« Père c’est insensé, Nilaja est bien trop jeune vous vous rendez compte de ce que vous prévoyez ? » La Hangbé fait les cent pas face à son père, calme habituel troqué pour un agacement visible tandis qu’elle jaugeait son géniteur d’un regard flamboyant . Cela n’était jamais sans raison qu’Akon faisait le déplacement jusqu’au Royaume-Uni et le hibou était explicite, ils allaient rencontrer une famille influente du pays afin de prévoir une union. Quelques heures plus tard seulement, son père lui avait envoyé par hibou une place pour le Stade de Quidditch de Londres dans lequel la compagnie possédait une loge et où un match de sélection pour les prochains championnats allait avoir lieu l’après midi même. « Je refuse d’être complice de ça si vous voulez la vendre pour vos affaires vous avez qu’à faire ça avec sa mère, elle sait ce que sont les mariages d’intérêt. » Akon n’était pas sans ignorer le dés-amour de son ainée pour sa seconde épouse ainsi il ne perdit pas son temps à tenter de la raisonner sur le sujet. « Je suis étonné que tu prennes la défense de ta soeur Dayana, visiblement ce n’était pas une si mauvaise idée que vous habitiez ensemble cela vous aura rapproché. » Elle laisse échapper un rire franc, avant de secouer la tête, mots tranchants accompagnés d’un sourire charmant, la main de fer dans le gant de velours : « Détrompez vous c’est une petite peste insupportable mais elle ne mérite pas d’être utilisée comme un pantin porteur d’enfants pour vos ambitions, surtout pas à son âge. » Personne ne méritait ça et si elle pouvait éviter à sa benjamine de vivre ce qu’elle avait vécu, elle n’hésiterait pas, et ce malgré les tensions qui existaient encore entre les deux nigérianes.
« Dayana calme toi ma chérie, il n’est pas question de fiancer Nilaja. » Interloquée, elle hausse un sourcil, croisant le sourire de son père qui ne lui disait rien de bon : « Que faisons nous-là dans ce cas… » Il ne lui faut pas bien longtemps pour comprendre néanmoins, soulagement remplacé par la colère en quelques instants. Regard courroucé adressé à son père elle serre les dents avant de siffler d’une voix mauvaise : « Oh non vous n’oseriez pas père. » Pas une nouvelle fois, pas déjà, pas alors qu’elle s’était libérée des chaines de son premier mariage il y a moins de deux années, pas maintenant qu’elle arrivait à reprendre sa place après des années enfermées dans une cage sanguinolente. « Tu sais bien que nous avons besoin de créer des liens avec l’Europe, et comme tu l’as bien fait remarquer, Nilaja est bien trop jeune. Ton alliance avec ce cher James était l’occasion parfaite mais… » Il n’a pas le temps de finir que la jeune sorcière se fend d’une remarque acerbe, doigts qui glissent sur l’alliance qu’elle portait encore en pendentif, souvenir de cette union. « Mais il est mort père, et nous deux savons pourquoi. » Le ton de la jeune femme été devenu plus sombre et une lueur mauvaise venait de se glisser au fond de son pupilles. « Tu verras le garçon est charmant. » Et certainement issu d’une famille influente, parfait en somme aux yeux du directeur général de la Hangbé Inc. un peu moins aux yeux de sa fille qui avaient subit ses erreurs passées. « Dois-je rappeler l’impression que vous a faite James les premières années ? » Une ombre glisse dans le regard de son père, douleur de n’être parvenu à préserver sa fille des affres de la violence. Mais il ne se rendait qu’à peine compte de ce qu’elle avait perdu sous les coups, il ne savait pas et il ne comprenait pas, sinon, il n’aurait jamais planifié cette nouvelle alliance. Un instant, Dayana hésite à tout avouer mais elle ne s’abaisserait jamais à chercher la pitié de son père. Elle ne pouvait se le permettre si elle voulait qu’il l’envisage sérieusement comme héritière à la tête de son empire, lui qui semblait être le seul à ne pas voir qu’elle était née pour endosser ce rôle. « Votre intuition vous trompe parfois père, vous commencez à vous faire vieux. » Elle papillonne un peu des cils, faussement innocente ne se dérangeant pas pour faire remarquer à son père que le temps qui passait n’était pas en sa faveur.
