- InvitéInvité
explosion (sasha)
Lun 23 Mar 2020 - 18:11
sept années. sept longues années se sont écoulées depuis que t’es parti. beary. pourquoi ça fait toujours si mal, hein ? d’penser à toi ? les rayons du soleil percent l’immensité et se heurtent à l’épiderme blafard de la madeleine. chaque année, le même supplice. revivre ta perte. je refais l’histoire. comme si j’pouvais encore tout arranger. après tout ce temps. ses lippes sont maquillées d’un rouge qui les subliment, avec justesse. frénétique créature. pourtant les fioritures qu’elle applique ne trompe personne. ((manque de sommeil)) sa chevelure est un peu plus terne qu’à l’habitude. même le soleil n’arrive pas à en tirer tous leurs attraits cachés. le cuivré a viré aux secrets. mars. période propice aux déboires et à l’amertume. chaque année, la blackthorn s’autorise à s’y laisser bercer. son enfer. rien qu’une (vie) seconde. le temps d’un instant, elle ressent ce que c’est. ressentir. luxe auquel elle a renoncé. sentiments tout au fond bien gardés. cachés. enfouis.Enfouis. réduite au secret. personne ne sait. personne n’a jamais su et il faut que ça reste ainsi. alors elle (sur)vie. aujourd'hui. elle se glisse jusqu’à la bibliothèque et s’arme de quelques bouquins poussiéreux dont elle ne connaît encore rien. avide de savoir. avide d’oublier. ce par quoi elle est passé. elle porte les livres contre sa poitrine et arpente d’un pas vif, les couloirs animés. Les regards se tournent à son passage, mais la vile ne fait que les ignorer. ses prunelles sombres en dissuadent quelques-uns de venir lui parler. Inaccessible. La blackthorn à la fois tant admirée et si redoutée. j’ai besoin d’être seule. elle cherche le silence. elle cherche la paix. petite salle ouverte qu’elle entrevoie, elle s’apprête à s’y glisser, secrète, mais se heurte dès l’embrasure à muller – exaspération dans le souffle qui se complaît et se nourrit d’un agacement mutuel. tu nous as manqué au bal. souffle-t’elle en haussant les épaules, solide. sournoise. elle fait appel aux événements récents qui ont valu aux muller, une réputation à l’heure image :bancal. elle pose une main sur l’épaule de l’ainé des muller, le contourne et se glisse dans la pièce vide. elle s’épuise à jouer le jeu, la vile, mais la fatigue de ces derniers jours l’envenime. J’ai besoin de la salle – je t’invite à disposer – conclus-t ’elle, l’assaillante, avec ce sourire impudique ((sonne faux)). fiche le camp muller, j’suis pas d’humeur. Pas le temps de jouer. Pas l’envie. Pas l’esprit. ((libre))
@Sasha Muller
- InvitéInvité
Re: explosion (sasha)
Ven 3 Avr 2020 - 16:07
Le temps d'une pause, tu t'installes dans une salle vide, besoin d'air, la salle des professeurs est bien trop fréquentée en ce moment et toi, toi t'as juste envie de te poser pour lire les derniers devoirs rendu par les étudiants. T'as pas envie d'être distrait, d'être sollicité, c'est pas trop demandé quand même. T'es pas d'humeur; des gosses malades, un déménagement, le boulot, t'as des trucs à gérer et des trucs qui te fatigue, alors forcément, installé sur l'un des larges appuis de fenêtre de la salle, t'as rien du professeur assistant, mais tout de l'étudiant qui révise, les feuilles éparses qui t'entourent, ton look négligé
