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strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Dim 19 Jan 2020 - 21:25
Les cours recommençaient, et, avec eux, le rythme universitaire auquel Evan tentait de s’astreindre, avec une réticence entièrement honnête. Il y avait là une forme d’ironie que le géant ne cherchait pas à cacher : l’Écossais avait choisi ce retour à Inverness, aux études. Revirement libre de situation, négocié (annoncé) librement avec son paternel au prix de quelques ajustements mutuels – le cadet serait à nouveau inclus dans le giron familial qu’il avait quitté avec fracas, plus jeune, et le patriarche accepterait une union librement choisie par son second fils. Le fils qui serait peut-être le nouvel espoir de la lignée des Wakefield, là où l’aîné n’avait su produire aucune progéniture. Aucun héritage pour leur branche de sangs purs – et le bal des Blackthorn avait été un rappel douloureux de ces filets auxquels le futur auror avait su (presque) échapper. Un mariage aurait lieu, un jour – devrait-il donc se mettre à éplucher les listes de nouvelles jeunes femmes présentées en société comme leurs parents le faisaient, tentant de négocier de nouvelles alliances? Il repoussait cette perspective, le sorcier, naïf dans sa façon d’entrevoir son avenir : croyant que de fausses fiançailles avec sa cousine au second degré suffiraient à apaiser leurs géniteurs mutuels. Si seulement l’avenir pouvait être aussi simple. Mais il y avait Nathaniel, derrière, et sa façon de persifler – Evan les connaissait, les rengaines. Si seulement tu pouvais marcher au pas, Evan. Jamais – he’d walk to the beat of his own drum, or he wouldn’t walk at all, and damn them all.
Les mains dans les poches, un sac en bandoulière posé avec une élégance négligente sur une épaule, le sorcier arpentait les couloirs de l’université, tentant de résoudre une difficulté d’ordre technique qu’il avait rapidement comprise. Si être assistant en musique lui avait paru un rêve enchanteur, la charge de cours de métamorphose était tout autre. Eden Sykes était un être curieux et rigoureux, et si Evan partageait ce premier trait, personne n’aurait osé l’accuser de réelle rigueur. Certes, il y avait du talent brut chez le violoniste indiscipliné, et une forme d’aisance agaçante qui lui avait valu des remontrances de la part de l’ensemble du personnel visant à en faire un être droit – une forme récurrente de reproches auxquels il s’était habitué, avec le temps. La fête qui dansait constamment derrière ses prunelles céruléennes n'aurait su être éteinte par des questions aussi triviales – and we’ve diverged again, Wakefield. Secouant la tête, la masse indisciplinée d’or et d’ambre de ses cheveux suivant le mouvement, Evan se passa une main sur le visage avant de laisser choir son sac ouvert sur les pieds d’une jeune femme. « Oh! », s’exclama le futur auror. « Pardon me », fit-il avec un sourire léger à la figure sombre, qui avait un croquis entre les doigts. Curieux, presque par réflexe, l’assistant y jeta un œil rapide, ne pouvant s’empêcher de placer un commentaire rapide, davantage pour lui-même que pour la jeune étudiante. « This is quite good », marmonna-t-il alors qu’il replaçait les papiers pêle-mêle de sa besace, diagrammes de métamorphose mêlés à des partitions musicales. Finalement, le chaos de sa personne s’arrêta quelques instants, et il posa réellement les yeux sur le visage poupin de la sorcière. How in Merlin’s name … Les traits, comme le reflet d’un songe qu’on aurait oublié depuis l’enfance. Sourcils froncés, l’air perdu, Evan en oublia presque ses manières, avant de se ressaisir, tendant une main aux longs doigts de pianiste à la brune. « Forgive me. You look like someone I used to know ». Doux euphémisme, s’il en était un.
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Dim 9 Fév 2020 - 11:08
Tandis qu'elle attendait Pina pour prendre leur pause dans la cour intérieure, Dalia patientait dans le couloir. Si elle pouvait rester au chaud, dans ce climat atroce d'Ecosse, elle ne manquait pas une occasion. Mitaines aux mains, écharpe autour du cou, elle s'était adossée à un mur, un pied au sol, un pied contre la paroi. Légèrement penchée en avant, elle dessinait, le carnet calé sur son genou. Il fallait suivre l'inspiration quand elle se présentait, et la jeune femme se trouvait parfois à dessiner dans des endroits et des positions incongrues. Casque vissé sur les oreilles pour rester plongée dans son monde, elle faisait encore et encore le portrait qui la hantait depuis quelques jours. Des traits androgynes, un regard perçant et mystérieux sous quelques mèches de cheveux courts.
