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A potions affair x Agrippa
Ven 24 Aoû 2018 - 19:53
Il était assez tôt lorsque Cléopatra Amonwë quitta ses appartements ce matin. Cette fois-ci, elle n’était pas revenue de mission en pleine nuit avec un bras complètement ensanglanté. Non, une certaine prise de recul lui avait été nécessaire suite aux derniers évènements. Pour autant, ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas besoin de soins spécifiques cette fois-ci qu’elle allait s’empêcher de retourner se servir dans la réserve des sous-sols de l’Université. Cette pièce est scellée par un enchantement dont seuls les membres du personnel ont la connaissance. D’ailleurs, ce sont les seuls à être en mesure de se servir dans ce lieu, et il faut dire que l’arithmancienne n’a jamais tergiversé à propos de ce sujet-là. En tout cas, pour l’instant, il semblerait que les professeurs de Botanique et de Potions n’aient pas effectué un réel inventaire, ce qui l’arrange grandement. Ceci dit, elle se doute bien qu’elle devrait certainement des comptes lorsqu’un nouvel enseignant arriverait au poste de Maître des Potions. Mais est-ce que cela viendrait un jour ? Peut-être plus rapidement qu’elle ne le pensait.
[…] C’est vêtu d’une robe noire et de talons assortis qu’elle parcourait les sous-sols d’un pas non pressé – pour une fois. Désamorçant l’enchantement de protection d’un geste de la main, elle regarde comme à son habitude autour d’elle avait d’entrer dans la petite pièce, grande de quelques mètres carrés, mais surtout sombre et surtout cruellement gâtée par le moisi. Peu importe, songea-t-elle, après tout, elle n’était pas là tant pour le lieu, mais davantage pour les merveilleuses trouvailles qu’elle pourrait faire ici. Son attention se porta plus précisément sur l’espace réservé aux herbes en tout genre. Des effluves de lavande berçaient ses sens mais furent rapidement coupés par une odeur désagréable d’orties séchées. Mais au fond, la brune avait l’habitude de passer d’une odeur à une autre, elle qui avait toujours été littéralement passionnée par les Potions, au point d’en suivre des cours jusqu’à sa dernière année de Doctorat en Sciences Occultes. C’est un art qu’elle apprécie au plus haut point et rares sont ceux qui sont capables de reconnaître la beauté qui se cache dans un chaudron en ébullition, laissant s’échapper des volutes dorées. Mais peu importe, elle revint à l’instant présent.
- Cranson officinal… Fleurs de Livèche… Quelques plants d’Achillea Ptarmica…, murmura-t-elle sans réellement faire attention au fait qu’elle en vienne à parler à voix haute.
En réalité, la sorcière était bien trop occupée à sélectionner les meilleures pousses de ces trois plantes. Des ingrédients de qualité suivis d’une préparation minutieuse et le tour est joué, pour quiconque était assez rigoureux bien évidemment. Mais finalement, le caractère scientifique de l’enseignante se retrouvait encore une fois ici : les Potions et l’Arithmancie sont des domaines de la magie qui nécessitent une réelle expertise scientifique, des recherches approfondies et un faible droit à l’erreur, ce qui en soit, convient parfaitement aux facultés intellectuelles de la Conjureure de maléfices.
Alors qu’elle allait ranger impeccablement les plants qu’elle ne prendrait pas, son attention fut attirée par le bruit de la porte de la réserve : quelqu’un entrait. C’est très calmement qu’elle se retourna, dans un mouvement caractéristique qui fit néanmoins bouger ses cheveux noirs. Une femme blonde, un peu plus âgée qu’elle, se tenait entre l’encadrement de la porte, la mine aussi sévère et froide que celle de Cléopatra Amonwë. Elle ignorait complètement qui était cette femme, en six années d’enseignement ici, elle ne l’avait jamais rencontré. La brune haussa un sourcil.
- Professeure Amonwë, se présenta-t-elle. Et, vous êtes ? demanda-t-elle d’une voix doucereuse et parfaitement maîtrisée.
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Re: A potions affair x Agrippa
Ven 24 Aoû 2018 - 23:46
Lisant tranquillement à mon bureau l'un des livres de la bibliothèque consacré aux potions, je n'avais pas pris garde au temps qui passait. Je n'en avais que faire en réalité. J'étais une femme qui dormait très peu, habituée à être réveillée sans cesse par mes enfants. Je ne dormais que d'une oreille qui plus est. Bref, j'étais happée par la lecture, à priori passionnante, jusqu'à ce qu'une petite sonnette me tirait de ma songerie. Mes yeux d'un bleu azur glacé se relevèrent très lentement vers la clochette tandis que mon menton restait baissé sur les pages de mon ouvrage.
Voilà maintenant un peu plus d'un mois que j'avais pris ma fonction de professeur des potions et directrice de la maison Summerbee. Consciencieuse dans mon travail et dans les ressources dont j'avais besoin pour donner mes cours comme je l'entendais, j'avais procédé à un inventaire extrêmement minutieux de la réserve. Pour éviter tout débordement, j'avais laissé des instructions dans la réserve, qui comprenait celle de signaler le retrait d'un quelconque ingrédient.
Il y avait bien évidemment des composants qui ne me regardaient pas puisque je partageais ce lieu avec le professeur de botanique. Et même avec les autres puisque nous avions apparemment tous accès au sortilège pour déverrouiller l'entrée. Oui mais voilà, même si je devais faire l'effort absurde de cohabiter avec mes consœurs et confrères, je n'appréciais guère de voir ma réserve s'envoler mystérieusement alors que j'avais exprès tout remis en ordre pour mon année scolaire à venir. J'avais été sous l'emprise d'un fort désappointement lorsque, par acquis de conscience, j'avais effectué un nouvel inventaire et remarquait qu'il y avait une différence. Ce qui, bien évidemment, était absolument impossible puisque je ne me trompais pas, et pour cause, j'avais vérifié plusieurs fois lors de mes premiers calculs. Dix fois, pour être exacte. Conclusion, un voleur s'introduisait donc en cachette, et régulièrement d'après mes observations durant ce mois, chez moi, et sabotait mon travail. Je n'allais pas laisser ça impuni.
Ainsi, j'avais placé un sortilège de détection tout simple. Une fois l'entrée franchie et la présence d'une quelconque personne reconnue, la petite sonnette prévue à cet effet dans mon bureau retentissait. Bien sûr, je n'avais pas écarté les animagis et autres talents sorciers. C'est donc particulièrement confiante que je repliais le livre sur lui-même, que j'attrapais ma baguette immaculée que je rangeais dans la poche de ma longue robe noire, et que je sortais à pas lents et assurés de ma nouvelle demeure. Ici, c'était mon territoire, mon terrain de jeu et de chasse. J'avais tant et si bien arpenté le niveau inférieur que j'en connaissais par cœur sa dimension, ses couloirs et le nombre exacte de pierres qui le composait. J'étais comme ça, j'analysais tout, pour être parfaitement au point sur n'importe quel sujet. C'était mon sens des responsabilités aiguisés qui m'avait donné ces habitudes, sans compter que j'étais une épouse et mère dévouée. C'était ce qui me rendait redoutable dans l'exercice de mes fonctions en potions.
Arrivée alors en silence à l'encadrement de la porte, je fusillais du regard la brune qui me tournait le dos que je pouvais observer en train de piquer comme si ça lui était dû dans MA réserve. Si je ne m'étais pas retenue, elle aurait déjà reçu un éclair de plein fouet, histoire de la secouer et lui remettre les neurones en place. Hélas, j'étais magnanime et je croisais les bras, campant sur mes positions. Même si mon regard laissait transparaitre mon mécontentement et ma froideur envers la voleuse, je la laissais se présenter. Intérieurement, je hurlais de rire. Son identité, je m'en fichais, tout comme de ses politesses. J'allais lui faire la tête au carré. Mais en bonne lady que j'étais, et en excellente manipulatrice, je retenais tout de même son nom, avant de lui répondre. Sait-on jamais, ça allait peut-être être intéressant.
- La personne que vous volez. J'espère pour vous que vous aimez compter. Vous allez reprendre l'inventaire depuis le début. Je vous surveille, allez-y, commencez.
Oui, je lui parlais comme à une enfant et oui je la traitais comme tel. Mais après tout, se servir sans rien demander, à une heure avancée de la nuit, plusieurs fois par mois, ce n'était ni pardonnable, ni justifiable à mes yeux. J'avais six enfants, m'occuper d'un septième improvisé n'était absolument pas un souci.
Restant les bras croisés, dans l'entrée comme un gardien de prison, l'empêchant toute retraite, j'attendais qu'elle s'exécute avec une œillade qui ne laissait guère de choix. Ou tout du moins, qui laissait comprendre que se confronter à moi pouvait être une erreur. À elle de choisir son option.
Voilà maintenant un peu plus d'un mois que j'avais pris ma fonction de professeur des potions et directrice de la maison Summerbee. Consciencieuse dans mon travail et dans les ressources dont j'avais besoin pour donner mes cours comme je l'entendais, j'avais procédé à un inventaire extrêmement minutieux de la réserve. Pour éviter tout débordement, j'avais laissé des instructions dans la réserve, qui comprenait celle de signaler le retrait d'un quelconque ingrédient.
Il y avait bien évidemment des composants qui ne me regardaient pas puisque je partageais ce lieu avec le professeur de botanique. Et même avec les autres puisque nous avions apparemment tous accès au sortilège pour déverrouiller l'entrée. Oui mais voilà, même si je devais faire l'effort absurde de cohabiter avec mes consœurs et confrères, je n'appréciais guère de voir ma réserve s'envoler mystérieusement alors que j'avais exprès tout remis en ordre pour mon année scolaire à venir. J'avais été sous l'emprise d'un fort désappointement lorsque, par acquis de conscience, j'avais effectué un nouvel inventaire et remarquait qu'il y avait une différence. Ce qui, bien évidemment, était absolument impossible puisque je ne me trompais pas, et pour cause, j'avais vérifié plusieurs fois lors de mes premiers calculs. Dix fois, pour être exacte. Conclusion, un voleur s'introduisait donc en cachette, et régulièrement d'après mes observations durant ce mois, chez moi, et sabotait mon travail. Je n'allais pas laisser ça impuni.
Ainsi, j'avais placé un sortilège de détection tout simple. Une fois l'entrée franchie et la présence d'une quelconque personne reconnue, la petite sonnette prévue à cet effet dans mon bureau retentissait. Bien sûr, je n'avais pas écarté les animagis et autres talents sorciers. C'est donc particulièrement confiante que je repliais le livre sur lui-même, que j'attrapais ma baguette immaculée que je rangeais dans la poche de ma longue robe noire, et que je sortais à pas lents et assurés de ma nouvelle demeure. Ici, c'était mon territoire, mon terrain de jeu et de chasse. J'avais tant et si bien arpenté le niveau inférieur que j'en connaissais par cœur sa dimension, ses couloirs et le nombre exacte de pierres qui le composait. J'étais comme ça, j'analysais tout, pour être parfaitement au point sur n'importe quel sujet. C'était mon sens des responsabilités aiguisés qui m'avait donné ces habitudes, sans compter que j'étais une épouse et mère dévouée. C'était ce qui me rendait redoutable dans l'exercice de mes fonctions en potions.
