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infâmour (louna)
Mer 23 Jan 2019 - 10:29
la lune est un fruit un peu rance
ceux qui rêvent ont bien de la chance
les autres ont des insomnies
La mine, il la sent. La mine, il ose y penser, il ose salir son esprit de cet appareil barbare. Il ne porte pas attention à la violence. S’il commençait, il éclaterait, il se perdrait. Comme en Ukraine. Il n’y a aucun plafond, aucune limite, le ciel est grand, bienfaiteur, rappelle que le bien se trouve partout ; que ce soir, il ne serait pas offrande, mais offreur d’un sourire. Les mines font du mal à tout le monde et ne discrimine personne. Anti personnelles, elles portent bien leur nom. Viles et tentatrices. On a toujours meilleure mine quand on ne se soucie de personne. Il la regarde, derrière le comptoir. Dangereuse et explosive. Il n’y a pas de description de la violence, aucun désir de vouloir décrire le tout avec une précision chirurgicale, de retranscrire un mal dont on n’a jamais souffert. Quelque chose de trop occidental dans cet amour de la douleur, de cette sacralisation, comme si le bonheur n’apportait rien. Lou parcourt le corps de la bombe. Trop de détails lui lèvent le cœur rappelant avec insolence une période de sa vie oubliée. Passion, un fond d'admiration, et c'est d'une simple inspiration qu'il prononce « Et merde. » Vivre des souffrances et revenir dans le passé, c’est ce qui constitue la majeure partie de sa vie en ce moment, et même si ce ne sont que quelques heures, la douleur demeure toujours présente. Le monstre n’a pas oublié. N’oubliera peut-être jamais. Pour se ressaisir, il murmure des mots en ukrainien, la langue interdite, la nation non permise, il ne sait pas pourquoi ça lui vient en tête, soudainement, comme une chanson. La ‘magie’ tourbillonne, danse contre son échine avant de se terrer dans ses poumons, comme s’il respirait de nouveau. Toute cette sorcellerie est si forte qu’elle vibre contre ses oreilles. Elle lui donne envie de sourire et de pleurer en même temps, lui rappelle la chaleur réconfortante du lit qu’il a partagé avec elle toutes les nuits. Il retrouve sa bonne humeur, il en retrouve aussi la source, il aurait presque de la difficulté à le croire. Ce n’est pas lui ça. La sorcière devant lui est sa kryptonite. Le jeu est joué jusqu’au bout, le même regard, seulement la mer et la terre dans le fond-univers qui se sont inversés. Ce qui se tient devant elle, en revanche, tient plus de la bête que de l’homme. Les yeux haines, les pupilles assassines croisent les orbes lumières et les prunelles tendresses. Une part du Paradis et de l’Enfer qui se croisent sur Terre. Les souvenirs, bons comme mauvais tourbillonnent en Lou, il y a une part de lui qui crie, qui hurle ‘Vas-t-en !’. Mais il n’en fait rien. Il y a des milliers de questions qui taraudent son esprit, et le monstre fait de son mieux pour demeurer imperturbable, discret comme un secret. Il se place à une table, parce que la mine, il ne peut pas s’en approcher, et ne peut pas s’en éloigner.
