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bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Dim 7 Mar 2010 - 15:25
Leodagan Weaver & Meteora L. Bradshaw
« Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. »
« Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. »
Accoudée au bar avec quelques amies, je contemplais la démesure de la débauche que j’avais crée ce soir. La musique emportait dans ses arpèges une atmosphère d'allégresse surprenante. Très vite elle communiquait son enthousiasme à ces êtres déchus, anesthésiés par quelque substance chimique, emportés par quelque liquide incendiant. Il est difficile de décrire une mélodie tant sa nature proprement immatérielle la rend presque inaccessible à l'entendement, une suite simple de battements semblables au gong fracassant de nos palpitants euphoriques. Pourtant à cet instant précis il me semblait que cette mélodie fracassante sécrétait le même goût sucré que cet alcool aromatisé que je venais d‘avaler. Les notes vibraient à l'unisson avec mes papilles gustatives. Je ressentais l'extraordinaire impression de faire corps avec elles, comme si elles pénétraient au plus profond de ma chair pour s'y fondre totalement. Mes yeux tremblants glissaient sur les corps en mouvement, frénétiques, transcendés, un rictus violent se dessina sur mes lèvres cerise à la vue de cette orgie lubrique, de cette débauche libidineuse à laquelle j’avais donné vie. Une main posée sur la mienne m’arracha de ma contemplation, je me retournai face au bar pour voir un shoot de tequila que me présentait Muse, ma douce amie. Je lui souris faiblement avant de verser le perfide liquide dans mon larynx pour qu’il puisse rejoindre mes veines violettes. Il glissait avec facilité, incendiant ma gorge, ma langue, mon estomac sur son passage. Je laissai cette substance envahir pleinement mon esprit déjà brouillé. Mes prunelles curieuses glissèrent alors sur un adolescent que je ne connaissais pas, visage d’ange, cheveu d’or, il tenait en main une bouteille d’éther démoniaque... Perfide boisson ! Ça vous fait vous comporter comme l’ivrogne du village dans un roman irlandais... Je le toisai d’un air sombre, contemplant ses traits affaiblis, son maintient brisé, son regard transparent. L’Ether démoniaque.. C’est la perte complète de toutes capacités motrices... vision brouillé, perte d’équilibre, langue pâteuse. L’esprit se replie avec horreur, incapable qu’il est de communiquer avec la colonne vertébrale. Ça rend le phénomène fascinant... Vous pouvez vraiment vous regarder avoir cet horrible comportement mais vous ne pouvez rien contrôler. J’observai le jeune homme se laisser tomber sur un canapé et sombrer dans une semi-conscience que je ne connaissais que trop bien. Désireuse de m’approcher de lui, je m’éloignai de mes amies pour rejoindre l’objet de ma curiosité. Faiblement, avec une grâce céleste, je m’assis à ses côtés, fixant ses traits pernicieux et son teint diaphane. « Tu es Meteora.. » Je me retournai pour observer la démesure de l’effort qu’il avait du faire pour laisser filtrer de ses lèvres candides une phrase compréhensive. Plongeant mes pupilles assombries dans ses yeux dilatés, je ne pris pas la peine de répondre, toiser ses traits me suffisait amplement. « J’aime bien cette sensation.. » Un rictus se dessina sur mes lèvres rougeâtres. Tandis que je continuai d’analyser ce jeune homme perdu dans les abysses substantifiques de l’alcool. « j’ai un secret.. Tu vas te moquer de moi.. Je suis puceau.. » Je me mis à rire doucement, toisant son regard de brebis égarée, j‘étais étonnée par cet élan de sincérité. Je glissai alors ma main sur la sienne, j’observai la douleur dans ses yeux, l’infâme douleur de n’avoir jamais goûté à la chair sucrée d’une jeune femme…
Je relevai l’adolescent affaibli, pour le guider à l’étage de ma poigne carrée qui soutenait son bras. Mes pas résonnaient bruyamment sur les escaliers de marbre. La mélodie semblait remplir tout l'espace comme amplifiée par une caisse de résonance démesurée. Cependant elle conservait sa clarté de cristal. Les notes s'égrainaient comme les perles d'un chapelet aux formes étranges mais agréables. La mélodie s'articulait autour d'un motif harmonique répétitif complexe et néanmoins très net. Arrivée à l‘étage, je me retournai vers l‘adolescent émerveillé. « Ce soir tu vas te débarrasser de cette honte… » Je le regardais de mes traits impassibles de beauté inaccessible. Je plantai mes iris perçantes dans ses prunelles qui me déshabillaient du regard. Je le poussai doucement vers la black room en prenant soin de retirer cette main de velours glacé qu’il venait de glisser sur ma poitrine magnifiée par ma tenue. « Pas avec moi… rentre.. » Je le poussai complètement avant de me retourner pour quitter ce couloir sombre rempli de couples enlacés. Satisfaite que j’étais d’avoir jeté dans la fosse au lion, une nouvelle brebis, je m’éloignai pour rejoindre la salle principale.
Etrangement, mon regard glissa instinctivement vers un mur poussiéreux ou était adossé un couple intimement lié. Dans la pénombre de cette allée scabreuse, je parvins à reconnaitre la sculpture, les courbes, les traits magnifiques de Leodagan, une pointe atteint mon cœur avec virulence, il me semblait que jamais mon palpitant n’avait autant crié, il hurlait, ensanglanté, la douleur que cette entaille venait de lui faire. Ma respiration s’accélérait tandis que je tentais de reconnaitre les courbes de l’adolescente qu’il entourait de ses bras splendides. Ils me semblaient seules, deux amants que je haïssais plus que tout, ils étaient intactes, au milieu d'un désert de ruines qui les entourait, un désert de débauche et de souffrance. La faible clarté me permettait de scruter leurs traits : ils ressemblaient à deux formes tourmentées enlacées avec un magnificence céleste. Je m’approchai pour découvrir avec effroi Bonnie, cette amie si chère à mon cœur, dans ses bras. Je poussai un cri que je ne pu retenir a temps avec mes paumes que je ne tardai pas à plaquer sur ma bouche tremblante. Les deux amants brisèrent leur étreinte avec surprise. Un douleur atroce m’empêchait de bouger, de fuir devant cet atroce spectacle qui m’écrasait le cœur qui mordait impitoyablement mes entrailles. Un désespoir sans fond s'empara de moi. A chaque seconde qui s'écoulait je m'y enfonçais un peu plus. D'insoutenables douleurs parcouraient mes muscles, au coeur même de ma chair. c'est ainsi que je revins à la réalité. Une claque insupportable me ramenait à cet réalité que je tentais de fuir, la réalité de cette amour qui m’avait gagné. Je me sentais faiblir plus encore quand il posa son regard de velours sur moi. Pourquoi était-il si beau, il me semblait être face à la beauté elle-même, sa beauté entrait en moi sans la moindre résistance. Par tous les pores de ma peau elle s'infiltrait comme une douce chaleur enveloppante. Je voulais lui hurler de me serrer contre lui, de m’emmener, que ce soir j’étais prête à n’être qu’à lui, un courage immense commençait à me gagner, guidé par une jalousie que je ne me connaissais pas. Une jalousie qui rongeait mes trippes, qui heurtait mon palpitant. Je tentai dans un ultime effort de m‘avancer vers eux. Avec beaucoup de peine je parvins à me maintenir debout. Les premiers instants furent accompagnés de vertiges et de nausées. Je crus à plusieurs reprises mon corps trop faible pour résister à l'épreuve. Mais la volonté l'emporta. Je m'avançai jusqu'à ces deux amants que je méprisais. Je retrouvai un peu de force, de courage, la douleur se transforma en violence que je ne pouvais maîtriser. Je posai mon sombre regard sur Bonnie qui s’élança vers moi la main tendue.
« Meteo..»
« Ne me touche pas !! »
De loin en loin mon regard ne voyait que douleurs sombres et hostiles, je devais me détacher des yeux de cette meilleure amie que je n’avais jamais imaginé haïr. Je glissai mes prunelles tremblantes sur le mur sombre, empli de craquements sinistres. Désespérée, à bout de nerf, j'avais envie de me jeter au sol et de me laisser mourir. Mais le besoin maladif d’être avec Leodagan insuffla une dernière impulsion à mon courage. J'inspirai une longue bouffée d'air et m'élançai sans beaucoup d'espoir vers cet ange splendide. J’évitai cependant ses yeux et agrippai sa main que j’imaginais résistante. « Suis moi… je t’en prie.. » Je contournai Bonnie sans poser mon regard sur elle, de peur de sombrer plus encore dans la douleur qu’elle m’insufflait. Je guidai Leodagan jusqu’à la White Room, première porte qui s’offrait à moi. J'entrouvris lentement la porte. Un raie de lumière m'aveugla, la salle était immaculée, je tenais fermement la main de Leodagan sans parvenir à voir ses traits. Au bout de quelques minutes, quand ma vue se fut adaptée à la violence de cette lumière diaphane, j’ouvris totalement mes paupières pour contempler les lieux. C’était une grande pièce imprégnée d'une atmosphère feutrée. En son centre trônait une montagne de coussins au tissu opalin. Dessus, des couples s’enlaçaient, s’embrassaient, dans une danse que je ne pouvais tolérer.
« Dehors !! Vous sortez ! » Ma voix se fit brutale et fracassante, sans attendre les couples interloqués se ruèrent sur la porte pour ne pas risquer de contrarier l’hôtesse de cette soirée. A présent seule avec Leodagan, j’observais avec sarcasme le contraste effarant de nos costumes. La beauté du tissu limpide couvrait légèrement ses membres, la prestance des ailes d’ange qu’il arborait lui apportait une grandeur impressionnante. Moi, en opposition, la profondeur du noir m’habillait, la décadence, l’allusion libertine des mes oreilles de lapin ne me rendait que plus ridicule. Un rictus amer se dessina sur mes traits de poupée, observant toute la douleur de cette scène pathétique. Enfin, je ne pu résister plus longtemps à l’envie de plonger mes yeux dans le bleu des siens, une pointe de douleur à nouveau achevait de me noyer dans un désespoir que je ne parvenais pas encore à comprendre totalement. Je m'étais bêtement fait prendre au jeu de l'orgueil et je compris avec douleur que je m‘étais piégée seule en quittant les bras de Leodagan au petit matin sans mot dire. Prise par un élan de douleur, de courage, d’envie, d’amour peut-être un élan incompris, un élan de folie, je me ruai sur Leodagan pour entourer son visage splendide de mes paumes tremblantes. « Leo.. »Fébrilement je laissai échapper de mes lèvres un murmure, une supplique, un besoin. Des larmes envahirent mes iris fatigués. Enfin je posai mes lèvres sur les siennes qui jamais ne m’avaient semblées si douces, si sucrées. Je frissonnai alors, sous le poids de cette fugace jouissance.
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Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Dim 7 Mar 2010 - 16:53
Il est des jours où votre ciel autrefois illuminé décide de se couvrir de gros nuages sombres. C’était mon cas. Il pleuvait dans mon cœur autant qu’il pleurait dans mon ciel. Cela faisait plusieurs jours, que je me faisais véritablement monstre d’asociabilité, que je refusais de sortir à chaque fois que l’on me le proposait, que j’ignorais magistralement tous les regards posés sur moi et mon cœur piqué à vif. Pourtant, malgré un ciel tourmenté et des idées lugubres, il me fallait garder les pieds sur cette terre aux allures cruelles, pour mes amis, qui en avaient besoin. C’était le cas de ma douce Bonnie qui ne vivait pas les meilleurs instants de sa vie. J’avais appris par le soin des rumeurs qui couraient, que la jolie grymm venait de perdre l’amour de sa vie, Ceasar Bougrov, un crétin de Lufkin qui n’avait ni sa place chez les érudits, ni dans le cœur de Bonnie. Malheureusement pour elle, on ne choisit pas de tomber amoureux, encore moins d’une personne particulière. Je le savais plus que quiconque, car il me suffisait de me souvenir de ma nuit avec Meteora pour que mon cœur endoloris se remette à saigner. Je me rappelais dans les moindres détails la détresse qui s’était emparée de mon corps dans son intégralité, lorsqu’au petit matin, je m’étais retrouvé seul dans le lit magnifique de ma douce Lufkin…
Je t’embrasse tendrement, ma douce.
Leo. »
C’est ainsi, que je me retrouvai, ce soir là, dans la salle principale du château désinfecté où l’anniversaire de Whitaker aurait lieux. Il fallait s’y attendre, la pièce est bondée de personnes toutes plus ivres les unes que les autres, ce qui ne manqua pas de m’arracher un soupire las. Les jeunes ne savaient plus s’amuser sans effluve d’alcool dans le sang, sans poudre dans le nez, sans femme à sauter. C’était d’un pathétique tel que je préférais fermer les yeux sur la débauche certaine qui entourait les élèves de Hungcalf, et me rappelait immanquablement à ma douce Meteora qui n’était rien de plus que la reine de tous ces bouffons sans foi ni loi. D’un air serein, et calme, j’entrais dans la grande salle, resserrant doucement mon étreinte autour de la taille de Bonnie qui s’était résolue à m’accompagner ce soir, et à qui j’espérais bien redonner le sourire. Ma main, d’une douceur infaillible, s’était longée dans le creux de ses reins, tandis que nous avancions lentement au milieu de tous ces autres qui ne manquèrent pas de nous dévisager d’un air intrigué. Nous formions un curieux couple, il fallait l’avouer, car Bonnie avait revêtu un magnifique costume de dompteuse de fauve qui lui allait à merveille et faisait ressortir ses formes délicieuses qui ne manquèrent pas d’attirer mon regard. Quant à moi, j’avais opté pour un costume d’ange céleste, et arborais des ailes splendides que j’avais pris soin de confectionner à l’aide de quelques sorts dont j’avais le secret. Le reste de mon corps était recouvert d’une fine couche de tissu que j’avais noué un peu partout pour assurer ma pudeur. Nous étions bien paradoxaux, moi dans la peau d’un messager du cial, elle dans celle d’une dompteuse aguerrie, elle avait l’air d’une amazone somptueuse. Je lui adressai un sourire rassurant, resserrant un peu plus encore mon étreinte, avant d’avancer un peu plus au cœur de fête qui battait déjà son plein. Nous arrivâmes enfin dans un coin tranquille où nous pûmes nous installer sur quelques sièges à l’air confortable. Non loin, il y avait deux jeunes demoiselles aux allures aguicheuses qui ne tardèrent pas à nous rejoindre : l’une vint allègrement s’asseoir sur mes genoux, tandis que l’autre se posta derrière moi, avant de se pencher lentement à mon oreille pour y susurrer quelques mots lubriques aux quels je ne faisais guère attention. D’un geste impatient je me retirais doucement de leurs étreintes lascives et me rapprochai de Bonnie à qui je proposais d’aller chercher à boire. Je m’éloignais lentement, vers le comptoir, où je fis l’acquisition de deux boissons à l’air délicieux que j’espérais peu alcoolisé, avant de regagner, non sans mal, la place où était installée Bonnie et de lui tendre son verre.
Elle avait l’air chétif, et il n’était pas vraiment difficile de lui trouver les traits fatigués et affaissaient, qui ne faisaient que sublimer sa beauté dévastée. Il n’y avait jamais rien eu entre la jolie grymm et moi, nous nous contentions depuis des années de rester amis. Bien sûr, il était impossible de rester indifférent à son charme qui pouvait faire de bien trop nombreuses jalouses, et si j’aimais la dévorer du regard, c’était plutôt avec fraternité et d’une protection sans limite que j’aimais lui apporter, surtout par ces temps lugubres qu’elle devait surmonter. Je préférai ne pas lui poser de question sur ce qu’il s’était passé, nous étions là pour nous amuser, et ce n’était pas le moment de lui plomber un peu plus le moral, aussi me contentais-je de l’embrasser tendrement sur la tempe et de passer une main autour de sa taille. « Viens, il y a trop de monde ici… », pressant un peu mon corps contre le sien, je la forçai à se lever avec douceur et l’entrainais loin de cette euphorie qui planait. Nous sortîmes donc de la pièce pour nous retrouver dans un couloir sombre et presque vide, bordé par plusieurs portes dont je ne voulais pas même savoir ce qu’il se trouvait derrière. D’un geste tendre, j’entraînais Bonnie dans un coin, avant de la prendre tendrement dans mes bras et de murmurer d’un air inquiet. « Je sais que ça ne va pas fort, en ce moment… Mais je suis là, ne l’oublie pas, ma douce. », je plongeai mon regard d’azur dans les siens splendides et me penchais doucement pour déposer un baiser sur son front et d’entourer sa taille de mes bras qui se voulaient protecteurs et rassurant. J’aimais ma relation avec Bonnie, car je la savais d’un platonisme à toute épreuve, et adorais pourquoi la serrer dans mes bras sans que ni l’un, ni l’autre, n’ait d’arrières pensées. « Tu es horriblement sexy dans cette tenue. Les tigres ne pourront pas rester bien longtemps en cage avec un corps comme le tien », je tentais de la faire sourire, de la sortir de cette léthargie amoureuse qui l’avait assaillit, mais je pensais chacun de mes mots. Elle était absolument magnifique dans ce costume qui épousait ses courbes, et je n’avais aucun mal à prédire que bons nombres d’hommes viendraient lui faire des avances tout au long de la soirée. J’espérai qu’elle prendrait du bon temps, qu’elle s’amuserait, malgré tout. Tendrement, je resserrais encore un peu mes mains fermes autour de sa taille, et la serrais doucement contre moi, plongeant mon visage dans sa chevelure chocolaté qui sentait bon la vanille et quelques fruits délicieux. Sans doute serait-ce le seul moment de la soirée où nous serions si proches physiquement, et je préférai donc qu’il arrive lorsque nous étions sobres pour ne pas perdre pied et sombrer dans les méandres de la luxure que trop présente cette nuit là. Je fermais les yeux un instant, me laissant doucement bercer par ce moment de tendresse d’une fraternité sans limite, lorsque je sentis soudain le corps de Bonnie s’écarter du mien. Surpris, je relevai les yeux, et les posai sur une silhouette que j’aurais reconnue au milieu de mille autres. Meteora se tenait face à nous, un air étrange sur le visage, que je n’arrivai à reconnaitre à cause de la pénombre ambiante, je la sentais rageuse cependant, et eu grand mal à comprendre pourquoi. D’un geste tout à fait naturel, je retirais mes mains de la taille de Bonnie avant de toiser Meteo de mes yeux sombres et profonds.