Un choc inattendu cassa la mine du crayon sur l'oeil de Lubia et Dalia sentit un poids lourd s'abattre sur son pied. Ahia ! Surprise et déjà furieuse, elle ôta son casque tout en dardant ses opalines farouches sur le sorcier qui venait de la bousculer. Il s'était visiblement excusé, et il ramassait ses papiers, l'air sincèrement désolé. Sa remarque discrète sur le croquis fit hausser les sourcils de la Suissesse, partagée entre pudeur et fierté, qui jugeait que ce n'était pas vraiment le moment de faire des compliments. Well, thank you, répondit-elle avec une moue. Sa curiosité fut piquée à son tour, et elle jeta un oeil aux partitions qui disparurent dans la besace de l'intrus.
Quand il se redressa, il la dévisagea avec encore plus d'inconvenance que lors de son commentaire sur ses croquis. Dalia fit un mouvement de tête vers lui, les sourcils à nouveau relevés, pour interroger son attitude saugrenue. Heureusement le grand brun se ressaisit. Forgive me. You look like someone I used to know. Sa remarque frappa d'autant plus la Pokeby qu'elle réalisa au même instant qu'elle avait précisément vu ce sorcier au bal des Blackthorn, aux côtés de l'homme qui l'avait perturbée. Celui qui ressemblait à l'homme de la photo. That's weird. Commentaire retardataire, qui s'appliquait autant à la phrase de l'inconnu qu'à la situation.
Saisissant peu à peu qu'il s'agissait d'une occasion intéressante de creuser le mystère du bal, Elsbeth s'arma de courage pour reprendre une attitude formelle, héritée de son éducation. Actually I saw you, at the Blackthorn's. Maybe that's where you recognize me from. My name is Elsbeth Ballarini. Carnet à dessin rangé dans son sac, elle lui tendit une main pour rendre la présentation plus officielle, espérant apprendre son nom de famille en retour. Are you a musician ? Intérêt feint, même si le coeur de la Suissesse battait pour les artistes. Elle se demandait si le sorcier venait d'une famille de musiciens ou danseurs célèbres, quelque chose qui expliquerait un lien entre sa mère et eux. Peut-être était-il d'origine italienne ?
Un choc inattendu cassa la mine du crayon sur l'oeil de Lubia et Dalia sentit un poids lourd s'abattre sur son pied. Ahia ! Surprise et déjà furieuse, elle ôta son casque tout en dardant ses opalines farouches sur le sorcier qui venait de la bousculer. Il s'était visiblement excusé, et il ramassait ses papiers, l'air sincèrement désolé. Sa remarque discrète sur le croquis fit hausser les sourcils de la Suissesse, partagée entre pudeur et fierté, qui jugeait que ce n'était pas vraiment le moment de faire des compliments. Well, thank you, répondit-elle avec une moue. Sa curiosité fut piquée à son tour, et elle jeta un oeil aux partitions qui disparurent dans la besace de l'intrus.
Quand il se redressa, il la dévisagea avec encore plus d'inconvenance que lors de son commentaire sur ses croquis. Dalia fit un mouvement de tête vers lui, les sourcils à nouveau relevés, pour interroger son attitude saugrenue. Heureusement le grand brun se ressaisit. Forgive me. You look like someone I used to know. Sa remarque frappa d'autant plus la Pokeby qu'elle réalisa au même instant qu'elle avait précisément vu ce sorcier au bal des Blackthorn, aux côtés de l'homme qui l'avait perturbée. Celui qui ressemblait à l'homme de la photo. That's weird. Commentaire retardataire, qui s'appliquait autant à la phrase de l'inconnu qu'à la situation.
Saisissant peu à peu qu'il s'agissait d'une occasion intéressante de creuser le mystère du bal, Elsbeth s'arma de courage pour reprendre une attitude formelle, héritée de son éducation. Actually I saw you, at the Blackthorn's. Maybe that's where you recognize me from. My name is Elsbeth Ballarini. Carnet à dessin rangé dans son sac, elle lui tendit une main pour rendre la présentation plus officielle, espérant apprendre son nom de famille en retour. Are you a musician ? Intérêt feint, même si le coeur de la Suissesse battait pour les artistes. Elle se demandait si le sorcier venait d'une famille de musiciens ou danseurs célèbres, quelque chose qui expliquerait un lien entre sa mère et eux. Peut-être était-il d'origine italienne ?
