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TEA TIME (agrippa&adriel)
Lun 18 Fév 2019 - 0:56
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Seize heures trente. On s'agite, griffonnant avec frénésie sur les parchemins, pliant, rangeant, l'obligeant à lever les yeux de son formulaire des douanes. Seize heures trente et une. Un sourire étire ses lèvres, ses yeux clairs suivant son collègue si pressé. Il s'appuie sur sa chaise, la fait rouler de quelques mètres, entre la porte et son camarade. Un regard meurtrier de l'autre. Un sourire carnassier pour lui. « Où vas-tu avec tant d'ardeur Schmidt ? » Il agite sa plume sous le nez de l'autre homme, amusé par le comportement étrange de son collègue si taciturne. Un souffle las, un grognement, réponse éloquente. « J'ai un rendez-vous.» Oh ? L'amusement laisse place à une sincère curiosité. « Avec qui ? » Ne sont-ils pas censés tout partager entre collègues ? Une bromance améliorée ? Une amitié sincère et profonde ? La seule personne qu'il cotoie depuis qu'il est seul dans sa maison porte une moustache affreuse et lui cache des choses. « T'aurais dû être à la brigade ! T'aurais fait un super agent vu comment tu fouines dans ma vie !» Il plisse les yeux, peu dupe à la tentative flagrante d'éviter la question. « Je la connais ? » Schmidt roule des yeux. Sa cravate neuve, le parfum trop prononcé, sa moustache taillée, son impatience, trop de détails qui l'ont trahi. Surtout pour un Skinner entrainé depuis l'enfance. « Millie du service des...» « Détournements.» Un sourire entendu, une poussée du pied et il se fait rouler vers son bureau, laissant la porte libre, en riant. Schmidt ne se fait pas attendre, disparaissant dans la seconde qui suit. Lui aussi, il serait probablement pressé si quelqu'un l'attendait - et encore.
La boite blanche estampillée du logo de la pâtisserie préférée de sa mère et de sa petite soeur, il transplane devant la grande demeure familiale. Abandonné par son collègue, il n'a pas fait long feu, décidant de passer voir sa cadette, oubliant les déclarations pour la coopération en retard. Un pied dans l'entrée majestueuse - parce qu'il faut toujours faire bonne impression Adriel - et Pernille se matérialise devant lui, petite courbette, sourire accueillant. De ses grands yeux globuleux, elle le fixe avec une certaine tendresse, lui informant que la maitresse est dans son bureau corrigeant des copies pour lundi, que le maitre est sorti pour affaires et que Juliet a rendu visite à ses amis. Il la remercie et elle s'empresse d'aller préparer du thé pour accompagner les pâtisseries, disparaissant dans un pop si caractéristique. Un sourire nostalgique étire ses lèvres. Peut-être devrait-il songer à venir s'installer ici quelques temps ? Quand Bella n'est pas à la maison. Quand il se sent seul et tourne en rond. Le bureau de sa mère est au rez-de-chaussé, légèrement en retrait, une grande pièce avec de belles ouvertures sur le jardin français, une pièce dans laquelle il aimait particulièrement trainer enfant. Il toque doucement, attendant l'aval de la matriarche avant d'entrer. Un sourire se dessine sur ses lèvres à la vue de la femme derrière son bureau, si belle, si royale. « Bonjour Mère, je ne vous dérange pas ? » Il se glisse jusqu'à elle, déposant un baiser sur sa peau claire, son œil s'attardant brièvement - et avec horreur - sur la pile de copies. Il n'a jamais compris son désir fou d'enseigner à Hungcalf. Lina lui disait que c'était sûrement pour remplir ses longues journées qui devaient être bien mornes après le départ de tous ses enfants. Lui la soupçonnait de seulement avoir la possibilité de remettre en place et punir toutes ces têtes blondes. D'apprécier terroriser le commun des mortels. Il dépose la boite de pâtisseries sur un coin libre du grand bureau, souriant toujours à sa mère. « Je passais voir Juliet mais Pernille m'a dit qu'elle était sortie. J'ai pris vos gâteaux préférés.» Comme si parler d'elle l'avait invoqué, l'elfe déposa un plateau avec deux tasses et une théière fumante, puis disparut aussi vite qu'elle eut apparue. « Je croyais qu'elle était assignée à résidence. » Il a eu vent des aventures de sa petite soeur, sans que sa mère n'entre dans les détails dans sa lettre. Une histoire sordide qui lui a juste donné envie d'aller étriper l'avorton ayant fait du mal à leur Juliet. Il contourne le grand bureau, ses doigts glissant sur le bois et finit par s'asseoir dans l'un des somptueux fauteuils Louis XVI (note : j'ai mis n'importe quoi je sais même pas à quoi ressemblent ces fauteuils ! :lol:). Un autre sourire à sa mère et il leur sert le thé, fils parfait.
@Agrippa Skinner
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Lun 18 Fév 2019 - 15:46
Les journées s'assemblaient mais ne se ressemblaient pas. Depuis le retour de Juliet, j'étais obligée de faire davantage la navette entre l'université et le manoir, à contre cœur. Mais je ne pouvais décemment pas laisser ma fille sans surveillance avec son père, je ne voulais pas que ce dernier puisse abuser de mon absence pour plier notre enfant à sa volonté. Il l'avait déjà fait avec Adriel, puis Tzvetelina, il était hors de question qu'il réitère avec ma seule descendance féminine. Je préférais donc subir sa présence et accepter d'être enfermée dans ce lieu devenu étouffant pour moi malgré sa vaste taille, plutôt que de tourner comme un lion en cage dans mes appartements à Hungcalf. J'avais essayé, ça n'avait pas été vivable. Vivre en apnée, je savais le faire, mais vivre dans l'attente que mon époux lève la main sur mes enfants, ça, ça ne m'était plus tolérable. Plus depuis que j'avais pu m'éloigner en devenant enseignante et directrice. Je savais que cette démarche restait un mystère pour la plupart des membres de ma famille, et c'était tant mieux. J'appréciais entretenir le mystère.
Voilà pourquoi aujourd'hui je me retrouvais enfermée dans mon bureau, et je devais admettre que les instants de tranquillité que j'avais, comme celui de maintenant, était tout particulièrement apprécié. Il n'y avait personne qui me dérangeait, en dehors de mon elfe de maison qui venait me voir de temps à autre. Tout le monde était de sortie, et c'était tant mieux. Je savais que Winston n'allait pas surveiller sa fille alors qu'ils étaient tous les deux absents, c'était donc l'esprit serein que je pouvais faire de l'avance sur mes obligations universitaires.
Ce manoir, je le connais de long en large et en travers. J'y avais passé de nombreuses années enfermée, sans vraiment m'accorder de sortir, car toujours dévouée à mes enfants. Ainsi, je savais reconnaître le moindre bruit, le moindre craquement, le moindre souffle qui pouvait paraître différent d'un instant à l'autre. Voilà pourquoi les bruits de pas que j'entendais se rapprocher de mon bureau ne me surprenaient pas, ni même lorsqu'on vint toquer légèrement. Sans relever le menton, je haussais mes yeux d'un bleu glacé en direction de la porte jusqu'à ce que mon aîné fasse son apparition. Reposant alors tranquillement ma plume.
- Bonjour Adriel. Tu ne me déranges jamais, entre donc.
Lui souriant avec cette supériorité qui me caractérisait tant, même si la glace de mon regard reflétait une certaine douceur, je me relevais pour l'embrasser à mon tour. Le fait qu'il reluque de travers mes copies ne m'échappaient pas, signe qu'il n'était toujours pas convaincu des véritables raisons qui me poussaient à être à Hungcalf. C'était très bien ainsi. À mon tour de baisser les prunelles sur la boite qu'il avait amené jusqu'à ce que Pernille fasse à son tour irruption dans le bureau pour nous servir du thé. Une fois fait, elle repartit aussitôt après une œillade interrogative dans ma direction. D'un simple hochement de tête je lui avais signifié que je n'avais plus besoin d'elle pour l'instant.
Reportant mon attention sur mon fils qui était en train de nous servir, je le laissais s'installer face à mon bureau tout en ouvrant la fameuse boite de pâtisserie pour lui en tendre une avant que je ne me serve moi-même.
- Elle l'était jusqu'à il y a peu. Sa convalescence a pris fin, elle a retrouvé des forces, et surtout, un tant soit peu d'esprit. Évidemment, ton père souhaiterait la restreindre jusqu'à son mariage mais tu penses bien que je m'y suis opposée.
Mes paroles étaient à double sens. Presque comme toujours. Difficile donc pour Adriel de savoir si je me plaçais, comme toujours, du côté de mon mari, ou si je prenais la défense de ma fille. Quoique mes derniers mots pouvaient le mettre aisément sur la voie. Je savais que mon fils n'était pas né de la dernière pluie. C'était bien pour ça que je l'aimais. Comme tous mes autres enfants, il était ma fierté, mais j'avais davantage de compassion pour lui, qui avait tant subit les courroux et caprices de son père. Une fois réinstallée dans mon fauteuil, je croisais mes longues jambes sous ma robe taillée parfaitement pour mes formes. Les bras sur les accoudoirs du siège, me tenant droite, je fixais mon enfant, impérieuse avant de reprendre la parole.
- Que me vaut le bon plaisir de ta visite ?
Voilà pourquoi aujourd'hui je me retrouvais enfermée dans mon bureau, et je devais admettre que les instants de tranquillité que j'avais, comme celui de maintenant, était tout particulièrement apprécié. Il n'y avait personne qui me dérangeait, en dehors de mon elfe de maison qui venait me voir de temps à autre. Tout le monde était de sortie, et c'était tant mieux. Je savais que Winston n'allait pas surveiller sa fille alors qu'ils étaient tous les deux absents, c'était donc l'esprit serein que je pouvais faire de l'avance sur mes obligations universitaires.
Ce manoir, je le connais de long en large et en travers. J'y avais passé de nombreuses années enfermée, sans vraiment m'accorder de sortir, car toujours dévouée à mes enfants. Ainsi, je savais reconnaître le moindre bruit, le moindre craquement, le moindre souffle qui pouvait paraître différent d'un instant à l'autre. Voilà pourquoi les bruits de pas que j'entendais se rapprocher de mon bureau ne me surprenaient pas, ni même lorsqu'on vint toquer légèrement. Sans relever le menton, je haussais mes yeux d'un bleu glacé en direction de la porte jusqu'à ce que mon aîné fasse son apparition. Reposant alors tranquillement ma plume.
- Bonjour Adriel. Tu ne me déranges jamais, entre donc.
Lui souriant avec cette supériorité qui me caractérisait tant, même si la glace de mon regard reflétait une certaine douceur, je me relevais pour l'embrasser à mon tour. Le fait qu'il reluque de travers mes copies ne m'échappaient pas, signe qu'il n'était toujours pas convaincu des véritables raisons qui me poussaient à être à Hungcalf. C'était très bien ainsi. À mon tour de baisser les prunelles sur la boite qu'il avait amené jusqu'à ce que Pernille fasse à son tour irruption dans le bureau pour nous servir du thé. Une fois fait, elle repartit aussitôt après une œillade interrogative dans ma direction. D'un simple hochement de tête je lui avais signifié que je n'avais plus besoin d'elle pour l'instant.
Reportant mon attention sur mon fils qui était en train de nous servir, je le laissais s'installer face à mon bureau tout en ouvrant la fameuse boite de pâtisserie pour lui en tendre une avant que je ne me serve moi-même.
- Elle l'était jusqu'à il y a peu. Sa convalescence a pris fin, elle a retrouvé des forces, et surtout, un tant soit peu d'esprit. Évidemment, ton père souhaiterait la restreindre jusqu'à son mariage mais tu penses bien que je m'y suis opposée.
Mes paroles étaient à double sens. Presque comme toujours. Difficile donc pour Adriel de savoir si je me plaçais, comme toujours, du côté de mon mari, ou si je prenais la défense de ma fille. Quoique mes derniers mots pouvaient le mettre aisément sur la voie. Je savais que mon fils n'était pas né de la dernière pluie. C'était bien pour ça que je l'aimais. Comme tous mes autres enfants, il était ma fierté, mais j'avais davantage de compassion pour lui, qui avait tant subit les courroux et caprices de son père. Une fois réinstallée dans mon fauteuil, je croisais mes longues jambes sous ma robe taillée parfaitement pour mes formes. Les bras sur les accoudoirs du siège, me tenant droite, je fixais mon enfant, impérieuse avant de reprendre la parole.
- Que me vaut le bon plaisir de ta visite ?
