- InvitéInvité
Tout vient à point à qui sait dormir [Hiro]
Lun 4 Fév 2019 - 9:52
« Tu as vu Hiroshi ? »
L'autre secoue la tête et Hae Shin soupire, hausse les épaules et s'écarte pour le laisser passer. Un nouvel étudiant apparaît, et la sorcière se poste juste devant lui, déterminée.
« Dis, tu as vu Hiroshi ? Il est assez grand et il étudie la magizoologie. Non ? Tant pis. Eh, excuse moi ! »
Elle contourne rapidement sa première proie pour interpeller un étudiant qui essayait de se faufiler entre eux et le mur et l'interroge à son tour. Mais tout ce qu'il est capable de lui répondre c'est qu'il ne sait pas, qu'elle a qu'à chercher dans la cour intérieure ou devant les serres ou dans une demi douzaine d'autres endroits, comme si cela pouvait lui être utile. Elle connaît une partie des endroits fréquentés par le garçon, mais il faut bien faire un choix, elle ne peut pas passer sa matinée à aller et venir à travers l'université, ça n'aurait rien de productif. Et elle a besoin d'être efficace. Elle a besoin d'Hiroshi, surtout.
Pendant un moment, personne ne sort ni ne rentre de l'antre des Summerbee et elle s'étire, soupire et baille. Elle est là depuis plusieurs heures déjà, depuis l'aube. Mais Hiroshi a probablement décidé de dormir jusqu'à des heures indues, parce qu'elle ne l'a toujours pas aperçu. Elle a croisé Logan et Alija, mais ils n'ont pas voulu répondre à la moindre de ses demandes. Alija est resté avec elle un moment toute fois, s'excusant à sa place auprès de ses camarades dérangés par sa dérangée de petite sœur. Il a vaguement tenté de la dissuader de poursuivre, en lui expliquant que Hiroshi ne lui. donnerait pas ce qu'elle voulait même si elle parvenait à l'intercepter, mais la sorcière a refusé de céder. Trois heures plus tard, elle ne cédait toujours pas mais commençait sérieusement à s'ennuyer, et ses questions étaient plus brèves, plus directes. Elle n'emballait plus son inquisition dans un joli papier doré. Elle ne prenait plus la peine de saluer ou d'expliquer pourquoi elle attendait ce sorcier-là. Ils n'étaient jamais vus ensemble, ne se fréquentaient pas particulièrement et pour les amis du garçon, cette attitude pressée était assez étrange. Tout ce qu'ils avaient en commun était Lina, Logan et Alija. Mais ce n'était pas énorme. Pas assez pour guetter sa venue avec une impatience clairement pas du tout dissimulée.
Cinq heures après le début de son entreprise, elle se lasse un peu mais abandonner ne lui effleurerai même pas l'esprit. Un groupe de fille s'extrait de la salle commune et Hae Shin recommence son numéro, interrompant à grand peine un baillement.
« Vous connaissez Hiroshi ? Tanaka Hiroshi ? Il est en quatrième année. »
« T'es sa copine ? »
Une des filles la dévisage avant de laisser son regard glisser sur elle jusqu'à la pointe de ses pieds, pour ensuite remonter jusqu'à ce qu'elle puisse la fusiller du regard, visiblement possessive. Hae Shin n'aime pas ça. Déjà, elle n'est pas assez grande pour que ce genre d'attitude soit nécessaire, on peut très bien l'observer dans son ensemble sans se donner la peine d'une telle méthode. Ensuite, c'est méprisant et personne ne doit la mépriser. Elle hésite toutefois un instant avant de répliquer, au cas où sa répartie causerait du tort à Hiroshi. Lui attirer des ennuis quand elle a besoin de ses faveurs n'a rien de judicieux. Mais devant les ricanements d'une des filles comme si l'idée même que l'homme puisse s'intéresser à une gamine comme elle, Hae Shin laisse tomber toute idée de magnanimité. Elle bombe le torse et d'une main délicate renvoie ses cheveux par dessus son épaule. La tête légèrement penchée, elle sourit, tord son nez et sa bouche dans une moue mi embarrassée mi satisfaite et se mord la lèvre.
« Je ne peux pas répondre à ça, ça ne concerne pas que moi, vous comprenez ? »
Un petit rire futile et elle baisse les yeux, réprimant assez mal un sourire clairement satisfait. Elle ne ment pas. Elle n'y répondra pas, et quelle que soit leur relation, elle le concerne aussi. Et puis elle n'est pas sûre qu'il soit tout à fait autorisé de se livrer à leur petite activité, alors elle ne peut pas expliquer leur relation sans savoir quels ennuis cela pourrait apporter à celui qu'elle attend.
