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the less i know the better (althea)
Dim 20 Oct 2019 - 19:35
I was doing fine without you
'Til I saw your face, now I can't erase
Giving in to all his bullshit
Is this what you want, is this who you are?
@althea d'arenberg
La sortie des cours, les petites filles en tutu qui vident la salle de danse, les quelques garçons jouissant de vestiaires de taille énorme comparé à leur nombre restreint s'amusant avec les douches. Prenant son air autoritaire, Hunter les réprimande, sa carrure impressionnante faisant la moitié du travail. Il n'apprécie pas devoir être strict avec les enfants, mais en tant que professeur, il n'a pas le choix. De plus, la danse classique est l'une des danses les plus rigoureuses qui existent, avec son vocabulaire précis et ses normes. Les enfants un peu perturbateurs sont donc régulièrement recadrés, d'une manière dont le chorégraphe du American Ballet Theatre serait fier. Il aime son nouveau travail, Hunter. Moins d'heures d'entrainement, mais une stimulation d'un autre genre. Créer des chorégraphies, enseigner les mouvements, voir les progrès de ses étudiants, il y trouve son compte, au final. Et puis, à côté, assister le professeur de danse d'Hungcalf a aussi son lot de stimulations. Faire la paperasse le blase plus qu'autre chose, mais le naturel coureur de jupons de l'Américain apprécie la stimulation visuelle du ballet des étudiants passant devant la salle des professeurs.
Enfin, ce soir, c'est les vacances. Pas à la fac, mais le Lovingblow Art Center ferme pour une petite semaine, et le professeur accueille cette pause les bras ouverts. Déambulant dans Inverness, il décide d'aller faire un tour au village d'Halloween, ne résistant que brièvement devant l'appel des différents stands de sucrerie. C'est les gamins que Niamh gardent qui vont être heureux. Sourire aux lèvres, le danseur déambule dans les ruelles, pas pressé de rentrer chez Niamh. Car même si elle lui a dit qu'il était chez lui, puisque de toute façon il y avait une chambre de libre, il n'arrive pas à se l'avouer. Il vit chez Niamh. Et il a envie d'aller boire un verre avant de rentrer, de profiter des vacances bien méritées après ces deux premiers mois de classe.
Installé sur un banc, sirotant une bièreaubeurre et grignotant quelques sucreries, le danseur observe la foule, pensif. Un enfant déjà déguisé en squelette qui tire son père vers le stand à découpe de jack o'lantern. Une jeune fille qui expose ses costumes sur différents mannequins. Un visage connu qui se creuse un passage parmi les passants, glissant sur le sol comme sur une patinoire. Le sang d'Hunter ne fait qu'un tour. "Althea." Souffle estomaqué, il n'en croit pas ses yeux. Un clignement, et il la voit s'éloigner. C'est elle, c'est sûr. Il doit en avoir le coeur net. Il était persuadé de l'avoir vue il y a quelques semaines, alors qu'il était bourré jusqu'à la moelle. La vue du texto de réponse lui a mis un coup. Il s'était alors persuadé que ce n'était qu'un mirage, une vision de son cerveau alcoolisé, un spleen de passage. Mais elle est là, à nouveau. Se levant précipitamment non sans attraper son paquet de bonbons, le danseur se lance à sa suite, courant presque, son regard rivé sur le haut du crâne de sa ballerine.
Un dédale de rues et ruelles plus tard, il aperçoit la brune s'engouffrer dans un établissement qu'il connait à peine. Fréquenté à une seule reprise à la fin de l'été, le Filet du Diable n'est pas son ambiance favorite. Peut-être les conversations à voix basses et autres oeillades inquiétantes du patron. Cependant, le diablotin jouant au videur lui ayant donné le mot de passe l'avait intrigué. C'était peut-être il y a plus d'un mois, mais qui ne tente rien n'a rien. Hunter a besoin de savoir. Est-elle vraie, ou n'est-ce qu'un sosie ? Avançant d'un pas assuré, il murmure le mot de passe et, à sa surprise, la porte s'ouvre. Sans plus chercher à comprendre, le sorcier dévale les marches qui lui permettent d'accéder au speakeasy. S'arrêtant brusquement, il contemple le lieu : pas de trace d'Althea. Subitement déçu, une main passée sur le visage comme pour se consoler, l'Américain s'approche du bar, posant négligemment le sac de friandises sur le zinc et s'installant sur un tabouret. Quitte à avoir fait tout ce chemin pour rien, autant profiter de la carte.
