- InvitéInvité
Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Lun 26 Aoû 2019 - 3:35
Il venait à peine de franchir la porte que l’effervescence de la maison donnait déjà des vertiges à Atlas. Bien sûr, il connaissait ses parents et il s’était douté, à l’instant où il les avait appelés, qu’ils se mettraient dans tous leurs états. A chaque fois qu’il leur avait demandé si Kahlan pouvait passer quelques jours chez eux, ils avaient frôlé la crise cardiaque et cette fois n’y dérogerait vraisemblablement pas. Ils étaient ravis d’accueillir la jeune femme chez eux et l’aimaient comme si elle était leur propre fille, mais ils ne pouvaient s’empêcher d’être impressionnés par elle et surtout, par le milieu dont elle venait. Atlas avait beau leur rabâcher qu’elle n’en aurait certainement rien à faire, si le jardin était rempli de mauvaises herbes ou si le parquet n’était pas ciré, Eileen et Craig faisaient la sourde oreille. La charmante petite maison des Morrison devait être aussi resplendissante qu’une femme le jour de ses noces pour la venue de Kahlan Muller. Il en était ainsi depuis une dizaine d’années, « alors c’est pas maintenant qu’il va y avoir du laisser-aller », lui avait-on rétorqué lorsqu’il avait tenté de mettre fin à la frénésie astiqueuse qui s’était emparée de ses parents. Ils entendirent cependant raison quand il leur rappela aimablement – comme à chaque fois – qu’il pouvait arranger tous leurs soucis d’un coup de baguette. Les traits des trois Morrison se détendirent aussitôt qu’il prononça un « Récurvite ! » magique ; eux soulagés d’être relevés de leurs obligations en un tournemain, et lui content de pouvoir enfin mettre son mental au repos sans plus avoir à les regarder s’agiter à gauche et à droite.
L’été avait été éreintant pour Atlas, qui avait tourné à travers la Grande-Bretagne pratiquement sans interruption durant un mois et demi. C’était la première fois depuis la fin des cours qu’il partageait un dîner avec ses parents ; il ne s’étaient pas vus depuis le début de la tournée. Il était heureux d’être enfin de retour à la maison, avec cette certitude exaltante qu’il allait enfin pouvoir se reposer quelques jours avant de repartir pour les dernières dates. Sa jauge de bonheur menaçait d’exploser quand il s’imaginait serrer sa meilleure amie dans ses bras, le lendemain. Se sentant devenir impatient et agité, il préféra occulter cette pensée. Kahlan serait bientôt là.
Ce soir-là, il dévora son repas avec tant d’enthousiasme que sa mère lui demanda s’ils n’étaient pas nourris durant leurs tournées. Atlas haussa les épaules et se contenta d’expliquer son appétit par la qualité de la cuisine de ses parents, ne désirant pas rentrer dans un énième débat parce qu’ils se faisaient trop de soucis pour lui.
Voilà cinq étés qu’ils le voyaient s’épuiser à la tâche, pour tenter de joindre les deux bouts et pouvoir continuer ses études qui semblaient, malgré tout, le passionner. Atlas remarquait bien le sentiment de culpabilité qui hantaient les yeux de ses parents à chaque fois qu’ils le regardaient. Il ne savait plus dire s’il était plus agacé ou attristé par leur regret de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins. La seule solution qu’il avait trouvée était simplement d’éviter de croiser leurs regards, chose qui avait été rendue plus facile par le fait que, dans l’année, il ne passait plus que quelques jours chez eux.
Repu, fatigué, il prit congé d’eux et monta dans sa chambre. La pièce lui donnait davantage l’impression d’une chambre d’amis que d’être la sienne, tant il y l’occupait peu. Quelques posters de groupes de musique et de films moldus y étaient encore accrochés, mais c’était uniquement parce qu’il n’avait pas trouvé la motivation de les enlever. C’était là le seul indice qui pouvait indiquer que la chambre était encore habitée. Il se laissa tomber sur son lit et poussa un soupir d’aise ; il avait oublié à quel point il était confortable ! Il comptait bien en profiter cette nuit, car demain il le laisserait à Kahlan et migrerait sur le canapé.
D’habitude, il trouvait encore la force de dessiner deux ou trois croquis dans son carnet avant de dormir, mais pas ce soir. Il se sentait comme englouti dans ses draps et, sa dernière pensée allant vers Kahlan, il s’endormit avec un léger sourire accroché aux lèvres.
Atlas fut réveillé par un chahut dans le couloir, juste devant sa porte. Les yeux encore à moitié fermés, une marque d’oreiller traversant toute sa joue droite, il se leva pour voir ce qui faisait ce boucan. Il gémit en comprenant d’où venait le vacarme. Lug était rentré tôt ce matin-là et, sachant que son grand-frère dormait, cognait sa valise contre les murs à chaque pas. Il se retourna et sourit à Atlas.
- Oh Atlas ! Tu es là ! Désolé, la valise m’a échappé des mains. Je t’ai pas réveillé j’espère ?
L’air satisfait et le sourire goguenard qui ne quittait pas le visage de son petit-frère laissaient voir à Atlas qu’au contraire, Lug avait tout fait pour le tirer de son lit. Atlas grogna et, avant de claquer sa porte, avertit son frère :
- Il est trop tôt. Mais tu vas le regretter, bod ceann.
A peine débarqué qu’il ouvrait déjà les hostilités… décidément, cet imbécile n’avait rien appris pendant toutes ces années. Et Atlas en était ravi. Ces querelles bon enfant avec son frère lui manquaient autant que la cuisine de ses parents.
Kahlan devait arriver dans l’après-midi et Lug ne cessait de demander l’heure à Atlas. Atlas n’avait jamais fait part des sentiments qu’il éprouvait pour elle à son frère, mais celui-ci n’était pas idiot et, s’il ne mesurait peut-être pas l’ampleur de la chose, il avait au moins capté que Kahlan était un peu plus qu’une amie aux yeux de son grand-frère. Il s’amusait donc énormément de voir la nervosité d’Atlas grimper à chaque heure passée ; lui demander l’heure lui assurait que son grand-frère ne parviendrait pas à se détendre jusqu’à ce qu’elle fut parmi eux.
Dans un sens, Lug était presque aussi impatient qu’Atlas de voir arriver Kahlan, car il savait qu’à partir de là il aurait un net avantage dans leur sport favori : tourmenter l’autre. Atlas le savait pertinemment mais ne pouvait rien faire pour l’empêcher. Heureusement pour lui, il ne vit pas la matinée passer. Il y avait beaucoup de choses à faire au jardin (arracher les dernières mauvaises herbes qui étaient restées insensibles à sa magie, par exemple, son père avait insisté) et il s’attela également à la maintenance de ses installations magiques. Au passage, il profita de la diversion que lui avait offert leur mère en demandant à Lug de l’aider à préparer le déjeuner. Atlas agrémenta toutes les baskets de son frère du sort de « Beep-Beep », comme il s’était plu à le nommer, en hommage au dessin animé qu’ils regardaient quand ils étaient plus jeunes. Il avait mis au point ce sort tout spécialement pour son petit-frère. Désormais, quand il chausserait ses baskets, Lug ne pourrait plus s’arrêter de courir. Atlas pria pour que son sportif de frangin eut l’envie d’aller faire un jogging dans les jours à venir…
Évidemment, la famille se devait d’être au complet pour le déjeuner et, Atlas le suspectait, pour l’arrivée de Kahlan. Deirdre, son mari William et leur fille Rhiannon débarquèrent aux alentours de midi. Si toute la famille soupçonnait qu’un lien autre que l’amitié liait les deux jeunes sorciers, Deirdre était la seule à savoir.
- Mo luran, murmura-t-elle à l’oreille d’Atlas en le serrant contre elle, avant de faire le tour de ses proches.
Derrière elle, William salua toute la famille chaleureusement. Il tenait Rhiannon dans ses bras et l’enfant, reconnaissant Atlas, tendit les bras vers lui en claquant compulsivement des mains. Sans se faire prier plus longtemps, Atlas enleva sa filleule des bras de son père. La petite gazouilla de bonheur, ravie de se faire cajoler par son parrain.