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mar 19 Fév 2019 - 1:53
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Toujours le bienvenu, il ne semble jamais déranger sa mère. Bien qu'elle puisse sembler froide et dédaigneuse, Agrippa Skinner a toujours été une bonne mère. Stricte mais aimante. Même s'il n'a pas de magnifiques souvenirs comme ses amis, pas de grandes rigolades ou de jeux puériles avec elle, il éprouve un profond attachement à cette femme forte leur ayant offert un souffle de liberté durant toutes ces années. Des années où il a été brimé et forcé de grandir trop vite pour plaire à un père peu reconnaissant et assouvir son besoin maladif de tout contrôler. Et encore aujourd'hui, Adriel ne semble pouvoir se soustraire à la main de son père, petit garçon obéissant, homme qui ne semble que décevoir le patriarche Skinner - leurs entrevues laissant toujours un gout amer à Adriel. Et Agrippa, elle a été cette main tendue quand il était enfant, un sourire en coin, un encouragement, une main dans ses cheveux, une touche de tendresse dans l’oppression patriarcale. Et pour toutes ces années à l'avoir soutenu secrètement, Adriel lui voue un amour profond. Le thé est fumant dans les tasses, dégageant une douce odeur de bergamote si caractéristique à l'earl grey. Il écoute sa mère lui donner des nouvelles de sa cadette, ne manquant pas ses derniers mots. Évidemment que leur père a essayé de la cloitrer dans sa chambre, la soustrayant aux yeux du monde et aux murmures mal avisés. Lui enlever le peu de liberté, lui enlever l'envie de recommencer à désobéir. Mais il est tout de même légèrement surpris que sa mère se soit opposée à son père. Et à en croire l'absence de Juliet, réussi à lui faire entendre raison. Il ne peut s'empêcher de sourire en coin en buvant une gorgée de son thé brûlant. Juliet devrait avoir le droit de vivre sa vie. Parce qu'elle est tellement lumineuse. « Je venais prendre des nouvelles de Juliet, je ne l'ai pas vraiment revu depuis son retour.» Haussement d'épaules. Il n'a pas pris le temps de passer la voir, un coup de vent, juste le temps de lui faire une bise et il était déjà reparti - grand-frère indigne. « Et prendre de vos nouvelles et des autres. Je ne vois pas grand monde et père est toujours évasif quand je le croise au ministère.» Ce qui est extrêmement rare, Adriel mettant un point d'honneur à éviter l'homme lors de ses visites. Un sourire à sa mère et il croque dans l'éclair au chocolat qu'il a choisi avant de le reposer sur l'une des petites assiettes apportées par Pernille. « Et je m'ennuie quelque peu depuis le départ de Lina. Je ne sais pas comment vous faisiez pour rester ici toute seule. » Sa maison bien plus modeste que celle de ses parents lui semble atrocement silencieuse et bien trop grande pour lui tout seul. Il n'ose imaginer l'horreur de vivre au manoir seule. L'absence de Lina a vraiment chamboulé sa routine. À croire que sept ans à vivre ensemble sont bien plus difficiles à effacer que ce qu'il imaginait. Il a bien essayé d'obliger Bella à rester avec lui mais la blonde semble bien trop accrochée aux convenances. Et Adriel a toujours respecté Bella et ses principes - jusqu'à s'en briser le coeur - se contentant de parfois dîner ou sortir avec elle pour rattraper les années où ils ne se sont plus parlés. « Tout est tellement... silencieux.» Lui, habitué à grandir dans une grande fratrie se retrouve avec pour seule compagnie le vieux Sherlock, un mastiff qu'il avait adopté avec la russe. Un gros chien baveux.
@Agrippa Skinner
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mar 19 Fév 2019 - 22:11
Mes yeux d’un bleu glacé se plissèrent légèrement, comme si je me méfiais des paroles de mon propre fils. Prendre de nos nouvelles, à sa fratrie et à ses parents ?
Il était vrai que mon aîné n’avait guère de temps à consacrer à sa famille depuis son emploi au ministère, et surtout à cause de la menace de son père sans cesse dans son dos, mais ça, ça datait des premières secondes de sa naissance. Parfois, j’aurai préféré être infertile. Hélas, j’avais une autre croix à porter, et mon destin avait été tout aussi tracé que pénible à vivre. Lentement, je portais ma tasse de thé à mes lèvres tout en savourant son goût sans m’empresser de répondre à mon fils. Il avait l’habitude, depuis les années, de cette espèce de nonchalance que je pouvais dégager. La plupart du temps j’appréciais avoir un air détaché pour mieux déstabiliser mes interlocuteurs. Avec Adriel ce n’était pas le cas, je prenais le temps de trouver les bonnes formulations quant à ses réponses. Il y avait tant à dire… et au même temps si peu.
Avec des gestes tout aussi mesurés, je reposais ma tasse de temps en plongeant mon regard dans celui de mon enfant.
- Chacun sera mieux placé pour se prononcer plutôt que moi. Juliet va aussi bien que possible, elle est extrêmement perturbée par ce qui lui est arrivé et … par les sentiments qui l’ont habité pour ce jeune homme. Nouveau léger plissement de paupières. Je dois bien t’avouer amèrement que j’ignore comment l’aider au mieux.
Ce genre de confidences, je ne les faisais pas à n’importe qui, et certainement pas à mon mari. Mes enfants étaient les seuls qui pouvaient se vanter d’être aussi proche des sentiments que je cachais si bien la plupart du temps. Néanmoins, j’avais toujours été la main tendue pour Adriel, la douceur dans son enfance, même si, avec la disparition de sa sœur, je réalisais avec dégoût que je n’avais pas assez fait alors que j’aurai pu faire mieux. Je m’en voulais terriblement, pourtant, je n’en montrais rien. Inspirant calmement, je continuais.
- Quant à tes frères… et bien, ils sont tout aussi inquiets pour ta sœur mais… rien de bien nouveau dans le fond. Je pense que Jarvis est quelque peu frustré de ton union avec Belladonna mais que pouvons-nous faire d’autre ?
Je n’étais pas dupe, je connaissais les triangulations compliquées entre les deux frères et la femme qui les concernait. Ces choses là je savais les observer, toutefois, mes enfants étaient à présent adultes, je n’avais donc pas à intervenir, tout du moins, pas tant que je ressentais du danger pour le nom des Skinner ni pour la vie de ma progéniture.
Me servant de l’une des viennoiseries, je me permettais cette fois d’étirer mes lèvres en un sourire ironique à sa remarque lorsqu’il évoqua mon courage à rester seule, et davantage lorsqu’il souleva le silence qui régnait. Si pour lui c’était un fardeau, pour moi, c’était devenu salutaire, même si, je devais l’avouer, les rires de mes enfants qui jouent dans le manoir, me manquaient quelque peu. Croquant dans la pâtisserie sucrée, prenant toujours mon temps avant de répondre, je prenais le temps d’en savourer les saveurs avant de reprendre d’un ton particulièrement détaché.
- Et bien… j’ai appris à vivre au moment présent et en accepter chaque situation en les mettant à profit. Rester seule et le calme me permettaient, et me permettent toujours, de me concentrer sur les difficultés que je peux croiser lors de diverses situations. Comprends-tu ?
Je ne devais avouer qu’à demi-mot que pour moi, ces instants de solitudes étaient ceux qui me donnaient du courage pour confronter à nouveau leur père, de partager sa couche pour à nouveau lui offrir des descendants. Tout ce temps, j’avais serré les dents, et je n’avais trouvé réconfort que dans l’amour de mes enfants, aussi mince soit-il, et dans la délectation de faire souffrir ceux qui voulaient nous soumettre. J’avais été une femme parfaite, pour un sang-pur parfait, pour un destin apparemment parfait.
Mes prunelles se faisant légèrement plus douce à l’encontre de mon enfant, je reprenais avec ce calme froid.
- Allons, tu ne me feras pas croire que la présence de Lina vient à te manquer. J’imagine que tu préfères te perdre dans ton travail au ministère, n’est-ce pas ?
Il était vrai que mon aîné n’avait guère de temps à consacrer à sa famille depuis son emploi au ministère, et surtout à cause de la menace de son père sans cesse dans son dos, mais ça, ça datait des premières secondes de sa naissance. Parfois, j’aurai préféré être infertile. Hélas, j’avais une autre croix à porter, et mon destin avait été tout aussi tracé que pénible à vivre. Lentement, je portais ma tasse de thé à mes lèvres tout en savourant son goût sans m’empresser de répondre à mon fils. Il avait l’habitude, depuis les années, de cette espèce de nonchalance que je pouvais dégager. La plupart du temps j’appréciais avoir un air détaché pour mieux déstabiliser mes interlocuteurs. Avec Adriel ce n’était pas le cas, je prenais le temps de trouver les bonnes formulations quant à ses réponses. Il y avait tant à dire… et au même temps si peu.
Avec des gestes tout aussi mesurés, je reposais ma tasse de temps en plongeant mon regard dans celui de mon enfant.
- Chacun sera mieux placé pour se prononcer plutôt que moi. Juliet va aussi bien que possible, elle est extrêmement perturbée par ce qui lui est arrivé et … par les sentiments qui l’ont habité pour ce jeune homme. Nouveau léger plissement de paupières. Je dois bien t’avouer amèrement que j’ignore comment l’aider au mieux.
Ce genre de confidences, je ne les faisais pas à n’importe qui, et certainement pas à mon mari. Mes enfants étaient les seuls qui pouvaient se vanter d’être aussi proche des sentiments que je cachais si bien la plupart du temps. Néanmoins, j’avais toujours été la main tendue pour Adriel, la douceur dans son enfance, même si, avec la disparition de sa sœur, je réalisais avec dégoût que je n’avais pas assez fait alors que j’aurai pu faire mieux. Je m’en voulais terriblement, pourtant, je n’en montrais rien. Inspirant calmement, je continuais.
- Quant à tes frères… et bien, ils sont tout aussi inquiets pour ta sœur mais… rien de bien nouveau dans le fond. Je pense que Jarvis est quelque peu frustré de ton union avec Belladonna mais que pouvons-nous faire d’autre ?
Je n’étais pas dupe, je connaissais les triangulations compliquées entre les deux frères et la femme qui les concernait. Ces choses là je savais les observer, toutefois, mes enfants étaient à présent adultes, je n’avais donc pas à intervenir, tout du moins, pas tant que je ressentais du danger pour le nom des Skinner ni pour la vie de ma progéniture.
Me servant de l’une des viennoiseries, je me permettais cette fois d’étirer mes lèvres en un sourire ironique à sa remarque lorsqu’il évoqua mon courage à rester seule, et davantage lorsqu’il souleva le silence qui régnait. Si pour lui c’était un fardeau, pour moi, c’était devenu salutaire, même si, je devais l’avouer, les rires de mes enfants qui jouent dans le manoir, me manquaient quelque peu. Croquant dans la pâtisserie sucrée, prenant toujours mon temps avant de répondre, je prenais le temps d’en savourer les saveurs avant de reprendre d’un ton particulièrement détaché.
- Et bien… j’ai appris à vivre au moment présent et en accepter chaque situation en les mettant à profit. Rester seule et le calme me permettaient, et me permettent toujours, de me concentrer sur les difficultés que je peux croiser lors de diverses situations. Comprends-tu ?
Je ne devais avouer qu’à demi-mot que pour moi, ces instants de solitudes étaient ceux qui me donnaient du courage pour confronter à nouveau leur père, de partager sa couche pour à nouveau lui offrir des descendants. Tout ce temps, j’avais serré les dents, et je n’avais trouvé réconfort que dans l’amour de mes enfants, aussi mince soit-il, et dans la délectation de faire souffrir ceux qui voulaient nous soumettre. J’avais été une femme parfaite, pour un sang-pur parfait, pour un destin apparemment parfait.
Mes prunelles se faisant légèrement plus douce à l’encontre de mon enfant, je reprenais avec ce calme froid.
- Allons, tu ne me feras pas croire que la présence de Lina vient à te manquer. J’imagine que tu préfères te perdre dans ton travail au ministère, n’est-ce pas ?
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Ven 22 Fév 2019 - 19:01
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Elle semble quelque peu suspicieuse et il ne l'en blâme pas, rares sont les fois où il se déplace pour prendre des nouvelles. Ça fait bien longtemps qu'il a arrêté d'être le grand-frère, se plongeant dans ses études, dans son boulot au ministère, délaissant ses cadets au profit de sa carrière. Seul son père semble mettre un point d'honneur à faire parti de sa vie, probablement pour surveiller sa progéniture si prometteuse. Et Adriel n'a jamais été comme Barth, ouvert et accueillant, racontant ses journées, ses inquiétudes, ses pensées. Il était le frère disant, le fils silencieux, un peu trop secret et docile. Un peu trop faux. Et il se doute que sa mère sait parfaitement comment il fonctionne, lui aussi la connaissant sur le bout des doigts. Cette fausse nonchalance, piège qu'elle maitrise depuis des années, donnant une impression de confiance alors que chacun de ses mots a été murement réfléchis, rien n'étant laissé au hasard avec Agrippa Skinner. Parce que tout est calculé. « J'imagine que vous faites déjà tout ce que vous pouvez pour Juliet. C'est à elle maintenant de se retrouver.» Lui faire sentir qu'elle est aidée et entourée devrait déjà lui apporter un semblant de... réconfort ? Et malgré tout, Adriel ne peut concevoir que sa petite soeur si lumineuse se laisse abattre, lui vouant une pleine confiance, croyant en elle. Il sourit à sa mère, se voulant rassurant face à cette étrange confidence. Elle pourtant tellement sur ses gardes habituellement. La mention de Jarvis lui arrache un sourire crispé. Jarvis et lui, ça a toujours été conflictuel et ce, depuis l'enfance. Parce qu'Adriel accaparait - et accapare encore - toute l'attention du paternel à son plus grand damne. Et celle de Belladonna quand ils étaient plus jeunes. « Ça lui passera. Père lui trouvera surement une autre fiancée. » Son ton est un peu sec. Bella est dorénavant à lui. Et même si leur relation est bien plus bancale qu'avant, même si tout est étrange, il n'en démordra pas et surement pas pour le bon plaisir de Jarvis. Bella, il l'aime depuis toujours. Bella, il l'a abandonné sur l'ordre de son père, se brisant le coeur pour un mariage qui n'aura pas duré, se torturant durant sept ans. Elle est tout ce qu'il a toujours voulu, l'observant de loin au bras de Jarvis, jalousant son frère. Sa mère se sert une viennoiserie, souriant avec ironie à sa remarque sur la solitude. « Et peut-être devriez-vous vivre pour vous-même. Nous sommes tous assez grands et vous n'avez pas à chérir des moments de solitudes pour... affronter le reste. » Ne l'a-t-elle pas mérité après toutes ces années ? Après tous ces enfants élevés ? Est-ce là, la raison de son départ étrange et sa lubie pour l'enseignement ? Éviter leur père trop autoritaire et exigeant ? Fuir ? « C'est pour ça que vous faites... ça ? » Un geste vague vers la pile de copies sur laquelle elle travaillait avant son arrivé pour illustrer ses propos. Il n'avait pas compris sa soudaine décision d'enseigner à l'université à l'époque, mais maintenant... Son boulot d'enseignante est une façon de se plonger dans autre chose que son mariage sans amour, comme lui fuyait Lina en restant bien trop longtemps au ministère. Ils sont tellement semblables. « Je m'étais habitué à la présence de Lina. Et même si nous ne nous aimions pas, j'appréciais sa compagnie... parfois. » Et il se doute que la russe a du en discuter avec sa belle-mère, non ? Ne passait-elle pas énormément de temps dans son bureau ? Parfois rentrer et voir ses cheveux blonds lui brisait un peu plus le coeur. Parce que ce n'était pas ce blond là qu'il aurait aimé voir mais celui bien plus claire de Belladonna. Parce que ce n'était pas des mots russes échappés par mégarde qu'il aurait aimé entendre mais du français. Parce que ce n'était pas elle qu'il voulait embrasser mais la fiancée de son petit frère. Belladonna hantait leurs étreintes. Belladonna a été la raison de toute cette histoire de divorce et pas ce pauvre Svein.