Les étudiantes finissent par s'éclipser, visiblement peu satisfaites de sa réponse et Hae Shin baille de nouveau, soupire et se laisse glisser contre le mur. Assise sur la pierre, les genoux remontés contre la poitrine et les bras croisés par dessus, elle guette toujours, questionne chaque personne apparaissant ne serait-ce que quelques secondes dans son champ de vision. Elle obtient pour toute réponse des haussement d'épaules, des « J'sais pas », des « Non », des « Tu m'as déjà demandé il y a une heure », mais aucune information qui en vaille la peine.
Finalement, un énième bâillement vient à bout de sa volonté et ses yeux papillonnent malgré elle, avant qu'elle ne sombre totalement dans un sommeil inconfortable mais assez profond. Elle entend vaguement des bruits de pas au début. Des voix, des rires, mais tout s'estompe et sa tête tombe lourdement sur ses bras.
- InvitéInvité
Re: Tout vient à point à qui sait dormir [Hiro]
Jeu 14 Fév 2019 - 3:04
TANAKA Hiroshi
DAL Hae Shin
« Tout vient à point à qui sait dormir.
Le japonais avait terminé de tout planifier une semaine plus tôt et il espérait à présent très fort que tout se déroule comme prévu. La nuit commençait tout juste tombée et c'était le signal qu'il devait se dépêcher. Il fit une ultime fois l'inventaire de son équipement, pour se rassurer. Carnet de notes, stylos et plumes en tout genre, lunettes de quidditch, appareil photo emprunté à un camarade en arts journalistiques faute de pouvoir s'en payer un, provisions, sac de couchage et enfin, hamac. Le tout soigneusement empaqueté dans son sac à dos dont la magie permettait un tel stockage. Il ne restait plus à Hiroshi qu'à se rendre sur place.
Le froid hivernal l'assaillit à peine fut-il sorti de l'enceinte de l'université et cela malgré ses diverses couches de vêtements. Tout en marchant vers sa destination, il se rappela avec nostalgie toutes ces fois à Castelobruxo où il avait suivi un tel procédé. Sauf que là-bas, il faisait toujours relativement chaud, même la nuit. Ça et le fait que la forêt de l'université, bien qu'elle soit plaisante, ne pouvait rivaliser avec celle Amazonienne. Car oui, c'était bien dans la forêt qu'il se rendait. La pleine lune se montrerait cette nuit et avec elle, il l'espérait, une créature qu'il voulait observer. Mais pour cela, il lui fallait d'abord s'enfoncer profondément dans la forêt, jusqu'à ses recoins les plus isolés. En espérant qu'il ne ferait pas de mauvaise rencontre.
Après trois quarts d'heure de marche, éclairé à la lueur de son lumos et des derniers rayons de soleil filtrant à travers les ramures, il trouva finalement ce qu'il cherchait. Le terrier était là, sous ses yeux. Difficile de savoir si l'espèce était la bonne mais en revanche, les traces fraîches indiquaient qu'il était toujours occupé. Il ne lui restait plus qu'à s'installer avant que la nuit s'installe pour de bon. Le japonais choisi un arbre lui offrant une bonne vue sur sa cible. L'escalader fut aisé, les branches étant nombreuses et Hiroshi ayant prit le coup de main après toutes ces années. Une fois suffisamment haut pour qu'on ne le remarque que difficilement d'en bas, il installa son campement. Bien que ce soit sommaire, le hamac suspendu lui permettait d'être confortablement installé et le sac de couchage lui tiendrait chaud tout au long de la nuit. Il ne restait plus qu'à attendre.
Grâce à ses lunettes de quidditch qu'il avait prit soin d'enchanter, il pouvait voir clairement dans l'obscurité. Le soucis était qu'il n'y avait jusqu'ici rien à voir. La nuit avait bien avancé et toujours aucune trace. Hiroshi devait l'admettre, il commençait à perdre espoir. Heureusement son chocolat chaud lui tenait compagnie. Le temps semblait s'égrener au ralenti et le garçon piquait quelque peu du nez. Un bruit cependant attira son attention. Se penchant prudemment, il regarda au sol. D'abord il ne discerna rien. Puis, sortant du terrier, ils furent là. Des Veaudelunes. Créature d'une très grande timidité, ils n'émergent de leur terrier qu'à la pleine lune, ce qui n'avait pas rendu la tâche facile au Summerbee jusqu'ici. Hiroshi dégaina l'appareil photo et entreprit d’immortaliser ce moment. Une bonne chose qu'il ne soit pas moldu, car il aurait été obligé d'utiliser un flash pour prendre de telles photos et cela aurait fait fuir les bêtes. Rapidement, les créatures au long cou et aux yeux globuleux se mirent debout sur leurs pattes arrières pour entamer des danses compliqués qu'Hiroshi savait être une danse de séduction chez l'animal. Plus tard, lorsque les créatures eurent rejoint leur terrier, Hiroshi descendu de son arbre pour ramasser quelque chose qu'il convoitait. Leurs crottes. Argentées. Il ne faisait pas cela par plaisir, rassurez-vous. Les excréments de ces créatures étaient connu pour être de merveilleux engrais, si recueilli avant le lever du soleil. Grâce à cela, les plantes de la salle commune des Summerbee pousseraient à une vitesse extraordinaire et deviendraient exceptionnellement robustes. Il passa le reste de sa nuit de retour dans son arbre, à noter tout ce qu'il avait pu observer dans les moindres détails tant que c'était encore frais dans son esprit. Un grand sourire aux lèvres.
