La solitude n'est pas pour toi, tu n'as plus été seul depuis bien trop longtemps et te voilà perdu, errant comme une âme damnée à la recherche de son salut. Pauvre Marcus, le salut n'est pas prévu de si tôt, tu devrais t'y faire. Tu devrais terminer cette année, tu devrais te barrer à l'autre bout du monde pour tout oublier et recommencer une nouvelle vie. Ouai, c'est une bonne idée ça. Laisser l'hypocrisie et la déception, le goût amer de la trahison dans ce petit pays et t'offrir la part qui te revient, la part du Roi. Les rumeurs vont bon train, entre la distance que tu imposes avec ton ancien ami et ta lumineuse absence auprès de ton ex-future-femme, les gens causent, les langues se délient et si souvent les propos sont ridicules, tu entends des mots, des qualificatifs à ton encontre qui sont à des kilomètres de la réalité. Bien trop épuisé que pour répondre, tu laisses dire, un jour la vérité éclatera d'elle-même et ils sauront tous que tu n'es pas l'enfoirer qui plante une femme enceinte jusqu'aux yeux, que tu es au contraire l'homme blessé qui s'écarte pour ne pas faire de conneries. Un meurtre, c'est si vite arrivé au fond.
Bien incapable de dire si tu retrouves ton ancien camarade pour une discussion banale ou un interrogatoire, tu te prépares à toutes les éventualités, il n'est pas du genre à chercher la petite bête, Darius, mais tu es arrivé à un stade où les gens te surprennent, on ne connait jamais vraiment quelqu'un, ce gris-ci ne fait pas exception. Mine fatiguée, tenue négligée, t'es pas vraiment à ton avantage et il te faut quelques secondes avant de comprendre sa blague, tu lèves le regard vers la pancarte, sourit en haussant les épaules, « j'ai toujours cru que c'était ton père qui tenait ce truc », répartie digne d'un enfant, mais après tout c'est le but de la manœuvre, pas vrai ? Amicalement, ta main vient frapper le dos du brun en souriant, « allons boire un verre » ; vous êtes là pour ça, enfin, toi. Les portes s'ouvrent sur la taverne déjà bien remplie, à croire que la fin d'année n'empêche pas bon nombre d'étudiants de sortir entre amis. Le troisième tabouret en partant de la gauche t'appelle comme un vieil ami impatient de saluer ton postérieur, tu ne voudrais pas le décevoir alors tu presses le pas pour t'installer, accouder parfaitement tel le pilier de comptoir expérimenter que tu es. « Comment tu vas, Darius ? » Et hop, on prend les devants histoire d'aiguiller la discussion, tu n'as pas envie de devoir t'expliquer trop rapidement. D'ailleurs, tu n'as pas envie de le faire du tout. Pas ce soir, pas encore.
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l'équinoxe de tes amours. (marcus)
Lun 13 Mai 2019 - 21:45
— Appuyé à sa bécane, ses doigts s’accrochèrent à la tige fumante coincée entre ses lippes. Attendant patiemment que l’heure du rendez-vous ne sonne au même titre que de la venue de son compère. Il offrit alors ses poumons à quelques bouffées de goudron. Son bistre léchant l’horizon où un soleil de printemps défaillait sur les plaines d’Ecosse. Avec cette impression d’avoir tant et maintes fois vu cette voute céleste que ses jambes fourmillaient à l’impatience du renouveau. De voyage. Sous l’égide d’un prurit de vadrouilles et de périples où ses bras s’embarrassaient avec volontariat de valises et de sa tente magique. La mangouste sauvage n’aimait trop se sédentariser. Les Highlands l’avaient à son gout pendant trop d’années portée dans leur sein pour que le bagnard ne commence à se lasser de cette éternité. Mais surtout frustré de la semi-liberté