« Meteo..»
« Ne me touche pas !! »
J’observai d’un air calme Meteora qui venait de répondre avec toute la rudesse du monde à sa meilleure amie. Je ne la comprenais pas, que faisait-elle ? Pourquoi devenait-elle si agressive envers Bonnie ? Je la regardai sans un mot, me mura dans une posture froide et sereine, comme j’en avais l’habitude. Elle mit un certain temps à enfin daigner poser ses yeux sur moi, et je captai son regard avec fraîcheur, sans opposer de résistance néanmoins lorsqu’elle s’empara de ma main brûlante. D’un geste mécanique, inné, naturel, mes doigts chaleureux se resserrèrent autour de ceux de Meteora, alors que ma raison me scandait de ne pas me laisser attendrir. J’allais souffrir, encore, bien trop, si je me laissais aller à lui porter de la tendresse qu’elle rejetterait encore, comme elle l’avait toujours fait. Nous ne nous étions retrouvés seuls que très peu de fois, depuis le jour où elle s’en était allée au petit matin, sans mot dire. En réalité, elle était la cause de mon irritation chronique, et si je l’aimais à en crever, je ne voulais pas avoir de rapport physique avec elle. Plus maintenant qu’elle m’avait prouvé qu’il n’y avait rien entre nous, qu’elle avait porté l’enfant d’un autre, qu’elle m’avait lâchement abandonné au petit matin. J’avais beau être un amoureux transi, je n’en restais pas moins lucide, et ne souhaitais en aucun cas tomber dans le piège qu’elle me tendait. « Suis moi… je t’en prie.. », je n’avais pas vraiment le choix, en réalité, car déjà, elle m’entraînait loin de Bonne à qui j’adresse un coup d’œil et murmurai doucement « Attends moi en bas. N’oublie pas de t’amuser. », avant de me laisser traîner vers une porte par la douce main de Meteora. Je ne savais pas ce qu’elle me voulait, je ne savais même pas si elle était ivre ou sobre, mais je n’étais pas pressé de savoir quoi que se soit. Elle ouvrit une porte dont je n’avais pas même vu le relief, et un brutal rayon de lumière blanche vint attaquer mes yeux pâles qui furent momentanément aveuglé. Lorsqu’enfin, mes pupilles furent habituées à la lumière transcendante, je vis quelques silhouettes enchevêtraient sur le tas de coussins qui trônait au milieu de la pièce éclairée. Meteora ne mit que très peu de temps à tous les mettre dehors, et je la vis refermer la porte derrière eux d’un geste brusque. Je l’observai, toujours bouche bée, me délectant de ses courbes magnifiques que j’avais eu l’honneur de caresser l’espace d’une nuit, avant de détourner les yeux lorsque je la sentis s’approcher. Nos yeux, identiques par leur couleur d’un bleu de glace, finirent par se croiser néanmoins, et je ne pu les détourner une nouvelle fois, car déjà, je sombrais dans son regard splendide et sentais tous mes sentiments à son égard remonter à la surface avec violence. Sans crier gare, ma douce Meteo se jeta sur moi, et vint encadrer de ses paumes frêles on visage carré. Je retins mon souffle à ce contact si physique et pourtant si chaste, et laissais mon échine frémir sous les frissons qui la secouaient. « Leo.. », mon oreille vibra lorsque mon prénom s’échappa de ses lèvres vermeilles. Nos deux visages étaient si proches que je sentais son souffle saccadé se heurter à ma peau désireuse de la sienne, et je n’eus pas le temps de m’éloigner que déjà, ses lèvres vinrent gagner les miennes dans un baiser à la fois chaste et ardent, doux et amer. Pourtant, si mon cœur s’était mis à cogner avec véhémence dans ma cage thoracique, je ne pouvais me résoudre à la laisser m’embrasser de la force, quand bien même j’en avais envie, quand bien même j’aurais souhaitais la dénuder sous mes doigts et la faire mienne sur ce tas de coussins à l’air confortablement, quand bien même je l’aimer dans une folie incertaine. D’un geste lent, je vins m’emparer de ses poignés que j’enlaçai doucement et forçai à se retirer des mes joues. Je m’écartai doucement des lèvres de Meteora avant de plonger mes yeux dans les siens, humides et de susurrer d’une voix grave.
« Arrête… C’est assez douloureux comme ça, Meteora. »
Il fallait qu’elle comprenne que les affres de l’amour avaient été difficiles, pour moi, à vivre, que je vivais encore l’enfer de la savoir chaque nuit dans les bras d’un autre, quand je l’aimais éperdument. Mes yeux s’étaient fais de velours, d’un amour sans faille, mais je ne pouvais me résoudre à l’embrasser avec fougue, quand je savais que la réciprocité n’était que trop incertaine. Relâchant doucement ses poignés, je les laissais retomber le long de sa taille, quand l’une de mes mains vint masser ma nuque douloureuse. « Si tu es ivre, ou droguée, je préfère ne pas avoir de conversation avec toi. Tu n’étais pas obligée de parler comme ça à Bonnie non plus. Elle vit un moment difficile, mais peut être ne t’en ais-tu pas rendue compte, trop occupée à jeter les hommes avec les quels tu couches au petit matin. Ou pire, de les abandonner lâchement dans ton lit, alors qu’ils se sont livrés à toi sans retenu pendant la nuit… », j’avais la rancune tenace, et Meteo le savait. Si elle voulait me parler, elle devrait subir mes foudre, autant que mon amour immuable.
UNE SEMAINE PLUTÔT
« Douce Bonnie,
J’ai appris dernièrement, par la rumeur montante, que ton cœur épris n’était pas à son paroxysme depuis plusieurs jours. J’ai été désolé d’apprendre qu’il existait encore des imbéciles finis dans ce bas monde, et j’ai décidé de jouer les preux chevaliers pour sauver la charmante princesse en détresse que tu es. Je ne tolèrerais aucun refus, alors je m’entête à ne point te donner le choix, et t’oblige à venir avec moi à la célèbre fête d’un certain jeune homme dont je ne citerais pas le nom, par principe. Cela nous permettra de passer une agréable soirée, et je ferais de mon mieux pour panser ton cœur de mes mots et de mes gestes délicats. Je passerais dans la semaine et nous irons ensemble se choisir un costume, et, le jour J, j’espère bien avoir l’honneur de t’avoir à mon bras, de sentir son parfum vanillé, rassurant près de moi, car je t’avoue que je ne me sens jamais très à l’aise dans ces fêtes où l’orgie prône, et je ne serais que trop rassuré d’être accompagnée d’une des plus charmantes jeunes femmes de l’île. Ne prends pas la peine de répondre, de toute façon, tu n’as pas le choix.« Douce Bonnie,
Je t’embrasse tendrement, ma douce.
Leo. »
... …
C’est ainsi, que je me retrouvai, ce soir là, dans la salle principale du château désinfecté où l’anniversaire de Whitaker aurait lieux. Il fallait s’y attendre, la pièce est bondée de personnes toutes plus ivres les unes que les autres, ce qui ne manqua pas de m’arracher un soupire las. Les jeunes ne savaient plus s’amuser sans effluve d’alcool dans le sang, sans poudre dans le nez, sans femme à sauter. C’était d’un pathétique tel que je préférais fermer les yeux sur la débauche certaine qui entourait les élèves de Hungcalf, et me rappelait immanquablement à ma douce Meteora qui n’était rien de plus que la reine de tous ces bouffons sans foi ni loi. D’un air serein, et calme, j’entrais dans la grande salle, resserrant doucement mon étreinte autour de la taille de Bonnie qui s’était résolue à m’accompagner ce soir, et à qui j’espérais bien redonner le sourire. Ma main, d’une douceur infaillible, s’était longée dans le creux de ses reins, tandis que nous avancions lentement au milieu de tous ces autres qui ne manquèrent pas de nous dévisager d’un air intrigué. Nous formions un curieux couple, il fallait l’avouer, car Bonnie avait revêtu un magnifique costume de dompteuse de fauve qui lui allait à merveille et faisait ressortir ses formes délicieuses qui ne manquèrent pas d’attirer mon regard. Quant à moi, j’avais opté pour un costume d’ange céleste, et arborais des ailes splendides que j’avais pris soin de confectionner à l’aide de quelques sorts dont j’avais le secret. Le reste de mon corps était recouvert d’une fine couche de tissu que j’avais noué un peu partout pour assurer ma pudeur. Nous étions bien paradoxaux, moi dans la peau d’un messager du cial, elle dans celle d’une dompteuse aguerrie, elle avait l’air d’une amazone somptueuse. Je lui adressai un sourire rassurant, resserrant un peu plus encore mon étreinte, avant d’avancer un peu plus au cœur de fête qui battait déjà son plein. Nous arrivâmes enfin dans un coin tranquille où nous pûmes nous installer sur quelques sièges à l’air confortable. Non loin, il y avait deux jeunes demoiselles aux allures aguicheuses qui ne tardèrent pas à nous rejoindre : l’une vint allègrement s’asseoir sur mes genoux, tandis que l’autre se posta derrière moi, avant de se pencher lentement à mon oreille pour y susurrer quelques mots lubriques aux quels je ne faisais guère attention. D’un geste impatient je me retirais doucement de leurs étreintes lascives et me rapprochai de Bonnie à qui je proposais d’aller chercher à boire. Je m’éloignais lentement, vers le comptoir, où je fis l’acquisition de deux boissons à l’air délicieux que j’espérais peu alcoolisé, avant de regagner, non sans mal, la place où était installée Bonnie et de lui tendre son verre.
Elle avait l’air chétif, et il n’était pas vraiment difficile de lui trouver les traits fatigués et affaissaient, qui ne faisaient que sublimer sa beauté dévastée. Il n’y avait jamais rien eu entre la jolie grymm et moi, nous nous contentions depuis des années de rester amis. Bien sûr, il était impossible de rester indifférent à son charme qui pouvait faire de bien trop nombreuses jalouses, et si j’aimais la dévorer du regard, c’était plutôt avec fraternité et d’une protection sans limite que j’aimais lui apporter, surtout par ces temps lugubres qu’elle devait surmonter. Je préférai ne pas lui poser de question sur ce qu’il s’était passé, nous étions là pour nous amuser, et ce n’était pas le moment de lui plomber un peu plus le moral, aussi me contentais-je de l’embrasser tendrement sur la tempe et de passer une main autour de sa taille. « Viens, il y a trop de monde ici… », pressant un peu mon corps contre le sien, je la forçai à se lever avec douceur et l’entrainais loin de cette euphorie qui planait. Nous sortîmes donc de la pièce pour nous retrouver dans un couloir sombre et presque vide, bordé par plusieurs portes dont je ne voulais pas même savoir ce qu’il se trouvait derrière. D’un geste tendre, j’entraînais Bonnie dans un coin, avant de la prendre tendrement dans mes bras et de murmurer d’un air inquiet. « Je sais que ça ne va pas fort, en ce moment… Mais je suis là, ne l’oublie pas, ma douce. », je plongeai mon regard d’azur dans les siens splendides et me penchais doucement pour déposer un baiser sur son front et d’entourer sa taille de mes bras qui se voulaient protecteurs et rassurant. J’aimais ma relation avec Bonnie, car je la savais d’un platonisme à toute épreuve, et adorais pourquoi la serrer dans mes bras sans que ni l’un, ni l’autre, n’ait d’arrières pensées. « Tu es horriblement sexy dans cette tenue. Les tigres ne pourront pas rester bien longtemps en cage avec un corps comme le tien », je tentais de la faire sourire, de la sortir de cette léthargie amoureuse qui l’avait assaillit, mais je pensais chacun de mes mots. Elle était absolument magnifique dans ce costume qui épousait ses courbes, et je n’avais aucun mal à prédire que bons nombres d’hommes viendraient lui faire des avances tout au long de la soirée. J’espérai qu’elle prendrait du bon temps, qu’elle s’amuserait, malgré tout. Tendrement, je resserrais encore un peu mes mains fermes autour de sa taille, et la serrais doucement contre moi, plongeant mon visage dans sa chevelure chocolaté qui sentait bon la vanille et quelques fruits délicieux. Sans doute serait-ce le seul moment de la soirée où nous serions si proches physiquement, et je préférai donc qu’il arrive lorsque nous étions sobres pour ne pas perdre pied et sombrer dans les méandres de la luxure que trop présente cette nuit là. Je fermais les yeux un instant, me laissant doucement bercer par ce moment de tendresse d’une fraternité sans limite, lorsque je sentis soudain le corps de Bonnie s’écarter du mien. Surpris, je relevai les yeux, et les posai sur une silhouette que j’aurais reconnue au milieu de mille autres. Meteora se tenait face à nous, un air étrange sur le visage, que je n’arrivai à reconnaitre à cause de la pénombre ambiante, je la sentais rageuse cependant, et eu grand mal à comprendre pourquoi. D’un geste tout à fait naturel, je retirais mes mains de la taille de Bonnie avant de toiser Meteo de mes yeux sombres et profonds.
« Meteo..»
« Ne me touche pas !! »
J’observai d’un air calme Meteora qui venait de répondre avec toute la rudesse du monde à sa meilleure amie. Je ne la comprenais pas, que faisait-elle ? Pourquoi devenait-elle si agressive envers Bonnie ? Je la regardai sans un mot, me mura dans une posture froide et sereine, comme j’en avais l’habitude. Elle mit un certain temps à enfin daigner poser ses yeux sur moi, et je captai son regard avec fraîcheur, sans opposer de résistance néanmoins lorsqu’elle s’empara de ma main brûlante. D’un geste mécanique, inné, naturel, mes doigts chaleureux se resserrèrent autour de ceux de Meteora, alors que ma raison me scandait de ne pas me laisser attendrir. J’allais souffrir, encore, bien trop, si je me laissais aller à lui porter de la tendresse qu’elle rejetterait encore, comme elle l’avait toujours fait. Nous ne nous étions retrouvés seuls que très peu de fois, depuis le jour où elle s’en était allée au petit matin, sans mot dire. En réalité, elle était la cause de mon irritation chronique, et si je l’aimais à en crever, je ne voulais pas avoir de rapport physique avec elle. Plus maintenant qu’elle m’avait prouvé qu’il n’y avait rien entre nous, qu’elle avait porté l’enfant d’un autre, qu’elle m’avait lâchement abandonné au petit matin. J’avais beau être un amoureux transi, je n’en restais pas moins lucide, et ne souhaitais en aucun cas tomber dans le piège qu’elle me tendait. « Suis moi… je t’en prie.. », je n’avais pas vraiment le choix, en réalité, car déjà, elle m’entraînait loin de Bonne à qui j’adresse un coup d’œil et murmurai doucement « Attends moi en bas. N’oublie pas de t’amuser. », avant de me laisser traîner vers une porte par la douce main de Meteora. Je ne savais pas ce qu’elle me voulait, je ne savais même pas si elle était ivre ou sobre, mais je n’étais pas pressé de savoir quoi que se soit. Elle ouvrit une porte dont je n’avais pas même vu le relief, et un brutal rayon de lumière blanche vint attaquer mes yeux pâles qui furent momentanément aveuglé. Lorsqu’enfin, mes pupilles furent habituées à la lumière transcendante, je vis quelques silhouettes enchevêtraient sur le tas de coussins qui trônait au milieu de la pièce éclairée. Meteora ne mit que très peu de temps à tous les mettre dehors, et je la vis refermer la porte derrière eux d’un geste brusque. Je l’observai, toujours bouche bée, me délectant de ses courbes magnifiques que j’avais eu l’honneur de caresser l’espace d’une nuit, avant de détourner les yeux lorsque je la sentis s’approcher. Nos yeux, identiques par leur couleur d’un bleu de glace, finirent par se croiser néanmoins, et je ne pu les détourner une nouvelle fois, car déjà, je sombrais dans son regard splendide et sentais tous mes sentiments à son égard remonter à la surface avec violence. Sans crier gare, ma douce Meteo se jeta sur moi, et vint encadrer de ses paumes frêles on visage carré. Je retins mon souffle à ce contact si physique et pourtant si chaste, et laissais mon échine frémir sous les frissons qui la secouaient. « Leo.. », mon oreille vibra lorsque mon prénom s’échappa de ses lèvres vermeilles. Nos deux visages étaient si proches que je sentais son souffle saccadé se heurter à ma peau désireuse de la sienne, et je n’eus pas le temps de m’éloigner que déjà, ses lèvres vinrent gagner les miennes dans un baiser à la fois chaste et ardent, doux et amer. Pourtant, si mon cœur s’était mis à cogner avec véhémence dans ma cage thoracique, je ne pouvais me résoudre à la laisser m’embrasser de la force, quand bien même j’en avais envie, quand bien même j’aurais souhaitais la dénuder sous mes doigts et la faire mienne sur ce tas de coussins à l’air confortablement, quand bien même je l’aimer dans une folie incertaine. D’un geste lent, je vins m’emparer de ses poignés que j’enlaçai doucement et forçai à se retirer des mes joues. Je m’écartai doucement des lèvres de Meteora avant de plonger mes yeux dans les siens, humides et de susurrer d’une voix grave.
