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a song of ice and fire + mirko (terminé)
Mer 3 Juil 2019 - 19:31
Mercredi. Le milieu de la semaine pour certains, le temps de survivre à deux jours de travail supplémentaires pour enfin pouvoir s'enfiler deux jours de congé pour oublier qu'ils détestent leur travail. T'as encore dormi dans un de tes fauteuils, travaillant jusqu'aux petites heures sur une proposition d'accord avec Moscou pour régler l'affaire du novichok une bonne fois pour toutes du côté sorcier - la part moldue est plus difficile à gérer. La situation avec l'Iran est venue te ralentir au travail, il te semble que tout ce que tu entends depuis une semaine, ce sont des spécialistes des théories du complot russe - mais en vérité, tu ne saurais leur donner entièrement tort. Seuls les naïfs croient que la guerre froide est terminée - l'histoire te donnera raison, tu le sais. Seul le paradigme de la domination internationale a réellement changé, servant de prétexte aux conflits diplomatiques. Venezuela. Syrie. Iran. Corées. Les boursouflures du corps malade. Grognant, tu t'arraches à ton bureau, t'enfilant un café (avec du brandy, faut pas déconner) et jetant un œil à l'horloge trônant au mur adjacent à ton tableau de chasse. Carte du monde gigantesque sur laquelle sont fixées coupures d'articles moldus et sorciers, liens argentés et dorés les liant lorsque pertinent. Aucun plan, que des informations factuelles auxquelles n'importe quel imbécile aurait accès - les stratégies sont soigneusement classées dans le palais de ta mémoire. Tu n'as pas lu les ouvrages psychologiques traitant de cette technique mnémotechnique, mais t'as dévoré les livres de Thomas Harris, adolescente - ça te suffit.
Tu te passes une main dans les cheveux, question de leur enlever leur forme clairement obtenue en dormant dans ce qui est loin d'être un lit, avant d'étirer tes longs membres. Regard jeté derrière, vers le ciel qui te confirme l'heure au mur. 5h45. Laissant derrière ton veston, tu t'extrais de ton bureau, posant une note sur le bureau de ton adjointe qui n'est pas encore arrivée. À l'interne. Niveau deux. Tu dois aller déposer un dossier aux services administratifs du Magenmagot. En temps normal, tu laisserais ton adjointe le faire - mais te délier les jambes te fera du bien avant de commencer ce qui s'annonce être une énième très longue journée. Elles sont longues, elles sont dures, et tu les aimes comme ça, bourreau du travail qui n'aime que la compétence en milieu professionnel, peu importent les moyens. Dossier coincé sous un bras, tu roules les manches de ta chemise blanche aux coudes pour dissimuler les fronces qui s'y sont créées pendant tes petites heures de sommeil, révélant les tracés d'encre parsemant tes avant-bras jusqu'à tes phalanges. Tu salues quelques collègues, en chemin vers l'ascenseur : le cinquième étage est assez connu pour cela - jamais de temps mort, ici.
Seule dans l'ascenseur, tu appuies sur la touche du deux, la cage métallique propulsée vers le bas avant d'exécuter une translation sur la longueur, s'arrêtant au quatrième étage. Une silhouette y entre, tu ne la connais que trop bien. Lui. Une connaissance, pas plus - tu serais folle de chercher son contact davantage, vu son emploi et sa réputation. Tu serais également bien naïve de le fuir - les prédateurs sentent la peur. T'es bien placée pour le savoir, carnassière. Un simple hochement de tête dans sa direction, silencieusement. Trop tôt pour parler si ce n'est pas nécessaire, et c'est ce que tu fais à journée longue, parler. Les Britanniques discutent pour tout et pour rien, un de leurs traits les plus agaçants. Bien que tu sois plus que douée en la matière, le silence de Kiev te manque souvent en fin de journée, quand t'en as assez d'interagir avec des humains. L'ascenseur avance à nouveau, avant de freiner spectaculairement, sans raison. Gardant relativement ton équilibre, tu te rattrapes tout de même d'une main agile sur les barreaux, réflexes aiguisés. Tu jettes un oeil à l'extérieur : coincés. Grommelant entre tes dents, tu appuies sur le bouton pour les urgences afin de signaler aux techniciens du Département des transports magiques que leur saloperie de mécanisme a encore sauté. T'as des trucs à faire, pas de temps à perdre, et pas envie d'être là, malgré ton extérieur de glace. Levant les yeux au ciel, tu tires un boîtier à cigarettes en argent, duquel tu tires une clope, l'allumant d'un coup de baguette. « Tant qu'à attendre », marmonnes-tu entre tes dents, et tu tends le boîtier à l'Autre, valse d'acier et de rubis alors que vos prunelles se croisent. « Pressé? », dis-tu dans votre langue natale.russe
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Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Mer 3 Juil 2019 - 23:08
Nouvelle lune.
Tu glisses dans les couloirs dallés de noir, la démarche vipérine, le cuir opaque de ton perfecto confondant ta silhouette avec les ombres.
Cinq heures quarante cinq : le ministère est vide. De la masse ne restent que les acharnés, les privés de sommeil. Pour toi qui ne dort jamais, c'est ironie : tu constates la faiblesse des corps à travers les mines déconfites, les traits tirés et les bâillements à répétition. Ça ne vit pas sans s'éteindre huit heures par jour, la viande de tes pairs.
Mirko... T'es très loin de ça : Londres t'a sentie la harceler toute la nuit durant, comme un amant en rut. Il y a tant à faire à deux semaines du grand soir... Et ceux que tu poursuis le savent : ils le sentent, l'étau qui se resserre. Adrénaline dormante : tu te sens puissant quand tu approches du but. Ça te ferait presque bander. Encore une enquête qui avance et derrière elle l'issue fatale, comme un corps que l'on traîne. Pièce après pièce, indice après indice : la bête acculée. Oui, tu le sens : c'esr bientôt l'heure des loups...
Les loups de toutes sortes.
Ton regard s'efface derrière le voile de tes pensées opaques. Il y a quelque chose d'absent sur ta gueule agressive. Le ministère n'est pas la rue, il n'est pas la forêt, il n'est pas le monde : c'est une putain de ruche. Le mouroir de ta liberté : il faut que tu y passes. Les formalités de rigueur, les rapports : tout ce qui casse l'élan. Menottes légales que l'on passe aux poignets, pour contrôler le vice suspect de ceux qui aiment un peu trop leur travail. Personne n'est assez fou pour te laisser exercer en roue libre : pour entraver la liberté des uns, il faut civiliser les autres. C'est une société que l'on fait, ici : il faut parler à voix basse.
Alors tu prends ton dossier, direction la justice. Des cas à traiter qui ne sont plus de votre ressort à vous, les chasseurs. Il faut respecter le protocole : mot d'ordre inscrit au dessus de vos bureaux (savent-il ?). Mais la capture, c'est la capture et quand les lycans se mettent à cumuler les vices, vous passez la main. Ça te va, tant que t'as l'assurance de savoir ces salopards entre quatre murs.
Pas de surprise, la chose est claire et d'une certaine façon, tu ne l'as fait à l'envers à personne, Mirko.
Silence. L'ascenseur glisse, la sonnette tinte, les portes s'ouvrent : tu entres.
Vos regards se croisent comme tu glisses à côté d'elle : tu la reconnais. Imperceptible salut. Vous n'êtes que deux. Tu t'adosses au mur du fond et l'observe sans rien dire. La lumière blafarde de la cabine donne à ton immobilité des allures de cadavre. Trop intéressé par ce que tu vois pour donner vie à cette silhouette imposante.
Tu n'as jamais cherché à l'intellectualiser (pas ton style), mais il y a dans Lubia Savčenko quelque chose qui te fascine. Pas grande, pas imposante, pas vieille non plus et pourtant tellement charismatique : ça se voit qu'elle est capable de tout. Une tueuse, une vraie : tu les repères entre mille. Elle et toi, vous êtes de la même espèce et comme toutes les bêtes du genre, vous vous reniflez de loin. Du haut de ses trente piges, tu sais qu'elle a déjà accompli plus que le connard de base dans toute une vie. Rien que d'imaginer déterrer les squelettes de ses placards te colle une trique d'enfer. Pourtant, t'oserais pas l'approcher sans craindre d'en perdre une (ou les deux). C'est assuré.
Cela dit, inconséquent comme t'es, fallait bien que l'idée te vienne au moment de l'incident. L'ascenseur s'immobilise d'un coup sec, mais comme t'avais les mains sur la barre derrière toi, tu n'as pas bougé. On dirait que le destin vous taquine : ça te plaît déjà.