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Re: the less i know the better (althea)
Dim 20 Oct 2019 - 20:52
the less you know the better | Said, "Pull yourself together. You should try your luck with Heather" |
mood ☾ Près d'un mois, depuis que la jeune femme était passée de l'autre côté du comptoir du filet du diable - comme le lui avait fait remarquer @Tiki Tamaharu, your butt is printed on the bar stool. Le maintien princier de la ballerine sorcière aurait pu faire croire à autrui qu'elle ne serait pas la meilleure des employées, mais Althea s'était surprise à prendre plaisir à ce nouvel emploi. L'ambiance calfeutrée du speakeasy lui avait toujours plu, et il fallait admettre que l'étudiante se fondait bien dans le décor, surtout dans cet environnement où moldus et sorciers se côtoyaient sans trace (visible) de magie. Aujourd'hui, pourtant, la jeune femme était profondément agacée - ayant reçu un texto à la dernière seconde de la part de l'homme à tout faire lui demandant de le couvrir derrière le bar pour la soirée, elle avait maugréé avant de détaler dans Inverness, empruntant les sentiers piétons puisque l'établissement se trouvait dans le quartier moldu. Vêtue d'un complet pâle, elle avait impulsivement retiré le haut pour uniquement conserver le veston comme barrière entre sa gorge et le monde extérieur, tout de même couverte d'une écharpe pour ses déplacements. Filant à toute vitesse sur le pavé de la ville écossaise, la jeune femme salua le videur avant de s'engouffrer dans le bar - 15 minutes late, thanks for telling me in advance, Tiki. Accédant à la salle réservée aux employés, la barmaid posa son écharpe sur un tabouret avant de jeter un œil à son reflet : trop pâle. Fouillant dans son sac, Althea pêcha un rouge à lèvres, dont elle se servit en guise de blush du bout des doigts.
Demi-sourire énigmatique accroché aux lèvres, la danseuse se dirigea immédiatement vers la salle, se glissant entre deux tables pour prendre la commande d'un client dont le regard lubrique plongea sur son décolleté sans gêne. La barmaid fila vers le comptoir de zinc, le nez penché sur son calepin pour noter la commande (gin and tonic. two rocks). Si simple, mais les pertes de mémoire se glissaient sans crier gare parmi ses symptômes, bien que l'éclopée aurait nettement préféré oublier certains épisodes de sa vie plutôt que de devoir affronter la douleur quasi-constante qui envahissait ses membres, généralement sans crier gare. Présence de doses (licites ou pas) dans ses affaires, au cas où - pour une rare fois, la Belge était tout à fait sobre. Levant le nez de son calepin, elle se saisit d'un verre et de la pelle à glaçons pour exécuter la commande du client, son regard de pluie balayant enfin le bar pour voir qui attendait d'être servi.
God fucking damn it.
