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| L'échappée n°3 | feat. Veronica Auswald
Sam 4 Aoû 2018 - 13:30
Sylo Strøm & Veronica Auswald
L'échappée n°3
La lumière extérieure se dégradait progressivement, plongeant ma chambre dans une semi-obscurité. L'air ambiant était chaud et lourd. Les belles joies du mois d'Août. Mes doigts parcouraient le clavier de mon piano éléctrique depuis plus d'une heure déjà. Je laissais à mes voisins le plaisir d'écouter mes divagations artistiques, via ma fenêtre ouverte. Les notes résonnaient sur les murs, le plafond et le sol de la pièce. Cela faisait 10 minutes déjà que j'étais sur la même chanson, comme si elle ne pouvait jamais se terminer. Cette mélodie me faisait penser à Ivaïa, comme à chaque fois.
Même si l'on ne se reverrait probablement jamais, je gardais en moi une part d'elle. Pas le genre de part qui cache finalement une rancoeur ou une nostalgie, mais plutôt un témoignage. Je suis la personne que je suis aujourd'hui en partie grâce à elle. Grâce à toutes les personnes qui ont croisé ma route. De manière volontaire ou non, elles ont toutes, à plus ou moins grande échelle, influencé mon parcours.
Reprise des accords, encore et encore. Une légère brise fraîche - la première de la journée - vint caresser mon visage. C'était le signal tant attendu. Mes doigts s'enfoncèrent lourdement une dernière fois sur le piano, pour terminer la mélodie. Les vibrations continuèrent encore quelques secondes, comme en suspens, avant de mourir dans le silence.
C'était l'heure. Celle où le soleil se couchait et où les températures devenaient supportables. L'heure de partir. Mes affaires étaient déjà prêtes, comme toujours. Je n'avais qu'à saisir mon sac à dos, remettre mes cheveux en arrière devant le miroir, saisir ma baguette et la ranger de mon pantalon et passer la porte.
Pour une fois, le soleil n'avait pas encore disparu de la ligne d'horizon. Je décidais donc, au dernier moment, de changer mes plans et de me diriger rapidement aux abords de la ville. La route était pentue et sinueuse, mais arrivé sur les hauteurs, c'était un fabuleux spectacle qui s'offrait à moi. Le soleil perçait progressivement les contours du château d'Inverness. Le vieil édifice se teintait allégrement de feu.
Un sourire aux lèvres, je décidais de rejoindre la tour Ouest des remparts, pour contempler le coucher du soleil. Le château était fermé, évidemment, mais l'accès aux remparts pouvait se faire via les escaliers de service, simplement séparés par une petite grille de 2 mètres que je pouvais facilement escalader. Les escaliers menaient directement à l'endroit que je souhaitais. Je n'avais qu'à m'assoir sur le bord du rempart et observer le soleil décliner presque à vue d'oeil.
Bien sûr, il serait risqué de s'aventurer plus loin dans le château. Celui-ci abritait un musée et était sous surveillance permanente. Hors de question pour moi de descendre dans la cour ou de pénetrer dans la tour. Je n'avais encore jamais pu étudier les systèmes de sécurité en place et je ne m'aventurais dans des lieux interdits uniquement lorsque j'en connaissais parfaitement toutes les zones sécurisées et à l'abri des regards. Là, ce n'était pas le cas, mise à part pour les parties extérieures.
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