, dissimulant à peine ses deux petites cornes derrière une bouille d’ange. Elle avait le droit de célébrer. C’était bien lui qui l’avait dit, non ? Un large sourire et un compliment glissé au creux de son oreille le pousserait bien à pardonner son manque de modestie, n’est-ce pas ? « Il te faut juste un peu d’entrainement. T’as du talent, ça se sent ! » Est-ce qu’il devait en être fier ? Ben… Pourquoi pas tiens ! Il aimait s’amuser et semblait tenir la distance. C’était une qualité recherchée et, l’esprit compétiteur, elle fut bien forcée de lui proposer une nouvelle partie. Plus tard. Elle aimerait bien le revoir Wouin-Wouin. Il était vachement cool et… Ouaip ! Le presque répété sonnait comme un défi à ses oreilles. La faute à l’alcool, sans doute. Comme si elle n’était pas devenue rouge tomate plus d’une fois depuis son apparition à ses côtés.

Les deux amandes sombres cessèrent d’examiner ses joues -sait-on jamais- pour venir se poser sur cette main venue se coller à son bras. Elle la regardait de loin, comme un scientifique étudiant une étrange créature. Son bras aurait dû se reculer de lui-même à son toucher… Mais rien ! Pas de réaction épidermique non plus. Juste une douceur chaleur. C’était vraiment bizarre, mais pas bien désagréable. Ce n’était pas grave du coup, non ? Les pupilles remontèrent et accrochèrent les lèvres. Ben, il était cassé lui aussi ? Elle avait beau tendre l’oreille, aucun son ne lui parvint. Alors elle les fixa et s’appuya un petit peu plus contre lui, histoire de ne pas en perdre une miette. Oui ! Il était partant pour remettre ça ! Elle lui offrit un gigantesque sourire et hocha la tête vivement pour toute réponse, avant de redescendre un étage plus bas. Son adversaire, bon perdant, attrapa sa main et l’invita à saluer la foule. Ce qu’elle fit, un rire spontanée secouant ses épaules. Instinctivement, ses doigts se nouèrent fort aux siens. C’était doux comme contact. Ça l’empêchait de partir en vrille, aussi. Elle sentait son centre de gravité se balader dans tout son corps. C’était drôle mais peu pratique.

« Mais j’te connais pas Owen ! C’est triste non ? » Elle pencha la tête doucement et fit la moue, son corps ne tenant en place que par miracle. Elle avait l’impression d’être faite de chewing-gum. Deux neurones, moins imbibés que les autres, tiquèrent sur l’emploi de mots étranges. Ça lui rappelait Max, mais elle n’était pas bien sûre. « Wenou, t’es un frenchy ? T’es un expat’ aussi ? » Sa main libre replaça comme elle le put quelques mèches rousses venues lui cacher la vue. En même temps, si elle daignait se remettre droite au lieu de se laisser aller d’une jambe à l’autre… Au moins, elle était mentalement stable ! Un peu.

« Owen ! T’as rien écouté. » Elle fronçait les sourcils et le tapotait de nouveau de l’index, tel un poussin menaçant. « Attention hein ! Je t’ai à l’œil. » Mais elle le voulait fort son massage… Alors elle détendit sa ride du lion et rangea sa méfiance dans une petite boite. « Cachiche ? » Ça par contre, elle ne comprenait pas. C’était bizarre comme mot. Elle était un peu perdue. Qu’importe !

« Viens Wenou ! On va trouver un endroit au calme. Doit y avoir ça dans cette grande baraque. » Aussitôt dit, aussitôt partie. Elle l’emporta à sa suite et trébucha une ou deux fois, ce qui l’a fit rire à chaque fois. Quelle trouve le spot parfait tenait de l’exploit mais qu’elle y arrive en un seul morceau, ça, c’était clairement un miracle. Pas de lit dans la pièce mais un grand canapé miraculeusement épargné par les aficionados des contre soirées. Pas étonnant qu’ils s’y retrouvent seuls. C’était un bureau d’un triste ! Même la musique montait difficilement jusqu’ici.

« Au boulot ! T’as pas le droit de te défiler maintenant. » Elle concéda enfin à libérer sa main, une pointe de défi dans ses yeux noirs. La veste rouge abandonnée, il ne restait que son t-shirt et le dessous de la même couleur. « J’le garde lui. Tu passeras en dessous. » Elle plissa les yeux et les pointa en « V » de son index et de son majeur, avant de faire de même en le visant. Quelque chose lui disait pourtant qu’elle pouvait lui faire confiance ! L’alcool, sans doute. La voix de sa conscience ne parvenant plus à se faire entendre depuis un moment. Tel un chat, elle s’étira de tout son long et se laissa retomber sur le ventre, sur le canapé. « Et fais ça bien ! » et hop, petit ricanement à moitié étouffé dans le sofa. Elle s'amusait Apsara. Trop pour imaginer les conséquences de ses actes. Trop, aussi, pour percuter que les irrégularités de sa peau pouvaient accrocher la pulpe des doigts du sorcier. Elle ne pensait clairement plus à rien. Enfin.

by Nathie

Je dirais même plus: C’est très triste ! Va falloir vite y remédier…

Évidemment, ça marchait dans les deux sens. Elle ne me connaissait pas - à part mon nom - je ne la connaissais pas tellement non plus. Juste que c'était une collègue, qu’elle dansait extrêmement bien et qu’elle était une adversaire difficile à battre dans les séries de shooters. Ce n'était clairement pas suffisant à mon goût. Comment allait-on bien pouvoir changer ça ? Avec un “action/vérité” ? Bon, le souci, c’est que je risquais plus souvent de choisir “action”... Et, on n’allait pas se mentir, c'était pour des jeunes ce jeu, non ? Enfin, plus jeune que moi… Non, je ne me sentais pas vieux… Absolument pas. Le jeu “je n’ai jamais…” ? Non, ça voudrait dire qu’il fallait boire, si ça m'était déjà arrivé, et je crois qu’il valait mieux faire une pause au niveau de l’alcool… Pour le moment du moins. Juste que j’ai le temps de digérer ces deux séries de shooters…

J’avais par mégarde, balancé un mot en français, apparemment, ce n'était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle avait au moins le mérite d’avoir reconnu la langue, ce qui n'était pas le cas de tout le monde.

Oui, madame… disais-je expressément en français 100% français, et breton aussi, détail à ne pas négliger ! je levais mon index pour montrer son importance Comment ça, “aussi” ? Attends… T’es pas française ? Enfin, J'veux dire… t’as pas l’accent français quoi, comme moi !

J'étais légèrement sur un terrain glissant, ne pas faire croire que je pouvais avoir des propos racistes, ce n'était vraiment pas mon genre, bien au contraire, je détestais ça !

Oh, mais du coup… Ça te fait une information supplémentaire pour “mieux me connaître” Finis-je par dire avec un sourire en coin.

Bon, c'était bien beau, mais, apparemment, j’avais un massage à délivrer à madame, qui plus est, maintenant. Au moins, elle ne perdait pas de temps et savait parfaitement ce qu’elle voulait. J'aimais plutôt bien ce genre de caractère.

Oh mais… J'aime bien que tu gardes un oeil sur moi…

Autant le tourner à son avantage, non ? Ouai, c'était probablement un peu ringard comme phrase d'accroche, mais il fallait m’excuser… L’alcool tout ça… Les neurones n'étaient pas hyper bien alignés. Je me mis à rire quand elle essayait de reprendre le mot en italien. Là, elle n'avait pas du tout compris de quel pays ça pouvait provenir. On ne pouvait pas être parfaite.

Non non non ! Ca.pi.che ! Me voilà à rassembler le bout de mes doigts ensemble, en bougeant mon poignet légèrement, pour faire un mouvement de vas et vient. Oui, totalement cliché pour les Italiens, encore une fois, bourré… Ça veut dire ‘compris” en Italien… Ne m’en demande pas plus, c’est le seul mot que je connais hein !