Échappés, le verre et les glaçons, explosion sur le parquet de céramique derrière le comptoir - à l'image des mois passés avec le danseur. L'espace d'une fraction de secondes, son visage se décomposa, et une vague de douleur l'envahit. Sourde, lancinante - elle croyait avoir commencé à s'y habituer, depuis un an. Fibromyalgia, avaient dit les médecins d'un air dubitatif, comme s'il s'agissait d'une fausse maladie parce que leur science ne la comprenait pas encore. Les dents serrées, la jeune femme se contenta obstinément de se pencher vers son dégât, essuyant du mieux qu'elle le pouvait le sol en évitant (presque) de se couper. Dissimulée au regard de Hunter, elle reprit son souffle, tentant de se calmer. Depuis la réception de ses textos, Althea avait su que le fait de le croiser était une possibilité - mais elle s'enlisait si aisément dans le déni, la princesse boudeuse. Un instant de trop, pour se recomposer un air, mais surtout, pour fouiller sous le bar. La Belge connaissait Tiki - aucune chance qu'il n'ait pas une pilule ou deux cachées sous le bar, quelque part. Ses doigts trouvèrent un sachet dont elle ingéra le contenu sans arrière-pensée, dissimulée aux regards - thanks, Hades. Quelques instants et la douleur serait engourdie. Physique ... et le reste. « I thought you were in Moscow », dit-elle enfin, regard d'orage n'osant pas affronter immédiatement celui de Hunter. With the Bolchoï, n'ajouta-t-elle pas, en le pensant si fort. La voix qui s'efforçait de ne pas trembler, tellement que le timbre était devenu froid, distant. « How are you here? Is there a secret Inverness ballet company I didn't know about? » Comme ça. Pas de I'm sorry, pas d'explications. Juste un ton accusateur, comme si c'était à elle d'exiger des comptes, et la rancoeur sous-jacente - because he can still dance.
Demi-sourire énigmatique accroché aux lèvres, la danseuse se dirigea immédiatement vers la salle, se glissant entre deux tables pour prendre la commande d'un client dont le regard lubrique plongea sur son décolleté sans gêne. La barmaid fila vers le comptoir de zinc, le nez penché sur son calepin pour noter la commande (gin and tonic. two rocks). Si simple, mais les pertes de mémoire se glissaient sans crier gare parmi ses symptômes, bien que l'éclopée aurait nettement préféré oublier certains épisodes de sa vie plutôt que de devoir affronter la douleur quasi-constante qui envahissait ses membres, généralement sans crier gare. Présence de doses (licites ou pas) dans ses affaires, au cas où - pour une rare fois, la Belge était tout à fait sobre. Levant le nez de son calepin, elle se saisit d'un verre et de la pelle à glaçons pour exécuter la commande du client, son regard de pluie balayant enfin le bar pour voir qui attendait d'être servi.
God fucking damn it.
Échappés, le verre et les glaçons, explosion sur le parquet de céramique derrière le comptoir - à l'image des mois passés avec le danseur. L'espace d'une fraction de secondes, son visage se décomposa, et une vague de douleur l'envahit. Sourde, lancinante - elle croyait avoir commencé à s'y habituer, depuis un an. Fibromyalgia, avaient dit les médecins d'un air dubitatif, comme s'il s'agissait d'une fausse maladie parce que leur science ne la comprenait pas encore. Les dents serrées, la jeune femme se contenta obstinément de se pencher vers son dégât, essuyant du mieux qu'elle le pouvait le sol en évitant (presque) de se couper. Dissimulée au regard de Hunter, elle reprit son souffle, tentant de se calmer. Depuis la réception de ses textos, Althea avait su que le fait de le croiser était