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how to save a life (kiran)
Mar 23 Avr 2019 - 19:46
De retour dans la bonne vieille salle de potions. Comme d’habitude. Lorsque je ne suis pas en classe, ou dans le labo moldu, je suis souvent fourrée ici, ou à la coloc. Ce soir, dans la pénombre du crépuscule, je concocte une potion relativement simple - la potion Wiggenweld. Le but, c’est de pouvoir l’étudier plus tard chez les moldus. Le but de prendre une potion extrêmement simple, c’est de pouvoir être certaine qu’elle sera exécutée parfaitement, et ainsi assurer que je ne fausserai aucunement les tests. Mes ingrédients déposés en file indienne sur ma table de travail, j’ai aussi sorti plusieurs tubes à essai afin de prélever tous mes échantillons. Un petit cahier pour noter mes observations, et surtout le nom de mes échantillons, je commence à préparer la potion. Incendio pour allumer le feu, un chaudron rempli d’eau.
Soupirant, je me mets à ajouter les ingrédients, prélevant un échantillon à chaque étape de réalisation de la potion. J’essaie de rester concentrée, mais il y a une petite voix qui s’est réveillée au fond de mon âme. Si tu avais donné cette potion à ton père, il vivrait toujours. Secouant la tête, je repousse l’idée. C’est faux. Une potion Wiggenweld ne guérit pas les cancers, c’est connu. Si tu avais suivi le cursus médicomagie tu aurais pu le sauver. Epaules qui s’affaissent. Je sais que j’aurais pu aller en médicomagie, si je l’avais voulu. Mais, trop intéressée par l’aspect scientifique des choses et pas assez par le côté humain, je n’aurais jamais réussi, et j’aurais été misérable. Si tu n’étais pas une sorcière, il ne serait pas mort. Larmes qui menacent de couler dans mes yeux. Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps elles sont apparues, entourant mes globes occulaires de liquide salé. Un bruit me fait sursauter. Relevant brusquement la tête, je remarque Kiran qui rentre dans la salle. “Oh, salut.” Mon coloc, mon partenaire d’expériences, mon ami. Séchant mes larmes de mon mieux, je replonge mon regard sur ma potion. “Tu viens travailler ?”
@kiran blackthorn
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Re: how to save a life (kiran)
Mer 24 Avr 2019 - 12:25
ㅡ HOW TO SAVE A LIFE ㅡ
ft. @Elena Torres
Kiran, assis tout seul dans un coin de la bibliothèque, pique du nez sur son manuel de Rune. Il a peu dormi ces derniers jours, pris d'une sorte de frénésie incompréhensible et venue de nulle part qui l'a fermement empêché de dormir. Aujourd'hui la frénésie s'est éclipsée, laissant place à une fatigue qui s'est ancrée jusque dans ses os. Kiran somnole, donc, déjà sur la bonne voie pour s'endormir complètement, quand un frisson lui traverse le corps. Ugh, not again. Il se réveille un peu, sentant que son don est sur le point de se manifester. Il ferme instinctivement les yeux quand des flashs brusques et rapides lui apparaissent mentalement. Ca se passe si vite qu'il n'a pas le temps de voir les images en détail, mais il reconnaît la salle de potion et le visage d'Elena. Il est envahi d'un sentiment d'urgence, aussi. Il ouvre les yeux, contemplatif pendant une poignée de seconde, avant de se lever avec précipitation et de quitter la bibliothèque, en direction de la salle de potion.