Arrivée alors en silence à l'encadrement de la porte, je fusillais du regard la brune qui me tournait le dos que je pouvais observer en train de piquer comme si ça lui était dû dans MA réserve. Si je ne m'étais pas retenue, elle aurait déjà reçu un éclair de plein fouet, histoire de la secouer et lui remettre les neurones en place. Hélas, j'étais magnanime et je croisais les bras, campant sur mes positions. Même si mon regard laissait transparaitre mon mécontentement et ma froideur envers la voleuse, je la laissais se présenter. Intérieurement, je hurlais de rire. Son identité, je m'en fichais, tout comme de ses politesses. J'allais lui faire la tête au carré. Mais en bonne lady que j'étais, et en excellente manipulatrice, je retenais tout de même son nom, avant de lui répondre. Sait-on jamais, ça allait peut-être être intéressant.
- La personne que vous volez. J'espère pour vous que vous aimez compter. Vous allez reprendre l'inventaire depuis le début. Je vous surveille, allez-y, commencez.
Oui, je lui parlais comme à une enfant et oui je la traitais comme tel. Mais après tout, se servir sans rien demander, à une heure avancée de la nuit, plusieurs fois par mois, ce n'était ni pardonnable, ni justifiable à mes yeux. J'avais six enfants, m'occuper d'un septième improvisé n'était absolument pas un souci.
Restant les bras croisés, dans l'entrée comme un gardien de prison, l'empêchant toute retraite, j'attendais qu'elle s'exécute avec une œillade qui ne laissait guère de choix. Ou tout du moins, qui laissait comprendre que se confronter à moi pouvait être une erreur. À elle de choisir son option.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Sam 25 Aoû 2018 - 9:52
Cléopatra Amonwë se trouvait maintenant face à face avec une femme qui physiquement était tout son opposé : plus pâle qu’elle, les cheveux blonds, les yeux clairs et quelques années de plus. Derrière cet air sévère et pincé, elle aurait presque pu paraître angélique, mais la brune ne s’empêchait de pouvoir lui trouver quelque chose de… Malsain ? Peut-être pas jusque-là, mais du moins, elle lui rappelait très nettement une vipère, quelque chose du genre, cette froideur, ça n’était pas commun. Elle était arrivée silencieusement, mais pas suffisamment pour arracher un air surpris à l’arithmancienne, jamais elle ne laisserait paraître un quelconque soupçon de surprise, jamais. Si elle n’avait pas une parfaire maîtrise d’elle-même, Amonwë aurait pu esquisser un rictus en voyant la blonde se tenir telle une lionne devant l’entrée de la réserve, ou plutôt un chien de garde ? Les métaphores et autres images symboliques ne manquaient pas, elle était d’ailleurs très imaginative pour cela. Elle l’observait attentivement, la voyant croiser les bras, visiblement bien décidée à lui bloquer la sortie. Soit, si elle avait du temps à perdre. En tout cas, sa réponse ne se fit pas attendre : si Cléopatra avait eu la politesse de se présenter, la blonde semblait ne pas être de la partie, eh bien tant pis pour elle. Reprendre l’inventaire ? La brune laissa alors échapper un rire narquois.
- Eh bien, vous arrivez au moment opportun dans ce cas, souffla-t-elle.
Sur ce, elle fit apparaître dans sa main un parchemin comportant une liste de tout ce qu’elle avait ‘’emprunté’’ ici depuis le début du mois. Tout était parfaitement inscrit, de manière très précise. D’ailleurs, les ingrédients qu’elle venait de sélectionner étaient tout fraichement notés sur ce parchemin-là. Autant faire les choses bien, pensa-t-elle. Pour ce qui est de la blonde, la Conjureure de maléfices gardera en mémoire ce qu’elle venait de laisser échapper dans son discours : si elle était la personne qu’elle volait, alors celle-ci ne devait être nulle autre que la nouvelle professeure de Potions. Intéressant, elles auraient au moins l’amour de cet art en commun. Peut-être plus ? Peut-être moins ? Qui sait.
- Néanmoins, sachez que je ne suis pas habituée à recevoir d’ordres de quiconque. Elle insista volontairement sur le ‘’quiconque’’ pour bien démontrer la méprise qu’elle mettait derrière ce terme précis. Pour autant, je suis certaine que nous pouvons nous arranger, glissa-t-elle avec plus d’intérêt cette fois-ci. Voici ma contribution à cet arrangement, dit-elle en signifiant d’un geste de la tête le parchemin détaillé qu’elle venait de réaliser en usant d’un sortilège.
Les manières discursives d’Amonwë étaient si parfaitement maîtrisées qu’on la prendrait presque pour une actrice. Le paraître, plus que tout. Maintenant, elle faisait léviter le parchemin qui comportait le nouvel inventaire de la pièce vers la blonde pour que celle-ci puisse s’en saisir. Aucun contact. Une distance importance entre elles malgré la petitesse de la pièce. Cléopatra s’était adossée contre une étagère, patiente, elle avait tout son temps. Ce qu’elle avait appris de son parcours au Ministère, c’est qu’il est parfois nécessaire de savoir négocier. Et qu’une négociation en passe nécessairement par une contribution de chacune des parties.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Lun 27 Aoû 2018 - 8:01
Il n'y avait aucun temps à perdre à prendre les voleurs la main dans le sac. Intérieurement, je jubilais de la voir dans cette position, prise la main dans le sac. Ce qui m'amusait d'autant plus, c'est qu'elle semblait parfaitement confiante, et je ne pouvais m'empêcher d'avoir un léger rictus à la commissure de mes lèvres, ce qui accentuait mon air malsain. Je la trouvais presque mignonne à essayer de se de se défendre comme une petite souris entre les pattes d'un chat. Son petit parchemin d'inventaire, j'allais pouvoir torcher un nourrisson avec. Pour qui me prenait-elle ?
J'étais consciencieuse de base, alors en constatant que la réserve diminuait sans que ce soit noté sur ma liste, j'avais redoublé d'attention. J'avais les inventaires de chaque semaine depuis ma venue. J'étais donc parfaitement aux faits de ce qui manquait dans les étagères qui nous entouraient toutes les deux. D'autant plus, je savais que rien ne m'avait échappé, ce n'était pas possible puisque j'avais moi-même effectué tout le rangement et les commandes. J'étais repartie de zéro avec ce qu'il y avait avant ma venue, pour tout remettre proprement, comme je l'entendais. Bien sûr, pour un œil non entraîné, l'endroit restait un joli capharnaüm, mais ce n'était pas le cas lorsqu'on y prêtait réellement attention. Au même temps, ce n'était pas facile de faire entrer une personne obèse dans un pantalon coupé Slim. C'était la même chose ici, il y avait trop d'ingrédients pour une pièce trop petite. Ce n'était qu'un détail pour moi, j'appréciais ce sous-sol crasseux et humide qui n'allait pas du tout avec mon apparence. Ça me permettait de me fondre d'autant plus dans le décor que je dessinais comme je le souhaitais à chacune de mes rencontres.
- Ho arrêtez, je vais trembler de peur…
Mon ton était sarcastique alors qu'elle me confiait ne pas être habituée à recevoir des ordres. Sans blague… et moi j'étais Mère Theresa sans doute. Mon regard azuré s'était posé un instant sur le parchemin qui lévitait entre nous, comme si je semblais intéressée, ce qui évidemment, n'était pas le cas. J'avais une parfaite maitrise de moi et de ce que je laissais voir à mes interlocuteurs. Si elle pouvait se sentir un instant supérieure parce qu'elle essayait de marchander avec moi, je n'en serai que plus ravie en observant sa chute.
Toutefois, je devais reconnaître qu'elle essayait de faire preuve de bonne foi tandis qu'elle essayait de négocier. Je trouvais ça presque mignon, et mon rictus ne fit que s'agrandir, très sensiblement. L'accompagnant, je venais appuyer mon épaule à l'encadrure de la porte sans pour autant décroiser les bras. Je ne décolérais pas non plus. Ce petit jeu m'amusait, je n'étais absolument pas pressée.
- Votre marché est inégal. Votre torchon ne remplacera pas les heures que j'ai passé à vérifier cette réserve suite à vos dépouillement.
Cette phrase avait tout son sens. Je lui signifiais non seulement que j'étais une personne méticuleuse, mais aussi que ses maigres efforts pour tenir une liste avaient été vains puisque j'avais tout contrôlé à chaque fois. Et elle ne pouvait pas me piéger sur mon propre terrain, même si je venais d'arriver.
De plus, je me fichais parfaitement des heures que j'avais pu passer dans cet endroit. Ça me détendait énormément, malgré la tâche barbante que pouvait être celle de faire un inventaire. Mais j'aimais à croire qu'elle puisse avoir un soupçon de remords. C'est beau de rêver. Toutefois, malgré mon profond mécontentement et mon désir de la torturer un peu pour me défouler, j'avais conscience que cette femme allait être une future collègue et que ça n'allait pas forcément être astucieux de me la mettre à dos avant même la rentrée scolaire. Ma mémoire avait parfaitement retenu son identité, il ne me manquerait plus qu'à aller voir ce qu'elle enseignait sur la liste que le secrétaire m'avait confiée. J'avais évidemment fait exprès de lui sous-entendre que j'étais l'enseignante des Potions. Même si nous nous n'apprécions guère, nous serons sans doute amenées à nous croiser régulièrement. Autant essayer d'arrondir les angles, comme elle semblait souhaiter le faire. Je lui signifiais donc simplement que j'étais toujours prête à discuter.
- Essayez encore.
J'étais consciencieuse de base, alors en constatant que la réserve diminuait sans que ce soit noté sur ma liste, j'avais redoublé d'attention. J'avais les inventaires de chaque semaine depuis ma venue. J'étais donc parfaitement aux faits de ce qui manquait dans les étagères qui nous entouraient toutes les deux. D'autant plus, je savais que rien ne m'avait échappé, ce n'était pas possible puisque j'avais moi-même effectué tout le rangement et les commandes. J'étais repartie de zéro avec ce qu'il y avait avant ma venue, pour tout remettre proprement, comme je l'entendais. Bien sûr, pour un œil non entraîné, l'endroit restait un joli capharnaüm, mais ce n'était pas le cas lorsqu'on y prêtait réellement attention. Au même temps, ce n'était pas facile de faire entrer une personne obèse dans un pantalon coupé Slim. C'était la même chose ici, il y avait trop d'ingrédients pour une pièce trop petite. Ce n'était qu'un détail pour moi, j'appréciais ce sous-sol crasseux et humide qui n'allait pas du tout avec mon apparence. Ça me permettait de me fondre d'autant plus dans le décor que je dessinais comme je le souhaitais à chacune de mes rencontres.