@Agrippa Skinner
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Sam 23 Fév 2019 - 19:56
- Néanmoins, te voir et avoir ton soutien l'aidera aussi.
Prononçais-je avant de reporter ma tasse de thé à mes lèvres. Oui, je faisais déjà tout ce que je pouvais pour que Juliet puisse se sentir mieux et en forme. Pour qu'elle puisse affronter le plus sereinement possible les obstactes qui s'étaient dressés devant elle. Toutefois, ces dits obstacles, elle les avait elle-même provoqués en quittant son foyer et en voulant vivre un pseudo idylle amoureuse. Non pas que j'étais en colère contre elle, mais lorsque nous faisons des erreurs dans la vie, il fallait les assumer et les affronter. C'était de la sorte qu'il nous était possible de grandir et d'apprendre. Tant choyée et protégée, je devais reconnaître que ma cadette n'avait sans doute pas eu les armes nécessaires pour affronter le monde de cette manière. Je m'en voulais un peu, mais dans un sens, je savais que ce qui devait arriver, arrivait. Juliet en était malgré tout sortie grandie de cette expérience, et ça n'allait lui faire que du bien. Ne serait-ce que pour affronter son père avec un tant soit peu plus d'assurance, et pour ce faire, je l'aiderai.
Toutefois, le petit sourire crispé que je voyais naître sur les lèvres de mon fils alors que je lui parlais de son frère ne m'échappa pas. J'avais encore en tête la discussion que j'avais eue avec leur sœur les concernant. Je devais percer ce mystère, je devais comprendre ce qui était arrivé, mais hélas, je savais que mon époux avait parfaitement préparé mon fils à ce genre de situation. J'étais fière, car à présent il était comme moi, un esprit fort dans un corps tout aussi sain. Néanmoins, il me semblait entrevoir des fissures, et je les craignais voir s'agrandir… pire, en voir un monstre en jaillir, une noirceur qui serait difficile à contrôler pour Adriel. Bien sûr, j'en savais quelque chose puisque j'étais moi-même mon ombre et mon passager noir. Seulement moi, j'avais des années d'apprentissage derrière moi, et je savais à présent le maitriser à la perfection.
Mon ainé et moi-même nous nous ressemblions énormément après tout.
- Il trouvera, ça ne fait aucun doute, mais je voudrais m'assurer que Jarvis ne fasse pas d'idioties. Nous n'avons guère besoin de cela après les agissements de Juliet.
Accumuler les enfants rebelles n'était pas pour me plaire. J'avais toujours fait de mon mieux pour les soutenir, même si, certes, je l'avais fait maladroitement. Avec le départ de ma fille je m'en étais rendue compte, hélas trop tard. Je ne voulais pas que Jarvis commettent l'irréprochable. Je savais que la place de second fils lui avait toujours pesé, peut-être plus qu'être l'aîné pesait sur les épaules d'Adriel. Il me fallait donc m'assurer qu'ils ne se provoqueraient pas tous les deux, car je craignais qu'ils puissent en être capables.
Je failli m'étouffer alors que mon fils me suggérait de vivre pour moi-même et ne plus me préoccuper autant du reste. Sans doute jugeait-il que j'en avais trop fait et que je pouvais passer le relai ? Ou alors ne me trouvait-il plus à la hauteur ? Trop vieille, trop décrépie, trop dans une ancienne méthode qui n'était plus au goût du jour ? Ce n'était pourtant pas faute de me renseigner pour ne pas être en retard. Sans me démonter toutefois, je reprenais une bouchée de ma viennoiserie avec plaisir tout en plissant les yeux avec amusement alors que le jeune homme essayait de percer le mystère de ma raison d'enseignement à Hungcalf. Enseigner était une chose, mais devenir directrice, peut-être était-ce ça qui l'intriguait davantage ?
- Voyons Adriel, sous-entendrais-tu que je ne suis plus à la hauteur pour gérer ce genre de chose ? Je marquais un temps d'arrêt en plantant mon regard d'un bleu glacé dans le sien, comme j'avais coutume de le faire, avant de reprendre. "Ça" comme tu dis est mon nouvel emploi, je te prierai de faire davantage garde aux termes que tu emploies en désignant mon enseignement.
Avec un sourire amusé, qui était dissonant avec ce regard froid que j'adoptais, je reprenais une gorgée de mon thé. Sans doute l'attitude de mon fils n'était-elle pas suffisante pour que je lui dévoile tous mes secrets, surtout que je le savais proche de son père, malgré tout. De ce fait, je devais m'assurer que les informations ne tomberaient pas dans les oreilles de Winston. Il y avait pourtant une raison particulièrement évidente qu'Adriel pouvait deviner sans grands efforts. Juliet avait été choisie par la maison Summerbee, et j'en étais justement la directrice. Ce n'était sans doute pas que le fruit du hasard.
Tzvetelina avait peut-être eu un rôle à jouer là-dedans également, qui sait ? Mais souvent dans une partie d'échec il nous fallait sacrifier des pions pour mieux avancer. C'était hélas ce qui était arrivé pour la jeune femme. Détournant légèrement le regard d'un air légèrement agacé, je laissais échapper un soupir sec de mes narines. Mon aîné savait ce que je pensais de la situation de son divorce et que, même si c'était moi qui avait tout raconté à Winston, cette action ne m'avait jamais enchanté. Je n'avais fait que mon devoir, mais au fond, j'appréciais profondément la blonde.
- Elle avait une compagnie agréable effectivement. Sans doute bavait-elle moins que ton compagnon à poil que tu traines toujours… Sherlock c'est ça ?
Si j'avais une fibre maternelle hors norme, ce n'était absolument pas le cas avec les animaux, je ne les appréciais guère. Je ne savais pas les lire et les comprendre, c'était un art que je maitrisais davantage avec les gens.
Reposant tranquillement ma tasse de thé, je posais mes bras à nouveau sur les accoudoirs de mon siège d'époque qui devait sans doute coûter un saladier, adoptant un air impérieux.
- Et tes activités professionnelles alors ? Est-ce que tout va bien ?
Prononçais-je avant de reporter ma tasse de thé à mes lèvres. Oui, je faisais déjà tout ce que je pouvais pour que Juliet puisse se sentir mieux et en forme. Pour qu'elle puisse affronter le plus sereinement possible les obstactes qui s'étaient dressés devant elle. Toutefois, ces dits obstacles, elle les avait elle-même provoqués en quittant son foyer et en voulant vivre un pseudo idylle amoureuse. Non pas que j'étais en colère contre elle, mais lorsque nous faisons des erreurs dans la vie, il fallait les assumer et les affronter. C'était de la sorte qu'il nous était possible de grandir et d'apprendre. Tant choyée et protégée, je devais reconnaître que ma cadette n'avait sans doute pas eu les armes nécessaires pour affronter le monde de cette manière. Je m'en voulais un peu, mais dans un sens, je savais que ce qui devait arriver, arrivait. Juliet en était malgré tout sortie grandie de cette expérience, et ça n'allait lui faire que du bien. Ne serait-ce que pour affronter son père avec un tant soit peu plus d'assurance, et pour ce faire, je l'aiderai.
Toutefois, le petit sourire crispé que je voyais naître sur les lèvres de mon fils alors que je lui parlais de son frère ne m'échappa pas. J'avais encore en tête la discussion que j'avais eue avec leur sœur les concernant. Je devais percer ce mystère, je devais comprendre ce qui était arrivé, mais hélas, je savais que mon époux avait parfaitement préparé mon fils à ce genre de situation. J'étais fière, car à présent il était comme moi, un esprit fort dans un corps tout aussi sain. Néanmoins, il me semblait entrevoir des fissures, et je les craignais voir s'agrandir… pire, en voir un monstre en jaillir, une noirceur qui serait difficile à contrôler pour Adriel. Bien sûr, j'en savais quelque chose puisque j'étais moi-même mon ombre et mon passager noir. Seulement moi, j'avais des années d'apprentissage derrière moi, et je savais à présent le maitriser à la perfection.
Mon ainé et moi-même nous nous ressemblions énormément après tout.
- Il trouvera, ça ne fait aucun doute, mais je voudrais m'assurer que Jarvis ne fasse pas d'idioties. Nous n'avons guère besoin de cela après les agissements de Juliet.
Accumuler les enfants rebelles n'était pas pour me plaire. J'avais toujours fait de mon mieux pour les soutenir, même si, certes, je l'avais fait maladroitement. Avec le départ de ma fille je m'en étais rendue compte, hélas trop tard. Je ne voulais pas que Jarvis commettent l'irréprochable. Je savais que la place de second fils lui avait toujours pesé, peut-être plus qu'être l'aîné pesait sur les épaules d'Adriel. Il me fallait donc m'assurer qu'ils ne se provoqueraient pas tous les deux, car je craignais qu'ils puissent en être capables.
Je failli m'étouffer alors que mon fils me suggérait de vivre pour moi-même et ne plus me préoccuper autant du reste. Sans doute jugeait-il que j'en avais trop fait et que je pouvais passer le relai ? Ou alors ne me trouvait-il plus à la hauteur ? Trop vieille, trop décrépie, trop dans une ancienne méthode qui n'était plus au goût du jour ? Ce n'était pourtant pas faute de me renseigner pour ne pas être en retard. Sans me démonter toutefois, je reprenais une bouchée de ma viennoiserie avec plaisir tout en plissant les yeux avec amusement alors que le jeune homme essayait de percer le mystère de ma raison d'enseignement à Hungcalf. Enseigner était une chose, mais devenir directrice, peut-être était-ce ça qui l'intriguait davantage ?
- Voyons Adriel, sous-entendrais-tu que je ne suis plus à la hauteur pour gérer ce genre de chose ? Je marquais un temps d'arrêt en plantant mon regard d'un bleu glacé dans le sien, comme j'avais coutume de le faire, avant de reprendre. "Ça" comme tu dis est mon nouvel emploi, je te prierai de faire davantage garde aux termes que tu emploies en désignant mon enseignement.
Avec un sourire amusé, qui était dissonant avec ce regard froid que j'adoptais, je reprenais une gorgée de mon thé. Sans doute l'attitude de mon fils n'était-elle pas suffisante pour que je lui dévoile tous mes secrets, surtout que je le savais proche de son père, malgré tout. De ce fait, je devais m'assurer que les informations ne tomberaient pas dans les oreilles de Winston. Il y avait pourtant une raison particulièrement évidente qu'Adriel pouvait deviner sans grands efforts. Juliet avait été choisie par la maison Summerbee, et j'en étais justement la directrice. Ce n'était sans doute pas que le fruit du hasard.
Tzvetelina avait peut-être eu un rôle à jouer là-dedans également, qui sait ? Mais souvent dans une partie d'échec il nous fallait sacrifier des pions pour mieux avancer. C'était hélas ce qui était arrivé pour la jeune femme. Détournant légèrement le regard d'un air légèrement agacé, je laissais échapper un soupir sec de mes narines. Mon aîné savait ce que je pensais de la situation de son divorce et que, même si c'était moi qui avait tout raconté à Winston, cette action ne m'avait jamais enchanté. Je n'avais fait que mon devoir, mais au fond, j'appréciais profondément la blonde.
- Elle avait une compagnie agréable effectivement. Sans doute bavait-elle moins que ton compagnon à poil que tu traines toujours… Sherlock c'est ça ?
Si j'avais une fibre maternelle hors norme, ce n'était absolument pas le cas avec les animaux, je ne les appréciais guère. Je ne savais pas les lire et les comprendre, c'était un art que je maitrisais davantage avec les gens.
Reposant tranquillement ma tasse de thé, je posais mes bras à nouveau sur les accoudoirs de mon siège d'époque qui devait sans doute coûter un saladier, adoptant un air impérieux.