« Arrête… C’est assez douloureux comme ça, Meteora. »
Il fallait qu’elle comprenne que les affres de l’amour avaient été difficiles, pour moi, à vivre, que je vivais encore l’enfer de la savoir chaque nuit dans les bras d’un autre, quand je l’aimais éperdument. Mes yeux s’étaient fais de velours, d’un amour sans faille, mais je ne pouvais me résoudre à l’embrasser avec fougue, quand je savais que la réciprocité n’était que trop incertaine. Relâchant doucement ses poignés, je les laissais retomber le long de sa taille, quand l’une de mes mains vint masser ma nuque douloureuse. « Si tu es ivre, ou droguée, je préfère ne pas avoir de conversation avec toi. Tu n’étais pas obligée de parler comme ça à Bonnie non plus. Elle vit un moment difficile, mais peut être ne t’en ais-tu pas rendue compte, trop occupée à jeter les hommes avec les quels tu couches au petit matin. Ou pire, de les abandonner lâchement dans ton lit, alors qu’ils se sont livrés à toi sans retenu pendant la nuit… », j’avais la rancune tenace, et Meteo le savait. Si elle voulait me parler, elle devrait subir mes foudre, autant que mon amour immuable.
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Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Mar 16 Mar 2010 - 23:24
La douleur me brûlait les veines jusqu'à l'ivresse. Face a cette ange somptueux, je me retrouvais confrontée à une folie nouvelle, il me semblait glisser, glisser loin de ce monde, de cette sphère, de cet espace temps qui m’emprisonnait depuis des années, je me sentais rejoindre les cieux; briser la barrière des nuages, je volais sur les fragiles ailes de l’amour, je m’éloignais de tout ces gens qui depuis le début m’avaient accompagné, sous mes pas je voyais Lust, Elizabeth, Kaylee, Tristan et tant d’autres, la solitude m’ouvrait les bras mais déjà j’avais l’impression que Leodagan glissait à l’intérieur de moi... Emplissant le trou béant de mon âme. Je compris sans difficulté que sans lui je n’étais plus rien, une simple malade inconsciente, une lâche qui n‘arrivera sans doute jamais à faire face à cet ébranlement permanent qu‘était l‘amour, une légende qui se retient et qui attend la mort, pour prendre forme dans la folie à s'imaginer mille vies, mille drames, autres que les siens… Et voila que sans Leodagan les jours et les nuits défilaient, des nuits de coton, sans couleur ni saveur... Des jours de cendre et de brume, des jours sans lui. J'aurais pu dire mille choses, j'avais tant de choses à lui dire, tant de questions sans réponses, tant d’angoisse. Mais plongée dans ses yeux d'obsidienne, mes pensées s'évanouissaient avant que je puisse les saisir. Le silence s'étirait entre nous mais il s'était fait solide, comme un câble qui rapprochait nos deux corps et me faisait tourner la tête, volait mon souffle. Et j'allais mourir si il ne partait pas loin de moi, et j’allais d’autant plus périr si au contraire il s’éloignait. Je me retrouvais piégée, étouffée par cet amour qu'il avait planté dans mon coeur avec la violence d'un coup de dague. D'un claquement de mâchoire. Et soudain, poussée par les folies ardentes de l’amour, je m’élançai vers lui pour l’embrasser. Son baiser dévora mon âme, dévastant tout sur son passage, m'effrayant par l'intensité qui brûlait mes veines. Qui aurait cru qu'un tel feu couvait en moi ? Que la glace qui me constituait pouvait se déliter si soudainement ? Lorsqu’il décida de rompre notre baiser, j'eus soudain peur qu'il disparaisse à jamais loin de moi. J’avais peur de geler à nouveau, d’endosser cette armure de glace qui écorchait mes membres brûlants. Et sa voix bientôt, finissait de glacer mon palpitant grondant. Et ce son brute, finissait de m’assurer que notre union était éphémère comme un son, fugitive comme une ombre, courte comme un rêve, rapide comme un éclair qui, dans une nuit profonde, traverse le ciel et la terre, avant que les ténèbres plus fortes que la lumière ne l‘étouffent, avant qu‘on ait pu dire : Regardez ! Cette douce lumière qui brise les terribles ténèbres. Et la douleur subtilement apportée par les mots de mon ange, refaisait surface en me sein et reprenait sa place de droit, dans mon cœur saignant.
« Arrête… C’est assez douloureux comme ça, Meteora. »
Je sentais bouillir en moi, des mots poussés par le temps qui passe mais emprisonné par ma raison brouillée, rien ne me délivrait de lui. Tout me parlait de nous et je compris que malgré cette souffrance qui me consumait depuis plusieurs semaines, je ne regrettais en rien cette nuit passé dans ses bras, je ne changerais pas une larme, pas un mot, pas une chute. Je n’en avais ni la force, ni l'envie, je ne voulais rien effacer, quitte à laisser mourir mon palpitant sous le joug de cette souffrance. Je ne parvenais pas à panser les gouffres que nous avions laissés à mon âme après cette nuit. J’observais ses traits magnifiques avec attention, puisant les mots nécessaires dans ses yeux qui me fixaient durement. Abîmée dans la contemplation de sa beauté, ravie aux sons de sa voix céleste qui faisait de chaque idiome une musique ineffable, lorsqu'il me fallait absolument répondre, je balbutiai quelques mots incohérents qui devaient lui donner la plus pauvre idée de mon état, de l’errance de mon âme brisée ; Lui, était d’une beauté qui se percevait encore dans le rayonnement de ses yeux, aussi brillants que la lueur des étoiles, de sa chevelure aussi profonde que l’ébène, de son teint diaphane aux reflets miellés et de sa bouche rosée que je brûlais de couvrir de baiser. Je m’approchai de lui et son parfum m'enveloppa, cuivre et fleur d'oranger. Mon cœur s'accéléra. J'étais attirée, enchaînée, ensorcelée... J'étais à lui et j‘avais du mal a lutter, j‘en étais même à me demander si j‘avais envie de lutter.. J’étais à une proximité insoutenable de lui, je ne m’étais pas totalement détachée après le baiser, de peur de m’éloigner de cet être splendide. Lorsque son souffle prit le mien, la douceur de ses lèvres pleines suspendues au-dessus des miennes, j'aurais pu l'embrasser, je le voulais... au lieu de cela, je retrouvais subitement ma voix :J'avais du mal à contenir mes tremblements, à retenir l'élan qui me poussait à l'enfermer dans le cercle de mes bras à jamais.
« Ca l’est pour moi aussi… je te jure que ça l’est ! »
Cette sincérité venait de me bruler le larynx en forçant le passage. Me dévoilant nue face à lui. Le cœur avait pris le dessus sur tout, il me semblait que les folies de la nuit que nous avions passé ensemble allaient se réitérer.. Que j’allais chuter dans les tourments incompris de l’amour. J’avais beau m’accrocher, je me sentais partir exactement comme cette nuit passée dans ses bras, exactement ? A l’exception de cet alcool qui ne courait pas dans mes veines ce soir. L’élan de mon cœur en était d’autant plus effrayant. L’amour rend fou, j’en avais à présent la certitude, et voilà que Leodagan, ce chevalier aux ailes de plumes m’avait emprisonné sous le joug terrible de cette folie dévastatrice. Et je tremblais de devoir la supporter alors que je n’avais aucun remède à porté de mains. Et j’écoutais à nouveau sa voix qui résonnait brutalement contre les murs livides de la pièce qui nous abritait.
« Si tu es ivre, ou droguée, je préfère ne pas avoir de conversation avec toi. Tu n’étais pas obligée de parler comme ça à Bonnie non plus. Elle vit un moment difficile, mais peut être ne t’en ais-tu pas rendue compte, trop occupée à jeter les hommes avec les quels tu couches au petit matin. Ou pire, de les abandonner lâchement dans ton lit, alors qu’ils se sont livrés à toi sans retenu pendant la nuit »
Je ne trouvais rien à lui répondre. La souffrance, l’incompréhension, la peur avaient anesthésié mon esprit fatigué. Mon corps servait de miroir à mon âme pour décrire ces sentiments brutaux que je ne pouvais dire. Des tremblements violents parcouraient mon épiderme tandis qu’il me semblait suffoquer. Je me perdais dans l’immensité de ses yeux glacés, il me semblait même que l’amour que j’avais pu apercevoir au creux de ses prunelles scintillantes s’était volatilisé ce soir. Une pique brûlante se planta dans mon cœur émietté. Un sourire ironique se dessina sur mes lèvres, tandis que je ne pu retenir un rire acre. J’étais pitoyable et rire m’empêchait d’éclater en sanglots devant mon bourreau. Ma fierté m’en empêchait toujours. « Je ne suis ni ivre, ni droguée… » Des mots, faibles, effacés, parvinrent à s’infiltrer de mes lèvres brûlantes pour couler sur ce silence qui s’était installé entre nous. Je soufflai doucement en m’approchant de lui. J’aurais voulu lui confier les tourments de mon âme mais aucun mot ne semblait assez fort pour décrire les abysses dans lesquels il m’avait plongé sans s’en rendre compte. Et puis il y avait cette peur de mettre des mots sur des sentiments incompris, leurs donnant tout à coup un sens que je n’étais pas prête à leurs donner toute de suite. Je préférais de ce fait, me terrer dans un mutisme effrayant, m’enrobant de ce mystère qui m’avait toujours habité, ne laissant aucun indice filtrer sur cette faiblesse d’esprit, cette faille qui s’était creusée dans mon âme. Pourtant plus les jours avançaient loin de Leodagan, plus ça devenait clair en moi, plus cet effort pour taire ces sensations me paraissait vain. Fatiguée de maîtriser ce cœur contestataire, j’étais lasse de me battre ce soir. Et ma voix, s’échappait subtilement de ma gorge serrée, s’échouant dans l’épaisseur de l’air, fuyant mon esprit trop engourdi, trop endolori pour la rattraper.
« C’est faux ! J’ai été présente pour elle ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Ca ne sert à rien que je l’aide, je coule moi-même et crois moi Leodagan, je sombre bien plus loin et bien plus vite qu’elle. J’essaye de la protéger… Elle n’a pas besoin de moi, ça serait pire.. Elle va s‘en sortir, elle est forte ! Puis elle t‘as… je suis sûr que dans ton lit elle n‘a pas de soucis pour oublier Ceasar… »
Une pointe d‘amertume imprégnait mes phrases, un souffrance percuta mon palpitant à l’instant où ma voix s’étouffa dans un sanglot coincé au creux de ma gorge. Les dernières semaines avaient été pour moi les plus éprouvantes de toute ma vie. Perdre un enfant était une chose inimaginable et la souffrance était telle que j’étais incapable de la formuler. Je préférais l’étouffer eu creux de mon cœur, mais je savais que dans le fond ça me dévorait de l’intérieur et que si je ne la lâchais pas, j’allais en mourir. D’autre part, ma meilleure amie souffrait et savoir que j’étais incapable de lui apporter de l’aide me torturait. Mais que Leodagan pense que j’étais une mauvaise amie m’écorchait l’âme et le cœur encore plus.. Il me semblait que bientôt je ne pourrais plus respirer. Pourtant je continuai mon discours pour ne pas pleurer. Parler empêchait le silence de reprendre le rôle titre de cette scène tragique. Car je savais que si j’étais livrée au lourd silence, le flot salé de mes sanglots étouffés allait éclater sous le poids de cette souffrance qui noyait mon esprit.
« Je t’en prie arrête… arrête !! » Je savais qu’il n’avait pas tort et là était peut-être la raison de l’intensité de la douleur que je ressentais en entendant ces paroles s’infiltrer dans mon esprit embrumé. Une part affligeante de vérité habitait ses paroles, mais il savait que depuis l’attaque de loup-garou j’étais au sol et avec ses mots acerbes, j’avais l’impression qu’il voulait m’achever. Je devais me défendre et tout ce que je trouvai à l’instant, ce fut l’attaque.
« Tu couches avec ma meilleure amie… Tu n‘as rien à me dire ! » Je le toisai avec colère, une colère artificielle qui masquait cette souffrance démesurée qui tourmentait l’adolescente fragile que j’étais. Je m’approchai finalement de lui et plongeant mon regard dans ses iris violentes, je repris cette fragile sincérité qui m’habitait partiellement et je laissai échapper un aveu qui témoignait d’une touchante douleur.
« Je suis malade, folle et tu sais… Ce n’était pas si dur, je le vivais plutôt bien, je n’ai jamais eu peur de mourir, de me détruire, de sombrer. Je suis fragile et je l’avais accepté et puis tu es entré dans ma vie et tu as tout chamboulé. Je ne sais pas pourquoi… maintenant j’ai peur… J’ai peur de ne plus être avec toi... »
Je savais que cet aveu me mettait en danger et lâche comme je l’étais face à l’amour, je n’allais pas tarder à le regretter… Des larmes stagnaient aux creux de mes yeux tremblants, je sentais avec effroi qu’elles n’allaient pas tarder à glisser.
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Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Mer 17 Mar 2010 - 14:38
Meteora avait toujours été pour moi ce que personne n’avait réussis à être jusque là. Je ne savais me l’expliquer, alors comment l’expliquer aux autres ? De toute façon, cela ne les regardait pas. Cela ne regardait que moi, si mon cœur s’enflammait à un seul de ses regards, posés sur ma peau d’albâtre, si mes mains devenaient moites et si mes yeux ne pouvaient plus se détacher de sa silhouette. Ils ne pouvaient pas comprendre, combien ça faisait mal, d’aimer quelqu’un qu’on n’aurait jamais. Debout, face à elle et sa sublime beauté, sa perfection céleste et ses yeux somptueux, sa tenue de lapine qui la rendait plus désirable qu’elle ne l’était, et ciel, que j’avais envie de me jeter sur elle et de la dévorer de milles baisers que j’aurais rendu à la fois tendres et fougueux. Je ne le pouvais pas cependant, et ne l’avais jamais pu. Depuis que nous nous connaissions, depuis nos débuts, le commencement de notre amitié, je m’étais fais protecteur, possessif et même jaloux à son égard. Je n’avais pas compris à l’époque, que mon cœur qui battait avec tant de hargne ne faisait que scander son prénom aux allures romanesques pour mieux se faire entendre. Naïf, je l’avais d’abord vu comme une sœur, une petite sœur, que j’aurais protégé, que j’aurais chéris, que j’aurais gâté, pour ses beaux yeux et ses étreintes les plus chastes… Mais on ne rêve pas d’embrasser sa sœur, on ne rêve pas de lui faire l’amour, on ne rêve pas non plus de caresser ses courbes avec envie. J’avais mis du temps, mon côté romantique torturé, sans doute, avait renié mes sentiments, pour alléger mon fardeau, mais j’étais bien vite devenu victime de l’amour. Alors oui, si la question est : est-ce que je l’aime ? Je ne peux pas le nier, bien sûr que je l’aime, comment en être autrement quand mon corps entier réclame le sien dans une proximité parfaite ? Mais j’avais mal, de la voir se refermer à la manière d’un coquillage, telle Venus dans sa coque, s’offrant à la vue de tous, mais n’offrant jamais son cœur. C’est ce qui m’agaçait le plus, je crois. Pouvoir effleurer ses courbes et ne jamais pouvoir affirmer qu’elles sont miennes. Car Meteora n’était pas à moi, bien sûr, je la voulais, dans un égoïsme infini, je brûlai de rage et me consumai de haine lorsque quelqu’un daignait poser ses mains sur ses hanches magnifiques et embrasser ses lèvres si douces et sucrées, mais elle n’était pas mienne, ne le serait jamais d’ailleurs. Au début, bien sûr, par fierté, par orgueil, j’avais simplement cru à une fascination de ma part pour ma douce Lufkin. Mais au fil du temps, et plus que jamais lors de notre nuit passionnée, je m’étais rendu compte que c’était bien plus que cela. J’avais tenté de le lui expliquer, ce soir là, alors que nous nous abandonnions l’un à l’autre, mais Meteo était bien trop ivre, et sans doute ne s’en souvenait-elle. Je me souvenais lui avoir susurré à l’oreille que je l’aimais, peut être indirectement, mais j’avais laissé parler mon cœur. Et au lieu d’apaiser mon palpitant, je n’avais fait que le mener à sa destruction, quand au petit matin, je n’avais rien trouvé d’autre qu’une place vide, dans le lit. J’avais été furieux, je l’étais encore, en réalité, mais je l’aimais bien trop pour en tenir rigueur. Oui, j’étais rancunier, un trait de mon caractère asocial, sans doute, mais on ne peut pas en vouloir éternellement à la femme que l’on aime, et même en colère, on pardonne bien des choses…
« Je ne suis ni ivre, ni droguée… »
Je ne savais pas si c’était vrai, je voulais la croire cependant, car plus que jamais, j’espérai qu’elle me dise que cette nuit passée avec moi n’avait pas été l’histoire d’un soir, que cela avait signifié quelque chose, je crois que j’étais prêt à accepter tout et n’importe quoi, du moment qu’elle pansait mes plaies. Je ne lui demandai pas de m’aimer, qui étais-je pour le lui réclamer, mais j’espérai, quelque part, qu’elle m’appréciait un peu plus que tous les autres qu’elle avait eut dans ses filets par un simple regard langoureux. Elle se rapprocha doucement de moi et je me retins à grande peine de poser une main sur sa hanche pour l’attirer un peu plus, n’était-ce juste pour sentir son cœur battre contre le mien, la sentir vivante, me nicher dans ses cheveux aux milles parfums, me délecter de sa peau si douce, que j’aurais embrassé de toutes parts. Diable, encore une fois, face à cette beauté céleste qui s’offrait à mes yeux avides, je ne savais que dire, ni que faire. Totalement ébloui par celle que mon cœur avait élu pour être l’unique, je ne pouvais me résoudre à rester trop en colère, et mes yeux, qui ne répondaient plus de mon esprit, ne faisait qu’instaurer peu à peu en leur sein la lueur pétillante de l’amour bafoué. « C’est faux ! J’ai été présente pour elle ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Ca ne sert à rien que je l’aide, je coule moi-même et crois moi Leodagan, je sombre bien plus loin et bien plus vite qu’elle. J’essaye de la protéger… Elle n’a pas besoin de moi, ça serait pire.. » et ma langue, à ses mots, vint claquer brusquement sur mon palais. Encore un discours de junkie qui m’insupportait tant. Bien sûr qu’elle coulait, et peut être arriverait-elle à remonter à la surface si elle cessait de s’infliger toutes ces substances qui ne faisaient que la tuer un peu plus. Je détournai les yeux lorsqu’elle souffla mon prénom, mon cœur d’amoureux transi, voyait en ses mots une déclaration, alors qu’il n’en était rien. « Elle va s‘en sortir, elle est forte ! Puis elle t‘as… je suis sûr que dans ton lit elle n‘a pas de soucis pour oublier Ceasar… », je laissai s’échapper un rire jaune de mes lèvres pâles. Pensait-elle vraiment que je couchais avec Bonnie ? Pensait-elle que j’étais capable de toucher une autre femme, quand mon esprit ne pensait qu’à elle, quand mon cœur ne voulait que le sien, quand mon corps ne réclamait qu’elle ? Et elle osait me dire que je ne savais pas de quoi je parler ? Il lui avait suffit de me voir étreindre la douce Bonnie pour s’imaginer que j’avais des relations plus qu’amicales avec elle, elle n’avait fait que juger les apparences. Et où en serions nous, si à mon tour, je n’avais fais que juger des apparences ? Sans doute ne serais-je pas tombé amoureux d’elle, sans doute n’aurais-je pas couché avec ma douce Meteo, si j’avais fait attention à tous les bruits de couloirs qui courraient à son propos. Je l’aimais pour ce qu’elle était, ou du moins, pour ce qu’elle avait daigné me montrer d’elle. Je secouai doucement la tête avant de soupirer d’un air las. Elle n’y était pas… Son amertume cependant ne fit qu’accentuer un peu plus la mienne, et je nous savais malheureusement trop orgueilleux au point que ni elle, ni moi, ne baisserions les armes avant d’être sûrs que le combat est bel et bien terminé. Je voulais rétorquer, je voulais répliquer, mais ma douce, dont les yeux brillaient à la manière de pierres précieuses, reprit la parole de sa voix envoutante qui n’en finissait pas de faire accélérer mon rythme cardiaque.