- Ho arrêtez, je vais trembler de peur…
Mon ton était sarcastique alors qu'elle me confiait ne pas être habituée à recevoir des ordres. Sans blague… et moi j'étais Mère Theresa sans doute. Mon regard azuré s'était posé un instant sur le parchemin qui lévitait entre nous, comme si je semblais intéressée, ce qui évidemment, n'était pas le cas. J'avais une parfaite maitrise de moi et de ce que je laissais voir à mes interlocuteurs. Si elle pouvait se sentir un instant supérieure parce qu'elle essayait de marchander avec moi, je n'en serai que plus ravie en observant sa chute.
Toutefois, je devais reconnaître qu'elle essayait de faire preuve de bonne foi tandis qu'elle essayait de négocier. Je trouvais ça presque mignon, et mon rictus ne fit que s'agrandir, très sensiblement. L'accompagnant, je venais appuyer mon épaule à l'encadrure de la porte sans pour autant décroiser les bras. Je ne décolérais pas non plus. Ce petit jeu m'amusait, je n'étais absolument pas pressée.
- Votre marché est inégal. Votre torchon ne remplacera pas les heures que j'ai passé à vérifier cette réserve suite à vos dépouillement.
Cette phrase avait tout son sens. Je lui signifiais non seulement que j'étais une personne méticuleuse, mais aussi que ses maigres efforts pour tenir une liste avaient été vains puisque j'avais tout contrôlé à chaque fois. Et elle ne pouvait pas me piéger sur mon propre terrain, même si je venais d'arriver.
De plus, je me fichais parfaitement des heures que j'avais pu passer dans cet endroit. Ça me détendait énormément, malgré la tâche barbante que pouvait être celle de faire un inventaire. Mais j'aimais à croire qu'elle puisse avoir un soupçon de remords. C'est beau de rêver. Toutefois, malgré mon profond mécontentement et mon désir de la torturer un peu pour me défouler, j'avais conscience que cette femme allait être une future collègue et que ça n'allait pas forcément être astucieux de me la mettre à dos avant même la rentrée scolaire. Ma mémoire avait parfaitement retenu son identité, il ne me manquerait plus qu'à aller voir ce qu'elle enseignait sur la liste que le secrétaire m'avait confiée. J'avais évidemment fait exprès de lui sous-entendre que j'étais l'enseignante des Potions. Même si nous nous n'apprécions guère, nous serons sans doute amenées à nous croiser régulièrement. Autant essayer d'arrondir les angles, comme elle semblait souhaiter le faire. Je lui signifiais donc simplement que j'étais toujours prête à discuter.
- Essayez encore.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Ven 31 Aoû 2018 - 22:34
La plupart des gens se serait demandé ce que la blonde pourrait penser d’une telle attitude. L’honnêteté, la triche, la ruse, tout ceci, Cléopatra Amonwë n’en avait que faire. Elle se contrefichait de cette pression sociale à laquelle se conforme les gens ‘’biens’’. De toute façon, les individus qui se présentent comme ‘’bien sous tous rapports’’ ont nécessairement quelque chose à cacher. D’ailleurs, n’était-ce pas dans cette posture-là que se mettait l’enseignante en face d’elle ? Intéressant, ça le deviendra à l’avenir. Se mettre dans cette position révèle bien des choses à propos de la personnalité de son interlocutrice, bien plus qu’elle ne pouvait l’espérer. Calculatrice, Cléopatra l’était depuis presque toujours. Le rictus que la supposée enseignante des Potions avait désormais sur le visage lui donnait un air profondément malsain, s’en était presque dérangeant. L’arithmancienne se contenta d’hausser un sourcil en l’écoutant dire qu’elle allait trembler de peur. A cela, elle ne répondit rien. Elle l’écouta ensuite reprendre la parole, prétendant que le marché proposé était inégal. ‘’Bichette…’’ pensa alors Amonwë. Qu’attendait-elle franchement ?
- Évidemment que ce parchemin ne remplacera pas votre travail de seconde main, dit-elle dans un soupire volontairement accentué.
Bien que la brune n’ait absolument rien contre les métiers de ‘’seconde main’’, elle avait lancé cela pour pousser un peu plus le bouchon. ‘’Tant qu’à faire’’ se disait-elle alors. En tout cas, elle la trouvait assez vulgaire pour une professeure d’Université. Décidément, le recrutement de cet établissement semble de plus en plus poser question.
- Si l’on admet que vous ayez passé du temps à effectuer cet inventaire, j’ai peut-être quelque chose à vous proposer, de plus intéressant, mentionna-t-elle en insistant sur le dernier terme.
Autant la jouer finement, après tout, elles allaient être amener à se croiser régulièrement dans les sous-sols de l’Université, à partager des réunions interminables… Il serait peut-être mieux que cela se passe le plus cordialement possible, que ce soit sincère ou non, peu importe puisque Cléopatra n’était pas ici pour se faire des amis. Elle fit une pause dans son discours, conservant la position dans laquelle elle se trouvait, c’est-à-dire adossée contre une partie des étagères. Très franchement, maintenant que la blonde prenait une position similaire, elles ressemblaient presque à deux opposées pourtant bien semblables. Finalement, malgré son air malsain, elle commençait très sérieusement à attiser la curiosité de la Conjureure de maléfices.
- Je pars régulièrement à l’étranger pour ma seconde activité. Là-bas, de nombreux marchés noirs sont présents et bien qu’illégaux, ils permettent de se procurer des ingrédients d’une grande rareté pour une poignée d’argent. J’ai de bonnes connaissances en matière de préparation de potions, je pourrais m’engager à vous rapporter régulièrement ce dont vous auriez besoin. Ce serait une contribution bien plus égalitaire, ne trouvez-vous pas ?
Cette fois-ci effectivement, le Professeure Amonwë proposait une contrepartie bien plus égalitaire.
- En échange, si vous me permettez de me servir quelques fois dans cette réserve, je m’engage également à tenir minutieusement à jour votre si précieux inventaire.
Elle venait de se redresser contre les étagères, croisant les bras tout en fixant la blonde de son regard noir et profond. Elle savait que le marché était intéressant d’autant plus qu’il est extrêmement difficile de pouvoir se procurer certains ingrédients de potions. Elle pensait à ce titre notamment au venin d’accromentula ou à certaines herbes qui ne poussent seulement dans quelques régions isolées du monde. L’Université ne dispose pas des contacts que l’arithmancienne est à même de mobiliser, ce qui peut être clairement avantageux pour la Professeure de Potions. Le pas de côté était clairement orienté autour de cette passion commune que sont les potions et qu’elles partagent visiblement. A voir ce qu’en dirait la blonde.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Sam 1 Sep 2018 - 16:00
Mon travail de seconde main… autant dire que cette étrangère n'avait pas sa langue dans sa poche. Quoiqu'il en soit, je ne pouvais pas lui en tenir rancune car j'appréciais la franchise. Le sarcasme un peu moins cela dit. Cela se voyait qu'elle ne s'était contentée que de piquer en notant que ce qu'elle avait ôté, et n'avait pas repris le capharnaüm en entier. Je lui aurai bien fait manger sa potion par les narines, mais je me contentais uniquement d'avoir les images mentales qui me satisfaisaient pour le moment.
Ainsi, je me contentais de pencher légèrement la tête sur le côté en attendant sa fameuse autre proposition intéressante, sans pour autant relever sa nouvelle remarque désobligeante vis-à-vis du temps que j'avais passé dans ma réserve à côté la moindre racine. Évidemment, j'avais utilisé la magie pour m'aider, mais à aller trop vite avec elle et ne pas prendre son temps, c'était le meilleur moyen de passer à côté de quelque chose, d'un détail. C'était la règle d'or pour la conception des potions. Néanmoins, je n'avais aucune raison d'étaler ma science à une ignare comme elle pour le moment.
Ainsi, je toisais mon Yin sans me défaire de mon air supérieur et de mon assurance. Nous étions deux opposés, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, néanmoins, il fallait avoir l'intelligence de savoir se servir de ce que nous étions incapable d'être ou d'avoir. C'était mon cas. Et c'est donc avec plus de considération que j'écoutais son marché qui cette fois, me satisfaisait bien plus. Forcément, j'étais une personne qui avait ses secrets, je savais parfaitement où me fournir pour avoir des ingrédients rares, comment étaient-ils arrivés dans la réserve sinon ? Toutefois, si la femme en face de moi pouvait en avoir de meilleure qualité, car même si les miens étaient déjà parfaits je partais du principe qu'il était toujours possible d'avoir encore mieux, je n'étais pas contre. Le prix également jouait là-dedans, même si je ne comptais plus mes sous depuis des années tant nous étions riches chez les Skinner. Je plissais donc légèrement les yeux pour lui signifier que je réfléchissais à sa proposition avec intérêt, sans pour autant avoir l'air d'être facilement séduite.
- Il faudra également ramener ce que vous me prenez. Comprenez que pour donner mes cours, tout doit être parfait.
Je ne pouvais décemment pas me permettre d'avoir du manquement dans ma réserve puisque j'avais préparé les matières de mes élèves et que je savais ce dont ils allaient avoir besoin. Et puisque je m'occupais des dix années, j'avais besoin de l'intégralité des ingrédients. Je ne pouvais pas me permettre d'avoir une personne me prenant ce qui s'y trouvait sans remplacer ce qui avait été pris. Qu'importe si ce n'était pas le jour même, à ce moment, prendre dans la réserve n'aurait plus de sens, mais j'avais besoin que mon stock, au moins toutes les deux semaines, soit à niveau.
- Allons bon, pourquoi ne pas essayer. Peut-être qu'une étrange collaboration pourra naître ainsi.
Je mettais bien l'accent sur le mot "étrange". Je n'étais pas devenue professeure et directrice pour me faire des amis, loin de là. Néanmoins, je devais être plus maligne que ça. Si je pouvais me faire passer pour sympathique aux yeux de mes collègues, ça allait sans doute pouvoir m'être utile pour le futur. Qui plus est, si cette femme avait les connaissances qu'elle prétendait avoir, alors je serai idiote de la repousser, j'allais sans doute pouvoir m'en servir à l'avenir. Et pour faire preuve de toute ma bonne foi, j'essayais d'engager la conversation sur autre chose que notre mal entendu.
- Quelle matière enseignez-vous ?
Ainsi, je me contentais de pencher légèrement la tête sur le côté en attendant sa fameuse autre proposition intéressante, sans pour autant relever sa nouvelle remarque désobligeante vis-à-vis du temps que j'avais passé dans ma réserve à côté la moindre racine. Évidemment, j'avais utilisé la magie pour m'aider, mais à aller trop vite avec elle et ne pas prendre son temps, c'était le meilleur moyen de passer à côté de quelque chose, d'un détail. C'était la règle d'or pour la conception des potions. Néanmoins, je n'avais aucune raison d'étaler ma science à une ignare comme elle pour le moment.