- Et tes activités professionnelles alors ? Est-ce que tout va bien ?
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Ven 1 Mar 2019 - 23:43
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Il n'a pas souvenir d'avoir partagé une conversation si honnête et intime avec sa mère. Ça fait bien longtemps qu'il se cantonne au minimum sans jamais s'aventurer plus loin, sans jamais rien partager de bien plus profond. Une relation si plate. « Je ne manquerai pas de repasser la voir. » Un sourire sur ses lèvres, une promesse. Il reviendra voir Juliet, juste pour lui signifier sa présence. Lui apporter un peu de soutien, renouer une relation perdue. L'aider. Juliet, il l'a toujours profondément aimé, petite fille attachante et si innocente. Il s'est pourtant éloigné en vieillissant, la délaissant, se contentant - encore une fois - des banalités avec elle. Peut-être aurait-il dû abandonner un peu son rôle d'héritier et reprendre celui du grand-frère. Être plus présent. Plus proche. Ses yeux clairs ne quittent pas sa mère, observant avec une pointe de fascination - et de méfiance - chacun de ses gestes, s'imaginant les rouages de son cerveau se mettre en branle, cherchant les réponses parfaites à donner - parce qu'il est pareil, copie conforme. Il rit à la remarque sur son frère, peu certain que son cadet ne fasse pas d’esbroufe dans les jours qui viennent. Jarvis a toujours été si... Jarvis. Il avale une gorgée de son thé, taisant son avis si peu objectif, se cachant derrière la tasse en porcelaine. Jarvis et lui, ça a toujours été problématique. L'un désirant ce que l'autre possède, une jalousie souvent stupide et puérile, probablement exacerbée par les manipulations de leur père, les empêchant de vraiment s'apprécier mutuellement. Une rivalité qui n'aurait pas du être. Elle prend une bouchée de sa viennoiserie, ses yeux se faisant bien plus acerbe face aux mots qu'il lui lance. À sa remarque sur son nouveau passe-temps. Elle plante son regard glacé dans le sien, inquisiteur. Il a l'impression d'avoir quatre ans, l'impression qu'elle peut lire dans son esprit, qu'elle sait tout. Ce regard là, il a toujours été incapable de le soutenir et c'est naturellement qu'il détourne les yeux, faisant semblant de devoir rajouter une cuillère de sucre dans son thé - juste pour garder un semblant de prestance. « Vous êtes capable de gérer n'importe quoi, j'en suis certain. Ce que je voulais dire est plus... personnel ? » Il relève son regard, incertain. Il ne sait comment dire les choses, pas assez proche de sa mère pour aborder ça. C'est pourtant à demi-mots qu'il se lance, du bout des lèvres. « Vous n'avez plus besoin du nom des Skinner pour vous forger une réputation ou un certain pécule. Vous avez votre emploi à Hungcalf et vous semblez l'apprécier. Nous sommes tous plus ou moins indépendants...» Une légère pause, son regard tentant de lire les prunelles glaciales. Il est hérésie de penser à cette idée. Il est même surpris de ne pas avoir déjà été foudroyé. Mais les mots glissent, murmure dans le grand bureau, secret. « Pourquoi ne pas quitter Père et être heureuse ? » Divorcer, abandonner le manoir, refaire sa vie. Peut-être tomber amoureuse ? Il se rassoit dans son fauteuil, n'ayant même pas remarqué qu'il s'était rapproché, inconsciemment inquiet à l'idée qu'on entende son blasphème. Divorcer chez les Skinner semble être le summum de l'horreur. Il entend encore le sermon de son père suite au sien - et il n'était pas le fautif dans l'histoire. Pauvre victime de la trahison de Lina. Une gorgée de thé. Un morceau de sa pâtisserie. « Sherlock est probablement très attristé par le départ de Lina lui aussi. » Ses journées doivent être bien plus longue qu'à l'accoutumé, Adriel rentrant parfois tard du bureau ou de ses activités illégales. « Je me plais toujours à la coopération. C'est... enrichissant. » Un sourire en demi-teinte étire ses lèvres. Il ignore si sa mère sait pour son petit trafique. Ça ne le surprendrait pas. Après tout, Agrippa semble toujours tout savoir.
@Agrippa Skinner
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Sam 2 Mar 2019 - 18:37
Il me ressemblait tellement, ce fils ainé si parfait. Souvent cela m'amusais et me rendais fière, car je savais que cela contrariait son père, toutefois, je devais reconnaître que ça avait ses mauvais côtés. Notre conversation en était la preuve, car tout comme moi, il cachait ses émotions en profitant du thé et des viennoiseries apportées. C'était un coup de maitre sur l'échiquier, et j'enregistrais dans un coin de ma tête la méthode, car je n'y avait jamais véritablement pensé.
Je voyais bien qu'il me cachait quelque chose concernant son frère, mais il n'avait pas besoin de se donner autant de peine car je connaissais la situation. Le premier voulant la place de second, le second désirant la gloire du premier. L'un souhaitait ce que l'autre avait, et mon époux avait mis de l'huile sur le feu toute leur enfance durant. Par derrière, j'essayais évidemment de calmer le jeu et les conflits, mais il y avait des blessures trop profondes pour que je puisse y parvenir tout en gardant nos secrets familiaux.
Était-ce encore une erreur que j'avais produite en tant que mère ? Tout comme les nombreuses que j'avais engendrées avec Juliet ? Cette constatation me fit légèrement soupirer, écho à ce qu'était en train de dire mon fils quant à sa proposition d'une meilleure vie pour moi. C'était une conversation aussi intéressante qu'agaçante pour moi. Non pas que je sentais qu'il voulait m'écarter de notre famille, mais parce que c'était exactement ce genre de question que je refusais de me poser depuis maintenant plus de vingt ans. Je décidais toutefois de répondre franchement, plantant une nouvelle fois mon regard glacial dans celui de mon fils, non sans cligner rapidement des paupières, signe de ma contrariété croissante.
- Parce qu'il est absolument hors de question que je quitte ton père ou qu'un divorce soit prononcé. Je me penchais légèrement en avant, posant mes mains jointes sur mon bureau pour accentuer la suite de mes paroles. Que ce soit bien clair… j'ai toujours accompli mon devoir, depuis ma naissance, tout comme la tienne, mon destin était tracé. Toi, tes frères et ta sœur êtes l'œuvre de toute une vie, le résultat de nombreux sacrifices, et si la réputation des Skinner est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est aussi parce que j'ai eu un total dévouement.
Laissant couler un long silence inquisiteur entre nous, je me redressais pour à nouveau m'adosser à mon siège tout en laissant échapper un très long soupir de mes narines avant que je ne reprenne lentement.
- Renoncer à tout cela serait un non-sens. Tous ces efforts seraient vains…
Être heureuse… clairement, c'était quelque chose que je ne savais pas faire, que je ne connaissais pas. En revanche, j'avais un sens aigu et exacerbé du devoir, c'était indéniable, et même si les paroles d'Adriel pouvaient être séduisantes, elles ne me détourneraient pas du chemin que je m'étais imposée toute ma vie. Il était hors de question que je me sépare de Winston et que je laisse mes enfants entre ses griffes, qu'importe que ma progéniture soit à présent adulte, majeure et vaccinée. Ils restaient mes enfants. Néanmoins, je ne tenais pas rancune au garçon d'avoir blasphémer dans mon bureau et à mon encontre. Devenir enseignante et directrice à Hungcalf m'avait appris à mettre de l'eau dans mon vin concernant certains propos. S'il s'était adressé à mon époux il serait sans doute déjà sur la potence, avec moi, il se contenterait d'un regard et d'une réponse assez glaciale pour hanter ses prochaines nuits.
Mais encore une fois, je n'étais pas dupe en ce qui concernait mon fils. Lorsqu'il en vint à parler de son ex-femme, je me permettais de plisser les yeux.
- Ho oui et je pense que tu es tout aussi attristé que lui ?
Légèrement haussement de sourcils significatif alors que mon regard se faisait encore une fois impérieux. Je savais ce qui était arrivé, Tzvetelina m'avait tout raconté en étant sous l'effet du Veritaserum, et j'avais assisté à sa répudiation. Qui plus est, même si je savais que le Chineur était partout à l'université, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une intuition. Il y avait un chaînon manquant.
Il en allait de même pour la profession de mon fils. Aucune certitude, que des rumeurs, car je voulais constater par moi-même jusqu'où nos mensonges pouvaient nous mener. Ou au contraire, voir si nous pouvions nous faire confiance. Reportant ma tasse de thé devant mes lèvres, je répondais calmement.
- Enrichissant… j'imagine que c'est le mot oui. J'en déduis donc que tes activités sont variées ?
Je voyais bien qu'il me cachait quelque chose concernant son frère, mais il n'avait pas besoin de se donner autant de peine car je connaissais la situation. Le premier voulant la place de second, le second désirant la gloire du premier. L'un souhaitait ce que l'autre avait, et mon époux avait mis de l'huile sur le feu toute leur enfance durant. Par derrière, j'essayais évidemment de calmer le jeu et les conflits, mais il y avait des blessures trop profondes pour que je puisse y parvenir tout en gardant nos secrets familiaux.
Était-ce encore une erreur que j'avais produite en tant que mère ? Tout comme les nombreuses que j'avais engendrées avec Juliet ? Cette constatation me fit légèrement soupirer, écho à ce qu'était en train de dire mon fils quant à sa proposition d'une meilleure vie pour moi. C'était une conversation aussi intéressante qu'agaçante pour moi. Non pas que je sentais qu'il voulait m'écarter de notre famille, mais parce que c'était exactement ce genre de question que je refusais de me poser depuis maintenant plus de vingt ans. Je décidais toutefois de répondre franchement, plantant une nouvelle fois mon regard glacial dans celui de mon fils, non sans cligner rapidement des paupières, signe de ma contrariété croissante.
- Parce qu'il est absolument hors de question que je quitte ton père ou qu'un divorce soit prononcé. Je me penchais légèrement en avant, posant mes mains jointes sur mon bureau pour accentuer la suite de mes paroles. Que ce soit bien clair… j'ai toujours accompli mon devoir, depuis ma naissance, tout comme la tienne, mon destin était tracé. Toi, tes frères et ta sœur êtes l'œuvre de toute une vie, le résultat de nombreux sacrifices, et si la réputation des Skinner est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est aussi parce que j'ai eu un total dévouement.
Laissant couler un long silence inquisiteur entre nous, je me redressais pour à nouveau m'adosser à mon siège tout en laissant échapper un très long soupir de mes narines avant que je ne reprenne lentement.
- Renoncer à tout cela serait un non-sens. Tous ces efforts seraient vains…
Être heureuse… clairement, c'était quelque chose que je ne savais pas faire, que je ne connaissais pas. En revanche, j'avais un sens aigu et exacerbé du devoir, c'était indéniable, et même si les paroles d'Adriel pouvaient être séduisantes, elles ne me détourneraient pas du chemin que je m'étais imposée toute ma vie. Il était hors de question que je me sépare de Winston et que je laisse mes enfants entre ses griffes, qu'importe que ma progéniture soit à présent adulte, majeure et vaccinée. Ils restaient mes enfants. Néanmoins, je ne tenais pas rancune au garçon d'avoir blasphémer dans mon bureau et à mon encontre. Devenir enseignante et directrice à Hungcalf m'avait appris à mettre de l'eau dans mon vin concernant certains propos. S'il s'était adressé à mon époux il serait sans doute déjà sur la potence, avec moi, il se contenterait d'un regard et d'une réponse assez glaciale pour hanter ses prochaines nuits.
Mais encore une fois, je n'étais pas dupe en ce qui concernait mon fils. Lorsqu'il en vint à parler de son ex-femme, je me permettais de plisser les yeux.
- Ho oui et je pense que tu es tout aussi attristé que lui ?
Légèrement haussement de sourcils significatif alors que mon regard se faisait encore une fois impérieux. Je savais ce qui était arrivé, Tzvetelina m'avait tout raconté en étant sous l'effet du Veritaserum, et j'avais assisté à sa répudiation. Qui plus est, même si je savais que le Chineur était partout à l'université, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une intuition. Il y avait un chaînon manquant.
Il en allait de même pour la profession de mon fils. Aucune certitude, que des rumeurs, car je voulais constater par moi-même jusqu'où nos mensonges pouvaient nous mener. Ou au contraire, voir si nous pouvions nous faire confiance. Reportant ma tasse de thé devant mes lèvres, je répondais calmement.
- Enrichissant… j'imagine que c'est le mot oui. J'en déduis donc que tes activités sont variées ?