procurée à Hungcalf. Pour lui, il était sadique d’offrir une ouverture au monde avec ce semblant d’affranchissement de tout barrière pour au final que les étudiants ne s’enchaînent d’eux-mêmes à l’Université par leur morale estudiantine. Cela revenait à une vitrine qui les alléchait en masse sans que jamais il ne puisse tendre ses doigts vers les présentoirs et se servir. Pourtant il n’était aucunement à plaindre. Indépendant autant qu’autonome, le baroudeur n’avait cessé dernièrement de voguer au travers du Royaume-Uni. Perché sur le dos de son destrier d’alliage à faire ronronner son moteur. De longs exodes malgré lesquels sa mauvaise foi lui permettait toute complainte en cette toute fin d’après-midi. Ou plutôt sa trop grande soif d’ailleurs. Il brasillait dans l’envie de détenir son diplôme, pour ouvrir ses élytres et s’engager corps et âme dans l’humanitaire. Comble étant qu’il le souhaitait autant pour des dogme rimant avec aide et philanthropie que pour sa félicité personnelle de se gaver même dans son métier d’autres paysages. Une question d’intérêt dont il n’était pas souvent friand mais qu’il lui arrivait de faire usage comme aujourd’hui. A vrai dire, il était surtout embarrassé et curieux du rendez-vous qui l’attendait prochainement. Dans l’optique stupide et innocente d’apparence de se désaltérer autour d’une bière en compagnie de quelques discussions et remémorations avec un comparse de Poudlard. Mais sous quoi se cachait l’anguille de divers soupçons. Ou plutôt questions, car il ne savait vraiment sur quel pied danse et ce à quoi s’attendrer. Nageant dans des eaux inconnues depuis sa dernière entrevue avec une Rose abandonnée et seule. Le ventre rebondi au quasi-terme tandis qu’elle se démêlait comme elle le pouvait dans un océan de cartons de déménagement. Mais le plus problématique avait été qu’elle était capitaine solitaire. Sans son célèbre copilote, âme-sœur et accessoirement autant fiancé que futur père du fruit de ses entrailles. Tout un comportement des tiers qui semblait s’appesantir dans le crâne du demi-britannique comme une mystérieuse énigme. Jamais pour lui il n’aurait pu dissocier la Coldridge de l’homme auquel elle s’était affiliée par des fiançailles. Après tout cet idiot avait lui-même enfilé la corde de l’engagement autour de sa nuque, fier et enchanté de son obole. Autant qu’il se le montrait face à sa prochaine paternité. Malgré les réserves de ses proches. De ce fait, son absence semblait tant illogique autant que cruelle compte tenu de l’état de Rose. Elle avait besoin de son homme. Même si le rital haïssait l’idée de se mêler des histoires des autres, il ne pouvait rester de marbre face à la détresse de la blonde. Se berçant toutefois de l’illusion qu’il pouvait y avoir que des explications. Ainsi, il ne mit pas beaucoup de temps à remarquer le De Gray arriver quand ce dernier s’y décida enfin. Un rictus moqueur adressé directement au compère tandis qu’il se redressa de sa hauteur avant que les fossettes ne se définissent plus ardemment. Dans des arabesque nettement plus taquines qu’il laissa gagner même le timbre de sa voix dans le salut pour son frère ex-fauve : « Dis-moi De Gray, est-ce qu’à tout hasard le proprio ne serait pas de ta famille ? » Un léger signe de main accompagnant sa vanne pour démontrer le nom de l’enseigne ; la Taverne du Troll. |
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Re: l'équinoxe de tes amours. (marcus)
Sam 8 Juin 2019 - 19:24
The ground it shakes. These iron chains it’s made to break. Who’s gonna rise up to save us? Me?