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Dim 1 Mar 2020 - 21:14
Le chaos de la rencontre impromptue avait saisi le musicien, oubliant toute convenance. Se penchant par réflexe pour jeter un œil au dessin exécuté par la jeune femme, Evan murmura pour lui-même qu’il était bien réalisé, élicitant une réponse de la part de l’étudiante. « Well, thank you ». Replaçant les papiers pêle-mêle dans sa besace, mélange indiscipliné de musique et de métamorphose, le sorcier reprit ses esprits – et retrouva ses manières, tendant la main à la jeune femme. « Forgive me. You look like someone I used to know ». Liese. Mum. « That's weird. » Prêt à renouveler l’assaut, n’ayant jamais rencontré d’obstacle qu’il n’aurait su franchir malgré son impeccable courtoise, Evan fut tout de même sauvé par la jeune femme, qui accepta la main qu’il lui avait tendue. « Actually I saw you, at the Blackthorn's. Maybe that's where you recognize me from. My name is Elsbeth Ballarini ». L’Italie, probablement – quel rapport avec l’Allemagne natale de sa mère? Feignant d’être convaincu par ce début d’explication, l’Écossais hocha la tête. « Ah. Yes, that might explain it », fit le sorcier à la haute stature, se redressant, et tirant vers le bas la veste de son costume trois-pièces légèrement fripée – il avait beau tenter de se donner des airs sérieux, l’ancien griffondor n’y parvenait jamais entièrement. That’s not it at all. Comment s’avancer de la sorte vers une sorcière inconnue et lui tirer les vers du nez avec une meilleure explication que excuse me but you’re the spitting image of my deceased mother, would you like us to compare family trees to solve this riddle?
« Evan Wakefield, at your service », dit-il, hochant gracieusement la tête en un début de courbette avant de rompre le contact entre leurs doigts. « Are you a musician ? » Jetant un regard entendu vers la besace trônant à ses pieds, il sourit. « Yes ». Il était un musician depuis le premier moment où ses doigts s’étaient posés sur un piano – avec sa mère. « At least I used to be, though I still play now that I’ve come back here to finish my studies », corrigea-t-il avec honnêteté, comme si la sorcière inconnue lui avait demandé davantage qu’une simple question polie. Peu lui importait : Elsbeth avait voulu savoir s’il était musicien, et il lui tendrait autant de perches gracieuses qu’il en était capable en si peu de temps. « A musician son gallivanting with muggles wasn’t good for the family reputation, you see », confia-t-il avec un ton de co-conspirateur : la verité, c’était que l’Écossais ne savait faire autre chose que de partager sa lumière, qu’elle s’incarne dans un éclat de rire ou un morceau de musique offerte. Adressant un regard intéressé à l’étudiante, il désigna le carnet désormais rangé. « How about you? Are you an artist? » And why do you carry my mother’s traits?
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Dim 5 Avr 2020 - 15:06
Le bal des Blackthorn, clef de cette étrange rencontre ? Cet événement de début d'année avait décidément généré de nombreux chamboulements dans la vie de Dalia. Perdue et confuse dans ses propres soucis, elle avait presque oublié avoir aperçu un sorcier étrangement familier. Et comme par hasard, elle croisait ce jour-là un jeune homme qui semblait le connaitre. Le destin envoyait-il à la jeune femme une piste de réponse ? Incertaine d'avoir envie de faire la lumière sur ce pressentiment, la Pokeby n'avait de toute façon pas le temps de réfléchir. Elle se présenta et le sorcier serra brièvement sa main. Evan Wakefield, at your service. Son nom de famille ne lui disait rien. Ça aurait été trop facile, sinon.
Are you a musician ? interrogea l'Helvète avec son accent franco-italien, à demi sincère dans sa curiosité. Peut-être venait-il d'une famille liée à l'univers de la danse, ce qui pourrait expliquer la sensation de déjà-vu. Yes, répondit Evan. At least I used to be, though I still play now that I’ve come back here to finish my studies. Il y avait donc une histoire derrière sa simple affirmation. Les opales de Dalia se fixèrent dans les siennes, piquée. Quiconque se débattait entre ses études et sa passion artistique avait sa sympathie, par effet d'écho. Le jeune homme ne tarda pas à expliquer un peu mieux sa confidence. A musician son gallivanting with muggles wasn’t good for the family reputation, you see. Lui aussi venait d'une famille qui faisait passer la réputation avant les désirs réels de ses enfants. Come, sei fratello mio ? pensa ironiquement la sorcière. I see, répondit-elle sobrement, même si la lueur de ses yeux indiquait qu'elle comprenait profondément le problème. Elle aussi devait museler ses envies d'artiste pour obéir au plan décidé par ses parents.