@Raina Soriano
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Re: infâmour (louna)
Dim 27 Jan 2019 - 21:13
infâme amour
Louna
« la torture interroge, et la douleur répond »
perles humides qui maculent l’épiderme nuancé. souffle court. myocarde bouleversé dans cette danse effrénée. les mains à la fois délicates et expertes de l’ombre enchaînent les breuvages et les figures entre les tables animées. la soirée va être longue - souffle l’adulée devant un public qui ne cessait de se déverser. mine toujours radieuse. jamais un faux pas. précarité d’un foyer qu’elle s’est imaginé et qu’elle compte bien faire perdurer. merci raina. ombre éphémère. lippes délicates qui manipulent chaque parcelle de ce doux mensonge avec grâce. la nuance se faufile de nouveau jusqu’au bar où les effluves d’alcool lui chatouillent les narines et les regards hagards, dont la raison s’est envolée, la subliment de haut en bas. elle passe le dos de sa main sur son front humecté. quelle chaleur.tourne, tourne l'esprit. tourbillon incessant qui lui impose ses règles et l’emporte, l’obligeant à poser ses deux mains sur le recoin abîmé de son plan de travail. Merde. elle couvre sans doute quelque chose la douce. lourd. le poids d’une murmure qui lui embrasse sournoisement la nuque et l’invite à lever les yeux, le temps d’une seconde. Que… ? error. ses doigts frêles s’abattent avec violence contre son palpitant désinvolte. me lâche pas. pas aujourd’hui. le carnassier au visage d’ange. son (merveilleux) souvenir. amulette gravée au fer rouge sur son âme encore meurtrie. souvenir d’une entité que le temps a laissé s’égarer, encore bien trop ancré en elle. cicatrice encore ouverte. elle secoue la tête, décontenancée. c’est impossible. elle veut se convaincre. elle relève les yeux. disparu. torture infâme. cœur brisé. (à nouveau) est-ce que ça va ? j’ai juste un peu chaud. Ça va passer – menteuse. elle se passe de l’eau sur le visage, hébété, et attrape le plateau préparé quelques secondes plus tôt. avant lui. son fantôme. harmonies qui s’enchainent et s’entremêlent. quelle malédiction. images de ses lippes entrouvertes contre sa peau. lointain. elle sent l’air lui manquer, la dévorer. ses jambes affûtées se défilent. bordel. elle se rattrape de justesse sur l’un des clients et laisse tomber les verres sur le sol. éclats cyniques qui s’éparpillent sur le sol. ses paupières se ferment. qu’est-ce qui t’arrive ? chaleur qui lui parfume les tempes. elle s’apprête à se baisser quand son regard se perd dans l’immensité de la foule. non. prunelles essoufflées. elle ne voit que lui. son bel inconnu. amour sanguinolent. elle fronce les sourcils et sent son corps tout entier l’abandonner. conscience fatiguée. elle s’effondre dans les débris. n’es-tu qu’un mirage mon ange ?
(c) DΛNDELION
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Re: infâmour (louna)
Mer 6 Fév 2019 - 22:15
la lune est un fruit un peu rance
ceux qui rêvent ont bien de la chance
les autres ont des insomnies
Elle a l'air atteinte la Soriano, plus que d'habitude s'entend, ce qui s'apparente déjà à un exploit pour elle. L'air dément, et il connaît la folie, Lou, l'hystérie au bord des lèvres, une tenue qui n'a plus rien de présidentielle, mais surtout, ce désespoir teinté d'espoir au fond des yeux, qu'il connaît peut-être encore plus, achèvent le tableau pitoyable. Elle tente de faire bonne figure, ce qui pourrait être tout à son honneur si la tentative n'était pas aussi vaine et ridicule que ses veines tentatives de rester debout. Il y a un temps pour la grandeur, les apparats et l'ego et il y a un temps pour l'humilité et l'humiliation. Le monstre n'a pas de montre, l'accessoire délaissé dans sa chambre, la vie scolaire à la cadence trop machinale pour s'en soucier, mais si il en croit l'ébriété de la plupart des gens, il est humiliation et quart. Il capte sans problème le coup d’œil lancé entre elle et lui, toujours assit, amusé … Tout aussi déstabilisé. Une fois de plus elle lui rappelle les âmes perdues qui arrivent parfois entre ses crochets, vermines sans espoir et sans issue qui croient encore pourtant à leur bonne étoile. Même coup d’œil nerveux vers la sortie, vers le complice, vers la cachette de leurs possessions. Erreur de débutant qu'il suppose pouvoir pardonner mais qui le déçoit tout de même. Lou s'attendait à mieux, quitte à devoir endurer le regard faussement statique de qui cherche à tout prix à éviter de révéler ses secrets d'un regard malavisé. Il apprécie de voir la façade de contenance s'effriter avec l'amour propre de la jeune fille, et il se demande à quel point ce simple jeu de regard ait difficile à mener. La valeur de toute chose est cependant relative et subjective et il sait que les mots lui paraîtront bientôt bien trop cher payé pour ce qu'il recevra. Rien. Du vide et de l'abandon. Encore. Alors il préfère détourner le regard. Dans le fond, la pollution des discussions empli l'air. Y a l'éclat plus vif des voix, des exclamations chantées en chœur qui percent la rumeur lors des belles actions ou d'autres plus ratées, dans la télé. Entre ses mains, une pinte de pression entamée, à moitié oubliée. Il est absorbé – ou presque - par le match de Quidditch, lui aussi, les yeux rivent l'écran, suivent les silhouettes qui fusent, en direct à un nombre indéfini de kilomètres d'ici. Et puis … Les résultats du match, Lou ne les connaîtra jamais. Un bruit fracassant. Des verres qui se brisent. Et un corps qui s'échoue. Silence. « Sans déconner ... » C'est la petite 'rainette' qui est par terre. Inconsciente. À la merci de tous, mais surtout de lui. Il hésite. Qu'est-ce je devrais faire ? Te laisser là ? Te ramener chez moi ? Il se lève le Lou(p). Il s'avance. La pupille dilatée d'une façon qui ne convient pas à la luminosité ambiante. Le flou et le vide de la prunelle. Presque en train de chasser, mais le gibier est déjà au sol. Ce n'est pas drôle … Il soupire, et finit par la porter sous des regards médusés. Il sort du bar. Rentre dans son antre. À pieds. Parce que transplaner avec une inconsciente est peut-être une mauvaise idée. Il pose la poupée sur son lit, soigne quelques égratignures ; et prend place sur un fauteuil. Il ne va pas dormir, il va attendre.