Ainsi, je toisais mon Yin sans me défaire de mon air supérieur et de mon assurance. Nous étions deux opposés, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure, néanmoins, il fallait avoir l'intelligence de savoir se servir de ce que nous étions incapable d'être ou d'avoir. C'était mon cas. Et c'est donc avec plus de considération que j'écoutais son marché qui cette fois, me satisfaisait bien plus. Forcément, j'étais une personne qui avait ses secrets, je savais parfaitement où me fournir pour avoir des ingrédients rares, comment étaient-ils arrivés dans la réserve sinon ? Toutefois, si la femme en face de moi pouvait en avoir de meilleure qualité, car même si les miens étaient déjà parfaits je partais du principe qu'il était toujours possible d'avoir encore mieux, je n'étais pas contre. Le prix également jouait là-dedans, même si je ne comptais plus mes sous depuis des années tant nous étions riches chez les Skinner. Je plissais donc légèrement les yeux pour lui signifier que je réfléchissais à sa proposition avec intérêt, sans pour autant avoir l'air d'être facilement séduite.
- Il faudra également ramener ce que vous me prenez. Comprenez que pour donner mes cours, tout doit être parfait.
Je ne pouvais décemment pas me permettre d'avoir du manquement dans ma réserve puisque j'avais préparé les matières de mes élèves et que je savais ce dont ils allaient avoir besoin. Et puisque je m'occupais des dix années, j'avais besoin de l'intégralité des ingrédients. Je ne pouvais pas me permettre d'avoir une personne me prenant ce qui s'y trouvait sans remplacer ce qui avait été pris. Qu'importe si ce n'était pas le jour même, à ce moment, prendre dans la réserve n'aurait plus de sens, mais j'avais besoin que mon stock, au moins toutes les deux semaines, soit à niveau.
- Allons bon, pourquoi ne pas essayer. Peut-être qu'une étrange collaboration pourra naître ainsi.
Je mettais bien l'accent sur le mot "étrange". Je n'étais pas devenue professeure et directrice pour me faire des amis, loin de là. Néanmoins, je devais être plus maligne que ça. Si je pouvais me faire passer pour sympathique aux yeux de mes collègues, ça allait sans doute pouvoir m'être utile pour le futur. Qui plus est, si cette femme avait les connaissances qu'elle prétendait avoir, alors je serai idiote de la repousser, j'allais sans doute pouvoir m'en servir à l'avenir. Et pour faire preuve de toute ma bonne foi, j'essayais d'engager la conversation sur autre chose que notre mal entendu.
- Quelle matière enseignez-vous ?
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Sam 1 Sep 2018 - 22:27
Franche, la brune l’était. Est-ce qu’elle avait été trop loin dans ses propos ? Sans doute. Pourtant, elle n’avait absolument aucun scrupule. Son passé était beaucoup trop entaché de multiples ruptures relationnelles qu’elle avait longtemps associé à des abandons. Et finalement, elle se rendait compte avec le recul et la prise d’âge que tout ceci lui avait considérablement forgé le caractère. Une vraie Grymm, voilà ce qu’elle était devenue, autant dans la noblesse qui entoure cette maison que dans ses contours les plus sombres. Mais soit, la blonde ne sembla pas vouloir rebondir sur le faux sarcasme de Cléopatra, ce qui arrangea en fait cette dernière. A quoi est-ce que cela servirait de se donner à une joute verbale dans une pièce d’à peine 10m² ? Certainement à rien.
Dans un autre contexte, l’air supérieur et l’assurance affichés par l’autre enseignante aurait certainement pu les rapprocher, ou du moins, les faire se rencontrer autrement qu’autour d’un malentendu, c’est certain. Cette froideur, cette hauteur, cette façon de se tenir, ces manières de langage, il était presque évident qu’elle partageait également un rang social élevé, du moins, c’est ce que l’arithmancienne pensait, elle-même ayant une situation aisée et arborant ces signes distinctifs précédemment cités.
D’un côté la brune, de l’autre la blonde, le noir pour couleur familière et commune et comme seul signe apparent semblant bien vouloir les réunir. Si elle n’était pas physionomiste, Cléopatra ne pouvait s’empêcher d’entrevoir sa collègue comme une vraie lionne, à la fois noble et protectrice de ce qui lui appartient. C’est du moins ce qui paraissait ressortir de leurs échanges jusqu’à maintenant. Quant à elle, elle se voyait plutôt dans le rôle d’une panthère, et d’ailleurs, c’est la forme qu’elle prend en tant qu’animagus : charismatique, intimidante et relativement adaptable.
Revenant à l’instant présent, Amonwë se rendit compte que l’autre sorcière prenait un ton cette fois-ci beaucoup plus posé, comme si les frais du marché semblaient déjà porter leurs fruits. Elle précisait d’ailleurs qu’il faudrait renouveler les ingrédients empruntés, précisant qu’avec ses cours, tout devait être méticuleusement tenu en ordre.
- Je comprends parfaitement, dit-elle d’un ton relativement calme.
Un léger sourire étira les lèvres de la brune lorsqu’elle entendit l’idée qu’une étrange collaboration pourrait alors naître entre elles. Les deux femmes allaient peut-être signer les termes d’un marché fructueux ? Qui sait ? Après tout, ce malentendu serait peut-être le début d’une relation fortement intéressante. Mais cette idée de collaboration sonnait déjà très bien.
- Eh bien dans ce cas-là, partons sur ce compromis. Je m’engage à tenir à jour vos stocks lorsque j’emprunte des ingrédients.
La blonde passait à autre chose. En fait, cela aurait presque étonné Cléopatra tant elle avait été insistante sur le départ. Mais finalement, elle avait su trouver un compromis arrangeant, comme quoi, ses qualités de négociatrice ne sont plus à démontrer. Elle lui demandait alors ce qu’elle enseignait ici, à l’Université d’Hungcalf. Une bonne façon de redémarrer sur des bases plus cordiales, de toute évidence.
- J’enseigne l’Arithmancie depuis plusieurs années déjà. Un vaste domaine, certainement aussi rigoureux et scientifique que le vôtre : les Potions si je ne m’abuse ? Qu'est-ce qui vous amène alors à Hungcalf ? questionna-t-elle dans un sourire cette fois-ci plutôt sincère bien que parfaitement maîtrisé.
L’Arithmancie avait été sa plus grande passion jusqu’alors, certainement autant que la Métamorphose qu’elle affectionnait tout autant. A voir si son interlocutrice avait des connaissances dans le domaine ? Une branche de la magie qui va bien au-delà de la Numérologie, pouvant aller du décryptage d’un profil psychologique à partir d’une simple date de naissance jusqu’à la conjuration de malédictions dans des fouilles archéologiques. Si elle s’écoutait, elle pourrait en parler durant des heures entières.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Dim 2 Sep 2018 - 8:58
Nous étions apparemment deux redoutables prédatrices, et je sentais bien dans le comportement de mon interlocutrice que je devais me méfier de ses capacités, et d'elle. Parfait, au moins, nous étions ensemble au clair sur l'autre. Nous n'allions pas devenir ennemies, ce serait un gâchis de potentiel et de clés. Si nous étions toutes les deux aussi manipulatrice que nous voulions bien le faire croire, c'était un atout aussi bien pour l'une que pour l'autre. Je devinais aussi dans ses manières qu'elle venait d'une famille aisée. J'avais mentalement noté son nom de famille pour pouvoir aller me renseigner sur elle un peu plus tard. Car même si elle me paraissait redoutable, je serai très étonnée, par ses manières et son franc parlé, qu'elle soit une sang-pure. Elle avait ce côté moldu qui m'exaspérait au plus haut point. Avec mon éducation, j'avais une sorte de détecteur à moldu, ils étaient si… impurs et insignifiants.
Pourtant, en acceptant mon travail ici je savais que j'allais avoir à faire à ce genre d'énergumène. Néanmoins il me fallait apprendre à mon accommoder. C'était un parfait entrainement pour moi, pour n'en devenir que plus menaçante et dangereuse. Quelque chose qui allait manquer au reste de la famille Skinner. Il fallait bien palier aux manquements lorsqu'il y en avait, et puisque personne n'était aussi dévoué que moi, je m'attelais à la tâche.
- Alors soit. Nous nous verrons régulièrement pour discuter du stock.
Aussi bien de ce qu'il manquerait et de ce que chacune avait besoin. Encore une fois, je savais où me fournir, mais je ne manquais que rarement une occasion de me distraire, et qui sait ? Cette collègue allait peut-être pouvoir m'être utile en fin de compte. Ce ne serait qu'un maigre sacrifice dans le fond. Voilà pourquoi je me gardais bien de lui proposer un autre marché, ou de tout du moins une nouvelle contrepartie me concernant. Car après tout, je n'avais qu'à m'assurer que ma réserve soit bien rangée et qu'elle ne manque de rien. Je n'avais pas à me déplacer ni à aller marchander. Bien sûr, je savais parfaitement que nous n'étions jamais mieux servi que par soi-même, et je devais d'autant plus de me méfier de Madame Amonwë, sauf si j'arrivais à me la mettre dans la poche.
Et voilà pourquoi je changeais légèrement le sujet. Autant faire une pierre deux coups.
C'est donc, de visu, sans la moindre méfiance que la femme me répondait, avec plus de détails que ce que j'aurai aimé. Un peu vantard peut-être ? Parfait, encore une fois. Je saurai mettre ce trait de caractère à profit. J'aimais les gens qui parlaient trop sans en avoir l'air. C'était bien utile lorsqu'ils étaient convenablement menés. Toutefois, la matière qu'elle enseignait m'assurait d'autant plus que je devais me méfier d'elle. Elle devrait en faire de même me concernant, mais je restais de marbre. L'Arithmancie était un art où je n'entendais pas grand-chose, non pas que je n'étais douée en rien d'autre que les Potions, mais cette dernière matière était ma prédilection depuis enfant. J'en avais fait une arme redoutable et redouté. C'était un art rigoureux et précis, sans doute tout autant que l'Arithmancie. Peut-être aurions-nous à échanger sur nos talents respectifs prochainement. Après tout j'étais intéressée par apprendre, tant que ça me permettait d'arriver à mes fins.
- Vous avez vu juste, je suis la nouvelle professeure de Potions, et la nouvelle directrice de la maison Summerbee.
Je marquais un léger temps avant d'enchainer.
- Ce qui m'amène est plutôt vaste et diversifié. Mais disons que je souhaitais découvrir autre chose, pour résumé.
Le fait de lui révéler ce que j'enseignais et quelle maison je dirigeais n'était en rien un faux pas : elle aurait fini par le savoir tôt ou tard, et si je voulais m'en faire une alliée, le lui cacher aurait été une erreur de stratégie. Néanmoins, même si ma seconde réponse était évasive, elle n'en était pas moins vraie.
Je connaissais l'enseignement pour avoir éduqué six enfants, pourtant, je souhaitais pouvoir vivre sans mon mari sur mon dos. Je souhaitais découvrir les futurs talents en Potions. Je souhaitais découvrir ce que faisaient mes enfants inscrits à Hungcalf… et surtout, je souhaitais découvrir ce que faisait Juliet. Ma très chère Juliet. Il me fallait garder un œil sur elle, pour la pérennité des Skinner.