La matinée de cours avait été compliquée suite à sa nuit blanche, mais ce n'était pas la première et certainement pas la dernière fois. Le pire fut lors du cours du métamorphose. Bien qu'il aimait cette matière, elle avait eu le mauvais goût d'avoir lieu en fin de matinée et sans l'aide d'une camarade et de ses coups de coudes, il se serait endormi à coup sûr. Heureusement c'était terminé pour ce matin et il allait enfin pouvoir se rendre dans la salle commune pour expérimenter ce qu'il avait collecté la nuit passée. Car le sommeil, lui attendrait. Sur le chemin il rencontra une camarade summerbee qui lui indiqua qu'une fille petite et étrange avait passé son temps à réclamer après lui devant leur salle commune. Une petite boule d'angoisse s'installa dans l'estomac du japonais. Ne pas savoir qui ni pourquoi l'inquiétait, peut-être plus que ça n'aurait du. Tout en continuant son chemin, il retraça dans son esprit ces derniers jours et ce qu'il aurait bien pu faire (de mal ?) pour qu'on veuille à ce point le trouver.
Lorsqu'il arriva enfin sur place, ce fut pour être confus. Campant devant l'entrée se tenait une jeune femme de toute évidence endormie. La surprise perdant de son effet, il remarqua qu'il s'agissait d'Hae Shin, la petite sœur de Logan et Alija. Hiroshi appréciait tous les membres qu'il connaissait de cette famille hétéroclite (et ils étaient nombreux que les Summerbee ou en magizoologie). Il l'avait d'abord connu Lina à Castelobruxo où ils étaient rentrés la même année pour devenir proches et ça avait été un plaisir pour lui de la retrouver à Hungcalf et de rencontrer sa famille. Bien qu'il connaisse moins Hae Shin et que les deux ne se fréquentaient pas particulièrement, il avait aussi de l'affection pour elle. Doucement, il posa sa main sur l'épaule de la jeune Ethelred pour l'aider à émerger.
« Laisse moi deviner. Tu fais un sitting pour faire céder Logan concernant Merlin sait quel sujet. Ou non, ta coloc t'as viré de ta chambre et tu viens demander asile à Alija. En tout cas crois moi, quitte à dormir en public, t'aurais dû t'installer plus confortablement. »Le sourire bienveillant d'Hiroshi ne laissait aucun doute face à la gentillesse de ses propos taquins.
- InvitéInvité
Re: Tout vient à point à qui sait dormir [Hiro]
Sam 16 Fév 2019 - 21:24
Il y avait un bourdonnement dans ses oreilles. Quelque chose de léger mais de persistant. Quelque chose d'étouffant, de dérangeant. Et à la fois, quelque chose d'assez apaisant, comme une berceuse. Un son régulier, continu, monotone. Un son qui la plongeait dans du coton. Qui rendait les tac tac tac qu'elle percevait vaguement moins agressifs, assez lointains pour qu'elle ne tente même plus d'en chercher l'origine. Elle se sentait plus détendue, plus lourde. Elle sombrait. Sa respiration était lente, aisée. Elle était détendue. Parfaitement détendue. Et autour d'elle… de l'eau. Un lac, un océan, même. De l'eau tiède qui la submergeaient. Et pourtant, il lui semblait sentir comme un courant d'air. Mais peut être était-ce simplement sa respiration qui lui donnait cette étrange sensation. Elle se sentait sourire. La magie était quand même… magique. Ouais. Merveilleuse. Rien que pour pouvoir flotter entre deux eaux, sans se soucier des secondes, des minutes, de ses poumons brûlants et douloureux et de son corps tout entier qui réclamait, implorait sa dose d'oxygène comme Karar pleure pour ses jeux vidéos l'été… Rien que pour ça, elle remerciait l'univers de l'avoir laissée naître sorcière.