How about you ? reprit l'inconnu qui semblait déjà proche des tourments de la Pokeby. Are you an artist ? La simplicité de la question était à chaque fois un coup de poignard dans son coeur brimé. Elle hésita une seconde, toujours partagée entre la modestie imposée par son nom et la liberté insufflée par les murs de Hungcalf au sein desquels elle portait les couleurs violettes, avant de répondre d'un sourire. Mostly a writer and a drawer. Not very good for the family reputation either. Pointe d'humour pour marquer leur complicité, avant de préciser la cause, supposant qu'Evan ne connaissait pas son nom de famille. My father manages the Great Ballet of Switzerland. Dancing is supposed to be our only passion. Habituée aux regards effarés quand les personnes qui connaissaient la réputation de sa famille apprenaient qu'elle ne dansait pas, Dalia avait appris à composer une mine détachée à ce sujet. Elle était officiellement le vilain petit canard de la lignée.
So what are you studying ? Magical justice ? Probablement qu'il avait été forcé comme à elle à suivre une filière considérée plus sérieuse et prestigieuse - et, damn it, elle devait savoir pourquoi elle connaissait ce sorcier à ses côtés. En espérant qu'il soit de sa famille. Le doute fronça les sourcils de l'Helvète, qui essayait tant bien que mal de garder un minois courtois et composé, comme toute sang-pur qui rencontrait quelqu'un de son rang.
Are you a musician ? interrogea l'Helvète avec son accent franco-italien, à demi sincère dans sa curiosité. Peut-être venait-il d'une famille liée à l'univers de la danse, ce qui pourrait expliquer la sensation de déjà-vu. Yes, répondit Evan. At least I used to be, though I still play now that I’ve come back here to finish my studies. Il y avait donc une histoire derrière sa simple affirmation. Les opales de Dalia se fixèrent dans les siennes, piquée. Quiconque se débattait entre ses études et sa passion artistique avait sa sympathie, par effet d'écho. Le jeune homme ne tarda pas à expliquer un peu mieux sa confidence. A musician son gallivanting with muggles wasn’t good for the family reputation, you see. Lui aussi venait d'une famille qui faisait passer la réputation avant les désirs réels de ses enfants. Come, sei fratello mio ? pensa ironiquement la sorcière. I see, répondit-elle sobrement, même si la lueur de ses yeux indiquait qu'elle comprenait profondément le problème. Elle aussi devait museler ses envies d'artiste pour obéir au plan décidé par ses parents.
How about you ? reprit l'inconnu qui semblait déjà proche des tourments de la Pokeby. Are you an artist ? La simplicité de la question était à chaque fois un coup de poignard dans son coeur brimé. Elle hésita une seconde, toujours partagée entre la modestie imposée par son nom et la liberté insufflée par les murs de Hungcalf au sein desquels elle portait les couleurs violettes, avant de répondre d'un sourire. Mostly a writer and a drawer. Not very good for the family reputation either. Pointe d'humour pour marquer leur complicité, avant de préciser la cause, supposant qu'Evan ne connaissait pas son nom de famille. My father manages the Great Ballet of Switzerland. Dancing is supposed to be our only passion. Habituée aux regards effarés quand les personnes qui connaissaient la réputation de sa famille apprenaient qu'elle ne dansait pas, Dalia avait appris à composer une mine détachée à ce sujet. Elle était officiellement le vilain petit canard de la lignée.
So what are you studying ? Magical justice ? Probablement qu'il avait été forcé comme à elle à suivre une filière considérée plus sérieuse et prestigieuse - et, damn it, elle devait savoir pourquoi elle connaissait ce sorcier à ses côtés. En espérant qu'il soit de sa famille. Le doute fronça les sourcils de l'Helvète, qui essayait tant bien que mal de garder un minois courtois et composé, comme toute sang-pur qui rencontrait quelqu'un de son rang.
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Jeu 16 Avr 2020 - 22:44
D’un hochement de tête, il se faisait interlocuteur. De sa voix modulée, il devenait presque conspirateur, confiant la réalité dont il avait décidé de se draper, prenant le linceul de fils cadet indigne pour s’en orner comme un sénateur revêtirait sa toge – avec honneur. Quelque chose dans les yeux de la jeune femme pétillait pourtant en retour, malgré la sobriété de son acquiescement. Malgré son désir de soutirer des informations à Elsbeth, ce regard éveillait en lui un grain de compassion née de l’expérience – trust me, I get it. Ainsi continua-t-il de l’encourager, lui renvoyant plutôt la balle en la questionnant au sujet du dessin aperçu plus tôt. « How about you ? Are you an artist? », demanda-t-il, désignant le carnet rangé. Ce qu’il voulait réellement savoir était plus compliqué à soutirer. « Mostly a writer and a drawer. Not very good for the family reputation either ».