« Je t’en prie arrête… arrête !! »
Mais arrêter quoi, ma belle Meteo ? Arrêter de me torturer ? Arrêter de repenser encore et toujours à la nuit où tu t’es offerte à moi sans aucune retenue, où j’ai pu caresser ton corps sans regret, sans remord ? Arrêter de te faire ce reproche, arrêter de penser à toi sans cesse, arrêter de ne plus manger, de ne plus dormir, arrêter de t’aimer ? « Tu couches avec ma meilleure amie… Tu n‘as rien à me dire ! », c’en était trop. Elle se leurrait, elle ne pouvait pas comprendre. M’approcha un peu plus d’elle, je me penchai en avant pour atteindre son oreille où je vins murmurer d’une voix douce et pourtant si froide. « Et si je ne couchais pas avec ta meilleure amie, justement ? Crois-tu un seul instant qu’elle oserait te faire cela ? Elle a bien trop d’estime pour toi. Et j’en ai bien trop pour elle. » Je me reculai doucement de la belle dont le parfum bien trop enivrant finirait pas me faire sombrer dans ses beaux yeux d’azur et je la supplierai dès lors de me laisser l’embrasser. Ce n’était pas le moment, nous devions discuter, mettre les choses aux clairs. Il me fallait qu’elle m’avoue tout ce qu’elle avait à me dire, avant de tenter quoi que se soit pour son cœur, ou au contraire de tourner la page. Elle s’approcha un peu plus encore, toujours plus proche, toujours plus belle, toujours plus envoutante. De la rage brillait dans ses yeux, qui soutenaient les miens avec douleur. « Je suis malade, folle et tu sais… Ce n’était pas si dur, je le vivais plutôt bien, je n’ai jamais eu peur de mourir, de me détruire, de sombrer. Je suis fragile et je l’avais accepté et puis tu es entré dans ma vie et tu as tout chamboulé. Je ne sais pas pourquoi… maintenant j’ai peur… J’ai peur de ne plus être avec toi... », a ces aveux déconcertants, aux quels, je devais l’avouer, je ne m’attendais pas vraiment, je détournai les yeux et soupirai doucement. Que voulait-elle dire ? Comment devais-je le prendre ? Je ne pouvais me résoudre à rester totalement impassible à ce genre de paroles qui, peu importe la signification, vous prennent aux tripes et vous font doucement chavirer. Finalement, je vins poser à nouveau mon regard sur elle, plongeant avec passion dans les abysses de son regard océan. D’un geste simple, presque naturel, je glissai lentement ma main vers sa hanche et l’amenai près de moi, jusqu’à ce que nos deux poitrines se touchent et que je sente enfin son cœur battre en rythme avec le mien. Fermement posée sur sa taille, le caressait du bout des doigts le tissu qui recouvrait sa peau, tandis que mon autre main remontait lentement vers ses cheveux pour s’y perdre avec véhémence.
« Je ne couche pas avec Bonnie, Meteo. Et tu sais pertinemment pourquoi. Ne m’oblige pas à le répéter, soufflais-je douloureusement en venant déposer un baiser sur son front. Meteo, tu peux me demander tout ce que tu veux, et tu le sais. Tu sais que je suis prêt à tout. Mais, je t’en prie, ne joue pas à ce jeu avec moi. Je suis peut être naïf d’espérer qu’un jour…, je laissais ma phrase en suspend avant de reprendre avec plus de douceur. Guide moi. Explique moi ce que je dois faire, ou montre moi la sortie, mais s’il te plait, ne me laisse pas comme ça… »
Je m’entêtai à ne jamais dire que je l’aimais, pour ne pas souffrir un peu plus, j’avais déjà le cœur en lambeau, je ne voulais pas accentuer le mal. Finalement, dans un dernier élan d’amour, je glissai de son front à ses lèvres pour les capturer avec passion. Je fis preuve de moins de retenu, peut être me fis-je trop pressant, mais j’étais humain et il est de pulsions qu’on ne peut contrôler. Je voulais dévorer ses lèvres, peut être pour la dernière fois, avant qu’elle m’explique et que je rebute, que je me mette en colère, face à son refus de s’engager ou à son cœur moins amoureux que le mien. Ma main, posée sur sa hanche, glissa doucement sous ce qui lui servait de haut, pour venir caresser le creux de ses reins, à même sa peau, tandis que ma seconde main jouait avec sa chevelure si soigneuse. Au bout de quelques secondes, je me reculai doucement, les yeux fermés. Son souffle court, tout autant que le mien, effleurait ma peau et me réveilla peu à peu, jusqu’à ce qu’enfin, ses yeux vinrent croiser les miens à nouveau ouverts.
« Ce n’est pas facile pour moi, tu sais ? Rien n’est jamais gagné d’avance, quand il s’agit de toi… »
Un petit sourire vint se glisser au coin de mes lèvres, tandis que je retirai doucement ma main de sous son vêtement, pour la reposer sur sa hanche…
« Je ne suis ni ivre, ni droguée… »
Je ne savais pas si c’était vrai, je voulais la croire cependant, car plus que jamais, j’espérai qu’elle me dise que cette nuit passée avec moi n’avait pas été l’histoire d’un soir, que cela avait signifié quelque chose, je crois que j’étais prêt à accepter tout et n’importe quoi, du moment qu’elle pansait mes plaies. Je ne lui demandai pas de m’aimer, qui étais-je pour le lui réclamer, mais j’espérai, quelque part, qu’elle m’appréciait un peu plus que tous les autres qu’elle avait eut dans ses filets par un simple regard langoureux. Elle se rapprocha doucement de moi et je me retins à grande peine de poser une main sur sa hanche pour l’attirer un peu plus, n’était-ce juste pour sentir son cœur battre contre le mien, la sentir vivante, me nicher dans ses cheveux aux milles parfums, me délecter de sa peau si douce, que j’aurais embrassé de toutes parts. Diable, encore une fois, face à cette beauté céleste qui s’offrait à mes yeux avides, je ne savais que dire, ni que faire. Totalement ébloui par celle que mon cœur avait élu pour être l’unique, je ne pouvais me résoudre à rester trop en colère, et mes yeux, qui ne répondaient plus de mon esprit, ne faisait qu’instaurer peu à peu en leur sein la lueur pétillante de l’amour bafoué. « C’est faux ! J’ai été présente pour elle ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Ca ne sert à rien que je l’aide, je coule moi-même et crois moi Leodagan, je sombre bien plus loin et bien plus vite qu’elle. J’essaye de la protéger… Elle n’a pas besoin de moi, ça serait pire.. » et ma langue, à ses mots, vint claquer brusquement sur mon palais. Encore un discours de junkie qui m’insupportait tant. Bien sûr qu’elle coulait, et peut être arriverait-elle à remonter à la surface si elle cessait de s’infliger toutes ces substances qui ne faisaient que la tuer un peu plus. Je détournai les yeux lorsqu’elle souffla mon prénom, mon cœur d’amoureux transi, voyait en ses mots une déclaration, alors qu’il n’en était rien. « Elle va s‘en sortir, elle est forte ! Puis elle t‘as… je suis sûr que dans ton lit elle n‘a pas de soucis pour oublier Ceasar… », je laissai s’échapper un rire jaune de mes lèvres pâles. Pensait-elle vraiment que je couchais avec Bonnie ? Pensait-elle que j’étais capable de toucher une autre femme, quand mon esprit ne pensait qu’à elle, quand mon cœur ne voulait que le sien, quand mon corps ne réclamait qu’elle ? Et elle osait me dire que je ne savais pas de quoi je parler ? Il lui avait suffit de me voir étreindre la douce Bonnie pour s’imaginer que j’avais des relations plus qu’amicales avec elle, elle n’avait fait que juger les apparences. Et où en serions nous, si à mon tour, je n’avais fais que juger des apparences ? Sans doute ne serais-je pas tombé amoureux d’elle, sans doute n’aurais-je pas couché avec ma douce Meteo, si j’avais fait attention à tous les bruits de couloirs qui courraient à son propos. Je l’aimais pour ce qu’elle était, ou du moins, pour ce qu’elle avait daigné me montrer d’elle. Je secouai doucement la tête avant de soupirer d’un air las. Elle n’y était pas… Son amertume cependant ne fit qu’accentuer un peu plus la mienne, et je nous savais malheureusement trop orgueilleux au point que ni elle, ni moi, ne baisserions les armes avant d’être sûrs que le combat est bel et bien terminé. Je voulais rétorquer, je voulais répliquer, mais ma douce, dont les yeux brillaient à la manière de pierres précieuses, reprit la parole de sa voix envoutante qui n’en finissait pas de faire accélérer mon rythme cardiaque.
« Je t’en prie arrête… arrête !! »
Mais arrêter quoi, ma belle Meteo ? Arrêter de me torturer ? Arrêter de repenser encore et toujours à la nuit où tu t’es offerte à moi sans aucune retenue, où j’ai pu caresser ton corps sans regret, sans remord ? Arrêter de te faire ce reproche, arrêter de penser à toi sans cesse, arrêter de ne plus manger, de ne plus dormir, arrêter de t’aimer ? « Tu couches avec ma meilleure amie… Tu n‘as rien à me dire ! », c’en était trop. Elle se leurrait, elle ne pouvait pas comprendre. M’approcha un peu plus d’elle, je me penchai en avant pour atteindre son oreille où je vins murmurer d’une voix douce et pourtant si froide. « Et si je ne couchais pas avec ta meilleure amie, justement ? Crois-tu un seul instant qu’elle oserait te faire cela ? Elle a bien trop d’estime pour toi. Et j’en ai bien trop pour elle. » Je me reculai doucement de la belle dont le parfum bien trop enivrant finirait pas me faire sombrer dans ses beaux yeux d’azur et je la supplierai dès lors de me laisser l’embrasser. Ce n’était pas le moment, nous devions discuter, mettre les choses aux clairs. Il me fallait qu’elle m’avoue tout ce qu’elle avait à me dire, avant de tenter quoi que se soit pour son cœur, ou au contraire de tourner la page. Elle s’approcha un peu plus encore, toujours plus proche, toujours plus belle, toujours plus envoutante. De la rage brillait dans ses yeux, qui soutenaient les miens avec douleur. « Je suis malade, folle et tu sais… Ce n’était pas si dur, je le vivais plutôt bien, je n’ai jamais eu peur de mourir, de me détruire, de sombrer. Je suis fragile et je l’avais accepté et puis tu es entré dans ma vie et tu as tout chamboulé. Je ne sais pas pourquoi… maintenant j’ai peur… J’ai peur de ne plus être avec toi... », a ces aveux déconcertants, aux quels, je devais l’avouer, je ne m’attendais pas vraiment, je détournai les yeux et soupirai doucement. Que voulait-elle dire ? Comment devais-je le prendre ? Je ne pouvais me résoudre à rester totalement impassible à ce genre de paroles qui, peu importe la signification, vous prennent aux tripes et vous font doucement chavirer. Finalement, je vins poser à nouveau mon regard sur elle, plongeant avec passion dans les abysses de son regard océan. D’un geste simple, presque naturel, je glissai lentement ma main vers sa hanche et l’amenai près de moi, jusqu’à ce que nos deux poitrines se touchent et que je sente enfin son cœur battre en rythme avec le mien. Fermement posée sur sa taille, le caressait du bout des doigts le tissu qui recouvrait sa peau, tandis que mon autre main remontait lentement vers ses cheveux pour s’y perdre avec véhémence.
« Je ne couche pas avec Bonnie, Meteo. Et tu sais pertinemment pourquoi. Ne m’oblige pas à le répéter, soufflais-je douloureusement en venant déposer un baiser sur son front. Meteo, tu peux me demander tout ce que tu veux, et tu le sais. Tu sais que je suis prêt à tout. Mais, je t’en prie, ne joue pas à ce jeu avec moi. Je suis peut être naïf d’espérer qu’un jour…, je laissais ma phrase en suspend avant de reprendre avec plus de douceur. Guide moi. Explique moi ce que je dois faire, ou montre moi la sortie, mais s’il te plait, ne me laisse pas comme ça… »
Je m’entêtai à ne jamais dire que je l’aimais, pour ne pas souffrir un peu plus, j’avais déjà le cœur en lambeau, je ne voulais pas accentuer le mal. Finalement, dans un dernier élan d’amour, je glissai de son front à ses lèvres pour les capturer avec passion. Je fis preuve de moins de retenu, peut être me fis-je trop pressant, mais j’étais humain et il est de pulsions qu’on ne peut contrôler. Je voulais dévorer ses lèvres, peut être pour la dernière fois, avant qu’elle m’explique et que je rebute, que je me mette en colère, face à son refus de s’engager ou à son cœur moins amoureux que le mien. Ma main, posée sur sa hanche, glissa doucement sous ce qui lui servait de haut, pour venir caresser le creux de ses reins, à même sa peau, tandis que ma seconde main jouait avec sa chevelure si soigneuse. Au bout de quelques secondes, je me reculai doucement, les yeux fermés. Son souffle court, tout autant que le mien, effleurait ma peau et me réveilla peu à peu, jusqu’à ce qu’enfin, ses yeux vinrent croiser les miens à nouveau ouverts.