Avant qu’il ne puisse répliquer, un employé du stade vient chuchoter quelques mots à son oreille : « Nous en re-discuterons plus tard Dayana, nos invités arrivent. » Sa main vient se poser sur la joue de sa fille dans un geste doux tandis qu’il reprend dans ce qui ressemblait presque à une supplique : « Rencontres le au moins, je suis certain que vous allez bien vous accorder. » Enfermée à nouveau dans le rôle de l’adolescente à offrir au succès des affaires, Dayana fulmine, néanmoins, il ne lui faut pas longtemps pour retrouver ses manières et venir à la rencontre du couple de sorcier et du jeune homme, sourire aimable aux lèvres et chaleur habituelle dans son ton tandis qu’elle se présente, volant sans égard la vedette à son père auprès de la famille Greengrass : « Bonjour, Dayana Hangbé, je suis ravie que vous soyez venus, vous n’avez pas eu trop de mal à accéder à la loge j’espère. » Elle a déjà vécu cette scène, il y a des années de cela, face à une autre famille. Et elle n’avait rien à voir avec la jeune femme effacée de l’époque. Qu'il essaye de l’enfermer celui-là, il risquait d’avoir des surprises. Sorcière engagée et habituée à côtoyer les grands noms du monde sorcier elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, ainsi elle serra avec conviction la main du père et de la mère avant de se tourner vers le sorcier qu’il lui semblait avoir déjà croisé à l’université : « Artemisios c’est bien ça ? Enchantée. »
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holding the whispers (artemisios)
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Re: holding the whispers (artemisios)
holding the whispers The world was on fire and no one could save me but you. It's strange what desire will make foolish people do. I'd never dreamed that I'd meet somebody like you. And I'd never dreamed that I'd lose somebody like you. |
« Tu es beau, mon chéri, déclara Rosamunda en jetant un dernier petit coup d’œil à l’allure générale d’Artemisios. Cette jeune fille ne devrait pas résister à ton charme bien longtemps. »
Le garçon sourit à sa mère, visiblement gêné par le compliment qu’elle venait de lui faire. Cette femme douce, aimante et protectrice envers ses enfants ne pouvait pas être objective dans ses propos, même s’il est vrai que quelques étudiantes ont tenté de le séduire, de s’attirer ses bonnes grâces afin de dérober son cœur, d’accaparer ses pensées ou bien tout simplement pour consommer le fruit si souvent défendu avant le mariage. Une seule fille est pourtant parvenue à obtenir les trois précieuses Reliques. Une étudiante à qui il fut contraint de briser le cœur à contre-cœur quelques semaines après l’incident que les Greengrass taisent depuis plusieurs années maintenant. Le sorcier qui allait bientôt recevoir cette famille ignorait ainsi que le futur fiancé de sa fille aînée a été mordu par un loup-garou. Le père du jeune homme, Hyacinth, omit volontairement ce "détail" pour qu’il puisse se marier à son tour et avoir une vie respectable malgré la "maladie" qui lui donna néanmoins quelques années de répit, tout en évitant d’entâcher la lignée qui risquait de s’éteindre avec lui.
Le jeune homme approchait désormais de l’entrée du stade minutieusement bien gardée par des gardiens reconnaissables à l’uniforme rouge et noir qu’ils portaient, madame Greengrass accrochée à son bras. Les trois sorciers se soumirent aux contrôles de sécurité, puis son père précisa que monsieur Hangbé les attendait. L’un des stadiers leur indiqua alors le chemin à emprunter pour se rendre jusqu’aux loges privées. Bien qu’il soit un amateur de Quidditch, Artemisios découvrait cette enceinte, tout comme ses parents qui préféraient se montrer dans des stades nettement plus imposant que celui-ci, à l’occasion des matchs de Coupe du Monde ou des rencontres importantes en Coupe d’Europe. Ils n’eurent en revanche aucun mal à trouver le lieu du rendez-vous, car ces édifices se ressemblaient quasiment tous. Le sorcier pénétra à l’intérieur de la loge en premier, bien décidé à montrer qu’il n’avait pas besoin de ses parents pour rencontrer sa future fiancée, et il salua poliment le père de celle-ci.
« Merci de nous avoir invité, commença-t-il en lui serrant la main. Mes parents tiennent à renouveler leur invitation, au cas où vous préféreriez séjourner chez nous. »
Un sourire amical ponctuait les propos d’Artemisios qui se comportait de cette manière uniquement dans le but de satisfaire ses parents, même s’il voyait évidemment un intérêt à épouser une sorcière de Sang-Pur suite à un premier échec. La jeune femme, qu’il croisait régulièrement à Hungcalf, se présenta sous le nom de Dayana auprès de Hyacinth et Rosamunda pendant ce temps avant de se tourner finalement vers lui. Le garçon saisit la main tendue par Hangbé et la baisa selon les usages sous le regard admiratif de sa mère.
« Enchanté, Dayana, répondit-il. Je suis honoré de vous rencontrer. Il paraît que vous êtes une sorcière brillante. »
AVATARS PAR AVENGEDINCHAINS
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Re: holding the whispers (artemisios)
Tandis que la famille Greengrass faisait son entrée dans la loge, un souvenir assaillit Dayana qui plonge quelques instants durant, des années en arrière. « Je suis James, enchanté de faire enfin votre connaissance Miss Dayana. » Ainsi s’était présenté son futur mari à l’époque où ils se sont rencontrés. Comme aujourd’hui, son père avait fait le déplacement depuis le Nigéria, comme aujourd’hui, les parents du futur époux étaient présents, cajolant du regard leur fils ainé, la loge du Stade avait juste remplacé le restaurant où les deux familles s’étaient rencontrées. Jeune et coquette elle s’était vite amourachée de l’homme, de ses manières charmantes, de ses compliments et de ses yeux qui ne cessaient de lui hurler ses sentiments à son égard. Elle avait embrassé l’union autant que l’homme, ravie de pouvoir se présenter à son bras. Mais la chute avait été d’autant plus violente, manières qui n’étaient charmantes qu’en public, compliments qui possédaient le double-tranchant des crises de jalousie et regard qui s’était mué de folie lorsqu’ils n’étaient que tous les deux. Elle se souvenait parfaitement de leur rencontre, elle se souvenait parfaitement de la gentillesse et de l’élégance de l’homme et elle se souvenait aussi à quel point une apparence bien sous tout rapport pouvait cacher une part d’ombre une fois les portes d'un foyer fermée aux regards extérieurs.