Je la voyais déjà venir à vouloir me demander de parler en Italien, chose que je ne maîtrisais absolument pas. Je savais déjà parler l’anglais couramment, en plus du français - langue natale, je rappelle - c’était déjà très bien.
À peine l'idée d’avoir un endroit plus confortable proposé, ni une, ni deux, je me faisais traîner pour trouver ce dit endroit. En chemin, ce fut un peu chaotique, on n’allait pas se mentir, on était pas loin de la chute à deux mais non, totale maîtrise de mes jambes et de mes réflexes… Le peu qui m’en restait du moins. Heureusement que j'étais là pour les deux fois où elle avait manqué de se rétamer.

Et bien en voilà un canapé. Ce n'était pas un lit, mais ça pouvait faire l’affaire. Au vue de notre proximité quelques fois, j’avais parfois la forte envie de déposer un simple baiser sur son visage - ou ses lèvres - mais, ne nous précipitons pas. J’avais encore suffisamment de lucidité pour ne pas plonger la tête la première. En revanche, les regards, eux, je ne les contrôlais pas vraiment.

Me défiler ? Ce n’est vraiment pas mon genre !

Je la laissais s’installer comme elle le voulait, je savais m’adapter. Une première couche d’enlever, très bien et… Ah bah non, pas d’autres couches. Bon… Comme je venais de le dire, je savais m’adapter.

Pas de problème, je m’adapte…

Passer en dessous du t-shirt ? Donc, par le bas ? Je levais les mains en l’air, comme pour lui prouver que j'étais totalement innocent lorsqu’elle me visa avec ses deux doigts. Elle me surveille, si je n’avais pas suffisamment compris… une fois qu’elle s'était allongée, je me mis sur le côté, au bord du canapé, utilisant le peu de place que j'avais. Ça allait que celui-ci était suffisamment large pour y déposer mes fesses. Je ne me voyais pas être à califourchon au-dessus d’elle, je ne voulais pas non plus l’écraser, et j'avais comme un pressentiment que ça ne lui aurait pas forcément plu.

Ok ooook ! Je vais faire au mieux ! Au fait… durant combien de temps ?

Ça n’avait pas été précisé dans le contrat ça… Ça pouvait très bien durer deux minutes comme vingt. Je commençais déjà à soulever délicatement le bas de son haut, histoire de pouvoir y engouffrer mes mains. J'essayais de rester au plus haut - même si mon envie était de faire l’inverse - évitant tout contact au niveau de son dos, cherchant directement la zone de ses épaules et sa nuque. Avec le t-shirt au dessus, ce n'était pas des plus pratique. Heureusement que celui-ci était suffisamment large pour ne pas avoir cette sensation d'être coincé. Mes doigts se posaient en bas de sa nuque, commençant habilement à faire pression, avec un léger mouvement circulaire avec l'aide de mes pouces. Durant les premières minutes, le silence régnait dans la pièce. On entendait juste en fond sonore, la musique qu’on entendait en contrebas, pas hyper audible mais bien là. J’essayais de m’appliquer du mieux que je pouvais… Autant faire en sorte qu'elle apprécie, au point, peut-être, d’en vouloir plus ?

Est-ce que la pression convient à Madame ?

Peut-être que je m’y prenais comme un manche, allez savoir ?

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

La sixième enfant du clan hocha vivement la tête avant de se maudire pour avoir eu une telle idée. Elle avait un tel tournis qu’il lui paraissait impossible de fixer un point au loin dans sentir son corps se mettre à tanguer. Heureusement qu’elle n’avait pas le mal de mer ! Oh. Minute. Ça, elle n’en savait rien du tout. Elle l’imaginait pourtant ! La sensation devait être un peu similaire non ? On disait bien qu’on avait l’impression d’être dans un bateau à la dérive si on avait la folle idée de s’allonger en pleine crise éthylique. Elle tenta malgré tout de tenir bon et plissa quelque peu ses yeux en forme d’amande, signe ô combien démonstrateur de sa bonne volonté.

« J’y compte bien ! Déjà, parce qu’on va être amené à se croiser tu sais où. Puis… Ouai ! Je crois que je t’apprécie. T’es marrant Owen. Et je ne dis pas ça parce que je suis un peu pompette. J’ai carrément mal aux zygomatiques par ta faute. » Comme pour appuyer cette preuve indiscutable, la sorcière pinça ses propres joues tout en fronçant le nez. Si elle ne crevait pas déjà de chaud, nul doute que cette attaque dirigée aurait provoqué un rapide rougissement du derme. C’était curieux, en y repensant. C’était bien la première fois qu’elle ne se plaignait pas d’avoir froid en terres écossaises. Les deux séries de shooters, couplées aux quelques cocktails mal dosés, y étaient sans doute pour quelque chose mais… Le déni ?

« Madame » répéta-t-elle avec une prononciation désastreuse, avant de se mettre à rire. Pour rien. Juste parce que… Ben elle était vachement bien là, comme en témoignait son large sourire. Elle fixa l’index pointé dans sa direction. Ou les ? Elle loucha un peu et confirma sa première impression. « Breton ? C’est ta deuxième nationalité ? C’est où ? » Ça ressemblait vachement à Great Britain mais bizarrement, ça ne sonnait pas du tout de la même façon. Forcément, ça attisa sa curiosité !

« Je suis arrivée ici il y a trois ans. Je suis thaïlandaise, avec un petit peu d’Amérique par-dessus. » Elle imita ces grands cuisiniers qui ajoutaient quelques grains de sel à un plat de façon tout à fait artistique. « On se connait tous les deux un peu mieux dans ce cas ! » [i]Ne pas toucher la joue. Ne pas toucher. Il avait vraiment une gueule d’ange quand il souriait. Nul doute qu’il devait souvent obtenir gain de cause avec une tête pareille.

Vint ensuite le tour de la menace. Terrible. Puissante. Ridicule à souhait, en déplaise à ce doigt enfoncé contre le torse du français. Visiblement, elle n’obtint pas l’effet escompté. Qu’importe. Il lui en faudrait plus pour se démonter et davantage pour tirer un trait sur son gain. « T’es bien le premier à dire ça. Mais… Je note ! » Et elle imita l’action énoncée, allant jusqu’à ranger ce papier imaginaire dans la poche de son jean.

« Ca. Pi. Cheuh ! » Ça, c’était vachement plus difficile à dire. En plus, elle ne sentait plus grand-chose au niveau de sa bouche. Sa langue lui semblait partiellement anesthésiée et ses lèvres toutes cotonneuses. Ok. Le verre de trop était définitivement dépassé. « T’en connais des choses quand même ! C’est cooooool. » Ni une ni deux, la rouquine attrapa la main de son obligé et l’entraina à sa suite. Savait-elle où elle allait ? Pas le moins du monde. Elle ouvrait les portes qui se présentaient devant elle, lorsque celles-ci n’étaient pas verrouillées ou qu’un vêtement ne pendouillait pas sur la poignée. Vivre à la faculté lui avait appris de trois choses, mine de rien. Finalement, et après deux belles chutes évitées grâce aux bons soins d’Owen, ils touchèrent au but.

« Et voilà ! Quoi ? J’ai quelque chose sur le visage ? » Elle avait relâché sa main pour l’inspecter. Avec sa chance, elle devait avoir des restes de mousse en guise de moustache ou des mèches en plein visage. Ce ne serait pas étonnant vu leur course chaotique dans toute la maisonnée. Quoiqu’il en soit, se sentir ainsi regardé était assez déstabilisant. Pas déplaisant non plus à vrai dire, mais vachement inhabituel. Elle se débarrasse ensuite de sa veste et la jette quelque part, sans un regard en arrière, pour mieux s’affaler sur le canapé. Aaaaaaaaaah ! Ça, ça faisait du bien. Vint ensuite l’ultime menace -un petit reliquat d’une conscience toute engourdie- avant qu’elle ne croise sagement ses bras sous sa tête. Tête qu’elle cacha en sentant ses joues se mettre à la brûler sans prévenir. Quoi ? Juste parce qu’il s’était assis à côté d’elle ? Ou parce qu’il venait de glisser ses doigts sur sa peau ? LA FAUTE A L’ALCOOL. Ni plus. Ni moins. Encore et toujours. Etc. etc. Elle inspira longuement avant de faire réapparaitre son minois, comme si de rien était, et de se décaler autant que possible. Cinq centimètres, tout au plus. C’était un clic clac, pas un king size.

