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Octobre 2016 | A pinch of flavours
Dim 29 Sep 2019 - 21:07
A PINCH OF FLAVOURS
feat. Evandro Delgado & Sebastian Donovan
Il ne pouvait dire si c’était son appartenance à la famille Delgado ou ses années passées à Castelobruxo qui avaient forgé son amour pour les plantes et verdures de toutes sortes. Ou peut-être était-ce tout simplement dans sa personnalité de trouver confort et sérénité dans ces petits êtres vivants dont la majorité des humains avait tendance à prendre pour acquis. Bien sûr, étant un apprenti potionniste à la prestigieuse école Hungcalf, Evandro devait à plusieurs reprises récolter des parties précises de jolis végétales, mais sa collecte était toujours réalisée dans les règles de l’art, sauvant une pousse ou deux qu'il replantait aussitôt. Don't judge each day by the harvest you reap but by the seeds that you plant. C’était justement pour cette raison précise que le membre des Lufkins se dirigeait vers les grandes serres de l’école. Malgré le travail fort probablement salissant qui l’attendait, le jeune homme de 24 ans portait une chemise bleue royal, les manches retroussées sur ses avant-bras naturellement bronzés. Tranquillement, il traversait les couloirs nombreux de la vieille école, profitant du silence qui agrémentait naturellement les cinq heures du matin de cette belle journée d'octobre. Un air décontracté irradiait de lui, la preuve que la fin de semaine avait finalement fait son entrée et que ses devoirs étaient en majorité déjà complétés.
Pour occuper ce doux samedi matin, Evandro s'était donné pour mission d'avancer sa petite expérience extra-curriculaire. Depuis son retour sur les bancs d'école, il avait dévoué quelqu’un de ses temps libres à une petite expérience qui avait piqué son intérêt l'été dernier. Comme la majorité de ses étés, oh… mais à quoi bon se mentir : comme la majorité de ses journées depuis aussi longtemps qu'il pouvait se souvenir, Evandro avait ouvert la couverture d'un nouveau bouquin. Cette fois-ci, le livre présentait les potions médicinales anciennes et leurs propriétés issues de plantes comestibles historiquement utilisées dans le domaine alimentaire. Une exploration littéraire très intéressante de l'application des plantes culinaires aux remèdes fabriqués par les peuples indigènes de l'Amérique centrale. Un passe-temps tout à fait normal pour un jeune homme de 24 ans, enfin, si ledit jeune homme se nomme Evandro Delgado. Obviously. Lorsque ce dernier eut ajouté ce bouquin à sa collection, de cette petite littérature de chevet avait germé, yet again, une idée d'expérimentation dans l'esprit du Lufkin : tenter d'augmenter les vertus médicinales de la potion Pimentine, et ainsi augmenter sa potence grâce au thym, tout en évitant son effet secondaire quelque peu ennuyant, soit la fumée ayant fortement tendance à s’échapper des oreilles du patient.
Cette même expérimentation qu'il, aussi, n'avait pas encore mentionné à sa tante adorée. Il aimait Amelya de tout son coeur, mais il savait que ses tendances téméraires au sein du laboratoire causeraient un stress chez sa mère adoptive et il préférait éviter de l'angoisser davantage. C'était pour la protéger, c'est tout. Après tout, ce n'est pas comme s'il s'était déjà blessé en jouant avec des potions. Enfin… gravement blessé. Evandro grimaça légèrement au train qu'avaient pris ses pensées. Il allait devoir lui dire éventuellement, il le savait très bien. Il était toujours mieux d'annoncer les choses à la directrice des Wright que de laisser celle-ci les découvrir par elle-même. Hell, il était après tout le mieux placé pour connaître le caractère passionné de sa tante.
Heureusement pour lui, le début de culpabilité s'envola lorsque ses yeux se posèrent sur sa destination. Enfin les serres! D'un air content, le jeune homme ouvrit la porte de la première serre, admirant dès son entrée le tableau de tranquillité s'étendant devant lui. Des rayons du soleil matinal traversaient les fenêtres quelque peu embuées, s'éclipsant au travers les branches et feuilles grimpant près des vitraux. La lumière naturellement puissante du soleil était paisiblement tamisée, couvrant de sa chaleur l'étendue de son royaume. Quelques plants ici et là s'étiraient langoureusement vers la source de la lumière, tournant d'une tranquillité mondaine leurs feuilles épanouies. Evandro accueillit la chaleur humide des serres d'une inspiration profonde, un petit sourire paisible s'étirant sur ses lèvres rosées. Oh qu'il adorait cet endroit. Un peu plus loin se trouvaient les serres dédiées à la végétation de l'Amérique du sud, son petit coin de paradis lorsque la végétation tropicale du Brésil lui manquait. Bien qu'il aurait bien aimé s'arrêter un instant respirer l'odeur doucement parfumée du Feijoa, Evandro œuvra de réticence, se dirigeant vers les plants normalement réservés pour les cuisines de l'école. Il n'était pas précisément interdit d'en cueillir pour usage personnel, bien que la pancarte indiquant "Pour les cuisines seulement" pût, peut-être, en être une preuve du contraire. Mais après tout, il n'était pas dit à quelles cuisines les plantes étaient réservées et le jeune Delgado avait une cuisine, au Brésil, certes, mais une cuisine tout de même. Un petit sourire en coin ornant ses lèvres, Evandro combla finalement l'espace le séparant de la section contenant les fines herbes lorsqu'il remarqua enfin qu'un autre homme était, déjà, parmi la verdure. Étonnée, il jeta un coup d'oeil à la montre ornant son poignet, confirmant qu'il était bien cinq heure du matin. Le Lufkin s'arrêta sec dans son élan, fronçant légèrement des sourcils. Hum, c'était embêtant. Mais qui était cet inconnu ? Penchant la tête sur le côté, Evandro observa l'homme, ce dernier œuvrant à couper d'une main agile les feuilles de plusieurs herbes fines. Thym, basilic, origan, moutarde : aucune herbe ou grain ne semblaient éviter à son attention minutieuse. Ah, le cuisinier! Voilà qui il était. Evandro l'avait bien sûr déjà aperçu, mais son visage était tout ce qu'il connaissait. Même son nom échappait à sa mémoire en cet instant précis. Se glissant dans l'ombre, Evandro garda son regard sur le dos travaillant, intrigué de voir une âme levée aussi tôt au sein des serres. La rigidité des épaules du cuisinier témoignait de son insatisfaction, le nez penché au coeur des plantes, cherchant sans trouver, semblerait-il, son bonheur. L'inconnu se promenait rapidement, sautant d'une section à l'autre, cherchant un élément précis à ajouter à sa cueillette. Le Lufkin, curieux, suivait, observait… jusqu'à ce que l'objet de son intérêt ait émis un petit son de victoire, s'arrêtant devant un plant aux fleurs violacées, un parfum joliment aromatisé s'échappant de ses pétales colorés. Un dolique d’Égypte. Et ce fut tout ce qu'il fallut pour que l'observateur silencieux ne brise enfin le silence, ses sourcils levés témoignant de son étonnement.