Il a déjà remarqué qu'Elena ne va pas très bien ces derniers temps. Son comportement lors de leur dernière happy hour était déjà un gros indice, et puis elle s'est renfermée un peu plus que d'habitude. Il avait déjà en tête l'idée de lui parler, mais le flash qu'il vient de voir ainsi que son instinct qui lui crie de se dépêcher de lui parler ne font que le conforter dans l'idée que quelque chose cloche réellement. Elle sursaute quand il entre dans la salle de potion, avant de baisser les yeux suspicieusement sur son chaudron, fuyant son regard. « Oh, salut. Tu viens travailler ? » Kiran se rend compte qu'il n'a aucune excuse pour sa présence dans la pièce. « Euh, ouais. » Silence. Oh, fuck it. Let's go straight to the point. « En fait, non. Je voulais te voir. » Il s'approche lentement d'elle, s'appuyant ensuite contre son plan de travail. Maintenant qu'il est proche d'elle, il peut voir ses yeux, visiblement rougis par les larmes, et son coeur se serre pour son amie. « Hey, » souffle-t-il doucement, en posant délicatement une main sur l'épaule de la jeune femme. « Qu'est-ce qui va pas ? T'es pas obligée de me dire, mais si t'as besoin de parler, je suis là pour toi tu sais. J'ai bien vu que t'es pas dans ton assiette ces derniers temps, alors si je peux aider... »
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Re: how to save a life (kiran)
Ven 26 Avr 2019 - 17:42
Elle est jolie, cette potion. Elle prend toutes les couleurs de l’arc-en-ciel quand on la concocte. Trois fois et demi, précisément. C’est-à-dire qu’au lieu de revenir au rouge, on s’arrête au vert, à la toute dernière étape. Il faut d’ailleurs faire attention à ne pas aller jusqu’au bleu, sinon le contenu du chaudron est inutilisable. Inutile. Et à quoi sert une potion inutile ? A rien. C’est exactement ce à quoi j’ai servi ces six derniers mois. A rien. J’ai supplié ma mère d’aller à Santa Ana, l’hôpital magique de Madrid, mais elle a refusé. J’ai ensuite proposé directement à mon père, mais j’ai aussi essuyé un refus de sa part. Mes frères, pareil. Je n’ai servi à rien. Strictement à rien. J’aurais pu ouvrir mes bouquins de potion et tenter d’en fabriquer une qui aurait pu l’aider, mais à quoi bon ? Il l’aurait refusé aussi. Parfois je me dis que je n’aurais même pas dû rentrer, que j’aurais pu continuer mes études en huitième année sans perdre encore une fois un an. J’aurais peut-être été plus utile. Mais jamais je ne me serais réconciliée avec mon père dans ce cas. Et pour rien au monde je n’aimerais changer les dernières minutes que j’ai eues avec lui.
“Hey.” La main de Kiran sur mon épaule me sort de ma torpeur. Depuis combien de temps il est là ? Il m’a parlé, avant ? La vitesse à laquelle j’ai oublié sa présence est impressionnante. Grands yeux tristes fixés sur lui. “Qu'est-ce qui va pas ? T'es pas obligée de me dire, mais si t'as besoin de parler, je suis là pour toi tu sais. J'ai bien vu que t'es pas dans ton assiette ces derniers temps, alors si je peux aider...” Baissant à nouveau mes yeux sur ma potion, je hoche la tête lentement. Je me force à parler avec une voix claire. “Tu peux m’aider avec ma potion, si tu veux.” D’un geste du menton, je désigne les tubes à essai vides sur la table. Rester forte, rester concentrée, se noyer dans le travail pour oublier la peine et la douleur, c’est ce que j’ai toujours fait. Ma main se remet à faire tourner la cuillère en bois dans le chaudron, après avoir griffonné quelques indications sur l’aspect de la potion dans mon cahier de labo. Minutes qui passent, avant que j’ai enfin le courage de prendre la parole à nouveau. “Mon père est mort.” Ca sort comme un murmure, ça menace de craquer, ça fait revenir le torrent de larmes jusqu’à mes cils. C’est la première fois que je le dis à voix haute, je crois. Et c’est tellement difficile.
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Re: how to save a life (kiran)
Sam 27 Avr 2019 - 12:59
ㅡ HOW TO SAVE A LIFE ㅡ
ft. @Elena Torres
Elle a l'air absente, Elena, si loin de la demoiselle concentrée et ancrée dans la réalité qu'elle est habituellement. Ca fend le coeur de Kiran, de la voir dans cet état, le regard lointain, tentant désespérément de faire comme si de rien n'était. Pas besoin d'être un as de la légilimencie pour voir qu'elle est en proie à un tourment intérieur important. Elle ne réagit même plus à sa présence, comme si elle avait déjà oublié qu'il est avec elle. La main qu'il pose sur son épaule la sort de sa torpeur, et elle le fixe de ses grands yeux toujours humide d'une tristesse profonde qui creuse une ride d'inquiétude un peu plus profonde sur le front de Kiran. Elle hoche la tête doucement, tentant de se reprendre. « Tu peux m’aider avec ma potion, si tu veux, » dit-elle d'une voix qu'elle veut claire mais dans laquelle Kiran peut toujours entendre les vacillements qu'elle tente de retenir. Il ne la brusque pas. Il sait d'expérience que pousser une personne à parler ne sert qu'à la faire se renfermer. Alors il hoche la tête à son tour, et se place en face des tubes à essais.