A l’heure du thé, Craig et Lug regardaient un match de football à la télévision, William somnolait dans un fauteuil, et Eileen et Deirdre étaient en pleine discussion, dont Atlas n’entendait que quelques mots par-ci, par-là. Lui était allongé sur le ventre, sur le tapis du salon et jouait avec Rhiannon qui, visiblement, adorait secouer son hochet en bavardant et criant. Le jeune homme était tellement captivé par sa nièce qu’il ne nota même pas que sa mère et sa sœur s’étaient levées pour aller répondre à la porte. Kahlan était arrivée. Quand elle entra dans le salon entourée d’Eileen et de Deirdre, elles n’eurent pas le temps de l’annoncer. Un immense sourire aux lèvres, Atlas s’était déjà retourné : il avait reconnu son parfum. Il se mit sur ses pieds et se retint à grand peine de courir vers elle. Enfin, il pouvait l’étreindre comme il avait rêvé de le faire depuis de très longues semaines. Les pieds de la jeune femme décollèrent du sol et il marmonna un « Comme tu m’as manqué ! », le visage enfoui dans les cheveux de son amie.
- Voilà, enfin toutes mes femmes préférées sont réunies dans la même pièce ! déclara-t-il nettement plus fort, une fois qu’il l’eut reposée.
A leur tour, Craig, Lug et William se levèrent pour aller enlacer la jeune femme. Lug la retenant un peu plus longtemps que les autres en adressant un regard provocateur à son frère. Ce dernier décida de l’ignorer et préféra prendre Rhiannon dans ses bras afin de la présenter – enfin ! – à Kahlan. Le bébé lui sourit en agitant son jouet sous son nez, puis elle se tourna vers Atlas.
- Mmmm… BA ? Le ton était clairement interrogateur.
Atlas crut comprendre ce qu'elle voulait dire et planta la petite dans les bras de Kahlan.
- Bienvenue ! ajouta-t-il, tout sourire.
- InvitéInvité
Re: Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Mer 4 Sep 2019 - 20:52
Rox et Rouky, intrigués, m'observaient en train de m'agiter dans ma chambre. Voilà presque une heure que j'hésitais sur la tenue que j'allais porter pour la journée et ça me rendait malade. Tellement excitée que je faisais les cents pas, m'arrêtant de temps à autre pour inspecter un vêtement avant de me rendre compte que non, ça ne pouvait pas aller. Trop fin, trop épais, trop court, trop long, trop sage, trop sexy. AAAAAAAH. Et le pire, c'était qu'il n'y avait personne dans le coin pour m'aider. Une moue désespérée plus tard, et je quittais enfin mon peignoir pour m'habiller. Finalement, j'avais opté pour une robe fleurie toute simple, un peu bohême, qui s'accorderait parfaitement à l'ambiance que je trouverais chez les Morrison. Ah, Atlas, mon Atlas. Mon meilleur ami, mon oxygène. Il m'avait tellement manqué cet été qu'à l'idée de le revoir, je me sentais tout à coup remplie d'émotions. Avec le départ d'Ethan, la tristesse avait marqué les beaux jours, m'empêchant d'en profiter pleinement. Toutefois, s'il y avait bien un endroit où je pourrais tout oublier, c'était chez mon meilleur ami. J'avais prévenu Sissy et Sasha que j'allais chez lui quelques jours, histoire de ne pas inquiéter ma famille de mon absence. Il était évidemment hors de question que je le dise à nos parents, qui ne supportaient pas l'idée que je fréquente un né-moldu. Quant à mes frères... Disons que je préférais éviter qu'ils ne s'invitent ou pire qu'ils aient des envies de jardinage. Un peu de maquillage, un coup de brosse dans mes cheveux blonds comme les blés. Prenant une grande inspiration devant le miroir, je me souris. J'étais prête. Un sac magique en main- dans lequel je pouvais tout mettre-, je me préparais à partir, confiant mes deux chats aux autres colocataires présents. De toute manière, les gamelles se remplissaient magiquement et les litières se nettoyaient seules, il n'y avait donc que la partie câlin et caresses qui restaient à leur charge. Quittant la colocation, un grand sourire sur les lèvres, je transplanais jusqu'à une petite rue discrète, non loin de la petite maison des Morrison. Si le lieu n'avait pas la majesté du manoir Muller, il était pour moi comme la maison du bonheur. Un cocon dans lequel je m'étais toujours sentie chez moi, en partie grâce à cette famille qui ne pouvait pas être plus adorable. Est-ce que je méritais autant d'amour et d'attention? Pendant longtemps, tout cela me gênait, car je m'en sentais indigne et puis j'avais simplement appris à m'ouvrir et comprendre que c'était ma propre famille qui était dysfonctionnelle. Et que oui, je méritais qu'on s'intéresse à moi. Mon sac magique dans les mains, je m'avançais doucement vers la bâtisse.
J'en tremblais d'émotions, alors que ma main appuyait sur la sonnette d'entrée. La porte s'ouvrit et je repris ma respiration. Respire, Kahlan, tu es arrivée à la maison. Des visages féminins, souriants, m'accueillirent alors et je ressentis un grand soulagement. Instantanément, je sautais au cou d'Eileen, la maman d'Atlas, mère de substitution de ces dix dernières années. Elle avait toujours été douce, pleine d'amour, attentive, confidente avec moi. Après Eileen, j'embarquais Deirdre dans ma folie des câlins. Ma soeur de coeur, et confidente d'Atlas. Je savais qu'ils étaient très proches. Il n'y avait pas de mots pour décrire mon affection pour elles. Les yeux humides, je souriais comme jamais avant de m'exclamer doucement: "Merci encore de m'accueillir chez vous!" Impatiente de revoir mon meilleur ami, je suivis les deux femmes jusqu'au salon... Jusqu'au moment où mon regard croisa le sien. La joie dans ses pupilles claires faisait écho à la mienne. N'importe qui dans la pièce pouvait se rendre compte de ce qu'on représentait l'un pour l'autre. Si proches et pourtant de deux mondes si différents. Allez savoir, il paraitrait que les contraires s'attirent. En une fraction de seconde, je mangeais la distance qui nous séparait pour sauter dans ses bras, le serrant plus que de raison, m'enivrant de son odeur familière et apaisante. Il était là, il était vraiment là. Autour de nous, plus rien ne semblait compter. Et pourtant tous les regards étaient tournés vers nous. "Tu m'as tellement manqué aussi!" que je murmurais à son oreille, d'une voix pleine d'émotion. Sincérité magnifique. Embrassant la joue de mon ami, avant qu'il ne s'exclame, je pouffais de rire devant son enthousiasme et sa joie de vivre débordants. Les autres hommes de la maison m'accueillirent à leur tour. Craig, le papa, bien loin de mon père si strict et froid. William, le mari de Deirdre, qui était juste adorable, même si, le pauvre, avait été perturbé par ce monde magique si secret. Et puis, Lug, bien sûr, le petit frère. J'aurais aimé avoir un petit frère, j'étais sûre que je l'aurais emmerdé bien comme il faut. Et d'ailleurs, je le soupçonnais m'avoir enlacé un peu trop longtemps. Pas que ça me dérangeait. J'avais toujours été tactile et j'en jouais toujours avec les mecs qui m'intéressaient. Décidant de lui retourner la pareille, un sourire malicieux sur les lèvres, je l'embrassais à la commissure de la lèvre, juste pour le mettre mal à l'aise. "Tu as encore grandi, non? Tu es trop mignon, mon petit Lug." Avant de le laisser là, bien décidée à rejoindre Atlas, qui, lui, tenait un petit bout dans ses bras. Mon regard brilla à nouveau. Le bébé s'intéressa à moi et c'est tout naturellement que je l'accueillais dans mes bras, gazouillant dans son cou pour la faire rire aux éclats. "Coucou, petite fleur! Comme tu es belle! Je comprends pourquoi ton oncle est raiiiiiide dingue de toi..." que je dis, non sans faire un clin d'oeil au jeune homme. Une grande inspiration plus tard et j'observais tous ces visages rayonnants. J'avais bien de la chance. "Vous êtes tellement gentils... Merci encore de m'accepter parmi vous, c'est