- Un dolique d’Égypte, très ambitieux et rare en cuisine. Vous cuisiniez quelle partie ?, demanda-t-il rapidement, son ton, bien que contrôlé, trahissant son intérêt réel. Une main rebelle s'était évadée du confort de ses poches, frôlant du bout des doigts un feuillu qui s'étirait à ses côtés.
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Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Dim 6 Oct 2019 - 7:52
Depuis un peu plus d’un mois, l’aube se colorait tous les jours différemment pour l’aîné Donovan, celui-ci ayant récemment élu résidence dans les sous-sols humides de l’unique université magique d’Écosse, un retour qu’il n’aurait su imaginer quelques années plus tôt. Si l’Irlandais avait déjà l’habitude des réveils hâtifs, il lui avait fallu se faire à l’énergie requise pour un service de si bonne heure, marquant ainsi une nette augmentation dans sa consommation de caféine. Comme sous-chef à Iverness, Baz débutait ses quarts de travail à l’approvisionnement, les paupières encore à demi-collées, supervisant simplement l’inspection et le classement de leur matières premières, n’approchant ainsi quasiment pas ses couteaux avant les douze coups de midi. Ici, il lui fallait s’assurer que pas moins de trois douzaines d’oeufs tiédissaient déjà dans leurs poêlons respectifs et ce, avant que le coq n’ait chanté. Évidemment, il y avait une cinquantaines de paires d’oreilles pour l’aider à atteindre cet objectif, mais reste que ce rythme — qui n’était toutefois pas pour lui déplaire — ne méritait pas encore le titre d’habitude acquise. Comme pour s’échapper un peu d’un tourbillon pas tout à fait apprivoisé, Sebastian appréciait donc de remonter un temps profiter de la Serre réservée dont il avait hérité avec les clés des cuisines et ce, avant que le soleil n’ait eu le temps d’assécher la rosée qui couvrait encore chacun de ses plants. Ce matin-là, Baz avait profité donc de la requête particulière d’une collègue — friande d’omelette aux herbes — pour justifier ce premier contact aux parfums automnaux, de quoi lui rappeler qu’un simple tablier ne suffirait bientôt plus à l’habiller lors de ses quelques rares sorties sur le campus.
La serre que le collège réservait à son chef-cuisinier était en fait une des toutes premières au long des remparts, lui conférant une luminosité et un ombrage qui s’équilibrait au fil des saisons. Chaque fois qu’il en poussait la première vitre, Baz se sentait projeté quelques dix ans en arrière, alors qu’il y venait pour assurer le suivi de ses propres plantations, option botanique oblige. L’idée d’en faire aujourd’hui un usage aussi concret suffisait à le réconcilier avec cet abandon scolaire peut-être regrettable, puis le trentenaire n’avait aucun mal à s’enorgueillir des miracles accompli depuis la signature de son contrat en Juin. L’ancien chef n’étant pas particulièrement porté sur la cuisine aromatique, l’irlandais n’avait rien trouvé là qui soit bien éclatant, sinon quelques variétés de basilic et de romarin pour la plupart laissé à eux-mêmes. Il avait donc profité de l’été pour réaménager sa seconde aire de jeu comme il l’entendait, multipliant les variétés trop fragiles pour les potagers extérieurs et ajoutant ça et là quelques verdures qui relevait davantage de ses caprices personnels que d’une aspiration à les voir inscrit sur les menus institutionnels. Là par exemple, ses doigts agiles escaladaient les treillis de pois antaques à la recherche de quelques fleurs — comestibles bien sûr — qui puissent joliment garnir l’assiette de pancakes qu’il réservait à sa soeur infirmière, mais son geste fut suspendu lorsque la question d’un être qui ne pouvait être végétal s’imposa à ses tympans.
— Un dolique d’Égypte, très ambitieux et rare en cuisine. Vous cuisiniez quelle partie ?
Surpris de ne pas être la seule âme à occuper les lieux, Baz s’était rapidement redressé et avait peut-être légèrement écrasé de ses doigts vigoureux les quelques feuillages qu’il tenait déjà. Il n’avait pas eu peur à proprement parler, mais cette réalisation imprévue lui laissait un sentiment vaguement désagréable. L'usage de ce nom précis trahissait d'ailleurs déjà une précision botanique qui pouvait être à double tranchant.
— Oh, this ? glissa t-il en pointant d’un index accusateur la fleur violacée la plus près. C’est que j’évite justement de les cuisiner, mais je garde toujours quelques gousses bien au sec, question d’en avoir sous la main quand, par exemple, quelqu’un infiltre la serre des cuisines ? répondit-il d’un ton somme toute paisible, un demi-sourire au visage.
Puis, d’un élan assez ample, son bras encore libre s’éleva jusqu’à ce que ton index pointe l’un des panneaux de chêne blanc qui flottait doucement au plafond, annonçant l’usage dédié de l’endroit. Le jeune homme devant lui devait avoir tout au plus quelques années de moins que lui, alors la perspective d’imposer une sorte d’autorité par sa position ne semblait pas bien raisonnable.
— Quoique si tu envisageais en servir toi-même à un camarade, je te recommande plutôt de revenir d’ici 3 à 4 semaines, question que leur concentration en glucosides cyanogènes soit bien maximales. suggéra t-il en guettant soigneusement la réaction de l’hispanique, ne serais-ce que pour prendre mentalement note de revenir égousser lui-même tous les plants s’il voyait une lueur éclairer le fond du regard sombre de l’étudiant. May I offer you a coffee on your way out ? proposa t-il le plus cordialement du monde, dirigeant maintenant la trajectoire de sa main libre vers la porte de vitre par laquelle il était entré. En bon Gryffondor et trop jeune tuteur de sa condition, l’instinct protecteur de Baz n’avait pas tarder à refaire surface, ce qui n’était sans doute pas exactement pour favoriser l’approche sans présentations à laquelle avait eu recours le pauvre Lufkin.
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Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Dim 6 Oct 2019 - 22:40
Aussitôt avait-il élevé la voix que son interlocuteur s’était redressé, réaction conscientielle de sa présence maintenant connue. Une certaine raideur semblait s’être manifestée dans les épaules de l’homme. Le lufkin, quant à lui, montrait toujours une nonchalance bien maîtrisée, se reculant de quelques pas pour s’appuyer contre le cadre de la porte toujours ouverte. La main qui s’était envolée de sa poche était retournée se cacher dans les profondeurs de ses pantalons. Il savait qu'il venait de déranger un moment probablement fort paisible pour le cuisinier; les matins devaient être rares où la présence d'un être non végétal brisait sa solitude.