Un coup d'oeil sur sa potion et les ingrédients lui suffit pour deviner quelle potion elle prépare - la Wiggenweld. Dans un premier temps, Kiran se contente d'étiqueter chaque échantillon selon les étapes qu'elle a suivie. De son côté, Elena reste silencieuse un instant, concentrée sur ses notes. Le jeune homme prélève un échantillon de plus lorsque l'aspect de la potion change à nouveau. Enfin, un murmure s'échappe des lèvres de la demoiselle : « Mon père est mort. » Oh. Oh. Il se fige, sous le choc, avant de se forcer à agir ; il prend délicatement la main d'Elena dans la sienne, lui retirant la cuillère en bois d'entre les doigts, et baisse le feu sous la potion, s'assurant de la stabilité du mélange. Puis il l'attire doucement contre lui et l'enlace dans ses bras, reposant sa joue contre le sommet de son crâne. Il ne dit rien, pas de "désolé" ou de "mes condoléances", sachant d'expérience que ces formules sont vides de sens et inutiles. Il la sert juste contre lui, essayant d'être un pilier sur lequel elle puisse se reposer, se laisser aller. « Oh, Lena, » souffle-t-il, le coeur serré pour son amie. « Je sais à quel point c'est dur. Je suis là pour toi, ok ? Je suis là. Laisse-toi aller, » murmure-t-il en la berçant doucement. Il faut qu'elle laisse sortir ses émotions, elle s'effondrera sous leur poids sinon.
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Re: how to save a life (kiran)
Mer 1 Mai 2019 - 14:38
Pour être tout à fait honnête, ça doit faire depuis les quelques semaines que je suis rentrée que mon comportement est étrange, et qu’il ne s’améliore pas. Je tente de faire comme si de rien n’était, de me concentrer dans mon travail, la révision des cours, la préparation de ma thèse, les visites du château… Cependant, j’ai vite compris que j’avais besoin de calme, de sortir de l’université, et c’est pour ça que j’ai suivi Kiran dans la colocation qu’il a rejointe, chez qui il restait une place. Généralement, ça fonctionne, j’arrive à me concentrer. Mais il y a des jours ou la peine remonte et menace de fracasser la carapace que j’ai bâtie autour de moi. Aujourd’hui est un de ces jours. Confession murmurée, ma conscience qui essaie de regarder la réalité en face. Trop faible pour résister, je laisse Kiran manipuler mon bras et la potion, les yeux dans le vide. Les bras ballants, le regard mort, je sens son corps qui vient m’enlacer et je ne résiste pas. J’essaie de faire la forte, mais c’est trop difficile de faire semblant. “Oh, Lena.” Laissant tomber le masque, je ferme les yeux. “Je sais à quel point c'est dur. Je suis là pour toi, ok ? Je suis là. Laisse-toi aller.” Une larme qui roule sur ma joue. Puis une deuxième. Un sanglot, et le torrent qui ne peut plus s’arrêter. Passant mes bras autour de l’Indien, je me serre contre lui. Fort.
Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je suis contre l’Ethelred, je sais juste qu’il est là et que sa présence est rassurante. Les joues baignées de larmes, je reprends doucement conscience de la réalité. Décrochant mes bras du dos de Kiran, je frotte mes yeux, chassant les dernières perles salées. “Désolée.” Ramenant mes jambes contre ma poitrine, je pose le menton sur mes genoux. Le regard qui se perd une nouvelle fois dans la pièce. “Ce n’était pas vraiment un bon père.” Les souvenirs des punitions et regards sévères de mon paternel emplissent mon esprit. Les vacances occupées à travailler les cours moldus pour obtenir mon baccalauréat. Les dimanches passés seule car je ne pouvais pas aller à l’église avec eux. “Mais il faisait de son mieux, compte tenu des circonstances.” Haussement d’épaules. J’ai appris à vivre avec l’idée que j’étais une erreur de la nature, un monstre, une indésirable. Comment aimer un monstre ?
