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i'd love to change the world (nona)
Sam 6 Oct 2018 - 21:00
C’était pas la première.
C’était pas la première alors tu te pensais loin de ce genre de réaction. Les nerfs qui s’font la malle, la peau qui se liquéfie. Tu sais pas pourquoi ça a dérapé. T’as pas eu le temps de boire. Assez. T’as pas eu le temps d’oublier. Toi. Ton passé. A peu près tout. Pas même le message de Sakiko qui s’excuse de plus pouvoir se pointer à cette soirée où elle-même t’avais invité. C’est peut-être ça qui a distillé le venin dans tes veine. Une simple appréhension. Et puis l’énergie de la nature qui résonne dans tes os, un peu trop. Les lumières qui t’ont aveuglée quand tu es arrivée. Un instant déstabilisée et la seconde d’après à quatre pattes dans l’herbe, percuté par un étudiant qui n’y voit déjà plus clair. Alors tu as tout qui s’est verrouillé. L’estomac, les muscles, le cerveau en mode survie. T’es pas partie pour autant, tête de mule, orgueilleuse obstinée. Non, tu t’es entêtée, juchée sur tes compensés, alors que c’était déjà foutu pour toi, malgré le gobelet qui a rejoint ta main, l’alcool qui s’y est écoulé avec de glisser entre tes lèvres. Comme les mains qui ont glissées autour de ta taille.
T’as pas cherché à comprendre.
C’que tu t’entêtes à oublier s’est superposé sur ta réalité. T’as serré les dents, encore, mais pas que. Ton verre s’est envolé, ton coude s’est enfoui dans les côtes derrières, et tes jambes se sont enfuies.
Tu ne sais pas vers quoi tu cours, et tu ne sais même plus ce que tu fuis. Mais tu cavales entre les racines, chevilles torturées par l’impossible alliance de tes godasses et du sol couvert de racines, d’humus et de pierres. Tu cours à en perdre haleine, les larmes silencieuses qui creusent des sillons dans ton fond de teint. Et tu chutes. Le corps qui suit l’esprit. Y a un cri qui t’échappe quand tes dents claquent sur ta langue. A quatre pattes sur les feuilles mortes, une longue plainte s’échappe de tes lèvres en même temps qu’un filet de sang. Tu sens la douleur et la chaleur moite du même rouge sous tes mains, tes avants bras et des genoux découverts par ta jupe trop courte. Mais c’est pas c’qui fait le plus mal. C’est ce qu’il arrive encore à distiller en toi-même six pieds sous terre. Ta respiration s’accélère, trop rapide même pour arriver à sangloter et encore moins pour hurler ta colère. Alors tu fixes la terre dans l’obscurité, et tes doigts qui se referment sur les feuilles, et t’essayes juste de ne pas craquer. Complètement.
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Re: i'd love to change the world (nona)
Dim 7 Oct 2018 - 0:22
Ce matin, elle avait réussi. Ce matin, elle avait senti le vent et la fraicheur de l’herbe sous ses coussinets et sur sa fourrure. Ce matin, elle était lui, lui était-elle. Un renard polaire. L’espace de quelques minutes, tout au plus, et sous la commande de caleb, elle avait réussi à se re=transformée, non pas parce qu’elle avait perdu le contrôle mais parce qu’elle le voulait. Elle avait réussi. Pina était fière d’elle, et cet exploit lui avait fait avoir la pèche toute la journée. Dés qu’elle avait une minute, elle tentait encore et encore de se transformer à nouveau. La journée était passée à une vitesse affolante aujourd’hui, entre ses cours et une réunion avec les dandelions and furs, la nuit était tombée depuis longtemps quand la jeune islandaise se faufila en silence dans les couloirs de l’université pour aller marcher un peu.
Elle avait envie d’être,
Pleinement et sans mesure, une animagus.
Malgré le fait que la nuit commençait à être bien avancée, elle s’enfonça dans le domaine de l’université jusqu’à marcher sur un doux tapis de feuilles mortes. Quand les lumières de l’université furent trop loin pour l’éclairer, et la lune pas lumineuse pour passer entre les branches des arbres, elle effectua un sort simple de lumière. Les feuilles laissent place aux racines et à la mousse, l’ambiance changeant légèrement. Pina n’allait pas tarder à faire demi-tour. Elle essayait depuis quelques temps à rentrer sous sa forme animale en contrôlant de A à Z son expérience, mais ça râtait encore énormément. Mais c’est là qu’elle aperçut la masse sombre du coin de l’œil. Elle poussa un cri aigue en pointant sa baguette vers le sol, autant pour illuminer l’endroit que pour se protéger si besoin. Pina plissa un peu les yeux pour mieux apercevoir… Quelqu’un ?