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mer 6 Mar 2019 - 21:46
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Il est peut-être aller trop loin, dépassant les limites imposées, se mêlant de choses qui ne le regarde pas. Mais il a à coeur les sentiments de sa mère, jugeant qu'il peut se permettre d'émettre son avis. Après tout, il est l'aîné, celui destiné à remplacer Winston au moment voulu, tête de famille. Une place qu'il n'apprécie pas mais dont il s'est fait une raison, endossant les responsabilités avec sérieux. Ne pas décevoir sa famille étant sûrement sa plus grande motivation - et non plaire à un père qui ne lui montre que peu d'estime. Et il lui semble que sa mère est plus ouverte, plus sereine depuis qu'elle a entrepris d'instruire la jeunesse hungcalfienne, leurs conversations légèrement plus détendues qu'à l'accoutumé. Ou peut-être est-ce lui qui change, porté par le sentiment d'avoir enfin quelque chose qu'il désire, d'avoir enfin pu - en quelque sorte - choisir son destin et ne plus être une marionnette ou un cheval de course sur lequel on a tout misé. Mais il le voit bien, Adriel, que sa remarque pique, touche au mauvais endroit. Les yeux glaciales dans son regard, le clignement presque imperceptible, signes d'un agacement profond de sa mère. Il n'aurait pas du, bordel. Il se fait tout petit dans son fauteuil en l'écoutant attentivement, légèrement déçu qu'elle refuse si facilement, qu'elle ne s'éloigne pas de son chemin tout tracé. Ça lui brise le coeur qu'elle soit dans sa cage dorée, abandonnant toute tentative de fuite. Que penserait-elle de sa vilaine magouille pour s'échapper de sa propre cage nommée Tzvetelina ? Ne fait-il pas un fils affreux pour avoir tout chamboulé alors qu'elle avait tant sacrifié pour qu'il ait un bon mariage ? « Justement. N'avez-vous jamais ressenti l'envie de tout abandonner ? N'est-ce pas injuste que d'autres décident à votre place ce que vous êtes censés être ? N'avez-vous pas envie d'être juste... vous ? » Il est peut-être un peu trop passionné, trop emporté dans ses mots. Cherchant une certaine vérité chez sa mère, une réponse à ses propres angoisses, juste pour se sentir un peu moins coupable de ressentir tout ça. Pourquoi ne peut-il pas faire comme Juliet ? Disparaitre, se marier à Belladonna, oublier toutes ces histoires de sang-pur et de responsabilités stupides ? Juste se lever le matin et se sentir heureux. Ne pas être Adriel Skinner. « J'appréciais sincèrement Lina mais elle n'était pas...» Une hésitation Malheureusement, Lina, aussi intéressante et belle soit-elle, n'était pas Belladonna. Elle n'avait que la chevelure de semblable. « Celle qu'il me fallait. » Ou peut-être qu'elle l'était justement. Peut-être que Belladonna sera sa perte. Peut-être qu'il est bien trop amoureux, bien trop passionné. Et la passion n'est-elle pas source de malheur ? Il accueille la question sur son travail avec un certain soulagement, se sentant sur une pente glissante avec ses propres sentiments sur le divorce - et surtout quasi incapable de mentir à sa mère. Avouer qu'il entreprend des petits échanges illégaux semble bien plus facile qu'avouer son amour pour la Pennington et son manège pour évincer Lina. Si elle sait pour ses activités, il écopera sûrement d'une petite remontrance mais rien comparer à ce qui l'attendrait pour l'histoire du chineur. Alors il sourit, regard quelque peu malicieux. « Énormément variées. » Une gorgée de thé. « Je ne m'ennuie pas.»
@Agrippa Skinner
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Ven 8 Mar 2019 - 20:02
Je voyais la confusion que j'avais engendrée à l'encontre de mon fils par mes propos et mon attitude. Étrangement, cela ne me dérangeait même pas, j'étais habituée à le contredire et à le confronter. Pourtant, je ne pouvais pas lui en vouloir d'essayer de me venir en aide, de vouloir me faire du bien, de me prodiguer de précieux conseils. Je lui en étais reconnaissante, de se soucier de mon bien-être, au fond, il était peut-être le premier homme à véritablement s'en préoccuper. Mon premier petit homme que j'aimais tant. Toutefois, je le voyais s'enfoncer dans son fauteuil, comme ce petit garçon qu'il avait été sous cette tutelle sévère qu'il avait subit depuis sa naissance. Seulement coupable d'être né le premier. Bien souvent, je m'en étais voulue de m'offrir à mon époux, d'engendrer sa descendance en sachant qu'elle allait être maudite. Mais oserais-je penser que c'était un mal pour un bien ? Après tout, porter mes enfants, les élever, les aimer… c'était une expérience que j'aurai sans cesse voulu réitérer… quelle tristesse d'être enfermée dans une cage dorée et de s'y complaire… ou pas ? Je ne savais plus trop en réalité.
Bien sûr les paroles de mon fils étaient censées, mais je ne pouvais me permettre de m'affaiblir en les écoutants et en les considérants.
- Tes paroles sont sages Adriel, et même si j'en suis venue à tout hasard à ressentir ce genre de choses, je ne pourrai pas me le permettre. Pour les raisons que je t'ai citées.
Je laissais le bénéfice du doute. Oui peut-être que j'aurai pu avoir ce genre de sentiment. Et en mon fort intérieur je savais que c'était le cas. Seulement, je ne pouvais pas l'admettre. Hors de question. Je n'allais pas risquer des années de sacrifices envers ma famille pour tout gâcher par des sentiments aussi futiles que l'amour de ma propre personne. J'avais passé l'âge. C'était à mes enfants de le découvrir, pas à moi. Mon cœur était bien trop sec à présent pour pouvoir ressentir quoique ce soit d'autre que le mépris. J'en étais persuadée.
Pourtant, je me permettais un regard doux, un instant, à l'intention du jeune homme assis en face de moi, pour le remercier de sa démarche, de ce qu'il avait voulu faire pour moi. Mais ainsi, je clôturais aussi ce sujet. Il n'y avait pas à revenir dessus et à insister. Les choses étaient ce qu'elles étaient.
Je préférais largement parler de lui, de faire davantage connaissance avec lui, car le sentiment d'être passée à côté de l'essentiel avec mes enfants me rongeait un peu plus chaque jour depuis le départ de Juliet. Je voulais comprendre, et aussi m'assurer que tout aille bien pour lui.
- Elle n'était pas celle que tu aimes.
Je pouvais ne pas être une spécialiste en sentiment amoureux, ce n'était pas pour autant que j'étais totalement ignare. Prédatrice, je savais observer et j'avais vu les regards qu'ils s'échangeaient depuis qu'ils étaient enfants. Je disais tout haut ce qu'il n'osait pas dire tout bas. Pourtant, il n'y avait aucune honte à avoir. Alors d'un haussement de sourcils significatifs, je l'invitais à se dévoiler. Tout comme je l'invitais à me parler davantage de son travail. Je le voyais dans son regard malicieux qu'il ne me disait pas tout, ne faisant que renforcer ce que je soupçonnais déjà. D'un fin sourire tranquille, perdant mon attitude glaciale, j'écartais légèrement ma main sur le côté.
- Ah oui ? Et bien, donne-moi des détails, partage avec moi tes occupations professionnelles.
Bien sûr les paroles de mon fils étaient censées, mais je ne pouvais me permettre de m'affaiblir en les écoutants et en les considérants.
- Tes paroles sont sages Adriel, et même si j'en suis venue à tout hasard à ressentir ce genre de choses, je ne pourrai pas me le permettre. Pour les raisons que je t'ai citées.
Je laissais le bénéfice du doute. Oui peut-être que j'aurai pu avoir ce genre de sentiment. Et en mon fort intérieur je savais que c'était le cas. Seulement, je ne pouvais pas l'admettre. Hors de question. Je n'allais pas risquer des années de sacrifices envers ma famille pour tout gâcher par des sentiments aussi futiles que l'amour de ma propre personne. J'avais passé l'âge. C'était à mes enfants de le découvrir, pas à moi. Mon cœur était bien trop sec à présent pour pouvoir ressentir quoique ce soit d'autre que le mépris. J'en étais persuadée.
Pourtant, je me permettais un regard doux, un instant, à l'intention du jeune homme assis en face de moi, pour le remercier de sa démarche, de ce qu'il avait voulu faire pour moi. Mais ainsi, je clôturais aussi ce sujet. Il n'y avait pas à revenir dessus et à insister. Les choses étaient ce qu'elles étaient.
Je préférais largement parler de lui, de faire davantage connaissance avec lui, car le sentiment d'être passée à côté de l'essentiel avec mes enfants me rongeait un peu plus chaque jour depuis le départ de Juliet. Je voulais comprendre, et aussi m'assurer que tout aille bien pour lui.
- Elle n'était pas celle que tu aimes.
Je pouvais ne pas être une spécialiste en sentiment amoureux, ce n'était pas pour autant que j'étais totalement ignare. Prédatrice, je savais observer et j'avais vu les regards qu'ils s'échangeaient depuis qu'ils étaient enfants. Je disais tout haut ce qu'il n'osait pas dire tout bas. Pourtant, il n'y avait aucune honte à avoir. Alors d'un haussement de sourcils significatifs, je l'invitais à se dévoiler. Tout comme je l'invitais à me parler davantage de son travail. Je le voyais dans son regard malicieux qu'il ne me disait pas tout, ne faisant que renforcer ce que je soupçonnais déjà. D'un fin sourire tranquille, perdant mon attitude glaciale, j'écartais légèrement ma main sur le côté.
- Ah oui ? Et bien, donne-moi des détails, partage avec moi tes occupations professionnelles.
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Dim 10 Mar 2019 - 1:26
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Elle ne veut pas s'étendre. Elle ne veut pas répondre. Elle ne veut pas le rassurer. Son absence de prise de position, sa réponse quelque peu froide et décevante lui lacère le coeur. Il aurait aimé un semblant de soutien, un semblant de rédemption dans les mots de sa mère. Ne plus avoir l'impression d'être un monstre d'égoïsme pour avoir envie de les abandonner. Pour avoir briser son mariage afin de satisfaire ses propres envies. Il devrait pourtant savoir que c'est une mauvaise chose, Juliet a suivi son coeur et s'est retrouvée à l'hôpital, suppliant leurs parents pour de l'aide. Mais il est plus âgé, n'est-ce pas ? Plus intelligent, plus débrouillard. Et pourtant, tout ceux qui se sont écartés du droit chemin l'ont payé. Les Blackwood. Les Muller. Autant d'exemple d'héritiers tentant de s'émanciper et perdant tout. Et il en est incapable. Elle clôt le débat, réponse sans appel. Il lui sourit, vaincu. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il obtiendra des réponses. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il saura réellement ce que pense sa mère. Une pointe de douceur éclaire pourtant les orbes claires de sa mère. Un bref instant, à peine perceptible. Il s'imagine avoir fabulé. C'est surprenant. C'est étrange. Mais cette petite lueur ravive quelque chose en lui, le rassure. Peut-être ? Puis la conversation prend un tournant quelque peu glissant. Parler de lui-même n'est pas son fort. Il n'a pas la capacité à s'épancher sur ses propres sentiments comme le fait son frère Barth. Et pour ça, il doit ressembler énormément à sa mère, toujours planqué derrière son sourire et ses bonnes manières. Mais le fait qu'elle semble s'intéresser réellement à sa vie sentimentale le fait hésiter sur la marche à suivre. Mentir ou être honnête ? Falsifier la vérité ou tout lui avouer ? « Non. Mais je ne l'ai jamais trompé Mère. » Une vérité. Il l'a surement trompé des milliers de fois dans ses rêves, il a peut-être imaginé une autre dans son lit, fermant les yeux si fort pour s'en persuader. Il a peut-être embrassé Belladonna le jour du mariage, un adieu déchirant. Mais il n'a jamais déshonoré Lina, n'a jamais trahi sa confiance. Lui a toujours avoué en aimer une autre. Honnête sur ses sentiments. « Je suppose que ce n'est plus un secret. Est-ce que toute la famille est au courant ? » Son regard qui se plisse, légèrement inquiet. « Est-ce que père est au courant ? » L'idée qu'il le soit a quelque chose d'effrayant. Aimer Belladonna a toujours été son secret, leur secret. Winston au courant est difficile à avaler. Parce que si son père le sait depuis toujours, le fiancer à Lina et Jarvis à Bella n'aurait été que simple torture. « Je sais que Juliet l'est. Bella me l'a dit. » Son prénom glisse entre ses lèvres avec une facilité déconcertante devant sa mère, avec une pointe de ce petit on-ne-sait-quoi. Un aveu sur ses sentiments qui semblent impossible à cacher aux yeux des plus aguerris. Mais si sa mère le sait, est-ce qu'elle se doute d'autre chose ? Est-ce qu'elle s'imagine qu'il est capable d'orchestrer un divorce ? Peut-être aurait-il dû mentir encore un peu. Parler de son travail après avoir avouer son vilain secret semble bien plus facile. Sa mère semble prêcher l’honnêteté en cet après-midi. Elle n'est pas stupide et il n'était qu'une question de temps avant que ses petites affaires remontent à la potioniste - cercle trop restreint de clients. « Ce serait sûrement vous offenser si je mentais Mère. » Un sourire en coin et un bref rire. Jamais il ne lui manquerait de respect, éprouvant bien trop d'amour pour elle - aussi étrange soit-elle. « J'aide des sorciers en quête d'objets ou de plantes rares.» Un haussement d'épaules. Elle doit pouvoir comprendre. Son père est-il si clean dans ses affaires ? « Contre rémunération.» Parce que sa paie du Ministère n'est pas mirobolante. Parce que l'interdit est enivrant.
@Agrippa Skinner
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Dim 10 Mar 2019 - 12:34
Même s'il le cachait tant bien que mal, je voyais bien qu'Adriel était mal à l'aise que cette conversation prenne cette tournure. Non pas que je ne désire pas parler de ma propre personne avec lui, mais je ne voulais pas parler de ce sujet précis. Après tout, nous nous ressemblions tous les deux, et même si j'avais su trouver le moyen d'évacuer tout ce que j'accumulais silencieusement en moi, je craignais que mon fils ainé soit devenu une véritable cocotte-minute. Il était mon miroir, il était mon premier né, mon premier fils, et même si Winston avait la main mise sur lui dès sa naissance, j'avais eu une relation tout particulière avec Adriel. Tout du moins, j'avais la naïveté de le croire.