« Ce n’est pas facile pour moi, tu sais ? Rien n’est jamais gagné d’avance, quand il s’agit de toi… »
Un petit sourire vint se glisser au coin de mes lèvres, tandis que je retirai doucement ma main de sous son vêtement, pour la reposer sur sa hanche…
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Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Dim 21 Mar 2010 - 19:57
Je glissais dans des abysses torrentielles toujours plus violentes, entrainée par le poids trop lourd de l’amour qui noyait mon palpitant. J’étais effrayée par la folie qui me guettait, aimantée vers elle, mon esprit fuyait ma boite crânienne pour éviter la pesante tâche de devoir mettre de l’ordre dans des idées trop douloureuses. Et j’étais bouleversée par l’inertie de mon existence qui se dérobait sous mes pas, sans que je puisse l’en empêcher... L’amour m’élevait bien trop loin de cette solitude à laquelle je m‘étais tant acclimatée. Il me semblait à présent être plongée au cœur d’une pièce remplie de monde, et voilà que j’étais mêlée à ces gens amoureux que j’avais tant exécré. Et je voulais leurs crier que je n’étais pas comme eux, mais j‘avais beau hurler, je n‘étais pas écoutée, et j’avais au creux de mes entrailles la fatale impression que c’était bien trop tard, j‘étais convertie. Les yeux de Leodagan continuaient de me toiser et je sentais mon cœur se gonfler comme un ballon prêt à exploser. Je savais qu’il me fallait lâcher prise, c’était cela où la folie allait finir par me gagner totalement. Mais je ne pouvais me résoudre à laisser cette dague violente que représentait l’amour, s’approcher plus encore de mon cœur gonflé pour le faire exploser, tant qu’il en était encore temps, je devais me battre pour faire reculer l’échéance, pour faire reculer cette pique qui allait percer mon cœur. J’étais désireuse de vaincre l’amour, mais face à cet ange admirable qui me fixait de ses pupilles tremblantes, ma volonté semblait me quitter. Et voilà que de mes prunelles je ne pouvais m’empêcher de le caresser du regard. Plus je le contemplais, plus il me semblait monstrueux que sur sa peau soyeuse, chaude, dorée, d’autres femmes aient pu porter des délices que j’aurais voulu me réserver de plein droit. Je fermai les yeux avec horreur pour ne plus voir ces courtisanes à l’affût d’une manière si captieuse, sur chaque parcelle de sa peau diaphane, lui causant chacune de ses jouissances que j’aurais voulu provoquer. Je réalisais avec douleur que son sourire était entré en moi pour la vie, et je contemplerai jusqu’au dernier jour l’endroit où il a posé, le premier, sa chaîne d’amour à mon poignet. J’étais liée à lui pour la vie, ça ne faisait plus aucun doute, mais malgré l’acceptation de cette nouvelle situation, la peur me maintenait attachée dans une prison d’argent impénétrable. Leodagan aurait pu se contenter de visites mais je savais que sa fierté ne le lui permettrait pas. Il me fallait sortir de cette infâme cage pour ne pas le perdre. J’ignorais pourtant comment faire. Doucement, mon ange s’approcha de moi, mes genoux tremblaient sans doute car, soudain, la pièce vacilla. Le sang battait à mes tempes plus vite que de coutume, son martèlement assourdissant les paroles de Leodagan qui venaient de se loger au creux de mon oreille. « Et si je ne couchais pas avec ta meilleure amie, justement ? Crois-tu un seul instant qu’elle oserait te faire cela ? Elle a bien trop d’estime pour toi. Et j’ai bien trop pour elle. » Et a nouveau son effluve édulcorée qui agissait sur moi comme une drogue m’invita a me serrer contre lui, mais j’étais paralysée, je laissai simplement échapper un faible gémissement malgré une boule qui obstruait ma gorge au point que j'avais la sensation d'étouffer. J'avais le vertige. Je n'arrivais plus à me concentrer. Je m'efforçais de respirer normalement. Il fallait que je m'accroche, que je m'extirpe de cet état de désespoir proche de la folie. Un besoin vital me hurlait de le saisir par la taille, mais trop tôt, il s’éloigna de moi, provoquant un déchirement violent de mon palpitant heurté. « Attends! » soufflais-je en tendant le bras suppliant mes jambes sans vie de me porter vers lui. Je crus qu'il répondait à ma supplique, mais mon esprit divaguait sous le poids de la douleur. Hébétée, je plongeai dans ses iris pour lui quémander de mettre fin a cette distance qui me plongeait dans une souffrance insoutenable. Il me fixait sans l'ombre d'un regret. Ses pupilles étaient deux topazes dures, claires et abyssales, et j'eus l'impression que je pourrais m'enfoncer à l'infini dans leur insondable tréfonds sans pour autant y déceler une parcelle d’amour. Pourquoi me semblait-il que cet amour vital qui brillait dans ses yeux autrefois, était devenu invisible.. Ne m’aimait-il plus ? Où parvenait-il à masquer ce sentiment sans scrupules. Je voilai fébrilement mes paupières pour ne pas fondre en larmes. Je voulais m’effondrer sur le sol, je voulais me noyer dans la douleur pour ne pas devoir l’affronter, j’étais lâche… D’un souffle pourtant, un élan de sincérité s’échappa de mes lèvres tremblantes.
« Je suis malade, folle et tu sais… Ce n’était pas si dur, je le vivais plutôt bien, je n’ai jamais eu peur de mourir, de me détruire, de sombrer. Je suis fragile et je l’avais accepté et puis tu es entré dans ma vie et tu as tout chamboulé. Je ne sais pas pourquoi… maintenant j’ai peur… J’ai peur de ne plus être avec toi... »
Le calme et la maîtrise de ma voix me décontenancèrent. Sans doute étais-je trop ahurie par l’intensité de ma douleur. Mon corps était gourd, paralysé. Et son visage face à moi me troublait, je ne pouvais que le contempler. les reliefs glacés de son visage sans défauts n'étaient effectivement pas de ce monde. Je ne sais quelle expression il lut sur mon visage mais il tressaillit au son de ma voix. Sans me laisser le loisir de d'identifier cette émotion, il se ressaisit, et recomposa son masque impassible. Mais très vite, ses prunelle de givre fondirent, et l’eau azurée se liquéfia de nouveau, fusion incandescente qui incendia les miennes avec une intensité qui me coupa le souffle. L’amour à nouveau avait gagné ses pupilles brillantes, un poids énorme s’envola de ma poitrine engourdie, tandis que je laissais échapper un gémissement de soulagement. Il brisa alors la distance qui me séparait de lui pour encadrer ma hanche de sa paume brûlante et pour venir caresser mes cheveux de ses doigts oblongs. son haleine fraîche effleura ma peau. Il y eut un éclair, un souffle inattendu. Mes paupières se baissèrent d'un coup et sa voix magnifiée par l’écho de la pièce, retentit. « Je ne couche pas avec Bonnie, Meteo. Et tu sais pertinemment pourquoi. Ne m’oblige pas à le répéter. Un soulagement immense m'envahit. Il se pencha, lèvres serrées, et déposa un baiser furtif sur mon front. Je le sentis à peine. Mes yeux toujours clos, laissèrent glisser une larme sur ma joue. Meteo, tu peux me demander tout ce que tu veux, et tu le sais. Tu sais que je suis prêt à tout. Mais, je t’en prie, ne joue pas à ce jeu avec moi. Je suis peut être naïf d’espérer qu’un jour… Il laissa sa phrase en suspend et faiblement, j’ouvris mes paupières pour le contempler. Il reprit alors de sa voix magistrale. Guide moi. Explique moi ce que je dois faire, ou montre moi la sortie, mais s’il te plait, ne me laisse pas comme ça… » Sentir son cœur contre le mien me semblait être la plus belle sensation au monde. Mon sang heurtait mes tempes avec plus de violence que je n’aurais pu l’imaginer, mes genoux tremblaient avec force et je du serer entre mes doigts engourdis, sa tunique opaline pour m’assurer de sa présence auprès de moi. J’étais terriblement affaiblie et je le saurais plus encore s’il s’éloignait.. Je me concentrais pour pouvoir lui répondre, mais j’étais bien trop perdue pour le guider. Faiblement je posai mes lèvres cerise sur une parcelle de sa peau dénudée, à l’endroit exacte où son palpitant semblait rugir. Malgré les larmes qui m'aveuglaient, je m'efforçai d'appréhender la réalité nouvelle : l'être stupéfiant en face de moi était le détenteur de mon cœur. Ses yeux océan semblaient vouloir pleurer eux aussi, si une telle chose avait été possible.
Il se pencha vers moi, je me hissai sur la pointe des pieds et refermai mes mains autour de son cou. Il m'embrassa avec tendresse et adoration, avec une affliction qui me heurta le cœur de bienêtre ; j'oubliai la musique, les lieux, l'heure, la raison... Me rappelant juste qu’il fallait que je tienne le plus longtemps possible avant que la peur ne surgisse à nouveau dans mon esprit lâche. Je voulais que le temps fige sa course interminable pour me fixer a jamais dans cet état d’âme si rare. Mais le temps file. Y comprit quand on prie pour qu‘il arrête sa fuite. Y compris quand chaque tic-tac de la grande aiguille est aussi douloureux que les pulsations du sang sous un hématome. Il s'écoule de manière inégale, rythmé par des embardées étranges et des répits soporifiques, mais il passe. Même quand j’étais avec lui, l’être aimé. Je sentais l’amour couler en moi avec trop de violence, et sa main au creux de mes reins m’arracha un soubresaut. S'il déclencha le baiser, il dut également l'interrompre. Je m'accrochais à lui, insoucieuse du reste. Ses doigts finirent par m'écarter, et il recula pour me contempler. En surface, son visage était serein, presque impassible. Mais plus en profondeur, il révélait une passion authentique, qui faisait écho à celle que j'éprouvais Il se détacha avec douceur pour laisser glisser sa voix sur l‘épaisseur de l‘air. « Ce n’est pas facile pour moi, tu sais ? Rien n’est jamais gagné d’avance, quand il s’agit de toi » Je le regardais avec force, plongeant mes violentes pupilles dans son regard plein de douceur.
« Là… Je montrai son cœur de mon index tremblant.. M’attardant sur sa peau dénudée. Avant de reprendre de ma voix brisée ..Des que je t‘ai vu, pour la toute première fois… J’ai su que je devais être aussi proche que je pouvais le devenir, être proche.. Je parlais avec un désespoir proche de la folie. Et maintenant je ne sais pas quoi faire avec ce sentiment… je ne sais même pas ce que c’est… je ne peux pas… je n’y arrive pas.. Je reculais brutalement pour rejoindre le mur d’en face, je ne cessais dans un accès de douleur de me répéter. Je ne peux pas… je ne peux pas… » De nouveau, mon pouls s'accéléra, mes mains tremblèrent. En proie à un léger vertige, je devinai qu'une crise d'angoisse menaçait, la peur réapparaissait dans mon esprit, c‘était trop tard, j‘avais beau lutter, elle m‘emprisonna à nouveau dans ma cellule d‘argent impénétrable, me laissant seule, loin de Leodagan, avec pour seul compagnon, la folie. Je m’appuyai sur la brique fraîche du mur, tout en priant pour qu'il ne se rapproche pas avant que je n'ai eu le temps de me ressaisir. Et à nouveau tandis que je continuais de prononcer ces mêmes mots inaudibles qui se bousculaient dans mon esprit, je me perdais dans la contemplation de ses traits, faiblement je retrouvai mon souffle et la pièce ce silence apaisant qui nous enrobait avec douceur.
Enfin, poussée par une passion mal gérée, je me ruai sur Leodagan pour le couvrir de baisers brûlants. Je glissai ses ailes le longs de ses bras musclés que j’effleurais de mes paumes quémandeuses. Je tremblais avec plus de violence encore qu‘auparavant, il me semblait que mon cœur allait exploser tandis que je forçai Leodagan à s’allonger sur l’amas de coussins nacrés. Et ma langue chatouillait la sienne, et mes mains chérissaient sa peau, et mon souffle inhalait son haleine capiteuse et faiblement, je laissai échapper un soupir entre deux baisers « J’ai envie de toi… » Je savais que mes mots pouvaient être mal interprétés par cet être rancunier qui, je le savais, avait peur que je n’ais qu’une pure attirance charnelle à son égard. Mais cet aveux était le seul que je pouvais laisser filtrer, là était le seul moyen de lui faire comprendre que je l’aimais d’un amour incontrôlé.
- InvitéInvité
Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Lun 22 Mar 2010 - 19:24
C’était si douloureux d’être si près d’elle sans jamais pouvoir me féliciter d’avoir touché son cœur. Car Meteora avait cette faculté à faire étrangement impassible, tout en étant, paradoxalement, expressive. Me trouver dans cette pièce vide de toute autre âme que la nôtre, avec elle, pouvoir la dévorer du regard sans me cacher, pouvoir l’embrasser tendrement, était un véritable triomphe et pourtant, un supplice, car je savais qu’une fois lassée de mes bras, elle irait chercher refuge dans ceux d’un autre. Je la haïssais plus que je n’avais jamais haïe quelqu’un, et pourtant, Ciel que je l’aimais à m’en rompre chaque os. Au fond, je savais que je n’étais pas un homme pour elle. Elle ne rêvait que de liberté, quand je ne voulais que l’enfermer dans la cage de mes bras et la cajoler avec toute la douceur dont je pouvais faire preuve. J’étais tellement différent de ces autres qu’elle fréquentait, de ces junkies brusques et animales, qui ne connaissaient du romantisme que le nom. Nous appartenions à deux mondes différents, et si, au début, j’avais espéré que cette différence ferait notre union, j’avais bien vite déchanté pour comprendre qu’elle ne ferait que creuser un fossé entre nous deux corps. Pourtant, malgré tout ce qui nous séparait, je m’accrochai désespérément à l’idée qu’un jour, la roue tournerait, et la fortune me sourirait. Je n’aimais qu’elle, n’avais d’yeux que pour elle. J’aurais pu, bien sûr, m’abandonner dans les bras délicieux d’une autre jeune femme délicate, elles ne manquaient pas, et étaient prêtes à tout pour une partie de plaisir, mais je n’étais pas comme ça. Si j’aimais prendre du plaisir, je préférai le faire avec des jeunes femmes que je connaissais et apprécié, faute de les aimer, quand je n’avais d’yeux que pour ma douce Meteo. Pour la première fois de ma vie, j’étais amoureux. Et étrangement, je n’avais pas peur de le dire, car mon cœur battait bien trop fort en présence de la Lufkin pour m’en cacher. Alors je me contentais de l’observer de loin, de goûter à sa peau, quand elle me l’autorisé, d’effleurer ses hanches quand elle était près de moi, d’humer son odeur, quand elle me frôlait. Que n’aurais-je pas fais pour me l’approprier, je lui aurai promis monts et merveilles, je lui aurai décroché la lune, ramené une étoile, seulement pour ses beaux yeux et sa peau contre la mienne. J’avais mal, je suffoquai sous le poids de l’amour incessant, qui me scandait d’hurler sur tous les toits que je n’aimais qu’elle… J’étais bien trop timide, bien trop fier, bien trop sage pour ce genre de chose. Sans doute, je me serais contenté d’un repas au bord du lac, juste pour le plaisir de voir les étoiles briller dans ses yeux d’azur, et l’embrasser tendrement. Tout cela n’était qu’utopique, malheureusement, et je savais bien que jamais la réalité ne paraitrait aussi douce. Je reculai donc mes lèvres doucement des siennes, que je venais tout juste de capturer avec une ardeur amoureuse sans pareille. J’avais aimé ce baiser plus que tout être, il avait été si intense que mon cœur avait semblait de battre, quand mes doigts s’enfonçaient dans la chair de son dos pour mieux se délecter de son essence naturelle. Mon dieu, je n’en revenais pas d’avoir pu l’embrasser une nouvelle fois, je n’avais pas imaginé avoir une nouvelle fois ce droit, depuis notre dernière nuit ensemble. Impossible de cacher mon cœur qui battait la chamade, ni mon corps qui réclamait celui de Meteora. Plus que jamais, j’étais prêt à me jeter à genoux et baiser chaque passerelle de sa peau, la supplier de lui faire l’amour, l’emmener loin du château, pour quelques heures et lui ouvrir mon cœur, sans retenu, sans réserve. Alors que je lui murmurai que rien n’était facile, lorsqu’il s’agissait de sa divine personne, elle s’approcha un peu plus et posa son index sur mon épiderme envieux, à l’endroit même où mon cœur palpitait sans entrave. A ce contact, des frissons vinrent marquer ma peau brûlante, quémandant plus de caresses. Son doigt si fin glissa lentement sur ma peau nue, et je resserrai inconsciemment mes doigts autour de sa taille, la ramenant un peu plus à moi.