Il avait du caractère, le cuisto. Malgré le ton plutôt plaisant dans lequel il avait répondu, le Lufkin ne pouvait s'empêcher d'y lire un sous-entendu coloré frôlant la désobligeance. Evandro, quant à lui, hésitait sur la marche à suivre dans cette situation quelque peu incongrue. Normalement, il n’aurait jamais refusé une bonne petite joute verbale, surtout lorsqu’elle comportait comme sujet les plantes et leurs caractéristiques. Mais le ton quelque peu direct de l’homme l’embêtait légèrement ; la journée était beaucoup trop naissante pour que le lufkin ait envie de se prendre la tête. En contrepartie, l’insinuation à un empoisonnement possible de sa personne avait la tendance de venir vous chercher, que vous le souhaitiez ou non. C’était bien étrange que la menace de se retrouver à l'infirmerie pour avoir consommé une substance poison puisse générer l’envie de répliquer. Qui l’aurait cru ? Si le brésilien s'était adressé à n'importe qui d'autre, il aurait douté que le sous-entendu de l'ingestion d'un poison puisse être volontaire, mais quelque chose dans la façon dont l'offre avait été prononcée par le cuisinier titillait au contraire. Et puis, sa vocation aux cuisines était une autre évidence que l'homme devant lui savait précisément les nuances de la plante discutée. Après tout, il ne ferait pas bon pour son curriculum vitæ d'ajouter une mention des empoisonnements involontaires administrés grâce à sa cuisine. Rapidement, le brésilien avait pris sa décision, abandonnant promptement l’idée d’une fuite élégante, se redressant gracieusement tandis qu’il reliait ses mains dans son dos. Il jaugeait l’autre, l’observait, les traits de son visage témoignant d’une neutralité sans émotion flagrante. Il pencha légèrement la tête sur le côté, ne lâchant jamais du regard son interlocuteur tandis qu'il faisait un pas vers l'avant, s'approchant doucement de plante qui avait causé tant d'intérêt.
“J’espère que vous aurez au moins l’obligeance de servir vos gousses crues d’un bézoard. Les arômes ne se marieront probablement pas très bien, mais cela évitera les possibles indigestions”, termina-t-il un sourire élégant se plaquant sur son visage bronzé, tandis qu’il posait doucement sa main sur son ventre en guise de démonstration quelque peu arrogante. Son ton avait la coloration légère du sarcasme tranchant, sans pour autant perdre de sa lenteur mesurée, abordant le sujet d’un poison comme on discuterait d’un bon taco del pastor aux saveurs raffinées. La nonchalance refit son apparence tandis qu'il quittait du regard l'homme, frôlant des yeux les différents plants des alentours, un désintérêt bien contrôlé qui dans une situation où le pouvoir était sien, aurait conclu la fin de la discussion. Dismissed. Mais la situation n'était pas en sa faveur, savant pertinemment que cette partie des serres n'étaient normalement pas permises à la populace étudiante et le cuisinier le savait très bien, renchérissant. “Merci de l’offre, mais ce n’est pas le dolique que je suis venu chercher ; j’ai ma propre réserve personnelle chez moi”, ne pouvant s’empêcher de se vanter subtilement de la quantité abondante de végétales que la famille Delgado possédait, s'amusant soudainement quelque peu de l'anonymat qu'il gardait toujours. Aller, pourquoi pas? Parlons de plantes Monsieur le cuisinier. J'ai toute la matinée devant moi. Tandis que la main dudit cuisinier s'étirait pour pointer la porte qui trônait derrière le brésilien, ce dernier ignorait royalement l'ordre subtil, tirant un petit tabouret du dessous de la table. Il s'y assit doucement, croisant une cheville sur le genou opposé avant d’appuyer lentement son coude sur le rebord de la table. “C’est bien gentil. Je vais le prendre pour ici par contre. Noir, s’il vous plaît”, dit-il, son sourire toujours élégant refaisant surface. Puis, comme si les deux hommes se trouvaient dans un salon de thé, à papoter des dernières nouvelles, Evandro ajouta, tranquille : “Alors, qu’est-ce que vous nous préparez de bon pour aujourd’hui?”.
Il avait du caractère, le cuisto. Malgré le ton plutôt plaisant dans lequel il avait répondu, le Lufkin ne pouvait s'empêcher d'y lire un sous-entendu coloré frôlant la désobligeance. Evandro, quant à lui, hésitait sur la marche à suivre dans cette situation quelque peu incongrue. Normalement, il n’aurait jamais refusé une bonne petite joute verbale, surtout lorsqu’elle comportait comme sujet les plantes et leurs caractéristiques. Mais le ton quelque peu direct de l’homme l’embêtait légèrement ; la journée était beaucoup trop naissante pour que le lufkin ait envie de se prendre la tête. En contrepartie, l’insinuation à un empoisonnement possible de sa personne avait la tendance de venir vous chercher, que vous le souhaitiez ou non. C’était bien étrange que la menace de se retrouver à l'infirmerie pour avoir consommé une substance poison puisse générer l’envie de répliquer. Qui l’aurait cru ? Si le brésilien s'était adressé à n'importe qui d'autre, il aurait douté que le sous-entendu de l'ingestion d'un poison puisse être volontaire, mais quelque chose dans la façon dont l'offre avait été prononcée par le cuisinier titillait au contraire. Et puis, sa vocation aux cuisines était une autre évidence que l'homme devant lui savait précisément les nuances de la plante discutée. Après tout, il ne ferait pas bon pour son curriculum vitæ d'ajouter une mention des empoisonnements involontaires administrés grâce à sa cuisine. Rapidement, le brésilien avait pris sa décision, abandonnant promptement l’idée d’une fuite élégante, se redressant gracieusement tandis qu’il reliait ses mains dans son dos. Il jaugeait l’autre, l’observait, les traits de son visage témoignant d’une neutralité sans émotion flagrante. Il pencha légèrement la tête sur le côté, ne lâchant jamais du regard son interlocuteur tandis qu'il faisait un pas vers l'avant, s'approchant doucement de plante qui avait causé tant d'intérêt.