« Jusqu’à ce que tes doigts se paralysent ? Ou cinq bonnes minutes, si ça te parait trop long. Je sais me montrer conciliante. Aller, Mr. Barman. Montre-moi ce que tu sais faire. » Elle se mit à glousser avant de poser sa joue sur ses avant-bras, le visage tourné vers lui. Finalement, ses paupières se refermèrent doucement et un sourire, quoique léger, ourla ses lèvres. C’était la première fois qu’elle bénéficiait de ce genre d’attention et… Elle aimait bien. En voulait même plus.

« C’est même si parfait que… » Elle entrouvrit les yeux pour le regarder et hésita une petite seconde. Anesthésié, ce qui lui servait de garde-fou la salua de la main avant de prendre ses valises. « Tu crois que je pourrais en avoir un petit peu plus ? Genre… Le dos en entier ? »

by Nathie

Elle m’appréciait, que j'étais même quelqu'un de marrant. Il n’y a pas un dicton qui dit “femme qui rit…” ? Vous connaissez la suite. J’aurais presque pu verser ma petite larme, mais je n'étais pas encore assez bourré pour ça. J’avais surtout l’alcool joyeux pas triste. En revanche, si j'avais été sobre, j’aurais vraiment trouvé ça très touchant. Qui disait ça pour une première rencontre en réalité ? Ah bah oui, une personne complètement bourrée. Mais, ne dit-on pas non plus que la vérité sortait de la bouche des ~~enfants~~ gens alcoolisés ? J’avais le droit de remanier à ma sauce.

Arrêteee, tu vas me faire rougir ! disais-je en secouant la main devant moi comme si ça allait permettre d'arrêter quoi que ce soit. En réalité, tout le plaisir est pour moi

Voilà que je me mettais à faire une révérence, carrément ? J'étais pas assez bourré pour chialer, mais assez pour faire ce genre de connerie. Elle aussi avait tendance à bien faire travailler mes zygomatiques. Il faut dire que l’entendre répéter un mot en français, ça n’avait pas de prix. Je dirais même que c'était plutôt sexy, même si la prononciation était complètement à revoir. Je laissais couler pour cette fois, ne lui demandant pas de répéter, ça m'arrivait souvent de fourcher ou de mal prononcer un mot en anglais et parfois, j’avais la flemme de le redire, alors je compatissais. Là encore, je me mis à me marrer. Putain, je n’y avais encore jamais pensé, mais oui, le breton devrait être carrément une nationalité ! Malheureusement, ce n'était pas le cas.

On peut dire ça comme ça ouai… disais-je encore en me marrant, j’essayais de me calmer pour lui expliquer au mieux où se situait ce merveilleux pays, la Bretagne . Tu vois à quoi ressemble la France ? Tu sais, elle a une forme chelou… Genre comme ça.

Je dessinais dans les airs un semblant de France, mais même une personne sobre n’aurait jamais pu deviner. J'étais nul en dessin.

Bon ok, et bah la pointe là je montrais quelque chose dans les airs mais il n’y avait absolument rien, juste mon dessin invisible. Eh bah c’est là ! Si tu n'as jamais eu l’occasion d’y aller, fonce !

Il n’y avait pas meilleur endroit. J’avoue, je n'étais pas non plus hyper objectif, comme beaucoup d’autres vrais bretons, mais il faut dire qu’on avait aussi d’excellents arguments. La région était belle, tout simplement. Peut-être pour cette raison que j'aimais l’Écosse aussi, le paysage s'y rapprochait beaucoup. Et non, ne me parlait pas de la pluie…
Je n'étais donc pas le seul expatrié. Thaïlande ? Je n’y avais jamais mis les pieds. C’est loin ça, non ? Ouai, j’ai beaucoup voyagé, mais ça ne voulait pas forcément dire que j'étais un expert en géographie.

J’ai comme l’impression que c’est un excellent combo ça ! Amérique et Thaïlande, ça faisait de très jolie femme, Apsara en était la preuve du moins. Vrai ! Et en plus, ça nous fait un point commun ! disais-je en nous pointant du doigt, faisant des vas et viens entre nous. Ok, j’imagine que c'était vraiment pour me tuer la manière dont elle essayait de répéter ce mot en italien cette fois-ci. Tuer de rire bien sûr… Pas seulement, j’avoue, mais ça, j'allais le garder pour moi. Pour le moment.

Et ce n’est que le début… Finis-je par dire en montant et descendant très rapidement mes sourcils. Voilà maintenant que je me mettais à teaser ma propre personne. En même temps, il y avait une part de vérité, on se connaissait que depuis quelques heures, même pas. Elle avait encore plein d’autres choses à découvrir. Si elle le souhaitait, évidemment. À commencer par mes supers talents de masseur. Bon, ça, je me l'étais auto proclamé, dans ma tête. Il était fort probable que je sois une quiche dans ce domaine. Je n’avais pas souvent eu l’occasion d’en faire en réalité. En général, je passais rarement par cette étape voyez-vous…

Non non… Il n’y absolument rien à redire sur ton visage… Il est parfait. Ces derniers mots en français me permettaient de me cacher un peu. Je savais qu’elle n’allait pas comprendre, alors ça aidait un peu. Elle allait probablement me demander ce que ça signifiait, mais en soit, je pouvais lui faire croire à tout autre chose…
Bon, c’était maintenant où il ne fallait pas déconner. Nous étions que tous les deux, dans une pièce à part, j’allais m'apprêter un faire un massage, la suite était plutôt logique, non ? Pour ça, il fallait que je continue sur cette lancée. Il fallait que je donne tout sur ce massage. Tiens, nouveau surnom. Bon, celui-ci avait plus de sens - comme si les autres, non -

Ok, je me lance !

Comme ce qui était prévu dans le contrat, je m'attaquais qu’à la partie haute de son corps. Nuque/épaules. Elle me l'avait bien répété, et j’avais reçu 5/5. Au bout de quelques minutes, à peine, autant demander si c'était ce à quoi elle s'attendait, si ça lui convenait. Je ne m'attendais absolument pas à cette proposition. C'était plutôt bon signe, non ?

Oh… Je vois qu’on y prend goût finalement ! Attention… Tu pourrais devenir accro. avais-je dit en me rapprochant comme si je lui avouais un secret, l’annonçant pas trop fort. On sait jamais, les murs avaient peut-être des oreilles. Après ces belles paroles, je m'exécutais. Descendant habilement le long de sa colonne vertébrale, puis remontant. Je continuais ses vas et viens, alternant la manière de le faire. Soit en faisant des petits cercles, ou en mettant plus de pression à certains endroits plus que d'autres. J’avoue que j’y prenais du plaisir à le faire.

Danseuse au… Enfin, tu vois, c’est ton travail à plein temps ?

Et bien quoi ? C'était l’occasion de faire plus ample connaissance, pas juste de manière physique. Alors que je l’écoutais parler, je me rendis compte que je sentais d'étranges aspérités sur sa peau, continuant toujours ce doux massage à l’aide de mes dix doigts. Au bout d’un moment, je ne faisais que frôler sa peau, touchant et cherchant à comprendre ce que ça pouvait bien être. Jusqu'au moment où, dans mon élan d’en vouloir savoir plus, je soulevais le tee-shirt, rapprochant mon visage pour voir de plus près.