un grand honneur." Tout le monde s'installa dans le salon, et je finis par dire, un grand sourire sur les lèvres. "Bien, maintenant que nous sommes réunis... Je vais pouvoir vous donner vos cadeaux!" Voyant Eileen qui s'apprêtait à protester, je lui coupais la parole: "Et ça me fait tellement plaisir d'être ici, je voudrais juste vous remercier, c'est tout. Promis, ça va vous plaire..." Bien entendu, j'avais tout prévu. Pour tout le monde. J'y avais mis tout mon coeur, et très honnêtement, cela m'avait permis de me changer les idées pendant l'été. Je commençais logiquement par les maîtres de maison. Sortant ma baguette, je le pointais vers l'intérieur de mon sac. "Craig, voici des graines magiques... J'avoue que je ne m'y connais pas et que je ne sais pas trop ce que ça va donner comme légumes mais... Je pense que tu vas réussir à les faire pousser, tu es tellement bon jardinier!" Parler jardinage me fit penser à mes frères mais je rejetais l'idée. Avant de me concentrer à présent sur Eileen, à qui j'offris le plus beau des sourires. Je lui tendis alors une sorte de cadre. "Il s'agit d'un cadre magique, un peu comme les moldus en font je crois. Il suffit de le toucher et de penser à l'un des membres de la famille pour les voir apparaître en photos sorcières..." J'y avais mis des photos que j'avais prise avec un appareil photo magique la dernière fois que j'étais venue. Et récemment, j'avais ajouté Rhiannon. Je pus voir l'émotion dans les yeux de la mère de famille, et c'était la plus belle des récompenses. Je me tournais alors vers la petite famille, Deirdre, William et Rhiannon. Je leur tendis un paquet, qui contenait des vêtements pour tous les trois, des vêtements uniques que j'avais moi-même confectionnés. J'espérais juste qu'ils allaient aimer. "Si jamais il faut retoucher les tailles, n'hésitez pas... Ou même une couleur à changer, c'est toujours possible! Et pour la petite princesse..." Sortant une peluche licorne, je la tendais à la petite qui se saisit avec plaisir du doudou. "C'est une peluche thermique, je l'ai conçue pour qu'elle protège l'enfant. En gros, quand il fait trop chaud, elle diffuse une douce fraîcheur, et si c'est l'inverse, elle sert de bouillotte!" J'étais très fière de moi et de ce que j'avais réussi à faire, et apparemment, cela faisait son petit effet. A présent, mon sourire se fit plus malicieux, tandis que je me tournais vers Lug, qui avait recommencé à faire son malin face à son frère. "Il paraît que tu aimes le... football? Je n'y connais rien en sports moldus, j'avoue, mais je me dis que ça te sera utile, peu importe le sport." Il s'agissait de vêtements de sports s'adaptant au temps et permettant au sportif d'être à l'aise en toute occasion. Devant son air ébahi, je pouffais de rire doucement. Puis, mon regard clair se posa sur l'homme le plus important de la maison à mes yeux. Atlas. Assis à côté de lui, je passais une main dans ses cheveux avec une tendresse que je ne réservais qu'à lui. "Mmmh et qu'est-ce que je pourrais offrir à mon meilleur ami?... Et ne me dis pas que je suis ton cadeau, je te connais! Donc, tu vas fermer les yeux, et pas de triche." Sous l'oeil hilare de son frère, sa soeur et ses parents, j'attendis qu'il ferme les yeux avant de faire sortir de mon sac une boîte qui bougeait étrangement. Posant la boîte sur les genoux de mon ami, je finis par murmurer à son oreille: "Tu peux ouvrir les yeux..." Devant ses iris claires, une petite boule de poil regardait avec attention le Summerbee. Petit miaulement discret. Une robe tigrée rousse. "Cette fois, c'est toi qui choisis son nom..." que je soufflais doucement, un sourire dans les yeux. Je savais que ça ne pouvait que lui faire plaisir. Je ne faisais que lui renvoyer l'ascenseur. Vraiment, j'étais bien ici. J'étais chez moi.
- InvitéInvité
Re: Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Ven 27 Sep 2019 - 1:58
Atlas leva les yeux au ciel quand Kahlan annonça qu’elle allait leur distribuer des cadeaux. Il avait beau eu lui répéter que c’était loin d’être nécessaire, que cela gênait énormément ses parents car ils ne pourraient jamais lui retourner la faveur avec leurs maigres moyens et qu’elle en faisait toujours trop, elle ne l’avait, encore une fois, pas écouté. Il reposa un regard empli de tendresse sur elle, un sourire en coin imprimé sur le visage. Cette générosité, cette manie de donner de soi sans compter, c’était l’une des nombreuses raisons qui rendaient Atlas fou d’amour pour sa meilleure amie.
Il l’observa distraitement donner les différents présents qu’elle avait prévu pour tout le monde, vaguement amusé par les réactions de chacun : Craig eu un air ébahi et sortit ses lunettes de la poche de sa chemise pour mieux observer les graines, Eileen se mit à pleurer en voyant défiler sa famille dans le cadre, Deirdre et William parurent stupéfaits par le style et la qualité des vêtements que Kahlan leur avait confectionnés, Rhiannon hurla littéralement de plaisir en attrapant la peluche et se mit immédiatement à lui mâchouiller une oreille, et Lug se transforma en Rapeltout, son visage d’un rouge écarlate montrant qu’il n’était qu’une pauvre andouille impressionnable, ce qui fit ricaner Atlas. Mais pendant tout ce temps, il avait à peine osé ôter ses yeux de Kahlan, de peur qu’elle s’en aille sans qu’il ait pu complètement assimiler le fait qu’elle était enfin là, juste à côté de lui. Son sourire, qu’il avait tant de fois couché sur papier, était tel qu’il s’en souvenait, son rire était enfin plus qu’un vague écho au fond de sa tête et il aurait volontiers plongé le nez dans les cheveux de la jeune femme pour s’enivrer de son parfum, comme il s’imaginait souvent le faire.
Plus il l’admirait, plus son cœur s’emballait. Il était devenu plus facile, avec les années, de mettre ses sentiments pour Kahlan de côté quand ils ne se voyaient pas, mais leurs retrouvailles lui donnaient à chaque fois l’impression qu’il tombait toujours un peu plus amoureux d’elle. Lorsqu’elle se tourna vers lui, il sortit brutalement de sa transe et sa main dans ses cheveux l’électrisa, faisant manquer un ou deux battements à son cœur. Il lui sourit et, avant qu’il n’eut pu répondre, elle lui dit de ne pas dire ce qu’il avait précisément compté répliquer. Se joignant alors à l’hilarité des autres, il coopéra et ferma les paupières. Kahlan posa quelque chose sur ses genoux… une boîte, lui sembla-t-il, mais celle-ci remuait. Le murmure à son oreille le fit frissonner et, méfiant, il rouvrit les yeux.
Le chaton miaula en même temps qu’Atlas lâcha un « Oh ! » de stupéfaction et d’admiration. Le petit félin était, depuis Rox et Rouky, la chose la plus adorable qu’il avait pu voir.
- Choisir son... Il s’interrompit et leva le regard vers Kahlan, complètement sous le choc. Tu… Tu veux dire que… c’est mon chat ?
Si Atlas s’était écouté, à cet instant précis, il aurait oublié tous ceux qui les entouraient et se serait jeté sur les lèvres de son amie. Mais il n’en fit rien, bien habitué à lutter contre ces pulsions qu’il ressentait régulièrement, et se contenta de serrer Kahlan contre lui, cherchant à la rapprocher de lui autant qu’il le pouvait dans son étreinte. Merlin, qu’il aimait cette femme !
Pour distraire son esprit, il reporta son attention sur le chaton et le prit dans ses mains. Il était petit, plutôt très roux, les poils mi-longs et il ronronnait beaucoup trop fort pour une si petite chose. Ses grands yeux verts qui fixaient Atlas se fermaient à intervalles réguliers. Le jeune homme porta le petit animal sous son menton et posa le nez sur sa minuscule tête pour inspirer cette odeur si particulière et absolument irrésistible que peuvent avoir les chatons.