Tu prends un instant pour détailler la miss impatiente : ça consume sa frustration dès la première minute. L'idée ne te déplaît pas alors tu sors une cigarette toi aussi.
« Plus maintenant.
Tu réponds en jetant un œil à ta montre : 5h54. Le soleil se lève.
Pour toi, la journée est finie Mirko. Tu vas te terrer dans ton trou en attendant que ça passe, bête de nuit que tu es.
Tes billes noires scrutent l'ukrainienne. Ça se voit qu'elle est pressée, que la situation l'emmerde. Le masque de glace ment, mais pas les phéromones : stress apaisé par la nicotine. Ton meilleur sens se brouille à mesure que les cigarettes se consument, mais il reste des évidences.
« Me regarde pas comme ça, tu vas me les faire remonter tellement haut que je vais prendre une octave.
Tu glousses, découvrant tes ivoires de prédateur. Chez toi, la menace s'habille au rayon de l’imbécillité. Cocktail dissonant entre la froideur du parlé russe et des punchlines bidons que tu te plaît à sortir pour le plaisir. Ta haute silhouette se redresse dans le même temps et tu te décolles du fond de la cabine pour faire un pas en direction du centre : instinct du dominant qui occupe l'espace. Tes mires inspectent la peau marquée de la diplomate et tu prends cet air de mec impressionné qui te ferait presque passer pour un papa sympa.
« Oh my... Regardez moi cette tueuse...
Tu la reluques de haut en bas, sourire admiratif en coin. Puis, tu la dépasses de sorte à pouvoir jeter un œil à l'extérieur de la cabine : personne qui s'agite. Il semblerait que vous soyez coincés là pour un moment.
Tu glisses dans les couloirs dallés de noir, la démarche vipérine, le cuir opaque de ton perfecto confondant ta silhouette avec les ombres.
Cinq heures quarante cinq : le ministère est vide. De la masse ne restent que les acharnés, les privés de sommeil. Pour toi qui ne dort jamais, c'est ironie : tu constates la faiblesse des corps à travers les mines déconfites, les traits tirés et les bâillements à répétition. Ça ne vit pas sans s'éteindre huit heures par jour, la viande de tes pairs.
Mirko... T'es très loin de ça : Londres t'a sentie la harceler toute la nuit durant, comme un amant en rut. Il y a tant à faire à deux semaines du grand soir... Et ceux que tu poursuis le savent : ils le sentent, l'étau qui se resserre. Adrénaline dormante : tu te sens puissant quand tu approches du but. Ça te ferait presque bander. Encore une enquête qui avance et derrière elle l'issue fatale, comme un corps que l'on traîne. Pièce après pièce, indice après indice : la bête acculée. Oui, tu le sens : c'esr bientôt l'heure des loups...
Les loups de toutes sortes.
Ton regard s'efface derrière le voile de tes pensées opaques. Il y a quelque chose d'absent sur ta gueule agressive. Le ministère n'est pas la rue, il n'est pas la forêt, il n'est pas le monde : c'est une putain de ruche. Le mouroir de ta liberté : il faut que tu y passes. Les formalités de rigueur, les rapports : tout ce qui casse l'élan. Menottes légales que l'on passe aux poignets, pour contrôler le vice suspect de ceux qui aiment un peu trop leur travail. Personne n'est assez fou pour te laisser exercer en roue libre : pour entraver la liberté des uns, il faut civiliser les autres. C'est une société que l'on fait, ici : il faut parler à voix basse.
Alors tu prends ton dossier, direction la justice. Des cas à traiter qui ne sont plus de votre ressort à vous, les chasseurs. Il faut respecter le protocole : mot d'ordre inscrit au dessus de vos bureaux (savent-il ?). Mais la capture, c'est la capture et quand les lycans se mettent à cumuler les vices, vous passez la main. Ça te va, tant que t'as l'assurance de savoir ces salopards entre quatre murs.
Pas de surprise, la chose est claire et d'une certaine façon, tu ne l'as fait à l'envers à personne, Mirko.
Silence. L'ascenseur glisse, la sonnette tinte, les portes s'ouvrent : tu entres.
Vos regards se croisent comme tu glisses à côté d'elle : tu la reconnais. Imperceptible salut. Vous n'êtes que deux. Tu t'adosses au mur du fond et l'observe sans rien dire. La lumière blafarde de la cabine donne à ton immobilité des allures de cadavre. Trop intéressé par ce que tu vois pour donner vie à cette silhouette imposante.
Tu n'as jamais cherché à l'intellectualiser (pas ton style), mais il y a dans Lubia Savčenko quelque chose qui te fascine. Pas grande, pas imposante, pas vieille non plus et pourtant tellement charismatique : ça se voit qu'elle est capable de tout. Une tueuse, une vraie : tu les repères entre mille. Elle et toi, vous êtes de la même espèce et comme toutes les bêtes du genre, vous vous reniflez de loin. Du haut de ses trente piges, tu sais qu'elle a déjà accompli plus que le connard de base dans toute une vie. Rien que d'imaginer déterrer les squelettes de ses placards te colle une trique d'enfer. Pourtant, t'oserais pas l'approcher sans craindre d'en perdre une (ou les deux). C'est assuré.
Cela dit, inconséquent comme t'es, fallait bien que l'idée te vienne au moment de l'incident. L'ascenseur s'immobilise d'un coup sec, mais comme t'avais les mains sur la barre derrière toi, tu n'as pas bougé. On dirait que le destin vous taquine : ça te plaît déjà.
Tu prends un instant pour détailler la miss impatiente : ça consume sa frustration dès la première minute. L'idée ne te déplaît pas alors tu sors une cigarette toi aussi.
« Plus maintenant.
Tu réponds en jetant un œil à ta montre : 5h54. Le soleil se lève.
Pour toi, la journée est finie Mirko. Tu vas te terrer dans ton trou en attendant que ça passe, bête de nuit que tu es.
Tes billes noires scrutent l'ukrainienne. Ça se voit qu'elle est pressée, que la situation l'emmerde. Le masque de glace ment, mais pas les phéromones : stress apaisé par la nicotine. Ton meilleur sens se brouille à mesure que les cigarettes se consument, mais il reste des évidences.
« Me regarde pas comme ça, tu vas me les faire remonter tellement haut que je vais prendre une octave.
Tu glousses, découvrant tes ivoires de prédateur. Chez toi, la menace s'habille au rayon de l’imbécillité. Cocktail dissonant entre la froideur du parlé russe et des punchlines bidons que tu te plaît à sortir pour le plaisir. Ta haute silhouette se redresse dans le même temps et tu te décolles du fond de la cabine pour faire un pas en direction du centre : instinct du dominant qui occupe l'espace. Tes mires inspectent la peau marquée de la diplomate et tu prends cet air de mec impressionné qui te ferait presque passer pour un papa sympa.
« Oh my... Regardez moi cette tueuse...
Tu la reluques de haut en bas, sourire admiratif en coin. Puis, tu la dépasses de sorte à pouvoir jeter un œil à l'extérieur de la cabine : personne qui s'agite. Il semblerait que vous soyez coincés là pour un moment.
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Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Jeu 4 Juil 2019 - 15:56
Impassible, tu as senti son regard sur ta nuque alors qu'il s'est installé dans un coin, habitude de prédateur qui aime rendre les brebis nerveuses, probablement. Peu t'importait, t'avais un dossier à poser, un ambassadeur à menacer, une stagiaire à redresser et une stratégie diplomatique à élaborer avec des collègues. et on est que mercredi. Freinée dans ton allure par l'incident, l'impatience palpable des gens qui ont des choses importantes à faire et peu de temps à leur accorder. Remarque, c'est pour ça que t'as un retourneur de temps, même si tu n'en abuses pas - pour toi, les journées peuvent durer 29 heures, et tu en fais usage jusqu'à la dernière minute en temps de rush diplomatique comme c'est le cas présentement. En attendant, vous êtes coincés, t'as signalé l'incident au Département des transports. Aussi bien te distraire un brin, c'est pas l'ambassadeur sorcier français qui va te faire rigoler plus tard. Il croit (à tort) qu'à cause du Brexit moldu, vous avez le petit bout du bâton, l'enfoiré. Incapable de faire la distinction entre la politique moldue et la politique sorcière, il doit être le neveu de quelqu'un pour avoir été placé là, c'est pas possible. Encore pire que les Anglais, lui. Tu croyais que personne n'aimait davantage s'entendre parler que les Britanniques (et encore, ils ont un accent plaisant) ... avant d'interagir avec lui - et tu assumes qu'il est un digne représentant de sa nation en la matière.