Pourtant, en acceptant mon travail ici je savais que j'allais avoir à faire à ce genre d'énergumène. Néanmoins il me fallait apprendre à mon accommoder. C'était un parfait entrainement pour moi, pour n'en devenir que plus menaçante et dangereuse. Quelque chose qui allait manquer au reste de la famille Skinner. Il fallait bien palier aux manquements lorsqu'il y en avait, et puisque personne n'était aussi dévoué que moi, je m'attelais à la tâche.
- Alors soit. Nous nous verrons régulièrement pour discuter du stock.
Aussi bien de ce qu'il manquerait et de ce que chacune avait besoin. Encore une fois, je savais où me fournir, mais je ne manquais que rarement une occasion de me distraire, et qui sait ? Cette collègue allait peut-être pouvoir m'être utile en fin de compte. Ce ne serait qu'un maigre sacrifice dans le fond. Voilà pourquoi je me gardais bien de lui proposer un autre marché, ou de tout du moins une nouvelle contrepartie me concernant. Car après tout, je n'avais qu'à m'assurer que ma réserve soit bien rangée et qu'elle ne manque de rien. Je n'avais pas à me déplacer ni à aller marchander. Bien sûr, je savais parfaitement que nous n'étions jamais mieux servi que par soi-même, et je devais d'autant plus de me méfier de Madame Amonwë, sauf si j'arrivais à me la mettre dans la poche.
Et voilà pourquoi je changeais légèrement le sujet. Autant faire une pierre deux coups.
C'est donc, de visu, sans la moindre méfiance que la femme me répondait, avec plus de détails que ce que j'aurai aimé. Un peu vantard peut-être ? Parfait, encore une fois. Je saurai mettre ce trait de caractère à profit. J'aimais les gens qui parlaient trop sans en avoir l'air. C'était bien utile lorsqu'ils étaient convenablement menés. Toutefois, la matière qu'elle enseignait m'assurait d'autant plus que je devais me méfier d'elle. Elle devrait en faire de même me concernant, mais je restais de marbre. L'Arithmancie était un art où je n'entendais pas grand-chose, non pas que je n'étais douée en rien d'autre que les Potions, mais cette dernière matière était ma prédilection depuis enfant. J'en avais fait une arme redoutable et redouté. C'était un art rigoureux et précis, sans doute tout autant que l'Arithmancie. Peut-être aurions-nous à échanger sur nos talents respectifs prochainement. Après tout j'étais intéressée par apprendre, tant que ça me permettait d'arriver à mes fins.
- Vous avez vu juste, je suis la nouvelle professeure de Potions, et la nouvelle directrice de la maison Summerbee.
Je marquais un léger temps avant d'enchainer.
- Ce qui m'amène est plutôt vaste et diversifié. Mais disons que je souhaitais découvrir autre chose, pour résumé.
Le fait de lui révéler ce que j'enseignais et quelle maison je dirigeais n'était en rien un faux pas : elle aurait fini par le savoir tôt ou tard, et si je voulais m'en faire une alliée, le lui cacher aurait été une erreur de stratégie. Néanmoins, même si ma seconde réponse était évasive, elle n'en était pas moins vraie.
Je connaissais l'enseignement pour avoir éduqué six enfants, pourtant, je souhaitais pouvoir vivre sans mon mari sur mon dos. Je souhaitais découvrir les futurs talents en Potions. Je souhaitais découvrir ce que faisaient mes enfants inscrits à Hungcalf… et surtout, je souhaitais découvrir ce que faisait Juliet. Ma très chère Juliet. Il me fallait garder un œil sur elle, pour la pérennité des Skinner.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Dim 2 Sep 2018 - 13:23
Telles des félines, les deux femmes maîtrisaient parfaitement la scène qui se jouait actuellement. Chaque geste, chaque terme était très bien agencé, calculé. La pièce de théâtre qui se dessinait n’était plus tellement emprunte d’animosité, celle-ci semblait s’être estompée. Au contraire, une alliance inconsciente prenait cette fois le pas : les opposés s’attirent, ce n’est plus un secret pour personne. Si ce lien n’était pas encore nécessairement palpable, il n’en était que bien présent, en arrière-fond. L’idée de la côtoyer régulièrement pour discuter du stock ne serait donc pas un problème pour l’égyptienne, tant que la blonde resterait une alliée. Elle se contenta alors d’afficher une mine satisfaite en guise de réponse, inutile d’étaler davantage de niaiserie.Si Cléopatra avait abaissé sa garde, elle n’en restait pas moins attentive aux moindres faits et gestes de sa collègue. Ainsi donc, elle avait vu juste, la blonde n’était nulle autre que la nouvelle Professeure de Potions et qui plus est la nouvelle directrice de la maison Summerbee. Ce dernier poste était une responsabilité importante. Diriger une confrérie n’est pas donné à tout le monde, et Amonwë convoitait d’ores-et-déjà la direction des Grymm. Elle notait scrupuleusement en mémoire ces deux informations-là, sans pour autant omettre qu’elle ne lui avait toujours pas révélé son identité réelle. Toujours sur ses gardes ? Peut-être bien. Qui sait.- Diriger une maison, c’est un poste qui engage. Mes félicitations pour votre nomination à ce poste, dit-elle avec sincérité.Pas de faux semblant ici, juste de la sincérité pure et simple. L’arithmancienne attache beaucoup d’importance à la valeur travail et si sa collègue était dans cette optique-là, il était évident qu’elle obtiendrait rapidement le respect de la brune. Elle reprit presque automatiquement la parole.- Vous avez donc effectué une partie de vos études à Hungcalf, chez les Summerbee ?Peut-être que oui, peut-être que non. Mais généralement la prise d’une telle fonction vient presque systématiquement à la suite d’études au sein de la même confrérie. Ceci étant, la réponse fut presque toute trouvée lorsque la blonde ajouta qu’elle souhaitait découvrir autre chose. Donc, elle n’avait probablement pas côtoyé Hungcalf auparavant. Si cela avait été le cas, elles auraient peut-être été amenées à se connaître en tant qu’étudiantes, mais Amonwë s’en serait souvenue. En tout cas, elle relevait le caractère synthétique du dernier verbatim de sa collègue, une réponse qui lui convenait amplement. Pour l’instant.- Si vous souhaitez découvrir autre chose, vous serez servie à Hungcalf. Le domaine est immense et ouvert à l’international. Si vous êtes intéressée par la recherche scientifique dans votre domaine, vous avez la perspective de faire carrière rapidement.Et c’était le cas de l’égyptienne qui n’avait pas peiné à faire connaître ses recherches dans le monde entier. C’était sans compter le soutien du Ministère de la Magie pour lequel elle travaillait depuis plusieurs années en tant que Conjureure de malédictions, ce qui n’a cessé de l’amener à voyager aux quatre coins du monde.- Vous comptez discuter encore longtemps entre ces quatre murs ? lança-t-elle cette fois d’un air à moitié amusé, à moitié provocateur.Non pas que l’endroit lui déplaisait foncièrement, au contraire, cette ambiance un peu sordide, c’est ce qui lui convient le plus. Elle s’y sent à l’aise, il n’y fait pas trop chaud, l’air y est un peu humide et frais, ce n’est pas déplaisant. Parfois, la lumière vacille légèrement, à se demander si cela ne provient pas des ondes magiques dégagées par les deux sorcières présentes ici.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Mar 4 Sep 2018 - 12:07
Alors que je faisais preuve de ronds de jambe pour abaisser la garde de mon interlocutrice, je n’étais que plus satisfaite encore de constater que ma ruse fonctionnait. Elle semblait s’être détendue. Bien sûr, ce n’était pas pour autant qu’elle ne me surveillait plus à sa manière et qu’elle était sans réflexe, voilà pourquoi je n’essayais rien. C’était inutile à présent, car si j’avais voulu agir, c’était dès mon entrée dans ma réserve, en la prenant en flagrant délit. Toutefois, avec les années, j’avais appris à maitriser ma colère et mes pulsions, je les dévorais pour les faire mienne jusqu’au fond de mes tripes. Ainsi, je pouvais les contrôler et les faire exploser lorsque je le décidais. C’était un outil précieux dont je ne pouvais me pas défaire, et je ne le désirais pas. Il fallait savoir reculer pour mieux sauter, et c’était exactement ce que je faisais avec cette enseignante. Prendre un maximum de pion, pour ensuite les abattre sur son échiquier d’une main de maître tout en protégeant ces pièces les plus précieuses.
Toute mon existence avait été dictée par autrui, ça ne m’avait pourtant pas empêché d’avoir ma propre opinion sur les situations. En grandissant et avec le temps, notamment avec mon mariage, j’avais appris à tourner les situations à mon avantage, afin d’atténuer les obligations difficiles à vivre. Ce n’était pas un luxe, je n’étais pas le genre de femme qui ployait devant les taches à faire, au contraire, plus il y en avait, plus j’étais efficace. Ça avait simplement été un réflexe de survie, et fort heureusement, car j’en étais devenue la prédatrice que je suis aujourd’hui.
Toutefois, je n’avais pour le moment aucune raison de me mettre à dos mes collègues, et encore moins une femme. Autant, de mon expérience personnelle, je pouvais concevoir de traiter les hommes avec un certain cynisme, autant, une femme m’apportera légèrement plus de sympathie. Les hommes dépendaient tant de nous, les femmes. Cela dit, je savais parfaitement que les hommes étaient bien moins subtiles, ce qui me faisait d’abord me méfier de ma gente, avant de m’en faire des amies.
Je souriais légèrement aux félicitations de mon interlocutrice, puis à son questionnement. J’étais amusée, comme on peut l’être d’un enfant qui découvre un petit cadeau.
- Tout dépend. Être engagée ne me fait pas peur. Et non, je n’étais pas dans cette maison lors de mes études.
Je savais qu’elle allait deviner que je n’avais pas fait mes études à Hungcalf durant ma jeunesse à force de discussion avec elle. Elle semblait assez vive d’esprit pour tirer rapidement des conclusions, ce qui prouvait d’une vivacité d’esprit qui pouvait tout aussi bien me plaire que jouer contre moi. Encore une fois, je le notais dans un coin de ma tête avant de l’observer tranquillement et sans indiscrétion. Il me frappait d’autant plus, par sa tenue, sa manière de parler, de tenir ses mains, de me fixer, que nous étions des opposés. Des opposés qui pourtant étaient parfaitement similaire. J’étais blonde, elle était brune. J’avais les yeux azurés, elle les avait foncés. Dans notre apparence, tout faisait pour que nous ne puissions pas nous entendre. Mais l’habit ne faisait pas le moine. Au fond, la seule personne en qui j’avais un tant soit peu confiance pour le moment dans cet établissement était la vénérée Madame Evangeline Rosebury. Pourquoi ne pas essayer d’avoir ce genre de relation avec cette Amonwë ? Il fallait savoir s’entourer correctement.