- C’est beaucoup trop d’émotions pour mon petit cœur tout mou là, Kahlou, tu veux me tuer ou quoi ? plaisanta-t-il, la bouche enfouie dans les poils de son chat.
Les Morrison rirent, interrompant provisoirement leurs exclamations d’émerveillement. Seule Rhiannon ne s’attendrissait pas sur le félin, bien trop occupée à discuter avec sa licorne. Deirdre, qui avait reposé sa fille et son nouvel ami sur la moquette, avait été la première à s’approcher pour caresser le chat. Eileen et William la suivirent de près. Lug faisait semblant de ne pas être attendri par la boule de poils, mais quand il abdiqua enfin, laissant de côté sa volonté de jouer au dur à cuire, il s’accroupit à côté d’Atlas et se chamailla avec son grand-frère qui ne voulait pas le laisser porter le chaton.
- Vire tes sales pattes de mon chat, dobber !
- Atlas ! s’exclama Eileen, l’air outré. Tu n’as pas honte de parler comme ça devant ton amie ?
Pour toute réponse, Atlas eut un sourire faussement contrit pour Kahlan et haussa les épaules, avant de donner un coup de coude dans les côtes de Lug qui n’avait pas cessé d’essayer de prendre l’animal de ses mains. Comme Lug ne se laissait toujours pas démonter, Atlas finit par le pousser de son pied et lui fit perdre l’équilibre. Lug s’étala alors sur le sol en déclenchant un éclat de rire chez Rhiannon, qui avait laissé de côté sa peluche pour s’intéresser à la querelle de ses oncles. Craig, qui était sur le point de se fâcher sur ses fils, fut pris de court par la réaction de sa petite-fille et se laissa emporter par un fou rire qui, à tour de rôle, gagna toute la famille.
- Bienvenue chez les Morrison, Vixy, dit Atlas en portant le chaton à hauteur de ses yeux, puis il fit un clin d’œil à Kahlan. Et surtout, bon courage, ma jolie ! ajouta-t-il en pointant Lug du pouce.
Discrètement, il prit la main de Kahlan et mima un « merci » silencieux en la serrant tendrement entre ses doigts. Il posa ensuite la boîte par terre et y installa confortablement le chaton avant de se lever. Lug profitait déjà de l’opportunité pour tenter un rapprochement, mais Atlas n’y prêta pas attention. Il avait plus important à faire : s’occuper de son invitée.
- Je t’aide à t’installer ? Je te laisse ma chambre, comme d’habitude. L’état du matelas ne s’est pas arrangé, mais tu t’en doutais sûrement, annonça-t-il en se grattant l’arrière du crâne, comme à chaque fois qu’il était gêné. Ensuite, je crois que maman a préparé du cake, des scones, du shortbread et des biscuits pour le thé, au cas où on mourrait de faim... ajouta-t-il en lançant un regard désabusé à Eileen qui lui répondit en lui tirant la langue.
Atlas s’était avancé sur la première marche des escaliers et les désignait à Kahlan, l’invitant à passer devant lui ; elle connaissait la maison tout aussi bien que n’importe lequel d’entre eux.
Deirdre et William pliaient et dépliaient leurs nouveaux vêtements, murmurant à propos des essayages qu’ils allaient faire. Lug amusait Rhiannon en faisant parler sa licorne. Eileen, elle, était déjà partie s’affairer dans la cuisine. Quant à Craig, debout devant la fenêtre, il avait repris l’examen des graines mystérieuses. Il interpella Atlas avant que celui-ci ne disparaisse à l’étage à la suite de Kahlan.
- Tu m’aideras à les identifier après le thé ? Peut-être qu’on pourrait déjà les planter avant le dîner, je suis bien curieux de savoir ce qu’elles vont nous offrir !
Alors qu’il grimpait les marches deux par deux, Atlas discerna encore un « j’adore la magie ! » chuchoté par son père. Pouffant encore de rire en arrivant sur le palier, ses yeux bleus pétillants de joie croisèrent ceux de Kahlan. Enfin seuls ! Il la reprit dans ses bras sans ajouter un mot, faisant durer le câlin un peu plus que les précédents.
Il n’avait pas eu grand-chose à faire pour rendre sa chambre accueillante : n’étant arrivé lui-même que la veille, Atlas n’avait pas vraiment eu le temps d’y mettre le bazar, et c’était tant mieux. Il avait cependant pris grand soin à ranger ses carnets à dessin dans son bureau, espérant que Kahlan n’aille pas y jeter un œil, ou il serait démasqué. Il imagina la jeune fille tomber sur les douzaines de pages la représentant sous différents angles, et il se sentit rougir, embarrassé d’être un tel idiot obsédé par quelqu’un qui ne le voyait très clairement que comme un ami. Il soupira et se laissa tomber sur le lit.
- Alors… raconte-moi ton été avant qu’on soit trop gavés pour arriver à ouvrir la bouche ? Il savait qu’elle avait eu le cœur brisé et, même s’il souffrait de la savoir amoureuse d’un autre, il voulait surtout être un bon ami auprès duquel Kahlan pourrait se confier et épancher sa peine.
Il l’observa distraitement donner les différents présents qu’elle avait prévu pour tout le monde, vaguement amusé par les réactions de chacun : Craig eu un air ébahi et sortit ses lunettes de la poche de sa chemise pour mieux observer les graines, Eileen se mit à pleurer en voyant défiler sa famille dans le cadre, Deirdre et William parurent stupéfaits par le style et la qualité des vêtements que Kahlan leur avait confectionnés, Rhiannon hurla littéralement de plaisir en attrapant la peluche et se mit immédiatement à lui mâchouiller une oreille, et Lug se transforma en Rapeltout, son visage d’un rouge écarlate montrant qu’il n’était qu’une pauvre andouille impressionnable, ce qui fit ricaner Atlas. Mais pendant tout ce temps, il avait à peine osé ôter ses yeux de Kahlan, de peur qu’elle s’en aille sans qu’il ait pu complètement assimiler le fait qu’elle était enfin là, juste à côté de lui. Son sourire, qu’il avait tant de fois couché sur papier, était tel qu’il s’en souvenait, son rire était enfin plus qu’un vague écho au fond de sa tête et il aurait volontiers plongé le nez dans les cheveux de la jeune femme pour s’enivrer de son parfum, comme il s’imaginait souvent le faire.
Plus il l’admirait, plus son cœur s’emballait. Il était devenu plus facile, avec les années, de mettre ses sentiments pour Kahlan de côté quand ils ne se voyaient pas, mais leurs retrouvailles lui donnaient à chaque fois l’impression qu’il tombait toujours un peu plus amoureux d’elle. Lorsqu’elle se tourna vers lui, il sortit brutalement de sa transe et sa main dans ses cheveux l’électrisa, faisant manquer un ou deux battements à son cœur. Il lui sourit et, avant qu’il n’eut pu répondre, elle lui dit de ne pas dire ce qu’il avait précisément compté répliquer. Se joignant alors à l’hilarité des autres, il coopéra et ferma les paupières. Kahlan posa quelque chose sur ses genoux… une boîte, lui sembla-t-il, mais celle-ci remuait. Le murmure à son oreille le fit frissonner et, méfiant, il rouvrit les yeux.
Le chaton miaula en même temps qu’Atlas lâcha un « Oh ! » de stupéfaction et d’admiration. Le petit félin était, depuis Rox et Rouky, la chose la plus adorable qu’il avait pu voir.
- Choisir son... Il s’interrompit et leva le regard vers Kahlan, complètement sous le choc. Tu… Tu veux dire que… c’est mon chat ?
Si Atlas s’était écouté, à cet instant précis, il aurait oublié tous ceux qui les entouraient et se serait jeté sur les lèvres de son amie. Mais il n’en fit rien, bien habitué à lutter contre ces pulsions qu’il ressentait régulièrement, et se contenta de serrer Kahlan contre lui, cherchant à la rapprocher de lui autant qu’il le pouvait dans son étreinte. Merlin, qu’il aimait cette femme !