« Là… souffla-t-elle de sa voix brisée et enchanteresse qui m’arrache de nouveaux frissons. Je retenais mon souffle, je ne savais pas où elle voulait en venir, ce qu’elle allait dire ou faire, j’avais peur qu’elle ne s’éloigne, peur qu’elle reste aussi, pour mieux repartir après. Je la dévorai des yeux, sans retenue, m’attardant sur la courbe de sa bouche pulpeuse que j’aurais criblée de baisers, si je n’avais pas été retenu par ma raison moralisatrice. ..Des que je t‘ai vu, pour la toute première fois… J’ai su que je devais être aussi proche que je pouvais le devenir, être proche.. Je ne savais plus où j’en étais. Allait-elle me mettre dehors, ou m’embrasser ardemment, les deux peut être, car Meteora était à elle seule un immense paradoxe. Si ses paroles auraient pu paraître innocentes aux oreilles d’un autre, c’était pour moi un horrible bourreau qui menaçant d’abattre une hache finement aiguisée sur mon cou frémissant. J’avais l’étrange impression d’assister à mon procès, et je plaidais coupable. Car je l’étais. J’étais coupable d’être tombé amoureux de la plus jolies des femmes que portait cette terre, de m’être amouraché de la plus mystérieuse et pourtant la plus intéressante et intelligente. C’était le plus doux crime dont tout homme pouvait rêver être coupable, car plus que jamais, je ne voyais qu’elle. Et maintenant je ne sais pas quoi faire avec ce sentiment… je ne sais même pas ce que c’est… Elle me mentait. Je savais qu’elle savait. Elle se voilait la face, c’était tout. Je soupirais, desserrant légèrement mes doigts, autour de sa taille. Je m’étais bercé d’illusions, elle n’était pas prête pour l’amour, ne le serait sans doute jamais, pas avec moi en tout cas. je ne peux pas… je n’y arrive pas.. Et ma douce Meteo, après m’avoir brûlé du fer blanc de ses mots, se recula brutalement de moi, m’obligeant à rompre tout contact physique avec elle. Elle fit plusieurs pas en arrière, et son dos vint se heurter contre le mur opposé. Surpris, je ne compris pas vraiment ce qu’il lui arrivait, je l’observai d’un œil inquiet et abattu. Mon cœur saignait de l’entendre me prononcer de telles paroles, et plus que jamais, je réalisai à quel point tout nous séparait. Je l’aimais, beaucoup, passionnément, comme un fou, mais cet amour ne viendrait pas à bout de ses craintes, à elle, tant qu’elle ne réalisait pas qu’il était réciproque, ou qu’elle me repousse à jamais. Je ne peux pas… je ne peux pas… » mon regard amoureux se durcit, et je compris que je ne devais plus rien attendre. Un soupire glacial s’échappa de mes lèvres, tandis que je me passai une main dans les cheveux, d’un air désemparé. Je ne savais pas ce à quoi elle jouait, mais j’en souffrais bien trop. Mon cœur battait plus qu’il ne l’aurait du, et je sentis mon corps se glacer soudainement, me murant dans cet igloo imperméable à tout autre sentiment que l’amour et la souffrance. Si Meteora ne voulait pas de moi, alors tant pis, je me refermerai sur moi-même et ne laisserait personne d’autre m’approcher. Je ne voulais qu’elle, absolument qu’elle. Elle était si belle, j’aurais aimé m’approcher d’elle, la prendre dans mes bras, lui susurrer que ce n’était pas grave, que je comprenais. Mais je ne le pouvais pas, car égoïstement, je ne pouvais me résoudre à la réconforter et panser ses plaies, quand les miennes demeuraient béantes et sans remède. Je souffrais bien trop de ce qu’elle m’infligeait, et pourtant, je l’adorais plus que quiconque, l’aimais d’une passion sans limite, l’idéalisais peut être, mais qu’importait, l’amour sans excès n’en est pas un. J’allais répondre, et sans doute quitter la pièce, drapé de ma fierté, et pourtant ange déchu, mais ma douce démone changea subitement de comportement, et sans que je n’eu le temps de réagir, je la vis se ruer sur moi dans un élan passionné.
Avec surprise, je la sentis se jeter contre mon corps, et mettre tout son poids contre moi pour me forcer à m’allonger sur le tas de coussin se trouvant derrière nous. En entrant dans la pièce, j’avais secrètement espéré lui faire l’amour sur ces coussins aux airs soyeux et confortable, mais à présent je n’en avais plus envie. Je la voyais se refuser à moi, et je n’avais qu’une envie, partir loin de ses yeux océan qui me troublaient plus que jamais, de ses lèvres carmin qui m’appelaient, de ses mains délicates que j’aurais recouvert de baisers. Ses lèvres sucrées vinrent d’ailleurs embrasser chaque passerelle de ma peau qui se trouvait à sa portée, tandis que ses mains délicieuses faisaient descendre le long de mes bras mes ailes d’ange déchu. Ce contact inattendu me fit frissonner avec délice, alors que ma raison me scandait de l’arrêter. Ses lèvres atteignirent finalement les miennes qu’elles capturèrent avec rage et passion, chatouillant ma langue de la sienne. Mes mains, que je ne semblais plus contrôler, vinrent se faufiler le long de son dos pour doucement glisser sous son haut et caresser son échine et son ventre avec véhémence. Je la guidai lentement pour qu’elle s’installe confortablement sur moi, passant ses jambes de part et d’autre de mon corps, je la serrai contre moi sans jamais réussir à l’arrêter. Mes lèvres descendirent le long de son cou à la robe si blanche qu’elle en était délicieuse, je le criblai de baiser quand ses mots raisonnèrent à mon oreille. « J’ai envie de toi… » Ma raison avait repris le dessus, faisant remonter à la surface chacun de ses mots, lorsque j’arrêtai finalement tous mes baisers, toutes mes caresses. Elle avait envie de moi ? Cette phrase aux allures libidineuses finit de me faire flancher du côté du raisonnable. Je ne pouvais pas lui faire l’amour. Pas tant qu’elle jouerait avec moi. Doucement, je remontais mes mains jusqu’à ses épaules pour l’empêcher de faire onduler son bassin sur le mien qui ne demandait que de lui procurer le désir qu’elle voulait. Ce n’était pas raisonnable. « Arrête ça Meteora. Ce n’est pas raisonnable… Je ne peux pas, moi non plus. Je ne peux pas faire l’amour à une femme que j’aime de tout mon être, tout en sachant qu’elle risque de me lâcher, comme elle l’a déjà fait une fois, au petit matin. » J’avais lâchais cela d’une voix calme et sereine, tandis que j’essayais de chercher des mots percutants, pour qu’enfin, elle réalise. Elle était assise à califourchon sur moi, et j’avais posé ma tête sur l’un des coussins pour mieux la regarder de mes yeux bleus. « Je ne voulais pas avoir à le répéter, mais tu ne sembles pas avoir compris. Je t’aime, Meteora. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je n’ai jamais eu peur des mots, alors tiens toi le pour dit. Je t’aime…, répétai-je avec une voix éteinte et détruite. Je fermai les yeux un instant, avant de les rouvris doucement. Je ne suis pas un jouet que l’on prend pour mieux jeter. Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais je suis un être humain, et comme tout le monde, j’éprouve des sentiments. Je ne vais pas te cacher qu’en ce moment, c’est difficile. Alors je ne te demanderai qu’une seule chose, Meteora… Une seule. Décide toi. » Ma voix s’était durcie, mes yeux aussi, alors que mon cœur fondait.
« Là… souffla-t-elle de sa voix brisée et enchanteresse qui m’arrache de nouveaux frissons. Je retenais mon souffle, je ne savais pas où elle voulait en venir, ce qu’elle allait dire ou faire, j’avais peur qu’elle ne s’éloigne, peur qu’elle reste aussi, pour mieux repartir après. Je la dévorai des yeux, sans retenue, m’attardant sur la courbe de sa bouche pulpeuse que j’aurais criblée de baisers, si je n’avais pas été retenu par ma raison moralisatrice. ..Des que je t‘ai vu, pour la toute première fois… J’ai su que je devais être aussi proche que je pouvais le devenir, être proche.. Je ne savais plus où j’en étais. Allait-elle me mettre dehors, ou m’embrasser ardemment, les deux peut être, car Meteora était à elle seule un immense paradoxe. Si ses paroles auraient pu paraître innocentes aux oreilles d’un autre, c’était pour moi un horrible bourreau qui menaçant d’abattre une hache finement aiguisée sur mon cou frémissant. J’avais l’étrange impression d’assister à mon procès, et je plaidais coupable. Car je l’étais. J’étais coupable d’être tombé amoureux de la plus jolies des femmes que portait cette terre, de m’être amouraché de la plus mystérieuse et pourtant la plus intéressante et intelligente. C’était le plus doux crime dont tout homme pouvait rêver être coupable, car plus que jamais, je ne voyais qu’elle. Et maintenant je ne sais pas quoi faire avec ce sentiment… je ne sais même pas ce que c’est… Elle me mentait. Je savais qu’elle savait. Elle se voilait la face, c’était tout. Je soupirais, desserrant légèrement mes doigts, autour de sa taille. Je m’étais bercé d’illusions, elle n’était pas prête pour l’amour, ne le serait sans doute jamais, pas avec moi en tout cas. je ne peux pas… je n’y arrive pas.. Et ma douce Meteo, après m’avoir brûlé du fer blanc de ses mots, se recula brutalement de moi, m’obligeant à rompre tout contact physique avec elle. Elle fit plusieurs pas en arrière, et son dos vint se heurter contre le mur opposé. Surpris, je ne compris pas vraiment ce qu’il lui arrivait, je l’observai d’un œil inquiet et abattu. Mon cœur saignait de l’entendre me prononcer de telles paroles, et plus que jamais, je réalisai à quel point tout nous séparait. Je l’aimais, beaucoup, passionnément, comme un fou, mais cet amour ne viendrait pas à bout de ses craintes, à elle, tant qu’elle ne réalisait pas qu’il était réciproque, ou qu’elle me repousse à jamais. Je ne peux pas… je ne peux pas… » mon regard amoureux se durcit, et je compris que je ne devais plus rien attendre. Un soupire glacial s’échappa de mes lèvres, tandis que je me passai une main dans les cheveux, d’un air désemparé. Je ne savais pas ce à quoi elle jouait, mais j’en souffrais bien trop. Mon cœur battait plus qu’il ne l’aurait du, et je sentis mon corps se glacer soudainement, me murant dans cet igloo imperméable à tout autre sentiment que l’amour et la souffrance. Si Meteora ne voulait pas de moi, alors tant pis, je me refermerai sur moi-même et ne laisserait personne d’autre m’approcher. Je ne voulais qu’elle, absolument qu’elle. Elle était si belle, j’aurais aimé m’approcher d’elle, la prendre dans mes bras, lui susurrer que ce n’était pas grave, que je comprenais. Mais je ne le pouvais pas, car égoïstement, je ne pouvais me résoudre à la réconforter et panser ses plaies, quand les miennes demeuraient béantes et sans remède. Je souffrais bien trop de ce qu’elle m’infligeait, et pourtant, je l’adorais plus que quiconque, l’aimais d’une passion sans limite, l’idéalisais peut être, mais qu’importait, l’amour sans excès n’en est pas un. J’allais répondre, et sans doute quitter la pièce, drapé de ma fierté, et pourtant ange déchu, mais ma douce démone changea subitement de comportement, et sans que je n’eu le temps de réagir, je la vis se ruer sur moi dans un élan passionné.
Avec surprise, je la sentis se jeter contre mon corps, et mettre tout son poids contre moi pour me forcer à m’allonger sur le tas de coussin se trouvant derrière nous. En entrant dans la pièce, j’avais secrètement espéré lui faire l’amour sur ces coussins aux airs soyeux et confortable, mais à présent je n’en avais plus envie. Je la voyais se refuser à moi, et je n’avais qu’une envie, partir loin de ses yeux océan qui me troublaient plus que jamais, de ses lèvres carmin qui m’appelaient, de ses mains délicates que j’aurais recouvert de baisers. Ses lèvres sucrées vinrent d’ailleurs embrasser chaque passerelle de ma peau qui se trouvait à sa portée, tandis que ses mains délicieuses faisaient descendre le long de mes bras mes ailes d’ange déchu. Ce contact inattendu me fit frissonner avec délice, alors que ma raison me scandait de l’arrêter. Ses lèvres atteignirent finalement les miennes qu’elles capturèrent avec rage et passion, chatouillant ma langue de la sienne. Mes mains, que je ne semblais plus contrôler, vinrent se faufiler le long de son dos pour doucement glisser sous son haut et caresser son échine et son ventre avec véhémence. Je la guidai lentement pour qu’elle s’installe confortablement sur moi, passant ses jambes de part et d’autre de mon corps, je la serrai contre moi sans jamais réussir à l’arrêter. Mes lèvres descendirent le long de son cou à la robe si blanche qu’elle en était délicieuse, je le criblai de baiser quand ses mots raisonnèrent à mon oreille. « J’ai envie de toi… » Ma raison avait repris le dessus, faisant remonter à la surface chacun de ses mots, lorsque j’arrêtai finalement tous mes baisers, toutes mes caresses. Elle avait envie de moi ? Cette phrase aux allures libidineuses finit de me faire flancher du côté du raisonnable. Je ne pouvais pas lui faire l’amour. Pas tant qu’elle jouerait avec moi. Doucement, je remontais mes mains jusqu’à ses épaules pour l’empêcher de faire onduler son bassin sur le mien qui ne demandait que de lui procurer le désir qu’elle voulait. Ce n’était pas raisonnable. « Arrête ça Meteora. Ce n’est pas raisonnable… Je ne peux pas, moi non plus. Je ne peux pas faire l’amour à une femme que j’aime de tout mon être, tout en sachant qu’elle risque de me lâcher, comme elle l’a déjà fait une fois, au petit matin. » J’avais lâchais cela d’une voix calme et sereine, tandis que j’essayais de chercher des mots percutants, pour qu’enfin, elle réalise. Elle était assise à califourchon sur moi, et j’avais posé ma tête sur l’un des coussins pour mieux la regarder de mes yeux bleus. « Je ne voulais pas avoir à le répéter, mais tu ne sembles pas avoir compris. Je t’aime, Meteora. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je n’ai jamais eu peur des mots, alors tiens toi le pour dit. Je t’aime…, répétai-je avec une voix éteinte et détruite. Je fermai les yeux un instant, avant de les rouvris doucement. Je ne suis pas un jouet que l’on prend pour mieux jeter. Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais je suis un être humain, et comme tout le monde, j’éprouve des sentiments. Je ne vais pas te cacher qu’en ce moment, c’est difficile. Alors je ne te demanderai qu’une seule chose, Meteora… Une seule. Décide toi. » Ma voix s’était durcie, mes yeux aussi, alors que mon cœur fondait.
- InvitéInvité
Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Lun 22 Mar 2010 - 21:45
Mon palpitant s’était entêté à rejeter l’amour avec vigueur, voilà qu’à présent, l’amour me brûlait le cœur avec hardiesse, par vengeance, par amertume, par dépit de ne pas avoir réussi à dompter cet organe branlant. Il me semblait alors que la mort aurait été préférable, beaucoup moins douloureuse que le joug terrible de cet amour incontrôlé. Jamais je n'aurais pensé ressentir telle douleur. J'avais l'impression que l'on m'arrachait le cœur, qu'on le brisait et qu'on y mettait le feu. C'était inhumain de devoir subir pareille affliction, il me semblait pourtant que rien, ne pouvais l’arrêter. En me jetant dans ses bras, pourtant, un espoir aussi furtif qu'un battement de coeur m'avait pénétré et ce, dans l'endroit le plus improbable qui soit, cet organe poussiéreux. Et voilà que l‘espoir de ne pas être rejetée dans cette vaine tentative de déclaration m‘envahissait à mesure qu‘il caressait mon échine de ses doigts de velours.. Je voulais qu’il saisisse cet élan d’amour qui était douloureusement apparut au travers de mes mains, de mes lèvres, de mes soupirs, de mes yeux dans lesquels mon âme silencieuse lui criait mon amour. Il n'y avait pas assez de mots pour traduire ce que mon corps lui montrait. C’était tout ce que je pouvais lui offrir à présent. Et il me rendit mon baiser. Ce fut comme si le soleil avait envahit ma vie à nouveau après des mois de nuits boréales. Je laissais parler mon corps, profitant de ce courant glissant entre nous qui nous obligeait de manière presque animale à nous aimer et nous parler silencieusement. Je voulais ce soir, ne faire plus qu’un avec lui. Je voulais me délecter de lui aussi puissamment que je le pouvais. Mon amour pour lui me paraissait aussi fou que la folie elle-même. Mes yeux ne pouvaient que se délecter de le voir dans la jouissance tant il irradiait de beauté et de sensualité. Je voulais me fondre dans son propre corps. Parfois je voulais me fondre jusque dans son âme. Je fermai les yeux en inspirant l'odeur de Leodagan qui avait cet incroyable pouvoir de m'apaiser en toute circonstance, en tout lieu, en toute chose et la simple promesse de son parfum me rappelait inexorablement que je voulais demeurer à ses cotés pour toujours malgré tout. Les délices qu’il offrait à ma peau achevèrent de me plonger dans une béatitude effarante. Tout m'était apparu avec une clarté évidente. Je me sentais intouchable, invincible, invulnérable. Plus rien ne pouvait nous atteindre. Je me sentais investie d'une force intérieure et d'une foi en moi, en lui, en l'avenir qui me paraissait si inébranlable que toute peur m'avait déserté soudain comme si elle n'avait été qu'une ombre imaginaire. Il déposa de tendres baisers sur mon cou et je ne pus retenir les battements désordonnés de mon cœur. Mon souffle se fit plus heurté. Nous ne faisions plus qu'un. Il était partout. Derrière mes paupières, la lumière diaphane, couleur violente qui s'accordait à la chaleur de notre étreinte. Une brûlure qui était, elle aussi, partout. Je ne voyais, ne sentais, n'entendais plus rien qui ne fût Leodagan. Sa douleur avait toujours été et serait toujours la mienne ; à présent, son bonheur était le mien aussi. J'étais heureuse, bien que le contentement que lui provoquait ce baiser pour seule preuve de mon amour fût teinté d'un chagrin presque tangible, qui m'irradiait la peau comme de l'acide, lente torture. Je lui manifestai alors l’envie que j’avais de le faire mien pour cette nuit, pour toujours. Mais, provoquant en mon sein un effroi d’une violence torrentielle, il me repoussa, brisant le lien éphémère qui nous reliait, brisant le fragile espoir qui germait dans mon palpitant comme un bourgeon soumis a un rayon de lumière qui le sort des ténèbres glacées de l’hiver. Et voila que sa voix magnifique retentit entre la cage opaline qui nous enfermait.