@Raina Soriano
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Re: infâmour (louna)
Sam 16 Fév 2019 - 21:49
infâme amour
Louna
« la torture interroge, et la douleur répond »
chaos. bribes de souvenirs qui ne lui appartiennent plus. pearl. l’artiste aux traits et attraits succinctement dessinés, aujourd’hui oubliés. ébauches d’une relation dépeinte et abîmée qui lui colle encore à la peau. caresses acerbes. fer rouge qui lui crame l’épiderme et lui immole le palpitant. encore. elle ne s’attendait pas à le revoir. plus. jamais. pas même en rêve. souvenir délicat. murmure que les ravages du temps ont abîmés. assombri. occulté. je suis désolée. écho perdu dans un silence poussiéreux. Odessa. quelques mois plus tôt. la bohème reprenait sa fuite et laissait derrière elle un soupçon d’amertume. âme-sœur à laquelle elle devait se refuser. survivre. Quel qu’en soit le prix.
les images défilent dans sa mémoire. elle lutte pour retrouver la lumière, sa lumière la rein(a). esprit torturé. ses paupières s’affolent. ouvre-les. Une légère douleur lui parfume la peau par endroits. Décombres acérés. Une odeur particulière apaise certains de ses maux. elle reconnaîtrait cette odeur parmi des milliers. son odeur. Elle a le palpitant qui s’affole mais son esprit semble toujours emprunt au doute. réveille-toi. incapable. impossible. elle a peur l’effrontée. peur de ce qu’elle découvrira quand elle ouvrira les yeux. peur d’affronter une réalité qu’elle pensait avoir mise derrière elle. peur de faire fasse à ses erreurs. ouvre les yeux. organe affolé qui tambourine contre sa cage thoracique. maintenant. les prunelles sombres de la douce s’illuminent à nouveau. ses iris s’habituent vite à l’obscurité. tu es vraiment là. elle ne l’a pas encore vu qu’elle le sent déjà jusqu’au plus profond de son âme. son odeur. Son aura. Sa simple prestance. irradiante bien que plussombre. la douce passe une main contre son front humide et tourne enfin le regard vers le lou(p) aux aguets. Il n’est pas un mirage. Elle en a la certitude. tu n’as pas changé. ses traits sont similaires. Envoutants. Ereintants. elle reprend. Cette animosité dans ton regard. silence. Ça, c’est nouveau – souffle la bohème un léger rictus au coin des lèvres.
les images défilent dans sa mémoire. elle lutte pour retrouver la lumière, sa lumière la rein(a). esprit torturé. ses paupières s’affolent. ouvre-les. Une légère douleur lui parfume la peau par endroits. Décombres acérés. Une odeur particulière apaise certains de ses maux. elle reconnaîtrait cette odeur parmi des milliers. son odeur. Elle a le palpitant qui s’affole mais son esprit semble toujours emprunt au doute. réveille-toi. incapable. impossible. elle a peur l’effrontée. peur de ce qu’elle découvrira quand elle ouvrira les yeux. peur d’affronter une réalité qu’elle pensait avoir mise derrière elle. peur de faire fasse à ses erreurs. ouvre les yeux. organe affolé qui tambourine contre sa cage thoracique. maintenant. les prunelles sombres de la douce s’illuminent à nouveau. ses iris s’habituent vite à l’obscurité. tu es vraiment là. elle ne l’a pas encore vu qu’elle le sent déjà jusqu’au plus profond de son âme. son odeur. Son aura. Sa simple prestance. irradiante bien que plus
(c) DΛNDELION
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