une possibilité - mais elle s'enlisait si aisément dans le déni, la princesse boudeuse. Un instant de trop, pour se recomposer un air, mais surtout, pour fouiller sous le bar. La Belge connaissait Tiki - aucune chance qu'il n'ait pas une pilule ou deux cachées sous le bar, quelque part. Ses doigts trouvèrent un sachet dont elle ingéra le contenu sans arrière-pensée, dissimulée aux regards - thanks, Hades. Quelques instants et la douleur serait engourdie. Physique ... et le reste. « I thought you were in Moscow », dit-elle enfin, regard d'orage n'osant pas affronter immédiatement celui de Hunter. With the Bolchoï, n'ajouta-t-elle pas, en le pensant si fort. La voix qui s'efforçait de ne pas trembler, tellement que le timbre était devenu froid, distant. « How are you here? Is there a secret Inverness ballet company I didn't know about? » Comme ça. Pas de I'm sorry, pas d'explications. Juste un ton accusateur, comme si c'était à elle d'exiger des comptes, et la rancoeur sous-jacente - because he can still dance.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: the less i know the better (althea)
Lun 28 Oct 2019 - 21:25
Le regard glissant sur la carte pour trouver du réconfort sous forme liquide, Hunter tente de se consoler. Trouver une explication. Elle n'est pas là. Ce n'était qu'une illusion, une apparition. A-t-elle déjà existé ? Il l'a cherchée, au retour de la trève. Fouiller New-York, inspecter chaque magasine, interroger ses copines. Et à chaque fois, aucune réponse. La déception glaçant ses muscles, le danseur avait presque été menacé d'exclusion du American Ballet Theater s'il ne mettait pas un peu plus du sien dans ses performances avec Natasha. Alors l'Americain avait obéit. La déception se transformant en rancoeur, les nuits avec la première danseuse s'enchaînant. Au moins, personne ne pouvait lui dire qu'il n'y mettait pas du sien. Soufflant, une main passée dans ses cheveux machinalement, il s'apprête à arrêter son choix sur un gin&tonic lorsque le fracas d'un verre au sol le sort de sa rêverie.
Le regard qui se tourne bien vite vers la source du fracas - et c'est son cerveau qui explose. C'est elle. Derrière le comptoir. Les yeux qui s'arrondissent de choc alors que la barmaid se penche pour ramasser les bris de verre. Bouche bée, le sorcier fixe idiotement l'endroit où elle se trouvait un instant plus tôt. Revenant à lui, il s'appuie sur le zinc pour se pencher au dessus du bar, fixant le haut du crâne de la Belge. "Althea ?" La princesse se relève, son regard se dérobant de celui d'Hunter. "I thought you were in Moscow." Interloqué, le sorcier hausse les sourcils. "Well good fucking evening to you too." La rancoeur envers son départ est revenue à vitesse grand V, compte tenu de l'accueil qu'elle lui réserve. Dégoûté par ces retrouvailles qu'il a fantasmé tellement de fois, il se détourne de la Moldue, réfléchissant à la possibilité de partir.
"How are you here? Is there a secret Inverness ballet company I didn't know about?" Profondément agacé par le ton employé par celle qui l'a abandonné, Hunter se retourne vivement. "I see your phone number is the only thing you've changed." Pas question de marcher sur des oeufs, cette fois. C'est elle qui est partie. Elle qui n'a rien dit. Elle qui n'a pas répondu à ses SMS d'incompréhension. Sentant la colère monter, le danseur pointe un doigt accusateur vers la jeune femme. "And I could ask you the same thing." Regard dédaigneux lancé vers le comptoir. "Is that what you do now, dance on a bar in a filthy pub ?" Elle est loin, l'aristocrate, la princesse, sa princesse.