Clope au bec, regard tourné vers le cowboy qui grille lui aussi, son teint de cadavre illuminé par la braise tirée du tabac. Regard neutre de ciel taché d'orages, tu l'imagines dorer au soleil, le bougre, t'assisterais au spectacle avec une joie macabre. « Me regarde pas comme ça, tu vas me les faire remonter tellement haut que je vais prendre une octave ». Tu lèves les yeux au ciel (le vieux lourdeau aux dents longues), mais un sourire orne néanmoins tes lèvres. Il y a chez le cinquantenaire une vulgarité directe qui te plaît malgré tout, toi qui te targues d'être aussi à l'aise dans un palais que dans un pub mal famé. S'il avait eu une autre occupation, peut-être qu'une fraction de toi l'apprécierait. Pour l'instant, ça te distrait, et la situation te convient. Tu ricanes en retour, et lui accordes un regard par en dessous, à cette tour de muscles usés par le temps, mais tout aussi dangereux. « Pah! J'en ai bouffé des plus coriaces que toi », répliques-tu, avant de faire théâtralement mine de le jauger du bas vers le haut, les prunelles d'acier patientes alors que tu remontes, s'accrochant aux moindres accrocs dans les habits. De quoi parlait-on, plus tôt? De boursouflures. « Quoique ils étaient plus jeunes. Pas le bénéfice de ton ... expérience », ajoutes-tu, air entendu et ton appuyé.
De marbre, tu l'observes alors qu'il redresse sa carcasse blafarde, s'avançant vers toi. Expression neutre, tirée par un sourcil légèrement haussé et un pli léger aux lèvres, teinté de dédain et d'amusement à la fois. Vampires, moldus ou sorciers, les hommes ont souvent ce réflexe - tous pareils. Tu les connais, ces techniques primaires. T'en as jamais eu besoin pour en imposer par ta présence, ni très grande, ni baraquée. À son tour, de te reluquer. « Oh my... Regardez moi cette tueuse... » Moue mi-agacée, mi-amusée au visage, tu le suis du regard alors qu'il quitte le centre de votre cage temporaire. « C'est charmant, comment tu prononces "fatiguée" », dis-tu d'une voix traînante. Laissant choir ton dossier par terre, puisque clairement, le technicien de nuit avait soit autre chose à faire, soit une nuit à compléter bien installé sur son bureau, tu étires les bras au-dessus de ta tête, sur la pointe des pieds. « J'ai l'habitude des nuits de deux heures, mais là j'aimerais bien un petit gène vampirique ou deux. T'en as en rab? », demandes-tu, sourire carnassier aux lèvres et sourcil haussé, sachant très bien par quel moyen il t'en filerait, s'il en avait l'occasion. Tu redescends, les pieds sur terre, tirant une bouffée de ta clope. Les paupières se ferment un demi-instant, et tu t'appuies le dos au mur, à ton tour, jetant un oeil dédaigneux à ton dossier.russe
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Jeu 4 Juil 2019 - 21:34
T'as le sourire Volkine. Tu regardes vers le bas, là où sont les yeux de la donzelle et de constater l'effet de tes petites vannes sur son visage t'éclate.
C'est clair qu'elle te trouve lourd (et bien à raison), mais tu sais aussi que d'une certaine façon, ça lui plaît. C'est ta conviction à toi, ça : les nanas trop propres sur elles sont les premières à vouloir qu'on leur parle salement. Aucune ne l'admettra jamais (bien entendu), mais tu en as sauté bien assez pour savoir que c'est vrai. Quand, dans l'intimité, les masques tombent, tu joues de ton charme sur leurs âmes dociles et ça donne des trucs dégueulasses. Si tu n'étais pas aussi tordu, elles pourraient te remercier, mais en l'état tu restes un sale profiteur. Il n'y a qu'à toi que tu rendes service, Mirko.
« Ah ouais ?
Que tu réponds, plein d'entrain, quand elle te dit que dans sa cour des grands, tu t'alignes avec les petites bites. Ton sourire s'étire encore : on voit tes dents. Tu as l’œil brillant du mec à qui l'on raconte la blague de l'année et qui attend la chute.
« L'expérience d'un homme ça fait tout, Savčenko...
Que tu répliques, le ton soudain grave, comme si l'insinuation t'étais passée au travers. Chose étrange, comme un sentiment de malaise que l'on suspend. Ça dure une seconde ou deux et puis t'as l'air heureux à nouveau. Insouciant, inconséquent.
« Chez les gonzesses, j'aurais une autre théorie... Mais toi : oh my goodness ! T'es un canon du genre fatal ! Et quand je dis ça, je ne parle pas de ta belle gueule, ni de ces... Ton regard ose s'aventurer un peu trop bas et puis tu remontes. Aucun doute sur tes compétences.
T'as pas peur de parler fort pour marquer ton enthousiasme, Mirko. Ton instinct, c'est d'occuper tous les espaces. Seconde nature : tellement ancré dans tes manières que c'en est inconscient. Tu fais du bruit, tu prends de la place et surtout, tu ne quittes pas des yeux ceux que t'as décidé de tourmenter.
Mais Lubia est plus maligne que ça. Plus maligne que toi (peut-être), car contrairement à toi, elle n'a pas l'avantage du sexe dans cette société aux mœurs codifiés. Tous deux enfants de l'est : virilisme inamovible, bataille permanente pour le pouvoir. Dominer, survivre. C'est inscrit dans vos gènes : toi, tu l'as dilué avec l'impression de toute puissance typiquement américaine. Il faut voir ce que cela donne. Le spectacle est édifiant.
Retournant au fond de votre cage, tu l'observes qui s'étire. La bonne travailleuse zélée sacrifiant son bien-être sur l'autel de l'élitisme. Tu ne connais pas Lubia, mais s'il y a bien une chose dont tu es sûr, c'est que vous n'êtes pas les meilleurs de vos catégories respectives pour les mêmes raisons.
« Oh Savčenko, coquine. Tu réponds à sa dernière phrase, sachant pertinemment que c'est une perche qu'elle te tend. J'ai toujours cru que t'en étais, avec ton look de lesbienne... Mais si t'as vingt minutes, je te ferais ça très bien.
Le reste est éludé par une bouffée de cigarette. Ton regard se pose finalement sur le dossier qu'elle fixe aussi. Ça semble t'intriguer plus que les vannes de cul (pas tant pour ce que ça représente que parce-que c'est ce qu'elle regarde, elle). Tu te hasardes après un court instant de silence, pensif.
« De quoi s'agit-il ?
C'est clair qu'elle te trouve lourd (et bien à raison), mais tu sais aussi que d'une certaine façon, ça lui plaît. C'est ta conviction à toi, ça : les nanas trop propres sur elles sont les premières à vouloir qu'on leur parle salement. Aucune ne l'admettra jamais (bien entendu), mais tu en as sauté bien assez pour savoir que c'est vrai. Quand, dans l'intimité, les masques tombent, tu joues de ton charme sur leurs âmes dociles et ça donne des trucs dégueulasses. Si tu n'étais pas aussi tordu, elles pourraient te remercier, mais en l'état tu restes un sale profiteur. Il n'y a qu'à toi que tu rendes service, Mirko.
« Ah ouais ?
Que tu réponds, plein d'entrain, quand elle te dit que dans sa cour des grands, tu t'alignes avec les petites bites. Ton sourire s'étire encore : on voit tes dents. Tu as l’œil brillant du mec à qui l'on raconte la blague de l'année et qui attend la chute.
« L'expérience d'un homme ça fait tout, Savčenko...
Que tu répliques, le ton soudain grave, comme si l'insinuation t'étais passée au travers. Chose étrange, comme un sentiment de malaise que l'on suspend. Ça dure une seconde ou deux et puis t'as l'air heureux à nouveau. Insouciant, inconséquent.
« Chez les gonzesses, j'aurais une autre théorie... Mais toi : oh my goodness ! T'es un canon du genre fatal ! Et quand je dis ça, je ne parle pas de ta belle gueule, ni de ces... Ton regard ose s'aventurer un peu trop bas et puis tu remontes. Aucun doute sur tes compétences.