Le retour de pointe d’humour fit sourire le futur auror. « I see », fit-il en retour, écho marquant une entente naissante – s’ils ne se connaissaient pas réellement, ils pourraient tous deux marquer leur appartenance dans le monde des artistes incompris, bien que la jeune femme semblait s’être davantage appliquée à s’en donner l’air. Cette constatation fit sourire intérieurement Evan – mais il n’en laisserait jamais une trace atteindre son visage, oh non. Ces adulescents se devaient d’être pris au sérieux, après tout. She is darkness. « My father manages the Great Ballet of Switzerland. Dancing is supposed to be our only passion».
Un léger grognement de sympathie échappa à l’Ethelred. « I see », répéta-t-il sans le réaliser, hochant la tête, un regard compréhensif jeté à la dérobée à l’étudiante. Combien d’enfants de sang pur avaient pu avoir cette même conversation, vraiment? Evan avait l’avantage de l’expérience relative et de son genre – leur milieu était conservateur dans plus d’un sens, après tout. Surtout, il avait choisi de revenir, même si ledit choix était au mieux relatif. « So what are you studying ? Magical justice ? » Un signe d’assentiment accompagna une main dans les cheveux d’Evan. « Let’s put it this way : my family is to magical justice what yours is to ballet », avoua-t-il à Elsbeth, désignant la direction Générale de Londres – quelque part, au loin. Un ailleurs aussi inaccessible que dangereux, puisqu’il renfermait à la fois ses promesses d’avenir et tout ce qui finirait par l’enfermer.
« My father is the head of the International Magical Cooperation department and my brother is a judge at the Wizengamot ». Sciemment, Evan se grandit légèrement, levant le nez pour mieux imiter la caricature de son frère qu’il percevait, insupportable cadet qu’il était, l’ironie étant que Nathaniel avait toujours été son « petit » grand frère, comme le géant de deux mètres aimait à le rappeler à son aîné. « So justice was the only possible choice, you see, that or public forces », soupira Evan, sans entrer dans tous les details complexes de son parcours. « Though becoming a lowly auror wasn’t entirely part of my father’s plan, so it’s not all bad ». Il leva légèrement les mains, petit signe de resignation extérieur – mais l’éclat pétillant dans ses prunelles céruléennes laissait planer le doute – avait-il seulement déjà marché au pas? « Is your mother envolved in ballet as well? » Peut-être le secret se trouvait-il de ce côté – Liese Wakefield était née en Autriche, après tout. Peut-être les Hansberry et les Ballarini avaient-ils conclu des mariages expliquant cette ressemblance, plus haut dans l’arbre généalogique?
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Mar 21 Avr 2020 - 16:12
Le monde des sang-purs ressemblait souvent à une cruelle mascarade d'un autre âge, un univers qui faisait vomir Dalia et dans laquelle elle se sentait décalée, transparente à cause de son genre et de sa sexualité, potentielle proie des alliances de ses parents, condamnée à jouer le même rôle insipide toute sa vie sans possibilité de s'exprimer. Cependant, il existait parfois des rencontres inattendues dans ce bal permanent. L'Helvète n'était pas la seule petite rebelle oubliée de cet univers, et elle tombait parfois sur d'autres vilains petits canards - par hasard, car chacun avançait masqué par prudence. Dans ces rencontres improbables, la connexion était immédiate, tout autant que la sympathie. Peu importait l'écart d'âge ou de vécu, on se comprenait en partie. D'un regard, d'un acquiescement.
La jeune femme paria que lui non plus ne suivait pas la filière de ses rêves et suggéra la justice magique, hautement prestigieuse. Let’s put it this way : my family is to magical justice what yours is to ballet. L'analogie en disait long. My father is the head of the International Magical Cooperation department and my brother is a judge at the Wizengamot. De grands titres en effet, qui ajoutèrent un peu à la confusion de la Pokeby. Quel serait le lien entre leurs familles ? Ses parents n'avaient pas eu d'ennuis avec la justice à sa connaissance - ou bien des ennuis honteux dont on ne parlait pas ? Ne voulant pas trop montrer qu'elle réfléchissait, elle se contenta de froncer les sourcils et de hocher la tête avec un air de compréhension tandis qu'Evan semblait imiter l'air hautain de sa famille.
So justice was the only possible choice, you see, that or public forces. Though becoming a lowly auror wasn’t entirely part of my father’s plan, so it’s not all bad. La conclusion en pied de nez fit sourire la sorcière. Is your mother envolved in ballet as well ? reprit Evan avant qu'elle ne puisse formuler ses propres interrogations. Un peu déroutée de son cheminement pensif, elle mit un instant à répondre. Hem, no, actually. My mother is a surgeon in Milano. Prononcé à l'italienne, tant pis pour l'étiquette. That's why I'm in med. L'aveu de sa filière finalement, d'un haussement d'épaule. Sa soeur aînée avait repris le flambeau du ballet, tandis qu'elle et sa petite soeur suivaient les traces de leur mère - avec une démarche totalement différente.