Mais ?! T’as quoi sur la peau ? Tu t’es fait griffer par un chat ou quoi ? Ou par un tigre ?!

Elle venait de Thaïlande, non ? C’est complètement plausible. Je m’y connaissais un minimum dans les animaux. Enfin, si c'était vraiment le cas, un tigre aurait fait bien pire certainement. Je risquais de regretter mes propos. Si seulement j’avais su…

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

En quoi ce serait mal ? Popeye serait mignon s’il se mettait à rougir. Ça remettrait aussi les balances à égalité parce que les siennes ne cessaient de la brûler. Elle y avait posé les mains après les avoir pincés sur un coup de tête, espérant en couper la chaleur par on-ne-sait quel miracle. Si encore, elle était capable de manumagie ! Mais non. Ce ne serait pas une mauvaise chose qu’elle apprenne deux trois choses ? Ne sait-on jamais si un jour elle se retrouvait privée de sa baguette en territoires ennemis. Elle pourrait aussi rafraichir les bouteilles avant d’attendre des heures qu’elles atteignent la température parfaite. Qui dans son entourage possédait une telle compétence ? Hm. Difficile à dire tant l’esprit se démenait pour rester à flot. Une petite tape sur les rondeurs de son visage et la voici revenue sur terre, un large sourire scotché aux lèvres. Ils étaient sur la même longueur d’onde et ça, c’était vachement cool.

Le voir se plier devant elle la fit sursauter. Son dos se raidit aussitôt -la faute à aux habitudes tenaces et à l’éducation élitiste- et elle lui répondit en une révérence aussi gracieuse qu’étonnamment bien réalisée considérant l’état critique dans lequel elle se trouvait. Sa langue la picota mais elle préféra la garder précieusement dans sa tanière. Point de râlerie ce soir, mais un peu d’humour. Le je suis pas une princesse rebondit simplement contre ses dents avant d’être ravalé. Elle préféra le questionner sur cette Bretagne étrangère, la curiosité marquant aisément ses traits. Elle qui était d’une nature expressive avait l’impression d’être comme un livre ouvert. Merci au rhum, à la vodka et… Qu’est-ce qu’elle avait bien pu ingurgiter d’autre déjà ?

« Hey ! Ne te moque pas de moi Popeye. Je suis encore en apprentissage. อ่อนโยนกับฉัน¹ ! »

La sorcière croisa ses bras contre sa poitrine et gonfla les joues, lui donnant des airs de hamster énervé quand pourtant elle espérait jouer la carte de l’outrage suprême. Elle rit aussi, brisant le peu d’acting dont elle était capable. Pour sa défense, le rire du breton avait un quelque chose de communicatif auquel elle ne pouvait que céder. Appâtée par le dessin aérien, elle s’avança un peu plus et plissa les paupières. Oui, elle essayait de visualiser. C’était loin d’être évident.

« Okey je vois ! Je note. Peut-être qu’un jour j’aurai l’occasion de m’y rendre. » Elle ne voyait ni quand, ni comment, mais elle l’espérait vraiment. Elle avait des envies de voyage la thaïlandaise et si elle était coincée entre les attentes des uns et des autres sur le sol écossais, elle espérait bien pouvoir s’en échapper un jour. Vint à son tour de déballer son pédigrée -une partie, du moins, et de rire à gorge déployée.

« Un excellent combo ? Je ne suis pas certaine. » Le visage de chacun de ses frères défila devant ses yeux noirs, mais elle préféra rebondir plutôt que de se morfondre. L’heure était à la fête après tout ! Elle nicha son menton au creux de ses paumes ouvertes et présenta sa bouille. « Mais c’est vrai que je suis excellente. T’es bon observateur ! » et de bonne composition, puisqu’il s’abstenait de la reprendre une énième fois sur sa prononciation. En même temps, elle n’avait jamais dit un seul mot d’italien. Au moins, elle avait le mérite d’essayer et de tirer haut les coins de ses lèvres. Ça, ça lui faisait vachement plaisir par contre. Elle aimait rendre les gens heureux Apsara, quitte à passer pour une andouille. Ça en valait la peine.

Ni une ni deux. Un virage ou trois. Une chute ou quatre. Un étage monté par miracle et une porte poussée main dans la main. Elle l’avait trouvé le Saint Graal. Un bureau délaissé par les autres invités, trop occupés à s’amuser, à faire contre-soirée en cuisine ou bien à remuer les draps des chambres voisines. Rien que d’avoir l’idée en tête empourpra son visage tout entier. Non, non, non. Pas de ça ici. Si d’aventure elle venait entendre quelque chose taper contre le mur voisin, elle ferait comme si de rien était et tout ira très bien dans le meilleur des mondes.

Son nez se retroussa légèrement face aux mots français. Ce n’était pas juste. Elle n’avait pas de traducteur et connaissait trop peu de vocabulaire pour s’en sortir. Les poings sur les hanches, elle toisa l’homme de haut en bas. Peut-être un poil trop longtemps mais… Sa vision était un peu floue et elle tanguait trop pour réussir à en dessiner correctement les contours.

« C’est de la triche เจี๊ยบ² ! » Et paf, débrouilles toi avec ça.

Une fois débarrassée de sa veste chérie, l’otarie glissa sur le matelas et tâtonna le cuir jusqu’à trouver la position parfaite. Elle parvint à lui laisser une place ridicule en se faisant aussi petite que possible, tout en croisant ses bras sous son menton. Les paupières closes, elle ronronna presque en sentant les doigts d’Owen œuvrer sur le haut de son dos. Qu’est-ce que ça faisait du bien ! Pourquoi n’en avait-elle pas demandé plus tôt ? Les rouages grincèrent fort en se mettant en route mais le cerveau, spongieux au possible, peina à faire remonter l’information pourtant primordiale.

Yeux grands ouvert. La tête recula -essaya, avant de se cogner le crane contre le dossier- en apercevant le visage de Popeye aussi proche. Forcément, elle chercha les fossettes. Rien. Dommage. La pression le long de son dos la fit bien vite penser à autre chose et elle répondit en gloussant, le front écrasé contre son avant-bras droit. L’autre pendouillant simplement le long de l’assise.

« Ça ne me semble pas bien dangereux ! » C’était vrai ça. Pourquoi devrait-elle faire attention ? C’est anodin un massage. Ce n’était pas pour rien que certains choisissaient d’en faire leur métier. Tiens, sa main libre venait de saisir le bas de son pantalon. Ses doigts fins jouèrent avec le tissu, signe que l’immobilisme commençait à durer. Il lui était si difficile de se poser, de se relâcher tout à fait. Les petits ronds dans son dos étaient pourtant parfaits !

« Hm ? Ah ! Non. C’est un gagne-pain. Je n’y suis pas depuis très longtemps à vrai dire. Fin mai pour être exacte. Je suis à la fac sinon. En troisième année de médicomagie. » Elle délaissa le jean pour réunir ses mains et s’étirer sur toute la longueur. « Et toi ? Tu as toujours été barman ?»

Les mains se firent soudainement plus délicates. Les doigts effleuraient à peine sa peau, donnant davantage l’allure de caresses à ce massage. Un frisson lui remonta le long de la colonne et, à bien y regarder, lui donnèrent la chair de poule. Elle ne savait pas trop quoi en penser et n’eut guère le loisir de se questionner sur ce qu’elle ressentait, puisqu’un nouveau frisson la fit trembler de tout son être. Pas un bon, celui-ci. Aucun doute là-dessus.

« Touche pas ! » avait-elle crié en désespoir de cause avant de s’agiter dans tous les sens pour se redresser et le repousser. Peut-être trop fort. Sans même chercher à viser. Pourtant, elle toucha à son but. Ses doigts lui faisaient vachement mal d’un coup et… Attends, c’était un crac qu’elle venait d’entendre là ?