Reportant ma tasse de thé à mes lèvres, je plissais sensiblement les yeux en fixant le jeune homme en constatant son inquiétude concernant sa relation avec Belladonna. Inquiétude légitime cependant, je pouvais ressentir son angoisse d'ici, je n'aimais pas ça. Encore une fois, ça ne faisait qu'accentuer les soupçons que j'avais qu'un jour mon enfant sorte du chemin qui lui était tout tracé. Alors, comme pour Juliet, je lui faisais encore une fois don de la sincérité malgré le ton froid, mais habituel, que j'employais.
- Je n'ai aucun doute que tu ne l'as jamais trompé, ce n'était pas ce que je voulais sous-entendre. Tu as toujours fait ce que tu dois faire, et c'est en partie pour ça que je suis extrêmement fière de toi Adriel. Lui souriant, je reposais ma tasse tout en venant croiser les mains, impérieuse, sur mon bureau. C'est un secret, vous n'avez rien à craindre. Je sais observer des choses que ton père ne sait pas voir. Ce ne sera pas de ma bouche qu'il l'apprendra, je ne veux pas qu'il ait davantage de moyen de pression sur toi, il en a suffisamment. Toutefois, je vous recommande d'être prudent.
J'étais une mère avant tout, et non pas une manipulatrice, malgré tout ce qu'on pouvait penser de moi. Je protégeais avant tout ma famille avant mon nom, et mes enfants étaient toujours une priorité. Je ne voulais que le bonheur d'Adriel, et de ses frères et de sa sœur, malgré les apparences. Toujours effacée derrière mon mari, je faisais toutefois mon possible pour adoucir au mieux leurs existences exigeantes. Car personne ne l'avait fait pour moi. J'avais bien remarqué les échanges de regards, leurs absences communes aussi courtes soient elles. Je ne pouvais que les couvrir depuis tout ce temps.
Attrapant à nouveau la douceur que j'avais entamée, je la grignotais avec délectation tout en l'écoutant ensuite me parler de son travail. Quoique, parler était un grand mot, mais après tout ce n'était que justice, je n'avais guère fait mieux tout à l'heure. Au moins, lui aussi semblait sincère, et me confirmais ce que je pensais. Après tout, le ministère n'était pas le plus blanc de l'affaire des sorciers, c'était une évidence. C'était là où l'interdit était le plus fort qu'il était le plus facile à berner. Je savais que mon mari baignait dans ce genre d'affaires également. Rien d'étonnant finalement.
- Ho bien. Soi prudent dans ce cas, il serait regrettable qu'une mauvaise manœuvre te porte préjudice. Je semblais hésiter un instant, avant de reprendre en détachant bien chaque mot. Il en va de même pour moi et la pédagogie. Non pas que je craigne de me faire renvoyer, mais il serait dommage de gâcher des talents en potions.
Reportant ma tasse de thé à mes lèvres, je plissais sensiblement les yeux en fixant le jeune homme en constatant son inquiétude concernant sa relation avec Belladonna. Inquiétude légitime cependant, je pouvais ressentir son angoisse d'ici, je n'aimais pas ça. Encore une fois, ça ne faisait qu'accentuer les soupçons que j'avais qu'un jour mon enfant sorte du chemin qui lui était tout tracé. Alors, comme pour Juliet, je lui faisais encore une fois don de la sincérité malgré le ton froid, mais habituel, que j'employais.
- Je n'ai aucun doute que tu ne l'as jamais trompé, ce n'était pas ce que je voulais sous-entendre. Tu as toujours fait ce que tu dois faire, et c'est en partie pour ça que je suis extrêmement fière de toi Adriel. Lui souriant, je reposais ma tasse tout en venant croiser les mains, impérieuse, sur mon bureau. C'est un secret, vous n'avez rien à craindre. Je sais observer des choses que ton père ne sait pas voir. Ce ne sera pas de ma bouche qu'il l'apprendra, je ne veux pas qu'il ait davantage de moyen de pression sur toi, il en a suffisamment. Toutefois, je vous recommande d'être prudent.
J'étais une mère avant tout, et non pas une manipulatrice, malgré tout ce qu'on pouvait penser de moi. Je protégeais avant tout ma famille avant mon nom, et mes enfants étaient toujours une priorité. Je ne voulais que le bonheur d'Adriel, et de ses frères et de sa sœur, malgré les apparences. Toujours effacée derrière mon mari, je faisais toutefois mon possible pour adoucir au mieux leurs existences exigeantes. Car personne ne l'avait fait pour moi. J'avais bien remarqué les échanges de regards, leurs absences communes aussi courtes soient elles. Je ne pouvais que les couvrir depuis tout ce temps.
Attrapant à nouveau la douceur que j'avais entamée, je la grignotais avec délectation tout en l'écoutant ensuite me parler de son travail. Quoique, parler était un grand mot, mais après tout ce n'était que justice, je n'avais guère fait mieux tout à l'heure. Au moins, lui aussi semblait sincère, et me confirmais ce que je pensais. Après tout, le ministère n'était pas le plus blanc de l'affaire des sorciers, c'était une évidence. C'était là où l'interdit était le plus fort qu'il était le plus facile à berner. Je savais que mon mari baignait dans ce genre d'affaires également. Rien d'étonnant finalement.
- Ho bien. Soi prudent dans ce cas, il serait regrettable qu'une mauvaise manœuvre te porte préjudice. Je semblais hésiter un instant, avant de reprendre en détachant bien chaque mot. Il en va de même pour moi et la pédagogie. Non pas que je craigne de me faire renvoyer, mais il serait dommage de gâcher des talents en potions.
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Dim 10 Mar 2019 - 18:47
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Il n'est pas autant impassible qu'il l'aurait souhaité, ayant l'impression quelque peu horrible que sa mère lit en lui comme dans un livre ouvert. Mais peut-on réellement le blâmer ? Il a l'impression qu'à chaque fois que le prénom de Bella sort dans une conversation tout est démultiplié. Ses réactions. Ses mots. Ses envies. S'il n'était pas si sûr de lui, il aurait réellement peur de l'impacte que la blonde a sur lui. Son amour pour elle semble dépasser les limites et il ne serait pas surpris de s'y brûler. Parce qu'elle est son point faible. Son point fort. Parce que sans elle, le monde est tellement terne. Les quelques semaines où elle l'a ignoré mettant fin à leurs échanges sur la demande de sa petite soeur ont été les plus insipides et longues de sa vie. Il s'était violemment retenu de rendre visite à sa petite soeur pour lui hurler de ne pas se mêler de leurs affaires. N'avait-elle pas un fiancé volage à surveiller ? Mais les mots auraient probablement dépassé ses pensées, blessant Juliet et il s'en serait sincèrement voulu par la suite. Perdre Bella avait failli le rendre fou. « J'essaie sincèrement d'être prudent. Mais elle me rend... bizarre.» Quand elle est là, il ne voit qu'elle. Il a du mal à ne pas la toucher, lui sourire avec trop d'amour, être heureux, être trop démonstratif. Et toutes les années d'éducation stricte, de bienséances, d'étiquette, s'envolent et il devient un adolescent stupidement en proie à ses émotions. Peut-être est-ce la nouveauté ? La liberté récemment acquise d'avoir le droit de l'aimer ? Ou la distance que Bella met entre eux par respect à Jarvis. À ses parents, fuyant les baisers qui vont trop loin, les mains qui s'attardent trop. « Il me faut probablement un temps d'adaptation.» Un sourire qui se veut confiant sur le visage, il boit une gorgée de thé, quelque peu pensif. Sa mère grignote sa viennoiserie et ça le fait sourire de remarquer combien elle reste parfaite en toutes circonstances, même en mâchant. « Je fais vraiment attention avec qui je traite. J'ai bien été élevé.» Depuis l'adolescence son père l'endoctrine, lui montre certaines ficelles, frisant parfois l'illégalité. Et même s'il n'a jamais été mis dans la confession, il soupçonne Winston de tremper dans des histoires louches. Peut-être bien plus louches que les siennes. « Ce serait dommage de priver Hungcalf d'une excellent professeure comme vous. Je suis certain que vous êtes devenue indispensable. » L'un des dons de sa mère. Agrippa Skinner a toujours été la femme. Intelligente. Bien élevée. Sévère. Se faisant sa place où qu'elle aille, se rendant indispensable.
@Agrippa Skinner
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Jeu 14 Mar 2019 - 18:52
Aurai-je pu croire un jour que ce fils ainé que je chérissais tant aurait pu un jour tomber amoureux ? Pire, peut-être devenir romantique et sentir son désir l’embraser ? Ce qu’il me disait là, à demi-mot, me touchait sincèrement. J’étais heureuse pour lui, et j’espérais profondément qu’il n’allait pas vivre une déception avec la jeune Pennington. Bien qu’elle semblait être bien élevée et être une épouse prometteuse, il en allait de même pour Tzvetelina. Cependant, je ne voulais pas attirer le mauvais œil sur mon fils, alors je gardais ma remarque pour moi. Il était amoureux et il tenait à cette femme, je ne pouvais donc que lui souhaiter le bonheur qui m’était inaccessible… et il était clair que son père l’envierait aussi, or, lui n’était pas si bon que moi. Je ne serai pas surprise que si Winston découvre les sentiments des deux jeunes personnes, il en vienne à essayer de les détruire, par simple comportement perfide et jaloux. En silence, je me faisais la promesse que ça n’arriverait jamais, que je serai là pour protéger le mariage et le couple de mon ainé. Il en avait besoin, et il le méritait.
- Bizarre est le mot qui qualifie le mieux l’amour. J’imagine… et je pense qu’il vous faut du temps à tous les deux. Penchant légèrement la tête sur le côté, je plissais ce regard si froid. Il faut toujours un temps d’adaptation lorsqu’on se met à vivre et à partager sa vie avec quelqu’un.
Ho oui j’en savais quelque chose. J’avais la naïveté de croire qu’il était plus simple de s’adapter à l’autre lorsque nous avions des sentiments que lorsque nous n’en avions pas. Pourtant, ce dernier point, c’était celui que j’avais vécu avec Winston. Je ne l’avais connu ni d’Even ni d’Adam avant que mon nom de jeune fille soit mêlé au sien, et avant que je ne partage ma vie avec lui. Ma vie, et aussi mon corps. Étais-je une femme désirable ? Sans doute que oui, même si je n’avais jamais usé de mes charmes dans ma vie. Pas même pour mon époux. Pas même pour gagner la confiance d’un potentiel ennemi ou allier. Jamais.
Je n’étais pas si perfide, je n’étais pas du genre à m’abaisser aux plus bas instincts que l’on pouvait ressentir, et pour cause : ils m’étaient inconnus. Là résidait ma force, car, comme le disait si bien le jeune homme devant moi, je ne me sentais jamais bizarre, et je n’avais pas à être prudente pour ce genre de chose.
- Soi aussi prudent… pour éviter qu’elle ne te dupe.
Je n’avais pas pu m’en empêcher. Je craignais qu’il soit blessé de cette remarque, pourtant mon instinct bien trop méfiant et aiguisé avait préféré prévenir ce fils que j’aimais tant, plutôt que de prévenir une situation qui arriverait, si elle arrivera. Ce n’était pas ce que je souhaitais évidemment, mais je me devais de mettre en garde la chair de ma chair.
À sa remarque concernant son éducation, je ne pus m’empêcher de sourire tout en attrapant ma tasse de thé. Évidemment qu’il avait été bien élevé, j’étais sa mère. Et s’il y avait bien un domaine où je pouvais faire confiance à Winston les yeux fermés, c’était en affaire. Puisque c’était principalement lui qui avait tout enseigné à Adriel, je savais donc que mon fils avait toutes les armes en main pour bien effectuer son travail, et les passes qu’il faisait sous cap.
- Ho personne n’est indispensable tu sais. Mais beaucoup soufflent que malgré mon caractère, je suis l’un des meilleurs professeurs de potions depuis des années. Je secouais légèrement la tête malgré un sourire un peu audacieux. Cela m’amuse quelque peu.
J’étais douée dans mon domaine, ça ne faisait aucun doute, pourtant, je n’avais pas la prétention de me croire la meilleure. Dans aucun domaine par ailleurs, car je partais du principe qu’il était possible d’apprendre tous les jours. L’enseignement me le permettait, entre autre.
Terminant ma viennoiserie avec délice, je regardais à nouveau mon fils, l’air un peu plus grave et sérieux.
- Adriel. Tu es mon fils, et je ne souhaite pas qu’il t’arrive quelque chose, ou que tu puisses dire ou agir de manière peu souhaitée. Des fois, la colère, à force d’accumulation à cause des années, nous fait faire des choses que nous ne pensons pas réellement. Plantant mon regard dans le sien, je laissais planer un instant avant de reprendre. Je voudrais que tu saches que, même si je n’ai pas été une mère exemplaire lors des premières années de ta vie, maintenant, je voudrais changer cela.
Confidences à mettre sur la table, autant y aller franchement. Je ne voulais pas que la rancœur que pouvait ressentir mon fils depuis sa naissance finisse par prendre contrôle de lui. Le départ de Juliet m’avait fait beaucoup réfléchir. Il m’avait fallu le lui dire. Le lui préciser.
