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Smoke And Mirrors (Nealrose)
Lun 30 Avr 2018 - 2:54
« Veuillez vous éloigner de la bordure du quai ! » rouspéta l’agent de gare en jetant des regards noirs aux impertinents qui, délibérément, continuaient d’ignorer ses mises en garde. D’autres ne daignaient pas même lever les yeux de leurs téléphones. Un jour, l’un d’entre eux se verrait arracher un bras, et rira bien qui rira le dernier, ronchonna-t-il en s’éloignant d’une démarche lasse. Dans le train, Neal se fraya un chemin à travers la masse de voyageurs, jetant un coup d’œil à l’intérieur des compartiments dans l’espoir de trouver au plus vite le siège qu’il avait réservé. Cette fois-ci, il avait décidé de prendre le Grapcorne par les cornes. Après avoir tiré quelques ficelles et échanger des faveurs avec les bonnes personnes, il avait réussi à obtenir deux invitations à un défilé de mode sorcière très prometteur dans les quartiers Ouest de Londres. Il s’était alors empressé d’en adresser une à Primerose par hibou express. Dans une brève note d’accompagnement, il lui avait demandé de le rejoindre au Chaudron Baveur, et de se vêtir en circonstances.
Neal découvrit avec soulagement qu’il avait été placé près de la fenêtre. Sans attendre, il balança ses affaires dans le filet à bagages, et se laissa tomber dans la banquette avec un soupir mêlant anxiété et impatience. Son business par correspondance florissait – autant que faire se peut sous ce format de ventre – mais Neal commençait à perdre patience. On ne lui avait jamais reproché de manquer de vision, au contraire, il avait même tendance à voir les choses en grand. Trop, grand. Ne pas réussir à mettre la main sur le local qui lui permettrait d’exposer ses créations au monde de la sorcellerie sans le ruiner en deux mois – s’il avait de la chance – était une frustration sans commune mesure. Avait-il eu les yeux plus grands que le ventre ? Ses doigts commencèrent à pianoter sur le rebord de la fenêtre, tandis que la rame s’ébranlait dans un concert de sifflet et de « tchou-tchou » caractéristiques d’un départ en gare. L’optimisme n’était pas son forte, et ce, depuis des années. Continuer de croire en son projet devenait de plus en plus difficile. C’était en partie pourquoi il s’était lancé à la recherche d’un accès à cet évènement. Le défilé s’accompagnait d’un buffet où s’agglutineraient les plus gros porte-monnaie de la Grande-Bretagne magique. Il avait bien l’intention d’en accrocher au moins un à son projet : un investisseur était tout ce dont il avait besoin pour se mettre concrètement à flots. Bientôt, le paysage d’Inverness commença à défiler jusqu’à devenir une masse de verdure indistincte.
Pour la première fois depuis une éternité, Neal avait cédé devant la raison. Il avait donc décroché sa boucle d’oreille avec réluctance, et opter pour une présentation plus traditionnelle. Les portraits accrochés dans la chambre qu’il avait louée au Chaudron Baveur l’observèrent avec intérêt. Ses lunettes adoptèrent une teinte plus solennelle tandis qu’il refermait ses boutons de manchettes. Derrière lui, une brosse chassait les derniers plis de son veston en tartan. Il haussa un sourcil étonné quand des coups se firent entendre à sa porte. « Un m-m-moment. » lança-t-il en consultant son reflet qui lui renvoya un sourire plus confiant qu’il ne l’était réellement. Il traversa la chambre, et un instant plus tard, trouva Primerose sur le pas de sa porte. « On est en r-r-retard ? » l’interrogea-t-il d’emblée, comme si ça avait été la seule raison logique à son interruption. Sans plus de manières, il lui tourna le dos, et laissa sa veste s’enfiler autour de ses épaules avec grâce. « De quoi j’ai l’air ? Digne de confiance ? » l’interrogea-t-il en refermant le bouton. C’était l’une de ses plus grosses inquiétudes : que son séjour à Azkaban soit resté dans les mémoires et joue encore contre lui. « Tu es n-n-nerveuse ? »
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Re: Smoke And Mirrors (Nealrose)
Lun 30 Avr 2018 - 23:49
Neal a écrit:Primerose,
Comme prévu, tu trouveras ci-joint ton invitation pour le défilé des chapeaux pointus. L’évènement se déroulera dans le quartier ouest de Londres, le samedi 28 avril au soir. Retrouve-moi ce jour-là au chaudron baveur, en fin d’après-midi. J’ai réservé deux chambres à mon nom.
Bien à toi,
Neal.