Pour distraire son esprit, il reporta son attention sur le chaton et le prit dans ses mains. Il était petit, plutôt très roux, les poils mi-longs et il ronronnait beaucoup trop fort pour une si petite chose. Ses grands yeux verts qui fixaient Atlas se fermaient à intervalles réguliers. Le jeune homme porta le petit animal sous son menton et posa le nez sur sa minuscule tête pour inspirer cette odeur si particulière et absolument irrésistible que peuvent avoir les chatons.
- C’est beaucoup trop d’émotions pour mon petit cœur tout mou là, Kahlou, tu veux me tuer ou quoi ? plaisanta-t-il, la bouche enfouie dans les poils de son chat.
Les Morrison rirent, interrompant provisoirement leurs exclamations d’émerveillement. Seule Rhiannon ne s’attendrissait pas sur le félin, bien trop occupée à discuter avec sa licorne. Deirdre, qui avait reposé sa fille et son nouvel ami sur la moquette, avait été la première à s’approcher pour caresser le chat. Eileen et William la suivirent de près. Lug faisait semblant de ne pas être attendri par la boule de poils, mais quand il abdiqua enfin, laissant de côté sa volonté de jouer au dur à cuire, il s’accroupit à côté d’Atlas et se chamailla avec son grand-frère qui ne voulait pas le laisser porter le chaton.
- Vire tes sales pattes de mon chat, dobber !
- Atlas ! s’exclama Eileen, l’air outré. Tu n’as pas honte de parler comme ça devant ton amie ?
Pour toute réponse, Atlas eut un sourire faussement contrit pour Kahlan et haussa les épaules, avant de donner un coup de coude dans les côtes de Lug qui n’avait pas cessé d’essayer de prendre l’animal de ses mains. Comme Lug ne se laissait toujours pas démonter, Atlas finit par le pousser de son pied et lui fit perdre l’équilibre. Lug s’étala alors sur le sol en déclenchant un éclat de rire chez Rhiannon, qui avait laissé de côté sa peluche pour s’intéresser à la querelle de ses oncles. Craig, qui était sur le point de se fâcher sur ses fils, fut pris de court par la réaction de sa petite-fille et se laissa emporter par un fou rire qui, à tour de rôle, gagna toute la famille.
- Bienvenue chez les Morrison, Vixy, dit Atlas en portant le chaton à hauteur de ses yeux, puis il fit un clin d’œil à Kahlan. Et surtout, bon courage, ma jolie ! ajouta-t-il en pointant Lug du pouce.
Discrètement, il prit la main de Kahlan et mima un « merci » silencieux en la serrant tendrement entre ses doigts. Il posa ensuite la boîte par terre et y installa confortablement le chaton avant de se lever. Lug profitait déjà de l’opportunité pour tenter un rapprochement, mais Atlas n’y prêta pas attention. Il avait plus important à faire : s’occuper de son invitée.
- Je t’aide à t’installer ? Je te laisse ma chambre, comme d’habitude. L’état du matelas ne s’est pas arrangé, mais tu t’en doutais sûrement, annonça-t-il en se grattant l’arrière du crâne, comme à chaque fois qu’il était gêné. Ensuite, je crois que maman a préparé du cake, des scones, du shortbread et des biscuits pour le thé, au cas où on mourrait de faim... ajouta-t-il en lançant un regard désabusé à Eileen qui lui répondit en lui tirant la langue.
Atlas s’était avancé sur la première marche des escaliers et les désignait à Kahlan, l’invitant à passer devant lui ; elle connaissait la maison tout aussi bien que n’importe lequel d’entre eux.
Deirdre et William pliaient et dépliaient leurs nouveaux vêtements, murmurant à propos des essayages qu’ils allaient faire. Lug amusait Rhiannon en faisant parler sa licorne. Eileen, elle, était déjà partie s’affairer dans la cuisine. Quant à Craig, debout devant la fenêtre, il avait repris l’examen des graines mystérieuses. Il interpella Atlas avant que celui-ci ne disparaisse à l’étage à la suite de Kahlan.
- Tu m’aideras à les identifier après le thé ? Peut-être qu’on pourrait déjà les planter avant le dîner, je suis bien curieux de savoir ce qu’elles vont nous offrir !
Alors qu’il grimpait les marches deux par deux, Atlas discerna encore un « j’adore la magie ! » chuchoté par son père. Pouffant encore de rire en arrivant sur le palier, ses yeux bleus pétillants de joie croisèrent ceux de Kahlan. Enfin seuls ! Il la reprit dans ses bras sans ajouter un mot, faisant durer le câlin un peu plus que les précédents.
Il n’avait pas eu grand-chose à faire pour rendre sa chambre accueillante : n’étant arrivé lui-même que la veille, Atlas n’avait pas vraiment eu le temps d’y mettre le bazar, et c’était tant mieux. Il avait cependant pris grand soin à ranger ses carnets à dessin dans son bureau, espérant que Kahlan n’aille pas y jeter un œil, ou il serait démasqué. Il imagina la jeune fille tomber sur les douzaines de pages la représentant sous différents angles, et il se sentit rougir, embarrassé d’être un tel idiot obsédé par quelqu’un qui ne le voyait très clairement que comme un ami. Il soupira et se laissa tomber sur le lit.
- Alors… raconte-moi ton été avant qu’on soit trop gavés pour arriver à ouvrir la bouche ? Il savait qu’elle avait eu le cœur brisé et, même s’il souffrait de la savoir amoureuse d’un autre, il voulait surtout être un bon ami auprès duquel Kahlan pourrait se confier et épancher sa peine.
- InvitéInvité
Re: Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Mer 9 Oct 2019 - 22:47
La réaction de tous les membres de la famille Morrison face à mes cadeaux me fit sourire, voire rire aux éclats. Surtout lorsque la petite fille hurla en étouffant la licorne dans ses bras. C'était tellement beau de voir une famille aussi unie et heureuse. Quand ce fut le tour de mon meilleur ami de recevoir son cadeau, je mettais tout en oeuvre pour que la surprise soit de taille. Lorsqu'il rouvrit les yeux et découvrit la petite boule de poil, sa surprise put se lire sur son visage. C'était adorable. Il était adorable. Personne n'avait autant le pouvoir de me faire sourire que lui. Sa question me fit ricaner tendrement, parce que je savais pertinemment qu'il savait la réponse. "Mais bien sûr que c'est ton chat, idiot! Il est aussi mignon que toi, regarde!" Sur ce, je vins caresser la tête du petit matou qui miaulait doucement vers son nouveau maître. Qui m'offrit un nouveau câlin que j'acceptais avec grand plaisir. Le jour où je refuserais un contact physique était très lointain... Surtout quand il s'agissait d'Atlas. Son odeur était une drogue pour moi, un moyen de me rassurer, de me sentir bien. J'imaginais la tête de mes frères s'ils me voyaient aussi proche de lui. Ils savaient combien Atlas comptait pour moi et ils avaient juste peur qu'on me fasse du mal. Mais c'était impossible. Pas lui. Jamais. Le petit chat ronronnait bruyamment, et, se retrouvant au niveau du nez d'Atlas, se mit à le lécher doucement, comme il le ferait avec sa mère. Toutes les filles présentes dans la pièce se mirent à soupirer devant tant de mignonneries. Y compris moi. "Te tuer, moi? Mais t'es fou, comment je ferais sans mon Atlasounet? Non, j'voulais juste te rendre la pareille, c'est tout. Et puis Rox et Rouky vont adorer leur petite soeur!" Mes chatons...enfin presque des chats maintenant étaient de vrais chiens qui me suivaient partout et qui réclamaient des calins à tout le monde. Ils étaient un peu comme moi en fait! Tout le monde s'extasiait sur le petit chat, et je les comprenais complètement. Voir Atlas se chamailler avec son frère pour le chat me fit beaucoup rire, surtout lorsque leur mère gronda Atlas. Et finalement, il suffit d'un rire de la petite dernière pour que toute la famille cède à l'hilarité générale. Le pouvoir du rire. De