T'as pas peur de parler fort pour marquer ton enthousiasme, Mirko. Ton instinct, c'est d'occuper tous les espaces. Seconde nature : tellement ancré dans tes manières que c'en est inconscient. Tu fais du bruit, tu prends de la place et surtout, tu ne quittes pas des yeux ceux que t'as décidé de tourmenter.
Mais Lubia est plus maligne que ça. Plus maligne que toi (peut-être), car contrairement à toi, elle n'a pas l'avantage du sexe dans cette société aux mœurs codifiés. Tous deux enfants de l'est : virilisme inamovible, bataille permanente pour le pouvoir. Dominer, survivre. C'est inscrit dans vos gènes : toi, tu l'as dilué avec l'impression de toute puissance typiquement américaine. Il faut voir ce que cela donne. Le spectacle est édifiant.
Retournant au fond de votre cage, tu l'observes qui s'étire. La bonne travailleuse zélée sacrifiant son bien-être sur l'autel de l'élitisme. Tu ne connais pas Lubia, mais s'il y a bien une chose dont tu es sûr, c'est que vous n'êtes pas les meilleurs de vos catégories respectives pour les mêmes raisons.
« Oh Savčenko, coquine. Tu réponds à sa dernière phrase, sachant pertinemment que c'est une perche qu'elle te tend. J'ai toujours cru que t'en étais, avec ton look de lesbienne... Mais si t'as vingt minutes, je te ferais ça très bien.
Le reste est éludé par une bouffée de cigarette. Ton regard se pose finalement sur le dossier qu'elle fixe aussi. Ça semble t'intriguer plus que les vannes de cul (pas tant pour ce que ça représente que parce-que c'est ce qu'elle regarde, elle). Tu te hasardes après un court instant de silence, pensif.
« De quoi s'agit-il ?
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Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Mer 10 Juil 2019 - 17:21
Faudrait être fou pour être un loup-garou non-déclaré qui travaille au Ministère de la Magie, l'autre lycan te l'a dit, la voix incrédule et une lueur admirative dans le regard. L'oeil du cyclone est pourtant le plus calme, et les prédateurs ne chassent pas dans leur propre tanière. Si ce n'était que ça, vraiment. Comment expliquer que lorsqu'on est aussi doué dans ce genre de domaine, ce serait criminel de laisser l'opportunité filer entre ses doigts pour une saleté de protocole administratif? Pas enregistrée? La belle affaire. Tu n'as rien de tes congénères irréguliers qui sèment la terreur (sauf une fois l'an dernier). Tes talents de lycane, tu les mets au service de ... quoi? Trop pragmatique pour utiliser des termes comme "bien" ou "mal", tu préfères croire que tu es une pièce de la mécanique permettant de garder un certain équilibre entre les mondes moldu et sorcier. Il y a un truc noble là-dedans, il faut l'admettre - et c'est tellement pratique, pour se déculpabiliser, mais il ne reste plus une once de honte en toi. Tu es ce que tu es, pas tout à fait une créature, pas tout à fait humaine non plus - comme celui qui te fait face, qui ne réalise pas qui il a sous le nez.
S'il le savait, vos jointures se briseraient sur l'autre. Tu n'y songes pas, te contentant de réagir à ses provocations, tergiversant entre la distraction et l'agacement qu'on réserve au vieil oncle lourdeau qu'on excuse par son éducation et son âge (mais pas vraiment). Sourcil haussé, à l'intérieur de votre cage (faut pas trop y penser en termes de cage, c'est un ascenseur, mais tu n'y peux rien), tu l'observes alors qu'il répond à tes propres provocations - c'est plus fort que toi, vous les diplomates avez la fâcheuse habitude de vouloir avoir le dernier mot. La fascination que les membres de son espèce exerce te passe huit pieds au-dessus de la tête - même si tu n'évoluais pas dans un monde de manipulateurs, personne ne t'aurait décrite comme sensible (ou si, peut-être?). Mais il faut admettre qu'il y a quelque chose. Une saveur dans l'air. Et le voilà qui s'assombrit, ça passe presque inaperçu, mais tu ne fais que ça, remarquer les airs de tesadversairesinterlocuteurs, si cadavérique soit celui-ci. Instinctivement, tu voudrais appuyer pour le faire couiner, réflexe de domination que tu gardes sagement derrière tes dents. Te divertir pour mieux te couvrir, c'est une chose, mais t'es pas conne non plus. Tu sais ce qu'il est. « Chez les gonzesses, j'aurais une autre théorie... Mais toi : oh my goodness ! T'es un canon du genre fatal ! Et quand je dis ça, je ne parle pas de ta belle gueule, ni de ces... » Il y en a que ça gêne (légitimement), de se faire zyeuter avec aussi peu de gêne. Toi, tu ranges ton corps avec le reste de ton arsenal, tout près de tes dés, de ta voix qui susurre ou menace. Un outil comme un autre. Tu soutiens son regard lorsqu'il remonte. « Aucun doute sur tes compétences ». Faisant mine d'inspecter tes ongles, tu lui jettes un regard par en-dessous - s'il peut profiter de sa grande taille pour tenter de te dominer, tu entends bien faire usage des angles rapportés entre vous. « Heureusement que j'ai un homme de qualité pour me mettre un badge d'honneur. T'as une belle étoile à me coller sur le front aussi, pour bien me féliciter? », dis-tu de ton ton qui traîne, avant de t'étirer pour réveiller tes membres, davantage par spectacle que par nécessité. Le fait d'être coincée a mis tes sens en alerte malgré toi. La perche tendue - t'aurais pas pu être plus intentionnellement invitante (si, mais non quand même) si tu l'avais voulu.
Écartés l'un de l'autre, chacun dans son coin, le dos contre les barreaux, vous vous jaugez. Semblables et pourtant, tout vous oppose. « Oh Savčenko, coquine. J'ai toujours cru que t'en étais, avec ton look de lesbienne... Mais si t'as vingt minutes, je te ferais ça très bien ». L'espace d'une demie seconde, les joues qui se creusent sous la moue, le visage coupant en angles, un sourire en coin fend à moitié ton minois le moins honnête. Tu joues sciemment ta réaction comme une caricature humaine, te donnant un faux air de vierge effarouchée, la bouche arrondie de surprise et une main encrée posée sur ton menton, yeux de biche craintive se posant sur le grand méchant loup. Profondeurs glacées du regard. « Attention à où tu mets tes doigts, darling. Tu risques de te faire attraper par un piège à loups ». Le mot emprunté à l'anglais, qui jure tellement avec le russe d'usage entre vous. Tu tires une dose de nicotine de ta cigarette, doigts la libérant alors qu'elle reste piégée entre tes lèvres, jetant un oeil dédaigneux à ton dossier au sol. « De quoi s'agit-il ? » Ta main se glisse à nouveau vers ton visage, reprenant ta clope, et tu tends les doigts à travers les barreaux pour cendrer - avec un peu de chance, ça tombera sur la tête du technicien qui se fait désirer. « Pour les juristes », dis-tu en désignant le bouton du niveau deux illuminé sur le mur des contrôles de l'ascenseur. Il y a un certain mépris dans ta voix. Les pousseurs de crayon du Ministère, qui aiment porter leurs toges et te rappeler que ce n'est pas parce que le droit international n'a pas une force aussi ancrée que celle du droit interne qu'il n'existe pas. Tu hausses les épaules, un air faussement désolé accroché aux prunelles. « J'ai un peu marché sur une procédure et j'ai dû remplir leur paperasse », admets-tu. Ce n'est pas un secret, que tu as souvent à sauter à travers quelques anneaux de feu pour faire la belle auprès du Ministère. Mais t'as pas été embauchée pour rien, et ton taux de succès parle pour toi. « Apparemment, mentionner à un interlocuteur qu'il serait dommage qu'il y ait un souci dans ses élections futures, ça n'a pas été codifié comme étant permis pour nous ». Air d'ange - tu t'en balances, ça a fonctionné, c'est l'essentiel. Les Russes moldus le font, tu vois pas pourquoi les sorciers s'en priveraient. « Donc je remplis leurs papiers et je dis pardon, et eux font semblant de me taper sur les doigts parce qu'ils savent qu'ils préfèrent que je travaille pour eux ». Ah ça, tu te permets de jouer de ton propre violon, mais t'y peux rien. La suffisance de ceux qui savent qu'ils sont en haut de leur chaîne alimentaire, qui rencontrent le prédateur le plus dangereux d'un autre système. « Toi? Tu rentres faire ta nuit? »
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Mar 30 Juil 2019 - 15:25
Menaces et plaisanteries font bon ménage dans vos insinuations. La première se déguise en la seconde pour mieux tâter le terrain. Deux bêtes d'espèce différente, ça se toise et ça se jauge avant de juger d'une dangerosité éventuelle. Doit-on mordre ou bien rire ? Toi, Mirko, tu aimes faire les deux (chez les tiens, c'est compatible).