I don't want to be inconvenant, reprit la jeune femme en ajustant la bandoulière de son sac sur l'épaule, pas toujours à l'aise avec la franchise en présence d'un autre héritier, but it seems like we share something. Ne parvenant pas à mettre le doigt dessus, elle se contenta d'une évidence, pas si banale cependant. A place in the family tree, maybe. Tous les deux les erreurs de lignée, les déceptions, ceux qui devaient trouver leur place dans un moule qui ne leur convenait pas. Après un sourire sincère, Dalia retrouva le chemin des questions hasardeuses. You only have one brother ? L'homme qui se tenait à ses côtés lors du bal ne pouvait pas être son père, mais semblait un peu jeune pour être déjà juge dans l'imaginaire de la sorcière. Elle avait noté qu'Evan ne parlait pas de sa mère, et n'osa pas mettre les pieds dans le plat. Dans les familles traditionnelles, madame n'avait souvent pas d'occupation propre et ne valait donc pas la peine d'être mentionnée.
La jeune femme paria que lui non plus ne suivait pas la filière de ses rêves et suggéra la justice magique, hautement prestigieuse. Let’s put it this way : my family is to magical justice what yours is to ballet. L'analogie en disait long. My father is the head of the International Magical Cooperation department and my brother is a judge at the Wizengamot. De grands titres en effet, qui ajoutèrent un peu à la confusion de la Pokeby. Quel serait le lien entre leurs familles ? Ses parents n'avaient pas eu d'ennuis avec la justice à sa connaissance - ou bien des ennuis honteux dont on ne parlait pas ? Ne voulant pas trop montrer qu'elle réfléchissait, elle se contenta de froncer les sourcils et de hocher la tête avec un air de compréhension tandis qu'Evan semblait imiter l'air hautain de sa famille.
So justice was the only possible choice, you see, that or public forces. Though becoming a lowly auror wasn’t entirely part of my father’s plan, so it’s not all bad. La conclusion en pied de nez fit sourire la sorcière. Is your mother envolved in ballet as well ? reprit Evan avant qu'elle ne puisse formuler ses propres interrogations. Un peu déroutée de son cheminement pensif, elle mit un instant à répondre. Hem, no, actually. My mother is a surgeon in Milano. Prononcé à l'italienne, tant pis pour l'étiquette. That's why I'm in med. L'aveu de sa filière finalement, d'un haussement d'épaule. Sa soeur aînée avait repris le flambeau du ballet, tandis qu'elle et sa petite soeur suivaient les traces de leur mère - avec une démarche totalement différente.
I don't want to be inconvenant, reprit la jeune femme en ajustant la bandoulière de son sac sur l'épaule, pas toujours à l'aise avec la franchise en présence d'un autre héritier, but it seems like we share something. Ne parvenant pas à mettre le doigt dessus, elle se contenta d'une évidence, pas si banale cependant. A place in the family tree, maybe. Tous les deux les erreurs de lignée, les déceptions, ceux qui devaient trouver leur place dans un moule qui ne leur convenait pas. Après un sourire sincère, Dalia retrouva le chemin des questions hasardeuses. You only have one brother ? L'homme qui se tenait à ses côtés lors du bal ne pouvait pas être son père, mais semblait un peu jeune pour être déjà juge dans l'imaginaire de la sorcière. Elle avait noté qu'Evan ne parlait pas de sa mère, et n'osa pas mettre les pieds dans le plat. Dans les familles traditionnelles, madame n'avait souvent pas d'occupation propre et ne valait donc pas la peine d'être mentionnée.
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Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Sam 2 Mai 2020 - 13:48
Mains levées en un signe de résignation contredites par le pétillement visible dans son regard, le sorcier tentait de creuser davantage, maintenant l’illusion d’une conversation moins intéressée qu’elle ne l’était réellement. « Is your mother envolved in ballet as well ? », demanda-t-il, se disant que la clef du mystère que représentait le visage de la jeune femme était peut-être ailleurs. Le Calédonien espérait manipuler le gouvernail de son pan de la conversation avec assez de subtilité pour garder l’apparence d’un interlocuteur malicieux et intéressé (ce qu’il était) … mais pas trop. La pause que prit la brune avant de répondre lui fit presque remettre en question ses habiletés discursives – really, how hard could this be? « Hem, no, actually. My mother is a surgeon in Milano. That's why I'm in med. » Sans mots, il observait, du coin de l’œil. S’appuyant contre le mur, doigts liés avec nonchalance, il lui laissa le loisir de modifier le cap de leur exploration verbale. La gestuelle de la sorcière trahissait une part de résignation – par respect de sa pudeur, comprenant trop bien les structures dans lesquelles ils évoluaient, le rossignol se tut.