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Re: the less i know the better (althea)
Ven 1 Nov 2019 - 23:40
the less you know the better | Said, "Pull yourself together. You should try your luck with Heather" |
mood ☾ Conte de fées imaginé : la jeune femme tombe dans les bras de son partenaire, portée par le bonheur de le revoir et la joie qui pétille toujours dans le regard du jeune homme. Séparés par de longs mois et un océan, rien d'insurmontable pour les danseurs qui avaient trouvé une chimie si parfaite qu'on aurait pu se demander si elle pouvait être reconstituée avec un autre (jamais). Ses iris tachés de pluie se mêleraient à ceux du charmeur, et le vilain petit canard lui expliquerait pourquoi elle s'est enfuie - it was never you. Mais la réalité était autre - l'amère vérité, c'était qu'Althea dansait désormais comme on marcherait sur un fil de fer chauffé à blanc ... et une fois sur deux, elle chutait. Il n'y avait pas de justice, aucune poésie à laquelle se raccrocher, et la ballerine déchue en avait construit une conscience si amère, si colérique, que rien ne pouvait la ramener en arrière - pas même les yeux rieurs de son ancien partenaire. « Althea? » Oh god his voice. Semblait-elle plus rauque? Avait-il souffert, lui aussi? Ou le moldu se promenait-il toujours comme s'il s'apprêtait à conquérir l'univers? Et donc, la capricieuse fit ce qu'elle faisait désormais de mieux : gifles verbales, par rancœur, par déception dirigée contre le monde. « I thought you were in Moscow ». Accusation sans oser le regarder. « Well good fucking evening to you too. » Le ton du jeune homme lui fit l'effet d'une gifle - à quoi s'était-elle attendu, l'inconsciente, en disparaissant sans mots et en l'accueillant ainsi? La ballerine aurait-elle espéré, quelque part, que l'Américain tempérerait encore ses excès sarcastiques de son humeur solaire? Probablement. Mais les espoirs, Althea s'habituait à les écraser sous ses talons, et c'est donc ce qu'elle fit à nouveau, même si quelque part, la Belge avait envie de le tirer par la manche et de l'emmener sur un toit regarder la ville ... en mangeant des chips. « How are you here? Is there a secret Inverness ballet company I didn't know about? »
Le geste vif du danseur la fit presque sursauter - comme desamants aimants se repousseraient - elle en ressentit une once de peine, constatant que son corps réagissait toujours aussi instinctivement face à Hunter. « I see your phone number is the only thing you've changed ». Althea se mordit une lèvre, se retenant de lui cracher au visage qu'elle n'avait pas changé de numéro mais qu'elle valait davantage qu'un texto bourré à deux heures du matin - comment, alors, lui expliquer les autres textos parfaitement sobres et ignorés? Gardant le silence, la barmaid attrapa machinalement un verre alors que le moldu continuait ses reproches. « And I could ask you the same thing. » Althea avisa le doigt qu'il pointait vers elle, obstinément concentrée sur la tâche extrêmement délicate de lui verser un verre de Lagavulin - son préféré, la Wright s'en souvenait. « Is that what you do now, dance on a bar in a filthy pub ? » Figée, la danseuse jeta un regard blessé et teinté d'une amère déception à son ancien partenaire. I don't dance anymore. « I see congratulations are in order », fit-elle d'une voix glaciale, faisant glisser le verre vers lui alors qu'elle se déplaçait au même rythme pour enfin lui faire face. « Your family and you must've had your reconciliations after all ». L'hypothèse probablement fausse, mais elle n'en avait cure : ça ferait mal, et c'était l'essentiel. « You never would've judged me for doing bartending work before », asséna la capricieuse, avant d'envoyer le coup final. « But I guess you turned out pompous like your father after all ». La voix qui claque comme une gifle.
Le geste vif du danseur la fit presque sursauter - comme des
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: the less i know the better (althea)
Sam 9 Nov 2019 - 17:28
Les retrouvailles, il les a souvent imaginées, Hunter. Il en a même rêvé, parfois. Le danseur se jetant dans les bras de son ancienne partenaire, les deux acolytes se remémorant leurs souvenirs en discutant autour d'un paquet de chips. Jamais il n'aurait pensé qu'Althea lui réserverait un accueil aussi glacial. Dégoûté, blessé par le ton de la jeune femme, il envisage rapidement l'idée de partir, de la laisser plantée là, derrière son bar. Mais la curiosité est trop importante, il a besoin de savoir. Besoin de comprendre pourquoi elle l'a laissé, pourquoi elle ne lui a donné aucune nouvelle. Quand il se retourne, la barmaid est concentrée sur une commande qu'il n'a pas faite -peut-être pour un autre client ? Le danseur n'a même pas envie de passer commande. Ce serait tirer un trait sur tout ce qu'elle représentait pour lui. Sa princesse, perchée sur un piédestal, jetant un regard dédaigneux au monde qui l'entoure. Et, têtu, il refuse de lui porter un autre regard que celui-ci.