Car ce n'est pas tous les jours que tu as affaire à une femme de la trempe de Lubia. Toi, que le ministère britannique ennuie tant, flaire l'attrait de l'âme slave à des miles à la ronde. Tu ne perds pas ton opportunité de piquer ce caractère farouche : l'occasion est trop belle. Femme de glace et d'acier, capable de jouer les vierges effarouchées un moment et (probablement) te les couper l'instant d'après, tu veux que ça parle russe. Il n'y a rien qui te plaise plus qu'un bon répondant : ça te canalise en te donnant l'impression d'être drôle. Flatter l'ego masculin est une très bonne garantie de paix (ça, elle semble l'avoir très bien compris). Alors, tant qu'elle consent à ne pas s'offenser de tes offenses, tu restes cette caricature de cinquantenaire peu fin (mais toujours amusé) qui te va si bien. Sage, les crocs sortis seulement pour sourire.
« On vole au dessus de la cohorte...
Répliques-tu à voix basse (presque pensif), le regard droit et rivé sur sa silhouette mince. Cela ne t'étonne guère, à vrai dire, qu'elle soit de ce genre là. Les éléments les plus efficaces du ministère se retrouvent toujours à la jurisprudence des codes de conduite. Il est des moments où la nécessité implique de franchir la ligne rouge : tout le monde le sait, arrivé à un certain niveau de l'état. Dans le cas de Lubia, cela signifie simplement qu'elle fait correctement son travail... D'ailleurs, c'est ton écueil à toi aussi : ton histoire en témoigne. La différence, c'est que toi, tu as mal jaugé la longueur du saut. En allant trop loin, tu t'es cassé la gueule : ce sont des choses qui arrivent... Mais tu ne serais pas là, autrement.
« On n'est plus à la belle époque du bloc de l'est Savčenko. Dis-tu, ironique. Tu aurais été bien en agent du Комитет...
Tu as un rire silencieux (le genre qui fait juste se soulever ta poitrine), tout en portant la cigarette à ta bouche. Enfant Russe élevé aux Etat-Unis, tu as toujours méprisé la faiblesse Européenne en matière de diplomatie (et de mœurs en général). Les états du vieux continent et leur pesanteur administrative, les démocraties fatiguées, les politiques corrompues contrariant régulièrement l'intérêt des peuples... Apathie généralisée. Cela te semble bien hors de proportion face aux géants des empires en face. Enfin... La politique n'est pas ton métier.
« Me planquer en attendant la fin du jour, plutôt.
Fais-tu avec un rire grinçant, quand elle te retourne la question. On dirait que cela t'a sorti de tes pensées. Tu t'es redressé et tu as l'air guilleret à nouveau.
« Si cet enculé de technicien veut bien se pointer, je devrais arriver à l'heure pour faire son petit déjeuner à ma gamine.
Ajoutes-tu en levant le poignet pour jeter un œil à ta montre.
Contraste saisissant entre la figure de beauf au regard salace et le bon père de famille attentif aux petits gestes du quotidien. Tu as l'art de manier les deux sans créer de contradiction. Cela dit, il y a de l'honnêteté dans cet aveux simple. La famille est l'un de tes piliers en terme de valeur. Même si la chose n'est pas évidente, au premier coup d’œil, cela te va bien.
Car ce n'est pas tous les jours que tu as affaire à une femme de la trempe de Lubia. Toi, que le ministère britannique ennuie tant, flaire l'attrait de l'âme slave à des miles à la ronde. Tu ne perds pas ton opportunité de piquer ce caractère farouche : l'occasion est trop belle. Femme de glace et d'acier, capable de jouer les vierges effarouchées un moment et (probablement) te les couper l'instant d'après, tu veux que ça parle russe. Il n'y a rien qui te plaise plus qu'un bon répondant : ça te canalise en te donnant l'impression d'être drôle. Flatter l'ego masculin est une très bonne garantie de paix (ça, elle semble l'avoir très bien compris). Alors, tant qu'elle consent à ne pas s'offenser de tes offenses, tu restes cette caricature de cinquantenaire peu fin (mais toujours amusé) qui te va si bien. Sage, les crocs sortis seulement pour sourire.
« On vole au dessus de la cohorte...
Répliques-tu à voix basse (presque pensif), le regard droit et rivé sur sa silhouette mince. Cela ne t'étonne guère, à vrai dire, qu'elle soit de ce genre là. Les éléments les plus efficaces du ministère se retrouvent toujours à la jurisprudence des codes de conduite. Il est des moments où la nécessité implique de franchir la ligne rouge : tout le monde le sait, arrivé à un certain niveau de l'état. Dans le cas de Lubia, cela signifie simplement qu'elle fait correctement son travail... D'ailleurs, c'est ton écueil à toi aussi : ton histoire en témoigne. La différence, c'est que toi, tu as mal jaugé la longueur du saut. En allant trop loin, tu t'es cassé la gueule : ce sont des choses qui arrivent... Mais tu ne serais pas là, autrement.
« On n'est plus à la belle époque du bloc de l'est Savčenko. Dis-tu, ironique. Tu aurais été bien en agent du Комитет...
Tu as un rire silencieux (le genre qui fait juste se soulever ta poitrine), tout en portant la cigarette à ta bouche. Enfant Russe élevé aux Etat-Unis, tu as toujours méprisé la faiblesse Européenne en matière de diplomatie (et de mœurs en général). Les états du vieux continent et leur pesanteur administrative, les démocraties fatiguées, les politiques corrompues contrariant régulièrement l'intérêt des peuples... Apathie généralisée. Cela te semble bien hors de proportion face aux géants des empires en face. Enfin... La politique n'est pas ton métier.
« Me planquer en attendant la fin du jour, plutôt.
Fais-tu avec un rire grinçant, quand elle te retourne la question. On dirait que cela t'a sorti de tes pensées. Tu t'es redressé et tu as l'air guilleret à nouveau.
« Si cet enculé de technicien veut bien se pointer, je devrais arriver à l'heure pour faire son petit déjeuner à ma gamine.
Ajoutes-tu en levant le poignet pour jeter un œil à ta montre.
Contraste saisissant entre la figure de beauf au regard salace et le bon père de famille attentif aux petits gestes du quotidien. Tu as l'art de manier les deux sans créer de contradiction. Cela dit, il y a de l'honnêteté dans cet aveux simple. La famille est l'un de tes piliers en terme de valeur. Même si la chose n'est pas évidente, au premier coup d’œil, cela te va bien.
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Mar 30 Juil 2019 - 23:11
Pas de la même race, exactement. La même espèce, peut-être - les prédateurs qui se jaugent dans un espace trop petit en feignant un mélange d'amusement et de désintérêt teinté d'un grain d'intimidation. Les sens en alerte, tu remercies pourtant ton manque de sommeil, qui te rend moins acérée qu'à l'ordinaire - le remarquerait-il, sinon? Ou mettrait-il ton propre caractère retors sur le coup d'une prédisposition naturelle vers ton domaine (sans avoir entièrement tort)? « On vole au dessus de la cohorte... » Le ton pensif attire ton regard davantage que le magnétisme de sa présence. Tu y entends les implications - le lien n'est pas dur à faire lorsqu'on connaît le formidable adversaire de réputation. Pourtant, tu ne vas pas te laisser aller à devenir pensive, toi aussi. Pas le temps, de rester dans ta tête. T'as besoin d'être ici, maintenant. « T'en es presque poétique, Volkine », laisses-tu souffler d'une voix tranquille. On croirait presque entendre une teinte de compassion dans ta voix autrement languide. Presque. L'alternative, c'est de songer à vos traits communs, et il est plus pragmatique de songer à tout ce qui vous sépare. « On n'est plus à la belle époque du bloc de l'est Savčenko. Tu aurais été bien en agent du Комитет... » Tes lèvres s'étirent en ton plus beau rictus affamé. Tu ne saurais tellement le contredire - pas réellement. Mais toi, tu as grandi en Ukraine, pays en partie victime d'un génocide culturel allégué par la russification des portions du territoire ayant conservé l'ukrainien comme langue majoritaire. Tes parents étaient déjà des politiques à l'époque - ils avaient compris l'importance du russe comme tremplin social, transmis depuis des générations. Un choix que tu n'as jamais eu à faire, n'étant qu'une gamine lors de la Chute. Pas envie d'entrer dans ces élucubrations socio-politiques : tu n'en as pas la patience, et lui, probablement pas l'intérêt. « Peut-être qu'on chanterait encore l'hymne de l'Union », fais-tu simplement, lui adressant un clin d’œil répondant à son rire aphone, avant de le questionner sur la suite de sa propre journée. « Me planquer en attendant la fin du jour, plutôt ». Le rire rocailleux, la bête n'est plus poète, et tu te glisses dans l'interstice vocal. « Si cet enculé de technicien veut bien se pointer, je devrais arriver à l'heure pour faire son petit déjeuner à ma gamine ». Impatient, lui aussi - que font deux fauves en cage lorsqu'ils se lassent d'être enfermés? Faire équipe pour tenter de s'en tirer, ou se dévorer entre eux? Heureusement, vous n'êtes pasexactementdes bêtes.