- Merci oui, je connais les lieux malgré tout, et avoir une carrière prometteuse n’est pas mon but premier.
Encore une fois, je ne lui mentais pas. Non pas que je n’avais pas de projet dans mon métier, mais je n’étais pas ici pour être la meilleure. Mes motivations étaient tout autre, et je m’estimais déjà bien assez dangereuse et douée dans l’art des Potions pour devoir faire mes preuves dans une carrière absurde d’enseignant, même si je savais que ce n’était pas tout à fait de ça dont elle faisait allusion. Je plissais les yeux néanmoins.
- Toutefois, je serai intéressée de partager avec vous.
Échanger nos deux talents pouvait m’apporter bien plus que ce que je pouvais imaginer, sans le moindre doute. Ça allait me permettre d’avoir davantage de cordes à mon arc. Qui plus est, j’allais pouvoir passer du temps avec cette femme, et continuer à l’analyser, et savoir si elle était vraiment digne de confiance ou non.
Sa remarque m’arrachait un léger petit rire narquois, mon regard accentuant cette sensation. Je ne bougeais toutefois pas d’un iota.
- Pourquoi ? Vous n’êtes pas bien ici ? Peut-être préférez-vous les lieux où l’air est respirable, le tout agrémenté d’un petit thé ?
Je me moquais quelque peu, oui. Mais moi, j’aimais cet endroit. Il n’était pas du tout au diapason de mon apparence et de ce que je laissais voir de moi. C’était ce qui me plaisait.
Toute mon existence avait été dictée par autrui, ça ne m’avait pourtant pas empêché d’avoir ma propre opinion sur les situations. En grandissant et avec le temps, notamment avec mon mariage, j’avais appris à tourner les situations à mon avantage, afin d’atténuer les obligations difficiles à vivre. Ce n’était pas un luxe, je n’étais pas le genre de femme qui ployait devant les taches à faire, au contraire, plus il y en avait, plus j’étais efficace. Ça avait simplement été un réflexe de survie, et fort heureusement, car j’en étais devenue la prédatrice que je suis aujourd’hui.
Toutefois, je n’avais pour le moment aucune raison de me mettre à dos mes collègues, et encore moins une femme. Autant, de mon expérience personnelle, je pouvais concevoir de traiter les hommes avec un certain cynisme, autant, une femme m’apportera légèrement plus de sympathie. Les hommes dépendaient tant de nous, les femmes. Cela dit, je savais parfaitement que les hommes étaient bien moins subtiles, ce qui me faisait d’abord me méfier de ma gente, avant de m’en faire des amies.
Je souriais légèrement aux félicitations de mon interlocutrice, puis à son questionnement. J’étais amusée, comme on peut l’être d’un enfant qui découvre un petit cadeau.
- Tout dépend. Être engagée ne me fait pas peur. Et non, je n’étais pas dans cette maison lors de mes études.
Je savais qu’elle allait deviner que je n’avais pas fait mes études à Hungcalf durant ma jeunesse à force de discussion avec elle. Elle semblait assez vive d’esprit pour tirer rapidement des conclusions, ce qui prouvait d’une vivacité d’esprit qui pouvait tout aussi bien me plaire que jouer contre moi. Encore une fois, je le notais dans un coin de ma tête avant de l’observer tranquillement et sans indiscrétion. Il me frappait d’autant plus, par sa tenue, sa manière de parler, de tenir ses mains, de me fixer, que nous étions des opposés. Des opposés qui pourtant étaient parfaitement similaire. J’étais blonde, elle était brune. J’avais les yeux azurés, elle les avait foncés. Dans notre apparence, tout faisait pour que nous ne puissions pas nous entendre. Mais l’habit ne faisait pas le moine. Au fond, la seule personne en qui j’avais un tant soit peu confiance pour le moment dans cet établissement était la vénérée Madame Evangeline Rosebury. Pourquoi ne pas essayer d’avoir ce genre de relation avec cette Amonwë ? Il fallait savoir s’entourer correctement.
- Merci oui, je connais les lieux malgré tout, et avoir une carrière prometteuse n’est pas mon but premier.
Encore une fois, je ne lui mentais pas. Non pas que je n’avais pas de projet dans mon métier, mais je n’étais pas ici pour être la meilleure. Mes motivations étaient tout autre, et je m’estimais déjà bien assez dangereuse et douée dans l’art des Potions pour devoir faire mes preuves dans une carrière absurde d’enseignant, même si je savais que ce n’était pas tout à fait de ça dont elle faisait allusion. Je plissais les yeux néanmoins.
- Toutefois, je serai intéressée de partager avec vous.
Échanger nos deux talents pouvait m’apporter bien plus que ce que je pouvais imaginer, sans le moindre doute. Ça allait me permettre d’avoir davantage de cordes à mon arc. Qui plus est, j’allais pouvoir passer du temps avec cette femme, et continuer à l’analyser, et savoir si elle était vraiment digne de confiance ou non.
Sa remarque m’arrachait un léger petit rire narquois, mon regard accentuant cette sensation. Je ne bougeais toutefois pas d’un iota.
- Pourquoi ? Vous n’êtes pas bien ici ? Peut-être préférez-vous les lieux où l’air est respirable, le tout agrémenté d’un petit thé ?
Je me moquais quelque peu, oui. Mais moi, j’aimais cet endroit. Il n’était pas du tout au diapason de mon apparence et de ce que je laissais voir de moi. C’était ce qui me plaisait.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Mar 4 Sep 2018 - 19:18
Plus détendue, certes, mais pas moins suspicieuse concernant son interlocutrice. Cléopatra Amonwë est une habituée des conventions sociales, et pour ainsi dire, il lui était important d’abaisser volontairement sa garde, de façon calculée et bien pensée. Qui sait, même si elle semblait avoir un parfait contrôle sur son discours, un lapsus est très vite arrivé, des paroles en trop… A voir ce qu’il lui serait possible de laisser entendre. Ce fut d’abord l’étonnement qui traversa la brune : elle souriait enfin ! Légèrement, certes, mais un sourire étirait enfin les lèvres de la Maître des Potions. Même si elle ne le montra pas, l’arithmancienne fut plutôt satisfaite de voir un sourire plus amusé que malsain, comme il avait été le cas plus tôt dans leur échange.L’engagement ne lui fait pas peur, donc ? C’est un point sur lequel Amonwë se gardera de parler davantage. Elle, au contraire, a longtemps été incapable de s’engager dans sa vie personnelle, et peut-être même encore aujourd’hui. Mais tout ceci renvoyait à son traumatisme psychique, à ses angoisses actuelles qu’elle tente de refouler, de mettre à distance de sa conscience le plus possible. Difficile n’est-ce pas ? Lorsqu’une maudite odeur vous rappelle cette fameuse situation traumatique. La répétition de ses symptômes, cela ne cesse de la hanter depuis ce jour précis, et elle tente par elle-même d’aller de l’avant, même si ce n’est pas simple. Son propre parfum d’ailleurs, subtil, citronné mais suffisamment fort pour imposer une élégante prestance n’est pas sans rappeler la fragrance que portait son compagnon de l’époque. Inutile de réfléchir davantage à cela, elle coupa court à ses pensées actuelles pour se concentrer de nouveau sur la conversation.La sorcière se retenu de soupirer, c’était profondément agaçant de ne donner que si peu d’informations. Les réponses de la blonde sont extrêmement évasives, lui laissant tout de même entendre qu’elle n’avait pas effectué ses études chez les Summerbee. Donc, elle n’avait pas non plus effectué ses études ici, à Hungcalf. Un recrutement en externe. Pourquoi pas après tout, de toute manière, Cléopatra ne doutait pas des compétences de sa collègue, elle pouvait ressentir une certaine aura émaner d’elle. C’est assez fascinant. Ceci étant, elle prétendait connaître les lieux, mentionnant alors qu’une carrière prometteuse n’était pas son principal objectif.- C’est regrettable. Les femmes de notre rang ne se doivent-elle pas de montrer l’exemple aux futures générations ?‘’Les femmes de notre rang’’, oui, l’expression n’est pas utilisée pour rien. En usant de ce verbatim, elle confère à la blonde une certaine estime, voire même un début de lien prometteur. A cette dernière, bien entendu, de lire entre les lignes.- Mais, je serais ravie de débattre longuement avec vous autour de nos sujets d’études respectifs. Voire même de politique, d’actualités.En tant que femme aisée, la Conjureure de malédictions est régulièrement amenée à côtoyer des sphères assez haute de la société sorcière et moldue, et dans ces réunions-là, le travail, la politique, l’économie et les actualités sont des sujets de prédilections pour entamer un dîner, une rencontre entre gens civilisés. Nul doute que sa collègue saurait à quoi elle fait référence ici, ses manières disent beaucoup de son statut social. C’est enfin un rire qui perça l’atmosphère qui se dessinait progressivement entre elles. Par un sourire amusé, la brune répondit à la mimique de son opposée pourtant bien similaire.- Je me sens parfaitement bien ici, en vérité je suis plutôt habituée des sous-sols. Mais effectivement je ne dirais pas non à une tasse de thé !Habituée aux sous-sols, ça n’était pas un euphémisme, elle qui passait la plupart de son temps en ces lieux sombres et humides. Mais pourquoi ne pas changer d’air ?
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Mer 5 Sep 2018 - 9:06
Même si j’étais froide aux premiers abords, je savais m’amuser et me distraire. Je n’étais pas le genre de femme à cacher ses émotions ou à ne jamais vouloir sourire. Il fallait savoir être bien plus subtile que tout cela, et c’était un art dans lequel j’excellais.
Ma vie entière, depuis ma naissance, avait été dirigée, c’était le destin des familles au sang-pur. Tout d’abord mes parents m’éduquèrent comme ils l’entendaient. Marcher comme si, parler comme cela, faire ci et faire ça, étudier là-bas, avoir ces notes-là. Le tout dans l’unique but de pouvoir me promettre au meilleur prétendant. Je fus choisie pour mon bien aimé époux lorsque j’étais à peine majeure, enceinte de mon ainé droit derrière. J’étais habituée à la vie mondaine comme peu, et j’avais bien peu de libre arbitre durant plus de quarante ans. M’engager à Hungcalf était donc bien peu de chose à côté de tout ce que j’avais déjà pu faire. Et c’était encore et toujours pour ma famille. Mais ça, ça ne regardait que moi.
C’est avec ironie que je souriais à mon interlocutrice sans me défaire de mon air hautain et supérieur. Les femmes de notre rang ? Parce qu’elle avait la croyance d’appartenir au même rang que moi ? Je n’en savais rien au fond, mais cette première entrevue me permettait de penser que ce n’était pas le cas. Toutefois, je gardais cette remarque pour moi.
- Il est vrai, mais il y a bien des façons de montrer l’exemple.