“J’espère que vous aurez au moins l’obligeance de servir vos gousses crues d’un bézoard. Les arômes ne se marieront probablement pas très bien, mais cela évitera les possibles indigestions”, termina-t-il un sourire élégant se plaquant sur son visage bronzé, tandis qu’il posait doucement sa main sur son ventre en guise de démonstration quelque peu arrogante. Son ton avait la coloration légère du sarcasme tranchant, sans pour autant perdre de sa lenteur mesurée, abordant le sujet d’un poison comme on discuterait d’un bon taco del pastor aux saveurs raffinées. La nonchalance refit son apparence tandis qu'il quittait du regard l'homme, frôlant des yeux les différents plants des alentours, un désintérêt bien contrôlé qui dans une situation où le pouvoir était sien, aurait conclu la fin de la discussion. Dismissed. Mais la situation n'était pas en sa faveur, savant pertinemment que cette partie des serres n'étaient normalement pas permises à la populace étudiante et le cuisinier le savait très bien, renchérissant. “Merci de l’offre, mais ce n’est pas le dolique que je suis venu chercher ; j’ai ma propre réserve personnelle chez moi”, ne pouvant s’empêcher de se vanter subtilement de la quantité abondante de végétales que la famille Delgado possédait, s'amusant soudainement quelque peu de l'anonymat qu'il gardait toujours. Aller, pourquoi pas? Parlons de plantes Monsieur le cuisinier. J'ai toute la matinée devant moi. Tandis que la main dudit cuisinier s'étirait pour pointer la porte qui trônait derrière le brésilien, ce dernier ignorait royalement l'ordre subtil, tirant un petit tabouret du dessous de la table. Il s'y assit doucement, croisant une cheville sur le genou opposé avant d’appuyer lentement son coude sur le rebord de la table. “C’est bien gentil. Je vais le prendre pour ici par contre. Noir, s’il vous plaît”, dit-il, son sourire toujours élégant refaisant surface. Puis, comme si les deux hommes se trouvaient dans un salon de thé, à papoter des dernières nouvelles, Evandro ajouta, tranquille : “Alors, qu’est-ce que vous nous préparez de bon pour aujourd’hui?”.
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Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Lun 14 Oct 2019 - 7:11
Sur l’instant, Baz ne sut pas trop quoi faire de cette posture curieuse où Evandro inclinait la tête en lui réservant un regard aussi profond qu’inquisiteur. À tout coup, l’étudiant cherchait à sous-peser le caractère de son homologue et en dépit de l’absence d’agressivité de deux partis impliqués, le cuisinier aurait préféré que les mains du Lufkin demeures visibles considérant le pas avec lequel celui-ci s’approchait désormais des treillis violacés.
“J’espère que vous aurez au moins l’obligeance d’assortir vos gousses crues d’un bézoard. Les arômes ne se marieront probablement pas très bien, mais cela évitera les possibles indigestions.”
L’irlandais ne put qu’apprécier la référence subtile à un estomac troublé en offrant au latino un sourire aussi réservé que sincère. Dur de dire si l’aîné Donovan tenait son plaisir au fait que sa blague avait trouvé un public réceptif en la personne du Lufkin — dont les boutons de manchettes trahissaient maintenant l’appartenance après qu’il lui eut tourné dos — ou s’il nourrissait simplement une certaine admiration pour quiconque se trouvait apte à identifier les propriétés de plantes et autres herbes propres à a consommation. Baz se renfrogna néanmoins légèrement lorsqu’il fut question d’abondantes réserves personnelles, comme déçu de découvrir qu’une part d’arrogance disputait aux connaissances botaniques de l’élève. Quelques plis contrariés firent leur apparition sur le front du cuisto-en-chef qui se tenait désormais bras croisés sur la poitrine, dans l’attente de voir s’ouvrir les carreaux vitrés de la sortie. Bien sûr, Evandro ne s’y engagea point, préférant plutôt s’installer confortablement sur l’établi de travail juste à droite de la porte.
“C’est bien gentil. Je vais le prendre pour ici par contre. Noir, s’il vous plaît.”
Cette fois, Sebastian s’autorisa un rire franc qui ne tarda point à être amplifier par l’écho des plafonds hauts de la serre. En voilà un qui ne manquait vraisemblablement pas de confiance ou d’orgueil, voir d’un savant mélange des deux. Cette attitude, à défaut de provoquer l’enthousiasme du trentenaire, n’était pas pour le répugner entièrement, le Gryffondor en lui appréciant toute personne disposé à faire la démonstration de son caractère — quel qu’il soit —de façon limpide. Il s’autorisa tout de même un bref intervalle de réflexion, question de décider s’il persistait dans la voie empruntée jusqu’ici ou s’il se ravisait sur la méthode. Au bout du compte, il opta plutôt pour conjurer son serviteur le plus fidèle, le premier à avoir insisté pour le suivre dans sa nouvelle aventure en territoire institutionnel.
— Fine enough. Polby ? appela t-il sans quitter le rang où il se trouvait et où un elfe de maison aux oreilles bien pointus ne tarda point à apparaître. Ha Polby, peux-tu m’apporter la cafetière et la petite carafe de grès que j’ai laissé près de l’âtre ainsi que deux tasses propres ?
Après avoir attrapé les herbes tendus par son maître — question de bien rentabiliser son détour par les cuisines — le petit serviteur hocha silencieusement la tête et se dématérialisa d’un simple claquement de doigt. De son côté, Baz en profita pour écarter quelques plants de tomates bien feuillus de sorte à ouvrir une tranchée vers l’entrée et ce, sans risquer d’endommager les pousses déjà bien vigoureuse des premiers rangs. Parvenu à la hauteur de l’élève, il eut tout juste le temps de dénouer son tablier au niveau du cou que Polby réapparut, plateau complet en main. Thanks Po.
Sans demander son reste, le petit serviteur disparu de nouveau, laissant à Baz le soin de préparer le breuvage caféine de son invité ainsi que le sien. Chaque tasse fut donc bonifié d’un généreux nuage de liquide onctueux, celui-ci éclaircissant instantanément la couleur du café, le tout en parfait désaccord avec la préférence précédemment exprimé par Evandro.
— Hold on, ne serais-tu pas par hasard le petit prodige botanique dont m’a parlé le doyen ? questionna t-il tout en poussant sur la table une tasse pleine à ras bord dans la direction du jeune homme. Bird ? @Levius Bird je crois ? dit-il en détaillant un peu mieux le costume un peu trop propre qu’arborait le Lufkin, sans parlé du fait que la coupe de sa chemise et son pantalon était loin d'être adapté pour le jardinage au sol. MacArthur semblait dire que tu aurais des propositions intéressantes de nouveaux spécimens destinés à la consommation ? Alors tu venais vérifier s'il y avait encore la place pour les mettre en terre ? dit-il en ignorant tout bonnement la question polie du menu quotidien.