« Ça t'irait bien, de bronzer un peu ». La blague - le clin d’œil appuyé, les prunelles de ciel qui s'attardent un instant de trop sur ses canines. Sourcil haussé, traits carnassiers, tu jettes un œil à ta propre montre, laissant échapper un juron bien senti. « Je fermerai les yeux si tu décides de le transformer en déjeuner pour ta progéniture ». La proposition dans la moquerie, les iris qui luisent d'une acceptation tranquille de ce qu'il est, à défaut de prendre tes aises avec ce qu'il fait. « À se faire attendre comme ça, aussi bien qu'il finisse par être doublement utile », maugrées-tu, tirant une dernière bouffée de ta cigarette et l'envoyant valser dans le vide. Tu la regardes tomber, la braise toujours allumée traçant des arcs de cercle dans les entrailles du Ministère - et si elle tombe sur un employé du Magenmagot, t'auras accompli tes objectifs non-professionnels de la journée. Les mains à nouveau libres, t'en glisses une dans une poche et de l'autre, tu lisses tes cheveux courts vers l'arrière. Une chaudière de café, c'est ce que tu vas demander à ta stagiaire en arrivant à ton bureau, et l'ambassadeur français a pas intérêt à t'emmerder aujourd'hui. « Elle est à l'université, ta gamine? Pas que je veuille faire référence à ton âge, hein ... » Petit sourire en coin. « Je l'ai peut-être eue lors d'une conférence ». De toute façon, t'as pas tellement l'impression que la cinquantaine le dérange, le bougre - il semble avoir la routine de la crise du demi-siècle bien en marche. La moto, les blagues crasses de vieil oncle bourru, probablement le démon de midi ... Sa carrure n'a rien à envier à celles de jeunots de son Département, et comme il l'avait affirmé plus tôt, l'expérience d'un homme, ça fait tout.
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Lun 19 Aoû 2019 - 17:04
C'est un sourire juste esquissé, le regard brillant qui cause au lieu de ta carcasse immobile. L'on sait ta vilaine âme à l'ouest, quand ton sang est à l'est, pourtant cela te plairait de l'entendre chanter à la gloire de l'union soviétique juste pour toi et le plaisir d'étendre ton ombre d'aigle bicéphale sur sa petite silhouette au trident. Nationaliste dès qu'il s'agit de tourmenter tes pairs : c'est le genre de chose que tu pourrais devenir. Il n'y aurait ni scrupules, ni conséquences. Tout resterait au secret de cette misérable cabine d'ascenseur en panne. Après quoi, tu te plairais à y songer lorsque l'on entendrait ses talons de femme d'influence claquer dans les allées sombres du ministère. Que vaut donc une petite ambition personnelle face au poids de l'histoire ? L'humiliation des pères, ça tache sur vingt générations.
Enfin, tu te contentes de détourner les yeux d'un air pensif, tirant sur ta cigarette une bouffée silencieuse. Suspendus dans les airs, au milieu d'une trachée sombre : ça filerait le cafard à n'importe qui... Mais l'on ne désespère qu'en présence de ses amis. Toi, tu as des vilaines idées plein la tête et une compagnie de choix à tourmenter. On souhaiterait presque que tout cela dure... Cela dit, tu pouffes à peine, attrapant le clin d’œil mieux que la réplique, quand elle plaisante au sujet de ta nature.
« Je ne consomme que des morceaux de choix Savčenko. Dis-tu d'un air impérieux (mais sans te départir de ton éternelle insolence du regard). Quand à ma fille, c'est un renoncement, mais il faut bien admettre qu'elle est plus humaine que moi.
Point de sang pour ta progéniture donc. Les dhampires aux origines diluées sont moins sensibles que toi aux charmes de l'hémoglobine (il est déjà remarquable que tu en consommes). Culture en berne, héritage qui se perd... C'est un fait étrange, mais il semble bien que l'on touche ici à un sujet brûlant : ni répartie, ni gouaille pour détourner l'attention... Une anomalie statistique éloquente. Cela dit, pouvait-on imaginer autre chose de la part d'un hybride ? Ce n'est pas la norme de se trouver à la frontière entre deux espèces concurrentes. Toi, tu as fait le choix de la puissance : le camp qui a l'ascendant sur l'autre. Alors il va sans dire qu'engendrer une petite qui préfère le camp des proies, c'est une ombre (et d'autant plus épaisse que tu l'adores, cette enfant).
« Jolene. Dis-tu alors, croisant les bras sur ta poitrine. Huitième année... Elle a vingt-cinq ans. On l'a eu sur le tard.
Vingt-huit ans pour un premier enfant, c'est tard à tes yeux. Tu es de la vieille école (mais c'est qu'il y a eue des circonstances).
« Et toi Savčenko... Fais-tu, l'air de retrouver tes élans ludiques. Je sais que les femmes, de nos jours, ça veut faire carrière et compagnie... Mais t'es plus la moitié d'une stagiaire, maintenant. Qu'est ce que t'attends ?
Tu te penches un peu dans sa direction avant de poursuivre, comme une confidence.
« Je veux dire... Même avec une petite copine, y'a toujours moyen de se démerder.
Concluant ce constat d'un rire franc et court, tu lui adresses un clin d’œil à ton tour, avant de te redresser franchement de toute ta hauteur. Puis, ton visage passe de l'amusement à un genre de fureur froide : c'est l'affaire d'un instant. Un battement de cil pour que tu bascules. Tu envoies ton poing s'écraser contre la grille à côté de toi et laisse échapper un souffle très bref.
« Putain ! Qu'il s'amène ce con ! Secondes suspendues et l'apaisement s'en revient, comme tu conclues, ta tranquillité de serpent retrouvée et l'ombre d'un sourire en coin. On se lasse de la cage...
Enfin, tu te contentes de détourner les yeux d'un air pensif, tirant sur ta cigarette une bouffée silencieuse. Suspendus dans les airs, au milieu d'une trachée sombre : ça filerait le cafard à n'importe qui... Mais l'on ne désespère qu'en présence de ses amis. Toi, tu as des vilaines idées plein la tête et une compagnie de choix à tourmenter. On souhaiterait presque que tout cela dure... Cela dit, tu pouffes à peine, attrapant le clin d’œil mieux que la réplique, quand elle plaisante au sujet de ta nature.
« Je ne consomme que des morceaux de choix Savčenko. Dis-tu d'un air impérieux (mais sans te départir de ton éternelle insolence du regard). Quand à ma fille, c'est un renoncement, mais il faut bien admettre qu'elle est plus humaine que moi.
Point de sang pour ta progéniture donc. Les dhampires aux origines diluées sont moins sensibles que toi aux charmes de l'hémoglobine (il est déjà remarquable que tu en consommes). Culture en berne, héritage qui se perd... C'est un fait étrange, mais il semble bien que l'on touche ici à un sujet brûlant : ni répartie, ni gouaille pour détourner l'attention... Une anomalie statistique éloquente. Cela dit, pouvait-on imaginer autre chose de la part d'un hybride ? Ce n'est pas la norme de se trouver à la frontière entre deux espèces concurrentes. Toi, tu as fait le choix de la puissance : le camp qui a l'ascendant sur l'autre. Alors il va sans dire qu'engendrer une petite qui préfère le camp des proies, c'est une ombre (et d'autant plus épaisse que tu l'adores, cette enfant).