La jeune islandaise se précipita vers, elle en était sur maintenant, Nova, crispée là, au beau milieu de nulle part, complètement tétanisée. La lufkin inspira un grand coup, repris ses esprits et son calme. Elle avait déjà vu Nova dans cet état. C’était particulièrement impressionnant, mais elle savait maintenant. D’une voix douce, sans l’approcher de trop près, Pina commença à lui parler, d’un flot de parole presque continu, doux et monotone. « Hey, nova ? C’est moi, c’est Pina. No’, regarde, j’ai découvert un truc génial l’autre jour, j’avais totalement oubliée ce sort… » La lufkin s’assoit à un petit mètre de Nova, sachant très bien qu’il ne fallait pas la toucher. Sa baguette entre les doigts, elle commença à installer une ambiance paisible, fit voler quelques papillons lumineux autours d’elle, pas trop près de Nova mais assez pour lui insuffler la lumière. « Aujourd’hui, j’ai réussis quelque chose que j’essayais de faire depuis longtemps. J’ai foirer un nombre incalculable de fois, et je foire encore beaucoup, mais pendant cinq minutes ce matin, j’ai tenu le sort assez longtemps, j’ai réussis… No, y’a un papillon juste devant toi si tu veux le regarder. »
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Re: i'd love to change the world (nona)
Dim 7 Oct 2018 - 17:52
Tu pourrais te relever, et courir encore parce que la douleur du corps tu t’en fous. Tu pourrais continuer à cavaler jusqu’à ce que tes poumons crachent du sang et te fondre dans cette nature que tu as abandonnée derrière toi, Haya, Vie. T’as oublié. Tu l’as trahie, tu pourrais juste la retrouver, te réconcilier avec mère Terre et te servir de son limon pour toute cette vie qui t’animait.
Tu pourrais rester là, et toi, servir de limon aux créatures que t’as oubliées de respecter depuis que tu as foulé au pied ton essence. Laisser tomber, laisser tes muscles à l’abandon et tes nerfs en jachère. Te coucher et pleurer comme une enfant. Tant pis si personne ne vient. Tant pis si quelqu’un arrive. Tu verras bien si tu te relèves. Demain. Ou pas.
Tu pourrais cracher le sang et son sang ferreux qui envahie ta bouche. Te relever et essuyer tes plaies d’un revers de main. Tant pis pour les traces ça te fera des peintures de guerrières pour continuer ta croisade. Tu retournerais à Hungcalf, tu jetterais un voile sur cette soirée en même temps qu’un voile de poudre sur tes plaies. Pour tout faire disparaitre comme si ça n’avait pas eu lieu. Comme d’habitude.
Mais non. Tu restes là. Tout ça ce ne sont que des scénarii qui tournent dans ta tête. Qui se glissent entre les souvenirs d’un passé que tu prétends avoir oublié. Dont tu prétends t’être soigné. En devenant celle que tu es, mais que tu n’as jamais été. Mais non, toi, tu ne fais rien, rien d’autre que ricaner dans un coin reculé de ta tête. De ta pitoyable situation.
Tu aurais sursauté si tes muscles n’étaient pas déjà verrouillés. Alors tu l’entends, mais tu la regardes pas, même pas foutu de détacher tes yeux du même point lointain caché au fond des entrailles du monde. Mais tu l’écoutes, Pina. T’essayes. Ta reconnue sa voix avant de comprendre le sens de ses paroles. Et ça te demande un effort démesuré de mettre un sens à ce que tu entends. Tu vois la lumière, enfin tu vois ton sang sur les feuilles grâce à cette soudaine luminosité. Ca déclenche un réflexe et tu passes ta langue entre tes lèvres entrouvertes. Le fer en déclenche un second et tu craches. Tu te remets en mouvements. Un peu.