« Arrête ça Meteora. Ce n’est pas raisonnable… Je ne peux pas, moi non plus. Je ne peux pas faire l’amour à une femme que j’aime de tout mon être, tout en sachant qu’elle risque de me lâcher, comme elle l’a déjà fait une fois, au petit matin. Et ma bouche s’ouvrit sous cet aveu qui me glaça le sang, une boule vint obstruer ma gorge si bien qu’il me semblait étouffer. Et mon cœur se fissura aussi indéniablement qu'un vase qu'on aurait jeté au sol. Je savais que je ne serais plus que quelques morceaux émiettés dans lesquels les gens marcheraient et se couperaient désormais. Je ne quittais pourtant pas ses prunelles de mes yeux. J’étais enivrée, mes forces semblaient me quitter, pourtant mes pupilles restèrent liées à celles de mon bourreau, quand bien même il venait d’enfoncer une dague en argent dans mon palpitant en m‘avouant son amour. Je ne voulais pas avoir à le répéter, mais tu ne sembles pas avoir compris. Je t’aime, Meteora. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je n’ai jamais eu peur des mots, alors tiens toi le pour dit. Je t’aime… Et sur mes cils vinrent se déposer des larmes d'argents, des larmes brillantes tels des joyaux. Je ne pouvais résister à ses attraits. Je ne pouvais résister à cette partie fragile il montrait. J‘aurais voulu caresser sa peau nacrée, mais je ne pouvais effectuer un seul mouvement, paralysée par la peur, par la fatalité. Il venait de mettre des mots sur ces sentiments réciproques qui nous consumaient, la réalité s’était emparé de moi avec trop de brutalité, je ne pouvais plus nier ce lien étrange qui nous liait… L’amour. Et lentement, mon ange reprit la parole de sa voix céleste. Je ne suis pas un jouet que l’on prend pour mieux jeter. Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais je suis un être humain, et comme tout le monde, j’éprouve des sentiments. Je ne vais pas te cacher qu’en ce moment, c’est difficile. Alors je ne te demanderai qu’une seule chose, Meteora… Une seule. Décide toi. »
L’échéance venait de retentir de son gong tonitruant. Je ne pouvais plus reculer, il me fallait faire un choix. Alors, je sentis mon cœur se fissurer en deux parts inégales, la plus petite s'arrachant à l'autre en provoquant une douleur atroce et une chute dans les abysses de la peur. Déjà à demi fascinée, j'essayai de me cramponner à quelque chose et de me retenir dans ma chute. Je me rappelai les embûches que Satan m'avait déjà tendues. La créature qui était sous mes yeux avait cette beauté surhumaine qui ne peut venir que du ciel ou de l'enfer. Ce n'était pas là un simple homme fait avec un peu de notre terre, et pauvrement éclairé à l'intérieur par le vacillant rayon d'une âme d‘homme. C'était un ange ! D’air et de lumière. Et je l’aimais d’une folie incontrôlée, mais je le haïssais de me rendre esclave de ce sentiment qu’il avait fait grandir en moi. Mais j’étais incapable de le damner. Le ciel m'aurait interdit son accès, si j'avais osé excommunier un archange. Je demeurai silencieuse face à cet être cosmique qui avait le cœur au bout des lèvres d'une manière inhabituelle. J'avais peur de tout. Peur de le perdre. Peur que tout s'arrête, peur que tout change, peur de me perdre dans l‘amour. Je me faisais l'effet d'être une bombe à retardement prête à exploser. Aussi, lorsque Leodagan m’avoua son amour, je n’avais d’autre choix que de fuir pour ne pas exploser, pour ne pas sombrer dans une folie qui je le savais allait profiter de l’accès à mon cœur que j’allais offrir à l’amour pour s’infiltrer de force par cette ouverture légère. Toujours à califourchon sur lui, mes yeux trempés ne l’avaient pas quitté, et je pouvais voir sur son torse dénudé, l’eau salé qui ruisselait sur mes joues empourprées, s’évanouir sur sa peau nacrée. Je laissais échapper un soupire presque inaudible, mais je savais qu’il allait lire sur mes lèvres qu’il ne quittait pas des yeux, dans l’attente d’une réponse.
« Je… Je laissais ma phrase en suspend un instant, mon cœur semblait se heurter à ma poitrine, je voulais lui hurler mon amour, je voulais lui dire à quel point je l’aimais d’une folie démesurée, mais j’avais bien trop peur de sombrer, il me fallait reculer, je ne devais pas céder le pouvoir à l’amour, je n’étais pas prête à me faire régir par un sentiment aussi puissant, aussi incontrôlable, aussi violent, j’étais bien trop fragile pour cela. Faiblement, fermant mes paupières, une dernière larme, qui s’infiltra juste à temps, avant que mes prunelles soient voilées, courut sur ma joue. Et je laissai à nouveau ma voix brisante retentir.. Je ne peux pas… Pardonne-moi.. » Je me redressai alors, fuyant son regard, je me ruai à l’autre bout de la pièce pour m’appuyer contre le mur, plongeant mon regard vers le sol. Nous restâmes quelques minutes silencieux, écrasés sous la pesanteur de nos émotions, lui effondré, moi stupide.
Mes iris tremblantes finirent par avoir assez de courage pour le regarder, j’aurais voulu mourir pour alléger la douleur que je lisais sur son visage. Je l'aimais aussi. Je l'aimais d'amour. Je l'aimais plus qu'il n'aurait fallu, trop, trop violemment, un amour assez puissant pour nous blesser tous deux. Pour le blesser comme jamais. Seule sa souffrance m'importait, cependant. Moi, je méritais d'avoir mal. J'espérais même que j'aurais très mal. J’aurais voulu panser les plaies de son cœur mais j’en était tout bonnement incapable. Dans un dernier espoir, je l’interpelais, j’avais peur qu’il parte loin de moi, emportant mon cœur pour aller le brûler par haine, par vengeance, et il en avait le droit, je lui donnais volontiers, puisque si j’étais incapable de le lui donner battant, je lui offrais brisé pour qu’il puisse déverser sur cet organe en pièces, la colère que je lui insufflais. « Ne pars pas ! S’il te plait… je t’en prie… Des sanglots m’inondaient de toutes parts, j’étais noyée par la souffrance, la haine que je pouvais lire sur son visage me plongeait dans une torture intense.. Je savais que sa fierté, sa souffrance, sa rancœur ne lui permettraient pas de rester, mais je devais essayer, la peur de le perdre était plus forte que tout à cet instant. Je suis désolé… J’ai peur de briser ton cœur.. On ne doit pas être ensemble.. » Je ne bougeais pas d’un centimètre, paralysée par l’intensité, la douleur de son regard que je venais de croiser. Certains disent que l’amour est une rivière... D’autres une chanson idiote... Certains disent qu’il est partout autour de nous... cela nous conduit où nous appartenons... Certains disent que c’est un rire sous la pluie... mais moi j’avais la preuve matérielle que l’amour, c’est la douleur.
« Arrête ça Meteora. Ce n’est pas raisonnable… Je ne peux pas, moi non plus. Je ne peux pas faire l’amour à une femme que j’aime de tout mon être, tout en sachant qu’elle risque de me lâcher, comme elle l’a déjà fait une fois, au petit matin. Et ma bouche s’ouvrit sous cet aveu qui me glaça le sang, une boule vint obstruer ma gorge si bien qu’il me semblait étouffer. Et mon cœur se fissura aussi indéniablement qu'un vase qu'on aurait jeté au sol. Je savais que je ne serais plus que quelques morceaux émiettés dans lesquels les gens marcheraient et se couperaient désormais. Je ne quittais pourtant pas ses prunelles de mes yeux. J’étais enivrée, mes forces semblaient me quitter, pourtant mes pupilles restèrent liées à celles de mon bourreau, quand bien même il venait d’enfoncer une dague en argent dans mon palpitant en m‘avouant son amour. Je ne voulais pas avoir à le répéter, mais tu ne sembles pas avoir compris. Je t’aime, Meteora. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je n’ai jamais eu peur des mots, alors tiens toi le pour dit. Je t’aime… Et sur mes cils vinrent se déposer des larmes d'argents, des larmes brillantes tels des joyaux. Je ne pouvais résister à ses attraits. Je ne pouvais résister à cette partie fragile il montrait. J‘aurais voulu caresser sa peau nacrée, mais je ne pouvais effectuer un seul mouvement, paralysée par la peur, par la fatalité. Il venait de mettre des mots sur ces sentiments réciproques qui nous consumaient, la réalité s’était emparé de moi avec trop de brutalité, je ne pouvais plus nier ce lien étrange qui nous liait… L’amour. Et lentement, mon ange reprit la parole de sa voix céleste. Je ne suis pas un jouet que l’on prend pour mieux jeter. Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais je suis un être humain, et comme tout le monde, j’éprouve des sentiments. Je ne vais pas te cacher qu’en ce moment, c’est difficile. Alors je ne te demanderai qu’une seule chose, Meteora… Une seule. Décide toi. »
L’échéance venait de retentir de son gong tonitruant. Je ne pouvais plus reculer, il me fallait faire un choix. Alors, je sentis mon cœur se fissurer en deux parts inégales, la plus petite s'arrachant à l'autre en provoquant une douleur atroce et une chute dans les abysses de la peur. Déjà à demi fascinée, j'essayai de me cramponner à quelque chose et de me retenir dans ma chute. Je me rappelai les embûches que Satan m'avait déjà tendues. La créature qui était sous mes yeux avait cette beauté surhumaine qui ne peut venir que du ciel ou de l'enfer. Ce n'était pas là un simple homme fait avec un peu de notre terre, et pauvrement éclairé à l'intérieur par le vacillant rayon d'une âme d‘homme. C'était un ange ! D’air et de lumière. Et je l’aimais d’une folie incontrôlée, mais je le haïssais de me rendre esclave de ce sentiment qu’il avait fait grandir en moi. Mais j’étais incapable de le damner. Le ciel m'aurait interdit son accès, si j'avais osé excommunier un archange. Je demeurai silencieuse face à cet être cosmique qui avait le cœur au bout des lèvres d'une manière inhabituelle. J'avais peur de tout. Peur de le perdre. Peur que tout s'arrête, peur que tout change, peur de me perdre dans l‘amour. Je me faisais l'effet d'être une bombe à retardement prête à exploser. Aussi, lorsque Leodagan m’avoua son amour, je n’avais d’autre choix que de fuir pour ne pas exploser, pour ne pas sombrer dans une folie qui je le savais allait profiter de l’accès à mon cœur que j’allais offrir à l’amour pour s’infiltrer de force par cette ouverture légère. Toujours à califourchon sur lui, mes yeux trempés ne l’avaient pas quitté, et je pouvais voir sur son torse dénudé, l’eau salé qui ruisselait sur mes joues empourprées, s’évanouir sur sa peau nacrée. Je laissais échapper un soupire presque inaudible, mais je savais qu’il allait lire sur mes lèvres qu’il ne quittait pas des yeux, dans l’attente d’une réponse.
« Je… Je laissais ma phrase en suspend un instant, mon cœur semblait se heurter à ma poitrine, je voulais lui hurler mon amour, je voulais lui dire à quel point je l’aimais d’une folie démesurée, mais j’avais bien trop peur de sombrer, il me fallait reculer, je ne devais pas céder le pouvoir à l’amour, je n’étais pas prête à me faire régir par un sentiment aussi puissant, aussi incontrôlable, aussi violent, j’étais bien trop fragile pour cela. Faiblement, fermant mes paupières, une dernière larme, qui s’infiltra juste à temps, avant que mes prunelles soient voilées, courut sur ma joue. Et je laissai à nouveau ma voix brisante retentir.. Je ne peux pas… Pardonne-moi.. » Je me redressai alors, fuyant son regard, je me ruai à l’autre bout de la pièce pour m’appuyer contre le mur, plongeant mon regard vers le sol. Nous restâmes quelques minutes silencieux, écrasés sous la pesanteur de nos émotions, lui effondré, moi stupide.
Mes iris tremblantes finirent par avoir assez de courage pour le regarder, j’aurais voulu mourir pour alléger la douleur que je lisais sur son visage. Je l'aimais aussi. Je l'aimais d'amour. Je l'aimais plus qu'il n'aurait fallu, trop, trop violemment, un amour assez puissant pour nous blesser tous deux. Pour le blesser comme jamais. Seule sa souffrance m'importait, cependant. Moi, je méritais d'avoir mal. J'espérais même que j'aurais très mal. J’aurais voulu panser les plaies de son cœur mais j’en était tout bonnement incapable. Dans un dernier espoir, je l’interpelais, j’avais peur qu’il parte loin de moi, emportant mon cœur pour aller le brûler par haine, par vengeance, et il en avait le droit, je lui donnais volontiers, puisque si j’étais incapable de le lui donner battant, je lui offrais brisé pour qu’il puisse déverser sur cet organe en pièces, la colère que je lui insufflais. « Ne pars pas ! S’il te plait… je t’en prie… Des sanglots m’inondaient de toutes parts, j’étais noyée par la souffrance, la haine que je pouvais lire sur son visage me plongeait dans une torture intense.. Je savais que sa fierté, sa souffrance, sa rancœur ne lui permettraient pas de rester, mais je devais essayer, la peur de le perdre était plus forte que tout à cet instant. Je suis désolé… J’ai peur de briser ton cœur.. On ne doit pas être ensemble.. » Je ne bougeais pas d’un centimètre, paralysée par l’intensité, la douleur de son regard que je venais de croiser. Certains disent que l’amour est une rivière... D’autres une chanson idiote... Certains disent qu’il est partout autour de nous... cela nous conduit où nous appartenons... Certains disent que c’est un rire sous la pluie... mais moi j’avais la preuve matérielle que l’amour, c’est la douleur.
- InvitéInvité
Re: bouche toi les oreilles, tu entends comme je t'aime ?
Mar 23 Mar 2010 - 16:45
Dès lors que les mots s’étaient échappés de mes lèvres rosées, j’avais compris que j’avais fait une erreur de lui demander de choisir. Je savais que c’était couru d’avance, et que, malheureusement, je ne sortirais pas grand vainqueur de cette course amoureuse. Car ma douce Meteora était bien trop amoureuse de sa liberté, et bien trop craintive de s’attacher à quiconque, et sans doute était-ce aussi pour cela que je l’aimais tendrement. Jamais jeune femme n’était parue si lumineuse à mes yeux azurés, que ma belle Lufkin dont l’épiderme rayonnant faisait s’enflammer mon esprit. Et j’étais jaloux de cette liberté, car moi-même n’était plus libre depuis bien longtemps. Sans s’en rendre compte, ma belle junkie s’était emparée de mon cœur, et ne l’avait plus lâché depuis lors. J’étais entravé par les chaînes argentées de l’amour, et je n’arrivai plus qu’à suffoquer un peu plus, quand je la voyais loin de moi. Pourtant, à la manière d’un masochiste, j’offrais mon âme sur un plateau d’argent pour qu’elle puisse mieux encore me la briser de ses mains habiles. Que m’était-il arrivé, pour que j’en vienne à lui demander de choisir ? Qui étais-je pour lui faire pareille requête ? Il semblait qu’en sa présence, seul mon cœur savait parler, et à cet instant précis, il me scandait qu’il ne voulait qu’elle, seulement elle, à jamais. Ses yeux brillaient à la manière d’un astre, et pourtant, de petites larmes perlaient sur ses joues magnifiques. Cette vision me contorsionna le cœur, déjà bien souffrant, et je détournai le regard pour ne point souffrir d’avantage de la voir pleurer. Ciel, dans toutes circonstances, elle était divine, et arborait cette beauté céleste qui n’en pouvait plus de me faire expirer, toujours plus lentement, toujours plus douloureusement. Elle se mura dans un silence religieux, étrange contradiction, compte tenu de la position dans la quelle nous nous trouvions. A califourchon sur mon bassin, ses jambes de part et d’autre de mes hanches, je n’en pouvais plus de la voir si proche et pourtant si lointaine, et n’aspirai à l’allonger sur ces coussins et lui susurrer des mots doux toutes la soirée. Je l’aurais séquestré dans cette pièce dont j’aurais fermé les portes à clef, et l’aurais déshabillé avec passion, lui aurais dit maintes fois que je l’aimais pour finir par lui faire l’amour. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus. Mon cœur sanglant ne voulait plus se contenter de ce corps parfait, je voulais entretenir avec Meteora une relation amoureuse, où nos corps, certes, n’auraient fait qu’un, mais où nos âmes auraient aussi fusionné en une unique, plus belle, plus douce, plus forte. Je voulais apprendre à la connaître, plus encore que ce n’était déjà le cas, je voulais passer des nuits blanches à bavarder, pour finir par la bercer dans mes bras et l’endormir au petit matin, lui apporter le petit déjeuner, au lit, et lui faire l’amour dans la lumière du jour levant. Je voulais passer ma journée avec elle, me promener dans les rues londoniennes, main dans la main, lui offrir une glace, les plaisirs simples de la vie… Il semblait cependant que je n’étais pas prêt de vivre ce genre de relation fusionnelle, et qu’il me faudrait tourner la page au plus tôt. Plus facile à dire qu’à faire, néanmoins, lorsque tous mes rêves étaient peuplés de son doux visage de poupée, et de son rire raisonnant. Je respectai son silence, la laissai prendre une décision, elle le devait. Ses larmes enflammées vinrent s’écraser sur mon torse nu, tandis qu’elle relevait enfin la tête pour plonger ses yeux magnifiques dans les miens, plus ternes, qui ne demandaient que de vivre à travers les siens.