Inquiète de ce qu’elle avait pu faire, ce qu’il avait forcément dû voir, elle avait réussi l’exploit fou de désaouler à vitesse grand V. Les prunelles écarquillées comme celles d’une biche face aux phares d’une voiture, elle avisait le visage du pauvre Wouin-wouin. Son cœur battait à mille à l’heure et lui faisait un peu mal à taper aussi fort contre ses côtes. Elle avait peur Apsara : du rejet, des conséquences, de son erreur. Il était le premier à voir son dos et les cicatrices dorées qui le zébraient. Elle ne l’avait même pas voulu ! Fait chier. Qu’est-ce qu’il allait en penser ? Est-ce qu’il allait l’ébruiter ? Il allait forcément lui en vouloir pour le coup qu’elle venait de lui mettre aussi. Merde. Merde. Merde.

« J-Je peux… Voir ? » Les yeux baissés, elle osait à peine le regarder. « Je suis vraiment désolée Owen. » Etait-il utile de préciser qu’elle n’avait pas voulu le blesser ? Que ce n’était qu’un foutu reflexe ? Oh. Elle attrapa le bas de son t-shirt et le rabaissa rapidement, plaçant ci et là ses bras en guise de cachette ultime.

1. Sois gentil avec moi
2. Poussin

by Nathie

Il y avait clairement une partie de cette phrase que je n’avais pas du tout saisie. Je vois que la situation se retournait contre moi. Je voulais jouer à lui parler français, voilà qu'elle devait me parler en chinois ? Japonais ? Aucune idée, mais c'était clairement du côté de l’Asie, ou alors j'étais vraiment nul pour deviner la langue. J'étais complètement incapable de répéter, beaucoup trop compliqué pour moi. Je n'étais pas contre pour avoir certains cours particuliers. Toujours intéressant d’apprendre une nouvelle langue, au moins échanger quelques mots, voir plus, surtout en si bonne compagnie. Du donnant donnant , je pourrais lui faire apprendre quelques mots français…

Et peut-être même que ce jour-là, je t’y emmènerais moi-même, sur mon bateau ! Deal ?

Je tendais ma main vers elle comme pour lui proposer de sceller cette proposition qui était complètement immature, on n’allait pas se mentir. Comme si, un jour, j’allais emmener une presque parfaite inconnue dans mon pays natal ? Pourtant, j’avais l’envie de lui faire découvrir cette magnifique région, si ce n'était la meilleure de toute la France. Avec l’alcool, il n’y avait plus vraiment de filtre, comme si tout était réalisable, possible.

Thaïlande, je comprenais donc mieux dans quelle langue elle m’avait parlé. Je ne m'étais donc pas trompé, enfin, en partie, que c'était bien du côté de l’Asie. Elle doutait de mes propos ? Pourtant, j'étais vraiment sincère pour le coup. Je ne disais pas ce genre de choses à la légère, surtout quand j'étais bourré, je rappelle, moins de filtre…

Je dirais même que je suis le meilleur ! doigt levé en l’air pour accentuer mes dires. L’observation, je maîtrisais parfaitement. Je n'hésitais pas à jeter des coups d’œil sur certaines zones qui m’attiraient particulièrement. Oui, les yeux, bien sûr, c’est évidemment la première partie du corps que je regardais. Bon, peut-être la deuxième… Ou troisième… Peut-être même que j’ai pris le temps d'observer lorsqu’elle prit les devant pour nous emmener dans une zone un peu plus calme. Il n’y avait aucun mal à ça, si ? Juste poser son regard un peu plus vers le bas, rien de bien méchant. Il fallait parfois se contenter de peu…

Heeeee ! Qui est-ce qui triche là ? Hein ? je pointais un doigt accusateur, évidemment dans sa direction. Est-ce que j’allais oser lui demander ce que ça signifiait ? C'était risqué, la probabilité qu'elle me pose cette question en retour était beaucoup trop importante. Est-ce que j’avais envie de lui dire que je venais de lui faire un très gros compliment ? Non, autant garder une petite part de mystère. Je ne voudrais pas la mettre mal à l’aise alors que je m’apprêtais à lui faire ce massage.

Massage qui avait l’air de parfaitement lui convenir. J'étais évidemment très satisfait de cette réponse. Je n’avais pas envie de m'arrêter en si bon chemin. Je préférais tout de même la mettre en garde, elle risquait de devenir accro, et peut-être moi par la même occasion. Je vis ses doigts s’amuser sur le bas de mon pantalon, cherchait-elle à faire un rapprochement de son côté ? Une drôle de manière d’entamer un premier contact, souvent c'était d’autres zones qu’on avait tendance à trouver mais pourquoi pas. Je n’allais pas faire la fine bouche. Je ne fis que ricaner en guise de réponse, et continuer la suite de ce massage, ayant l’aval de profiter de tout son dos. Pour combler un peu ce silence, autant faire un peu la conversation, apprendre à se connaître…

Medicomagie ? Tentiooooon ! Du coup, tu soignes tout type de bobo ? Si un jour, je me blesse, je pourrais faire appel à tes mains expertes alors ?

Belle et intelligente, serait-elle la femme parfaite ? Pour le moment, je ne voyais aucun défaut sur cette fille, serait-ce trop beau pour être vrai ? Il devait forcément y avoir une coquille, ça ne pouvait pas être si parfait ?

Ça dépend de ce que tu appelles barman ? Si c’est pour servir des coups à boire à des potes… Ouaaaaai, ça fait un moment que je fais ça ! Me voilà à rire de ma propre blague, si on pouvait la qualifier ainsi. Non, en vrai, c'est la première fois que je fais ce job… J’avais besoin d'un taff et… Ça me convient plutôt bien ! Pour le moment, je fais d'excellentes rencontres… Évidemment que je parlais indirectement d’elle.

J’avoue, je n'aurais jamais imaginé que j'aurais besoin de ses services de soin aussi vite. Sur le coup, je n'avais pas bien compris comment la situation a pu virer de manière aussi radicale. Jusque là, tout se passait pour le mieux, on faisait connaissance, elle appréciait ce massage, mais je ne pensais pas qu'elle était aussi violente pour si peu ? Je sais, j’ai probablement franchi une limite à ne pas dépasser, soulever le tee-shirt pour comprendre pourquoi sa peau était si craquelée. Ça m'avait refroidi direct. Il faut dire qu'entendre son nez craquer et sentir cette douleur vive par la suite… Je m'étais relevé très rapidement, un peu trop vite, chancelant légèrement, l’alcool n’ayant pas disparu pour autant. Mes mains posaient sur mon nez, j’essayais de faire croire que tout allait pour le mieux, mais on pouvait clairement voir la petite larme, de douleur, qui coulait sur ma joue. Pour le moment, j’essayais de garder une distance, histoire de ne pas recevoir un deuxième coup. Pourtant, elle avait l’air… désolée ? Comment ça ? Ce n'était pas voulu ?

Non… Mais… Je vais bien… Ça va nickel, non vraiment… Je…

C’est à ce moment précis que je décidais de décoller mes mains pour lui prouver que tout allait bien, mais c'était sans compter la vue du sang sur mes mains, qui prouvait totalement l’inverse de ce que je disais. Est-ce que je vous ai dit que je n’aimais pas ça du tout ? Au point où je pouvais me sentir légèrement vaseux… Chacun ses sensibilités, ok ? Tout de suite, j'étais beaucoup moins serein.

Ok… Ça ne va pas.

Heureusement pour moi, la place était de nouveau libre sur le canapé, me permettant de m’asseoir, calant ma tête sur le haut du dossier, penchant légèrement en arrière. Je prenais de grande respiration, essayant de contrôler au mieux mes émotions mais ce n'était pas si simple avec cette douleur qui était devenue plus importante, et le goût métallique dans ma bouche… Heureusement que j'étais en compagnie d’une étudiante en médicomagie… Non ?