- Bizarre est le mot qui qualifie le mieux l’amour. J’imagine… et je pense qu’il vous faut du temps à tous les deux. Penchant légèrement la tête sur le côté, je plissais ce regard si froid. Il faut toujours un temps d’adaptation lorsqu’on se met à vivre et à partager sa vie avec quelqu’un.
Ho oui j’en savais quelque chose. J’avais la naïveté de croire qu’il était plus simple de s’adapter à l’autre lorsque nous avions des sentiments que lorsque nous n’en avions pas. Pourtant, ce dernier point, c’était celui que j’avais vécu avec Winston. Je ne l’avais connu ni d’Even ni d’Adam avant que mon nom de jeune fille soit mêlé au sien, et avant que je ne partage ma vie avec lui. Ma vie, et aussi mon corps. Étais-je une femme désirable ? Sans doute que oui, même si je n’avais jamais usé de mes charmes dans ma vie. Pas même pour mon époux. Pas même pour gagner la confiance d’un potentiel ennemi ou allier. Jamais.
Je n’étais pas si perfide, je n’étais pas du genre à m’abaisser aux plus bas instincts que l’on pouvait ressentir, et pour cause : ils m’étaient inconnus. Là résidait ma force, car, comme le disait si bien le jeune homme devant moi, je ne me sentais jamais bizarre, et je n’avais pas à être prudente pour ce genre de chose.
- Soi aussi prudent… pour éviter qu’elle ne te dupe.
Je n’avais pas pu m’en empêcher. Je craignais qu’il soit blessé de cette remarque, pourtant mon instinct bien trop méfiant et aiguisé avait préféré prévenir ce fils que j’aimais tant, plutôt que de prévenir une situation qui arriverait, si elle arrivera. Ce n’était pas ce que je souhaitais évidemment, mais je me devais de mettre en garde la chair de ma chair.
À sa remarque concernant son éducation, je ne pus m’empêcher de sourire tout en attrapant ma tasse de thé. Évidemment qu’il avait été bien élevé, j’étais sa mère. Et s’il y avait bien un domaine où je pouvais faire confiance à Winston les yeux fermés, c’était en affaire. Puisque c’était principalement lui qui avait tout enseigné à Adriel, je savais donc que mon fils avait toutes les armes en main pour bien effectuer son travail, et les passes qu’il faisait sous cap.
- Ho personne n’est indispensable tu sais. Mais beaucoup soufflent que malgré mon caractère, je suis l’un des meilleurs professeurs de potions depuis des années. Je secouais légèrement la tête malgré un sourire un peu audacieux. Cela m’amuse quelque peu.
J’étais douée dans mon domaine, ça ne faisait aucun doute, pourtant, je n’avais pas la prétention de me croire la meilleure. Dans aucun domaine par ailleurs, car je partais du principe qu’il était possible d’apprendre tous les jours. L’enseignement me le permettait, entre autre.
Terminant ma viennoiserie avec délice, je regardais à nouveau mon fils, l’air un peu plus grave et sérieux.
- Adriel. Tu es mon fils, et je ne souhaite pas qu’il t’arrive quelque chose, ou que tu puisses dire ou agir de manière peu souhaitée. Des fois, la colère, à force d’accumulation à cause des années, nous fait faire des choses que nous ne pensons pas réellement. Plantant mon regard dans le sien, je laissais planer un instant avant de reprendre. Je voudrais que tu saches que, même si je n’ai pas été une mère exemplaire lors des premières années de ta vie, maintenant, je voudrais changer cela.
Confidences à mettre sur la table, autant y aller franchement. Je ne voulais pas que la rancœur que pouvait ressentir mon fils depuis sa naissance finisse par prendre contrôle de lui. Le départ de Juliet m’avait fait beaucoup réfléchir. Il m’avait fallu le lui dire. Le lui préciser.
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Sam 30 Mar 2019 - 19:20
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Jamais de mémoire, il n'a autant parlé avec sa mère. Jamais autant sincèrement. Bien que la conversation ne soit pas extrêmement chaleureuse et réellement honnête - les choses étant dites à demi-mots - il lui semble découvrir bien plus de facettes de sa mère autour de ce petit thé improvisé. Agrippa Skinner semble éprouver de réels sentiments et ne pas être une coquille vide et froide. Elle semble porter un réel intérêt à ses enfants, à lui, à ses sentiments si étrange. Elle ne le juge pas - du moins il a l'impression - amenant seulement son expérience et son avis dans la conversation pour le guider, pour l'aider. Lui, perdu dans sa vie quelque peu chamboulée ces derniers temps. « Je pensais que ce serait plus facile avec Bella, parce qu'on se connait vraiment. » Depuis l'enfance, échangeant des lettres en secret par la suite, des discussions cachées de tous, des baisers clandestins. Histoire horriblement romantique quand on y pense. Roméo et Juliette des temps modernes. À n'en pas douter que leur histoire ferait briller les yeux des adolescentes adeptes de romans à l'eau de rose. Beurk. « Ou plutôt se connaissait. » Parce qu'elle a changé, sa Bella. Plus secrète. Plus froide. Plus étrange. Comme lui a changé aussi. Sa mère lui demande d'être prudente, remarque qui le fait ciller quelque peu. Prudent ? Il voue une confiance aveugle en Bella. Bien plus qu'en Lina. Elle ne le trahirait pas. N'est-ce pas ? Non, jamais. L'idée folle qu'elle mène même un double jeu ou quoique ce soit de semblable est totalement absurde. Parce que Bella est la droiture incarnée. Parce que Bella est trop accrochée à l'étiquette et la bienséance. Parce que Bella l'aime sincèrement - et ce n'est pas un mariage de convenance. « J'ai bien plus confiance en elle qu'en Lina, Mère. » Il plisse les yeux. Il sait que sa mère appréciait la jeune slave. Il sait qu'elles discutaient énormément, probablement pour fomenter des plans diaboliques. Il sait que ce n'est pas le cas avec Bella. Il ne les a jamais vu échangé plus que des banalités, sans s'arrêter sur des choses plus profondes, plus sérieuses. Agrippa semble apprécier la remarque d'Adriel sur son éducation plus que parfaite. Elle esquisse un sourire qui trouve écho sur son visage. Elle est une bonne mère quoiqu'on puisse penser. Et apparemment une excellente professeure à n'en pas douter. Il est amusé par le brin de passion qui ressort dans les mots de sa mère, y trouvant quelque chose de beau dans sa façon de parler de son travail. Il imagine que ça devrait le lot de tous ceux qui enseignent, aimer le faire. Ne pas devenir l'un de ces personnages aigris qui n'attendent que la fin du mois pour toucher leurs gallions. Pathétiques. « Je suis certain que vous êtes exceptionnelle. » Comme elle l'a été avec eux tout au long de leur vie. Admirable. Ce serait mentir de dire que Winston les a élevé - même s'il semble y croire. Adriel est persuadé qu'ils sont ce qu'ils sont aujourd'hui grâce à leur mère, ombre dans le dos de leur père, tirant la plupart des ficelles. Elle termine sa viennoiserie, il en fait de même. Elle finit par braquer son regard dans le sien, bien plus sérieux, bien plus... inquiet ? Les mots le touchent profondément. Il ne s'y attendait pas, surpris par autant de sincérité venant de sa part. Autant de sentiments. « Vous êtes une mère formidable, n'en doutez pas. » Elle a seulement écopé d'un époux beaucoup moins formidable. « Je regrette seulement de ne pas avoir passé plus de temps avec vous, mes frères et Juliet. » Son enfance et son adolescence volées par leur père, l'obligeant à grandir un peu trop vite et s'éloigner de ses frères et de sa soeur, lui donnant un sentiment d'étrange solitude tout au long de sa vie. Et peut-être qu'à un moment donné, il a détesté Agrippa. Détesté pour avoir laisser faire Winston. Pour l'avoir abandonné. Mais il ne le lui dira pas, trop fier pour l'avouer. Trop fier pour dire que sa maman lui a tellement manqué.
@Agrippa Skinner
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mer 3 Avr 2019 - 18:26
Je laissais mon fils m'exposer son point de vue concernant sa fiancée et future femme. Je ne doutais pas un seul instant qu'il était plus à l'aise avec elle qu'avec Tzvetelina et qu'il lui faisait davantage confiance, et c'était bien ce qui m'inquiétais. Même si je savais que les sentiments de la française étaient les mêmes que ceux de mon aîné, je ne pouvais m'empêcher d'être un peu inquiète. Instinct maternel mal placé sans doute, ou protection exacerbée de la famille, c'était sûrement un peu des deux. Toute ma vie, je l'avais consacré au confort des Skinner, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer. J'étais cette vieille tigresse qui veillait dans l'ombre et qui attendait le bon moment pour intervenir et sauter à la gorge de sa proie. Néanmoins, je n'allais pas attendre le dernier moment pour me décider à agir et à surveiller ma belle-fille. En réalité, je m'y étais déjà mise, et je comptais bien passer du temps avec elle, en tout bien, tout honneur, afin de mieux la connaître, et de me faire mon propre avis. De calmer, ou pas, mes soupçons.
Pourtant, je sentais bien que quelque chose tracassais Adriel, et il me le confirmait en quelques mots qui eurent l'effet de me faire froncer les sourcils sans pour autant que je ne perde de ma superbe ni que je ne me démonte. Au contraire, ce simple petit geste suffisait à accentuer mon côté froid et autoritaire, gardien et chasseur.
- Qu'entends-tu par "se connaissait" ? Quel est le problème ?
Sans vouloir paraître particulièrement intrusive dans la vie de couple de mon fils, je voulais avant tout m'assurer qu'il soit heureux et épanoui. S'il y avait le moindre souci avec miss Pennington j'avais besoin de le savoir. Avant tout pour veiller sur Adriel, mais aussi au bien être de l'ensemble de ma famille.
Une fois ma viennoiserie terminée, j'entourais ma tasse de thé de mes longs doigts fins et habiles tout en me confiant à mon enfant. Des fois, il fallait savoir crever l'abcès, j'en savais quelque chose depuis que j'étais devenue enseignante et directrice. Peut-être apprenais-je un peu trop tard certain rudiment de la pédagogie, mais j'avais la naïveté de croire qu'il n'était jamais trop tard pour apprendre. C'était peut-être l'un de mes rares plaisirs : continuer à apprendre malgré mon âge et malgré ma vie. Apprendre était une richesse incommensurable.
Le temps de la confidence passé, j'accordais des sourires épanouis et sereins à mon fils qui, je le voyais bien, essayait de me rassurer tant bien que mal. Pour cela, je lui en étais reconnaissante. Peut-être que je m'inquiétais trop après tout, mais voilà, c'était mon rôle de mère et de matriarche des Skinner. Je ne pouvais pas m'en empêcher, et mon instinct aiguisé continuait à me souffler qu'Adriel me cachait quelque chose concernant Tzvetelina. Mais pour l'heure, je mettais cette information de côté. Il fallait savoir arrondir les angles.
Prenant le temps de boire une gorgée de thé, je finissais par répondre d'un ton calme et détaché, mais malgré tout avec un sourire maternel serein et confiant affiché sur mes lèvres.
- Il n'est jamais trop tard pour se rapprocher de sa famille je pense. Si tu le regrettes, essaie peut-être de te rattraper. Regarde, nous présentement. N'est-ce pas un exemple concret ?
Les moments similaires que nous avions passé tous les deux pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main. Mais aujourd'hui, rien ne nous empêchait de réitérer autant de fois que nous le souhaitions. Après tout, il l'avait dit lui-même, mes enfants étaient tous adultes à présent. Les souvenirs d'enfant étaient rares, mais il était encore possible de se créer des souvenirs d'adultes dans cette fratrie.
Pourtant, je sentais bien que quelque chose tracassais Adriel, et il me le confirmait en quelques mots qui eurent l'effet de me faire froncer les sourcils sans pour autant que je ne perde de ma superbe ni que je ne me démonte. Au contraire, ce simple petit geste suffisait à accentuer mon côté froid et autoritaire, gardien et chasseur.
- Qu'entends-tu par "se connaissait" ? Quel est le problème ?
Sans vouloir paraître particulièrement intrusive dans la vie de couple de mon fils, je voulais avant tout m'assurer qu'il soit heureux et épanoui. S'il y avait le moindre souci avec miss Pennington j'avais besoin de le savoir. Avant tout pour veiller sur Adriel, mais aussi au bien être de l'ensemble de ma famille.
Une fois ma viennoiserie terminée, j'entourais ma tasse de thé de mes longs doigts fins et habiles tout en me confiant à mon enfant. Des fois, il fallait savoir crever l'abcès, j'en savais quelque chose depuis que j'étais devenue enseignante et directrice. Peut-être apprenais-je un peu trop tard certain rudiment de la pédagogie, mais j'avais la naïveté de croire qu'il n'était jamais trop tard pour apprendre. C'était peut-être l'un de mes rares plaisirs : continuer à apprendre malgré mon âge et malgré ma vie. Apprendre était une richesse incommensurable.
Le temps de la confidence passé, j'accordais des sourires épanouis et sereins à mon fils qui, je le voyais bien, essayait de me rassurer tant bien que mal. Pour cela, je lui en étais reconnaissante. Peut-être que je m'inquiétais trop après tout, mais voilà, c'était mon rôle de mère et de matriarche des Skinner. Je ne pouvais pas m'en empêcher, et mon instinct aiguisé continuait à me souffler qu'Adriel me cachait quelque chose concernant Tzvetelina. Mais pour l'heure, je mettais cette information de côté. Il fallait savoir arrondir les angles.