« Jolene. Dis-tu alors, croisant les bras sur ta poitrine. Huitième année... Elle a vingt-cinq ans. On l'a eu sur le tard.
Vingt-huit ans pour un premier enfant, c'est tard à tes yeux. Tu es de la vieille école (mais c'est qu'il y a eue des circonstances).
« Et toi Savčenko... Fais-tu, l'air de retrouver tes élans ludiques. Je sais que les femmes, de nos jours, ça veut faire carrière et compagnie... Mais t'es plus la moitié d'une stagiaire, maintenant. Qu'est ce que t'attends ?
Tu te penches un peu dans sa direction avant de poursuivre, comme une confidence.
« Je veux dire... Même avec une petite copine, y'a toujours moyen de se démerder.
Concluant ce constat d'un rire franc et court, tu lui adresses un clin d’œil à ton tour, avant de te redresser franchement de toute ta hauteur. Puis, ton visage passe de l'amusement à un genre de fureur froide : c'est l'affaire d'un instant. Un battement de cil pour que tu bascules. Tu envoies ton poing s'écraser contre la grille à côté de toi et laisse échapper un souffle très bref.
« Putain ! Qu'il s'amène ce con ! Secondes suspendues et l'apaisement s'en revient, comme tu conclues, ta tranquillité de serpent retrouvée et l'ombre d'un sourire en coin. On se lasse de la cage...
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Dim 1 Sep 2019 - 14:30
Parentalité n'est-elle pas fatalité? Une fois qu'on s'est dilué soi-même dans un autre, dans une autre, que reste-t-il, mis à part un miroir brisé nous renvoyant nos propres imperfections? Même si le traqueur semble avoir eu de la chance en la matière, qu'en est-il des traits agaçants que l'on voit en son enfant, et envers lesquels on ne peut que se blâmer soi-même, ou l'être aimé? Le paradis aux divorcés, finalement - eux peuvent blâmer les mauvais traits sur le conjoint désormais honni. « Jolene. Huitième année... Elle a vingt-cinq ans. On l'a eu sur le tard. » Tu hoches négativement la tête. Pas dans tes conférences - et t'as une mémoire des gens assez exceptionnelle. Toujours utile, quand on joue avec un arsenal de visages et de personnalités. Configuration des âmes dans le cadre semi-légal, semi-procédural que prend ton travail - et on ose encore te demander pourquoi tu aimestejouerdes gensaux dés. Son propre ton te paraît soudain guilleret, eut égard à la sobriété de ses propos au sujet de son alimentation, et tu lui lances un regard de biais alors qu'il évoque l'idée d'une progéniture pour toi, le ton qui murmure et qui caresse. Peut-être est-ce la fatigue, le temps passé trop longtemps dans une cage. Un léger frisson te parcourt l'échine, imperceptible. « Je veux dire... Même avec une petite copine, y'a toujours moyen de se démerder ».
Rires entremêlés alors qu'il se redresse, et tu ne bouges toujours pas. Écho de ses paroles provocatrices. « T'inquiète, si elle a vingt minutes, je lui ferai ça très bien », répliques-tu, sourcil haussé, faisant mine de retirer un grain de poussière de tes habits autrement impeccables et ne trahissant pas ta nuit blanche. Tu te reprends - couper court à cette discussion, à la fois parce que les enfants ne t'ont jamais intéressée, mais aussi parce que dans ton cas, c'est une pure impossibilité. Les femmes atteintes de lycanthropie meurent en couches, tu le sais - tu ne transmettras jamais tes prunelles acérées à qui que ce soit, ni tes pommettes coupées au couteau. T'en avais fait ton deuil, tu le croyais, mais c'est chose aisée, lorsqu'on ne croyait jamais s'attacher à qui que ce soit. Maintenant, la réalité est toute autre - attachée par le cœur, les reins, le bout des doigts traçant mille caresses, tu t'es un peu perdue. Perdition dans un labyrinthe de volutes, où tu as vu des espoirs que tu croyais inexistants te tomber en plein sur la gueule. Tes lèvres se serrent, un peu, et ton expression se durcit, l'espace d'une demi-seconde, avant de reprendre ses traits joueurs. « Mais non, c'est pas dans les plans. J'me vois assez mal changer des couches, même si on peut toujours payer des gens pour le faire ». La nonchalance, toujours cet air détaché. Pas entièrement feint, mais pas entièrement vrai, non plus - à tout le moins, pour l'instant. Il te tire de tes pensées, fracas des jointures contre le métal, expiration coupante, et tu le fixes à nouveau, rictus mauvais accroché à tes lèvres. « C'est pas trop ton truc, les barreaux? » Le dos contre la cage qui vous enserre, tu glisses doucement le dos d'une phalange sur le métal froid. Faut dire que c'est pas du tout ton truc, à toi non plus - mais on ne se rend pas au point où tu en es dans ta carrière sans être capable de cacher ses réactions au besoin. « T'es plus du genre vanilla que je l'aurais cru, ô prince Vlad », termines-tu, ta langue touchant l'une de tes canines. Putain, mais qu'est-ce qu'il attend cet enfant de connard de technicien. Tu vas le balancer dans le vide une fois qu'il aura réparé l'ascenseur, pour avoir autant pris son temps, et s'il ose vous demander comment vous allez, tu vas lui mettre une droite. C'est bon. T'es énervée. Le cœur qui palpite. La mâchoire qui se serre.
- InvitéInvité
Re: a song of ice and fire + mirko (terminé)
Dim 29 Sep 2019 - 22:07
Tu adresses à l'Ukrainienne un regard empreint de mauvaises choses mais qui ne s'accompagne d'aucune parole. Avare de mot quand il faut l'être, tes intentions ne transparaissent qu'à travers cette œillade chargée de vice et un sourire en coin non moins assorti. Éloquence muette et terrible.
Lubia dégage cette puissance féminine qui te donne envie tout à la fois de te mesurer à elle, comme on le ferait d'un adversaire égal, mais aussi de la soumettre en subordonnée dans l'échelle des sexes. Son aura est un rictus qui dit « je n'ai pas besoin de vous ». Hors, l'incertitude de l'homme, c'est la femme sans nécessité du vir. Les indépendantes effraient autant qu'elles excitent l'imaginaire de ces mâles plein d'arrogance, dès lors qu'elles se prennent à dédaigner le jeu de leurs avances douteuses. Violence qui ne dit pas son nom.
Ces hommes là ne supportent pas de voir se dépeupler leur harem imaginaire et, quand bien-même ne s'agirait-il que de symbolique, l'on touche au conflit le plus ancien et le plus primitif de tous : celui opposant les hommes aux femmes (dans ce sens ou dans l'autre). Voilà sans doute pourquoi tu ne dis rien, Mirko. Il y a de l'amusement et de la crainte dans ton silence. Oui, certes, beaucoup plus d'amusement que de crainte... Mais de la crainte quand-même : celle qui rend fou et donne envie de mordre, celle qui ramène les hommes au rang de bête. La carcasse vivante précédent Prométhée, en somme.
Néanmoins, c'est avec un intérêt réel que tu l'écoutes, quand bien même sa réponse ne t'inspirerait qu'un vague dédain. A dire vrai, tu n'es pas étonné de la découvrir (apparemment) désintéressée de la chose. Les carriéristes ont cela en commun qu'il leur faut passer trente cinq ans pour réaliser qu'il leur manque tout un chapitre de l'existence.
Cependant, ton esprit est fait de telle sorte que toute femme repoussant la maternité devient nécessairement suspecte. Cela te ramène à la crainte précédemment citée. A tes yeux, ceux qui prennent des libertés face aux principes naturels sont, au choix, des imbéciles en errance ou bien des séditieux habités par quelque forme de perversité. Dans un cas, comme dans l'autre, ils sont dans l'erreur et, si tu pardonnes volontiers aux premiers (non sans paternalisme), les seconds éveillent en toi une agressivité bien réelle.
Ironie ultime : là où la féminité de Lubia devient bénédiction, c'est en ce qu'elle obtient ton pardon de fait.
A ce titre, si tu as les nerfs bien à vif en cet instant, c'est pour une toute autre raison : l'enfermement commence à te rendre fou. Tu ne retiens d'ailleurs plus l'expression de ta frustration : le choc de ton poing contre les barreaux envoie résonner ses sonorités métalliques à travers tout le conduit, se perdant en écho vague dans l'obscurité.
« Les barreaux, c'est bon pour les hommes.