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

Il avait sourire, et sourire. Apsara n’avait jamais été un public très difficile à séduire. De bonne composition, les émotions glissaient tout naturellement sur son visage. Petite, elle avait appris à les maitriser. Comme ses frères, quoiqu’avec une étrange facilité. Ce talent de jongler entre les masques n'avait pourtant que peu été utilisé depuis son arrivée en Ecosse. Elle laissait sa bonne humeur s’afficher haut et fort, ainsi que ses sentiments -du plus faible au plus fort. C’était libérateur et là, couplé à aux effets des boissons, elle n’aurait tout simplement pas pu réagir autrement. Ses lèvres s’étaient retroussées sur une ligne de dents blanches et leurs commissures, si c’était possible, touchèrent presque ses oreilles. Un tour en bateau ? Découvrir un nouveau pays nommé Bretagne ? Comment refuser ? Elle n’en avait jamais fait. Et si elle avait le mal de mer ? Arf. Elle en doutait. Elle tanguait depuis une bonne dizaine de minutes sans que le trop plein d’alcool ne daigne venir arroser les buissons. Ça devait être à peu près la même chose sur l’eau, non ?

« Deal ! » Elle se saisit de cette main tendue sans réfléchir. Elle était ferme, cette main. Ça donnait envie de s’y accrocher un instant. Est-ce qu’il serait d’accord avec ça ? Il ne semblait pas très perturbé par son contact. Ou peut-être était-elle trop distraite pour s’en rendre compte ? La voilà déjà partie à parler de tout et de rien. De son pays natal, qui lui manquait autant qu’il la repoussait. Du pays de sa mère qui l’avait vu grandir aussi, mais dans lequel elle ne s’était jamais vraiment sentie chez elle. Et pourtant, le climat de l’Arizona était bien plus appréciable que celui de l’Ecosse. Elle doutait aussi de ses mots, plus par habitude qu’autre chose. Pas sa faute ! Mais elle en rit. C’était déjà un bon point, non ? Notez le progrès. Main dans la main, elle l’entraina à sa suite à la recherche du nid parfait pour bénéficier de ses soins. Comme si elle allait laisser passer son gain, tiens. Elle ignora les regards, trop concentré à suivre la ligne d’horizon qui ne cessait de bouger sous ses yeux. Oh oh ! Tout doux. Elle trébucha une ou deux fois et éclata de rire en lieu et place de remerciement, Owen la rattrapant à chaque fois. Comme quoi, elle avait bien fait de s’accrocher à lui !

« Les règles sont faites pour être contournées »Laïus appris au côté d’un cracmol, pour le meilleur et surtout pour le pire. Elle espérait toutefois qu’Owen respecterait les siennes. Au cas où, elle le toisa des pieds à la tête -chaton menaçant, avant de s’allonger de tout son long. Une petite place pour lui, là, voilà, et elle se laissa aller. Trop. Elle avait vraiment du boire le verre de trop. Après le verre de trop. Et peut-être même… Non. Pas tant. Elle serait incapable d’analyser aussi précisément son état sinon. Pas vrai ? Elle n’avait pas bu plus de… Euh… Combien de verres déjà ? Et merde. Elle cessa de compter sur ses doigts, préférant les occuper en jouant avec le bas du jean de son masseur. L’inactivité serait ce qui la tuerait, un jour.

« Je suis encore loin de savoir tout faire mais… Hm… Ouai. Les bobos, j’peux largement gérer. Fracture, brûlure, coupure… N’hésite pas. Je n’ai pas de carte de visite par contre. »

Ses épaules se secouèrent un peu sous l’effet de son rire, avant de se détendre sous l’effet des doigts de fée. Un à un, les muscles s’étaient relâchés. La tension s’était évanouie tant et si bien qu’elle n’écouta que d’une oreille distraite le compliment fait à son encontre. C’était si… Minute ! A quoi est-ce qu’il jouait là ?! Sa réaction fut vive. Immédiate. Plus rapide qu’un coup de jus après avoir enfoncée une fourchette dans une prise. Elle s’était redressée d’un bon en sentant sa peau être mise à nue. Il avait vu ? Oui. Il avait dû voir. Il avait senti aussi. Putain quelle conne ! Son coude la lança. Pourquoi ? Le bruit du craquement lui revint en mémoire -flou, mais suffisamment fort pour qu’elle se maudisse elle et les prochaines générations à venir.

« Vraiment Owen je… Merde. C’est parti tout seul. Je suis tellement désolée. »

Elle s’en voulait et les larmes affluaient. L’alcool, encore et toujours. Le trop plein aussi : la culpabilité, la honte, la peur. Ce n’était déjà pas des sentiments faciles à gérer au quotidien mais là… Elle papillonnait des cils, cherchant à effacer les gouttes qui se cumulaient au coin de ses yeux. Disparaissez. Disparaissez. Disparaissez. Elle était bien tentée de frotter son poing contre, mais elle risquait de tout lâcher. Non ! Elle se concentra sur le breton qui venait de s’échouer sur le canapé et se mordit fort l’intérieur de la joue.

« Laisse-moi faire. » Elle prit une grande inspiration avant de s’installer en face de lui, histoire de trouver le courage d’affronter son regard. « S’il-te-plait. » Le plus doucement du monde, Apsara posa ses mains sur les siennes et libéra le nez… Cassé. Merde. Vasile serait fier du résultat mais elle, elle était bouffée de regret. Presque désaoulée, même. « Ok… Je peux tout réparer. »Elle le devait. Merlin, Morgane et tous les plus grands, ce qu’elle s’en voulait. N’ayant pas de connaissance en manumagie, elle se mit à tâtonner ses côtes et… Merde, la veste !« Appuie dessus. Là. Comme ça. Pas plus. Je reviens. »

La sorcière se redressa d’un bond -le regretta un peu- mais ne vacilla pas. Elle regarda à droite, à gauche, et… La voilà ! Elle secoua le vêtement dans tous les sens pour en faire tomber sa baguette. Ni une ni deux, elle revint s’installer en face de lui et déplaça précautionneusement ses mains. « Dans moins d’une minute, tu n’auras plus rien. Tu vas sentir du chaud, puis du froid. »Ce n’était rien un nez cassé. Elle en avait réparé des dizaines déjà. Jamais en étant bourrée, cela dit. C’était comme le vélo non ? Les reflexes ne partaient pas. « Episkey ». Clic Le nez venait de retrouver sa forme normale et le saignement s’était naturellement arrêté. En dehors de ses souvenirs, il n’existerait aucune trace de cet incident. « Attends… Recurvite. Voilà. C’est mieux. » Elle avait nettoyé l’hémoglobine de son visage et de ses mains, avant de poser sa baguette contre ses cuisses. Tête basse, elle attendait que l’orage gronde. Ses mains à elle s’était négligemment essuyée contre son pantalon -sombre, heureusement.

« Je te demande pardon. » Là. Elles revenaient. Merde. Nouvelle inspiration pour les faire disparaitre.

by Nathie

Attention, je tiens mes promesses, moi !

Toujours sa main dans la mienne pour sceller ce pacte. J’assumais complètement cette proposition. L'emmener en Bretagne, sur ma terre natale ? Pourquoi pas ? Je n’allais pas l’emmener dès demain, je n'étais pas fou à ce point. Même si Apsara me paraissait très charmante, je ne la connaissais pas encore très bien. Danseuse, double nationalité, très forte pour enchaîner des shooters mais pour le moment, ça s'arrêtait là. Une chose est sûre, c’est que je prenais plaisir à discuter avec elle, déconner, se lancer ces défis. Il faut dire que je n'étais pas non plus hyper difficiles, si on rigolait à mes blagues, c'était déjà gagné pour moi. Mais si on continuait dans ce sens, apprendre à se connaître, il n’y avait pas de raison que cette idée ne se concrétise pas.