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Re: how to save a life (kiran)
Jeu 2 Mai 2019 - 10:21
ㅡ HOW TO SAVE A LIFE ㅡ
ft. @Elena Torres
Elle se laisse manipuler comme une poupée, absente, le regard vide, et Kiran déteste la voir comme ça. Quand il la prend dans ses bras et lui murmure à l'oreille, il la sent se relâcher, et bientôt elle l'enserre contre lui, ses bras autour de la taille du jeune homme. Il la berce doucement dans ses bras, laissant glisser ses doigts dans les cheveux de la demoiselle pour tenter d'apaiser ses violents sanglots. Il sent ses larmes humidifier sa chemise mais il s'en moque : la seule chose qui compte pour l'instant, c'est d'être avec elle et de la réconforter du mieux qu'il peut. Tandis qu'un nouveau sanglot secoue son corps, Kiran passe une main contre son dos et dépose un baiser dans ses cheveux. Il connaît cette douleur, celle de perdre un proche. Il ne sait pas quelle relation Elena avait avec son père, mais il sait que lorsque c'est la famille, ça blesse au plus profond de nous, une douleur impossible à décrire, un manque qui creuse dans le coeur.
Après un moment indéfini à se tenir là, dans les bras l'un de l'autre, les sanglots d'Elena se calme, son corps cesse de trembler contre celui de Kiran. Elle s'est lâchée une bonne fois pour toute, Kiran en est heureux : il sait lui-même jusqu'où peut mener le fait de se réprimer, et ça ne finit pas toujours bien. Elle se sépare de lui doucement, et Kiran relâche son étreinte autour d'elle pour s'appuyer contre le plan de travail, en veillant de ne rien faire tomber derrière lui. Il reste silencieux un instant, le temps qu'elle sèche ses larmes et reprenne sa respiration. « Désolée. » Kiran secoue la tête avec gentillesse : « Ne t'excuse pas. Je comprends." Il a passé des semaines entières à pleurer quand sa famille est morte, il comprend parfaitement sa tristesse. La demoiselle se recroqueville sur elle-même, le menton posé sur les genoux. « Ce n’était pas vraiment un bon père. Mais il faisait de son mieux, compte tenu des circonstances. » Kiran reste silencieux un instant, la voyant bien perdue sans ses pensées - des souvenirs, certainement - mais il n'aime pas le ton dépréciatif qu'il peut entendre dans sa voix. « Tu... Tu veux en parler ? » demande-t-il avec douceur. « Ne te sens pas obligée, mais... Ça peut soulager. Parfois. Alors... » Il n'insistera pas, si elle ne se sent pas d'humeur à parler, ou si elle ne veut pas en parler à lui. Mais il l'écoutera volontiers si Elena en a besoin.
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Re: how to save a life (kiran)
Sam 4 Mai 2019 - 20:41
Je ne pleure presque jamais. Ce n’est pas comme ça que j’ai été élevée. J’ai été élevée dans l’optique de faire de moi une femme forte, pieuse et passionnée. Enfin, jusqu’au moment où on a découvert mes pouvoirs. A partir de ce moment là, je n’ai plus été élevée, j’ai été rejetée. Et, trop fière pour montrer mes faiblesses aux autres, j’ai appris à les réprimer. A Beauxbâtons, d’abord, quand mon statut de née-moldue qui ne connaît rien au monde magique m’a empêchée de me faire des amis. A la maison, ensuite, quand je passais les journées de vacances à me mettre à niveau sur le programme éducatif moldu. Chaque coup, je le prenais sans craquer. Mais là, c’est le coup de trop. Je ne pleure pas souvent. Mais, lorsque je m’écarte de Kiran, j’ai cette sensation de vide, de calme. J’ai l’impression de sortir d’un sèche linge en marche. Lessivée.