Prenant le temps de boire une gorgée de thé, je finissais par répondre d'un ton calme et détaché, mais malgré tout avec un sourire maternel serein et confiant affiché sur mes lèvres.
- Il n'est jamais trop tard pour se rapprocher de sa famille je pense. Si tu le regrettes, essaie peut-être de te rattraper. Regarde, nous présentement. N'est-ce pas un exemple concret ?
Les moments similaires que nous avions passé tous les deux pouvaient se compter sur les doigts d'une seule main. Mais aujourd'hui, rien ne nous empêchait de réitérer autant de fois que nous le souhaitions. Après tout, il l'avait dit lui-même, mes enfants étaient tous adultes à présent. Les souvenirs d'enfant étaient rares, mais il était encore possible de se créer des souvenirs d'adultes dans cette fratrie.
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Lun 6 Mai 2019 - 20:22
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Cette conversation presque trop sentimentale pour eux le met mal à l'aise. Discuter aussi ouvertement - du moins aussi ouvertement que possible pour un Skinner - avec sa mère est perturbant et dans un sens, rafraichissant. Parce que ses doutes et ses questions ne sont pas si folles. Parce que derrière le masque de glace se cache quelqu'un. Parce qu'elle semble le comprendre... au moins rien qu'un peu. Il se sent moins seul et perdu dans son petite monde d'angoisses. Même parler de Bella a quelque chose de bénéfique. Parce qu'il n'en parle jamais, parce qu'il fait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais l'Adriel et la Bella adolescents ont grandi et ne sont plus tout à fait les mêmes. Parce qu'il doute parfois - ou souvent. Parce qu'il a peur pour leur avenir. Pour eux. « Je connaissais bien la Bella adolescente, un peu moins celle d'aujourd'hui. » Celle qui est si distante, parfois un peu trop froide. Celle qui s'accroche à son bras et offre des sourires trop parfaits à la ronde. Celle qui déambule dans l'allée des embrumes, secrets au fond des poches, aura mystérieuse. « Après le mariage avec Lina... » Il hausse les épaules, geste désinvolte. Après le mariage, ils avaient le coeur brisé, l'âme abîmée. Après le mariage, c'était bien trop difficile de se voir, bien trop difficile de faire semblant. Il aurait probablement craqué, abandonnant Lina, se jetant sur la fiancée de son petit-frère, crachant sur le nom des Skinner, piétinant toutes ces années à dorer le blason familiale et tout le travail de ses parents. Aimer Belladonna n'a été que pure poison avant maintenant, le rongeant profondément. Il sourit à la remarque de sa mère sur leur moment partagé. Rares sont ceux-là. Se rapprocher des plus petits ne semblent pas inconcevables, mais Jarvis... Jarvis et son caractère posent problème. Ils ne se sont jamais vraiment entendus, faisant bonne figure en public, se pourrissant en privée. Et Adriel n'a jamais rien fait pour changer quoique ce soit, alimentant leur relation quelque peu malsaine au contraire. « J'essaie d'être présent. Mais vous savez... je suis le grand-frère trop chiant. » Il mime des guillemets, imitant l'un de ses petits-frères. Il est trop parfait. Trop intelligent. Trop droit. Trop gentil. Il n'est pas drôle et ne fait pas de bêtises. Quelle tristesse. Ça le fait souvent sourire d'avoir ce rôle là et c'est parfois pesant d'être l'exemple à suivre selon leur père. Parce que ça le stigmatise quelque peu aux yeux des autres, le rendant intouchable. Chiant. Et il ne peut décemment pas avouer à ses cadets qu'il est amoureux et désire Bella depuis... son adolescence ? Qu'il a fantasmé sur elle plus d'une fois. Qu'il a fait le mur à Poudlard avec ses camarades. Qu'il buvait un peu trop à l'approche de son mariage et enchainer les filles. Qu'il a vendu sa propre femme, la jetant en pâture aux requins. Qu'il fait passer des objets illégaux et touche des pots-de-vins. Ce serait entacher sa belle image. « Vous savez ce que sait d'avoir ce rôle là.» Il imagine qu'elle doit autant souffrir d'être l'épouse parfaite et aimante, la mère froide et autoritaire, la professeure rigide et sévère. Tellement de rôles pour une seule personne.
@Agrippa Skinner
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Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mar 7 Mai 2019 - 12:16
C'était plutôt singulier pour deux Skinner de se retrouver en tête à tête et se confier de la sorte. Même si j'en ressentais une sorte de frisson d'effroi qui me parcourait sans cesse l'échine, je le faisais avant tout pour le bien de mon fils. Mère trop exigeante, je n'étais pas sans savoir que j'étais passée à côté de bien des choses dans sa vie, et je m'en voulais terriblement. Le fait d'être devenue enseignante m'avait appris bien des choses que je ne soupçonnais pas. Comme quoi on ne cessait d'apprendre. Pourtant, parler de relation intime avec mon fils était véritablement hors norme. Évidemment je ne lui demandais pas les détails les plus sordides, je ne me serai pas permise, mais je m'inquiétais avant tout de son bien-être.
Voilà pourquoi je l'écoutais attentivement me parler de sa fiancée et des différences qui semblaient les séparer au jour d'aujourd'hui. Pourtant, un petit pli rieur vint apparaître aux coins de mes yeux tandis que mon sourire, lui, restait distant et faible.
- C'est normal Adriel, le passage à la vie d'adulte n'est pas un cadeau pour tout le monde, nous changeons tous durant cette période. Je savais de quoi je parlais, et pour cause. J'étais moi-même passée par là, puis j'avais pu observer la mutation s'opérer sur mes six enfants. Parfois j'aurai aimé qu'ils restent de jeunes enfants. Plissant les yeux, je me permettais une suggestion qui m'étonnait moi-même du fait que je ne l'avais jamais suivie. Et si… tu essayais d'en parler tranquillement avec elle ? Après tout, vos sentiments sont présents, n'est-ce pas ?
J'ignorais ce que c'était que d'être amoureuse, et j'ignorais également ce que c'était que de se confier, pourtant j'avais pu observer cette formule sur bien des couples. Alors pourquoi pas celui de mon fils ? Pour le mien, c'était trop tard, il n'y avait plus rien à sauver, et qui plus est, je n'avais aucune envie de sauver quoique ce soit.
Voilà pourquoi il n'avait pas besoin de terminer sa phrase concernant son précédent mariage. Je pouvais comprendre mieux que personne, alors, je me contentais d'un hochement de tête. Ce genre de tradition chez les sang-pur, le mariage forcé, c'était quelque chose qui nous brisait au plus profond de nous. Pourtant, la lignée, la qualité du sang était extrêmement importante, surtout pour une famille comme la nôtre. Il ne fallait donc rien mettre au hasard. Le devoir passait avant le désir, je le savais mieux que personne.
Terminant ma tasse de thé, je ne quittais cependant pas mon fils des yeux alors qu'il me confiait davantage son rôle auprès de sa fratrie. Je ne savais que trop bien à quel point l'éducation d'Adriel avait eu des conséquences auprès de ses frères et de sa sœur, notamment de Jarvis. Winston lui avait très clairement volé ses plus belles années, et encore une fois, je n'avais rien pu faire.
Petit à petit, je sentais ce vide se former au creux de mon cœur déjà bien sec.
Reposant ma tasse de thé en un soupir compatissant, je lui répondais après avoir croisé mes longs doigts fins.
- Je le sais parfaitement bien oui. Peut-être que le plus difficile est de supporter les critiques de ses proches. Je lui adressais un fin sourire, évoquant alors les souvenirs que nous avions en commun des rares fois où Adriel avait osé se dresser contre moi. Ou qu'il avait pu observer ses frères et sa sœur en faire de même. J'essaie toutefois de garder une ligne de conduite. De ne pas perdre de vue que c'est pour le bien de mon entourage si j'endosse toutes ces casquettes. La famille avant tout. Toujours. Mais avec un peu d'effort nous y arrivons. Regarde notre discussion présentement. Un nouveau sourire, plus sincère cette fois, se dessina sur mes lèvres.
Voilà pourquoi je l'écoutais attentivement me parler de sa fiancée et des différences qui semblaient les séparer au jour d'aujourd'hui. Pourtant, un petit pli rieur vint apparaître aux coins de mes yeux tandis que mon sourire, lui, restait distant et faible.
- C'est normal Adriel, le passage à la vie d'adulte n'est pas un cadeau pour tout le monde, nous changeons tous durant cette période. Je savais de quoi je parlais, et pour cause. J'étais moi-même passée par là, puis j'avais pu observer la mutation s'opérer sur mes six enfants. Parfois j'aurai aimé qu'ils restent de jeunes enfants. Plissant les yeux, je me permettais une suggestion qui m'étonnait moi-même du fait que je ne l'avais jamais suivie. Et si… tu essayais d'en parler tranquillement avec elle ? Après tout, vos sentiments sont présents, n'est-ce pas ?
J'ignorais ce que c'était que d'être amoureuse, et j'ignorais également ce que c'était que de se confier, pourtant j'avais pu observer cette formule sur bien des couples. Alors pourquoi pas celui de mon fils ? Pour le mien, c'était trop tard, il n'y avait plus rien à sauver, et qui plus est, je n'avais aucune envie de sauver quoique ce soit.
Voilà pourquoi il n'avait pas besoin de terminer sa phrase concernant son précédent mariage. Je pouvais comprendre mieux que personne, alors, je me contentais d'un hochement de tête. Ce genre de tradition chez les sang-pur, le mariage forcé, c'était quelque chose qui nous brisait au plus profond de nous. Pourtant, la lignée, la qualité du sang était extrêmement importante, surtout pour une famille comme la nôtre. Il ne fallait donc rien mettre au hasard. Le devoir passait avant le désir, je le savais mieux que personne.
Terminant ma tasse de thé, je ne quittais cependant pas mon fils des yeux alors qu'il me confiait davantage son rôle auprès de sa fratrie. Je ne savais que trop bien à quel point l'éducation d'Adriel avait eu des conséquences auprès de ses frères et de sa sœur, notamment de Jarvis. Winston lui avait très clairement volé ses plus belles années, et encore une fois, je n'avais rien pu faire.
Petit à petit, je sentais ce vide se former au creux de mon cœur déjà bien sec.
Reposant ma tasse de thé en un soupir compatissant, je lui répondais après avoir croisé mes longs doigts fins.
- Je le sais parfaitement bien oui. Peut-être que le plus difficile est de supporter les critiques de ses proches. Je lui adressais un fin sourire, évoquant alors les souvenirs que nous avions en commun des rares fois où Adriel avait osé se dresser contre moi. Ou qu'il avait pu observer ses frères et sa sœur en faire de même. J'essaie toutefois de garder une ligne de conduite. De ne pas perdre de vue que c'est pour le bien de mon entourage si j'endosse toutes ces casquettes. La famille avant tout. Toujours. Mais avec un peu d'effort nous y arrivons. Regarde notre discussion présentement. Un nouveau sourire, plus sincère cette fois, se dessina sur mes lèvres.
- InvitéInvité
Re: TEA TIME (agrippa&adriel)
Mar 25 Juin 2019 - 21:51
AGRIPPA & ADRIEL
tea time
Même si tout semble si étrange, discuter avec sa mère a quelque chose d'agréable. Rares sont les moments partagés entre mère et fils. Il ne l'en blâme pas, reprochant plutôt à son père de l'accaparer la plupart du temps - et à lui-même de ne jamais faire attention à ses pairs. Il s'est éloigné des autres durant l'adolescence, creusant le fossé déjà bien profond entre lui et ses frères et soeurs. Revenir en arrière et se racheter semble bien difficile, encore moins maintenant, surtout avec Jarvis - et sa rancœur à peine voilée. Il sourit aux conseils donnés par sa mère, hochant plutôt distraitement de la tête, perdu dans ses pensées. « Je crois que je ne peux nier mes sentiments pour elle.» Et il n'a jamais été vraiment discret les années précédentes. Quémandant des nouvelles de la blonde dès qu'il le pouvait. Lui offrant des sourires quand les dos se tournaient. Lui volant des baisers au détour des couloirs de Poudlard - y'a si longtemps lui semble-t-il. Il a probablement maudit cent fois son propre père et ses décisions stupides, le fiancer à une russe inconnue et donner la main de Bella à Jarvis. Stupidité. Le tout l'obligeant à monter un plan un poil machiavélique pour évincer sa propre femme et voler celle de son petit frère - les portes du paradis se fermant bruyamment à n'en pas douter. Persona non grata. Il répond au sourire sincère de sa mère, sentant quelque chose de profond se tisser entre eux. Une certaine confiance qu'ils avaient peut-être perdu au fil des années. « Et vous êtes merveilleuse Mère. » Il hoche la tête, appuyant ses mots d'un autre sourire. Il se lève de son fauteuil, époussetant ses vêtements luxueux, jetant un oeil à sa montre. Il est tard. Il n'a pas vu l'heure défiler, plongé dans la conversation surprenante. « Je vais devoir vous laisser. » Il contourne le grand bureau en bois, s'approche d'elle et dépose un baiser sur sa joue blanche. « Saluez de ma part Juliet. Je repasserai la voir. » Et il quitte le bureau, non sans lui jeter un dernier sourire, la démarche un peu plus légère qu'à son arrivée. Un peu plus confiant. Un peu plus heureux.
@Agrippa Skinner
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