l'innocence. Bah au moins, je vais faire travailler mes abdos! "Oh c'est adorable, Vixy, bien trouvé! J'adooore!" Je serrais à mon tour sa main, avec beaucoup de tendresse. Est-ce que je me rendais compte que ce que je ressentais pour lui allait au-delà de l'amitié? Pas une seconde. Atlas était mon meilleur ami et dans ma tête, c'était normal d'être aussi proche et tactile avec lui. Comme il se levait, je levais mes yeux vers lui alors qu'il m'adressait à nouveau la parole. Grand sourire. Je me levais alors avant de lui répondre, mon sac dans la main. "Rooh mais arrête de t'en faire, je ne suis pas en sucre, tu sais? Je vais survivre à ton matelas, comme les dernières fois. Et ta maman est la meilleure cuisinière du monde, ok? Même moi j'arrive à manger plus que d'habitude quand je suis ici, c'est un miracle." Je fis un clin d'oeil à Eileen qui avait rougi après mon compliment qui était très sincère. Une vraie maman poule qui faisait de bons petits plats pour ses poussins. Probablement que je ne l'avais jamais dit à Atlas, mais Eileen était le modèle de la mère idéale. Je suivis le jeune homme jusqu'aux escaliers, avant de les grimper avec légèreté. La voix de Craig nous parvint juste au début de l'escalier et je me mis à rire de nouveau. Ils étaient tous craquants. J'espérais sincèrement que ces graines magiques permettraient à la famille de manger de bons plats pendant très longtemps. Arrivés en haut, j'eus droit à un nouveau calin et mes yeux clairs croisèrent ceux pétillants de ma moitié. Je me collais à lui sans gêne, profitant de chaque instant passé avec lui. Parfois, j'avais envie qu'il ne soit qu'à moi. Un peu égoïstement. Comment pouvais-je exiger quoi que ce soit après tout? Alors je me taisais et je profitais. La chambre était la même, accueillante et familière, loin de la mienne au manoir qui était si froide et si grande. Je le rejoins très rapidement sur le lit, m'asseyant en tailleur alors qu'il commençait déjà le rattrapage des aventures de l'été. Je fis la moue, avant de soupirer légèrement. Me rappeler ces deux mois n'était pas très agréable... "Oh... comme tu le sais, ce n'était pas la grande joie... Mais je me suis faite à l'idée qu'Ethan ne voulait tout simplement pas la même chose que moi. Je pense que j'ai fantasmé notre relation... Que je me suis montrée idiote, c'est tout." que je finissais en haussant les épaules. Je savais bien que je ne devais pas me dénigrer sans cesse, mais c'était plus fort que moi. Il fallait que ce soit ma faute, c'était obligé. "Mais je n'ai pas envie de casser l'ambiance! Et toi alors, c'était bien la tournée? Tu as pu enchanter des tas d'enfants?" Mes yeux brillaient de fierté et un doux sourire accompagnait mes paroles. La magie fascinait les moldus, c'était bien connu, et particulièrement les enfants, très sensibles à la féérie et au merveilleux. Mon meilleur ami devait être magnifique sur scène, à faire ses tours. C'était un peu son jardin secret, et, comme pour lui laisser ses secrets, je n'avais jamais cherché à venir le voir pendant ses spectacles. Je ne voulais pas attirer l'attention sur lui aussi, de peur qu'on ne l'arrête ou qu'on ne l'embête pour ce qu'il faisait... D'une main distraite, je malmenais le bas de ma robe, tandis qu'une pensée presque terrifiante me vint en tête. Une moue ennuyée sur le visage, je rajoutais: "Dis, est-ce que tu pourrais dormir avec moi ce soir? Ou juste à côté? Je... enfin je n'arrive plus à dormir seule..." Ces derniers temps, je dormais avec mes chats, mais depuis le départ d'Ethan, je me sentais tellement seule que la solitude m'angoissait et m'empêchait de dormir. J'aurais aimé qu'on puisse dormir dans le même lit comme lorsque nous étions plus jeunes, mais je n'avais pas envie qu'il soit gêné ou autre. "Mais c'est pas grave, sinon, hein, je ne veux pas t'embêter." J'haussais les épaules distraitement, non sans lui lancer un regard un peu désespéré.
@Atlas Morrison
- InvitéInvité
Re: Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Jeu 10 Oct 2019 - 23:59
Vautré sur son lit, les bras croisés sous la tête, Atlas observait son amie depuis la fente de ses paupières à peine entrouvertes. Kahlan survola l’épineuse question en deux simples phrases et le jeune homme souffla par le nez, un tantinet exaspéré par l’habitude qu’avait son amie de minimiser ses peines. Il était sur le point de protester lorsqu’elle se traita d’idiote, mais il ouvrit la bouche et la referma sans émettre un son ; il lui ferait un exposé de toutes les raisons qui le poussaient à penser le contraire plus tard. Il se contenta de bousculer de son pied le genou de la jeune femme.
- Kahlan Muller, casser l’ambiance ? Allons donc ! Il était sincère : à ses yeux, elle ne pouvait rien faire de travers. Rien.
Il se redressa légèrement, juste assez pour mieux la voir sans se créer de double menton. Un petit sourire crâneur remontait un coin de sa bouche. Il savait qu’elle allait lui poser des questions à propos de ses spectacles. Elle le faisait toujours, chaque été. Kahlan était d’ailleurs, de tout son entourage, celle qui semblait porter le plus d’intérêt à son métier de prestidigitateur. Bien sûr, les Morrison formaient une famille aimante et Atlas n’avait rien à leur reprocher, sinon d’être très occupés à simplement essayer de vivre décemment. C’était pour cela que, parfois, vivant à des centaines de kilomètres d’eux tous, il se sentait un peu perdu ou oublié par ses proches emportés dans le tourbillon de leurs quotidiens surchargés. Mais Kahlan… elle était là depuis le début, prenant chaque année plus de place dans la vie et le cœur d’Atlas. Elle, elle lui donnait l’impression d’être important. Résistant encore une fois à l’envie de passer une main dans ses cheveux blonds et de l’embrasser, il baissa les yeux et s’aperçut qu’elle triturait l’ourlet de sa robe, trahissant une certaine nervosité. Inconsciemment, il fronça les sourcils, inquiet de ce qui pouvait traverser l’esprit de la jeune femme. Lorsqu’elle avoua ce qui la chagrinait, Atlas sentit son cœur tomber dans son estomac et ses cheveux se dresser sur sa nuque.
- Je… euh… il bafouillait à voix à peine audible.
Kahlan poursuivit en le regardant avec des airs de chien battu. Comment pourrait-il trouver la force de lui dire non ? Il secoua la tête de façon imperceptible. Non, il ne pouvait pas accepter. Il aurait l’impression de profiter de la vulnérabilité de son amie. Il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras, de la bercer et lui murmurer toutes sortes de paroles rassurantes et de blagues idiotes jusqu’à ce qu’elle s’endorme contre lui… il en rêvait régulièrement, pour toujours se réveiller dans un lit horriblement vide ou, pire, aux côtés d’une femme qui n’était pas elle. Le vide dans sa poitrine se creusait, avalant ses pensées comme un trou noir. Il voulait à tout prix éviter qu’elle se sente à nouveau rejetée. Oh love, why are you doing this to me ? Il inspira profondément et retrouva la faculté de parler.
- Mmmh… je te prête Vixy si tu veux, je suis pas prêt à faire face à la jalousie de Lug s’il apprenait qu’on a dormi dans la même pièce..! Il essayait d’avoir un ton détaché, léger et saupoudré d’humour, priant pour qu’elle ne soit pas trop déçue alors qu’il était déjà rongé par la culpabilité. Je te propose pas Rhiannon, paraît qu’elle grogne en dormant.
Mal à l’aise à l’extrême, Atlas examina rapidement la pièce, puis roula sur le côté, vers sa table de nuit et y attrapa sa baguette magique. Une diversion, vite.
- Eh ! Regarde-moi ça !