Cependant, la moldue lui sert ce verre - qui est venu accompagné. "I see congratulations are in order." Fronçant les sourcils, l'Américain réplique vivement, lui crachant presque toute la rancune qu'il a contre elle. "What the fuck are you talking about ?" Et elle ne perd pas une seconde pour lui répondre, l'aristocrate. "Your family and you must've had your reconciliations after all. You never would've judged me for doing bartending work before." Levant les yeux au ciel, le danseur s'apprête à lui répliquer qu'elle se trompe, que ce n'est pas le travail qu'elle fait qu'il juge, mais le fait qu'elle le fasse. Elle, qui mérite de briller, de danser sur les scènes les plus prestigieuses du monde, de faire profiter au monde entier de sa grâce, sa beauté et sa vulnérabilité. Cependant la connasse ne le laisse pas s'expliquer. "But I guess you turned out pompous like your father after all." Surpris, blessé, Hunter a un mouvement de recul, les sourcils haussés. "You bitch." L'insulte à demi-mot lui échappe, il faut croire que les deux anciens partenaires franchissent des lignes dangereuses des deux côtés.
Avisant le verre qu'elle lui a servi, le sorcier a une soudaine envie de lui jeter en pleine figure. Pour ne pas céder à ses pulsions, cependant, il serre le poing, posé sur le zinc. Ne pas vouloir lui porter atteinte physiquement est une chose, mais se retenir de la blesser verbalement en est une autre, qu'il n'est pas capable de faire. Plissant les yeux, le danseur la fixe, prenant appui sur le bar les séparant pour approcher son visage du sien. "Well it's your fault, isn't it ?" La proximité inédite depuis de longs mois le force à marquer un temps d'arrêt. Détaillant chaque centimètre carré de sa peau, le sorcier se perd un peu dans ses pensées, avant de retrouver le fil de ses paroles. "Natasha didn't keep me grounded, I guess." Lui rappeler ce qu'elle a laissé. Qui l'a remplacée. Car elle semble avoir oublié. "Her mouth isn't full of sarcasm, if you know what I mean." L'image obscène, qu'il veut placarder dans le crâne de la Belge. La dégoûter, la blesser, abîmer le lien qui les reliait sur la piste de danse. Ca lui fait mal au coeur, mais aveuglé par son égo contrarié, Hunter ne réfléchit pas aux conséquences.
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Re: the less i know the better (althea)
Dim 10 Nov 2019 - 16:03
the less you know the better | Said, "Pull yourself together. You should try your luck with Heather" |
mood ☾ La voix qui sifflait, pour mieux lui cracher son fiel, mais en son fort intérieur, la princesse regrettait déjà, incapable de renoncer à la vague qui l'avait envahie. Quelque part, elle aurait voulu baisser la tête, demander pardon, dire que quelque chose ne tournait pas rond avec ses nerfs - I'm sorry, I didn't mean to. I didn't want to leave, I didn't want to snap. « You bitch ». L'insulte la ramena à l'amère réalité, un goût de poison en pleine bouche. Observant l'agressivité contenue de son ancien partenaire, elle souhaitait qu'il laisse libre cours à ses pulsions, pour laisser les siennes courir librement aussi. And then we'll dance on the ashes. And start over. Saleté de phénix. « Well it's your fault, isn't it ? » Inspiration brusque, de le voir aussi près pour la première fois en plus d'un an. Les pattes d'oie de celui qui riait toujours trop - mais ils ne plaisantaient plus, se lançant piques et insultes comme s'ils avaient le luxe de revenir en arrière. « How is your dumbassery my fault? » La voix agressive, les yeux plissés, pinçant les lèvres de le trouver beau, encore, malgré tout. « Natasha didn't keep me grounded, I guess. » La bouche entrouverte, la ballerine lui décocha un regard blessé. I know. I've seen you together. How happy you seemed. Like a fucking kite in the sky. « Her mouth isn't full of sarcasm, if you know what I mean. » L'image grossière lui fit l'effet d'un coup en plein plexus solaire - presque le souffle coupé. La scène lui était (trop) connue - la ballerine l'avait imaginée