« I don't want to be inconvenant », fit la jeune femme, gestes nerveux contrastant avec le calme apparent du futur auror, qui sourit en retour, l’invitant au contraire à l’être – I have a soft spot for inconvenant people. Les rebelles aux ailes dorées, ceux qui se brûlent d’aller trop vite, de vivre trop fort. Les lions. « but it seems like we share something » Un destin, qui se répétait si souvent – les héritiers de grandes familles, destinés à reprendre le flambeau des ambitions centenaires de leurs aïeuls. L’arbre écossais de ses ancêtres était profondément enraciné dans la hiérarchie politique du pays, et les Wakefield se devaient donc de tirer le plus de sève possible pour faire croître l’influence de leur ascendant. « A place in the family tree, maybe ». Fronçant les sourcils, le sorcier tourna légèrement le visage vers elle, tentant de comprendre où elle voulait en venir, exactement – did she suspect it as well? « As heirs? », tenta-t-il, cherchant à voir si la pokeby se dirigeait vers les mêmes conclusions que lui. Mais comment? Ses traits à lui l’avaient-ils alertée autant que son visage à elle l’avaient fait? « I merely hold a second place in the family tree, like you », tenta-t-il, laissant la jeune femme poursuivre. « You only have one brother ? »
Il hocha la tête, levant presque instinctivement les yeux au ciel comme un adolescent désagréable. « Trust me, one is quite enough ». Jadis, il l’aurait dit d’un ton misérable, cadet incapable de remplir son rôle convenablement – surtout lorsque l’aîné avait si bien réussi qu’en comparaison, le second frère ne pouvait qu’échouer. « Due to our family’s … position in the political community, heirs are worth more when they’re fewer ». Aucune histoire de fratries de sept enfants comme celle de sa cousine Jaïna, qui était devenue par la force des choses sa presque sœur. Le sang devait être conservé précieusement, et les alliances se faisaient rares, mais fortes. Le drame des Wakefield avait pourtant été le mariage nullipare de Nathaniel – il n’avait jamais été même envisagé que l’aîné puisse être sans héritiers alors que le rétif cadet échappait à tous les pièges que voulait lui tendre son père, se faufilant entre les mailles de tous les filets. Les deux fils avaient dépassé les trente ans, et aucun sang neuf pour venir étendre l’arbre. Il y avait là une part de sentimentalisme qu’il ressentait malgré tout pour sa famille – l’esprit clanique profondément enraciné chez le Calédonien, en dépit de son fort besoin d’indépendance. « But I understand. You … remind me of someone ».
Incapable d’aller plus loin, le musicien reprit immédiatement, poursuivant son fil. « Do you have any german family ties, maybe? My mother was a Hansberry, and her mother, a Hess ». Was. Le double sens du nom de famille perdu par le marriage – mais surtout, la mère disparue trop tôt, âme d’artiste qui n’avait jamais su s’exprimer entièrement. Héritière d'une branche de diplomates des Hansberry, elle avait trouvé un espace où s’exprimer, malgré tout – avait trouvé sa liberté dans son mariage avec Devon Wakefield, qui n’avait aucun intérêt à ce que son épouse perde son temps à travailler, mais lui avait laissé le loisir d’aménager tous les élans créatifs que la jeune artiste éprouvait. Sans être une virtuose ou particulièrement consacrée à un seul domaine, Liese Wakefield avait été dotée d’une faculté d’émerveillement malicieux hors du commun – l’éclat qui dansait toujours dans les prunelles céruléennes de son fils cadet.
- InvitéInvité
Re: strangers waiting (elsbeth) (terminé)
Mar 14 Juil 2020 - 17:28
Les silences comptaient autant que les mots dans leur échange, tissé de regards parlants et de sympathie pudique. Habituée à étudier les visages telle une artiste, Dalia n'avait pas besoin de se focaliser sur celui d'Evan : elle cherchait des traits invisibles, les liens qui pouvaient se tisser entre sa mère et l'homme du bal, lui-même relié au grand rouquin. Coincée entre la politesse de leurs rangs et la franchise de leur nature sauvage, lancée sur un fil au-dessus de son envie de comprendre dans la crainte de dévoiler trop vite ses doutes, la jeune femme énonça une phrase sibylline malgré elle. It seems like we share something. Elle ignorait encore quoi, titillée par le sentiment de ne pas avoir encore saisi ce qui se passait. Le mystère lui était toujours agréable, sensation familière et inspirante. Seulement d'ordinaire, elle était la seule à le percevoir - ou à se l'imaginer.