« Maman, j’y vais ! » T’exclames-tu soudain alors que tu plonges ta main dans le petit pot en terre cuite qui contient de la poudre de cheminette. « D’accord ma chérie ! Passe le bonjour à Neal et surtout, amusez-vous bien ! » Te répond ta mère – dont la tête vient tout juste d’apparaître dans l’encadrement de la porte qui mène vers la cuisine. Tu lèves les yeux au ciel et soupires discrètement avant de soulever ta valise et mettre un pied dans la cheminée du salon. « Comme si on y allait pour s’amuser … » Ronchonnes-tu tout bas alors que tu tends le bras devant toi. « Chemin de traverse ! » Prononces-tu distinctement – tout en lâchant la poudre qui vient s’écraser à tes pieds. Une flopée de flammes de bleues apparaissent immédiatement dans l’âtre et viennent de te lécher les jambes avant de t’engloutir entièrement. En une fraction de secondes, te voilà transportée à plusieurs miles de St-Ives (là où vivent tes parents). Mais où as-tu atterri, Prim ? Tu plisses les yeux et éternuesbruyammentavant de secouer la tête et regarder alentours. Hm …
Outre la douce (et familière) odeur de crème glacée, ce sont les tableaux et les vieilles babioles – qui ornent fièrement les murs de l’établissement – qui t'indiquent où tu es. « Tu veux quel parfum mon petit ? » Demande le propriétaire d’une voix enjouée alors que tu sors de la cheminée – un large sourire aux lèvres. « Bave de troll m’sieur » Répond le gamin qui se tient devant lui avant d’éclater de rire et de pointer son petit doigt boudiné vers la vitrine. « Alors va pour une bave de troll ! » S’exclame le glacier qui s’affaire déjà devant ses récipients tout en jonglant habilement avec ses cornets.
Tu passes rapidement devant lui – alors qu’il continue de faire son show devant la clientèle – lorsqu’il te reconnaît et te fait un grand signe de la main. « Bonjour Primerose ! » « Bonjour Monsieur Fortarôme ! » Lui réponds-tu sans pour autant t’arrêter. « Excusez-moi mais je suis un peu pressée … Je repasserais demain, sans faute ! » Lui assures-tu avant de continuer ton chemin, direction le chaudron baveur. Lorsque tu regardes ta montre, tu vois qu’il est n’est pas loin de 17h30. Neal est sans doute déjà arrivé au pub. Tu te mordilles nerveusement la lèvre inférieure et presses le pas jusqu’à arriver au bout du chemin de traverse – qui mène à une impasse et finalement, au lieu de ton rendez-vous. Une fois devant l’établissement, tu pousses la lourde porte en bois qui te fais face et t’aventures jusqu’à l’accueil où se trouve une veille sorcière avachie sur un tabouret. Tu hésites une seconde avant de t’annoncer : « Bonjour … Monsieur Barbara a réservé deux chambres à … » « Deuxième étage, première porte à droite » te coupe t’elle – sans prendre la peine de lever son nez d’un numéro de Sorcière-Hebdo. Tu écarquilles légèrement les yeux et ravales un hoquet de surprise avant de serrer l’anse de ta valise. « Euh … Merci » bredouilles-tu avant de te diriger vers l’escalier qui se trouve juste à ta droite. Quelle horrible bonne femme ... Penses-tu en traînantdifficilementtes bagages jusqu’au deuxième et dernier étage.
Tu arrives finalement jusqu’à la chambre de Neal et frappes sans plus attendre à sa porte. « Un m-m-moment » Requiert-il à travers la porte. Tu attends quelques secondes et jettes un coup d’œil par la fenêtre (qui donne sur l’extérieur) lorsqu’il ouvre enfin. « On est en r-r-retard ? » Te demande-t-il avant de se retourner aussitôt et d’enfiler sa veste. « Salut Neal ! Et non, on n’est pas en retard, alors détends-toi par Merlin » Lui réponds-tu en levant les yeux au ciel avant d’entrer. Tu poses rapidement tes affaires à l’entrée de sa chambre et enlèves ton manteau avant de te tourner vers lui. Ton pauvre ami sembleterriblementstressé. « De quoi j’ai l’air ? Digne de confiance ? » S’enquiert-il, une pointe d’inquiétude dans la voix, tandis que tu t’approches et lisses soigneusement les pans de sa veste du bout des doigts. « Tu es parfait » Le rassures-tu, un large sourire aux lèvres.
« Tu es n-n-nerveuse ? ». Tu plonges ton regard dans le sien et penches légèrement la tête de côté avant de choisirsoigneusementtes mots. « Surement moins que toi en tout cas … » Rétorques-tu gentiment avant de te pincer les lèvres et faire un pas en arrière. « Mais je le suis suffisamment pour me mettre la pression ! ». Tu t’éloignes du Pokeby et récupères ta valise que tu tires jusqu’au bord du lit – qui trône fièrement en plein milieu de la pièce. « La vieille chouette de l’accueil m’a indiqué ta chambre et n’a pas pris la peine de me dire où était la mienne … » Marmonnes-tu en sortant quelques tenues de ton sac. « Mais je suppose que c’est celle à côté de la tienne ? D’ailleurs, tu dois avoir les clés ? » Tu relèves la tête dans sa direction, mais n’attends pas pour autant ses réponses. « Quoi qu’il en soit, je n’ai pas eu le temps de me changer et je ne peux décemment pas me pointer au défilé dans cette tenue » Dis-tu en tirant négligemment sur l’une de tes manches. « Il faut que je me change ».
Tu étales tes fringues sur le lit et poses rudement tes mains sur tes hanches. Vous avez encore une bonne heure devant vous (avant de vous rendre au défilé). « Tu m’aides à choisir ? » que tu lui demandes, les sourcils froncés et la moue dubitative. Tu sais que le Pokeby est de bon conseil.
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