des dizaines de fois, depuis avoir surpris leur baiser. Mélange de jalousie inconsciente, de curiosité inavouée - se demandant plus d'une fois quelles sensations l'auraient envahie si elle avait été à la place de Natasha. S'il avait prononcé une nouvelle fois son prénom avec le ton qu'on utilise en sachant qu'on s'apprête à faire une connerie, à céder à une tentation à laquelle on ne souhaite pas (plus?) résister. La voix qui avait hanté ses souvenirs - Althea ... le timbre nouveau, inconnu. Les intonations rauques de sa voix, caressant la peau de son cou par la proximité créée. Avait-elle trop songé à cette soirée de gala, au point d'en façonner un tout nouveau souvenir comme un polirait une surface en la caressant trop? Althea les avait imaginés, ses doigts - se remémorant trop bien la sensation de sa main contre sa taille lorsqu'ils n'étaient plus Armand et Marguerite, mais eux, simplement.
Le faciès déformé par la haine, l'âme blessée dans son orgueil, et elle les revit, l'éclopée - qu'ils étaient beaux ensemble, Natasha et lui, Althea s'en souvenait trop bien. Les gestes rageurs, la Belge ne se rendit pas compte que ses mots valsaient entre les deux langues, trop occupée à vouloir lui casser une bouteille sur la tête. La gifle décolla sans chercher à la retenir - sur son visage trop beau, trop symétrique, la mâchoire contre laquelle sa tête avait reposé tant de fois, lorsqu'elle était Marguerite, et lui,son Armand. Le son qui claqua contre le silence de l'endroit, les clients consternés (mais pas trop - entre trafic de stupéfiants et arrestations de lycanthropes, le Filet en avait vu d'autres). « Fils de pute », cracha-t-elle, le ton bas comme une menace. La voix qui sifflait entre ses dents, basse, comme un serpent annonçant qu'il s'apprête à mordre une proie à la jugulaire. « T'es un putain d'enfoiré, you come here pour me dire ça?! » Fallait-il tout lui arracher? Lui mettre le nez dans la déconfiture qu'était devenue sa vie, alors que la capricieuse effleurait à peine le quart de siècle? Le poing fermé contre le zinc, comme si la ballerine déchue ne faisait qu'attendre une excuse, une seule, pour sonner un second assaut contre son profil. Vivement, sa main se leva à nouveau, non pas pour assaillir sa cible, mais pour désigner la porte. Dans son embrasure, le videur lui fit signe, demandant d'un geste rapide si elle souhaitait le faire mettre à la porte de façon plus musclée. Non de la tête. Elle voulait le mordre au sang, lui faire mal, mais elle ne savait plus penser, l'effet des cachets se faisait sentir et commençait à l'engourdir. Pourtant, la belle lutta contre le courant de la drogue - trop de colère et de rancœur cherchant à exploser au creux de ses lèvres. Envie de lui cracher tout ce qu'elle avait sur le cœur depuis tous ces mois d'absence, le deuil de sa carrière, de ses jambes, de son avenir heureux. Sa haine des autres, du monde, parce qu'ils continuaient, eux, alors que son futur était aussi embourbé que ses sens - dans les spirales d'une pilule inconnue. « Go! Take your smug, daddy's-rich-so-I'm-better-than-a-bartender face et fous le camp d'ici! » Sa gorge dénudée par le décolleté plongeant laissait entrevoir des rougeurs causées par sa colère - stupide grain de peau trop pâle, incapable de cacher quoi que ce soit. Ennivrée par l'océan de rage qui déferlait enfin sur sa tête, elle voulait tout lui balancer au visage. Lui faire payer de danser encore, de l'avoir oubliée, de ne pas l'avoir retrouvée plus tôt (oubliant sa responsabilité au passage). « Avec tes putain de jambes qui fonctionnent, your salope and your sale gueule d'abruti ! » Ses doigts en tremblaient, mais le connard ne bougeait pas. « My life was better without you in it! That's why I left! I said GET OUT! » Le mensonge, juste pour faire mal - parce que la cruelle ballerine savait, au fond, qu'elle lui avait manqué (mais pas assez pour qu'il résiste aux avances de l'autre pimbêche). En devenant malade, elle était devenue son pire cauchemar : forgettable.