En attendant, c'était un autre défi que je devais réaliser, et apparemment, pas de temps à perdre, autant le faire dès maintenant. Elle avait l’air déterminé, et c'était une qualité que j'appréciais particulièrement chez une femme. Évidemment que je la suivais, avec quelques difficultés - merci l’alcool - pour qu’on puisse s’isoler et accomplir cette tâche. Qui sait, ça pourrait aboutir sur une autre activité… C'était un peu l'arroseur arrosé, me faisant avoir à mon propre jeu. J’avais presque oublié qu’elle parlait une autre langue, tout comme moi, et qu’elle n'hésitait pas à balancer des mots incompréhensibles pour mon oreille ne maîtrisant pas le Thaïlandais. En guise de réponse, je fis un genre de sourire, très forcé, tirant un peu trop sur mes traits, ce qui ressemblait clairement plus à une grimace, on n’allait pas se mentir. Pas le temps de tergiverser, attaquons directement le vif du sujet: le massage.

Pour le moment, tout se passait pour le mieux, ça lui plaisait, ça me plaisait, j'avais même l’autorisation d'aller plus loin, “les règles sont faites pour être contournées”, ok, pour ce coup là, je comprenais mieux. Cette fois-ci, ces propos me convenaient beaucoup plus dans ce cas précis où j’avais la possibilité de profiter pleinement de tout son dos, et non pas que de sa nuque et ses épaules. C'était l’occasion d'échanger quelques mots, d’en savoir un peu plus sur Apsara qui, à mesure que le temps passé, n'était plus tellement une inconnue à mes yeux. Il faut dire que j'avais littéralement mes doigts sur sa peau, massant certaines parties, avec plus ou moins une certaine habilité. On ne faisait pas ça à une simple inconnue, si ?

“ Merde… C’est bien dommage… Comment je vais faire pour te joindre si j’ai le moindre bobo ? Ça serait sûrement plus simple si j’avais ton numéro…”

Quoi ? C'était une technique comme une autre, pas la peine de juger. C’est bien elle qui a parlé de carte de visite, je ne faisais que de rebondir dessus. C'était probablement ma grande spécialité d’ailleurs. Par contre, je n’avais pas vu ce revirement de situation. Pourtant, tout se passait bien jusque là, on riait ensemble, on se taquinait, rien de bien méchant… Alors comment on expliquait le fait, qu’à présent, j’avais le nez en vrac et qui pissait le sang ? Je n’avais pas l'esprit assez clair pour rassembler mes neurones et comprendre la raison. La douleur était bien trop importante pour essayer de penser à quoi que ce soit d’autre. Pourtant, j'essayais de faire bonne figure, essayer de dédramatiser la situation, que ce n'était rien… Jusqu'au moment où je vis le sang sur mes mains. Cette couleur pourpre, je n'étais pas tellement fan, c'était l’un de mes défauts… Oui, j'étais sensible à la vue du sang, voilà. C'était bien l’une des raisons pour laquelle je n'aimais pas me battre, mais si c'était vraiment nécessaire, qu’il y avait une injustice, j'étais le premier à rentrer dans le tas. Une fois assis sur le canapé, j’essayais de prendre de grande respiration pour faire baisser mon rythme cardiaque et de ne pas m'emballer. “ Ça va, tout va bien, c’est juste un peu de sang qui coule, pas la peine d'en faire tout un plat… Ça va l’faire, c’est rien…” Oui, c'était le genre de phrase que je tournais en boucle dans ma tête.

Automatiquement, j’avais remis mes mains sur mon nez. Si je ne voyais pas le sang, ça allait peut-être m’aider, non ? Apsara était toujours là, un peu désespérée par la situation, mais apparemment, elle voulait aider…

T’es sûr ? Non mais ça va aller, ça va passer… J’ai quoi, juste à comprimer et ça va s'arrêter de couler ? Non ? Ses mains posaient sur les miennes, je croisais alors son regard, et je n'avais plus d’autres choix que de la laisser faire. Elle était médicomage, c'était bien ça ? Ah oui, non future médicomage. La nuance avait son importance. Elle avait beau faire des études dans ce domaine, elle était peut-être nulle ? Dernière de la classe ? Qu'est-ce que j’en savais, je ne la connaissais pas à ce point. En même temps, est-ce que j’avais d'autres choix ? Réparer. On pouvait clairement lire la détresse dans mon regard. Qu'est-ce qu’elle insinuait par “réparer” ? C'était cassé ? Vraiment ? À ce point ?

Attends… T’as déjà fait ça ? Enfin… tu maîtrises ? Soit sincère hein… J’vais pas me retrouver avec un nez chelou ? Quoi ? C'était normal d’avoir une certaine crainte ? Sans trop réfléchir, j’appliquais ce qu’elle m’ordonnait le temps qu’elle… Bah j'en avais aucune idée. Elle cherchait clairement quelque chose mais… Ah oui, sa baguette. Donc on en était là ? Les mains à nouveau en dehors de mon visage, je les posais de chaque côté, sur ce canapé, tant pis pour les tâches. Enfin posée… Je m’agrippais, me préparant à une vive douleur, de nouveau.

“ Ok ok ok… Va y… Fait ça rapidement s'il te plaît. J'avais oublié de mentionner “bien” mais c'était du bon sens, non ? Un mot, un nouveau craquement mais cette fois-ci, pour du mieux. Je serrais ma mâchoire pour éviter de hurler, baissant un instant la tête, tout en fermant les yeux. Sur le coup, c'était loin d'être désagréable, mais très rapidement, je ne ressentais plus cette douleur vive qui m’avait pris jusqu’au tripes. Je relevais la tête, retrouvant son regard à nouveau. Apparemment, en deux trois mouvements, c'était comme s’il ne s'était rien passé. Était-ce vraiment le cas ? Ok, mon nez était réparé, mais que s'était-il passé exactement ? J'avais probablement fait un geste qui ne lui avait pas plu, au point de faire un geste ninja. Ça se voyait qu’elle se sentait mal, que ce fut une réaction probablement primaire, non réfléchi, et qu’elle s’en voulait. Je posais une main sur l'une des siennes, baissant ma tête pour chercher son regard.

“ Eh… C’pas grave, ok ? Tu l’as réparé avec brio… Enfin, je crois, je ne me suis pas encore vu… Je ne pensais pas avoir besoin de tes services si rapidement par contre…” Oui, je jouais la carte de l’humour, c'était ma spécialité je rappelle. Si j’arrivais à en déconner, elle était bien capable d’en faire tout autant, non ? “ Ça serait plutôt à moi de m’excuser… J’ai dû faire quelque chose qui ne t’a pas plu pour en arriver à… ça. Je suis vraiment désolé…”

C'était vraiment sincère. Ce n'était pas mon genre de mettre à mal les femmes, et si j’avais pu lui manquer un quelconque respect, j’en étais sincèrement désolé.

Nice to meet you

...

@Owen Le Floch

Les effets de l’alcool s’estompèrent aussitôt le liquide carmin vu. Ses yeux en amandes s’étaient ouverts comme deux soucoupes et il ne fallut qu’une dizaine de secondes pour que la festive -et bien trop inconsciente Apsara- ne rendosse la tenue vert vomi de l’urgentiste. L’automatisme se mit en route et ses doigts délicats vinrent inspecter le nez cassé, évaluant l’étendu des dégâts. Ses dégâts. @Vasile Velkan serait sans doute fière d’elle. Elle avait visé juste et brisé net, les reflexes parlant pour elle. Elle s’en voulait terriblement et ne cessait de présenter ses excuses. Difficile de prendre de la distance pour effectuer les soins quand on était à l’origine de la blessure. Merde. Elle avait fait couler le sang quoi ! Certes, ce n’était pas volontaire mais…

Elle inspira à fond et fit de son mieux pour garder enfouie le litre de larmes qui ne demandait qu’à s’écouler sur ses joues. La descente était rude, mais elle resta concentrée du début à la fin. Ce n’était qu’un nez brisé. Elle avait déjà rafistolé plus compliqué sans que ça ne l’affecte autant. La faute à l’alcool, la culpabilité et… Le fait qu’elle l’appréciait bien, finalement.