Tu inspires et tu fermes les yeux. Tu décolles tes mains du sol même si les feuilles y restent accrochées. Tu bascules en arrière, fesses qui atterrissent sur tes talons. Tu inspires à nouveau, lentement, mais un spasme rompt tes efforts. Il se transforme en sanglot et tu plaques une main sale contre ta bouche, pour ne pas qu’il sorte. Pour ne pas l’entendre. Tu n’te supportes pas quand tu pleures. T’ouvres les yeux et tu vois le papillon, le plus proche. Et ça t’fait encore plus chialer. Mais c’est de la tristesse. Plus que de la tristesse. Une plaie béante qui s’ouvre un instant. Pour la nuit. C’est encore Pina qui la voit. C’est toujours Pina qui la voit. Tu sais pas pourquoi. Ce n’est pas comme si tu voulais la laisser voir. Elle est là, elle, quand ça ne va pas. Pas toujours mais, quand il y a quelqu’un, c’est elle. T’es assez superstitieuse pour y voir un signe. Alors tu la laisses faire, et tu la laisses voir l’ignoble bordel que tu es sous les paillettes et le maquillage. Tu pleures, étouffant les bruits du mieux qu’tu peux, préférant étaler le sang sur tes joues que les larmes.
« C’est quoi ? ton truc ? » Tu t’es calmée. Un peu. Tu te raccroches à ses paroles pour t’ancrer dans le présent. Ta voix tremble, cassée en deux, mais au moins, tu parles.
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Re: i'd love to change the world (nona)
Mer 17 Oct 2018 - 23:22
Si la jeune islandaise l'avait trouvée en pleins jour, elle aurait éteint les lumières, elle aurait isolée assez nova pour lui offrir la bulle dont elle avait besoin pour se calmer, l'aurait couverte d'une couverture ou d'un pull, quelque chose sur ses épaules trop souvent dénudées. Lui rendre son cocon, l'espace de quelques instants. Ce soir, elle n'avait pas besoin de ça, elles étaient seules. La forêt étouffait ses pleurs, les feuilles mangeaient ses sanglots et retenait également son sang. Pina faisait doucement voler les papillons de lumière autour d'elle, la laissait pleurer tout le temps dont elle avait besoin, murmurait quelques paroles d'une chanson qu'elle aimait écouter pour se calmer. Elle avait la voix douce, pina, un peu cassée, surtout très calme.
Pina s'assit en tailleur dans les feuilles en face de son amie, attentive à ses mouvements. Elle suivit les mouvements de sa cage thoracique et de ses épaules jusqu'à ce qu'elle se calme, la voit inspirer un grand coup. Pina afficha un petit sourire. « C'est quoi ? Ton truc ? » La lufkin ne se soucie pas du son de sa voix, elle à l'habitude avec Nova, de la trouver dans tout ses états. Elle ne s'affole pas non plus de ses blessures, elle la soignera, nova. Elle est toujours là pour elle. Pina inspira doucement et releva la tête vers les étoiles. « Il faut garder ça pour toi. J'ai confiance en toi, No. » Donner sa confiance, prendre la sienne. Les filles, elles partagent beaucoup sans vraiment se connaître.
Elle lui montrera son secret,
partagera comme nova partage,
ses douleurs, ses secrets.
L'islandaise chercha le regard de nova, son visage couvert de sang, un peu de feuilles, un peu de larme. Elle lui sourit, comme si tout ça n'existait pas. « tu veux voir ? Je ne suis pas sûr d'y arriver très longtemps mais je peux te montrer. » Tout pour lui changer les idées, pour la rassurer, la calmer. Pina balaya d'un revers de la main les papillons qui se transformèrent en une petite pluie d'étoiles pour disparaître totalement. La forêt n'était pas si bruyante, comme si elle écoutait. Pina ferma les yeux, oublia la présence de Nova en face d'elle, oublia tout pour se concentrer, très fort, sur sa tâche. Elle bougea, et sur le processus de se mettre à quatre pattes, ses traits changèrent. Ses mains se transformèrent, suivi de tout son corps, en un renard polaire d'un blanc éclatant. Sa transformation se passa sans soucis.
Sentir la forêt, avec autant de liberté.
Pina tourna autour de nova sans la toucher, joua avec une feuille avant de venir se frotter contre son amie. Elle posa ses deux pattes avant sur les genoux de la belle éplorée et la regarda avec son regard bleu perçant, cette même couleur délicieusement unique.
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