Le faciès déformé par la haine, l'âme blessée dans son orgueil, et elle les revit, l'éclopée - qu'ils étaient beaux ensemble, Natasha et lui, Althea s'en souvenait trop bien. Les gestes rageurs, la Belge ne se rendit pas compte que ses mots valsaient entre les deux langues, trop occupée à vouloir lui casser une bouteille sur la tête. La gifle décolla sans chercher à la retenir - sur son visage trop beau, trop symétrique, la mâchoire contre laquelle sa tête avait reposé tant de fois, lorsqu'elle était Marguerite, et lui,
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: the less i know the better (althea)
Sam 23 Nov 2019 - 16:45
Ca devait arriver. Il savait que ça allait arriver. Et pourtant, aveuglé par la colère et la rancoeur, par son âme et son égo blessé d'avoir un tel accueil un an plus tard, le danseur avait continué. Provocation, jeu pour creuser un peu plus le fossé entre les anciens partenaires, dont aucun des deux ne sortirait vainqueur. Mais il réfléchit rarement, l'impulsif, et finalement, il l'avait bien cherché. Le son qui se fracasse sur les murs aussi violemment que la main de la Belge sur sa joue, qui résonne contre ses tympans. Sonné, l'Américain s'écarte de la portée de l'aristocrate, celle qu'il a tellement imaginée ces derniers mois, celle qui hante ses rêves et ses fantasmes. Les insultes fusent, dans la langue maternelle de la moldue, mais il n'est pas bête, Hunter. Il a peut-être l'air d'être un idiot, il en joue parfois, peut-être un peu trop souvent, mais il comprend très bien quand on l'insulte, même dans une langue étrangère.
Seulement, trop médusé face à l'assaut d'Althea, le sorcier ne bouge pas. Ce mélange des langues lui rappelle trop bien les souvenirs de leurs répétitions, des moments passés dans les loges, des fous-rires autour d'un paquet de chips. Et la colère de la barmaid le fige sur place, malgré son indication de sortir de l'établissement. Il a compris qu'il a dépassé les limites, Hunter. Il a compris qu'il l'a vraiment blessé. L'évocation de Natasha et de la place qu'elle avait dans ses bras, si différente de celle que la Belge occupait était de trop. Malgré cela, le doute apparaît. Il a tellement souhaité qu'elle prenne cette place, la princesse inaccessible, qu'il en était paralysé. Est-ce possible que cette place, Althea la convoitait également ? Etaient-ils tous les deux si idiots ? "My life was better without you in it! That's why I left! I said GET OUT!" Les cris qui le réveillent et une griffe de plus dans la chair de son égo démesuré. L'espoir et les questions qui s'enterrent sous la déception et qu'il piétine, les pieds posés au sol. Attrapant le whisky qu'elle lui a versé, il lui semble des années plus tôt, Hunter le vide d'un trait. Reposant le verre avec un peu trop de force contre le zinc, le danseur ne peut s'empêcher de vouloir s'excuser. Mais c'est trop tard. Après un moment d'hésitation, il tente un regard vers les iris orageux de celle qu'il a aimé porter tant de fois. "I never said I was better than a bartender." Résigné, ses fantasmes brisés, le sorcier se rend vers les escaliers, gardant les épaules droites par convenance.
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