Accoudé à une extrémité de la table, Baz n’avait pas défait la seconde moitié des liens qui retenait encore son tablier de travail à sa taille. D’un geste lent mais assuré, il porta sa tasse à ses lèvres pour constater que le goût était bien celui attendu et à moins qu’Evandro n’ai jamais approché une bouteille de liqueur irlandaise à la crème, les origines du cuisinier ne tarderait plus à être bien claires.
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Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Lun 21 Oct 2019 - 15:08
L’ambiance s’allégea rapidement, changement d’attitude que le lufkin appréciait tout particulièrement, un sourire réservé se posant sur les lèvres du mystérieux cuisinier. Mais l’inconnu savait vous surprendre au détour et à peine l'ambiance quelque peu plus légère arrivée, qu'elle repartait déjà, le cuisinier semblant désenchanté de sa remarque tandis que sa posture retrouvait une fermeture qui ne passa pas inaperçue. Problem? Evandro ne s’en trouva pas offusqué, le regard toujours perché sur son interlocuteur, laissant l’homme le jauger de son emplacement près des doliques, son visage témoignant de ses sentiments sans aucune dissimulation. Le jeune Delgado renforcit les protections entourant son esprit, réflexe acquis qu’il adoptait dès l’apparition d’une opposition quelconque, refusant, quant à lui, de laisser transpirer le moindre mécontentement sur son visage. Mais l’opposition ne sembla faire long feu, un rire sincère s’envolant finalement de l’homme devant lui tandis que toutes traces de contrariété quittaient le livre ouvert qui servait de visage au cuisinier. Le lufkin se permit un sourire un coin, satisfait malgré lui que la situation tournât à la rigolade. Il savait se défendre le jeune Delgado, mais ce dernier préférait tout de même les situations plus légères qu’aux affrontements rigides.
Un elf fit son apparition, fidèle à son maître comme seul ces êtres savaient si bien l’être. Si le rire du cuisinier n’avait pas été déjà un bel indicateur, la commande d’un café à l’elfe confirma qu’il n’aurait pas besoin de quitter son tabouret de sitôt. Surpresa agradável. La rapidité renommée des elfes ne se fit pas attendre et aussi rapidement le petit être était disparu que ce dernier réapparaissait, tendant à son maître tout ce qui avait été requis de lui. Le jeune Delgado, quant à lui, restait perché sur son siège, patientant sans dire un mot que le breuvage proposé fasse son apparition, ne quittant jamais réellement des yeux son hôte improvisé. Sa matinée avait pris un tournant qu’il n’avait pu prévoir, mais le mystère l’intéressait, et continuait de flotter sur eux tandis que le cuisinier confondait son identité avec un autre élève. Le lufkin ne pipa pas un mot, laissant l’homme s‘égarer. Il connaissait l’étudiant en question, l’ayant croisé à quelques reprises dans les serres, mais sa connaissance s’arrêtait là. Malheureusement pour lui. Il n’aurait pas dit non à continuer le leurre, mais l'occasion ne s’y prêtait pas et Evandro savait qu’il devrait bientôt révéler son nom. Alors que l’homme élaborait sur l’identité qui n’était pas la sienne, un latté lui fut présenté et bien que le breuvage déviait de sa demande initiale, Evando n’en fit aucun commentaire, trempant ses lèvres sur le bord de sa tasse, fermant les yeux un instant tandis que le liquide chaud envahissait ses papilles. Hold on. La tête du jeune homme se pencha légèrement sur le côté, avant de remonter le regard qui s’était plongé dans la tasse vers l’espiègle, un sourcil remonté. Un goût rusé s’était glissé au travers le breuvage, une agréable surprise malgré l’heure des plus matinales. L’étudiant laissa échapper un petit soupir appréciateur, le coin de ses lèvres remontant légèrement sur ses joues. “Des talents de barista se cachent aussi derrière ce tablier à ce que je peux goûter. Plus que délicieux, merci beaucoup", remercia-t-il, faisant honneur à sa tante qui l’avait si bien élevé. S'il vous plaît, merci ; les bases d'une éducation bien réussie. De plus, remarquer les talents d'autrui était la première étape d'une relation d'affaires concluante. Bien qu'il ne dirigeait pas encore l'entreprise familiale, reconnaître les aptitudes des autres était devenu un réflexe inné. Suivant une deuxième gorgée, l'étudiant ajouta, tout en posant l'emphase à l'endroit approprié, sous-entendu qu'il savait bien reconnu par son hôte : "La touche finale, bien que surprenante, est plus qu’appréciée”.
L’heure avait sonné. Bien que la tromperie avait été apportée d'elle-même, le jeune homme se devait de rétablir le tir. Il quitta du regard l’inconnu, s’égarant quelques instants sur les plantes qui s’étendaient autour d’eux, tentant de trouver du regard la fameuse verdure qu’il recherchait sans réel succès : les plants de tomates volant la vedette par leur présence en surpopulation. Il répondit enfin : “Je ne peux malheureusement pas vous aider. Je ne suis pas celui que vous croyez. Enfin, je peux bien vous proposer quelques spécimens, mais ce ne seraient probablement pas ceux dont le doyen vous a parlé.” Lentement, Evandro se leva de son tabouret, replaçant quelque peu sa chemise d’un coup de main experte. Il tendit sa main vers le cuisinier, offrant celle-ci comme on lui avait dicté depuis sa naissance, prêt à serrer fermement et en confiance celle de l’homme. “Désolé pour la confusion. Je dois avouer que votre intérêt pour le dolique d’Égypte m’a fait perdre mes bonnes manières. Je me présente, Evandro Delgado. Ravi de vous rencontrer.” Une fois la présentation donnée, le lufkin reprit sa place sur le tabouret, réchauffant ses mains de nouveau autour de la tasse bien chaude. Une nouvelle gorgée rejoignit ses lèvres, se délectant de nouveau du soupçon crémeux que l'irlandais avait ajouté au breuvage. L'incognito l'avait quitté, son nom de famille révélant plus sur lui qu'il n'aurait aimé. Il aimait le mystère le jeune Lufkin, se cacher dans l'ombre, en savoir plus sur l'autre avant de se révéler, mais malheureusement, son nom était souvent tout ce qu'il fallait pour que les gens rencontrés en sachent déjà beaucoup sur qu'il était. Oh well. Un petit sourire poli se glissa sur ses lèvres, ramenant la conversation à l'autre, tentant d'en découvrir un peu plus sur son interlocuteur, même si ce n'était que de son imagination culinaire du jour. "Ne croyez pas que j'ai oublié ma question initiale, je compte bien découvrir ce que vous nous mijotez."