Les jambes repliées contre moi, je ressens le besoin de me confier à l’Ethelred. Quelques mots sur mon père, vagues. Je n’ai jamais parlé de ma famille. Ou en tout cas, très peu. C’est ma partie secrète. C’est ma faiblesse. C’est mon double jeu. “Tu... Tu veux en parler ? Ne te sens pas obligée, mais... Ça peut soulager. Parfois. Alors...” Le regard quittant le vide dans lequel il se perdait jusqu’à maintenant, je tourne la tête afin de poser ma joue sur mon genou. Muette quelques secondes, considérant la possibilité de dévoiler cette part de mon passé à quelqu’un, je pousse enfin un soupir. “Mes parents sont moldus. Mes frères aussi. J’ai deux frères. Ils sont plus vieux que moi.” Je relève la tête à ce détail, les souvenirs passant devant mes yeux. Le regard au plafond, je continue mon histoire. “Ma famille est catholique. Et je suis… une sorcière…” Me mordant la lèvre, je hausse les épaules, finissant l’histoire brusquement. “Je n’ai pas pu aller à l’enterrement.” Parce que c’est trop difficile de revenir sur dix-sept ans d'ignorance de la part de mes parents, de parler de leur brusque changement d’attitude envers moi, leur petite princesse. Leur sorcière de fille. Dépliant mes jambes, j’essaie de revenir sur un sujet moins douloureux - même pas, juste plus catésien. “Il avait un cancer. Au pancréas. Je suis repartie en Espagne pour ça.” Parce que malgré le traitement que me réservaient mes parents, je suis restée, depuis mes onze ans, accrochée à l’image que j’avais d’eux avant. Un père et une mère aimants, doux, présents. “Et maintenant, je suis revenue.” Regardant enfin Kiran, je conclus sobrement. Je n’ai jamais été la meilleure pour me confier. C’est une sensation étrange. Mais il avait raison, ça soulage. Un peu.
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Re: how to save a life (kiran)
Jeu 9 Mai 2019 - 10:25
ㅡ HOW TO SAVE A LIFE ㅡ
ft. @Elena Torres
Peu à peu, elle se relâche et se vide. Elena n'a prononcé que quelques mots assez vagues sur son père, mais ça l'a déjà aidé à évacuer une certaine pression. Kiran a bien remarqué qu'Elena est une personne privée, qui parle peu d'elle ; c'est peut-être pour cela qu'aux yeux de certains, elle semble difficile à aborder. D'une certaine façon c'est quelque chose qui les rapproche : Kiran lui-même a un peu trop tendance à garder sa vie pour lui-même, et ceux qui le connaissent réellement ne se comptent que sur les doigts d'une main. Kiran devine aisément qu'il en est de même pour son amie. Ainsi, quand il lui demande si elle veut se confier et qu'elle reste silencieuse, il se dit qu'elle préfère ne pas en parler, ou alors pas à lui. Pourtant, elle finit par ouvrir les lèvres : « Mes parents sont moldus. Mes frères aussi. J’ai deux frères. Ils sont plus vieux que moi. » Comprenant qu'il ne vaut mieux pas l'interrompre dans sa lancée, l'Indien se contente de rester silencieusement appuyé contre le plan de travail, le regard posé sur elle. « Ma famille est catholique. Et je suis… une sorcière… » Le coeur de Kiran se serre pour elle : même les sangs purs comme lui savent ce qu'est cette religion, et les persécutions que les chrétiens ont fait subir aux sorcières par le passé ont marqué les mémoires de la communauté magique au point d'en créer la loi du secret. Ca n'a pas dû être facile pour Elena. « Je n’ai pas pu aller à l’enterrement. » Inutile d'en dire plus. Elle change alors de sujet, sa famille étant surement un point trop sensible pour elle : « Il avait un cancer. Au pancréas. Je suis repartie en Espagne pour ça. Et maintenant, je suis revenue, » finit-elle sombrement.
Kiran reste silencieux un instant, le temps de passer en revue les aveux qu'elle vient de lui faire. Il a mal pour elle, tant la situation doit être difficile à vivre. Il se rapproche d'elle, écarte doucement une mèche de cheveux de la demoiselle avant de la replacer derrière son oreille. « Lena, c'est normal que tu sois triste. Même si ça n'a pas été tous les jours facile, ils restent ta famille. Une part de toi est attachée à eux. » Quand il était petit et qu'il venait d'être adopté, il avait tellement, tellement envie d'être aimé par ses nouveaux parents. Ce n'est qu'aujourd'hui, après avoir été jeté dehors, qu'il se rend compte qu'il n'a pas besoin d'être aimé par eux pour avoir de la valeur. « Et surtout, s'il te plaît, ne culpabilise pas. » La culpabilité s'installe si vite pendant le deuil. J'aurais dû faire plus, j'aurais dû être là... Toutes ses réflexions que l'on se fait lorsqu'on perd une personne nous bouffe à l'intérieur. Ces réflexions le bouffe encore, lui, et il veut aider Elena à ne pas finir avec le même état d'esprit que lui. « Je suis sûr que tu as fait tout ce que tu pouvais, voire même plus. »