Il pointa l’instrument vers le plafond, le fit tourner doucement, jusqu’à ce que des filets de couleurs s’en échappent. Entre eux étaient projetés des scènes animées à la manière des photographies magiques et un écho lointain reproduisait vaguement l’ambiance du moment capturé. Différents publics applaudissant à tout rompre, sifflant et criant, quelques zooms sur des faciès heureux, des sourires de gamins rêveurs, voilà ce qui s’était mis à défiler devant les yeux de Kahlan. Atlas avait préparé son coup durant tout l’été en prenant grand soin d’immortaliser magiquement quelques uns de ces précieux instants à l’insu de ses compères moldus. Tout ça dans le seul but de les partager avec sa personne préférée. Il savait pourquoi elle s’abstenait d’assister à ses représentations et ils étaient tombés d’accord en concluant que c’était bien plus raisonnable d’éviter d’impliquer d’autres sorciers dans ces affaires. Mais, s’il interdisait même à ses parents de venir l’applaudir, Kahlan était la seule qu’il aurait aimé avoir à près de lui. Alors, il s’efforçait de trouver des solutions pour avoir le bonheur de rendre sa meilleure amie fière de lui. Peut-être que ces quelques extraits lui feraient oublier ses angoisses, pour le moment.
Quand il abaissa enfin sa baguette et que les images s'évanouirent dans le silence, il se sentit envahi par un immense chagrin. Était-ce le sien ou celui de Kahlan ? Il n’aurait pas su le dire mais, en croisant les yeux bleus de Kahlan, il se rassit au bord du lit pour se rapprocher d’elle. Sans ajouter un mot, il l’attira contre lui et posa la tête blonde contre son torse.
- Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? Il lui caressait les cheveux et parlait à voix basse, le timbre grave. T’as beau essayer de me faire croire que tu vas bien… tu ne m’as jamais demandé de dormir avec toi. Pas depuis qu’on avait douze ans et que Caël t’avait raconté d’horribles histoires sur les Inferi, en tout cas ! Le souvenir le fit sourire et il espéra qu’elle s’en amuserait aussi. T’as le droit de pas vouloir me raconter ce qui s’est passé, mais ne t’oblige pas à sauver les apparences… Pas avec moi, je t’en prie. Il se retrouva soudainement plongé plusieurs années en arrière, où une Kahlan émaciée, affaiblie, lui assurait qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour elle. J’veux plus jamais te voir comme ça, j’veux plus jamais vivre ça. Il n’avait pas pris la peine de préciser de quoi il parlait, elle comprendrait parfaitement ; les tremblements dans la voix d’Atlas étaient un indice suffisant.
Des larmes perlaient aux yeux du jeune homme, incapable de les ravaler, il savait que Kahlan les verrait mais il s’en moquait éperdument. Délicatement, il lui leva le menton avec son index, l’obligeant à le regarder. De son autre bras, il la serrait toujours contre lui.
- Le seul idiot dans cette histoire, c’est Ethan. Ne te blâme pas pour sa lâcheté. Il serrait les dents, une colère sourde faisait bourdonner ses oreilles. Y’a qu’un parfait imbécile qui serait capable de laisser tomber une fille aussi merveilleuse que toi, Kahlou. S’il n’a pas été assez intelligent pour se rendre compte du trésor qui lui appartenait, alors… t’as rien perdu.
Son pouce effleurait doucement la joue de l’Irlandaise. Hypnotisé par les iris de la belle, il aurait aimé, plus que jamais, conclure son discours par un baiser. Le temps flottait autour d’eux sans les affecter.
- A TABLE ! L’appel de Craig rompit brutalement le charme.
Atlas se détacha alors de son amie, soudain gêné de s’être égaré de la sorte. Il se sermonna avec véhémence, tenant à se rappeler que, s’il ne faisait pas plus attention, il finirait par se mettre à nu sans le vouloir… et il pourrait alors la perdre définitivement. Il ouvrit la porte et invita Kahlan à passer devant lui pour aller dîner.
- Kahlan Muller, casser l’ambiance ? Allons donc ! Il était sincère : à ses yeux, elle ne pouvait rien faire de travers. Rien.
Il se redressa légèrement, juste assez pour mieux la voir sans se créer de double menton. Un petit sourire crâneur remontait un coin de sa bouche. Il savait qu’elle allait lui poser des questions à propos de ses spectacles. Elle le faisait toujours, chaque été. Kahlan était d’ailleurs, de tout son entourage, celle qui semblait porter le plus d’intérêt à son métier de prestidigitateur. Bien sûr, les Morrison formaient une famille aimante et Atlas n’avait rien à leur reprocher, sinon d’être très occupés à simplement essayer de vivre décemment. C’était pour cela que, parfois, vivant à des centaines de kilomètres d’eux tous, il se sentait un peu perdu ou oublié par ses proches emportés dans le tourbillon de leurs quotidiens surchargés. Mais Kahlan… elle était là depuis le début, prenant chaque année plus de place dans la vie et le cœur d’Atlas. Elle, elle lui donnait l’impression d’être important. Résistant encore une fois à l’envie de passer une main dans ses cheveux blonds et de l’embrasser, il baissa les yeux et s’aperçut qu’elle triturait l’ourlet de sa robe, trahissant une certaine nervosité. Inconsciemment, il fronça les sourcils, inquiet de ce qui pouvait traverser l’esprit de la jeune femme. Lorsqu’elle avoua ce qui la chagrinait, Atlas sentit son cœur tomber dans son estomac et ses cheveux se dresser sur sa nuque.
- Je… euh… il bafouillait à voix à peine audible.
Kahlan poursuivit en le regardant avec des airs de chien battu. Comment pourrait-il trouver la force de lui dire non ? Il secoua la tête de façon imperceptible. Non, il ne pouvait pas accepter. Il aurait l’impression de profiter de la vulnérabilité de son amie. Il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras, de la bercer et lui murmurer toutes sortes de paroles rassurantes et de blagues idiotes jusqu’à ce qu’elle s’endorme contre lui… il en rêvait régulièrement, pour toujours se réveiller dans un lit horriblement vide ou, pire, aux côtés d’une femme qui n’était pas elle. Le vide dans sa poitrine se creusait, avalant ses pensées comme un trou noir. Il voulait à tout prix éviter qu’elle se sente à nouveau rejetée. Oh love, why are you doing this to me ? Il inspira profondément et retrouva la faculté de parler.
- Mmmh… je te prête Vixy si tu veux, je suis pas prêt à faire face à la jalousie de Lug s’il apprenait qu’on a dormi dans la même pièce..! Il essayait d’avoir un ton détaché, léger et saupoudré d’humour, priant pour qu’elle ne soit pas trop déçue alors qu’il était déjà rongé par la culpabilité. Je te propose pas Rhiannon, paraît qu’elle grogne en dormant.
Mal à l’aise à l’extrême, Atlas examina rapidement la pièce, puis roula sur le côté, vers sa table de nuit et y attrapa sa baguette magique. Une diversion, vite.
- Eh ! Regarde-moi ça !
Il pointa l’instrument vers le plafond, le fit tourner doucement, jusqu’à ce que des filets de couleurs s’en échappent. Entre eux étaient projetés des scènes animées à la manière des photographies magiques et un écho lointain reproduisait vaguement l’ambiance du moment capturé. Différents publics applaudissant à tout rompre, sifflant et criant, quelques zooms sur des faciès heureux, des sourires de gamins rêveurs, voilà ce qui s’était mis à défiler devant les yeux de Kahlan. Atlas avait préparé son coup durant tout l’été en prenant grand soin d’immortaliser magiquement quelques uns de ces précieux instants à l’insu de ses compères moldus. Tout ça dans le seul but de les partager avec sa personne préférée. Il savait pourquoi elle s’abstenait d’assister à ses représentations et ils étaient tombés d’accord en concluant que c’était bien plus raisonnable d’éviter d’impliquer d’autres sorciers dans ces affaires. Mais, s’il interdisait même à ses parents de venir l’applaudir, Kahlan était la seule qu’il aurait aimé avoir à près de lui. Alors, il s’efforçait de trouver des solutions pour avoir le bonheur de rendre sa meilleure amie fière de lui. Peut-être que ces quelques extraits lui feraient oublier ses angoisses, pour le moment.
Quand il abaissa enfin sa baguette et que les images s'évanouirent dans le silence, il se sentit envahi par un immense chagrin. Était-ce le sien ou celui de Kahlan ? Il n’aurait pas su le dire mais, en croisant les yeux bleus de Kahlan, il se rassit au bord du lit pour se rapprocher d’elle. Sans ajouter un mot, il l’attira contre lui et posa la tête blonde contre son torse.
- Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? Il lui caressait les cheveux et parlait à voix basse, le timbre grave. T’as beau essayer de me faire croire que tu vas bien… tu ne m’as jamais demandé de dormir avec toi. Pas depuis qu’on avait douze ans et que Caël t’avait raconté d’horribles histoires sur les Inferi, en tout cas ! Le souvenir le fit sourire et il espéra qu’elle s’en amuserait aussi. T’as le droit de pas vouloir me raconter ce qui s’est passé, mais ne t’oblige pas à sauver les apparences… Pas avec moi, je t’en prie. Il se retrouva soudainement plongé plusieurs années en arrière, où une Kahlan émaciée, affaiblie, lui assurait qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour elle. J’veux plus jamais te voir comme ça, j’veux plus jamais vivre ça. Il n’avait pas pris la peine de préciser de quoi il parlait, elle comprendrait parfaitement ; les tremblements dans la voix d’Atlas étaient un indice suffisant.
Des larmes perlaient aux yeux du jeune homme, incapable de les ravaler, il savait que Kahlan les verrait mais il s’en moquait éperdument. Délicatement, il lui leva le menton avec son index, l’obligeant à le regarder. De son autre bras, il la serrait toujours contre lui.
- Le seul idiot dans cette histoire, c’est Ethan. Ne te blâme pas pour sa lâcheté. Il serrait les dents, une colère sourde faisait bourdonner ses oreilles. Y’a qu’un parfait imbécile qui serait capable de laisser tomber une fille aussi merveilleuse que toi, Kahlou. S’il n’a pas été assez intelligent pour se rendre compte du trésor qui lui appartenait, alors… t’as rien perdu.
Son pouce effleurait doucement la joue de l’Irlandaise. Hypnotisé par les iris de la belle, il aurait aimé, plus que jamais, conclure son discours par un baiser. Le temps flottait autour d’eux sans les affecter.
- A TABLE ! L’appel de Craig rompit brutalement le charme.
Atlas se détacha alors de son amie, soudain gêné de s’être égaré de la sorte. Il se sermonna avec véhémence, tenant à se rappeler que, s’il ne faisait pas plus attention, il finirait par se mettre à nu sans le vouloir… et il pourrait alors la perdre définitivement. Il ouvrit la porte et invita Kahlan à passer devant lui pour aller dîner.
- InvitéInvité
Re: Bienvenue dans le clan familial (Kahlan)
Lun 28 Oct 2019 - 23:44
Voilà pourquoi ce lieu, cette famille, ce garçon comptaient tant pour moi. Malgré mes peines, malgré tout ce qui pouvait se passer de mal dans ma vie, il me suffisait de passer du temps avec eux pour me sentir mieux. Atlas avait le don de remettre du soleil dans ma vie, de me redonner le moral en une fraction de seconde. Je sentais bien qu'il n'était pas d'accord avec ce que je disais, ou que du moins, il avait un avis bien tranché sur la question. Pour lui, il était hors de question que je me sous-estime. Les meilleurs amis étaient faits pour se soutenir en toutes circonstances, non? Encore une fois, il me fit sentir que je ne pouvais rien faire de mal. Avec lui, je me sentais importante, parfaite. Son intervention me fit sourire, mais bien vite, mes vieux démons reprirent le dessus et une angoisse grandissante naquit au fond de mon coeur et de mon esprit. Ne pouvant le garder pour moi, je lui posais alors ce qui me sembla ensuite comme la plus idiote des questions. Une question digne d'une enfant de cinq ans qui avait peur du noir. Et vu la gêne que mes mots semblèrent provoquer chez mon meilleur ami, je me maudis de l'avoir posée. Mon visage prit une tournure larmoyante sans vraiment le vouloir, et lorsque mes pupilles se posèrent sur les traits si souvent joyeux d'Atlas, je ne pus m'empêcher de lui faire une supplique silencieuse. Il allait trouver une solution, il trouvait toujours des solutions pour moi. Quand enfin, ses paroles transpercèrent le silence, mon coeur se fit plus léger. Rassurante perspective. Telle une enfant, un baiser sur un bobo suffisait à m'apaiser. Et un petit chaton ronronnant m'apparaissait comme une solution parfaite. Sourire doux sur les lèvres. "Je prendrais soin d'elle, tu peux compter sur moi. En fait... Je pense qu'elle prendra plus soin de moi... On pourra se rassurer mutuellement! Et puis... je ne voudrais pas attiser la jalousie de ton petit frère adoré!" gloussai-je doucement alors que mon visage reprenait peu à peu des couleurs. Sa réflexion sur Rhiannon me fit rire aussi. La petite fille devait être adorable quand elle dormait, je n'en doutais pas une minute. Mais je n'eus pas l'occasion de pousser plus loin mes réflexions. Mon meilleur ami attrapa sa baguette... Et le rêve devint réalité. Des images de spectacle joyeuses, des rires, des sourires éclatants, un tas de photographies animées défilaient devant mes yeux émerveillés. L'enfant que je demeurais observait chaque détail avec attention, riait avec les autres enfants du public, applaudissait des performances. Malgré la déception de ne pouvoir être là pendant ses représentations, Atlas trouvait toujours le moyen de m'apporter des morceaux de sa vie. Quel bonheur d'être témoin de ces si jolis moments! Naturellement, je vins l'enlacer rapidement pour le remercier silencieusement. "Merci... C'est... magnifique! Tu sais comme j'aimerais venir te voir..." que je murmurais alors que le tenais entre mes bras. Une fois les images évanouies, une certaine mélancholie s'empara de nos coeurs et nos pupilles plongées les unes dans les autres véhiculaient le même message de tristesse. Il y avait une vérité entre nous. Douce. Éternelle. Je me retrouvais contre lui, son coeur battant contre ma joue. En sécurité dans ses bras. Les mots qui me bercèrent avaient énormément de sens. Il touchait dans le mille, comme à chaque fois. Résonance avec un passé qui nous avait fait du mal à tous les deux. Parce que connectés l'un à l'autre, rien ne pouvait affecter l'un sans que cela n'affecte l'autre. Nouveau soupir. La tristesse dans sa voix vrilla mon coeur et je retenais quelques larmes de justesse. J'aurais voulu le rassurer. Lui dire que ça n'arriverait plus, que jamais il ne me perdrait. Mais les mots restaient bloqués au fond de ma gorge. Tandis qu'il relevait mon menton pour me regarder droit dans les yeux, mon coeur se mit à battre plus fort. Pourquoi? Comment pouvait-il me rendre à la fois aussi fragile et aussi forte? Comment me connaissait-il aussi bien? Chaque mot qu'il utilisait faisait mouche. Je savais qu'il avait raison, qu'il fallait que je cesse de me blâmer pour la disparition d'Ethan, pour son abandon. Le moment semblait magique, hors du temps tandis que je me plongeais dans ses yeux comme pour me mieux me retrouver. Jamais il ne m'abandonnerait, lui... Et pourquoi donc mon coeur ne cessait-il de battre aussi vite? Perdue. Des émotions si confuses qui s'entremêlaient. L'envie de me rapprocher, presque inconsciemment. "Je... Je suis désolée.... Tu as raison... Tu...." Mais mes tentatives vaines d'être cohérente furent anéanties par une voix venue d'en bas qui nous fit sursauter tous les deux. L'instant brisé par un dur rappel à la réalité. Sourire de nouveau sur les lèvres, j'effaçais toutes les peines du moment, attrapant la main de mon Atlas pour l'entraîner à ma suite dans les escaliers, jusqu'en bas, où toute la famille était réunie. Sur la table, une multitude de plats, tous aussi appétissants les uns que les autres, nous attendait. Je m'asseyais où m'indiqua mon meilleur ami, avant de m'exclamer: "Mais comment vous faîtes pour toujours réussir vos recettes! Y'a forcément un peu de magie en vous, sinon c'est impossible!" C'était dit avec tellement de sincérité que personne ne pouvait en douter. Mais à vrai dire, rien ne pouvait me faire plus plaisir que de complimenter mes hôtes sur leurs grandes qualités.
|
|