Entre deux eaux, donc. Elle flottait sans effort, sans réfléchir. Immobile, recroquevillée dans les profondeurs aquatiques. Elle ne voyait pas grand-chose, mais dans l'obscurité sous-marine elle percevait quelques déplacements. Des êtres de l'eau sans doute, qui allaient et venaient sans même se soucier d'elle. Elle se demandait si sa mère en avait déjà vu, au large de son île. Elle se demandait si une once de magie avait un jour coulé dans les veines de sa pauvre mère. Et si même sans ça, elle avait pu apercevoir ne serait-ce qu'une infime partie du monde magique sous-marin. Du peu qu'elle se souvenait d'elle, elle devinait la réponse de son adorable maman. De cette presque inconnue qui lui manquait et qu'il lui semblait parfois pouvoir retrouver quand elle se jetait à l'eau. Sa mère voyait la magie partout. Elle n'avait pas besoin de baguette, d'ascendance particulière ou de cours ennuyeux et d'ASPICs pour ça.
Elle allait s'élancer quand quelque chose vint interrompre son espèce de transe. Sur son épaule s'était posée… une algue ? Une algue a cinq doigts. Elle releva la tête, et la lumière brilla de nouveau, éclairant un paysage flou et à peine perceptible. Elle ouvrit grand la bouche, mais l'eau n'y entra pas. L'eau s'échappait comme si on avait tiré sur le bouchon d'une baignoire, tandis qu'elle baillait à s'en décrocher la mâchoire. Elle tritura l'algue qui, elle s'en rendait progressivement compte, n'en était pas une, et lorsque ses doigts furent étrangement emmêlés aux autres doigts, elle réalisa que c'était une main humaine.
La bouche grande ouverte, incapable d'arrêter de bailler, elle leva un regard embué sur le propriétaire des doigts et de la main qui y était rattachée. Sa tête lui disait vaguement quelque chose. Il était moins hideux qu'un strangulot, clairement, et il lui était familier. Elle le lâcha pour frotter ses yeux avec une moue peu gracieuse et assez enfantine et de nouveau, bailla à s'en dérocher la mâchoire. Par merlin, son cerveau avait-il besoin d'autant d'oxygène après une brève séance de plongée sous-marine qui n'avait été qu'onirique ?
Le garçon parla, et son esprit parvint à assembler les pièces du puzzle en même temps que ses yeux faisaient la mise au point, comme un vieil appareil photo qui peine un peu à trouver ses repères à contre-jour. Hiroshi. Celui qu'elle avait attendu de si longues heures daignait enfin montrer le bout de son nez, et elle lui avait offert une vue imprenable sur sa glotte le temps de réaliser qu'elle était toujours assise sur la pierre froide du couloir, contre le mur face à la salle commune, et qu'il était enfin arrivé.
Machinalement, elle frotta le coin de ses lèvres d'un revers de main et sourit, le temps de réussir à raccrocher les wagons et comprendre ce qu'il venait de dire.
« Même pas vrai ! » lâcha-t-elle simplement. Elle était vaguement vexée qu'il ait cette image d'elle, comme si elle n'était qu'une gamine exigeante, collée aux basques de ses aînés pour quémander… oui bon en même temps, ce n'était peut être pas excessivement loin de la vérité. Après tout, il n'était ni Alija ni Lina, mais elle venait lui faire les yeux doux pour réclamer un service alors… Elle ne riposta pas plus et se contenta d'un sourire malicieux.
« C'est toi que je veux, aujourd'hui. »
Elle saisit sa main sans se soucier ne serait-ce qu'une seconde du sacro-saint consentement et tira dessus pour pouvoir se lever. Une fois à sa hauteur, moins quelques (dizaines de) centimètres, elle lui offrit un regard faussement réprobateur.
« Tu étais où ? Je t'ai attendu pendant des heures, mais personne ne savait où tu étais. Tu es super dur à trouver, tu sais ? »
Demander quelque chose comme ça, de but en blanc, ça ne se faisait pas. Avant de demander son aide, il fallait quelques préliminaires, un peu de courtoisie.
« Tu vas bien ? »
Et son estomac, visiblement désireux de prendre part à la conversation et qu'on lui porte un peu d'intérêt, gargouilla longuement, bruyamment, et les deux mains qu'elle plaqua sur son ventre n'eurent aucun effet. Bah voilà. Elle dormait par terre, elle baillait sans aucune classe, elle tirait sur son bras sans la moindre considération, et maintenant ça. Très très classe. Pas étonnant qu'il la prenne pour une gamine.
|
|