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Re: how to save a life (kiran)
Sam 11 Mai 2019 - 19:48
C’est difficile, pour moi, de me confier. J’ai toujours tout gardé au fond de moi. La tristesse, la colère, la haine, la jalousie, la peine. Une carapace que j’ai bâtie autour de moi, telle la tortue représentant mon patronus. Alors les quelques mots qui sortent de ma bouche sur ma famille et la maladie de mon père ont du mal à être énoncés. Je sais que si je repose le regard sur Kiran, je ne pourrai pas aller plus loin. Quelques phrases, des descriptions plus ou moins détachées, des détails inutiles. C’est tout ce que je peux dire, que l’Ethelred comprenne ou non les implications derrière. La sensation de sa peau frôlant la mienne pour replacer une mèche de mes cheveux derrière l’oreille provoque un frisson dans ma nuque. Une sensation de trop peu. J’ai besoin de contact humain. Soudainement, j’ai envie de le resserrer contre moi, comme tout à l’heure, encore une fois. “Lena, c'est normal que tu sois triste. Même si ça n'a pas été tous les jours facile, ils restent ta famille. Une part de toi est attachée à eux.” Comment fait-il pour comprendre aussi bien ce que je ressens ? Jamais je n’ai réussi à trouver les mots pour qualifier ce que je ressens envers ma famille. Lentement, je hoche la tête, mes yeux redevenant humides. “Et surtout, s'il te plaît, ne culpabilise pas.” Avalant difficilement la salive, je baisse les yeux sur ma potion. “C’est difficile.” Car ça tourne dans ma tête, comme une litanie. J’aurais dû faire ci, j’aurais dû dire ça. Comme s’il lisait dans mes pensées, le brun continue. “Je suis sûr que tu as fait tout ce que tu pouvais, voire même plus.” Un rictus apparaît sur mes lèvres. Justement, je n’ai rien fait. Je n’ai rien pu faire. Personne ne m’en a laissé l’occasion. Tout le monde rejetait tout ce que je proposais. “J’ai essayé.” Ma voix est devenue un murmure. Regardant dans le vide quelques secondes, je pose les yeux sur ma potion. “Tu m’aides à terminer ça ? Ensuite on rentre ?” Chassez le naturel, il revient au galop. Le bureau des pleurs est fermé pour aujourd’hui.
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Re: how to save a life (kiran)
Mer 15 Mai 2019 - 21:11
ㅡ HOW TO SAVE A LIFE ㅡ
ft. @Elena Torres
Elle est encore à fleur de peau, Kiran le voit bien, mais elle reste si forte, Elena. Avalant difficilement sa salive, elle répond un simple « C'est difficile », et il le sait. Il le sait parfaitement. Lui-même croule toujours sous la culpabilité ; une part de lui sait pertinemment qu'il n'était qu'un enfant et qu'il n'aurait rien pu faire pour sauver sa famille, qu'il ne pouvait pas savoir que ses étranges cauchemars allaient se réaliser. Mais une autre part de lui ne peut s'empêcher de répéter que c'est de sa faute, qu'il aurait dû mieux expliquer l'étrangeté de ses rêves à ses parents. Et puis, y a sa petite soeur, aussi... Mais le sujet est encore trop douloureux pour que Kiran puisse y penser alors qu'il est sobre. Une grimace amère se forme ensuite sur le visage de la demoiselle, et elle murmure « j'ai essayé » comme seule réponse. Kiran ne dit rien, il ne cherche pas à en savoir plus ou à la convaincre que c'est déjà beaucoup, d'essayer, surtout lorsque les relations familiales sont complexes. Il espère que sa seule présence est suffisante pour la réconforter ne serait-ce qu'un petit peu. « Tu m’aides à terminer ça ? Ensuite on rentre ? » Kiran sourit doucement, amusé de voir que son amie ne change pas ses priorités malgré tout. « Bien sûr, » répond-t-il simplement, avant de déposer un baiser de réconfort dans ses cheveux pour clôturer la conversation. Ensuite, il se tourne vers le plan de travail, et tous les deux s'activent silencieusement autour de la potion, Kiran suivant attentivement les rapides instructions qu'Elena lui donne de temps à autres. La potion terminée, les notes prises et les échantillons soigneusement entubés, les deux quittent la salle de potion pour rentrer à la coloc ; après tant d'émotions, Kiran a bien envie d'un chocolat chaud.
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- Si cette fin te va, on s'arrête ici et on continue sur l'autre