Grondes-tu en tournant en rond (autant que le petit espace te le permet). L'air est mauvais lorsque tu commences à te distinguer de l'espèce humaine. C'est un signe d'irrationalité croissante. Car si tu as le sang d'un vampire plus que celui d'un homme, c'est bien auprès de ces derniers que tu as choisi de faire société. Alors, quand elle se prend à une petite provocation bien à ta mesure, tu lui adresses un sourire plein de crocs assorti d'un regard torve.
« Je ne crois pas que tu aies envie de le savoir.
Fais-tu simplement (presque) comme une mise en garde. La nuance du jeu n'est plus évidente à ce stade. Tu as des instincts qui s'éveillent (à force de rester enfermé dans une telle configuration)... De mauvais instincts excités par le mystère, les plaisanteries douteuses et l'odeur de son stress, à elle, qui monte à mesure que vous partagez (et renforcez) ce même sentiment de claustrophobie. Douce paranoïa. Démence en construction.
Mais alors, c'est là que la lumière paraît. Un grand fracas retentit soudain et, l'instant d'après, vous voyez débarquer les deux employés chargés de l'entretient des ascenseurs magiques. L'heure de la délivrance sonne enfin... Au bon moment, pourrait-on dire. Vous libérer n'est plus alors que l'affaire d'une ou deux minutes supplémentaires. Abondance d'excuses de la part des jeunes sorciers responsables. C'est avec bien du retard que vous parvenez enfin à l'étage voulu.
A ce titre, la sensation de libération semble apaiser instantanément tes velléités, Mirko. Sur ton visage, l'ombre a disparu. C'est comme si elle n'avait jamais été : inconstance terrible. Tu quittes la cabine d’ascenseur d'un air empreint d'indifférence, ignorant les techniciens affairés presque autant que la diplomate.
On dirait qu'une pensée t'habite, mais il serait bien impossible de définir laquelle. Au moment de disparaître, néanmoins, tu daignes tourner la tête en direction de Lubia et l'avise une dernière fois sans rien dire. Regard inquisiteur et sévère, regard plein de défi... Regard plein d'images troubles.
Certaines rencontres ne sont pas faites pour marquer plus que cela leurs protagonistes. Parfois, il s'agit juste d'une introduction aux choses à venir. C'est peut-être le cas ici, entre Lubia et toi. Tu ne saurais le dire.
Ce que tu sais, en revanche, c'est qu'elle a quelque chose de différent : une hauteur bien à elle. Une ampleur (pourrait-on dire). Hors, ça, ces choses là (tellement peu ordinaires, tellement peu communes à la moyenne des hommes) ce sont des choses que tu retiens. Griffe discrète de l'inconscient. Tu as l'intuition des pages à noircir, même si cela n'est pas clair.
D'ici là, cependant, vous irez en toute indifférence, suivant la voie de vos chemins respectifs et, dans un dernier geste, tu lui adresses un (discret) hochement de tête, avant de disparaître.
Lubia dégage cette puissance féminine qui te donne envie tout à la fois de te mesurer à elle, comme on le ferait d'un adversaire égal, mais aussi de la soumettre en subordonnée dans l'échelle des sexes. Son aura est un rictus qui dit « je n'ai pas besoin de vous ». Hors, l'incertitude de l'homme, c'est la femme sans nécessité du vir. Les indépendantes effraient autant qu'elles excitent l'imaginaire de ces mâles plein d'arrogance, dès lors qu'elles se prennent à dédaigner le jeu de leurs avances douteuses. Violence qui ne dit pas son nom.
Ces hommes là ne supportent pas de voir se dépeupler leur harem imaginaire et, quand bien-même ne s'agirait-il que de symbolique, l'on touche au conflit le plus ancien et le plus primitif de tous : celui opposant les hommes aux femmes (dans ce sens ou dans l'autre). Voilà sans doute pourquoi tu ne dis rien, Mirko. Il y a de l'amusement et de la crainte dans ton silence. Oui, certes, beaucoup plus d'amusement que de crainte... Mais de la crainte quand-même : celle qui rend fou et donne envie de mordre, celle qui ramène les hommes au rang de bête. La carcasse vivante précédent Prométhée, en somme.
Néanmoins, c'est avec un intérêt réel que tu l'écoutes, quand bien même sa réponse ne t'inspirerait qu'un vague dédain. A dire vrai, tu n'es pas étonné de la découvrir (apparemment) désintéressée de la chose. Les carriéristes ont cela en commun qu'il leur faut passer trente cinq ans pour réaliser qu'il leur manque tout un chapitre de l'existence.
Cependant, ton esprit est fait de telle sorte que toute femme repoussant la maternité devient nécessairement suspecte. Cela te ramène à la crainte précédemment citée. A tes yeux, ceux qui prennent des libertés face aux principes naturels sont, au choix, des imbéciles en errance ou bien des séditieux habités par quelque forme de perversité. Dans un cas, comme dans l'autre, ils sont dans l'erreur et, si tu pardonnes volontiers aux premiers (non sans paternalisme), les seconds éveillent en toi une agressivité bien réelle.
Ironie ultime : là où la féminité de Lubia devient bénédiction, c'est en ce qu'elle obtient ton pardon de fait.
A ce titre, si tu as les nerfs bien à vif en cet instant, c'est pour une toute autre raison : l'enfermement commence à te rendre fou. Tu ne retiens d'ailleurs plus l'expression de ta frustration : le choc de ton poing contre les barreaux envoie résonner ses sonorités métalliques à travers tout le conduit, se perdant en écho vague dans l'obscurité.
« Les barreaux, c'est bon pour les hommes.
Grondes-tu en tournant en rond (autant que le petit espace te le permet). L'air est mauvais lorsque tu commences à te distinguer de l'espèce humaine. C'est un signe d'irrationalité croissante. Car si tu as le sang d'un vampire plus que celui d'un homme, c'est bien auprès de ces derniers que tu as choisi de faire société. Alors, quand elle se prend à une petite provocation bien à ta mesure, tu lui adresses un sourire plein de crocs assorti d'un regard torve.
« Je ne crois pas que tu aies envie de le savoir.
Fais-tu simplement (presque) comme une mise en garde. La nuance du jeu n'est plus évidente à ce stade. Tu as des instincts qui s'éveillent (à force de rester enfermé dans une telle configuration)... De mauvais instincts excités par le mystère, les plaisanteries douteuses et l'odeur de son stress, à elle, qui monte à mesure que vous partagez (et renforcez) ce même sentiment de claustrophobie. Douce paranoïa. Démence en construction.
Mais alors, c'est là que la lumière paraît. Un grand fracas retentit soudain et, l'instant d'après, vous voyez débarquer les deux employés chargés de l'entretient des ascenseurs magiques. L'heure de la délivrance sonne enfin... Au bon moment, pourrait-on dire. Vous libérer n'est plus alors que l'affaire d'une ou deux minutes supplémentaires. Abondance d'excuses de la part des jeunes sorciers responsables. C'est avec bien du retard que vous parvenez enfin à l'étage voulu.
A ce titre, la sensation de libération semble apaiser instantanément tes velléités, Mirko. Sur ton visage, l'ombre a disparu. C'est comme si elle n'avait jamais été : inconstance terrible. Tu quittes la cabine d’ascenseur d'un air empreint d'indifférence, ignorant les techniciens affairés presque autant que la diplomate.
On dirait qu'une pensée t'habite, mais il serait bien impossible de définir laquelle. Au moment de disparaître, néanmoins, tu daignes tourner la tête en direction de Lubia et l'avise une dernière fois sans rien dire. Regard inquisiteur et sévère, regard plein de défi... Regard plein d'images troubles.
Certaines rencontres ne sont pas faites pour marquer plus que cela leurs protagonistes. Parfois, il s'agit juste d'une introduction aux choses à venir. C'est peut-être le cas ici, entre Lubia et toi. Tu ne saurais le dire.
Ce que tu sais, en revanche, c'est qu'elle a quelque chose de différent : une hauteur bien à elle. Une ampleur (pourrait-on dire). Hors, ça, ces choses là (tellement peu ordinaires, tellement peu communes à la moyenne des hommes) ce sont des choses que tu retiens. Griffe discrète de l'inconscient. Tu as l'intuition des pages à noircir, même si cela n'est pas clair.
D'ici là, cependant, vous irez en toute indifférence, suivant la voie de vos chemins respectifs et, dans un dernier geste, tu lui adresses un (discret) hochement de tête, avant de disparaître.
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