D'un coup de baguette, l'ensemble de tes affaires trouve le chemin de ton sac, dernier soupir exaspéré à l'idée de ce qui t'attend et tu t'apprêtes à sortir lorsqu'une rousse bien connue te barre la route, la mine sombre, l'air revêche, « Blackthorn ». Les salutations sont brèves, tu n'as pas en mémoire un échange chaleureux entre-vous, et ça te convient, t'en a rien à foutre des autres, tu concentres sur ce qui t'es important : ta famille et tes enfants. Tu perçois sans aucun mal l'ironie dans ses propos, sa main se posant, avec toute la délicatesse et la grâce dont une femme de son rang peut faire preuve, sur ton épaule. Tu souris, t'es pas amusé, pas touché, t'as juste envie de l'emmerder, comme chaque fois, parce que c'est comme ça, « je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi ». Bien sûr que non, tu le sais, t'es pas con, mais ça, ça t'amuse par contre. Madalina entre comme si tout lui était permis et tu hausses un sourcil, roulant des yeux à son passage, arrogante vipère. « En fait... Je ne dispose pas, j'ai encore des trucs à faire avant de partir ». Quoi ? Aucune idée. Tu vas trouver. T'es doué à ce jeu de p'tit con. « T'as une sale tête dis-moi, c'est quoi le problème ? T'es parents ne te trouvent pas de prétendant suffisamment riches - et stupides - qui veut de toi ? » Après tout, les fiançailles semblent être de bons tons ces dernières semaines, t'as de la chance, t'es épargné ; faut dire qui voudrait d'un gars dans ton genre ? Le rebelle de sa famille avec deux bâtards ?
- InvitéInvité
Re: explosion (sasha)
Mar 7 Avr 2020 - 22:41
Le spleen. La rouquine a la vague à l’âme. fébrile. un corps qui ces jours-ci, ne lui appartient plus. tant d’énergie dépensée à pleurer. besoin d’air. besoin d’espace. seule. toute seule. pas si simple. Muller. aîné de la fratrie avec qui elles échangent éclats et ébats depuis des années. à l’instant, être insignifiant. elle ne montrerien. pas un signe de faiblesse. Blackthorn. patronyme qui semble lui brûler les lippes et provoque chez la vile, un sourire satisfait. je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi. rire esquinté qu’elle coupe court pour s’aventurer dans la salle (presque) vide. En fait… quoi encore ? Je ne dispose pas, j’ai encore des trucs à faire avant de partir. la madeleine lève les yeux au ciel mais ne se dégonfle pas. jamais. elle s’apprête à rétorquer quand le muller l’interrompt. T’as une sale tête dis-moi, c’est quoi le problème ? T’es parents ne te trouvent pas de prétendant suffisamment riches – et stupides – qui veut de toi ? la vile pare le coup, elle pose ses livres sur une des table avant de se tourner en direction de l’assistant et de croiser ses bras sur sa poitrine. figure-toi qu’ils m’ont annoncé que mon futur époux serait certainement un muller, ça abîme les nouvelles comme ça– siffle t’elle, en passant ses doigts dans sa crinière rouquine. époux.mariée. Veuve. la constatation lui serre le cœur mais rien ne passe. elle ne le lâche pas des yeux, tentant de feinter toute son énergie. heureusement, ils ont vite retrouvé la raison. elle hoche les épaules et s’assoit sur le rebord de la table. de vrais animaux en cage. aucune tenue en société. elle n’en pensait pas un mot. si l’attitude des muller l’avait amusée le temps d’une soirée, elle admirait secrètement leur vanité. leur volonté d’autre chose. leur besoin de mieux. jamais plus elle, elle ne pourra s’y essayer. mais ne t’en fais pas pour eux – continue-t ’elle, boxeuse toujours sur le ring. je suis certaine qu’au moins un aspirera à mieux qu’un job d’assistant miteux, dans l’université où il a déjà passé presque un tier de sa vie. Qui sait, on peut avoir des surprises. Ils ne sont peut-être pas tous si décevants – elle se veut compatissante, mais le venin s’insinue. elle parle, pour combler le vide. sur ses traits, ce même sourire qu’elle offre en pâture chaque fois qu’un courageux s’aventure. trop près. dégage muller. la vile maintient le regard de son adversaire mais sa vision est déjà trouble. pas maintenant. étourdie. Va-t’en, je ne tiendrais pas longtemps.
|
|