As heirs ? tenta Evan, qui n'avait pas encore saisi de quoi parlait la Pokeby. I merely hold a second place in the family tree, like you. Conclusion trouvée. Dalia acquiesça pour confirmer ses dires. Deux seconds, erreurs de parcours, forcés dans le moule familial en dépit de leurs âmes vagabondes. Cette précision du géant fut le tremplin idéal à la question suivante, brûlante sur les lèvres fines, prononcée avec le détachement hypocrite appris dès l'enfance. You only have one brother ? Comment le questionner sur l'homme du bal, sans impolitesse ni imprudence ? Trust me, fit le musicien en levant les yeux au ciel - dans une expression qui rappela à Dalia ses propres mimiques d'adulescente, one is quite enough. Due to our family’s … position in the political community, heirs are worth more when they’re fewer. Elle avait obtenu la réponse souhaitée, même si l'explication qui avait suivi lui paraissait obscure. La relation d'Evan et de son frère semblait compliquée, tandis qu'elle ne pouvait vivre sans la présence quotidienne de ses soeurs.
You… remind me of someone. Encore. Cette affirmation étrange et embarrassante. Do you have any german family ties, maybe? My mother was a Hansberry, and her mother, a Hess. Dalia n'entendit que vaguement les noms donnés, encore embrouillée par l'insistance du sorcier. What do you mean ? Voix brisée, vulnérable, qui lui avait échappé par mégarde. La jeune femme se reprit en hochant la tête à la négative. No, my family is strictly italian. Si on ne comptait pas son oncle anglais, qui n'avait le sang ni pur ni rital, la honte de ses grands-parents. I... I think you're mistaken. La jeune femme coupa court à ces élucubrations qui, si elles n'étaient pas forcément entièrement fausses -Dalia ne connaissant pas l'entièreté de son arbre généalogique, les familles de sang-pur pouvant s'étendre infiniment-, la mettaient affreusement mal à l'aise.
L'arrivée de Pina fut le gong qui sonnait la fin de cette entrevue intrigante. La Pokeby se précipita sur son amie pour lui signifier qu'elle ne souhaitait pas qu'elle la laisse discuter avec cet inconnu. D'un regard prolongé, farouche, réticent à partir tout de même, la Suissesse expédia les adieux d'un ton désolé. Maybe our paths will cross again, Evan Wakefield. Anche se non sappia se voglio.
As heirs ? tenta Evan, qui n'avait pas encore saisi de quoi parlait la Pokeby. I merely hold a second place in the family tree, like you. Conclusion trouvée. Dalia acquiesça pour confirmer ses dires. Deux seconds, erreurs de parcours, forcés dans le moule familial en dépit de leurs âmes vagabondes. Cette précision du géant fut le tremplin idéal à la question suivante, brûlante sur les lèvres fines, prononcée avec le détachement hypocrite appris dès l'enfance. You only have one brother ? Comment le questionner sur l'homme du bal, sans impolitesse ni imprudence ? Trust me, fit le musicien en levant les yeux au ciel - dans une expression qui rappela à Dalia ses propres mimiques d'adulescente, one is quite enough. Due to our family’s … position in the political community, heirs are worth more when they’re fewer. Elle avait obtenu la réponse souhaitée, même si l'explication qui avait suivi lui paraissait obscure. La relation d'Evan et de son frère semblait compliquée, tandis qu'elle ne pouvait vivre sans la présence quotidienne de ses soeurs.
You… remind me of someone. Encore. Cette affirmation étrange et embarrassante. Do you have any german family ties, maybe? My mother was a Hansberry, and her mother, a Hess. Dalia n'entendit que vaguement les noms donnés, encore embrouillée par l'insistance du sorcier. What do you mean ? Voix brisée, vulnérable, qui lui avait échappé par mégarde. La jeune femme se reprit en hochant la tête à la négative. No, my family is strictly italian. Si on ne comptait pas son oncle anglais, qui n'avait le sang ni pur ni rital, la honte de ses grands-parents. I... I think you're mistaken. La jeune femme coupa court à ces élucubrations qui, si elles n'étaient pas forcément entièrement fausses -Dalia ne connaissant pas l'entièreté de son arbre généalogique, les familles de sang-pur pouvant s'étendre infiniment-, la mettaient affreusement mal à l'aise.
L'arrivée de Pina fut le gong qui sonnait la fin de cette entrevue intrigante. La Pokeby se précipita sur son amie pour lui signifier qu'elle ne souhaitait pas qu'elle la laisse discuter avec cet inconnu. D'un regard prolongé, farouche, réticent à partir tout de même, la Suissesse expédia les adieux d'un ton désolé. Maybe our paths will cross again, Evan Wakefield. Anche se non sappia se voglio.
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