« Je… je retins mon souffle, lorsque je l’entendis enfin prendre la parole. Sa voix n’était qu’un murmure, mais j’étais suspendu à ses lèvres, attendant le verdict de ce procès qu’était l’amour. Elle laissa sa phrase en suspend, quelques secondes, quelques minutes, quelques heures peut être, je ne savais plus rien, j’avais perdu toute notion du temps, de lieu, je ne voyais qu’elle, toujours elle, encore elle. Comment était-ce possible de ressentir autant d’amour pour une jeune femme, je croyais que l’on était trop jeune pour aimer, je croyais qu’il fallait passer un certain âge, et profiter, avant de tout et de rien. Malheureusement, Cupidon, de sa flèche enflammée, avait décidé d’un tout autre destin pour mon cœur, à présent emprisonné par les lèvres et les yeux de ma douce Meteo. Comme ce dieu païen, en qui je n’avais aucune croyance, avait-il pu régir ma vie avec tant d’aisance ? Comment la divine Meteora avait pu s’emparer de mon cœur sans mal aucun, jusqu’à ce que je réalise que cette distance, entre mon cœur et mon corps, était tout à fait insoutenable ? Je ne peux pas… Pardonne-moi.. » L’espoir fait vivre, la sentence mourir. C’était ce qu’il venait de se passer à cet instant présent, quand les mots de Meteora tombèrent sur moi avec lourdeur et anéantissement. C’était donc cela, mourir d’amour ? Sentir son cœur s’arrêter de battre sous les mains destructrices de l’être aimé ? Alors je détestai l’amour, ou plutôt, je préférai être amoureux de l’amour, plutôt que d’une femme. Il me sembla que plus jamais je ne pourrais rire, sourire, être heureux. Loin de ma Meteo, de son odeur orientale et de son rire cristallin, la vie semblait soudain ne plus avoir de sens, et je devrais dès lors me contenter de survire, faute de pouvoir vivre. Ermite de l’amour, je me perdrais dans les affres amoureuses pour ne jamais en sortir, et me laisser mourir d’une mort lente et suffocante. Perdu dans mes pensées, je ne réalisai pas même qu’elle s’était subitement levée et s’était enfuie à l’autre bout de la pièce. Je ne daignai pas même poser mon regard sur elle, de peur de dire quelques mots que j’aurais regretté, de peur de ne pouvoir résister à son charme et de me ruer sur elle pour la couvrir de milles et un baiser. Alors, si elle ne pouvait pas, je n’avais plus rien à faire ici. Je l’entendis s’appuyer contre le mur, tandis que je fermai les yeux. Je pensai me réveiller dans ma chambre, ouvrir les yeux et les poser sur le plafond soutenant mes murs, je pensais me réveiller de cet affreux cauchemar, passer une main à côté de moi et y trouver le corps nu de ma douce Meteora, mais il n’en fut rien. Lorsqu’enfin j’eu le courage de rouvrir mes yeux de glace, je compris que tout était bien réel, jusqu’à mon cœur mort qui refusait désormais de battre pour quelqu’un d’autre que la Lufkin. Allongé sur l’amas de coussins confortables, je n’osais bouger, de peur de me briser le cœur, déjà émietté. Qu’allait-il arriver, maintenant qu’il n’y avait plus d’espoir ? Maintenant que la nuit tombait, que le ciel pleuvait, que mon cœur pleurait ?
« Ne pars pas ! S’il te plait… je t’en prie… Un rire bref et rauque s’échappa d’entre mes lèvres sans que je ne puisse le retenir. Plaisantait-elle ? Que je reste ? Mais à quoi bon rester, quand l’être que vous aimez plus que tout sur cette terre maudite se refuse à vous, à quoi bon rester quand il vous rejette et pourtant vous attire, quand il vous embrasse mais ne vous aime pas ? Je n’étais pas un pantin de bois, j’avais un cœur, et même mort, il souffrait plus qu’il n’aurait du. Un soupire froid et désemparé glissa le long de ma bouche entrouverte, tandis que je réalisai difficilement que j’avais fait une erreur. Sans doute la plus belle erreur de ma vie d’ailleurs. Jamais je n’aurais du me laisser aller, jamais je n’aurai du voir en Meteora autre chose qu’une petite sœur qu’on gâte et chéri. Cela faisait des mois pourtant, que je tentais, en vain, de me convaincre qu’il ne s’agissait que d’une sœur, rien d’autre… Pourtant, il avait fallut que nous fassions l’amour un soir, dans sa chambre parsemé de lumière par le clair de lune, il avait fallut que mes doigts caressent son corps avec tant d’ardeur que c’en était du blasphème, il avait fallut que je goûte au fruit défendu qu’étaient ses lèvres, il avait fallut que j’en tombe amoureux. Je les haïssais tous ! Dans un absolutisme certain et infaillible, je détestais ces couples qui s’embrassaient dans les couloirs, qui se tenaient la main, qui arboraient une complicité fusionnelle. La seule et unique personne à qui j’aurai voulu offrir tout cela venait de me refuser l’accès à son cœur. J’avais beau être quelqu’un de persévérant, de patient aussi, la répulsion dont venait de faire preuve Meteora avait finit d’achever en moi la pensée qu’un jour, elle m’aimerait. C’était finis, il me fallait ranger mes rêves, pour le plus souffrir. Autant que je l’aimais, je la haïssais. Je la détestais d’être si belle, si désirable, si parfaite. Impossible de conserver ce masque impassible, quand tant de sentiments inondaient mon âme assaillie. Je n’avais toujours pas tourné mes yeux en sa direction, cependant, je l’entendais sangloter dans un coin. Silencieusement, je me redressai sur le tas de coussins. D’un geste lent et assuré, je replaçai mes ailes d’ange sur mon dos, rajustai le drap de lin qui recouvrait le reste de mon corps. Je me remis debout, le dos tourné à Meteora, sa voix vint d’ailleurs m’assassiner un peu plus. Je suis désolé… J’ai peur de briser ton cœur.. On ne doit pas être ensemble.. » Encore une fois, un rire jaune et amer découla de mes lèvres que je tentais de maintenir serrées, pour ne pas m’emporter et la blesser de mes mots, comme elle venait tout juste de le faire. Baissant la tête, je me décidai finalement à m’approcher d’elle, si près, qu’elle fut coincée entre le mur et mon corps de glace. D’un geste un peu brusque peut être, je passai une main sous son menton, la forçant à plonger ses yeux opalescents dans les miens, plus durs, plus tristes, plus morts. Je restai quelques secondes à la contempler, sans un mot, me laissant doucement apaiser par son souffle qui brûlait ma peau satinée. « Tu es si… paradoxale, soufflais-je douloureusement, avec un petit sourire au bout des lèvres. Un moment, tu arrives à me convaincre que je compte pour toi, celui d’après, tu me persuades que je ne suis rien. Tu me pousses à t’aimer, pour mieux t’échapper. Tu scandes mon nom, pour mieux te cacher. Je ne te demande pas de m’aimer, Meteora. Je te demande juste de cesser ce jeu de torture. Je me penchais doucement pour déposer un baiser furtif sur son froid brûlant, avant de finalement me reculer et de me détourner d’elle. D’un pas lent et patient, je gagnai la porte que j’ouvris avec douceur. Avant de quitter la salle, cependant, je daignai me retourner enfin et, adressant un ultime regard à cette qui serait à jamais celle que j’aimais, je déclarai. « Le pire, c’est que j’ai beau fuir, mon cœur t’appartiendra toujours. Laisse moi du temps pour digérer, ma Meteo. » L’unique moyen que j’avais trouvé pour lui signifier que je ne voulais plus la voir, mais qu’elle occuperait mes pensées à jamais. J’espérai qu’elle comprendrait, que la vision de ses courbes magnifiques me serait bien trop insupportable, tout autant que ses yeux océan brûlant mon épiderme quémandeur. Dans un ultime regard, je me retournai et enclenchai la poignée pour me retrouver face au couloir lugubre et sinueux où tout avait commencé. Crispant la mâchoire, je passai mon chemin et me dirigeai vers la salle principale, où la fête battait son plein. Je retrouvai Bonnie, avec quelques hommes et autres amis, et décidai de la laisser tranquille. Je m’enfonçai dans la foule, et m’assis sur le premier fauteuil. Une jeune femme vint s’asseoir sur mes genoux, elle sentait l’alcool et le jasmin, un parfum lourd qui m’écœura. Elle se pencha vers moi et vint mordiller le lobe de mon oreille, avant d’y susurrer de sa voix langoureuse.
« Tu m’offres ton Coeur, chéri ?
Trop tard, je l’ai perdu. »
« Je… je retins mon souffle, lorsque je l’entendis enfin prendre la parole. Sa voix n’était qu’un murmure, mais j’étais suspendu à ses lèvres, attendant le verdict de ce procès qu’était l’amour. Elle laissa sa phrase en suspend, quelques secondes, quelques minutes, quelques heures peut être, je ne savais plus rien, j’avais perdu toute notion du temps, de lieu, je ne voyais qu’elle, toujours elle, encore elle. Comment était-ce possible de ressentir autant d’amour pour une jeune femme, je croyais que l’on était trop jeune pour aimer, je croyais qu’il fallait passer un certain âge, et profiter, avant de tout et de rien. Malheureusement, Cupidon, de sa flèche enflammée, avait décidé d’un tout autre destin pour mon cœur, à présent emprisonné par les lèvres et les yeux de ma douce Meteo. Comme ce dieu païen, en qui je n’avais aucune croyance, avait-il pu régir ma vie avec tant d’aisance ? Comment la divine Meteora avait pu s’emparer de mon cœur sans mal aucun, jusqu’à ce que je réalise que cette distance, entre mon cœur et mon corps, était tout à fait insoutenable ? Je ne peux pas… Pardonne-moi.. » L’espoir fait vivre, la sentence mourir. C’était ce qu’il venait de se passer à cet instant présent, quand les mots de Meteora tombèrent sur moi avec lourdeur et anéantissement. C’était donc cela, mourir d’amour ? Sentir son cœur s’arrêter de battre sous les mains destructrices de l’être aimé ? Alors je détestai l’amour, ou plutôt, je préférai être amoureux de l’amour, plutôt que d’une femme. Il me sembla que plus jamais je ne pourrais rire, sourire, être heureux. Loin de ma Meteo, de son odeur orientale et de son rire cristallin, la vie semblait soudain ne plus avoir de sens, et je devrais dès lors me contenter de survire, faute de pouvoir vivre. Ermite de l’amour, je me perdrais dans les affres amoureuses pour ne jamais en sortir, et me laisser mourir d’une mort lente et suffocante. Perdu dans mes pensées, je ne réalisai pas même qu’elle s’était subitement levée et s’était enfuie à l’autre bout de la pièce. Je ne daignai pas même poser mon regard sur elle, de peur de dire quelques mots que j’aurais regretté, de peur de ne pouvoir résister à son charme et de me ruer sur elle pour la couvrir de milles et un baiser. Alors, si elle ne pouvait pas, je n’avais plus rien à faire ici. Je l’entendis s’appuyer contre le mur, tandis que je fermai les yeux. Je pensai me réveiller dans ma chambre, ouvrir les yeux et les poser sur le plafond soutenant mes murs, je pensais me réveiller de cet affreux cauchemar, passer une main à côté de moi et y trouver le corps nu de ma douce Meteora, mais il n’en fut rien. Lorsqu’enfin j’eu le courage de rouvrir mes yeux de glace, je compris que tout était bien réel, jusqu’à mon cœur mort qui refusait désormais de battre pour quelqu’un d’autre que la Lufkin. Allongé sur l’amas de coussins confortables, je n’osais bouger, de peur de me briser le cœur, déjà émietté. Qu’allait-il arriver, maintenant qu’il n’y avait plus d’espoir ? Maintenant que la nuit tombait, que le ciel pleuvait, que mon cœur pleurait ?
« Ne pars pas ! S’il te plait… je t’en prie… Un rire bref et rauque s’échappa d’entre mes lèvres sans que je ne puisse le retenir. Plaisantait-elle ? Que je reste ? Mais à quoi bon rester, quand l’être que vous aimez plus que tout sur cette terre maudite se refuse à vous, à quoi bon rester quand il vous rejette et pourtant vous attire, quand il vous embrasse mais ne vous aime pas ? Je n’étais pas un pantin de bois, j’avais un cœur, et même mort, il souffrait plus qu’il n’aurait du. Un soupire froid et désemparé glissa le long de ma bouche entrouverte, tandis que je réalisai difficilement que j’avais fait une erreur. Sans doute la plus belle erreur de ma vie d’ailleurs. Jamais je n’aurais du me laisser aller, jamais je n’aurai du voir en Meteora autre chose qu’une petite sœur qu’on gâte et chéri. Cela faisait des mois pourtant, que je tentais, en vain, de me convaincre qu’il ne s’agissait que d’une sœur, rien d’autre… Pourtant, il avait fallut que nous fassions l’amour un soir, dans sa chambre parsemé de lumière par le clair de lune, il avait fallut que mes doigts caressent son corps avec tant d’ardeur que c’en était du blasphème, il avait fallut que je goûte au fruit défendu qu’étaient ses lèvres, il avait fallut que j’en tombe amoureux. Je les haïssais tous ! Dans un absolutisme certain et infaillible, je détestais ces couples qui s’embrassaient dans les couloirs, qui se tenaient la main, qui arboraient une complicité fusionnelle. La seule et unique personne à qui j’aurai voulu offrir tout cela venait de me refuser l’accès à son cœur. J’avais beau être quelqu’un de persévérant, de patient aussi, la répulsion dont venait de faire preuve Meteora avait finit d’achever en moi la pensée qu’un jour, elle m’aimerait. C’était finis, il me fallait ranger mes rêves, pour le plus souffrir. Autant que je l’aimais, je la haïssais. Je la détestais d’être si belle, si désirable, si parfaite. Impossible de conserver ce masque impassible, quand tant de sentiments inondaient mon âme assaillie. Je n’avais toujours pas tourné mes yeux en sa direction, cependant, je l’entendais sangloter dans un coin. Silencieusement, je me redressai sur le tas de coussins. D’un geste lent et assuré, je replaçai mes ailes d’ange sur mon dos, rajustai le drap de lin qui recouvrait le reste de mon corps. Je me remis debout, le dos tourné à Meteora, sa voix vint d’ailleurs m’assassiner un peu plus. Je suis désolé… J’ai peur de briser ton cœur.. On ne doit pas être ensemble.. » Encore une fois, un rire jaune et amer découla de mes lèvres que je tentais de maintenir serrées, pour ne pas m’emporter et la blesser de mes mots, comme elle venait tout juste de le faire. Baissant la tête, je me décidai finalement à m’approcher d’elle, si près, qu’elle fut coincée entre le mur et mon corps de glace. D’un geste un peu brusque peut être, je passai une main sous son menton, la forçant à plonger ses yeux opalescents dans les miens, plus durs, plus tristes, plus morts. Je restai quelques secondes à la contempler, sans un mot, me laissant doucement apaiser par son souffle qui brûlait ma peau satinée. « Tu es si… paradoxale, soufflais-je douloureusement, avec un petit sourire au bout des lèvres. Un moment, tu arrives à me convaincre que je compte pour toi, celui d’après, tu me persuades que je ne suis rien. Tu me pousses à t’aimer, pour mieux t’échapper. Tu scandes mon nom, pour mieux te cacher. Je ne te demande pas de m’aimer, Meteora. Je te demande juste de cesser ce jeu de torture. Je me penchais doucement pour déposer un baiser furtif sur son froid brûlant, avant de finalement me reculer et de me détourner d’elle. D’un pas lent et patient, je gagnai la porte que j’ouvris avec douceur. Avant de quitter la salle, cependant, je daignai me retourner enfin et, adressant un ultime regard à cette qui serait à jamais celle que j’aimais, je déclarai. « Le pire, c’est que j’ai beau fuir, mon cœur t’appartiendra toujours. Laisse moi du temps pour digérer, ma Meteo. » L’unique moyen que j’avais trouvé pour lui signifier que je ne voulais plus la voir, mais qu’elle occuperait mes pensées à jamais. J’espérai qu’elle comprendrait, que la vision de ses courbes magnifiques me serait bien trop insupportable, tout autant que ses yeux océan brûlant mon épiderme quémandeur. Dans un ultime regard, je me retournai et enclenchai la poignée pour me retrouver face au couloir lugubre et sinueux où tout avait commencé. Crispant la mâchoire, je passai mon chemin et me dirigeai vers la salle principale, où la fête battait son plein. Je retrouvai Bonnie, avec quelques hommes et autres amis, et décidai de la laisser tranquille. Je m’enfonçai dans la foule, et m’assis sur le premier fauteuil. Une jeune femme vint s’asseoir sur mes genoux, elle sentait l’alcool et le jasmin, un parfum lourd qui m’écœura. Elle se pencha vers moi et vint mordiller le lobe de mon oreille, avant d’y susurrer de sa voix langoureuse.
« Tu m’offres ton Coeur, chéri ?
Trop tard, je l’ai perdu. »
SUJET TERMINÉ (l)
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