Crac. Le nez se remit en place sous l’action de sa baguette et toute trace de sang fut nettoyé de son visage. Voilà. Il était plus beau comme ça. La vue du sang lui avait fait perdre de ses couleurs. La douleur, aussi. Elle espérait qu’il irait mieux une fois son erreur réparée. Ses mains s’essuyèrent contre son pantalon sans précaution, la sorcière étant trop occupé à ravaler le flot de larmes qui commençait à remonter à la surface une fois la pression redescendue.

Le contact contre sa main la fit sursauter, mais elle ne se recula pas. Au contraire. Elle accueillit l’attention avec un petit sourire avant de serrer doucement ses doigts autour des siens. Il était gentil Owen. Un vrai nounours. Ça ne la secoua que de plus belle. Il réussit malgré tout à lui arracher un petit rire et à faire reculer l’eau.

« C’est moi qui m’excuse. J’aurai dû le voir venir. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Tu n’as rien fait de mal. »

La sorcière se redressa une dernière fois, pesa le pour et le contre, et décida de sauter le pas. Elle passa ses bras autour du cou du breton et posa son menton contre son épaule.

« Merci d’être aussi compréhensif. T’es vraiment cool, Wenou. »

Elle passa une main dans ses cheveux et le décoiffa en riant, avant de lui tendre son téléphone ouvert sur la messagerie.

« Tiens. Comme ça t’auras mon numéro. La première réparation est gratuite. La deuxième, par contre… Hm ce sera un verre offert. Entre collègues. »

L’aspirante médicomage récupéra son portable, puis sa veste abandonnée un peu plus loin. La fatigue venait de lui mettre une claque monstrueuse et ses jambes lui faisaient un drôle d’effet. Elle réussissait à les faire obéir, sans les sentir. Ouch. Il était peut-être temps de rentrer.

« Je crois que je vais arrêter les dégâts ici. A la prochaine ? » Elle l’espérait, mais ne forcerait rien. Elle respecterait sa décision.

…

La thaïlandaise mit un temps fou pour rentrer jusqu’à la Lunar. Son petit doigt lui soufflait qu’elle avait dû se perdre plus d’une fois et même piquer du nez sur un banc, lors d’une pause bien méritée. Finalement, elle réussit à gravir l’escalier -L’Everest, avec ses nombreux rochers. Nul doute qu’elle cumulerait quelques bleus suite aux chocs. Ses chaussures abandonnées dans l’entrée, elle se traina jusqu’à la chambre où @Tia Blackthorn-Nsar , @James Blackthorn et les animaux du foyer dormaient du sommeil du juste. Avant son arrivée. Elle s’invita entre eux, l’alcool bouté pour de bon toute trace de conscience. La tête posée contre l’épaule du blond, la main de Tia réquisitionnée dans la sienne, elle s’assoupit aussitôt. Ou sombra dans le coma, tout dépend. Un mal pour un bien, puisqu’elle évitait ainsi de croiser le regard mort d’inquiétude de ce frère de cœur. Elle se contentera de marmonner un « c’pas le mien » quand il la questionnera à propos du sang présent sur ses vêtements. Le karma lui retombera dessus le lendemain, lorsqu’elle avisera son journal d’appel. @Magnus Moen y apparut en tête par trois fois et ce crétin eut la brillante idée de décrocher à chaque fois. La honte.

Fin pour moi Nice to meet you x Apsowen [terminé] 669575048

Nice to meet you x Apsowen [terminé] 669575048

by Nathie

Difficile d’imaginer que cette soirée ait pris un tournant aussi serré, virage sec, sans ralentir, au point de décoller de son siège. Vous avez l’image ? Qui aurait pu penser que j’allais me faire défoncer la gueule par une danseuse, fine comme mon petit doigt. Ne jamais se fier aux apparences, phrase que je risquais de me répéter régulièrement les prochaines soirées… En réalité, je faisais le malin - enfin, pas tellement quand j'avais le visage couvert de sang - mais au fond, je culpabilisais. Pour qu'elle en arrive à ce point, se retourner si rapidement, me décrocher son meilleur uppercut du coude, il devait y avoir une raison. Ma première règle était de respecter les femmes, on pouvait prendre du plaisir, certes, mais sans forcer qui que ce soit. Là, j’avais la sensation que cette règle, je l’avais bafouée. Je ne m'étais jamais fait frapper par une fille, jusqu’à ce soir, il devait donc forcément y avoir une explication. Pourtant, je n'étais pas le seul à me sentir mal face à cette situation, du moins, qui l'exposait beaucoup plus. Cette réaction, je ne la comprenais pas tellement, l’alcool n'ayant pas totalement disparu, ne m’aidait pas à y voir clair aussi. Pourquoi se sentait-elle si mal ? Ok, elle m’avait frappé, je peux concevoir qu’on n’appréciait pas forcément ce genre de geste, même si certains adoraient ça, mais ça n’avait pas l’air d'être son cas. Encore une fois, ce geste devait être justifié, c'est ce que j’imaginais. Sauf que ”Tu n’as rien fait de mal” Vraiment ? Je me devais de la croire, même si j’avais encore un léger doute.

Je fus surpris de la voir passer ses bras autour de mon cou, au point de ne pas oser la toucher, gardant mes bras écartés, dans un premier temps du moins. C’est en la touchant que j'avais reçu ce coup, évidemment que j’étais légèrement méfiant, ne voulant pas avoir la petite sœur. Doucement, je venais poser délicatement mes mains, tapotant légèrement, toujours un peu gêné, ne sachant plus trop comment réagir. Est-ce qu’elle venait de casser Owen le dragueur ? Juste le temps de se remettre un peu de ses émotions, rien de plus. Wenou. Ne serait-ce pas un nouveau surnom ? Il était étrangement assez proche du surnom que me donnaient mes parents. Ce qui me fit décrocher un léger sourire, mais elle n’avait pas eu le temps de le voir, puisqu’il venait de disparaitre bien vite lorsqu'elle décida d'ébouriffer mes cheveux.

Hé ! Ça c’est pas cool Apsou ! doigt pointé vers elle, comme si c'était réellement menaçant. Mais je le rangeais bien vite lorsque je vis ce téléphone tendu vers moi pour récupérer son numéro. Là encore, je ne cachais pas ma surprise. Je n'aurais pas vraiment cru que ça puisse arriver, au vu de cet accrochage… Je sortis mon téléphone à mon tour pour échanger lesdits numéros.

Oh je vois, beaucoup trop de bonté… J’ose espérer que je puisse t'offrir un verre sans devoir y laisser une autre partie de mon corps… Entre collègues, répétant ces mots, tout en lui tendant son téléphone, le regard fixé dans le sien. Malgré ce… contre-temps (?) J’ose espérer qu’on soit plus que de simples collègues… Amis, peut-être ? Je pense que pour autre chose, c'était mal parti… Pour cette fois du moins. Elle récupéra ses affaires, et généralement, ça annonçait la fin. Je me levais alors, peut-être trop rapidement, au point d’avoir un léger vertige qui se dissipa aussi vite qu'il était apparu. Je restais planté là, de mon côté, lui répondant tout simplement: À la prochaine.

Il y avait des chances qu'on se croise au boulot déjà… Mais est-ce qu’elle aura vraiment envie de me revoir en dehors de ce cadre. C'était bien elle qui avait précisé Entre collègues. C’est qu’elle n’en attendait sûrement pas plus. Beaucoup trop fatigué pour y réfléchir plus longuement. Je me repositionnais sur ce canapé, d’abord assis, puis doucement en position allongée, au point de m’assoupir complètement. Ce n’est qu’au petit matin que je me rendis compte que j’y avais passé une bonne partie de la nuit. Il était grand temps de rentrer… Pour faire une nouvelle sieste.

Finito

Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]

Re: Nice to meet you x Apsowen [terminé]