(c) SIAL
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Re: l'équinoxe de tes amours. (marcus)
Dim 16 Juin 2019 - 22:07
— Des risettes et des vannes. Une mascarade qui dissimulait habilement le constat qui n’avait pourtant échappé à l’éphèbe : quelque chose n’allait pas. Les faits se lisant à même la trogne de l’ancien souverain des carmins et or. Ce frangin griffon qui n’avait plus la même prestance, ni cette mutinerie qui flamboyait dans les iris. Un peu comme Rose, pensait aussitôt l’Ausonien, inaccoutumé. Pourtant, le rital conserva la mine impassible vis-à-vis de ces observations. Mimant l’indifférent pour ne pas brusquer son camarade. Marcus était un sanguin, il devait donc la jouer fine. D’autant que le gris se trouvait navré. Certes sa caboche était hantée de milles questions et quelques reproches pour son ex-camarade, mais le De Gray sans son arrogance faisait bien trop peine à voir. Surtout qu’au fond, les années à se côtoyer et leur accointance avaient permis à Darius de prendre conscience que si Marcus laissait ses failles apparaitre au grand jour, c’est que l’intérieur devait être un désastre. Il laissa alors le temps à sa blague de murir entre les neurones du poursuiveur. Patient. Se simulant consciemment idiot ; celui qui ne voyait pas. Et accueillit la finale répartie de son interlocuteur d’un sourire qui s’élargit avec bienveillance. Acceptant la proposition par la rhétorique la plus simple : « En vrai j’aurais bien aimé. Ca aurait été plus pratique pour quand on va payer la note ce soir. » La mangouste annonçait la couleur. Beuverie et pintes à gogo. A vrai dire, il voyait plutôt cela comme une nécessité d’après les traits affaissés de son vis-à-vis. Le besoin d’éthanol un peu immature, qui ne règlerait certainement rien, mais qui délierait les esprits et les langues. En plus d’apporter un peu d’endorphines. Toutefois il n’emboita le pas à son vieux frère lion qu’après avoir miniaturisé sa précieuse bécane, pour la loger dans sa poche. Un haussement des épaules s’en suivant alors qu’il rangeait de rif par la suite sa baguette. « Si on rentre à pieds, je préfère ne pas la laisser ici pour la nuit, s’expliqua-t-il nonchalamment. » Et les portes du bar franchies, il s’étonna quelque peu d’observer son compagnon s’aventurer comme un colon en terre conquise. Avant même que lui-même n’ait eu le temps d’aborder du regard les tables disponibles parmi la cohue environnement. Cependant, docile, l’apprenti médicomage se laissa guider dans sillon son aîné. Encore là spectateur d’un Marcus à qui il ne fallut pas beaucoup de temps pour se mettre à son aise. Le joueur de Quidditch fut une caricature vivante du pochard cherchant à abreuver sa soif auprès du comptoir. Cette vue retira au semi-angliche un rire narquois. Les fossettes goguenardes sur le minois, il avisa l’assise adjacente de celle du sportif. « On fait aller. Bientôt la fin de l’années et les exams, répondit-il en haussant les épaules. Et toi ? Hâte d’en finir avec tes années de liberté ? » La question était à double tranchant, pouvant à la fois concerner le prochain diplôme qui délivrerait Marcus de ses engagements estudiantins, comme de ses prochains devoirs de pouponnage. Cependant, le Wright fut sauvé pile à ce moment par la voix du barman, auprès de qui la paire ne tarda pas à prendre commande. Ce fut alors dans les flots d’alcools qu’ils perdirent leur raison. Riant comme des imbéciles à diverses ressouvenances de leurs jeunes années sous l’égide de Godric Gryffondor. Ces saintes années qui firent perler quelques larmes de joie auprès de leurs prunelles embrumées par la bière. Leurs gaietés tintant allégrement en l’honneur de bêtises du passé. Que ce fut les leurs ou celles de confrères de leur vieille meute. Ce fut après plus de deux heures qu’ils s’étaient postés sur leurs perchoirs, qu’entre deux éclats de rire, le bagnard laissa redescendre son bistre auprès de sa pinte. Guettant les bulles qui éclataient à la surface du liquide, fasciné, et attentif à l’histoire que ressassait Marcus à ses côtés. La nostalgie prenant à l’abordage sur le museau, avant qu’il ne soupire, taquin : « Ca me parait tellement loin tout ça… Et dire que dans quelques mois tu vas être diplômé et papa. » Il inspira fortement, cherchant à conserver le rictus espiègle qui transparaissait pourtant sur ses traits. Il se tritura les lippes un instant et ne retint plus toute la malice de son visage. « Je plains Rose. Elle va se retrouver finalement avec deux gosses. » Et il ne fallut pas plus que la facétie de ses orbes postées sur son voisin pour comprendre qui le Belby désignait-il comme second enfant. |
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