Un elf fit son apparition, fidèle à son maître comme seul ces êtres savaient si bien l’être. Si le rire du cuisinier n’avait pas été déjà un bel indicateur, la commande d’un café à l’elfe confirma qu’il n’aurait pas besoin de quitter son tabouret de sitôt. Surpresa agradável. La rapidité renommée des elfes ne se fit pas attendre et aussi rapidement le petit être était disparu que ce dernier réapparaissait, tendant à son maître tout ce qui avait été requis de lui. Le jeune Delgado, quant à lui, restait perché sur son siège, patientant sans dire un mot que le breuvage proposé fasse son apparition, ne quittant jamais réellement des yeux son hôte improvisé. Sa matinée avait pris un tournant qu’il n’avait pu prévoir, mais le mystère l’intéressait, et continuait de flotter sur eux tandis que le cuisinier confondait son identité avec un autre élève. Le lufkin ne pipa pas un mot, laissant l’homme s‘égarer. Il connaissait l’étudiant en question, l’ayant croisé à quelques reprises dans les serres, mais sa connaissance s’arrêtait là. Malheureusement pour lui. Il n’aurait pas dit non à continuer le leurre, mais l'occasion ne s’y prêtait pas et Evandro savait qu’il devrait bientôt révéler son nom. Alors que l’homme élaborait sur l’identité qui n’était pas la sienne, un latté lui fut présenté et bien que le breuvage déviait de sa demande initiale, Evando n’en fit aucun commentaire, trempant ses lèvres sur le bord de sa tasse, fermant les yeux un instant tandis que le liquide chaud envahissait ses papilles. Hold on. La tête du jeune homme se pencha légèrement sur le côté, avant de remonter le regard qui s’était plongé dans la tasse vers l’espiègle, un sourcil remonté. Un goût rusé s’était glissé au travers le breuvage, une agréable surprise malgré l’heure des plus matinales. L’étudiant laissa échapper un petit soupir appréciateur, le coin de ses lèvres remontant légèrement sur ses joues. “Des talents de barista se cachent aussi derrière ce tablier à ce que je peux goûter. Plus que délicieux, merci beaucoup", remercia-t-il, faisant honneur à sa tante qui l’avait si bien élevé. S'il vous plaît, merci ; les bases d'une éducation bien réussie. De plus, remarquer les talents d'autrui était la première étape d'une relation d'affaires concluante. Bien qu'il ne dirigeait pas encore l'entreprise familiale, reconnaître les aptitudes des autres était devenu un réflexe inné. Suivant une deuxième gorgée, l'étudiant ajouta, tout en posant l'emphase à l'endroit approprié, sous-entendu qu'il savait bien reconnu par son hôte : "La touche finale, bien que surprenante, est plus qu’appréciée”.
L’heure avait sonné. Bien que la tromperie avait été apportée d'elle-même, le jeune homme se devait de rétablir le tir. Il quitta du regard l’inconnu, s’égarant quelques instants sur les plantes qui s’étendaient autour d’eux, tentant de trouver du regard la fameuse verdure qu’il recherchait sans réel succès : les plants de tomates volant la vedette par leur présence en surpopulation. Il répondit enfin : “Je ne peux malheureusement pas vous aider. Je ne suis pas celui que vous croyez. Enfin, je peux bien vous proposer quelques spécimens, mais ce ne seraient probablement pas ceux dont le doyen vous a parlé.” Lentement, Evandro se leva de son tabouret, replaçant quelque peu sa chemise d’un coup de main experte. Il tendit sa main vers le cuisinier, offrant celle-ci comme on lui avait dicté depuis sa naissance, prêt à serrer fermement et en confiance celle de l’homme. “Désolé pour la confusion. Je dois avouer que votre intérêt pour le dolique d’Égypte m’a fait perdre mes bonnes manières. Je me présente, Evandro Delgado. Ravi de vous rencontrer.” Une fois la présentation donnée, le lufkin reprit sa place sur le tabouret, réchauffant ses mains de nouveau autour de la tasse bien chaude. Une nouvelle gorgée rejoignit ses lèvres, se délectant de nouveau du soupçon crémeux que l'irlandais avait ajouté au breuvage. L'incognito l'avait quitté, son nom de famille révélant plus sur lui qu'il n'aurait aimé. Il aimait le mystère le jeune Lufkin, se cacher dans l'ombre, en savoir plus sur l'autre avant de se révéler, mais malheureusement, son nom était souvent tout ce qu'il fallait pour que les gens rencontrés en sachent déjà beaucoup sur qu'il était. Oh well. Un petit sourire poli se glissa sur ses lèvres, ramenant la conversation à l'autre, tentant d'en découvrir un peu plus sur son interlocuteur, même si ce n'était que de son imagination culinaire du jour. "Ne croyez pas que j'ai oublié ma question initiale, je compte bien découvrir ce que vous nous mijotez."
- InvitéInvité
Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Mar 26 Nov 2019 - 5:53
Il est vrai que tout à l’opposé de cet intrus que la politesse habillait bien mieux qu’un simple gant, Sebastian n’avait pas particulièrement cherché à modérer l’authenticité de son caractère. Après tout, il était en quelque sorte tenancier des lieux et cette seule pensée suffisait à affermir l’audace tempérée ayant garantie son admission chez les Gryffondors une vingtaine d’années auparavant. L’irlandais avait laissé le silence suivre cette première gorgée bien chaude, tout comme il avait laissé glissé sans retour — sinon d’élever un sourcil circonspect — le compliment un peu trop facile au sujet de ses talents pour la préparation de breuvages caféinés. De par sa nature ostentatoirement latine, le jeune homme n’était pas sans ignorer que la qualité du grain et de sa torréfaction justifiaient largement le bon goût d’un café et qu’ainsi, congratuler quelqu’un sur ses capacités à les transformer en boisson décente revenait à peu près à le féliciter de savoir faire bouillir l’eau. Par chance, cette affabilité un peu minaude fut bien vite oublié sous le poids du commentaire réellement espéré pour l’offrande servie, quelque chose d’un peu plus transparent aux yeux du cuisto, lui qui ignorait tout bien sûr des capacités d’occlumens du Lufkin.
“La touche finale, bien que surprenante, est plus qu’appréciée.”
Un sourire sincère ayant fait son chemin jusqu’à ses lèvres, Baz souleva simplement légèrement sa tasse au-devant de lui, à la fois pour saluer cette forme d’approbation et pour signifier à son invité le plaisir tout personnel que lui procurait cette appréciation. Le trentenaire eut tout juste conscience que le regard du jeune homme s’était échappé en direction de quelques plantes herbacés, si bien que lorsqu’il en croisa de nouveaux les deux iris sombres, ce fut pour y voir briller une détermination nouvelle. Malgré un premier élan essentiellement cryptique, le chef-cuisinier ne tarda donc pas à se retrouver avec les réponses et autres hypothétiques confirmations — ou plutôt contradictions — de ses hypothèses, le tout assorti d’une poignée de main ferme et assurée, du genre qui ne connaissait pas la définition du terme hésitation.