Je montrais l’exemple en étant une mère ferme et juste, une épouse dévolue, une maîtresse de famille intransigeante et une femme exigeante en affaire, pour ne citer que ces exemples. Diriger d’une main de fer dans un gant de velours. Ce n’était pas donné à tout le monde de pouvoir le faire car c’était une contradiction extrêmement difficile à atteindre. Trouver le juste milieu, aussi fin soit-il, relevait presque du miracle, ou de la chance. Chez moi, c’était ni l’un ni l’autre, c’était simplement de l’expérience. D’autres pourraient appeler ça de la mesquinerie.
Allant pour répondre concernant nos arts respectifs et de futurs échanges, je préférais le joindre à son désir de vouloir prendre un thé. Il était étrange d’aimer ce genre de lieu mais de vouloir en sortir pour prendre un thé. J’avais envie de pousser la mauvaise plaisanterie. Après tout, si cette collègue souhaitait mieux me connaître, il ne fallait pas que je fasse toujours semblant, n’est-ce pas ?
J’économisais alors ma salive pour le moment, me contentant de décroiser les bras pour révéler que dans ma main droite, je tenais toujours ma baguette nacrée. Je m’en étais saisie dès que j’avais quitté mon bureau lorsque l’alarme m’avait été donné, pourtant je ne l’avais pas révélé, mais c’était un signe que j’avais été prête à tout en arrivant dans le dos de ma collègue. Je n’étais pas une personne à considérer à la légère.
Me redressant donc, j’agitais ma baguette avec aisance et c’est en un sortilège informulé que je faisais apparaître une petite table ronde et deux chaises à l’apparence confortables, et elles l’étaient. Dans un dernier mouvement de poignet, j’invoquais une théière fumante ainsi que deux tasses. Accompagnant le tout, il y avait du sucre, un peu de crème et quelques cookies. Avec un sourire amusé et sournois, j’invitais la Amonwë à prendre place.
Et bien quoi ? Puisqu’elle était bien ici mais qu’elle souhaitait prendre le thé, autant s’installer ici-même, non ? Moi, ça ne me déplaisait pas, qui plus est, j’adorais humer discrètement les odeurs mélangées des différents ingrédients de la réserve.
Prenant place en m’appuyant sur le dossier de la chaise et en croisant mes longues et fines jambes, je déposais ma baguette juste devant moi, à côté de ma tasse de thé. Observant mon opposé, je répondais enfin.
- Alors. Parlez-moi de votre art, l’Arithmancie.
Bien sûr, je connaissais déjà le sujet, et j’osais espérer que mon interlocutrice n’allait pas reprendre les bases, je n’en serai qu’ennuyée. Avec un rapide coup d’œil, j’attrapais la théière pour venir remplir sa tasse, puis la mienne. Le thé embaumait délicieusement les fruits rouges des forêts, mon rang, comme elle l’avait mentionné tantôt, choisissait les meilleurs thés au monde.
Ma vie entière, depuis ma naissance, avait été dirigée, c’était le destin des familles au sang-pur. Tout d’abord mes parents m’éduquèrent comme ils l’entendaient. Marcher comme si, parler comme cela, faire ci et faire ça, étudier là-bas, avoir ces notes-là. Le tout dans l’unique but de pouvoir me promettre au meilleur prétendant. Je fus choisie pour mon bien aimé époux lorsque j’étais à peine majeure, enceinte de mon ainé droit derrière. J’étais habituée à la vie mondaine comme peu, et j’avais bien peu de libre arbitre durant plus de quarante ans. M’engager à Hungcalf était donc bien peu de chose à côté de tout ce que j’avais déjà pu faire. Et c’était encore et toujours pour ma famille. Mais ça, ça ne regardait que moi.
C’est avec ironie que je souriais à mon interlocutrice sans me défaire de mon air hautain et supérieur. Les femmes de notre rang ? Parce qu’elle avait la croyance d’appartenir au même rang que moi ? Je n’en savais rien au fond, mais cette première entrevue me permettait de penser que ce n’était pas le cas. Toutefois, je gardais cette remarque pour moi.
- Il est vrai, mais il y a bien des façons de montrer l’exemple.
Je montrais l’exemple en étant une mère ferme et juste, une épouse dévolue, une maîtresse de famille intransigeante et une femme exigeante en affaire, pour ne citer que ces exemples. Diriger d’une main de fer dans un gant de velours. Ce n’était pas donné à tout le monde de pouvoir le faire car c’était une contradiction extrêmement difficile à atteindre. Trouver le juste milieu, aussi fin soit-il, relevait presque du miracle, ou de la chance. Chez moi, c’était ni l’un ni l’autre, c’était simplement de l’expérience. D’autres pourraient appeler ça de la mesquinerie.
Allant pour répondre concernant nos arts respectifs et de futurs échanges, je préférais le joindre à son désir de vouloir prendre un thé. Il était étrange d’aimer ce genre de lieu mais de vouloir en sortir pour prendre un thé. J’avais envie de pousser la mauvaise plaisanterie. Après tout, si cette collègue souhaitait mieux me connaître, il ne fallait pas que je fasse toujours semblant, n’est-ce pas ?
J’économisais alors ma salive pour le moment, me contentant de décroiser les bras pour révéler que dans ma main droite, je tenais toujours ma baguette nacrée. Je m’en étais saisie dès que j’avais quitté mon bureau lorsque l’alarme m’avait été donné, pourtant je ne l’avais pas révélé, mais c’était un signe que j’avais été prête à tout en arrivant dans le dos de ma collègue. Je n’étais pas une personne à considérer à la légère.
Me redressant donc, j’agitais ma baguette avec aisance et c’est en un sortilège informulé que je faisais apparaître une petite table ronde et deux chaises à l’apparence confortables, et elles l’étaient. Dans un dernier mouvement de poignet, j’invoquais une théière fumante ainsi que deux tasses. Accompagnant le tout, il y avait du sucre, un peu de crème et quelques cookies. Avec un sourire amusé et sournois, j’invitais la Amonwë à prendre place.
Et bien quoi ? Puisqu’elle était bien ici mais qu’elle souhaitait prendre le thé, autant s’installer ici-même, non ? Moi, ça ne me déplaisait pas, qui plus est, j’adorais humer discrètement les odeurs mélangées des différents ingrédients de la réserve.
Prenant place en m’appuyant sur le dossier de la chaise et en croisant mes longues et fines jambes, je déposais ma baguette juste devant moi, à côté de ma tasse de thé. Observant mon opposé, je répondais enfin.
- Alors. Parlez-moi de votre art, l’Arithmancie.
Bien sûr, je connaissais déjà le sujet, et j’osais espérer que mon interlocutrice n’allait pas reprendre les bases, je n’en serai qu’ennuyée. Avec un rapide coup d’œil, j’attrapais la théière pour venir remplir sa tasse, puis la mienne. Le thé embaumait délicieusement les fruits rouges des forêts, mon rang, comme elle l’avait mentionné tantôt, choisissait les meilleurs thés au monde.
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Re: A potions affair x Agrippa
Mer 5 Sep 2018 - 10:54
Toujours aussi peu loquace, la blonde, dont elle ignorait encore l’identité précise, expliqua qu’il existait de nombreuses façons de montrer l’exemple. Cléopatra en convenait amplement. Bien entendu, elles ne faisaient certainement pas référence aux mêmes ‘’façons’’ de faire preuve d’exemplarité. Amonwë, elle, était davantage portée sur sa carrière professionnelle et son statut international concernant la recherche scientifique. L’autre femme ne semblait pas, à ses dires, être très engagée sur ces points-là. Ceci étant, elle ne doutait absolument pas qu’elle soit influente dans d’autres sphères de la société, qu’il lui restait encore à découvrir. Son expression ‘’femmes de notre rang’’ renvoyait plus à cette idée d’avoir une place importante dans le monde sorcier, plus qu’à une question économique. En vérité, si l’enseignante gagnait bien sa vie, elle n’en faisait pas étalage. Certes, elle arborait des tenues élégantes mais cela s’arrêtait à ce point précis. Inutile d’en faire trop. Réajustant les quelques somptueux bracelets qu’elle portait à son poignet gauche, elle soupira un instant, sans pour autant reprendre la parole.
Un instant plus tard, elle ne fut qu’à moitié surprise de voir la blonde tenir sa baguette magique qu’elle cachait sur elle tout à l’heure. Astucieux, mais sans plus se dit alors Amonwë. Cette dernière avait débuté sa scolarité à Uagadou, et là-bas, c’est la magie sans baguette que l’on vous enseigne, un art extrêmement difficile puisqu’il est nécessaire d’être capable de concentrer sa propre magie au bout de ses doigts. Pourtant, elle avait dû se procurer une baguette magique pour étudier à Hungcalf, ainsi donc, elle remarqua que mêmes leurs baguettes étaient profondément opposées. Celle de l’égyptienne était bien plus sombre mais pas moins raffinée. Sculptée dans du bois de sorbier, elle lui conférait une parfaite adéquation avec les enchantements de protection mais avait toujours eu cette prédisposition naturelle avec les sortilèges de métamorphose. Certainement pas pour rien.
L’arithmancienne observa la baguette nacrée de l’enseignante des Potions onduler dans les airs avec grâce et légèreté. Elle devait lui reconnaître un style magique très harmonieux. Une table, deux chaises, apparurent dans la petite pièce. L’endroit serait parfait pour prendre le thé entre deux grandes sorcières. Une odeur de fruits rouges embaumait agréablement l’atmosphère. Prenant place sur la chaise en face de son opposée, la brune croisa les jambes, tout en s’asseyant sur le bord de son siège : meilleure façon d’avoir une véritable conversation. Ainsi, sa collègue l’invitait à lui parler de la matière qu’elle enseignait ici. Portant avec grâce sa tasse de thé à ses lèvres, elle en prit une gorgée, notant que la boisson étant d’une grande qualité. C’était véritablement le type de thé qu’elle aurait pu être amenée à consommer lors de ses voyages d’affaires. Posant sa tasse, elle passa doucement ses doigts sur les riches bijoux qui ornaient son poignet, assortis à l’amulette de protection qu’elle portait toujours autour de son cou.
- L’Arithmancie, bien sûr, ne se limite pas seulement à la branche de la Numérologie, commença-t-elle doucement. Je travaille davantage dans le domaine de la conjuration de maléfices, également je peux réaliser des profils psychologiques très complets à partir de seulement quelques informations.
Elle s’arrêtait ici, observant alors les réactions de sa collègue qui d’ailleurs enseignant un domaine de la magie pas moins fascinant.
- Et vous, les Potions n’est-ce pas ? Avez-vous un domaine de prédilection particulier ? questionna-t-elle avec beaucoup d’intérêt.
Son amour des Potions n’était plus à mettre en doute, elle qui avait suivi un cursus en Sciences Occultes à Hungcalf. C’est un art auquel elle a régulièrement recours, tout aussi rigoureux que dangereux, finalement bien proche de l’Arithmancie sur ces deux facettes. Se laissant porter par les volutes nacrées dégagées par la théière, Amonwë attendait patiemment une réponse de sa collègue, qu’elle espérait plus bavarde cette fois-ci.