Alors qu’elle revient au temps présent, elle tente d’effacer les souvenirs désagréables pour se présenter aux parents, puis au fils, tout bien apprêté qui avait précédé ses ainés dans la pièce pour saluer son père. Signe d’émancipation parentale ou d’arrogance, elle ne savait dire mais elle était moins crédule la nigériane, moins naïve aussi, elle ne plierait pas à nouveau face à un homme.
Elle esquisse un sourire au baise-main du sorcier, regard inquisiteur qui scrute ses gestes dans l’attente, déjà, d’un potentiel faux pas. Elle a beau sourire la Hangbé, elle a beau accueillir ces gens comme s’ils étaient de grands amis elle était loin d’avoir accepté le piège que lui avait tendu son père. Hors de question de faire une scène elle le savait bien, mais elle savait agir dans l’ombre, vile créature qui arrivait toujours à ses fins. « Il parait oui. Les ouïe-dires me précèdent. » La fausse modestie ne faisait pas partie du caractère de la jeune sorcière, surtout face à un homme qui aurait aussi vite fait de l’enfermer dans la case d’épouse soumise et sans ambition. « Mon père m’a dit que vous étiez un jeune homme charmant, cela se vérifie évidemment. J’espère que vous n’êtes pas que mielleuses paroles néanmoins, ce serait bien ennuyant. » Fait-elle remarquer d’une voix calme en haussant un sourcil face à Artemisios. Sans lui laisser le temps de répliquer, elle se tourna à nouveau vers ses parents, rappelant d’une remarque son père à ses devoirs d’hôte. « Je vous en prie mettez vous à l’aise, les employés vont récupérer vos manteau. » Indique-t’elle en invitant d'un geste de tête les membres du personnel à s’approcher pour délester les Greengrass de leurs effets encombrants. Une fois que cela fut fait, Dayana s’adressa à nouveau au brun tandis que les plus âgés avaient déjà entamé une discussion à voix basse. « Vous suivez le Quidditch Artemisios ? » Qu’elle demande en jetant un oeil aux joueurs en contrebas dans le stade qui débutaient leur échauffement. Elle-même joueuse à ses heures perdues elle n’était pas une grande supportrice bien qu’appréciant se rendre à quelques rencontres lorsque son emploi du temps le lui permettait. Elle profitait néanmoins des loges ou places possédées par sa famille ou la compagnie au travers le monde lorsque l’envie lui prenait. « La rencontre d’aujourd’hui n’est qu’un match de sélection mais il voit s’affronter l’équipe d’Irlande et celle de l’Écosse, deux grands noms de la dernière Coupe du Monde… »
Semblant de discussion rapidement avorté, la voix d’Amont résonne dans la loge tandis qu’il interpelle les deux étudiants : « Artemisios, Dayana, voulez vous bien vous approcher que nous portions un toast ? » Sourire de la demoiselle se crispe légèrement elle fait volte face dans un mouvement un peu sec alors que son regard incendie son père : il exultait à l’idée de signer cette alliance, elle le savait bien et ça avait le don de la mettre dans une rage folle. Qu’il ne se méprenne pas, elle comprenait les enjeux qui y étaient liés, elle comprenait l’opportunité que cela pouvait être pour leur famille, pour leur compagnie de s’implanter durablement sur le Vieux-Continent, mais l’idée d’être utilisée comme un pion, prise par surprise par une union qu’elle n’avait même pas acceptée lui était tout bonnement insupportable. Elle ne dit rien néanmoins et rejoint les trois sorciers près d’une table où avaient été disposée quelques coupes de Champagne. S’en emparant de deux elle en tendit une au Wright, attentive à se faire bien voir, avant de se glisser aux côtés de son père qui entoura les épaules de sa fille d’un bras protecteur tout en commençant à parler : « Rosamunda, Hyacinth, mes chers amis je suis ravi de voir que l’alliance de nos familles se concrétise enfin. » Stoïque, Dayana se demande depuis quand les discussions ont lieu, elle qui avait naïvement pensé que son veuvage suffirait à l’éloigner du marché des fiancailles. « Quant à vous mes enfants, que votre union soit bénie. » Il leva sa coupe, imité par l’ensemble du cercle tandis que Dayana scrutait du coin de l’oeil les réactions d’Artemisios se demandant quel pouvait être son ressenti quant à ce mariage qui les attendait visiblement tous les deux.
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