“Je me présente, Evandro Delgado. Ravi de vous rencontrer.”
Si le nom lui signifiait vaguement quelque chose, l’aîné Donovan n’en fit aucune mention. Confronté à cette implacable courtoisie, les premiers préjugés qu’il avait élaborés à l'égard de son interlocuteur fondaient désormais à la manière d’un carré de beurre qu’on aurait lâché sur un poêlon chaud ; rapidement. Il accordait un certain mérite au Brésilien pour ne pas avoir attendu qu’on lui réclame ses cartes, mais bien pour les avoir posé lui-même sur la table, le tout dans une attitude maîtrisé et sans simulacres. En tout bien tout honneur, il ne restait donc plus à Baz qu’à faire de même.
— Donovan, Sebastian Donovan. dit-il en s’étonnant lui-même du ton et de la structure bien formelle qui lui était monté aux lèvres.
Le chef avait ensuite marqué une pause, le temps de reprendre une bonne rasade d’espresso et de jauger un peu mieux le Lufkin tandis que ce dernier regagnait déjà le confort de son siège. L’ex-Wright n’était pas trop à l’aise ou abonné aux mondanités, puis malgré que le dénommé Evandro transpirait cette appartenance caractéristique aux gens du monde, son instinct lui dictait que l’impeccable costume habillait peut-être encore autre chose. La question répété de l’étudiant lui tira tout de même un rictus hésitant.
—Well, comme nouveau responsable des cuisines, il m’a semblé comprendre que l’usage de cette serre m’étais réservé et que je n’aurai pas vraiment à justifier mes choix de cultures ou de menus en découlant. débuta t-il avant de poser sa tasse contre le bois dévernis de la table de travail. But since you asked… Il détacha aussitôt une longue tige sans gousses du seul bouquet qu’il avait conservé. Je réserverai certainement les graines apprêtées à une casserole de poisson, voir peut-être un dahl bien épicé. dit-il en songeant que cette chère Anjushri ne lui pardonnerait sans doute pas cette offense à la cuisine indienne. Puis, d’un geste sec, il projeta le rameau plus violet que vert tout juste au-devant du latino, comme en appui au justificatif à venir. D’ici là, ses fleurs garnissent très bien les assiettes de pancakes qu'une certaine apprentie médicomage apprécie au petit-déjeuner. conclu t-il sans prendre la peine de préciser son lien à la dite soignante.
Achevant de dénouer le tablier toujours retenu à sa taille, l’Irlandais posa le vêtement à sa droite avant de reprendre la tasse qu’il avait momentanément abandonné.
— My turn now Sir ? Nouvelle gorgée, une des dernières que le récipient entre ses doigts soit en capacité d’offrir. Qu’est-ce qu’un Lufkin de bonne famille fait à traîner dans une serre où il n’est pas autorisé de si bon matin ? insista t-il à son tour, d'un ton tout de même résolument plus gaillard qu'investigateur.
- InvitéInvité
Re: Octobre 2016 | A pinch of flavours
Dim 5 Jan 2020 - 4:38
La tasse s’éleva devant le cuisiner, hommage silencieuse au compliment que l’étudiant avait offert. Si la matinée se dessinait finalement bien autrement, le brésilien ne pouvait pas dire que c’était pour le plus mal. Le breuvage offrait une chaleurosité qui s'appréciait tout bonnement, et si les paroles s’échangeaient doucement entre les deux hommes, un silence amical aurait aussi accompagné parfaitement les effluves sucrées du café. Le soleil qui naissait au loin n’ajoutait qu’une lumière tamisée au décor floral, reflétant les chatoiements d’un orange brûlé chaleureux. Et que dire du parfum qui émanait de cette section des serres ; le mélange des plantes comestibles aux fruits et légumes aux émanations douces. Oh oui, le brésilien ne pouvait pas nier que cet endroit réussissait à tirailler son humeur, un sourire s’épanouissant sur ses lèvres tandis qu’il se délectait d’une nouvelle gorgée toujours aussi surprenante. La compagnie qui se joignait à son matin se vouait à être tout aussi étonnante. Le cuisinier avait de ses caractères qui pouvaient froisser, ne semblant point censurer aucun de ses sentiments. Pas que cela dérangeait le lufkin, bien au contraire. L'honnêteté franche avait de quoi rafraîchir, contraste fort avec les manipulations généralement sournoises des sangs purs, pas que l'on pouvait réellement tous les généraliser.
C'était peut-être cela qu'il l'avait convaincu, ou peut-être la légère pointe d'horreur d'être comparé à un Bird, mais il n'en fallut pas plus pour raffermir la décision du lufkin. Sans plus tarder, il s'était présenté, préférant grandement la sincérité aux fausses parures, terminant, dès lors, la fausse identité qu'il lui avait été donné à peine quelques instants plus tôt. Une poignée de main ferme avait accompagné le tout, victime de ses belles habitudes, petite attention qui semblait avoir gagné des points auprès de celui qu'il venait, soyons honnêtes, voler en cette belle matinée. D'une courtoisie des plus appréciées, l'homme qu'il s'était vu importuner se présenta à son tour. Sebastian Donovan. D'un réflexe acquis par le temps, le brésilien nota que le patronyme ne semblait pas appartenir à une famille de sang pur. Un fait qui l'aurait probablement dérangé quelques années plus tôt, mais qui ne l'affectait maintenant plus. Mais si le nom ne lui faisait ni chaud ni froid, il ne pouvait s'empêcher d'y trouver une certaine familiarité ; un sentiment de déjà vu le narguant doucement, bien qu'il décida de ne pas s'y attarder plus longuement. Ça lui reviendrait il en était sur.
Sa question répétée sembla déranger légèrement son interlocuteur, une franchise d'expression qui étonnait toujours autant le jeune homme dont le sourire ne se délogeait point. Une nouvelle gorgée se fit accueillir, tandis que le cuisinier prenait la parole. Le sourire de l'étudiant s'aggrandit légèrement, acceptant avec grâce le châtiment à peine voilé qui lui était destiné. Après tout, il était venu s'aventurer dans des serres interdites. Ce qui n'était pas une première pour le lufkin, mais cela, il ne voyait point l'utilité de le mentionner au nouveau tenancier. "Ça me semble bien appétissant tout cela, bien hâte de goûter à votre nouvelle création. Je dois vous avouer que votre arrivée en poste est des plus rafraîchissantes en matière de diversité."