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Re: A potions affair x Agrippa
Ven 7 Sep 2018 - 14:21
J'observais avec tranquillité mon interlocutrice avec ce calme et cette froideur qui me personnifiaient. Elle s'était mise à l'aise à ma petite tablée improvisée, et je devais bien avouer que cette situation m'amusait fortement, néanmoins, je n'en montrais rien. Je m'étais quelque peu moquée d'elle, qui avait émis le souhait non formulé de sortir de la pièce. Mais moi j'y étais bien, et puisqu'elle prétendait y être bien aussi, je ne voyais donc pas le mal d'y rester encore un instant.
Je laissais donc l'odeur du thé embaumer dans la pièce et se mêler à celles des ingrédients de la réserve, donnant un subtil mélange. Cela pouvait presque évoquer une Amortentia. Et alors que mon regard azuré se promenait sur les traits de l'enseignante, je ne pouvais m'empêcher de sourire en coin en l'entendant me donner ses explications. Un petit sourire énigmatique avec un fond d'amusement, tandis que mes yeux reflétaient quelque chose de plus sombre, peut-être de la moquerie.
Certes je n'étais pas une experte de l'arithmancie, toutefois, j'avais moi aussi suivit des études, et sans me vanter avec brio, je connaissais donc les bases de cet art. Ce qu'elle venait de dire-là était donc pour moi parfaitement superflu, mais au moins, ça avait eu l'avantage de m'amuser quelque peu. En venant saisir avec délicatesse ma tasse que j'entourais de mes doigts fins, je venais poser mon index sur le rebord fumant.
- Intéressant. Comment procédez-vous ?
Peu désireuse qu'elle réalise mon propre profil psychologique, car je ne souhaitais pas me dévoiler, je restais prudente sur la question. Toutefois, et comme précédemment, il me fallait faire des concessions pour pouvoir entrer dans la zone de confort de la femme en face de moi. Je ne sourcillais pas davantage à ses informations, ne doutant absolument pas de ses capacités, comme dit, je n'avais pas besoin des explications de base puisque je les connaissais. C'était son niveau qui m'intéressait, pas celui d'un élève de dix ans.
Soulevant ma tasse de thé, je venais en boire une gorgée avec délectation. J'aimais son goût qui me revigorait les papilles, c'était un petit plaisir que j'appréciais m'octroyer. Un temps même, il avait été d'un grand réconfort. Néanmoins, je notais mentalement que la conjureure de sorts ne semblait pas s'inquiéter de ce que j'aurai pu mettre dans ce thé. Certains n'avaient pas eu la chance qu'elle avait aujourd'hui, et c'est avec un nouveau sourire non dissimulé que je lui répondais avec un brin de suffisance. Non pas que je me sentais supérieure, mais que j'aimais le faire croire.
- Pourquoi avoir un domaine de prédilection dans un art déjà spécifique ? Je m'intéresse à tout ce qui touche les Potions, je suis donc spécialisée dans tous les domaines.
Cela pouvait paraître pédant, pourtant c'était la vérité. Je travaillais les potions depuis si longtemps que j'avais du mal à me souvenir la première fois que j'avais tenu une fiole dans ma main pour mélanger les ingrédients. En plus de quarante ans j'avais eu le temps de beaucoup étudier et beaucoup expérimenter. Être enseignant à Hungcalf n'était donc qu'une formalité, pourtant j'étais certaine que j'allais encore en apprendre. Car au fond, je n'arrêtais jamais d'apprendre, et c'était ce qui me fascinait le plus. C'était un véritable moteur pour atteindre mes véritables objectifs. Beaucoup en ont déjà fait les frais.
Je laissais donc l'odeur du thé embaumer dans la pièce et se mêler à celles des ingrédients de la réserve, donnant un subtil mélange. Cela pouvait presque évoquer une Amortentia. Et alors que mon regard azuré se promenait sur les traits de l'enseignante, je ne pouvais m'empêcher de sourire en coin en l'entendant me donner ses explications. Un petit sourire énigmatique avec un fond d'amusement, tandis que mes yeux reflétaient quelque chose de plus sombre, peut-être de la moquerie.
Certes je n'étais pas une experte de l'arithmancie, toutefois, j'avais moi aussi suivit des études, et sans me vanter avec brio, je connaissais donc les bases de cet art. Ce qu'elle venait de dire-là était donc pour moi parfaitement superflu, mais au moins, ça avait eu l'avantage de m'amuser quelque peu. En venant saisir avec délicatesse ma tasse que j'entourais de mes doigts fins, je venais poser mon index sur le rebord fumant.
- Intéressant. Comment procédez-vous ?
Peu désireuse qu'elle réalise mon propre profil psychologique, car je ne souhaitais pas me dévoiler, je restais prudente sur la question. Toutefois, et comme précédemment, il me fallait faire des concessions pour pouvoir entrer dans la zone de confort de la femme en face de moi. Je ne sourcillais pas davantage à ses informations, ne doutant absolument pas de ses capacités, comme dit, je n'avais pas besoin des explications de base puisque je les connaissais. C'était son niveau qui m'intéressait, pas celui d'un élève de dix ans.
Soulevant ma tasse de thé, je venais en boire une gorgée avec délectation. J'aimais son goût qui me revigorait les papilles, c'était un petit plaisir que j'appréciais m'octroyer. Un temps même, il avait été d'un grand réconfort. Néanmoins, je notais mentalement que la conjureure de sorts ne semblait pas s'inquiéter de ce que j'aurai pu mettre dans ce thé. Certains n'avaient pas eu la chance qu'elle avait aujourd'hui, et c'est avec un nouveau sourire non dissimulé que je lui répondais avec un brin de suffisance. Non pas que je me sentais supérieure, mais que j'aimais le faire croire.
- Pourquoi avoir un domaine de prédilection dans un art déjà spécifique ? Je m'intéresse à tout ce qui touche les Potions, je suis donc spécialisée dans tous les domaines.
Cela pouvait paraître pédant, pourtant c'était la vérité. Je travaillais les potions depuis si longtemps que j'avais du mal à me souvenir la première fois que j'avais tenu une fiole dans ma main pour mélanger les ingrédients. En plus de quarante ans j'avais eu le temps de beaucoup étudier et beaucoup expérimenter. Être enseignant à Hungcalf n'était donc qu'une formalité, pourtant j'étais certaine que j'allais encore en apprendre. Car au fond, je n'arrêtais jamais d'apprendre, et c'était ce qui me fascinait le plus. C'était un véritable moteur pour atteindre mes véritables objectifs. Beaucoup en ont déjà fait les frais.
- InvitéInvité
Re: A potions affair x Agrippa
Sam 8 Sep 2018 - 11:56
L’endroit était humide, poussiéreux et quelque peu moisi par endroits. S’il est vrai que Cléopatra Amonwë était davantage habituée au confort de sa salle de classe élégamment faîte de marbre, elle devrait se contenter de ce qui l’entourait actuellement. Bien, peu importe, de toute manière, elle ne comptait pas camper ici pour autant, malgré cette ‘’heureuse’’ rencontre. Après tout, ne venait-elle pas de se faire une alliée de taille en venant dérober ce que contenait cette pièce miteuse ? A voir. Calme, la blonde l’observait de ses yeux azurés. Elle avait cette aura froide mais étrangement rassurante, bien qu’inquiétante par instants. En dehors de l’Université, ce n’est probablement pas le genre de personne que la brune aurait apprécié côtoyer. Mais soit, pourquoi pas. Elle avait cette attitude suffisante qui pouvait clairement exaspérer Amonwë.
‘’Intéressant’’ ? Seulement ? Si peu d’enthousiasme et de dialectique réveillait une certaine animosité chez l’arithmancienne qui n’en montra rien, restant parfaitement stoïque, comme elle avait appris à le faire durant des années. Comment voulez-vous tenir une quelconque conversation avec une personne aussi peu bavarde ? Encore une fois, elle était l’opposée de Cléopatra sur ce point, cette dernière qui appréciait les longues discussions, où l’art du verbatim est roi. Si la blonde devient une alliée, elle saurait que cela se limiterait à une quelconque collaboration, mais cela n’irait probablement pas plus loin, par manque de discussion. Ceci étant, il serait peut-être également temps que la brune comprenne que les discours les plus brefs sont souvent les plus efficaces.
- Les procédures sont complexes, cela prendrait bien plus d’une tasse de thé pour vous expliquer les démarches nécessaires à une conjuration, annonça-t-elle calmement.
Rien de plus, rien de moins. Cette réponse suffirait pour l’instant. L’animagus n’avait pas l’intention d’en dire davantage. Il y avait chez l’enseignante cette ambivalence à l’égard de la blonde : devait-elle lui faire confiance et en dévoiler davantage ? Probablement pas, du moins, pas pour l’instant. Il existait chez l’autre femme ce quelque chose, cette sorte d’air vicieux et suffisant qui l’empêchait de lui accorder une confiance plus que professionnelle.
Les minutes passent mais le temps s’écoule étrangement lentement aux yeux de la brune. Elle porta une nouvelle fois sa tasse de thé à ses lèvres et trouva qu’il avait un goût cette fois bien amère. Etait-ce la réponse de la blonde qui faisait ainsi résonnance chez la conjureure ? ‘’Spécialisée dans tous les domaines’’ ? Nous verrons cela, pensa alors la sorcière en esquissant un sourire narquois.
- Dans ce cas, votre parcours ne peut être qu’honorable.
De la flatterie ? Aucunement. Une simple façon de couper court à la discussion. Pour quiconque connaissait la brune plus personnellement, il aurait pu être possible de déceler une pointe d’agacement dans sa voix. Pour autant, cela semblait bien imperceptible. Une dernière pensée vint alors à son esprit. Sous sa forme animagus, Cléopatra était persuadé qu’elle aurait pu flairer une aura négative autour de cette autre sorcière. Elle mit cette pensée de côté un instant, terminant sa tasse de thé, encore pleine d’amertume. Peut-être qu’en réalité elle venait de se découvrir une rivale ? Ou simplement une alliée qui ne cessait déjà de l’exaspérer ? Elle pencha alors sur le second choix. Une alliée pour quoi au final ? A bien réfléchir, elle pourrait potentiellement se fournir à l’apothicaire d’Inverness et ne plus avoir affaire à cette personne-là. La décision se prendrait au long court. Un silence de mort régnait à présent.
- Bien, j’ai été ravie de faire votre connaissance, dit-elle dans un sourire, se levant alors de sa chaise, signifiant pour elle son désir de mettre fin à leur entrevue. A n’en pas douter, nous serons amenées à travailler ensemble dans un futur proche.
Elle se gardait bien de préciser qu’elle ferait tout le nécessaire pour connaître précisément l’identité de cette femme blonde et d’user de son réseau au Ministère pour enquêter personnellement sur cette opposée si étrangement similaire sur certains points. ‘’Le jeu vient à peine de débuter’’, pensa-t-elle avec satisfaction.
RP clos
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