Les fleurs violemment pointées réussirent à le faire réagir, se reculant légèrement face à l'arrivée soudaine des pétales près de son nez. Un petit froncement des sourcils plus tard et Evandro retrouvait sa nonchalance caractéristique, buvant une nouvelle fois de la boisson des plus savoureuses. Malgré la franchise du cuisinier, l'étudiant ne pouvait nier qu'un certain mystère flottait au sein de ses paroles, sous-entendus dont lui seul semblait en comprendre le réel sens. Quelque chose pour laquelle le cadet ne pouvait, sans être hypocrite, réellement s'offusquer. Lors de la mention de l'assistante médicomage, le fameux déclic se fit finalement dans l'esprit d'Evandro, un éclair de réalisation illuminant son regard noisette. Mais voilà d'où le patronyme du cuisinier lui était familier ; Miss Donovan. "Je suis sûr que Mademoiselle Donovan doit apprécié l'attention. J'imagine qu'un lien de parenté vous unit ?". Il n'avait aucune intention de cacher qu'il avait fait le lien entre les deux noms, bien au contraire.
Si les réponses du cuisinier avait comblé les quelques questions de l'étudiant, les rôles devaient maintenant s'inverser. "My turn now Sir?". Un geste de la main gracieux fut sa simple réponse, acceptant, bien évidemment, la demande plus que méritée du Mister Donovan. Un sourire en coin vient illuminer les traits du questionné, amusé malgré lui par la question sans détour qui lui était posée. Son regard dévia vers une plante tout près, prenant quelques secondes pour caresser du bout des doigts les feuilles. "Une expérience, pour tout vous dire", débuta-t-il, fixant toujours le plant fleuri d'un regard paisible. Les serres avaient cet effet magique sur lui, force tranquille qui le calmait en toute circonstance. "Je venais chercher du thym pour une potion sur laquelle je travaille. Vos serres sont étrangement les seules qui en possèdent", ajouta-t-il finalement, ne voyant aucune raison de garder sous silence la réelle raison de sa visite matinale tandis qu'il reportait son attention sur le destinataire de ses paroles. "Certaines caractéristiques des lufkins prévalent sur d'autres". Dernière précision qui s'accompagnait d'un sourire aux saveurs amusées. Il connaissait la réputation des lufkins, le côté introverti et poli, mais la réalité restait qu'à l'optique d'une nouvelle découverte, le désir d'apprendre prenait le dessus sur beaucoup.
C'était peut-être cela qu'il l'avait convaincu, ou peut-être la légère pointe d'horreur d'être comparé à un Bird, mais il n'en fallut pas plus pour raffermir la décision du lufkin. Sans plus tarder, il s'était présenté, préférant grandement la sincérité aux fausses parures, terminant, dès lors, la fausse identité qu'il lui avait été donné à peine quelques instants plus tôt. Une poignée de main ferme avait accompagné le tout, victime de ses belles habitudes, petite attention qui semblait avoir gagné des points auprès de celui qu'il venait, soyons honnêtes, voler en cette belle matinée. D'une courtoisie des plus appréciées, l'homme qu'il s'était vu importuner se présenta à son tour. Sebastian Donovan. D'un réflexe acquis par le temps, le brésilien nota que le patronyme ne semblait pas appartenir à une famille de sang pur. Un fait qui l'aurait probablement dérangé quelques années plus tôt, mais qui ne l'affectait maintenant plus. Mais si le nom ne lui faisait ni chaud ni froid, il ne pouvait s'empêcher d'y trouver une certaine familiarité ; un sentiment de déjà vu le narguant doucement, bien qu'il décida de ne pas s'y attarder plus longuement. Ça lui reviendrait il en était sur.
Sa question répétée sembla déranger légèrement son interlocuteur, une franchise d'expression qui étonnait toujours autant le jeune homme dont le sourire ne se délogeait point. Une nouvelle gorgée se fit accueillir, tandis que le cuisinier prenait la parole. Le sourire de l'étudiant s'aggrandit légèrement, acceptant avec grâce le châtiment à peine voilé qui lui était destiné. Après tout, il était venu s'aventurer dans des serres interdites. Ce qui n'était pas une première pour le lufkin, mais cela, il ne voyait point l'utilité de le mentionner au nouveau tenancier. "Ça me semble bien appétissant tout cela, bien hâte de goûter à votre nouvelle création. Je dois vous avouer que votre arrivée en poste est des plus rafraîchissantes en matière de diversité."
Les fleurs violemment pointées réussirent à le faire réagir, se reculant légèrement face à l'arrivée soudaine des pétales près de son nez. Un petit froncement des sourcils plus tard et Evandro retrouvait sa nonchalance caractéristique, buvant une nouvelle fois de la boisson des plus savoureuses. Malgré la franchise du cuisinier, l'étudiant ne pouvait nier qu'un certain mystère flottait au sein de ses paroles, sous-entendus dont lui seul semblait en comprendre le réel sens. Quelque chose pour laquelle le cadet ne pouvait, sans être hypocrite, réellement s'offusquer. Lors de la mention de l'assistante médicomage, le fameux déclic se fit finalement dans l'esprit d'Evandro, un éclair de réalisation illuminant son regard noisette. Mais voilà d'où le patronyme du cuisinier lui était familier ; Miss Donovan. "Je suis sûr que Mademoiselle Donovan doit apprécié l'attention. J'imagine qu'un lien de parenté vous unit ?". Il n'avait aucune intention de cacher qu'il avait fait le lien entre les deux noms, bien au contraire.
Si les réponses du cuisinier avait comblé les quelques questions de l'étudiant, les rôles devaient maintenant s'inverser. "My turn now Sir?". Un geste de la main gracieux fut sa simple réponse, acceptant, bien évidemment, la demande plus que méritée du Mister Donovan. Un sourire en coin vient illuminer les traits du questionné, amusé malgré lui par la question sans détour qui lui était posée. Son regard dévia vers une plante tout près, prenant quelques secondes pour caresser du bout des doigts les feuilles. "Une expérience, pour tout vous dire", débuta-t-il, fixant toujours le plant fleuri d'un regard paisible. Les serres avaient cet effet magique sur lui, force tranquille qui le calmait en toute circonstance. "Je venais chercher du thym pour une potion sur laquelle je travaille. Vos serres sont étrangement les seules qui en possèdent", ajouta-t-il finalement, ne voyant aucune raison de garder sous silence la réelle raison de sa visite matinale tandis qu'il reportait son attention sur le destinataire de ses paroles. "Certaines caractéristiques des lufkins prévalent sur d'autres". Dernière précision qui s'accompagnait d'un sourire aux saveurs amusées. Il connaissait la réputation des lufkins, le côté introverti et poli, mais la réalité restait qu'à l'optique d'une nouvelle découverte, le désir d'apprendre prenait le dessus sur beaucoup.
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